Amnesty International : Le Maroc a profité de la pandémie pour resserrer l’étau sur les libertés

La pandémie du COVID-19 a une de nombreuses conséquences sur la population mondiale. Il y a le million de morts déjà dépassés. Les millions de personnes infectées. Les familles brisées. La crise économique qui nous frappe. Les inégalités croissantes. Augmentation des problèmes mentaux. Les priorités, comme la lutte contre le changement climatique, ont été mises de côté … ».

Cependant, dans cette rivière troublée, il y a des pêcheurs qui ont augmenté leurs gains. Parmi eux, se distinguent les gouvernements de Colombie, Turquie, Inde, Egypte, Arabie Saoudite, Iran, Guinée, Maroc, Biélorussie, Azerbaïdjan, Hongrie, Brésil, Pologne … qui d’une manière ou d’une autre, ont profité de la situation pour développer des politiques qui restreignent les droits de l’homme. Chacun à sa manière, chacun avec une intensité différente, mais coïncidant quand il s’agit de faire taire les voix critiques, celles de ceux qui manifestent contre les abus ou ceux qui remettent en question leurs politiques, les voix inconfortables. Certains ont même continué à remplir leurs prisons ou ont laissé à l’intérieur de celles-ci ceux qui ne méritent pas d’y être: les défenseurs des droits humains », ajoute-t-elle.

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Maroc, attaques à la cédibilité

Cette nouvelle a pratiquement fusionné dans le temps avec les attaques des autorités marocaines contre la crédibilité d’Amnesty International et la campagne de dénigrement orchestrée contre le bureau de l’organisation à Rabat. Cette réponse du gouvernement marocain est intervenue un peu plus d’une semaine après que l’organisation a publié un rapport le 22 juin, révélant que les autorités ont utilisé le logiciel espion du groupe NSO pour soumettre le journaliste indépendant Omar Radi à une surveillance illégale. Ce n’était pas la première fois que le travail d’Amnesty International au Maroc était entravé. En juin 2015, deux membres des équipes d’enquête de l’organisation qui documentaient la situation des migrants et des réfugiés ont été expulsés du pays malgré le fait que le gouvernement avait auparavant garanti leur visite. Les autorités ont également mis sur liste noire un membre du personnel d’Amnesty International qui avait signé un rapport de 2014 sur la torture dans le pays; Il lui était interdit de se rendre au Maroc à la fois pour faire des recherches sur le terrain et à titre personnel. En septembre de la même année, ils ont interdit un camp de jeunes pour encourager l’activisme de l’organisation.

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Source : Amnesty International, 9 oct 2020

Tags : Maroc, Amnesty International, Omar Radi, pandémie, coronavirus, covid 19,

Tunisie : Malgré sa protection par Amnesty International, un sahraoui risque l’extradition vers le Maroc

Mohamed Dihani sous les supplices des bourreaux marocains (2013)
Mohamed Dihani est un activiste des droits de l’homme originaire du Sahara Occidental. Il a vécu de longues années de torture entre les prisons de Temara et Salé-2 suite à son refus de collaborer avec les services de sécurité dans la création de fausses cellules terroristes dans le cadre des pratiques marocaines visant à instrumentaliser la menace terroriste contre le peuple sahraoui et attirer le soutien de l’Occident à ses ambitions de contrôler les ressources naturelles du territoire du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole qui figure dans la liste des territoires non autonomes des Nations Unies.
Il se trouve actuellement en Tunisie dans le cadre d’un programme organisé par Amnesty International en vue de le soigner des séquelles de la torture et les années en cellule isolé. Dans ce contexte, des experts lui ont conseillé de parler en public de tout ce qu’il a vécu pour vaincre les états de dépression et d’angoisse qui l’accompagnent depuis son injuste incarcération. Pour cela, il a choisi d’en parler en direct à travers des vidéos qui ont été regarder par des milliers de sahraouis et de marocains. Suite à ces vidéos, M. Dihani a été contacté par des dizaines de sahraouis et de marocains qui se trouvent dans la même situation que lu. Eux aussi, ils sont hantés par les cauchemars de la prison et la torture après avoir refusé de collaborer avec les services d’intelligence du royaume.
Son initiative a eu un large écho au Maroc. Grâce à lui, les langues ont commencé à se délier pour condamner les pratiques terroristes du pouvoir marocain. Depuis leur lieu de résidence actuelle, certains ont enregistré, eux aussi, des vidéos, pour raconter leurs expériences, comment la sécurité du Maroc a tenté de les manipuler en vue de les présenter comme des terroristes.
Acculé, le pouvoir marocain tente d’endiguer l’ampleur du phénomène. Rabat a sollicité l’extradition de Mohamed Dihani dans le but d’arrêter le phénomène qu’il a déclenché dans la toile et qui risque de sortir des centaines de marocains de leur silence pour mettre à nu la nature terroriste du régime marocain.
Des pratiques de torture marocaines telles que décrites par Mohamed Dihani:

Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Mohamed Dihani, Tunisie, Interpol, Amnesty International,