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  • Medelci à propos du Sahara Occidental : « L’UE a la même position que l’Algérie »

    L’Union européenne a déclaré “de façon très claire” l’alignement de sa position sur le Sahara Occidental sur celle de l’Algérie, a indiqué le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci.
    “L’Union européenne a déclaré aujourd’hui (lundi) de façon très claire qu’en ce qui concerne la question du Sahara Occidental, elle avait la même position que l’Algérie”, a déclaré M. Medelci à l’APS, lundi à Luxembourg, à l’issue de la 5e réunion du Conseil d’association Algérie-UE, qu’il a présidée avec son homologue espagnol, M. Miguel Angel Moratinos, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l’UE. “Ceci étant, l’UE aujourd’hui est composée de 27 pays, mais c’est vrai également qu’elle est en train d’avancer dans le sens d’une plus grande cohérence de sa politique étrangère et, à la faveur de la mise en place du traité de Lisbonne, les choses avancent dans cette direction”, a souligné le ministre pour qui “on est encore loin de la situation où l’Union européenne a une position est que chacun des pays membres a la même”.
    “Il y a encore des diaphonies, mais nous étions en face de l’UE, et son président en exercice, M. Miguel Moratinos, sous le contrôle de ses pairs européens qui étaient présents, a dit clairement, après que j’ai eu l’occasion d’expliciter la position algérienne, que l’UE et l’Algérie ont la même position, c’est-à-dire une position qui est fondée sur l’autodétermination et sur le règlement du conflit à travers les Nations unies”, a-t-il conclu.
    Dans sa déclaration lue en plénière, l’UE a pris note de la résolution 1920 du Conseil de sécurité des Nations unies prolongeant d’un an le mandat de la Minurso, et, constatant l’absence de progrès en ce qui concerne le conflit du Sahara Occidental, “encourage les deux parties à avancer vers une solution”.
    L’UE soutient aussi les efforts du secrétaire général des Nations unies et de son envoyé personnel, Christopher Ross, en vue de “trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU”.
    L’UE a estimé également que les parties doivent “faire preuve de volonté politique et d’esprit de compromis afin d’engager résolument des négociations de fond pour garantir l’application des résolutions des Nations unies”.
    L’UE, qui appelle également tous les pays qui peuvent soutenir le processus à jouer “pleinement” de leur influence afin d’encourager les parties dans ce sens, “demeure préoccupée par les aspects humanitaires du conflit et continuera à apporter son soutien aux réfugiés des camps de la région de Tindouf afin d’améliorer leurs conditions de vie difficile”.
    R. N. 
  • Le président de la République présente ses condoléances à la famille de José Saramago

    Bir Lehlu (territoires libérés), 19/06/2010 (SPS) Le président de la République, secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a adressé vendredi une lettre de condoléances à la veuve de l’écrivain portugais, le prix Nobel de littérature, José Saramago, mort le même jour dans son domicile à Lanzarote (Espagne)à l’âge de 87 ans. « Après avoir appris avec une profonde tristesse le décès de votre époux, Jose Saramago, je tiens à vous exprimer au nom du Gouvernement, du peuple sahraouis et la direction du Front Polisario, les plus sincères condoléances », a écrit le président de la République dans sa lettre à la famille du défunt. « La mort de José Saramago n’est pas seulement une perte pour le peuple sahraoui, mais aussi pour toute l’humanité », a ajouté le texte. « Le peuple sahraoui se souvient et se souviendrai pour toujours du soutien inconditionnel de José Saramago à sa lutte pour l’autodétermination et les droits de l’homme », a indiqué le président , Mohamed Abdelaziz, rappelant l’appui de Saramago à l’activiste sahraouie, Aminetou Haidar, durant la grève la faim à Lanzarote et les efforts qu’il a déployés personnellement pour cette activiste « puisse rentrer chez elle à El Aaiun en toute dignité ».
  • Nessma TV exclut la Libye et la Mauritanie du Grand Maghreb

    «L’union même de la médiocrité fait la force» (Homère)
    Au moment où le Maghreb arabe est politiquement en panne sèche à cause du dossier du Sahara occidental, la chaîne privée tunisienne Nessma réduit le Maghreb à trois pays seulement: la Tunisie, l’Algérie et la Mauritanie. Ainsi, selon ses programmes et, notamment son émission phare Ness Nessma, jamais un artiste mauritanien ou libyen n’ont été invités sur le plateau de l’émission. Cela alors que le logo de la chaîne change de couleur plusieurs fois selon les drapeaux des pays du Maghreb, annonçant les couleur vert et jaune des Mauritaniens et vert des Libyens. Alors que le concept de l’émission Ness Nessma, l’équipe est composée de chroniqueurs issus du grand «soi-disant» Maghreb, mais en réalité, il existe trois Tunisiens (Fawaz Ben Temessek, Sawsen Mâalej et Maha Chtourou), trois chroniqueurs marocains (dont Oussama Ben Jalloun et Kaoutar Boudarraja), et seulement un Algérien qui fait la revue de presse, alors qu’il n’existe aucun chroniqueur libyen ou mauritanien? Il faut dire que les frères Karoui n’ont rien inventé et se révèlent de parfaits copieurs de concept. La présentation d’une émission multiculturelle dans un cadre diplomatique existait déjà sur d’autres émissions, notamment britanniques et surtout françaises. On se souvient de celle de Christine Bravo avec son émission «Union libre», qui était diffusée sur France 2 entre 1998 à 2002 et qui a eu un remake en 2005 nommé «Encore plus libre», d’abord présentée par Nagui puis ensuite par Karine Lemarchand. Sa version polonaise «Europa da siê lubiæ» animée par Monika Richardson est très populaire. L’émission avait comme but de réunir des chroniqueurs des pays de l’Union européenne comme: Ray Cokes (Grande-Bretagne), David Lowe (Grande-Bretagne), Maria Martin (Espagne), Luis Martinez (Espagne), Louisa Mac Mahon (Irlande), Ilario Calvo (Italie), Nikos Aliagas (Grèce), Dominique Dislaire (Belgique), Jorge Silva (Portugal), Anette Burgdorf (Allemagne), Martineke Kooistra (Pays-Bas), Erik Svensson (Suède), Heikki Cantel (Finlande) et d’autres… De plus, dans l’émission Nass Nessma, on parle souvent français sans qu’il y ait des sous-titres en arabe, comme sur les émissions de la 2M ou de l’Entv. Alors que le spectateur libyen, qui a été colonisé par les armées de Mussolini ne comprend pas le français? Si Nessma TV a choisi d’exclure la Libye et la Mauritanie de sa chaîne, c’est en fait qu’elle n’est pas intéressée par le marché de ces deux pays, qui leur paraît très complexe sur le plan commercial. Alors que sur la scène culturelle, la Libye possède plusieurs stars comme Cheb Jilani, Mohamed Hassan, Hamid Chaâri et que la Mauritanie à travers les Dada, les musiciens gnawa, ils est très présent sur la scène maghrébine. Nessma a également zappé ces deux pays sur le plan historique, puisque lors de l’épisode qui a accueilli l’actrice algérienne Biyouna dans un reportage dédié aux monarchies du Grand Maghreb, ils ont oublié de parler des pachas de la Libye (Youssef Pacha et sa flotte qui anéantit celle des Américains) de la dynastie des Qaramanlis et la confrérie al Sanoussiya ou encore des émirats de Idawiich, Trarza, Brakna, Tagant & Adrar ainsi que les tribus berbères des Sanhadja, les frères ennemis Maghfras et Zouaya et l’empire Almoravide de la Mauritanie. Autant de preuves et d’erreurs qui ont que Nessma TV n’est en réalité que la petite télévision du Petit Maghreb.
    amirasoltane08@live.fr
  • Virée dans l’école sahraouie L’espagnol et l’arabe dominent le français et l’anglais souhaités

    La première question qui nous vient à l’esprit est celle-ci : pourquoi cette société vivant en autarcie dans le Sahara a pu accoucher d’un système éducatif qui a pu développer un enseignement de la langue espagnole au point où le taux de réussite avoisine les 100 % ?
    Il y a une touche hispanique dans ce bout de désert du côté de Tindouf qui abrite le camp de réfugiés sahraouis. Quand on construit en dur, ça donne des édifices très bas, presque à ras du sol qui rappellent les forts mexicains. Ça tranche avec la couleur ocre et le style soudanais dont se revêtent les constructions à Timimoun ou à Adrar. Le blanc de la chaux est ici tout simplement surprenant. On eut dit un pan de la blanche Andalousie transposé sur le sable. Les édifices qui veulent en imposer par leur solennité parce qu’incarnant les institutions de souveraineté, écoles, siège de wilayas, gendarmerie, etc., sont aussi sobres qu’élégants. Il y a de petites fenêtres ainsi que de petites portes qui dégagent un air mignon qu’on ne peut mettre sur le seul compte du souci esthétique. Les conditions climatiques incitent à pratiquer avec parcimonie les ouvertures sur les murs. Les vents, quand ils soufflent un peu fort, soulèvent les tornades de sable sur fond de chaleur suffocante. Quand ils ne sont pas assez forts pour provoquer le vent de sable proprement dit, la poussière traîne à hauteur d’homme et oblige les gens à rentrer chez eux. La moindre hausse du souffle du vent fait planer la menace diffuse de tout faire basculer. On se sent fragile un peu comme dans un bateau prêt à chavirer au creux de la vague. On est étonné par la nature des reproches adressés à l’ex-occupant. «L’Espagne n’a rien construit au Sahara occidental alors que la France a beaucoup fait au Maroc, au Sénégal et en Mauritanie où elle a construit des écoles, des rues et des chemins de fer» lance Smaïl Mbarek, 42 ans, célibataire enseignant de français au camp du 27-Février.
    Smaïl Mbarek est licencié. Activiste à Laâyoune dans les territoires occupés par le Maroc, il eut maille à partir avec la justice marocaine qui le poursuivait pour sa participation à l’intifadha. Fuyant les exactions des autorités chérifiennes, il a fini par lâcher son poste d’administrateur avant de rejoindre les camps des réfugiés. Il ne s’est pas marié car «contracter le mariage coûte 40 à 50 millions de centimes» c’est hors de ma portée, on dispense des cours presque bénévolement, chaque trois mois je perçois la somme de 1,2 million de centimes, vous croyez qu’avec ça je peux trouver une épouse ? Et d’avouer : «Et puis je n’ai pas touché un sou depuis cinq mois, on nous a fait comprendre que ce sont les organisations humanitaires qui prennent en charge tout ça». Et de lancer «je ne pourrais me tirer d’affaires que si j’épouse une Algérienne de Tindouf, ça ne doit pas dépasser les 10 ou 15 millions». Il lâche avec amertume : «Les naissances on en a besoin, on est un peuple peu nombreux, il faut de la croissance, et on fait la chose contraire». Allouma B., directrice du jardin d’enfants au camp de Dakhla (à une centaine de kilomètres au sud du camp du 27-février), reconnaît que la natalité a baissé, mais tout en l’imputant aux «conditions sociales de la guerre».
    Pour autant, le ressentiment anti-espagnol ne semble pas être une donnée générale. Le rapport qu’entretiennent les camps des réfugiés avec l’ancienne puissance coloniale semble s’être quasiment inversé. Peut-être que, du fait que les oppresseurs qui ont pris le relais soient des Musulmans, a pu inciter les Sahraouis à relativiser leur jugement par rapport aux premiers. La première question qui nous vient à l’esprit est celle-ci : pourquoi cette société vivant en autarcie dans le Sahara a pu accoucher d’un système éducatif qui a pu développer un enseignement de la langue espagnole au point où le taux de réussite avoisine les 100 % ? L’espagnol est massivement parlé par les enfants scolarisés. Pour autant le «hassania», le dialecte arabe local, a gardé toute sa vigueur. La maîtrise de la langue espagnole n’induit pas la perte de la langue maternelle. C’est celle-ci que parlent les Sahraouis entre eux, la langue espagnole n’étant utilisée qu’en situation de communication avec les étrangers. C’est dire que la notion d’hispanophonie n’existe pas encore dans cette société. «On n’éprouve pas de difficultés pour enseigner l’espagnol parce que les élèves passent chaque année les deux mois de vacances en Espagne. Les familles espagnoles les accueillent, et celles-ci à leur tour viennent chez nous passer des vacances d’une semaine» explique Bedda Mohamed Salem, 35 ans, enseignant d’espagnol au niveau du primaire, le seul cycle scolaire existant dans les camps de réfugiés avec le collège qui vient d’être lancé il y a à peine 2 années. Né en 1975 dans les camps de réfugiés, Bedda Mohamed Salem, aujourd’hui père d’une petite fille, a obtenu un master à l’université de la Havane, capitale d’un pays considéré comme «ami». Il y a passé 14 ans. Depuis qu’il est revenu au bercail, il enseigne la seconde langue du pays dans le camp du 27-Février ainsi dénommé en référence à la date de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique. «En Espagne nos enfants sont tenus de se débrouiller, ici il n’y a ni plage, ni jeux, il n’y a rien, les enfants veulent fuir la chaleur, ils sont obligés d’apprendre cette langue, ici nous ne faisons que leur donner les rudiments de base» poursuit-il. Le nombre d’élèves qui vont chaque année passer leurs vacances au pays de Cervantès atteint annuellement plus de 5 mille selon Hamdi El Bah, secrétaire général de l’enseignement dans la wilaya de Dakhla. Ce chiffre, précise-t-il, concerne l’ensemble des wilayas. Selon lui, la présence de ces élèves en Espagne contribue à la sensibilisation de l’opinion à la cause sahraouie. Les écoles sahraouies si elles sont rudimentaires en ce qu’elles sont faites souvent de murs en argile avec comme toit une simple plaque de zinc, dégagent un air de douceur qui les fait se confondre avec des intérieurs domestiques. Le mobilier qu’on trouve dans les classes est moins austère, plus varié. Les murs y sont soigneusement décorés. On voit des couleurs égayantes partout comme si on était dans une chambre d’enfants. Des graffitis et même des tags sont tracés sur les murs, on lit le mot « Liberté » en arabe et en français. On voit des petits meubles visiblement fabriqués à la main peinturlurés. Les filles autant que les garçons arborent la blouse blanche. La coiffe féminine espagnole formée par les deux tresses ornées de rubans rouges va très bien aux filles sahraouies.
    La relative surcharge des classes (il y a en moyenne entre 30 et 35 élèves par salle de cours) n’est pas vécue par ici comme un handicap. Dans le camp du 27- février, les jeunes semblent moins nombreux, on croise plus de femmes et d’enfants que d’adolescents. On croirait que dans un tel campement où il n’y a ni usines ni grands chantiers, les parents seraient plus disponibles pour être au plus près de leurs petits enfants. Mais ces derniers sont plutôt envoyés dans la maternelle locale qui compte 2 classes. B. Fatima, 48 ans, mariée à un militaire, y exerce le métier d’éducatrice depuis 1981. Elle a fait sa formation dans des stages organisés au niveau de l’établissement. Elle a pu se perfectionner en 1987 en suivant un stage dispensé par l’association humanitaire «Carritas». Elle encadre les enfants âgés entre 1 et 3 ans. Elle leur apprend comment se laver les mains et le visage, nouer les chaussures et utiliser la craie, distinguer entre les couleurs, etc. Les enfants sont retenus à la maternelle entre 9h et 13h 30 en hiver et entre 8h et 12h 30 en été. Le système éducatif sahraoui repose donc sur le préscolaire et le primaire en attendant que le cycle moyen fasse son bonhomme de chemin. «Les collèges et le secondaire vont être mis en place dans un avenir proche» assure Hamdi El Bah. Et celui-ci de préciser : «Nous avons lancé les collèges depuis 2 ans et je peux vous dire que c’est une réussite à 100 %». Selon lui, les noyaux de lycées vont être mis en place dès l’année prochaine.
    Les Sahraouis ont fait le constat que le parler algérien est truffé d’un nombre impressionnant de mots français. Ils ont la conviction que cela est dû à la colonisation française. Depuis quelques années, on commence à s’intéresser au français, cette langue a été introduite en 5e année primaire surtout pour permettre aux élèves sahraouis qui vont étudier au sein des établissements algériens d’être au diapason avec leurs voisins qui n’ont pas l’espagnol comme langue étrangère. Hamdi El Bah fait valoir les réalisations du système éducatif sahraoui. Il parle de la sahraouisation de l’effectif enseignant puisqu’au départ l’enseignement était assuré par des étrangers venus de Cuba ou d’Algérie. La plupart de ceux qui encadrent l’enseignement sahraoui sont formés dans les instituts de formation pédagogique algériens. Hamdi El Bah reconnaît que les résultats relatifs à l’enseignement de la langue espagnole «sont de loin meilleurs que ceux qui concernent la langue arabe». «Je peux vous dire que presque 95 % des élèves réussissent en espagnol contre 40 % en arabe» poursuit le SG de l’enseignement de la wilaya de Dakhla, une wilaya qui compte – tous cycles confondus – 2.600 élèves, 200 enseignants environ et 8 éducatrices. «Depuis la fin des années 90, l’école sahraouie a opté pour la méthodologie algérienne et a annulé les directives datant de 1976 en raison du fait que la majorité des élèves pour ne pas dire l’ensemble qui vont poursuivre leur cursus scolaire à l’étranger sont accueillis par l’Algérie». Et d’ajouter que «l’autre raison qui nous incite à faire ce choix c’est qu’on ne dispose pas encore chez nous de lycées et l’expérience des collèges n’a pas encore été menée à son terme». «Le peu d’espagnol que j’avais appris est parti en fumée» avoue Lahbib Mohamed, 36 ans, enseignant d’arabe au tout premier collège de Dakhla baptisé «10 Mai» nom immortalisant la date de la création du Front Polisario. Formé à l’institut pédagogique de Béchar, il regrette de ne pouvoir «parler ni l’espagnol ni le français, eu égard au milieu social dans lequel j’avais évolué». Un autre atout que fait valoir le SG de l’enseignement de Dakhla : la baisse du taux d’analphabétisme. Selon lui, «il n’ y pas quelqu’un qui ne sait pas lire et écrire» et d’ajouter : «Seuls 2 ou 3 % sont analphabètes» de quoi justement faire pâlir d’envie les pays les plus développés. A ce propos justement, les démographes disent que la baisse de la natalité est étroitement liée à la généralisation de l’instruction.
    Par : Larbi Graïne
    Le Midi Libre, 16/6/2010
  • Appel pour des raisons humanitaires

    Mon enfant, handicapé physique depuis sa naissance, est interné dans une prison au Maroc depuis juillet 2007. Les conditions de détention sont particulièrement sévères ; il est périodiquement brutalisé physiquement en contradiction avec les droits internationaux des prisonniers.
    Dans la nuit du 16 au 17 juin 2010, les gardiens de sa prison ont mis le feu dans sa chambre et le 17 au matin, ils l’ont copieusement battu après l’avoir arrosé par des sceaux d’eau.
    Actuellement il se trouve enfermé dans une petite chambre ou l’odeur des urines l’empêche de respirer.
    Je viens donc pour la deuxième fois demander à tous les chefs d’Etat qui ont des relations particulières avec le Roi du Maroc d’intervenir auprès d lui afin de renvoyer mon enfant dans son pays ou tout simplement de le libérer.
    Mohamed Khouna Ould Haidalla
    Ancien chef d’Etat Mauritanien

  • Tabassage gratuit d’un militant Sahraoui

    Jeudi 17 juin 2010 en fin d’après-midi, une patrouille de la police marocaine a enlevé Hasana Aalaia dans une rue de la ville de El Aaiun – Sahara occidental.
    Le militant sahraoui a été tabassé et interrogé avant d’être libéré dans un lieu désert loin de la ville.
    Selon M. Hasana Aalaia, 22 ans, les agents de la patrouille de police l’ont encerclé dans la rue du 24 novembre, alors qu’il était accompagné d’un collègue, Mohammad Hali, 23 ans.
    Ils l’ont couvert de coups de poing et l’ont forcé à monter la voiture de patrouille.
    L’enquête et les coups ont duré 45 minutes, pendant lesquelles il était menotté.
    Les questions ont eu pour objet les relations de Hasana Aalaia avec certaines personnes, son intention d’organiser des manifestations festives pour l’anniversaire du soulèvement de ZAMLA.
    Après les coups, les policiers lui ont proposé un drapeau de la République Arabe Sahraouie Démocratique pour essuyer le sang qui couvrait son visage. Hasana a refusé d’utiliser comme cela du drapeau pour lequel il milite.
    Il a été libéré dans le désert loin après aéroport de la ville, blessé au niveau du visage, des jambes et du dos.
    Les policiers lui ont recommandé d’aller se montrer à tous pour que chacun sache ce qu’ils pratiquent.
    ASVDH/APSO, le 18 juin 2010.
  • Harcèlement des journalistes. Vers le modèle tunisien

    6 mois fermes!! C’est la peine à laquelle a été condamné Taoufiq Bouachrine, directeur du quotidien Akhbar Al Youm Al Maghribiya, suite à une plainte pour “escroquerie” déposée par l’ancien propriétaire de sa résidence de Rabat. Ce dernier avait déposé plainte contre Bouachrine pour le même motif, en 2007, mais le journaliste avait été innocenté en première instance comme en appel. Deux ans plus tard, le dossier avait été curieusement réouvert, puis mis en sommeil… avant d’être réactivé peu de temps après la fermeture d’Akhbar Al Youm pour “atteinte à un membre de la famille royale”. Malgré de multiples témoignages en  faveur du journaliste, et un coup de théâtre en pleine audience (“un témoin à charge s’était rétracté face au juge, déclarant avoir subi des pressions policières”, raconte Bouachrine), le journaliste a écopé de prison ferme, dans ce qui a tout l’air d’un règlement de comptes politique “à la tunisienne”, visant à salir sa réputation. Bouachrine reste en liberté jusqu’au jugement d’appel. D’ici là, il a décidé d’arrêter d’écrire en protestation contre “la dangereuse dégradation de la situation de la presse au Maroc”
    Ali Amar. De malentendu en malentendu 

    L’ancien directeur du Journal hebdomadaire, Ali Amar, a été placé en garde à vue le 7 juin, suite à une plainte pour une sombre histoire de vol d’ordinateur et de violation de domicile. Relâché dès le lendemain, le journaliste a déclaré aux médias, document à l’appui, être le propriétaire légitime de l’ordinateur. L’AMDH, Human Rights Watch et Reporters Sans Frontières ont déploré l’arrestation arbitraire et musclée de l’auteur de Mohammed VI, le grand malentendu, et déploré le “harcèlement des journalistes indépendants marocains”.
    Tel Quel, 13/6/2010

  • Campagne de dénigrement contre les imams algériens exerçant en France





     Le Maroc n’a pas assez avec la campagne médiatique orchestrée contre le gouvernement algérien et le Polisario. L’État voyou de Rabat veut contrôler les mosquées en Europe dans le cadre de l’expansion de la mainmise du palais sur ses ressortissants résidents en Europe.


    LE JEUNE INDÉPENDANT, 14/6/2010

    Campagne de dénigrement contre les imams algériens exerçant en France
    Ghlamallah accuse des parties marocaines

    Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdellah Ghlamallah, a vivement critiqué, hier à Alger, les campagnes de dénigrement auxquelles font face les imams algériens exerçant en France. Il a accusé un parti, sans le citer.

    Le ministre des Affaires religieuses, qui intervenait à l’ouverture d’une réunion de travail avec les directeurs des affaires religieuses des 48 wilayas, a fait savoir que cette formation, apparentée à une organisation islamique internationale, vise, selon ses dires, à vider les mosquées en France des professionnels algériens afin d’accaparer les lieux. «Nous n’accepterons jamais cela», a averti le ministre ajoutant que «ce genre de pratique est inadmissible». Le ministre a expliqué que cette formation est dirigée par «des Marocains que soutiennent un bon nombre d’Algériens» qui ne cessent de critiquer le travail des imams algériens en France. M. Ghlamallah a exprimé ses regrets face à cette situation. Reconnaissant que les imams algériens ne maîtrisent pas l’usage de la langue française, le ministre des Affaires religieuses les invite à se perfectionner. «La compétence de nos imams, soit à l’intérieur où à l’extérieur du pays, dérange beaucoup de personnes», a-t-il avancé.
    A propos de la prochaine saison du hadj, le ministre a indiqué que des mesures sont prises afin de garantir le déplacement des pèlerins. Pour ce faire, dit-il, l’organisation de cette année a vu «l’implication de tous les acteurs», et ce afin d’éliminer les désagréments enregistrés lors des précédentes opérations. Les responsables sont instruits afin de dresser la liste définitive de chaque wilaya dans laquelle figureront trois à quatre imams qui devront accompagner les pèlerins aux lieux saints.
    Concernant le mois de ramadan, Ghlamallah a demandé aux responsables de fixer des programmes spéciaux. S’agissant du projet de la grande mosquée d’Alger, le ministre a fait savoir que les différentes «études sont terminées et que les travaux seront entamés incessamment».
    Kahina Benarab, Le Jeune Indépendant, 14/6/2010

  • Élan de solidarité des autorités et du peuple algériens : Des caravanes et un don de 31 millions de dollars au profit du peuple sahraoui

    Un vaste mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui s’est manifesté à travers plusieurs wilayas d’Algérie, d’où se sont ébranlées des caravanes de solidarité en direction des camps de réfugiés du Sahara occidental (occupé par le Maroc depuis 1975, ndlr) à Tindouf. Ces caravanes acheminent des tonnes de denrées alimentaires de base, des effets vestimentaires, des couvertures et autres articles, représentant des contributions d’institutions et d’instances locales du mouvement associatif. De Tébessa, Adrar, et El Bayadh , ainsi  que  de Boumerdès, pour ne citer que ces wilayas, des caravanes initiées par les bureaux locaux de l’Union nationale des femmes algériennes (UNFA) et du Croissant-Rouge algérien (CRA) de Tébessa, se sont ébranlées depuis samedi dernier, acheminant, outre les produits de première nécessité, des jouets pour les enfants et autres produits de différente nature,  et sont accompagnées d’équipes médicales composées de bénévoles. Cet élan de solidarité du peuple algérien avec le peuple sahraoui se conjugue désormais avec la position officielle de l’Algérie qui vient d’accorder une aide de plus de 31 millions de dollars aux Sahraouis. Une lettre d’entente régissant cette assistance alimentaire de plus de 31 millions de dollars destinée aux réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf a été signée hier entre l’Algérie et le Programme alimentaire mondial (PAM).
    L e s d o c u m e n t s o n t é t é paraphés par le directeur général des affaires politiques et de
    sécurité internationale au ministère des Affaires étrangères, M. Dani Benchaa, et le directeur régional des pays du Moyen-Orient, de l’Asie centrale et de l’Europe de l ’ E s t a u p r è s d e l a P A M, M. Daly Belgacemi.
    La g e s t i o n de c e t t e a i d e s’étalera sur une période de 1 8 m o i s a u p r o f i t d e 
    125 000 Sahraouis. La signature de cette lettre d’entente intervient dans le cadre de la poursuite de l’assistance alimentaire accordée par cette organisation onusienne aux réfugiés sahraouis et en application du«Programme d’intervention prolongée de secours et de
    redressement» adopté en mai dernier par la directrice exécutive du PAM, Mme Josette Sheeran.
    La signature de cette lettre d’entente a été suivie de celle d’un accord entre le Croissant-Rouge algérien (CRA), la Croix-Rouge espagnole (CRE) et le PAM, portant sur la gestion du stock de sécurité de produits alimentaires qui sera établi à Rabouni près de Tindouf. Ce mécanisme de régulation permettra de «faire face à d’éventuelles perturbations dans la distribution de l’aide alimentaire pour des raisons de logistique ou de financement», a expliqué M. Belgacemi.
    La lettre d’entente portant sur un montant de plus de 31 millions d e d o l l a r s é m o i g n a it de «l’engagement des institutions internationales en faveur des réfugiés sahraouis auxquels elles ne cessent d’apporter leur assistance », a indiqué M. Benchaa. Il a estimé à ce titre que le PAM accomplit «un acte très important» et une mission qui constitue «un réconfort pour les populations en quête de soutien et d’assistance».
    L’Algérie était devenue le premier pays africain donateur du PAM en contribuant, ces dernières années, aux opérations de cette organisation onusienne dans les Etats du Sahel et en Afrique australe. L’Algérie, qui a accordé au PAM des dons de riz de plusieurs millions de dollars notamment durant les années 2001, 2005 et 2006, a octroyé un don d’une valeur de 10 millions de dollars en nature (riz) à six pays africains, en novembre 2009. Une position que
    salue le PAM, dont le représentant a exprimé la «profonde gratitude et reconnaissance» de son oganisation à l’égard du gouvernement et du peuple algériens pour le «soutien précieux» qu’ils lui apportent dans sa mission d’ aide aux réfugiés dans le monde. 
  • Rabat et l’espoir fondé sur le dénigrement

    La monarchie alaouite n’a plus connu, depuis 1975, le goût de la stabilité et la quiétude psychique à cause de la mésaventure du Sahara Occidental. Hassan II l’avait reconnu lors de la rencontre de Marrakech en 1989 avec une délégation des responsables du Front Polisario : « On a conquis la terre mais on n’a pas pu conquérir les cœurs des sahraouis ».
    Les dirigeants marocains actuels n’ont pas le courage de Hassan II pour en finir avec le problème d’une fois pour toutes. Alors ils vont de bourde en bourde. Actuellement, leur plus grosse erreur se trouve dans le fait qu’ils font trop confiance à la propagande et à l’intoxication. Dans cela, ils bénéficient du soutien de Paris et de certains milieux sionistes. Si vous voulez lire les plus méchantes choses sur le président Bouteflika et l’Algérie, allez sur le sioniste « JSSNEWS« .
    Avec cela, Rabat garde l’espoir d’affaiblir le soutien accordé par l’Algérie à la juste cause du peuple sahraoui qui se bat depuis plus de 35 ans contre l’occupant marocain.
    Dans la guerre comme dans la bataille diplomatique, les adversaires ne peuvent pas afficher de faiblesse ou flexion dans leurs positions respectives. C’est la raison pour laquelle, Rabat continue à jouer la chanson de l’autonomie, même s’ils savent que cette proposition est morte depuis la démission du M. Peter Van Walsum.
    En état de désespoir, le Makhzen a sorti ses dernières armes : Le dénigrement de l’Algérie et du Polisario et l’alliance avec le diable, s’il le faut, pour garder sa mainmise sur les ressources naturelles sahraouies. A titre d’exemple, jamais un responsable marocain ferait des déclarations contre l’UMP, le projet aussi cher à Sarkozy, comme l’a fait le secrétaire Général du FLN, M. Abdelaziz Belkhadem dernièrement. Mohamed VI, en tant que président du Comité Al-Qods, pourrait faire quelque chose en faveur de la ville de Jérusalem ou des palestiniens, mais ceux-ci savent bien qu’ils ne peuvent compter sur lui.
    Belkhadem nargue Sarkozy et les partis de droite en France :
    HORIZONS, 18/6/2010
    « L’Algérie n’est pas concernée par l’UPM »
    « L’Algérie ne se considère pas concernée par l’Union pour la Méditerranée (UPM), si ceux qui l’ont lancé souhaitent la normalisation des relations avec l’occupant sioniste », a déclaré le secrétaire général du FLN, M. Abdelaziz Belkhadem. Une position qui traduit les réserves émises par l’Algérie à l’encontre du projet de Nicolas Sarkozy, et démontre à quel point les relations algéro-françaises sont détériorées.
    Dans une allocution prononcée au siège de son parti à Alger, M. Belkhadem a indiqué que les intérêts de son parti et ceux de l’Algérie « ne doivent pas être tributaires de la détérioration des relations avec un parti bien précis ; et vous savez à qui je fais référence », faisant allusion au parti du président Sarkozy (UMP), dont ils sont issus les députés qui ont proposé le concept portant sur « les bienfaits de la présence de la France outre-mer, notamment en Afrique du nord », contenu dans la loi du 23 février 2005, qui a, pour rappel, provoqué un tollé général en Algérie.
    Répondant à une question s’il existe une possibilité d’établir des relations avec le parti de la droite, présidé par Sarkozy, le même interlocuteur a souligné que « nous ne sommes pas contre l’établissement des relations avec l’UMP, mais nous devons d’abord déterminer le cadre de telles relations ».
    Par ailleurs, M. Belkhadem a appelé ses cadres du FLN à suivre les évènements de caractère international et focaliser sur les dossiers essentiels, ajoutant qu’il voulait entendre les opinions de ses cadres concernant la problématique de la paix dans le bassin méditerranéen et les valeurs sur lesquelles sont basées les relations entre les pays du sud et du nord, notamment après le 11 septembre 2001.