Libye, accord sur la sélection de ceux qui occuperont des postes souverains

Du Maroc vient une nouvelle étape vers la fin de la guerre civile en Libye. HCS et HoR sont parvenus à un accord sur les critères de sélection de ceux qui occuperont des postes souverains élevés. On regarde avant tout le nouveau CP (président de Tripolitaine et député de Cyrénaïque et Fezzan)

Du Maroc vient une nouvelle étape vers la fin de la guerre civile en Libye. Le Haut Conseil d’État (HCS) et la Chambre des représentants (CHR) de Bouznika sont parvenus à un accord sur les critères de sélection des personnes qui occuperont des postes souverains élevés, comme l’exige l’article 15 de l’accord de Skhirat. L’équipe a été retrouvée à l’issue du second round de négociations informelles, préparatoires aux formelles entre le GNA de Fayez Sarraj et les émissaires de l’Est et Khalifa Haftar, qui devraient se tenir en octobre à Genève. En pratique, dans les critères de sélection des nouveaux dirigeants, les deux organes se consulteront et établiront ensemble les noms. Selon des sources locales, le Conseil présidentiel (CP) devrait être composé de trois noms: un président et deux députés. Au moins dans un premier temps, le premier sera exprimé de Tripoli, tandis que les deux autres de Cyrénaïque et du Fezzan. Le nouveau CP devra amener le pays africain au vote.

Pendant ce temps, l’Allemagne cherche à consolider la trêve Sarraj-Haftar et les résultats obtenus à Bouznika et Hurghada avant les négociations de Genève

Pendant ce temps, l’Allemagne cherche à renforcer son rôle de médiateur sur la Libye après la conférence de Berlin. Le représentant permanent de l’Allemagne auprès de l’ONU, Gunter Sautter, a annoncé qu’une réunion ministérielle de haut niveau sur le pays africain se tiendra aujourd’hui. L’accent sera mis sur quatre points: encourager les participants à confirmer leur attachement aux résultats de la conférence de Berlin, accélérer les efforts pour un cessez-le-feu durable entre Sarraj et Haftar, renforcer les efforts pour se conformer à l’embargo sur les armes et soutenir les efforts des Nations Unies dans le processus politique. Surtout au vu du tour de Genève et des bons résultats obtenus tant à Bouznika qu’à Hurghada.

Source : Difese e Sicirezza

Tags : Libye, Maroc, Bouznika, GNA, Conseil Présidentiel, porte-feuilles souverains, Hurghada, Al Sarraj, Haftar, Allemagne, Berlin, 

Projet de vaccin développé: Berlin s’insurge

Le gouvernement allemand a accusé les États-Unis d’avoir tenté de s’approprier un projet de vaccin contre le coronavirus développé par un laboratoire allemand, et prévenu qu’il ferait tout pour qu’il soit développé en Europe. L’Allemagne « n’est pas à vendre », a protesté le ministre de l’Économie Peter Altmaier sur la chaîne de télévision publique ARD.

Et son homologue de l’Intérieur Horst Seehofer a confirmé la véracité des informations publiées le même jour par le quotidien allemand Die Welt sur une tentative du Président américain Donald Trump de faire main basse sur un laboratoire allemand en lui proposant une très grosse somme d’argent. « Je peux juste dire que j’ai entendu aujourd’hui à plusieurs reprises de la part de membres du gouvernement que c’est exact », a-t-il dit lors d’une conférence de presse. Il a annoncé dans la foulée que le sujet serait abordé lundi par le « comité de crise » du gouvernement chargé de piloter la lutte contre l’épidémie de coronavirus, qui a touché à ce jour en Allemagne près de 5.000 personnes et fait 12 morts.

Un laboratoire au cœur de la crise

Au centre du bras de fer : le laboratoire allemand CureVac, situé à Tubingen dans le sud-ouest du pays. Il est un de ceux dans le monde qui travaillent sur un vaccin contre le Covid-19, en bénéficiant de subventions du gouvernement allemand. Il affirme être « à quelques mois » de pouvoir présenter un projet pour validation clinique. Selon le journal allemand, le Président américain, Donald Trump, essaie d’attirer à coups de millions de dollars des scientifiques allemands travaillant sur ce potentiel vaccin ou d’en obtenir l’exclusivité pour son pays en investissant dans l’entreprise. Ce vaccin serait alors « seulement pour les États-Unis », a affirmé au journal une source proche du gouvernement allemand.

Un représentant gouvernemental américain, cité par l’AFP, a estimé que cette affaire était « grandement exagérée ». Parlant sous couvert de l’anonymat, il a indiqué que Washington avait parlé à plus de 25 laboratoires pharmaceutiques et assuré que « toute solution qui viendrait à être trouvée serait partagée avec le reste du monde ». La réalité est toutefois que le P.- DG de la société allemande a été personnellement invité par le Président américain le 3 mars à la Maison Blanche pour discuter d’ »un développement rapide d’un vaccin contre le coronavirus », selon un communiqué de ce laboratoire. La société CureVac a annoncé une semaine plus tard le départ surprise de ce PDG, sans donner de raison .C’est qu’entretemps la résistance s’est manifestement organisée côté allemand, et notamment au sein de l’entreprise concernée, face aux velléités américaines.

La lutte contre le coronavirus est une tâche qui concerne l’humanité toute entière

Le ministre allemand de l’Economie s’est ainsi félicité de la « décision formidable » de CureVac de refuser les avances américaines. Un responsable de l’entreprise, Franz- Werner Haas, a confirmé pour sa part l’intérêt deWashington mais a affirmé qu’il n’y avait pas eu d’ »offre d’achat ». Le président du parti libéral allemand (FDP), Christian Lindner, s’en est lui pris directement à Donald Trump. « En période électorale tous les moyens sont bons manifestement pour le président américain », soucieux de s’assurer la gloire du premier vaccin, a-t-il dit.

« La lutte contre le coronavirus est une tâche qui concerne l’humanité toute entière, il n’y a pas de place pour l’égoïsme », a-t-il ajouté. « Il faut à tout prix empêcher la vente exclusive d’un éventuel vaccin aux États- Unis, il y a des limites au capitalisme », lui a fait écho un responsable du parti social-démocrate, membre de la coalition gouvernementale allemande, Karl Lauterbach. Berlin a jugé « très important de pouvoir produire des vaccins en Allemagne et en Europe », et prévenu qu’il pouvait mettre son veto à des projets d’investissement dans des entreprises nationales jugées stratégiques. « Le gouvernement a la possibilité d’examiner de près des acquisitions d’entreprises allemandes par des Etats étrangers, surtout s’il en va des intérêts de sécurité de l’Allemagne et de l’Europe », a averti le ministère de l’Économie.

L’OMS prédit une accélération des décès dus au coronavirus en Europe

L’Europe fera face à davantage de décès causés par le Covid-19 dans un proche avenir, a estimé le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Tarik Jasarevic, y apportant ses explications. « La flambée des cas en Italie a pris plus de temps que dans les autres pays européens, c’est pourquoi la majorité des patients soit se rétabliront soit mourront. Dans d’autres Etats européens qui sont à un stade plus précoce de l’épidémie, le nombre de décès peut augmenter dans les prochains jours ou semaines », a-t-il déclaré. D’après M. Jasarevic, les experts de l’OMS ne sont pas encore en mesure de prédire quand adviendra le pic des infections en Italie. Néanmoins, plusieurs personnes décédées étaient tombées malades il y a deux ou trois semaines. Une forte augmentation de trois à des centaines de cas en quelques jours a limité la capacité de l’Italie à surveiller les contacts et à les isoler.

« Le fait qu’un certain nombre de cas dans le nord de l’Italie n’avaient pas eu de relation épidémiologique claire est devenu un problème important. Ceux qui ont trouvé la mort à cause du Covid-19 avaient en moyenne été contaminés il y a deux ou trois semaines », a précisé le spécialiste. La barre des 2.000 décès dus au nouveau coronavirus en Europe a été franchie dimanche, portant le bilan à plus de 6.000 morts à travers le monde, où les confinements de populations et les fermetures de frontières se multiplient. L’Italie a fait état dimanche de 368 décès en l’espace de 24 heures, soit un chiffre largement supérieur à ce que la Chine annonçait quotidiennement, même au plus fort de l’épidémie.

Le Midi Libre, 17 mars 2020

Tags : coronavirus, vaccin, allemagne, Etats-Unis, USA, Organisation mondiale de la santé, OMS, Tarik Jasarevic,

Selon l’OMS, le monde « n’est pas prêt à faire face » au coronavirus

L’expansion du nouveau coronavirus à travers la monde inquiète la communauté internationale. En Chine, où les contaminations diminuent, le virus a tué plus de 2700 personnes, selon les autorités chinoises.

Mais la maladie continue de se propager dans le monde. Selon l’OMS, la menace d’une pandémie est réelle. L’Organisation mondiale de la santé tire la sonnette d’alarme. L’OMS appelle à une grande solidarité internationale alors que le nouveau coronavirus ne cesse de s’étendre à travers le monde, qui, selon un expert de l’OMS, « n’est tout simplement pas prêt à y faire face ».

L’épidémie apparue en décembre dans le centre de la Chine a déjà atteint un pic dans ce pays, où elle a contaminé quelque 78 000 personnes dont plus de 2 700 sont mortes, ont indiqué mercredi 26 février les autorités chinoises.

La maladie touche de plus en plus de pays et concerne désormais, Chine mise à part, plus d’une trentaine d’États, où elle a fait plus de 40 morts et 2 500 contaminations.

Le monde n’est « tout simplement pas prêt » à y faire face, a averti mardi Bruce Aylward, l’expert qui dirige la mission conjointe OMS/Chine, de retour de Pékin. « Vous devez être prêt à gérer cela à une plus grande échelle, et cela doit être fait rapidement », a-t-il ajouté, saluant en revanche le travail d’endiguement de la maladie réalisé par Pékin.

Les autorités sanitaires américaines ont d’ailleurs dit mardi s’attendre à une propagation de l’épidémie aux États-Unis, encourageant les écoles, les entreprises et les gouvernements locaux à envisager des mesures de précaution comme l’annulation d’événements publics. L’administration Trump prévoit de consacrer 2,5 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros) à la lutte contre la maladie.

Italie, principal foyer en Europe

Les autorités américaines craignent également que l’épidémie ne menace la chaîne d’approvisionnement en médicaments des États-Unis, car une grande partie des ingrédients utilisés dans la confection des médicaments est fabriquée en Chine, d’où le virus est parti.

En Europe, l’Italie est le pays le plus touché par ce virus avec plus de 300 personnes contaminées. Dix personnes y ont succombé, toutes des personnes âgées et atteintes précédemment de pathologies graves. Plusieurs médias ont annoncé une onzième victime, une femme de 76 ans en Vénétie. Trois nouvelles régions italiennes, la Toscane (centre), la Sicile (sud) et la Ligurie (nord-ouest) ont recensé des contaminations, a annoncé mardi la Protection civile.

Tous les pays voisins de l’Italie « se sont engagés à garder ouvertes leurs frontières car les fermer serait une erreur et disproportionnée », lors d’une réunion ministérielle à Rome entre Italie, France, Suisse, Autriche, Croatie, à laquelle étaient également présentes l’Allemagne et l’Union européenne. Ils ont aussi décidé d' »évaluer au cas par cas » l’éventuelle annulation d’événements majeurs, selon un communiqué commun.

Hôtel en quarantaine

L’Autriche a annoncé deux premiers cas de coronavirus dans la région du Tyrol, frontalière de l’Italie. Un hôtel de la ville touristique d’Innsbruck, capitale de cette région du cœur des Alpes, a été mis en quarantaine. Une réceptionniste italienne contaminée par le virus y travaillait. La Suisse a également annoncé un premier cas dans une région proche de l’Italie, tandis qu’en Croatie, un jeune homme revenu récemment d’Italie a été contaminé, premier cas connu dans les Balkans.

Deux nouveaux cas ont été confirmés en France, dont l’un rentrait d’Italie, selon le ministère français de la Santé, précisant que leur état de santé n’inspirait aucune inquiétude. Quatorze cas ont au total été détectés en France, un est mort et onze sont considérés comme guéris.

Aux Canaries, plusieurs centaines de touristes sont confinés dans un hôtel de l’île espagnole de Tenerife où a séjourné un Italien qui pourrait être porteur du coronavirus.

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait averti lundi que le monde restait menacé de « pandémie », à savoir une épidémie d’ampleur internationale. L’agence de l’ONU s’inquiète particulièrement des risques pour les pays pauvres, mal équipés pour dépister et combattre le nouveau virus.

La Chine, berceau du virus, est prête à offrir assistance et matériel médical aux pays africains face à l’épidémie de coronavirus, a déclaré le président Xi Jinping. Sur le continent africain justement, après l’Égypte, une deuxième infection a été officiellement enregistrée en Algérie, sur un Italien arrivé dans ce pays le 17 février.

L’Iran touché au sommet de l’État

En Iran, la mission d’une une équipe d’experts de l’OMS a été retardée, mais reste prévue. Téhéran a annoncé mardi trois nouveaux décès, portant son bilan à 15 morts, le plus lourd en dehors de la Chine. Le vice-ministre de la Santé en personne, Iraj Harirchi, a été testé positif au coronavirus.

Dans un contexte de vives tensions entre Washington et Téhéran, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a exigé de l’Iran qu’il dise « la vérité ». Les Émirats arabes unis ont suspendu mardi tous les vols en provenance et à destination de l’Iran, une décision qui concerne au premier chef l’aéroport de Dubaï, le plus grand du monde pour les passagers étrangers.

Plusieurs pays de la région ont annoncé des cas de contamination chez des personnes de retour d’Iran. En Corée du Sud, la situation est « très grave », s’est alarmé le président Moon Jae-in, alors que le nombre de contaminations a encore bondi pour atteindre près d’un millier de cas. Le pays, qui a enregistré 11 morts selon le bilan annoncé mercredi matin, est ainsi le premier foyer mondial de contamination après son voisin chinois. Le bilan d’infections en Corée du Sud s’élève à 1 146 personnes touchées, après l’ajout de 169 nouveaux cas mercredi matin.

Les cas de contamination au plus bas

En Chine, cependant les contaminations diminuent. Mercredi matin, le pays a enregistré 52 nouveaux décès en 24 heures, le chiffre le plus bas depuis près de trois semaines (ils y en avait eu 71 la veille), outre 406 nouvelles contaminations. D’après l’OMS, l’épidémie a connu un « pic » puis un « plateau » entre le 23 janvier et le 2 février, soit juste après la mise en quarantaine de la ville de Wuhan (11 millions d’habitants), berceau de l’épidémie. En dehors de cette région, toujours en quarantaine, la vie semblait reprendre un cours un peu plus normal, notamment à Pékin où la circulation automobile s’intensifiait légèrement.

Apple a rouvert plusieurs de ses magasins fermés depuis près d’un mois. Mais les universités ne rouvriront pas tant que l’épidémie n’aura pas été maîtrisée, a averti le ministère de l’Éducation.

Le Japon voisin a annoncé le décès d’un quatrième passager issu du paquebot Diamond Princess où près de 700 personnes ont été contaminées.

France24 avec AFP

Tags : OMS, coronavirus, Chine, Italie, France, Allemagne,

Le carnage de Hanau : la folie facho

Marco Bascetta

Traduit par Fausto Giudice Фаусто Джудиче فاوستو جيوديشي

Les fantômes de la haine. Il s’agit d’une « haine » construite, fortement orientée et politiquement active qui tourne essentiellement autour du discours raciste dans ses différentes gradations. Des idées les plus délirantes sur la pureté raciale au pragmatisme apparent des politiques migratoires restrictives

Cette fois-ci, ça ne s’est pas passé au fin fond de l’Est, plongé dans les difficultés et les frustrations qui affligent encore les Länder de l’ancienne République démocratique allemande trente ans après la réunification, mais dans la Hesse riche et illuminée à une vingtaine de kilomètres des tours financières de Francfort, le cœur de l’Union européenne. Le kamikaze de Hanau semble avoir été un employé de banque de 43 ans, au casier judiciaire vierge, inconnu de la police, détenteur légal d’ armes à feu et couleur gris muraille. Bref, un « homme quelconque* ».

À propos du massacre qui a valu à l’homme les feux de la rampe médiatiques, le dirigeant d’Alternative für Deutschland, Jörg Meuthen, s’est empressé de souligner qu’il ne s’agissait pas d’un geste de droite ou de gauche, mais d’une pure et simple explosion de folie. Il ne fait aucun doute que les écrits laissés par Tobias Rahtjen, le terroriste, présentent divers aspects que nous serions enclins à considérer comme psychopathologiques et qui, cependant, dans les cercles d’extrême droite (pas seulement germaniques) convergent dans une sorte de sens commun, de mythologie partagée.

L’idée de pouvoirs occultes et « apatrides » qui régissent les destinées du monde, lisent dans les pensées, surveillent et régissent la vie de tout le monde est, à des degrés d’intensité divers, une obsession assez répandue. En fin de compte, la doctrine du « grand remplacement concocté par une obscure élite cosmopolite, dont la race blanche et la tradition culturelle européenne seraient victimes, même dans sa paranoïa évidente, est proclamée sous diverses formes par les forces politiques représentées dans les institutions et même par les représentants de gouvernements européens.

En Allemagne, donc, un mouvement récent, loin d’être marginal comme Pegida (Patriotes contre l’islamisation de l’Occident), proche de l’aile la plus extrême de l’AfD, en a fait le noyau de sa propagande et de sa mobilisation politique.

Il ne s’agit pas seulement le « langage de la haine » généralement exécré, mais de récits beaucoup plus articulés qui combinent des falsifications historiques, des doctrines et des constructions idéologiques avec le ressentiment social et son imaginaire malade et victimiste. Il s’agit en somme d’une « haine » construite, fortement orientée et politiquement active, qui tourne essentiellement autour du discours raciste dans ses différentes gradations. Des idées les plus délirantes sur la pureté raciale au pragmatisme apparent des politiques migratoires restrictives.

Le néonazisme en Allemagne est sans aucun doute un phénomène politique, et pourtant on ne peut pas ne pas reconnaître une composante psychopathologique, congénitale, répandue, mais loin d’être générique. Le « fou » de Hanau, le « loup solitaire », l’inconnu d’à côté a donc évolué dans un contexte précis, fait non seulement de suggestions racistes et de constructions théoriques xénophobes, mais désormais marqué par une longue liste de faits. De l’assassinat du responsable démocrate-chrétien de Hesse Walter Lübcke par un extrémiste de droite, à l’attaque de la synagogue de Halle en octobre dernier, en passant par l’arrestation récente de membres d’un réseau néonazi voué à l’organisation d’actions terroristes.

Cela fait un bon moment que, les attentats et les incendies criminels contre les demandeurs d’asile, la communauté juive et les étrangers en général se multiplient dans la Bundesrepublik. En bref, l’Allemagne a un sérieux problème, longtemps sous-estimé, d’insurrection néonazie non sans infiltrations dans les forces de l’ordre et dans l’armée. Sans compter qu’aujourd’hui, une force politique d’extrême droite et de plus en plus puissante comme l’AfD trouve une partie de son bassin électoral dans ce sous-bois et dans la zone grise qui l’entoure. Dans un climat à bien des égards favorables, les « loups solitaires » risquent cependant de devenir une meute, tout restant imprévisibles et incontrôlables.

Comme d’habitude, la réaction d’alarme des forces politiques et de l’opinion publique a été unanime, immédiate et décidée. Cependant, comme le montre la récente crise politique en Thuringe, le barrage contre la droite radicale n’est pas sans fissures. Et il n’est pas rare que, même du monde de l’establishment, arrivent des messages à teneur nationaliste prêts à être recueillis en termes xénophobes, voire élégamment racistes. Sans parler de la prétention désormais répandue de clore définitivement les comptes avec le passé et les responsabilités qui en découlent. Que certains interprètent comme le droit de se proclamer à nouveau nazis.

NdT

*Référence à un mouvement né après la 2ème Guerre mondiale, le Fronte dell’Uomo Qualunque (Front de l’homme quelconque), prônant le rejet de la politique institutionnelle et des politiciens professionnels. A donné naissance au terme péjoratif qualunquismo, utilisé pour désigner divers avatars du populisme de droite, comme le Mouvement 5 Étoiles.

Source : Tlaxcala

Tags : Allemagne, Hanau, racisme, xénophobie,

Les Etats-Unis ressortent une vieille histoire d’espionnage pour avertir que les autres pays espionnent aussi

Le Washington Post réchauffe la vieille histoire de la société (suisse) crypto :

Pendant plus d’un demi-siècle, les gouvernements du monde entier ont fait confiance à une seule entreprise pour garder secrètes les communications de leurs espions, soldats et diplomates.

La société, Crypto AG, a obtenu son premier contrat pour la construction de machines de codage pour les troupes étatsuniennes pendant la Seconde Guerre mondiale. Riche en argent, elle est devenue un fabricant dominant de dispositifs de cryptage pendant des décennies, naviguant sur des vagues de technologie allant des engrenages mécaniques aux circuits électroniques et, enfin, aux puces de silicium et aux logiciels.

La firme suisse a gagné des millions de dollars en vendant du matériel à plus de 120 pays pendant une bonne partie du 21e siècle. Parmi ses clients figuraient l’Iran, les juntes militaires d’Amérique latine, les rivaux nucléaires de l’Inde et du Pakistan, et même le Vatican.

Mais ce qu’aucun de ses clients n’a jamais su, c’est que Crypto AG était secrètement détenue par la CIA dans le cadre d’un partenariat hautement secret avec les services de renseignement ouest-allemands. Ces agences d’espionnage ont truqué les dispositifs de la société afin de pouvoir facilement casser les codes que les pays utilisaient pour envoyer des messages cryptés.

Cet arrangement, qui dure depuis des décennies et qui compte parmi les secrets les plus étroitement gardés de la guerre froide, est mis à nu dans un historique classifié et complet de l’opération, obtenu par le Washington Post et la ZDF, un radiodiffuseur public allemand, dans le cadre d’un projet de reportage commun.

Le fait que Crypto AG était une opération de la CIA/NSA/BND est connu depuis des décennies. On se demande pourquoi l’histoire de la CIA a maintenant été divulguée au Washington Post et à la chaîne de télévision publique allemande ZDF.

Scott Shane @ScottShaneNYT – 14:38 UTC – Feb 11, 2020

En 1995, à l’@baltimoresun, avec @TBowmanNPR, j’ai écrit une longue histoire sur les relations secrètes de la NSA avec Crypto AG, permettant aux États-Unis de lire les secrets de nombreux pays : lien. Maintenant @gregpmiller a l’histoire officielle de la CIA de ce projet qui dure depuis des décennies.

L’histoire de Greg est une lecture fascinante sur ce que nous avons décrit en 1995 comme l’une des grandes opérations de renseignement de la guerre froide, remplissant des détails que nous ne pouvions que deviner il y a 25 ans. Je suis heureux de voir que nous avons bien compris l’histoire.

Je me souviens très bien qu’à la fin de mon voyage en Suisse en 1995 pour retrouver d’anciens employés de Crypto AG, l’un d’eux a réussi à trouver un mémo de 1975 qui montrait qu’une mathématicienne de la NSA du nom de Nora Mackebee avait participé à une réunion de conception de la Crypto.

Deux ans après que Scott Shane ait divulgué l’histoire, Wayne Madsen l’a essentiellement plagiée pour écrire une histoire similaire pour un magazine d’amateurs de conspiration :

Sanho Tree @SanhoTree – 13:48 UTC – Feb 11, 2020

Pour mémoire, j’ai publié l’histoire de Crypto AG il y a 23 ans, lorsque j’étais rédacteur en chef de Covert Action Quarterly.

Si vous voulez comprendre pourquoi la communauté du renseignement étatsunien est si effrayée par Huawei, c’est parce qu’elle joue le même jeu depuis des décennies. Crypto AG : La pute de Troie de la NSA ?

Scott Shane @ScottShaneNYT – 15:05 UTC – Feb 11, 2020

Répondre à @SanhoTree
Et pour mémoire, l’histoire du CAQ de 1997 s’appuyait principalement sur l’histoire @baltimoresun que j’ai écrite avec @tbowman en 1995 : TRUQUER LE JEU

La société suisse Crypto AG est devenue inutile pour la NSA lorsque les gens sont passés à des ordinateurs standard pour chiffrer leurs informations et ont utilisé Internet pour les envoyer. Elle avait besoin d’autres sociétés qu’elle pouvait manipuler.

À cette époque, cet auteur était le directeur technique d’une grande société d’accès à Internet. Lorsque nous avons dû choisir une plateforme de pare-feu pour nos réseaux internes, nous avons discuté cyniquement pour savoir s’il était préférable d’acheter du matériel Cisco, pour être ensuite espionné par la NSA, ou d’acheter à la société israélienne Checkpoint qui avait probablement une porte dérobée du Mossad. (Nous avons acheté les deux et les avons empilés).

Le fait qu’un tel cynisme était tout à fait justifié est devenu évident lorsque Edward Snowden a révélé les machinations de la NSA. Peu de temps après, Juniper Networks, un fournisseur de gros équipements de backbone, a été découvert comme ayant au moins deux portes dérobées de la NSA dans son système d’exploitation. D’autres sociétés « occidentales » d’équipement de télécommunication ont été manipulées de la même manière :

Même les entreprises de pays neutres ne sont pas à l’abri des manipulations de la NSA. Un ancien employé de Crypto AG a confirmé que de hauts fonctionnaires étatsuniens ont approché des pays européens neutres et ont fait valoir que leur coopération était essentielle à la lutte contre les Soviétiques pendant la guerre froide. La NSA aurait reçu le soutien des sociétés de cryptographie Crypto AG et Gretag AG en Suisse, de Transvertex en Suède, de Nokia en Finlande, et même de sociétés nouvellement privatisées dans la Hongrie post-communiste. En 1970, selon un document secret des services de renseignement allemands du BND, fourni à l’auteur, les Allemands prévoyaient de « fusionner » les opérations de trois sociétés de cryptographie – Crypto AG, Grattner AG (une autre société de chiffrement suisse), et Ericsson de Suède.

Alors pourquoi l’histoire prétendument secrète de la CIA d’une histoire déjà connue a-t-elle été divulguée à l’heure actuelle ? Et pourquoi a-t-elle également été divulguée à une chaîne de télévision allemande ?

Sanho Tree en donne la raison probable :

Si vous voulez comprendre pourquoi la communauté du renseignement étatsunien est si effrayée par Huawei, c’est parce qu’ils jouent le même jeu depuis des décennies.

L’histoire du WaPo elle-même établit également ce lien :

On retrouve également des échos de Crypto dans les soupçons qui tourbillonnent autour de sociétés modernes ayant des liens présumés avec des gouvernements étrangers, notamment la société russe anti-virus Kaspersky, une application de textos liée aux Émirats arabes unis et le géant chinois des télécommunications Huawei.

L’histoire réchauffée de Crypto AG est une subtile calomnie contre Huawei et Kapersky.

Les États-Unis veulent convaincre les pays européens de ne pas acheter de produits Huawei pour leurs réseaux 5G. Ils veulent leur rappeler que les produits de télécommunication peuvent être manipulés. Ils veulent faire craindre que la Chine utilise Huawei pour espionner les pays étrangers, tout comme les États-Unis ont utilisé Crypto AG.

C’est aussi la raison de ce récent titre trompeur de Reuters que l’histoire elle-même a démystifié :

Germany has proof that Huawei worked with Chinese intelligence: Handelsblatt (« L’Allemagne a la preuve que Huawei a travaillé avec les services secrets chinois : Handelsblatt »)

« A la fin de 2019, les Etats-Unis nous ont transmis des renseignements selon lesquels Huawei aurait coopéré avec les autorités de sécurité chinoises », selon un document confidentiel du ministère des Affaires étrangères, cité par le journal.

Les « renseignements étatsuniens » qui nous sont transmis pour manipuler quelqu’un ne sont bien sûr pas des « preuves » pour quoi que ce soit.

Les États-Unis font pression sur leurs alliés à un très haut niveau :

Le secrétaire d’État Mike Pompeo a déclaré jeudi que le Parti communiste chinois était « la menace centrale de notre époque », alors même qu’il cherchait à évoquer les perspectives d’un accord commercial entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, ce qui a repoussé la pression étatsunienne visant à interdire à une entreprise chinoise l’accès aux futures infrastructures de télécommunications.

La critique cinglante du gouvernement chinois a été le langage le plus fort utilisé par Pompeo alors que l’administration Trump cherche à convaincre les alliés étatsuniens des risques que représente l’utilisation d’équipements de Huawei, un géant chinois de la technologie.

Une semaine après le message de panique de Pompeo, Trump a pris le téléphone pour convaincre Boris Johnson qui n’était pas impressionné :

Les relations précédemment étroites de Donald Trump avec le Premier ministre britannique Boris Johnson semblent sur le point de s’effondrer, suite aux nouvelles révélations que le président lui a faites au téléphone.

Le comportement de Trump lors de l’appel de la semaine dernière a été décrit par les officiels comme « apoplectique », et Johnson aurait maintenant mis en suspens les plans d’une visite imminente à Washington.

L’appel, qu’une source a décrit au Financial Times comme « très difficile », est arrivé après que Johnson ait défié Trump et ait accordé à la société de télécommunications chinoise Huawei les droits de développer le réseau 5G du Royaume-Uni.

La fureur de Trump a été déclenchée par le soutien de Johnson à Huawei malgré les multiples menaces de Trump et de ses alliés selon lesquelles les États-Unis retireraient leur coopération en matière de sécurité avec le Royaume-Uni si l’accord était conclu.

Les menaces de Trump auraient « irrité » le gouvernement britannique, Johnson étant frustré par le fait que le président n’ait pas proposé d’alternatives à l’accord.

Les produits Huawei sont assez bons, relativement bon marché et facilement disponibles. Ils sont tout aussi buggés que les produits des autres fournisseurs d’équipement. La véritable raison pour laquelle les États-Unis ne veulent pas que quiconque achète les produits Huawei est qu’ils sont la seule grande entreprise de réseau que les États-Unis ne peuvent pas convaincre de leur fournir des portes dérobées.

Les pays européens ne craignent pas la Chine, ni même l’espionnage chinois. Ils savent que les États-Unis font la même chose à une échelle beaucoup plus grande. Les Européens ne voient pas la Chine comme une menace et ils ne veulent pas être impliqués dans l’escalade des prises de bec entre les États-Unis et la Chine :
« De quel côté votre pays devrait-il se ranger dans un conflit entre les États-Unis et la Chine ? »

Les États-Unis réchauffent leurs propres histoires d’espionnage pour démasquer l’espionnage chinois présumé (Moon of Alabama)
Source

Les États-Unis viennent d’inculper quatre officiers militaires chinois pour le piratage d’Equifax en 2017, au cours duquel des millions d’adresses et de données financières ont été volées. L’ancien directeur général de la CIA, Michael Hayden, avait défendu ce type de piratage comme étant de l' »espionnage honorable » et Equifax avait rendu ridiculement facile l’accès à ses systèmes :

Cinq jours seulement après qu’Equifax ait rendu publique sa violation, KrebsOnSecurity a annoncé que le compte administratif d’un portail de règlement des litiges d’Equifax destiné aux consommateurs argentins était grand ouvert, protégé par la combinaison de mots de passe peut-être la plus facile à deviner : « admin/admin ».

Inculper des officiers militaires étrangers pour espionnage alors qu’ils ont simplement volé des serveurs à peine protégés est considéré comme offensant. Que feront les États-Unis lorsque la Chine fera de même ?

Chaque nation espionne. C’est l’un des plus vieux métiers du monde. Que les États-Unis fassent autant de bruit autour de l’espionnage chinois présumé alors qu’ils sont eux-mêmes les plus grands pécheurs est indigne.

Le Saker Francophone, 11 fév 2020

Tags : Etats-Unis, Allemagne, Suisse, Crypto, espionnage, Chine, 5G, 

 

Algérie : Baptême de feu international pour Tebboune à la conférence de Berlin

Il est d’usage qu’un président fraîchement élu apporte un soin tatillon à choisir la destination de sa première sortie à l’étranger pour donner le ton de ce que sera son orientation diplomatique nouvelle.

Le Président Tebboune n’a même pas eu le temps de faire ce choix, étant donné qu’il doit se déplacer aujourd’hui à Berlin, à l’invitation de la chancelière Angela Merkel, pour participer à la conférence internationale sur la Libye. C’est donc une urgence diplomatique qui vient percuter l’agenda politique interne. L’Algérie est un numéro majeur dans l’équation libyenne et le Président Tebboune, qui a déjà reçu la semaine dernière les chefs de la diplomatie turque, égyptienne, italienne, puis le président du Conseil italien Giuseppe Conté, aura l’occasion de défendre l’approche algérienne fondée sur le dialogue inclusif, en dehors de toute interventionnisme.

Au-delà du contenu de cette réunion, la capitale allemande sera en quelque sorte le baptême de feu diplomatique du nouveau chef de l’État qui sera adoubé par ses homologues présents Berlin et profitera aussi de cette fenêtre d’opportunité pour asseoir sa légitimité internationale. Il est vrai que le Président Tebboune, juste après son élection, a vu une pluie de messages de félicitations, émanant de plusieurs chefs d’État et de gouvernement soulagés de voir l’Algérie sortir de la zone de turbulences pour se réapproprier son rôle d’acteur majeur dans une sous-région en proie à des soubresauts politiques et sécuritaires. Sa stature internationale, à la faveur de la conférence de Berlin, donnera incontestablement plus de poids en interne au Président Tebboune dont la marge de manœuvre sera plus large pour conduire et mette en oeuvre sa feuille de route. Un exercice d’autant ardu qu’une partie de la classe politique mais surtout le Hirak restent encore en attente de voir de signaux politiques forts qui traduiraient, pour de vraie, la rupture avec l’ancien système.

Erdogan agite le spectre du terrorisme, en cas de renversement du GNA

Dans un article paru hier sur le site internet Politico, et dont le timing, à la veille de la conférence internationale à Berlin sur le conflit en Libye, prévue ce dimanche, interpelle à plus d’un titre, le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en garde contre une résurgence du terrorisme, si le gouvernement libyen (GNA) siégeant à Tripoli, reconnu par l’Onu, venait à être renversé.

« L’Europe fera face à une nouvelle série de problèmes et de menaces en cas de chute du gouvernement légitime libyen », écrit, ainsi, Erdogan, expliquant que « Les organisations terroristes comme l’EI et l’organisation terroriste Al-Qaïda, qui ont subi une défaite militaire en Syrie et en Irak, trouveront un terrain fertile pour reprendre pied », prévient- il. Interpellant directement l’Union européenne, le chef de l’État turc a souligné que si l’Union européenne ne parvenait pas à soutenir de manière adéquate le Gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé par Fayez al-Sarraj, ce serait « une trahison de ses propres valeurs fondamentales, y compris la démocratie et les droits de l’Homme », a-t-il estimé, ajoutant que L’UE « doit montrer au monde qu’elle est un acteur pertinent dans l’arène internationale ».

Erdogan trace, enfin, au marqueur l’imminente conférence de paix à Berlin qu’il considère comme « un pas très significatif vers cet objectif », non sans voir martelé que les dirigeants européens « devraient toutefois un peu moins parler et se concentrer sur la prise de mesures concrètes », a-t-il conclu. Pour rappel et après des mois de combats, qui ont fait plus de 2.000 morts, un cessez-le-feu est entré en vigueur depuis le 12 janvier mais dont la fragilité fait craindre à l’Europe une internationalisation du conflit, avec notamment l’implication de la Turquie qui a annoncé l’envoi de soldats pour soutenir le GNA.

Par : RAHIMA RAHMOUNI

Le Midi Libre, 18 jan 2020

Tags : Algérie, Libye, Allemagne, conférence de Berlin, Tunisie, Maroc, Russie, Turquie, Tripoli, Haftar,

Conférence de Berlin, une paix à inventer

L’Allemagne, le pays organisateur, et l’ONU, son initiatrice, auront pris tout leur temps pour que la conférence de Berlin sur la Libye, qui s’ouvre demain, à défaut d’être un complet succès, du moins ne soit pas un retentissant échec, comme l’a été pour l’essentiel celle de Palerme, en novembre 2018, à quoi par ailleurs elle ressemble par bien des aspects. Il n’en reste pas moins qu’il a fallu attendre la dernière ligne droite pour que l’on ait une idée plus précise des participants.

L’Algérie et la Tunisie n’y auraient probablement pas été invitées si la conférence s’était tenue en octobre dernier, comme prévu initialement. Non plus d’ailleurs Fayaz el-Serraj et Khalifa Hafter qui ne l’ont été qu’à la veille de sa tenue.

A la différence de la conférence de Palerme, qui avait rassemblé tous les pays ayant voix au chapitre dans le conflit libyen, qu’ils soient ou non militairement impliqués, mais également les deux camps libyens, celle de Berlin avait été conçue à l’origine pour réunir les grands pays d’une part, et de l’autre, les parties prenantes étrangères au conflit.

A Palerme il s’était agi pour les participants de faire pression sur les factions libyennes pour les amener à s’engager dans un processus de paix sous l’égide de l’ONU. A Berlin, la pression ne devait s’exercer que sur les pays alliés extérieurs des deux camps libyens. C’était eux que l’émissaire onusien voulait prioritairement convaincre d’arrêter d’entretenir la crise libyenne.

Dans cet esprit, il estimait n’avoir besoin de la présence ni des pays comme l’Algérie et la Tunisie, qui en effet ne s’étaient alignées sur aucun camp libyen, ni même de celle des Libyens, en raison de leur trop grande dépendance vis-à-vis de leurs soutiens extérieurs. Pourquoi associer à la recherche de la paix des pays qui après tout ne sont pas en guerre en Libye, ou des parties libyennes qui elles ne peuvent rien décider par elles-mêmes?

S’il y a une paix à forger dans ces conditions, ce serait exclusivement entre leurs alliés extérieurs les plus engagés à leurs côtés. Celle qui concernerait directement les Libyens viendrait par surcroît. Si Turcs et Qataris d’un côté, Egyptiens et Emiratis de l’autre, pour ne prendre qu’eux, cessaient de s’affronter par Libyens interposés, le retour de la paix entre ces derniers serait facile, s’était dit, avec beaucoup de bon sens, Ghassan Salamé.

Sans l’intervention de l’Allemagne, le pays organisateur, la conférence de Berlin était donc partie pour différer notablement, à la fois par son objectif et par le nombre réduit de ses participants, de celle de Palerme. Ce sont les Allemands qui ont invité les parties dont Ghassan Salamé avaient pensé qu’elles ne seraient d’aucune utilité, les unes parce que justement elles n’étaient pas en guerre, et les autres parce qu’au contraire elles ne faisaient que ça, à la fois pour elles-mêmes et pour le compte d’autrui.

Un autre aspect mérite d’être relevé qui ne risquait pas de faire son apparition la veille de la conférence de Palerme. La Turquie a attendu la veille de la conférence de Berlin pour annoncer l’envoi de soldats en Libye.

Une conférence internationale s’apprête à s’ouvrir, et le président turc, qui probablement y sera présent en personne, ne trouve rien de mieux à faire que de parler de dépêcher son armée, dans ce pays même qu’il s’agit de tirer des griffes de la guerre ! Or Recep Tayyip Erdogan ne s’est pas contenté de faire cette annonce, mais a promis par la même occasion de donner une leçon mémorable au général Haftar, dans le cas où celui-ci continuerait de menacer le gouvernement de Tripoli. On se croirait revenu au 16e siècle, au temps de la conquête ottomane de Tripoli.

Le Jour d’Algérie, 18 jan 202

Tags : Algérie, Libye, Tunisie, Haftar, Turquie, Russie, Allemagne,

L’Algérie et la Tunisie, les deux grands absents à la Conférence de Berlin?

Libye/Conférence de Berlin : Liste des invités et des exclus (encadré)

AA / Mustafa Dalaa

Le gouvernement allemand a officiellement annoncé la liste des États et des organisations internationales invités à participer à la conférence de Berlin sur la crise libyenne, au niveau des chefs d’État et de gouvernement, qui comprenait quelques amendements à la liste originale du groupe 5 + 5, excluant certains pays voisins en plus du Qatar, et les deux parties au conflit libyen Et l’Union africaine.

** Les pays et organisations suivants sont invités à la Conférence de Berlin, selon une déclaration du Conseil du gouvernement allemand, rapportée par le site Web  » Deutsche Welle »:

1- Le Groupe des cinq membres permanents du Conseil de sécurité: les États-Unis d’Amérique, dont la participation du président Donald Trump n’a pas encore été confirmée, la Russie et la France qui soutiennent le général à la retraite Khalifa Haftar, ainsi que le Royaume Uni et la Chine.

2- Pays régionaux: Outre l’Allemagne en tant que pays organisateur, la Turquie, l’Italie, ainsi que l’Égypte et les Émirats soutiens de Haftar, participeront à la conférence.

3- Algérie: elle n’avait pas été conviée à la conférence malgré ses longues frontières avec la Libye (environ un millier de kilomètres) en raison de la crise qu’elle a connue après la démission du président Abdelaziz Bouteflika, le 2 avril, après des manifestations de masse contre sa candidature à un cinquième mandat présidentiel. Après l’élection du président Abdel Majid Tebboune, en décembre dernier, et son affirmation selon laquelle l’Algérie « restera active dans la crise libyenne, qu’on le veuille ou non », son pays a été invité à la conférence de Berlin avec le soutien de la Turquie et de la Russie, de l’envoyé des Nations Unies, Ghassan Salamé, ainsi que du gouvernement libyen.

4- Congo: Invité de dernière minute, l’Union africaine ayant mandaté son président, Dennis Sassou Angesso, il y a trois ans, pour présider un comité de haut niveau sur la crise libyenne. Brazzaville cherche à accueillir, le 25 janvier, une réunion africaine consacrée à la crise libyenne, et c’est dans cette perspective que le ministre congolais des Affaires étrangères a visité plusieurs pays d’Afrique du Nord, dont l’Algérie, l’Égypte et la Mauritanie.

5- Les parties au conflit en Libye: Plusieurs critiques ont été adressées à la conférence de Berlin pour ne pas avoir invité les deux parties au conflit libyen, premiers concernés par la résolution de la crise, mais il a été annoncé au dernier moment que Fayez al-Sarraj, président du Conseil présidentiel du gouvernement libyen internationalement reconnu, et le seigneur de guerre, Khalifa Haftar, ont été invités à participer à la conférence de Berlin.

6- Organisations internationales: avec à leur tête les Nations Unies et leur mission en Libye, l’Union Européenne, l’Union Africaine, ainsi que la Ligue Arabe.

** Pays absents de la conférence de Berlin:

1- Tunisie: Bien que ce soit le pays voisin le plus touché par la guerre en Libye, d’autant plus que les deux pays partagent près de 500 km de frontières, la Tunisie n’a pas été invitée à participer à la conférence, malgré l’insistance de la Turquie sur sa présence, et l’entretien de la chancelière allemande, Angela Merkel, avec le président tunisien, Kaïs Saïed, au cours duquel la chancelière a invité le président tunisien à visiter son pays sans participer à la conférence de Berlin, ce qui a incité l’ambassadeur de Tunisie à Berlin, Ahmed Blade, à exprimer « le grand étonnement et la surprise » de son pays face à la décision de « l’exclure » de la conférence.

2- Qatar: Considéré parmi les pays qui soutiennent le gouvernement libyen d’entente nationale, et malgré l’insistance de la Turquie sur sa présence pour faire l’équilibre face aux pays soutenant Haftar et participant à la conférence de Berlin, le Qatar n’a pas été convié. Le ministre qatari des Affaires étrangères, Mohammed bin Abdul Rahman Al Thani, a expliqué que l’exclusion de son pays à de la participation à la conférence de Berlin peut être due à des considérations propres au pays hôte ou aux Nations Unies.

Anadolou, 16 jan 2020

Tags : Libye, Allemagne, Conférence de Berlin, Algérie, Tunisie, Turquie, Russie, France, Haftar, Tripoli,

Agent secret, un métier d’avenir

L’Office allemand pour la protection de la Constitution fait le bien en cachette

Ulrich Gellermann

La SÜDDEUTSCHE ZEITUNG se plaignait l’année dernière : « Ils s’appellent Mehmet ou Maximilian, Jan ou Chantal, et chacun d’eux a du talent, quelque chose à travailler comme un diamant brut. Trop souvent, cependant, il n’en résulte rien. Des centaines de milliers de jeunes commencent leur formation professionnelle en Allemagne année après année, mais beaucoup trop d’entre eux ne franchissent pas ce pas décisif dans leur vie ».

Cette préoccupation était fondée sur le rapport du gouvernement fédéral sur l’enseignement et la formation professionnels. Cela n’a pas laissé le plus loyal des fidèles, le plus secret des secrets au repos l’Office fédéral de protection de la Constitution [Bundesamt für Verfassungsschutz, service de renseignements intérieurs, NdT] a sauté dans la brèche avec une offensive de formation. Parce que ‘il y a un emploi sûr, c’est le travail dans le service d’espionnage, que ce soit en tant qu’agent pu qu’agente, que ce soit sous ou sans couverturen, que ce soit seulement en tant qu’observateur ou en tant qu’agent provocateur. Les fouineurs de l’Office PC offrent des postes de travail à l’épreuve des crises. Car qui est impliqué dans la crise de la Constitution elle-même crée ses propres emplois pour sa protection.

Récemment sur Internet : « Faire le bien en cachette » est le titre d’un article destiné aux élèves : « L’Office fédéral pour la protection de la Constitution est l’un des meilleurs formateurs en Allemagne », écrit l’Office fédéral pour la protection de la Constitution, puis s’adresse au groupe cible : « Tu as ton diplôme d’études secondaires dans la poche ou tu auras terminé tes études en un an au plus tard et tu es cherches une tâche passionnante à Cologne et Berlin ? » Ce qui commence d’une manière aussi générale devrait être plus concret. Par exemple, avec une grande perspective salariale : au sommet de l’Office, vous pouvez gagner 11.577,13 euros par mois. Et la pension n’est pas mal non plus. Afin de promouvoir cette carrière, l’Office met en ligne le « Rapport d’un stagiaire à l’Office fédéral de protection de la Constitution ». Et de passer aussitôt au langage de la guerre : « Pendant mes huit années de service à la Bundeswehr, j’ai participé à deux missions en Afghanistan et j’ai vu les événements politiques avec les « lunettes à l’étranger » ». Oui, avec les lunettes du contrevenant au droit international, on peut voir beaucoup de choses différemment des chieurs qui adhèrent au commandement de paix de la constitution.

C’est pourquoi le mercenaire – parce que les soldats en mission de guerre perçoivent naturellement des salaires plus élevés – peut aussi dire avec fierté au sujet du travail à l’Office : « Aucun jour n’est comme l’autre ! ». Et de même qu’il est devenu volontaire de guerre grâce à une augmentation de solde, il fait maintenant la pub pour l’Office :  » De plus, les possibilités de transfert sûr et le statut de fonctionnaire m’ont motivé à postuler un emploi ». Certes le travail à l’Office n’offre pas autant de garanties de mort qu’en Afghanistan, mais dans les environs du NSU, le groupe terroriste de droite inspiré par les agents de l’Office, il y a eu aussi beaucoup de morts. C’est ainsi que le stagiaire du genre secret continue logiquement : « En ce moment, j’apprends à connaître le travail spécialisé dans le domaine de l’extrémisme de droite. On s’y amuse bien ». Bien sûr, parfois écouter, parfois lire, parfois regarder, c’est ce qui rend le « travail de spécialiste » si passionnant. Et quiconque a appris à connaître l’extrémisme de droite, en tant que Führer agent ou même en formation de Führer, peut apprendre à connaître le Führer de demain, c’est quelque chose, ça.

On peut certainement corriger un petit manque dans l’annonce de recrutement : ce n’est pas assez concret. La description exacte du poste ne serait pas si difficile. Qu’en est-il de la formation comme déchiqueteur de documents, par exemple ? Il y a aussi quelque chose à apprendre en tant que regardeur ailleurs dans la préparation d’actes terroristes de droite. Très certainement, le service de presse de l’Office a encore beaucoup d’emplois de dissimulateur ou d’obscurcisseur à offrir. Et vous pouvez aussi faire carrière comme examinateur de couleurs, à en croire le rapport de notre stagiaire fédéral : « Il est important d’avoir l’œil pour les détails. Il est crucial de savoir si une cible porte un bonnet rouge ou bleu lors d’une observation continue, par exemple ». Quand il ne se passe rien, l’observation continue. Après tout, il y a même la possibilité de jouer au ballon en service, comme on peut le lire dans le rapport du stagiaire : « Si vous perdez de vue la cible, alors vous devez rester sur le ballon et faire tout votre possible pour la retrouver ! » Donc, si vous voulez envisager une carrière d’agousin ouvrant droit à pension, vous devriez présenter votre demande immédiatement.

Le mieux est d’envoyer votre dossier à Angela Pley, attachée de presse de l’Office fédéral. Mme Pley a déjà prouvé ses qualifications lorsqu’elle a tiré au sort les postes d’observation pendant le procès du NSU. Après que l’Office eut initialement exclu les médias turcs, un nouveau tirage au sort a dû être effectué. Malheureusement, la déclaration spongieuse de Mme Pley au quotidien suédois Svenska Dagbladet n’a pas pu être réenregistrée : « Nous savons que dans les années 1990, de nombreux Allemands se sont rendus en Suède pour assister à des concerts et des manifestations d’extrême droite. Cependant, nous n’avons aucune information confirmée sur la participation des trois personnes en question (Zschäpe, Mundlos et Böhnhardt) à des manifestations suédoises ». Ainsi Mme Pley a rempli les vertus des armoiries de l’office de façon presque exemplaire ne rien voir et ne rien entendre, ça elle sait déjà bien le faire ; ne rien dire, ça viendra plus tard.

L’Office peut être joint jour et nuit à l’adresse électronique suivante : bfvinfo@verfassungsschutz.de.

Source: Tlaxcala

Tags : agent secret, Allemagne, services secrets, espionnage,

L’Etat islamique fait peur en Allemagne, alors que le gouvernement a perdu la trace de 160 anciens terroristes

Le califat de l’État islamique est peut-être tombé au Moyen-Orient, mais le groupe terroriste fait toujours peur en Allemagne.

Un rapport du renseignement allemand publié récemment pour 2018 révèle un niveau élevé de danger à cause des rapatriés de l’Etat islamique. Sur les plus de 1000 Allemands qui se sont rendus en Syrie et en Irak pour défendre le groupe terroriste, 350 sont de retour en Allemagne. D’autres sont morts ou sont restés dans des prisons kurdes, principalement en Syrie, et un petit nombre en Irak.

Certains des rapatriés se trouvent dans des prisons allemandes, d’autres attendent d’être jugés. Certains se cachent après avoir traversé les frontières poreuses de l’Union européenne. Le gouvernement allemand a admis avoir complètement perdu la trace de plus de 160 des anciens militants de l’Etat islamique, a rapporté le DW.

Le rapport de l’agence allemande chargée de la sécurité nationale, le Bundesamt fur Verfassungsschutz (BFV), avertit que les rapatriés, qui sont glorifiés par des groupes islamistes radicaux, peuvent commettre des crimes.

« Ils sont accueillis comme des héros parce qu’ils se sont battus pour un État islamique », a déclaré à Fox News Deidre Berger, directeur du bureau du Comité juif américain (AJC) à Berlin.

Le rapport indique qu’en ce qui concerne le risque de rapatriés, « la situation est hétérogène ».

« L’éventail des personnes évaluées va de personnes « désillusionnées », dont les activités diminuent considérablement après le retour et / ou ne sont plus détectables, à des personnes ayant l’expérience du combat prêtes à commettre des actes de violence », indique le rapport. « En principe, il faut présumer que les attitudes des islamistes prévalent dans la plupart des cas. Leur capacité à se déplacer de manière discrète dans les pays occidentaux, du point de vue des groupes djihadistes, prédestine les rapatriés à planifier et à commettre des attaques dans leur pays d’origine ».

Parmi les personnes qui accueillent ces combattants figure la communauté grandissante de salafistes allemands, des fondamentalistes musulmans qui fuient la vie laïque allemande et posent des menaces à la sécurité.

L’État islamique pour lequel les Allemands de retour se sont battus était coupable d’atrocités qui ont souvent été enregistrées sur bande vidéo et vues dans le monde entier. Un procès à Munich en est un exemple.

Une femme allemande identifiée comme étant Jennifer W. a acheté une jeune fille yézidie de cinq ans comme esclave et l’a enchaînée à l’extérieur pour l’énurésie nocturne. La jeune fille mourut de soif dans la chaleur torride. Des milliers de femmes et de filles yézidies ont été vendues comme esclaves à des membres de l’Etat islamique lorsque les combattants ont envahi leur pays d’origine, le nord de l’Irak. Les Yézidis suivent une ancienne religion non musulmane, que l’Etat islamique considère comme le culte du diable.

Le juge a accusé Jennifer W. de meurtre et de crimes de guerre.

Le parlement allemand a adopté une législation qui supprime la citoyenneté des Allemands ayant la double nationalité s’ils rejoignent des milices terroristes étrangères. Le libellé de la loi a été délibérément laissé vague, de sorte que, tout en visant ISIS, il puisse être appliqué à d’autres groupes terroristes.

Steve Alter, porte-parole du gouvernement allemand, a déclaré que le gouvernement faisait face à un défi de taille pour traduire en justice les anciens combattants de l’EIIL. Le droit allemand exige des preuves concrètes d’actes répréhensibles tels que des photos ou des comptes de réseaux sociaux, ce qui rend difficile toute action en justice. Il est souvent impossible de réunir de telles preuves car l’Allemagne n’a pas d’ambassade en Syrie où les forces kurdes tiennent bon nombre des combattants. Les tribunaux allemands ont dû classer des affaires faute de preuves.

Frank Jensen, qui écrit sur le extrémisme pour le quotidien de centre-droite Der Tagesspiegel, a déclaré à Fox News que, selon le ministre allemand de l’Intérieur, Horst Seehofer, chaque détenu doit faire l’objet d’une enquête approfondie en Syrie ou en Irak avant de pouvoir être jugé en Allemagne.

« Le terrorisme islamiste est un danger énorme en Allemagne et beaucoup de gens ne veulent pas qu’ils reviennent », a déclaré Jensen, rappelant l’attaque terroriste musulmane de 2016 qui avait tué 12 personnes sur un marché de Noël à Berlin.

«Certains deviennent soudainement agressifs et finissent par poignarder des gens», a-t-il ajouté, soulignant que beaucoup d’entre eux se sont retrouvés avec de profondes cicatrices émotionnelles résultant de leur exposition au combat et à la torture.

Le gouvernement tente de les réhabiliter, a-t-il dit, mais il faudra beaucoup de temps pour normaliser leur comportement.

« Je ne sais pas si le gouvernement est prêt à accepter un long programme de réduction de la radicalisation », a déclaré Jensen.

ISIS est coupable de nombreux crimes contre l’humanité. Par exemple, Khaled Al Asaad, l’archéologue en chef de l’ancienne ville de Palmyre en Syrie, a été décapité pour avoir refusé de révéler la localisation d’objets façonnés cachés. Et les jeunes filles, qui ont été violées par un groupe, se sont défigurées pour éviter d’être agressées à plusieurs reprises.

Certains en Allemagne parlent maintenant pour les victimes.

« La justice devrait être signifiée à tous ceux qui ont participé à l’Etat ISIS », a déclaré Berger. « Y compris ceux qui continuent à propager la philosophie mortelle et inhumaine du mouvement en Allemagne et en Europe. »

Fox News, 9 jui 2019

Tags : ISIS, Etat Islamique, terrorisme, Allemagne, Daech,