Stratégie du Maroc envers l’Union Africaine

Maroc, Afrique, Union Africaine, Sahara Occidental, Algérie,

Rabat, le 3 juin 2013

Le 21ème Sommet de l’Union Africaine tenu à Addis Abéba du 22 au 28 mai 2013 a été le révélateur de l’existence d’une véritable stratégie globale planifié par l’Algérie et l’Afrique du Sud dont l’Union Africaine est le terrain privilégié et qui vise à faire adopter à celle-ci puis par la suite à la communauté internationale l’option de l’indépendance comme la seule et unique solution au conflit du Sahara.

Notre pays a pu lors de ce sommet déjouer partiellement la stratégie adverse et a obtenu des gains importants au regard du contexte et du rapport de force.

Cette stratégie menée sur plusieurs fronts et sur plusieurs registres vise à faire croire à l’échec du processus de négociation mené sous l’égide du Conseil de Sécurité pour justifier son abandon et l’introduction de l’indépendance non pas comme une des alternatives possibles mais comme la seule alternative.

L’Union Africaine constitue le terrain le plus favorable pour la réalisation de cet objectif, en raison, d’une part, de l’absence de notre pays et d’autre part de la collusion entre l’Algérie et l’Afrique du Sud avec la Présidente de la Commission, ce qui leur assure la mainmise sur les rouages de l’organisation.

C’est sur ce terrain que cette offensive devra être contrée en premier lieu par la mobilisation de tous les pays amis ainsi que les pays qui craignent de plus en plus l’hégémonie de l’Afrique du Sud sur le continent et sur l’agenda de l’organisation panafricaine.

Notre pays devra mettre au point et en œuvre une stratégie d’envergure dont l’objectif devra être de contrer la stratégie adverse, de passer à l’offensive sur certaines question liées aux droits de l’homme (réfugiés), de faire échec à la stratégie globale de l’Algérie, d’imposer la solution politique comme seule alternative crédible, possible et réaliste et d’évincer en fin de compte la prétendue « RASD » de l’organisation de l’Union Africaine.

Plusieurs séquences s’imposent pour mener à bien cette stratégie :

1)- Mener une vaste campagne diplomatique à tous les niveaux pour faire échec à la manœuvre de l’Algérie et de l’Afrique du Sud en prévision du prochain sommet de l’UA en janvier 2014 à Addis Abéba.

* Cette campagne consistera en l’envoi d’émissaires porteurs de Messages Royaux à plusieurs Chefs d’Etat africains amis : Sénégal – Guinée – Côte d’Ivoire – Burkina Faso – Bénin – Togo – Gambie –Guinée Equatoriale – Congo – RDC – Cameroun.

* Mobiliser les Ministres des Affaires Etrangères de tous les pays amis.

*Faire relayer cette démarche par les Ambassadeurs du Maroc en Afrique et les Ambassadeurs des pays africains à Rabat.

* Une démarche semblable devra viser les Représentants Permanents à Addis Abéba pour les préparer à contrer la manœuvre adverse lors des réunions préparatoires de l’échéance de janvier 2014 de l’UA.

2)- Les ONG marocaines devront être mobilisées pour entreprendre des démarches à Banjul auprès de la Commission Africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP), pour dénoncer son parti pris et lui demander de se saisir du crime contre l’unanimité et du déni de protection dont sont victimes les populations séquestrées dans les camps de Tindouf.

3)- Entreprendre avec détermination des démarches au niveau du HCR et des ONG d’audience internationale et les amener à se saisir de la question de la violation des droits des populations des camps de Tindouf à la protection internationale et de la responsabilité de l’Algérie sur cette situation. Cette démarche peut être entreprise à la fois au niveau officiel et par les ONG marocaines de défense des droits de l’homme.

La mobilisation des médias nationaux et internationaux est à cet égard indispensable.

L’objectif étant d’acculer l’Algérie et de la mettre au banc des accusés sur une question où elle est la plus inconfortable et la plus vulnérable.

4)- Crédibiliser le processus onusien de négociation d’une solution politique en évitant son enlisement et donner à la communauté internationale les raisons de continuer d’y croire. Le retour à la table des négociations peut à ce titre ôter un argument de taille aux adversaires et les empêcher ainsi d’avancer que ce processus a échoué.

5)- Dénoncer auprès des différents interlocuteurs et à travers les médias l’attitude belliqueuse et hostile de l’Algérie à l’égard de l’intégrité territoriale du Maroc et dévoiler son double langage tendant à faire le distinguo entre les relations de bon voisinage avec notre pays et la question du Sahara.

Cette posture très vicieuse tend à faire croire aux pays amis du Maroc que la question du Sahara n’est pas un casus belli entre le Maroc et l’Algérie et vise à les démobiliser en fin de compte.

Le durcissement du ton à l’égard de l’Algérie accréditera la thèse que la question du Sahara est déterminante pour notre pays et que toute solution qui ne prend pas en compte les droits du Maroc sur son territoire constituera un menace pour la paix et la sécurité dans une région très fragile. L’objectif étant d’amener la communauté internationale à prendre ce risque très au sérieux.

Cette stratégie devra être menée par une task force composée de diplomates chevronnés et de personnalité ayant une grande expérience de la politique régionale et internationale. Elle devra disposer de moyens conséquents à la mesure de l’enjeu et des capacités de l’adversaire.

Le succès de cette entreprise dépendra également du renforcement substantiel et en qualité des capacités opérationnelles de l’appareil diplomatique marocain en Afrique et particulièrement à Addis-Abeba.

L’Ambassadeur, Directeur des Affaires Africaines
Moha Ouali TAGMA

#Maroc #Afrique #Union_Africaine #Sahara_Occidental #Algérie

Plan pour renforcer la diplomatie du Maroc en Afrique

Maroc, diplomatie, Afrique, Sahara Occidental

Rabat, le 3 juin 2013

Note
à l’attention de Monsieur le Ministre
Au sujet du renforcement des capacités diplomatique du Maroc en Afrique

L’Afrique concentre l’attention du monde entier, qui a pu observer le rythme soutenu de la croissance économique de ce continent au cours de ces dernières années. L’Afrique est aujourd’hui, plus que par le passé, devenue la nouvelle frontière de l’économie mondiale.

Cette situation se reflète, en effet, dans le rush de toutes les puissances vers le continent africain. Le renforcement de la présence diplomatique et la multiplication des partenariats avec ce Continent (Chine-Afrique, Japon-Afrique, Brésil-Afrique, Turquie-Afrique, Union Européenne-Afrique..), en sont la preuve.

« Qui dominera l’Afrique, dominera le monde ». Cette citation prend aujourd’hui dans un monde en panne de croissance, toute sa dimension.

Pour notre pays, l’Afrique n’est pas seulement un débouché pour le commerce et l’investissement. Mais c’est en Afrique que le Maroc trouve la profondeur de son rayonnement stratégique et le lieu de son expression politique.

Les difficultés rencontrées par notre pays dans l’affaire du sahara trouvent leur origine, en grande partie, dans la position hostile prise dans les années 70 et 80 par nombreux pays africains. Cette tendance a certes été atténuée, mais il n’en demeure pas moins que 18 pays, soit le tiers des pays africains, continuent à reconnaître la soi-disant « rasd » et à la défendre farouchement.

Depuis son intronisation, Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, que Dieu l’Assiste, a hissé l’Afrique comme priorité stratégique de la politique extérieure du Maroc. Cette Haute Orientation et malgré les efforts engagés, n’arrive pas à trouver sa pleine traduction au niveau diplomatique, qui nécessite un renouveau conceptuel et un renouvellement des instruments d’accompagnement.

Les Ambassades du Maroc en Afrique continuent à être les moins bien dotées en ressources comparativement aux Ambassades, notamment, en Europe.

Le Sénégal, la Cote d’Ivoire, le Gabon, le Cameroun et le Burkina Faso sont pour notre pays d’une importance capitale.

Les postes en Afrique sont perçus encore comme une affectation de seconde zone, les indemnités et les dotations budgétaires ne sont pas motivants. Le budget « action diplomatique » est dans sa quasi-totalité affecté aux postes diplomatiques en Europe et en Amérique.

Les Ambassadeurs sont une pièce maîtresse de toute action diplomatique. Leur rôle est primordial et conditionne l’échec ou la réussite de toute entreprise d’envergure. Il convient donc que ceux affectés en Afrique soient en mesure de traduire dans les faits les ambitions diplomatiques de notre pays.

De plus, le Maroc ne peut indéfiniment continuer à tourner le dos à l’Afrique Australe et Orientale. Six Ambassades seulement pour vingt quatre pays, c’est un ratio très bas pour prétendre renverser le rapport de force actuellement très favorables au camp adverse.

L’inversion de cette situation et une condition sine qua non pour la réussite de toute stratégie vers l’Afrique. Il faudrait procéder à la nomination d’Ambassadeurs chevronnés et de personnel expérimenté partout où cela est nécessaire à Dakar, Libreville, Abidjan, Ouagadougou, Yaoundé et Addis-Abeba.

La Mission du Maroc à Addis-Abeba est réduire à sa plus simple expression alors qu’elle devrait être au diapason des représentations diplomatiques à Genève, Bruxelles ou New York.

De même qu’il faudrait doter ces Missions de moyens conséquents leur permettant de jouer pleinement leurs rôles.

Il faudrait également procéder à l’ouverture d’Ambassades, même embryonnaires dans un premier temps, en Tanzanie, Zambie, Zimbabwe, Rwanda, Namibie et Mozambique (le budget moyen d’une Ambassade ne dépasse pas trois millions de dirhams et n’est pas au dessus des moyens de notre pays).

#Maroc #Afrique #Diplomatie

Maroc: La CEN-SAD contre l’influence de l’Algérie au Sahel

Maroc, Afrique, CEN-SAD, Union Africaine, Algérie, Sahel, Libye, Tunisie, Egypte,

L’ambassadeur du Maroc à Tripoli a fait part du souhait des autorités Libyennes de voir notre pays donner une nouvelle dynamique à la CEN-SAD. Ce message lui a été transmis par le chef de la Diplomatie libyenne qui soutient que seule la redynamisation de cet éspace peut mettre fin aux tentatives de mainmise sur la région de la part de l’Algérie et des autres puissances africaines qui la soutiennent.
Selon le résponsable libyen, la situation en Egypte, en Tunisie et en Lybie laissent les mains libres à l’Algérie et à ses alliés pour la domination de la région sahelo-saharienne et seul le Maroc à travers la CEN-SAD peut aider à faire contrepoids à cette hégémonie.
A cet effet, Ouali Tagma, le directeur du Département Afrique au MAE marocain a élaboré une fiche sur l’organisation avec des recommandations pour un plan d’action à court terme.

Fiche sur La CEN-SAD

1/ La conférence
Président en exercice actuel Président Tchadien DRISS DEBY ITNO

Décisions du dernier Sommet Extraordinaire ( NDJAMENA 16 FEVRIER 2013)  :

Adoption de la Convention révisée de la CEN-SAD
Deux nouveaux organes ont été institués  :
Le Conseil de Paix et de Sécurité  ;
Le Conseil du développement durable
La Conférence a demandé au Secrétariat Permanent de convoquer des réunions d’Experts pour la création effective de ces deux organes, et ce avant la tenue de la réunion du Conseil Exécutif prévue à Khartoum à la fin de l’année 2013.
La Conférence a décidé de tenir sa prochaine session ordinaire à Rabat en 2014.

Depuis la tenue de la dernière conférence, le Secrétariat Permanent n’a pas invité les pays membres à aucune réunion.

Aujourd’hui le constat est  :
Aucune réunion d’expert n’a été tenue pour l’exécution des recommandations de la dernière conférence  ;
La date de la prochaine réunion du Conseil Exécutif prévue à Khartoum n’a pas encore été arrêtée  ;

2/Le Secrétariat Permanent  : Son Siège est à Tripoli, sa direction est assurée par un Vice Secrétaire Général du Niger M. ABANI SANNI. Le Poste de Secrétaire permanent est vacant.

3/ Le Conseil Exécutif  : Sa dernière réunion a été tenue à N’Djamena juste avant la Conférence, la prochaine réunion est prévue à Khartoum, bien que la date n’ait pas encore été arrêtée.

4/la banque Sahélo saharienne pour le Développement et le Commerce

Son siège est à Tripoli, 14 pays participent au capital de la Banque (le Maroc n’y participe pas) son Directeur General est de Nationalité libyenne.

La Banque s’active, à travers des agences commerciales, dans les pays suivants  : Libye, Bénin, Burkina Faso, Centrafrique, Gambie, Ghana, Mali, Niger, Sénégal, Soudan, Tchad, Togo, Guinée Conakry, Côte d’Ivoire, et deux agences d’assurances en Libye et au Soudan.

5/ Le Conseil Economique, Culturel et Social
Son siège est à Bamako, à sa tête M. Moussa Bala Coulibaly de nationalité malienne.
Le conseil connaît beaucoup de problèmes d’ordre financier et n’arrive pas à honorer sa mission.

6/ le Conseil permanent de Paix et de Sécurité

7/ le Conseil du développement Durable

Recommandations  :

La CEN-SAD constitue l’une des principales priorités de la diplomatie marocaine en Afrique sur laquelle Sa Majesté le Roi, que Dieu l’assiste, a insisté dans son message à la Conférence des Ambassadeurs.

La mise en œuvre des Hautes Instructions Royales nécessitent d’entreprendre les actions suivantes pour la redynamisation de cet important espace pour le renforcement du positionnement de notre pays dans la zone sahélo saharienne.

1-Procéder à la nomination à Tripoli d’un Haut fonctionnaire pour aider le Vice Secrétaire Général à organiser la prochaine réunion du Conseil Exécutif, le prochain sommet et la mise en œuvre des décisions relatives à la création du Conseil de paix et de Sécurité et du Conseil de Développement Durable.

2- Préparer le terrain à la candidature de notre pays pour le Secrétariat Permanent

3-Mener les démarches nécessaires pour obtenir le siège du Conseil de Paix et de Sécurité et en prendre la Direction.
4-Elaborer en concertation avec le Secrétariat Permanent une stratégie Sahel qui sera le pendant et le complément des Stratégies UN et UE pour le Sahel.

5-Entreprendre des consultations avec les Etats membres et avec les autres partenaires (UN-UE-France-USA-CEDEAO) pour une coopération ciblée.

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Selon l’ancien ambassadeur américain à Rabat, Edward Gabriel, « depuis 2012, le Maroc tente discrètement de combler le vide de leadership au sein de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) laissé par le renversement du colonel Kadhafi de Libye, en accueillant un sommet du groupement régional en octobre 2013. Plus récemment, la ministre adjointe des Affaires étrangères du Maroc, Mbarka Bouaida (qui se trouve être d’origine sahraouie), a eu de nouveaux entretiens avec le secrétaire général de la CEN-SAD au cours de la dernière semaine de janvier à Addis Abeba, où elle avait été envoyée pour mener des réunions informelles avec les délégations participant au 22e sommet de l’Union africaine (dont, bien sûr, le Maroc n’est pas membre) ».

Gabriel indique que « Kadhafi a contribué à la création de la CEN-SAD à la fin des années 1990, et a fourni la majeure partie de son financement. Irritée par les tendances hégémoniques de Kadhafi, l’Algérie – seule parmi les États de la région – est restée en dehors, mais le Maroc a adhéré à partir de 2001. En juin 2012, Rabat a accueilli une réunion de la CEN-SAD visant à relancer l’organisation récemment orpheline ».

Source : Boîte mail de Saadeddine El Othmani

#Maroc #CEN_SAD #Algérie #Sahel

Afrique-UE: Le Maroc « réduit a une présence protocolaire »

Afrique, Union Européenne, Sommet Afrique-UE, RASD, Sahara Occidental, Union Africaine,

Un mail qui dévoile une des raisons pour lesquelles le Maroc a été forcé de réincorporer à l’organisation panafricaine. Selon Mohammed Farahat, Chef de Division des Partenariats Régionaux à l’époque, le Maroc est « pratiquement réduit à une présence protocolaire tous les 3 ans ». Ce qui a poussé les diplomates marocains à mobiliser Nicholas Westcott, Directeur Général pour l’Afrique au Service Européen pour l’Action Extérieure (SEAE) qui, selon un document confidentiel de la diplomatie marocaine, s’est engagé à « mettre à contribution les deux délégations de l’UE à Addis Abeba et à Rabat pour approcher régulièrement les autorités marocaines compétentes au sujet de sa participation se fait sentir ».

Voici le texte du mail:

Si Tagma,
je viens de faire le point avec Nabil. Si Alem sollicite des instructions du Ministere par rapport a un courrier kil aurait envoye tardivement en debut de soiree et que je n’ai pas vu ( j quitte le Ministere a 18h30).

j’ai explique a Nabil que la Direction Afrique a fait son boulot en informant systematiquement les 2 ministres et le SG ; en meme temps qu’elle a sollicite les elements de langage des 4 directions multilaterales concernees par les thematiques du Sommet.

quelque soit la lecture a faire des docs du sommet, lurgence pour notre pays maintenant est de reagir par rapport a la configuration qui se profile de ce partenariat et ou on est pratiquement reduit a une presence protocolaire tous les 3ans.

A la place de si Alem, je mettrai demain Westcott, lors de la reunion qu’il va presider demain, pour l’interpeller sur le courrier que Alem lui a envoye et qui est reste sans reponse et lui poser la question directement de savoir si l’attitude qu’il tient est dictee par des instructions qu’il aurait recu de Barroso ou simplement de sa propre initiative.

c’est le langage que j’ai tenu a Nabil, quitte a lui de le rapporter a si Alem.

Mon impression si Tagma -et j’espere me tromper- est qu’a Bruxelles on n’a pas accorde a la question l’importance qu’il fallait. D’ailleurs, la Mission n’etait jamais presente aux reunions de suivi et j’en detiens la preuve; comme Addis, soit dit en passant ou les « amis » la bas planent sur une autre planete. Brahim a lui aussi une reunion, probablement demain. il n’etait pas au courant.

Tu sais si Tagma c’est un sport bien de chez nous que celui d’aller accuser le chien des voisins de rage.

Bonne nuit l’ami, tes gars assurent. tu peux en avoir l’assurance.

Farahat

Un courrier envoyé le 11 mars 2014 invite les ambassades à réagir sur la participation de la RASD au Sommet Afrique-UE:

« Dans le cadre de ses contacts avec les responsables du Service d’Action Extérieure (SEAE) de la Commission de l”union européenne, M. l’Ambassadeur, Représentant permanant du Maroc auprès de l’UE, a appris que les adversaires de notre pays s’activent pour assurer une présence physique des éléments de la pseudo-RASD, par le moyen de leur dilution dans la composition de la délégation de l’Union Africaine qui prendra part au 4eme Sommet du Partenariat Afrique-UE.

Les interlocuteurs de M. l’Ambassadeur ont reconnu par la même leur « impuissance » pour réagir par rapport a une situation qui demeure sinon surannée et inédite, du moins empreinte d’absurdité et de non-conformité par rapport aux fondamentaux dudit partenariat.

En effet, d’un cote, l’UA utilise délibérément l’ambiguïté et l’opacité de ses procédures pour faire valoir des comites propres à son organigramme et les imposer dans la procédure de suivi et de préparation, en l’occurrence, les travaux de rédaction des documents et de pilotage.

La Direction Afrique du SEAE, de l’autre cote, aborde la thématique du Partenariat Afrique-UE et la problématique, qui se profile a quelques semaines de la tenue du 4eme sommet, selon une perspective étriquée qui fait abstraction des engagements de l’UE en termes d’accords d’associations, de politique de voisinage et des principes de la primauté du droit pour prendre le risque d’inviter l’UE dans les inconvenances des nouvelles menaces de déstabilisation et de crises en gestation sur le continent africain,

Cette situation, si elle perdure et se confirme, sera nuisible pour les intérêts de notre pays et compromettrait sérieusement sa participation audit sommet.

Aussi, etes-vous instamment instruit pour entamer d’urgence, des démarches auprès des autorités compétentes de votre pays d’accréditation pour leur exposer, en vous appuyant sur l’argumentaire et le compte-rendu de la Mission permanente du Maroc auprès de l’UE, les conditions de préparation du 4eme sommet, empreintes de détournement delibere des possibilités statutaires offertes a la Commission de l’Union africaine pour servir les desseins personnels de sa présidente et les agendas velléitaires des Etats de « l’axe Alger-Abuja-Pretoria » et leurs acolytes.

Les 28 pays de l’UE et les hautes autorites de celle-ci doivent etre amplement briefées sue l’amplitude de cette situation saugrenue et invitees a reagir dans le sens de preserver les fondamentaux qui ont donne naissance a ce partenariat et les interets d’un pays membre fondateur de ce partenariat, certes non-membre de l’UA mais lie a l’UE et a sa politique de voisinage ».

Quelques jours plus tard, le ministre marocain des affaires étrangères recevra la lettre suivante envoyée par le Chargé d’affaires de l’Ambassade du Maroc à Addis Abeba:

Fax N°: 168/14/EM Addis-Abeba, Ie 26 mars 2014
J/-)L
Monsieur Ie Ministre des Affaires Etrangeres et de la Cooperation
DP : Cab/1-DG/7/3-DG/7/5
CC : Cab/2-SG/4-DG/7-MP Bruxelles
Objet : Afrique-UE/ Reunion du COREP sur Ie partenariat
Ref : M/L n0104 du 13/2/2014
M/L n° 143, 145 et 160 du 11-12 et 21/03/2014

Suite aux lettres citees en reference, j’ai I’honneur de porter a votre connaissance que Ie COREP a tenu, cette apres-midi, une reunion sur les preparatifs du quatrieme Sommet Afrique-UE, prevu les 2 et 3 avril 2014 a Bruxelles. A cet effet, des elements d’informations recueillis sur cette reunion precisent que Ie COREP a :
-Pris note de la lettre adressee par I’UE a la Commission de I’UA en reponse a sa demande d’inviter tous les chefs d’Etat et de Gouvernement de I’UA ;
-note que la Commission de I’UA a rempli son mandat de suivre la question des invitations comme il a ete recommande par Ie COREP ;
-note en outre que la reponse de I’UE ne repond pas pleinement a la lettre et I’esprit de la Conference de I’UA de janvier 2014 afin d’adresser des invitations specifiques a tous les chefs d’Etat et de gouvernement de I’UA pour leur permettre de participer pleinement a ce Sommet ;
-suggere que Ie format du partenariat soit « Union africaine-Union europeenne » au lieu du format actuel Afrique-LIE;
-recommande que, si la decision de I’UA nlest pas respectee, Ie quatrieme Sommet Afrique-LIE sera reporte jusqu’a ce qulune solution acceptable soit trouvee (proposition Afrique du Sud);
-s’est interroge sur I’invitation qui n’a pas ete adressee au President du Soudan et de la pseudo « rasd », sachant que Ie President du Zimbabwe a ete invite avec une mention que « la premiere dame n’obtiendra pas de visa» ;
-instruit les Etats membres de I’UA au comite directeur du Partenariat Afrique­ UE qui sont a Bruxelles en vue de transmettre la presente decision du COREP a la partie europeenne.
Le Charge d’Affaires a.i.

EI Fatmi Bensouda
Tel: (+ 251-11) 550 84 40/553 17 00

Fax (+ 251-11) 551 1828

Email: morocco.emb@ethionet.et
Address: Bole Road Kirkos KefJe Ketema: Kebele 01119: House n° 210

P.O Box: 60033 Addis Ababa

Ethiopia

#Maroc #Afrique #UE #Sommet_Afrique_UE #Union_Africaine

Afrique, à quand le réveil de l’Union Africaine ?

On peut souvent se poser la question sur le role de l’Union Africaine alors que le Continent est souvent plongé dans de graves crises et des conflits qui causent beaucoup de dégats tant humains que sociaux, matériels et financiers.

L-Afrique-est-a-l-avenir.jpgOn a vu ce qui s’est passé au Mali.Il a fallu l’intervention salvatrice de la France pour sauver l’intégrité territoriale du Mali.

On suit également ce qui se passe en République Centrafricaine. Là encore, disons merci à la France et à François Hollande.

Le Nigéria, le géant africain vit des moments sombres et difficiles avec Boko Haram.

Maintenant sur le faux débat organisé par certains dirigeants africains qui veulent des présidences à vie et la monarchisation du pouvoir, que fait l’Union Africaine?

Il existe une Charte Africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, adoptée en 2007 lorsque le Président Denis Nguesso en assurait la présidence, qui interdit en son article 23 tout amendement ou toute révision de la Constitution qui porte atteinte à l’alternance démocratique. Et malgré cela, l’Union Africaine ne condamne aucun Chef d’Etat qui entreprend de changer ou de modifier la Constitution pour demeurer au pouvoir, tout en sachant que cela constitue une menace pour la paix dans les pays concernés.

En janvier 2013,le Président Boni Yayi avait appelé ses collègues à ne plus tripatouiller les Constitutions pour demeurer au pouvoir. Il les invitait plutôt à les respecter, à les appliquer et à les défendre.

Les positions claires sur la question sont affichées par les Présidents Barack Obama et François Hollande. Ceux-ci ne demandent qu’une chose simple aux dirigeants africains: c’est le respect de leurs propres textes.

Dans le cas du Congo par exemple, le Président de la République a conformement à l’article 69 de la Constitution, prêté le serment de respecter et de défendre la Constitution.

Paul-Biya-Denis-Sassou-Nguesso.jpgQuand j’ai suivi sur les médias que l’Union Africaine demande une transition démocratique et civile au Burkina Faso, je me suis demandé pourquoi n’est-elle pas intervenue plus tôt?

Ne pense-t-elle pas qu’il est mieux de prévenir que de guérir?

Peut on penser qu’il faut qu’il y’ait d’abord des dégâts importants, surtout de lourdes pertes de vies humaines pour intervenir?

Ne doit-elle pas agir maintenant au Congo par exemple ,pays où le Président qui a déjà passé 30 ans au pouvoir veut changer la Constitution pour demeurer au pouvoir. Ce qui pose un problème de morale, d’éthique et de sagesse d’autant que cela n’est prévu nulle part dans la Constitution actuelle.

Ce qui me réjouis ,c’est de me référer au dicton qui dit:

« Vaut mieux tard que jamais ».

L’espoir reste permis.

Clément Mierassa

Ancien Ministre

Président du Parti

Social-Démocrate Congolais

Il est important pour le Mali et pour l’ensemble de la région de consolider ses institutions et d’aller encore plus loin en matière de gouvernance et de démocratie. À cet égard, le Burkina Faso pourrait être un exemple pour la région si, dans les mois qui viennent, il avançait lui aussi dans cette direction en évitant les risques d’un changement non consensuel de Constitution. Vous pourriez alors compter sur la France pour vous soutenir, si vous souhaitez mettre votre expérience et vos talents à la disposition de la communauté internationale.

Mr le président 2En vous remerciant de nouveau pour votre engagement en faveur de la paix et de la sécurité au Mali, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma très haute considération.

Nous savons qu’au plus fort des événements au Burkina-Faso, François Hollande a transmis ce courrier à Denis Sassou Nguesso et ses pairs concernés par l’envie de se maintenir au pouvoir.

Qu’en pense l’Union Africaine?

Source : BVMA, 3 nov 2014

Tags : Afrique, constitution, dictature, dictateurs, despotes, pouvoir,

L’Afrique doit se préparer à une « deuxième vague » de Covid

La semaine dernière, l’Afrique a enregistré 12% de nouvelles infections supplémentaires avec le nouveau coronavirus et 15% de décès en moins, a annoncé aujourd’hui le chef du CDC Afrique, qui a averti que le continent doit se préparer à « une deuxième vague » de la maladie.

Selon le directeur du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies de l’Union africaine (CDC Afrique), John Nkengasong, lors de la conférence de presse hebdomadaire de l’institution, les 55 pays qui composent l’organisation ont enregistré entre 1400 et 27 octobre près de 1400 décès (1393), entraînant une réduction du taux de propagation de la maladie de 15%, et le nombre de nouvelles infections a été de 74595, pour un total de 1715130, 12% de plus que la semaine précédente, soit 3,9 % du total mondial.

« Le moment est venu de préparer une deuxième vague », a déclaré John Nkengasong.

« Le continent a très bien réussi à inverser la tendance, avec la plupart des pics vers juillet, puis une baisse constante, mais maintenant nous commençons à voir une certaine stagnation », a-t-il averti.

Nkengasong a souligné que tous les pays devraient renforcer les systèmes de test et de surveillance et recommander l’utilisation de masques.

« Si nous faisons cela ensemble, nous préparons en fait le continent pour une deuxième vague, qui viendra sans aucun doute », a-t-il déclaré.

« Nous voyons ce qui se passe en Europe. Nous voulons nous assurer de préserver ce que nous avons accompli au cours des 10 derniers mois », a-t-il ajouté.

Au cours de la période sous revue, le continent a enregistré plus de 1,4 million de guérisons, soit 82% du total des cas d’infection signalés en Afrique; et plus de 41 000 décès (41 203), ce qui indique un taux de mortalité de 2,4%.

Un groupe de 13 pays a rapporté des taux de mortalité supérieurs au ratio mondial (2,7%): la République arabe sahraouie (7,1%), le Tchad (6,7%), le Soudan (6,1%), le Libéria (5,8%), Égypte (5,8%), Niger (5,7%), Mali (3,8%), Algérie (3,4%), Gambie (3,3 %), La Sierra Leone (3,2%), le Malawi (3,1%), le Zimbabwe (2,9%) et l’Angola (2,8%).

La région de l’Afrique du Nord a enregistré le plus de nouveaux cas de contagion au cours de la semaine sous revue (55%), suivie de l’Afrique australe (25%), de l’Afrique de l’Est (16%), de l’Afrique de l’Ouest (3%) et de l’Afrique centrale (1 %).

L’ensemble des pays avec l’incidence la plus élevée de cas de contagion (covid-19 cas pour 100000 habitants) comprend la Libye (110), le Cap-Vert (107), le Maroc (57), la Tunisie (49), le Botswana (26), l’Afrique Sud (21) et Namibie (14).

Six pays sont le théâtre de nouveaux cas de contagion dans la semaine du 20 au 27 octobre, emmenés par le Maroc (31%), l’Afrique du Sud (18%), la Libye (11%), la Tunisie (9%), le Kenya ( 7%) et l’Éthiopie (6%).

Le nombre de tests effectués sur le continent s’élève à plus de 17 millions et le taux de résultats positifs est de l’ordre de 10,4%, ce qui représente une augmentation de 6,9% par rapport à la semaine précédente.

Le nombre de décès en Afrique dus à la covid-19 a eu lieu au cours des dernières 24 heures de 360, totalisant désormais 42 151, tandis que les infections ont augmenté à 1 748 335, plus 11 836, selon les données officielles. Le CDC Afrique a enregistré dans les 55 États membres de l’organisation 7 216 récupérés, pour un total de 1 430 558.

Le premier cas de covid-19 en Afrique est apparu en Égypte le 14 février, et le Nigéria a été le premier pays d’Afrique subsaharienne à signaler des cas d’infection le 28 février.

La pandémie de covid-19 a déjà fait plus de 1,1 million de morts et plus de 44 millions de cas d’infection dans le monde, selon un rapport de l’agence française AFP.

La maladie est transmise par un nouveau coronavirus détecté fin décembre 2019 à Wuhan, une ville du centre de la Chine.

Source : Noticias ao minuto, 29 oct 2020

Tags : Afrique, coronavirus , covid 19, pandémie, confinement, deuxième vague,

L’Occident peut-il vaincre le «terrorisme islamique»?

L’Occident ne semble remarquer l’incendie qu’il a provoqué aux quatre coins de la planète que lorsque les flammes la lèchent et ressentent sa chaleur.

Peu importe que les souffrances causées par certains événements dont il est coresponsable aient été infligées beaucoup plus largement par la «périphérie», avant même qu’il n’y ait de rétroaction au «centre». En résumé: ce qui se passe ici n’est qu’une fraction de ce qui se passe là-bas.

En ce qui concerne le «terrorisme islamique», cette dynamique atteint le paroxysme: n’est-ce pas peut-être l’Occident – de concert avec les monarchies pétrolières du Golfe – qui l’a utilisé et diffusé pour atteindre ses objectifs géopolitiques?

De l’Afghanistan, au moment de la guerre menée par l’URSS, en passant par les Balkans lors du processus (induit) de désintégration de la Yougoslavie et de l’agression contre la Serbie puis, pour atteindre l’Afrique et le «Moyen-Orient» avec la guerre contre la Libye d’abord et à la Syrie – qui a échoué – et avant cela à l’Irak.

Opérations visant le « Chaos Créatif », avec des effets secondaires incontrôlés, comme cela est typique des effets dévastateurs causés par chaque apprenti sorcier …

Mais ce ne sont pas les seuls territoires où ce «cancer» – comment le définir, sinon? – reproduit. Pensez simplement au Caucase, par exemple, à la Chine au Xinjiang ou ailleurs en Asie, que les populations ont payé dans l’indifférence internationale. Souvenons-nous simplement des effets du terrorisme islamiste tchétchène en Russie …

Certes, cependant, la perception du phénomène – complice des appareils informationnels-culturels «au casque», embauchés par les classes dirigeantes – ne commence à se manifester que lorsque cette longue traînée de mort et de destruction nous revient.

Peut-être sous la forme d’un meurtre odieux d’un citoyen ordinaire, perpétré par un « extrémiste islamique », comme ce fut le cas avec le professeur de français décapité en banlieue parisienne par un Français d’origine tchétchène il y a quelques jours. Dont la famille, liée à la guérilla islamique tchétchène, avait «fui» la Russie pour obtenir l’asile politique en France.

Il est difficile de trouver une analyse qui corrèle les effets du néocolonialisme et la propagation du djihadisme dans le cadre des États postcoloniaux, où les politiques d’indépendance vis-à-vis des anciens et des nouveaux parrains ont échoué en partie ou totalement, ainsi que dans la construction d’entités étatiques solides capables de satisfaire les besoins de leurs citoyens avec un développement autocentré, comme dans le cas de certains pays africains.

Nous avons traduit ici une enquête multi-mains, publiée dans «Le Monde», qui fait le point sur l’évolution du djihadisme sur le continent africain, à partir de là où s’articulent les intérêts néo-coloniaux français et pas seulement, désormais menacés par l’insurrection Islamique, comme cela se produit par exemple autour des gisements de gaz au Mozambique.

Exploitation des ressources sans contrepartie (à part les descendants qui vont engraisser les élites locales complaisantes), déracinement de la population, insertion des jihadistes dans cette contradiction et donc militarisation des territoires; à la fois par des armées «régulières» et par des milices privées hautement rémunérées.

C’est le scénario qui se répète de plus en plus souvent, dans un cercle vicieux où la dynamique: extractivisme / déracinement / militarisation est rejoint par le «facteur islamique», qui agit selon toute vraisemblance «pour le compte de tiers» pour contrer les tentatives de pénétration d’autres acteurs mondiaux.

On ne voudrait pas faire de mal aux auteurs, mais il semble que le principal moteur de leurs préoccupations, au-delà de la validité de l’étude, soit la menace pesant sur le plus grand projet d’extraction de gaz africain impliquant le français Total, au Mozambique (le neuvième plus grande ressource estimée de la planète), plus que la souffrance des 1 300 morts et des plus de 210 000 personnes déplacées, dans une vraie guerre qui ne s’appelle même pas ainsi et qui évidemment ne fait pas d’histoires.

Une approche «euro-centrique», fondamentalement plus intéressée par les intérêts matériels de son propre impérialisme, pratiquement indifférente aux souffrances causées aux populations locales.

Soit dit en passant, ENI est également impliquée dans l’extraction de gaz offshore au Mozambique …

Si vous listez les différentes agences de sécurité privées impliquées dans les étapes ultérieures, vous trouverez les principales sociétés mercenaires mondiales: Blackwater, Wagner, Dyck Advisory Group, etc.

Dans un autre article du Monde sur cette guerre peu oubliée, Total avoue avoir fait appel à 5 ​​de ces agences et qu’un appel d’offres était en cours pour confier le contrat à 7 autres!

Ce n’est pas le seul nouveau projet de la multinationale française aux effets dévastateurs. Pensez à l’oléoduc de pétrole brut de l’Afrique de l’Est, un oléoduc de 1445 km qui part du lac Alberta en Ouganda et atteint la côte nord-est de la Tanzanie, dans l’océan Indien.

Malgré le « capitalisme vert », sur les 400 puits d’extraction prévus à Tilenga, en Ouganda, 132 se trouvent dans un parc national protégé, avec un projet qui a un impact négatif sur environ 100 000 personnes, leur refusant les activités les plus élémentaires de subsistance par l’agriculture.

Pour les oligarchies européennes, la «transition écologique» s’arrête à leurs propres frontières.

Revenant à l’article traduit, nous avons une image assez réaliste de la façon dont les principales « sociétés holding » du terrorisme islamique « investissent également en Afrique », qui ces dernières années est devenue l’un des principaux théâtres du Jihad mondial, avec tout le respect dû à ceux qui pensaient que L’Etat islamique avait été vaincu parce qu’il avait été battu militairement au «Moyen-Orient». Nous voyons aussi les «coupures islamiques» à la solde de la Turquie, pour agir en Libye ou dans le conflit arméno-azerbaïdjanais.

Comme le dit un chercheur cité dans l’enquête: tant que l’État islamique continuera d’avancer en Afrique, le rêve du «califat» mondial n’est pas mort. Nous ajoutons: tant que les conditions d’existence dans lesquelles des millions de personnes en Afrique sont contraintes sont celles dictées par la logique coloniale, ce «rêve» ou cauchemar aura un véritable espace social.

Les stratégies d’enracinement changent – parfois la guérilla islamique prend la place d’une administration étatique absente – et les modes de fonctionnement, qui profitent des défaites subies. Mais la principale condition pour laquelle ils peuvent prospérer est la destruction que l’Occident a apportée et continue d’apporter dans ces territoires également par le biais de ses propres troupes d’occupation – comme c’est le cas au Sahel – ou par l’utilisation de soldats de fortune du XXIe siècle. .

L’Occident capitaliste peut remporter des victoires limitées et limitées contre le djihadisme mais certainement pas gagner la guerre ou à l’intérieur de ses propres frontières – dans la mesure où il impose des politiques répressives – ou en dehors de cela – dans la mesure où les coalitions internationales sont préparées – car c’est l’une des premières causes de mal qu’il voudrait guérir.

Bonne lecture!

Source : Contropiano, 21 oct 2020

Tags : Islam, Occident, terrorisme, djihadisme, Daech, ISIS, Etats Islamique, capitalisme, Afrique,

Les soumis se portent bien, ils vous saluent !!!

JE NE SAIS PAS s’il existe une sorte de paradis ou de purgatoire où se retrouvent les serviteurs de
la France qui ont plus ou moins fricoté avec notre continent, mais je suis sûr que les devanciers des actuels françafricains doivent être fiers de leurs héritiers qui continuent à faire du très bon boulot. Il n’y a pas si longtemps, le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou Nguesso avait dit devant les caméras de TV5 et devant les micros d’Europe1 que son pays avait toujours défendu les intérêts de la France.

NOS ELITES POLITIQUES ne se gênent même plus au point de déclarer publiquement soit qu’ils ont besoin de la France (pour faire des dons de médicaments, pour des dons de bancs, etc.). Ce genre d’attitudes donne le bâton aux non-Africains qui sont convaincus de notre supposée paresse congénitale, pour nous battre encore de plus belle. Certains nous disent tous les jours que la Françafrique est une vue de l’esprit, que si nos États vont adhérer à des nébuleuses comme l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie), l’AIMF (Association internationale des maires francophones) etc., c’est qu’ils y gagnent. Je suis de ceux (et vous le savez très bien) qui estiment que non seulement nous n’avons rien à y faire, mais, bien au contraire, nous en sommes les dindons de la farce. Nous sommes les cocus de service. Pire encore, non seulement nous sommes cocus, mais en plus, nous payons la chambre. Nombre d’Africains ne veulent pas faire l’effort de comprendre que la relation que nos Etats entretient avec la France est une relation de maître à soumis (je reste poli). Ce n’est pas un partenariat. Dans un partenariat, à défaut de trouver un équilibre à 50-50, on essaie d’y tendre. Mais ce lien incestueux que nous entretenons nous est tellement défavorable que le rapport serait peut-être de 1 à 9. Et encore, je suis sans doute trop gentil à ce niveau. La France, il y a plus de 50 ans, voyant bien que le monde changeait, a fait semblant d’accepter que ses satellites accèdent à la souveraineté internationale. Mais les officiels français chargés de négocier cet important virage étaient très malins et ils ont pris le soin de préparer uns système dans lequel nos représentants, pour la plupart sont pris comme dans un filet dont nous avons du mal à sortir. Chaque fois que la France veut faire voter un texte au Conseil d’Insécurité des nations Désunies, elle sait qu’elle peut compter sur ses valets soumis qui, on le voit bien se retrouvent seulement en Afrique et nulle part ailleurs. Nos amis d’Asie, qui ont gagné leur indépendance dans le sang savent ce que liberté veut dire. Ils ne suivent pas aveuglément Paris.

LE FMI N’A JAMAIS été mon verre de ntsamba et ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer. Voilà que le Congo vient encore montrer à la face du monde qu’il suit la France comme un toutou suivrait son maître en déclarant soutenir officiellement la candidature de Mme Christine Lagarde au poste de DG du FMI, en remplacement du trop indélicat Dominique Strauss-Kahn (qui a d’autres comptes plus brûlants à régler en ce moment). S’il est vrai qu’un accord tacite existe entre les USA et l’Europe pour que ce poste soit dévolu à un Européen, dans les textes, rien par contre ne dit que cela doit se faire ainsi. Au moment où le centre de gravité du monde ne cesse de se déplacer vers l’Asie, le Congo (et d’autres soumis à la France, gageons-le) préfèrent aller à contre-courant de l’histoire et servir leurs maîtres comme hier. Je vais vous faire rire (ou pleurer, c’est selon), mais dans les réformes proposées par Dominique Strauss-Kahn, il était prévu que le poids des « petits pays » augmentent. Vous savez quels pays, jusqu’à il y a environ 8 mois s’y opposaient? Le Gabon et le Cameroun. Comme par enchantement, deux pays du pré carré français! Je vous le dis, au bal des insoumis, nos pays vont rester longtemps assis!

Obambé GAKOSSO, May 2011©

Source : Obambé GAKOSSO

Tags : Afrique, France, françafrique, spoliation, pillage, exploitation, esclavage,

Comment l’Afrique perçoit la France, d’après le Quai d’Orsay

Un rapport du Quai d’Orsay – révélé par Le Monde – fondé sur une synthèse des télégrammes de 42 ambassadeurs français en Afrique souligne l’inconfort de la position française en Afrique. Aussi dur de sortir de la « Françafrique » que de s’y cramponner.

Par Said Djaafer, Alger

C’est un rapport commandé par le Quai d’Orsay après le discours controversé du président Nicolas Sarkozy à Dakar, en juillet 2007, dans lequel il convoquait un lexique et des référents surannés pour dresser le portrait d’une Afrique, hors de l’histoire, enfermée dans « l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles ». La conclusion du rapport est simple : la France perd pied en Afrique, son image se dégrade fortement et « oscille entre attirance et répulsion (…) au gré du soutien politique, ou des interventions, militaires notamment ». Le soutien à des chefs d’Etats africains inamovibles et la présence de bases militaires françaises accrédite, chez les Africains, l’image d’une France agissant pour des « gouvernements iniques et pour des causes opaques ». Prenant acte de l’émergence de nouveaux acteurs en Afrique (Chine, Inde, Brésil, Etats-Unis…), le rapport note que la « France n’est plus la référence unique ni même primordiale en Afrique ».

L’idée d’une France vorace persiste


Paris a tenté ces derniers mois de rattraper les effets du discours de Dakar. Très inspiré des vieilles thèses ethnocentristes de Hegel sur l’Afrique, il avait suscité la surprise indignée des élites africaines. Quelques mois plus tard, en février, au Cap, le président français entamait une correction de tir en annonçant une renégociation des accords de défense en vigueur entre la France et certains Etats africains et, surtout, en présentant les rapports « équilibrés, transparents et décomplexés » avec l’Afrique du Sud comme un modèle devant inspirer « la relation nouvelle entre la France et l’Afrique ». Depuis, il y a eu ce qu’un diplomate français appelle les « dégâts durables » infligés à l’image de la France par l’affaire de l’Arche de Zoé, association qui avait tenté de faire sortir illégalement du Tchad des enfants présentés comme des réfugiés du Darfour. Du coté des Africains, des jeunes notamment, le rapport montre que l’idée d’une France vorace qui pille les ressources naturelles reste prégnante alors que, selon les diplomates, les principaux intérêts économiques français se trouvent en Afrique anglophone. Ce déplacement des intérêts français vers l’Afrique anglophone est ainsi expliqué par les chiffres : la moitié des échanges français avec le continent se fait avec l’Afrique du Sud et le Nigeria et, plus globalement, l’Afrique subsaharienne n’entre plus que pour 0,5% du commerce extérieur de la France contre 40% en 1957.

Les idéalistes sont réalistes


Que dire de ces chiffres quand on les croise avec le « désamour » des africains, francophones principalement, avec la France ? Que l’entretien de la Françafrique n’a aucune justification économique, alors qu’elle est la source d’une forte nuisance pour l’image de la France. Il est vrai que l’économie officielle est une chose et que les bénéfices des réseaux en sont une autre. Il est également vrai que la diplomatie française bénéficie d’un apport de voix « automatiques » très utile lors des débats onusiens. Mais ces justifications ont clairement perdu de leur pertinence, depuis la chute du mur de Berlin. Du coup, les « idéalistes » qui, en France, appellent à la rupture et à l’enterrement de la Françafrique pourraient faire valoir des arguments très réalistes pour défendre l’option du changement. Ils peuvent faire valoir, par exemple, qu’il est beaucoup moins risqué de fâcher le Gabon que de déplaire à la Chine.

Source : ALLIANCE pour la DEMOCRATIE et le PROGRES, 10 mai 2008

Tags : France, Afrique, françafrique, colonisation, spoliation, pillage, bases militaires,

Qu’est-ce qui fait la différence entre pays francophones et anglophones en Afrique?

Etant donné que le putsch militaire visant à prendre le pouvoir semble être décrié en Afrique, la Françafrique continuera d’user de la fraude électorale en vue d’installer ou maintenir ses marionnettes sur le trône. C’est pourquoi l’inestimable et génial Coluche indiqua pour l’éternité : « Si votait changeait quelque chose, il y a longtemps que à serait interdit ». Qui a la capacité d’affirmer le contraire?

L’inconscience étendue, la lâcheté active, l’antipatriotisme et l’adiaphorie sont les fondements permettant à la France de ne jamais permettre à ses sous-états bananiers d’Afrique à jouir véritablement de la liberté, de la justice ainsi que de la prospérité.

Il est illusoire de de percevoir un autre horizons que celui bâti sur la terreur d’Etat, le mensonge et les crimes sans punition. Pour l’immense majorité des naïfs, le bilan global plus que catastrophique depuis 1960 suffirait-il à les faire prendre conscience du moins?

Durant cette intemporalité, la question majeure subsistera : Pour quelle raison précise aucun protectorat françafricain sombrant sous la régence de l’hideux colonialisme français n’ait avancé à l’instar des nations anglophones et autres de la planète?

Le jour lointain où nous arriverons à connaître la réponse exacte, un autre chemin sera possible

Ali Muhammad Diallo, Tchad
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Tags : Afrique, Françafrique, France, colonialisme, colonisation, spoliation, pillage, corruption,