Auteur/autrice : mahembarec

  • Stage de formation d’animateurs de jeunes sahraouis à Tindouf

    Tindouf, 05/04/2010 (SPS) Soixante seize (76) jeunes sahraouis bénéficient à partir de dimanche d’une session de formation d’animateurs de camps d’été, à l’initiative de la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya de Tindouf.

    L’opération a été lancée en présence des autorités locales et du secrétaire d’Etat chargé de la jeunesse et des sports de la RASD, M. Mohamed Mouloud Mohamed Fadel.

    « Cette initiative, dont les jeunes animateurs sahraouis ont besoin, permettra à ces derniers d’accomplir leur devoir dans les meilleures conditions possibles et de prendre en charge efficacement des enfants bénéficiaires des camps d’été », a indiqué M. Mohamed Mouloud Mohamed Fadel.

    Appelant les stagiaires à tirer profit de l’expérience algérienne dans le domaine, M. Mohamed Fadel a précisé que « cette session devrait permettre aux animateurs sahraouis de bénéficier d’une formation nécessaire pour l’encadrement des camps d’été, sachant que plus de 2.000 enfants sahraouis sont accueillis annuellement par l’Algérie ».

    Cette session de 10 jours est encadrée par 15 spécialistes, dont des médecins, des agents de la protection civile, des éducateurs, des spécialistes, des administrateurs, entre autres, a précisé la DJS de Tindouf.

    Cette initiative sera suivie d’un autre cycle de formation, avant l’organisation d’un stage pratique sanctionné par un diplôme d’Etat d’animateurs de camps d’été, selon la même source. (SPS)

  • Les silences du Palais

    Vous avez pu constater que le roi n’avait aucun porte-parole. Personne pour répondre au téléphone. Renseigner. Dire oui, non, pardon, merci, au revoir. Répondre placidement: “Ici, palais royal”. Ou alors, plus classiquement: “Euh.. Mmm.. Monsieur n’est pas là”. Vous savez bien. Hassan II, non plus, n’avait pas de porte-parole. Mais c’était Hassan II. Une autre époque, beaucoup moins rieuse que ce que peuvent imaginer les 22 000 membres criants et chantants de “Sa Majesté Hassan II, roi du Maroc” sur Facebook. Les Hassanistes de 20 ans de moyenne d’âge ont au moins compris une chose: quand le consensus, ou simplement le silence, n’est plus possible, il faut employer la manière forte. Frapper dans le tas, sans discernement si possible. Le modérateur du Fan’s club le dit le plus fièrement du monde: “Maintenant que vous n’êtes pas d’accord, chuuuut, j’impose la dictature”. Il y a comme ça des petits jeux de boutonneux et de militants du Net à la face enfarinée qui méritent au moins une pause café pour essayer de comprendre. Hassan II, on l’a dit, c’était une autre époque. Besoin simplement d’un Driss Basri, un Moulay Hafid Alaoui, et autres illustres serviteurs zélés pour faire le ménage et balayer devant sa porte. Un porte-parole, pourquoi faire? Maintenant, depuis qu’Hassan Aourid, l’intello du Collège Royal, coule des jours heureux à Meknès, la maison de Mohammed VI n’a plus de porte-parole. Et il faut bien qu’il y en ait un. Ne serait-ce que pour jouer au standardiste qui ne renseigne jamais sur rien. Mais qui déroche au moins le téléphone. C’est important parce que, comme disaient nos grand-mères et toute personne qui a mis les pieds au moins une fois à La Mecque: “Aujourd’hui n’est pas hier”. Aujourd’hui, on a forcément besoin d’avoir quelqu’un au téléphone.

    Tel Quel, 26/01/09

  • Non à la campagne médiatique anti-Front Polisario

    Conférence de presse de militants sahraouis des droits de l’homme

    Les militants des droits de l’homme, venus des territoires occupés pour la célébration du 34e anniversaire de la RASD, ont laissé entendre qu’ils s’attendent à être arrêtés par les autorités marocaines dès leur descente d’avion à Casablanca.


    C’est l’aveu fait hier par le co-président de l’association France-RASD Enâama Asfari, lors d’une conférence de presse tenue à Alger. En abordant leur retour aux territoires du Sahara occidental via Casablanca prévu pour aujourd’hui, les activistes sahraouis ont souligné qu’ils s’attendent néanmoins à deux scénarios. Le premier est que le Maroc commette «l’imprudence» de les arrêter comme ce fut le cas pour les sept militants aujourd’hui emprisonnés et en grève de la faim. Le second est que les autorités marocaines les laissent entrer sans restrictions vu que le dossier sahraoui sera sur la table du Conseil de sécurité de l’ONU ce mois d’avril.
    En tout cas, la délégation a remis une lettre sous forme de testament au président du CNASPS, Mahrez Lamari. Ce dernier devra la rendre publique dans le cas où ces derniers seraient arrêtés à leur retour.
    Par ailleurs, la délégation a salué le courage des milliers de réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf qui mènent une dure résistance malgré l’hostilité des conditions de vie qu’ils endurent depuis 34 ans.
    Et c’est à ce sujet que cette délégation, la troisième, a affiché sa désapprobation quant à la campagne médiatique menée contre le Front Polisario par certains grands médias arabes. «Les chaînes arabes se sont malheureusement alignées sur les positions marocaines. Elles sont allées jusqu’à dire qu’une minorité de réfugiés reste fidèle aux dirigeants du Front Polisario», a déclaré dans ce sens Sid M’hamed Dadache, l’homme aux 25 années d’incarcération en citant notamment la chaîne qatarienne Al Jazeera.
    De ce fait, les militants sahraouis lancent un appel aux pays arabes pour reconnaître la République arabe sahraouie démocratique (RASD) ainsi que pour œuvrer en faveur de l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, et de se conformer ainsi à la légalité internationale.

    Y. M.
    Le Jeune Indépendant



  • Tiens, tiens…El Aaiun: d’un scénario culotté à l’israélienne mais de qualité inférieure

    Des gens qui devraient rendre grâce à Dieu que le Maroc n’a pas encore engendré de Georges Frêche, ce politique français qui en 2006 traita cette catégorie de « sous-hommes (…) sans honneur » qui « ont vocation à être cocus jusqu’à la fin des temps ».
    La mission parlementaire européenne chargée d’enquêter sur les violations marocaines des droits humains au Sahara occidental a enfin pris pied à El-Ayoun, la capitale occupée du Sahara occidental. Cependant, la grâce du makhzen l’y avait précédée et les comptes rendus de presse nous gratifièrent alors d’un scénario culotté à l’israélienne mais de qualité inférieure. On nous assura qu’à El-Ayoun, ce sont les occupants marocains qui sont des victimes. Tout comme on nous assure sur leurs collègues israéliens à Gaza. Les Sahraouis? Ils sont sur la mauvaise pente, ils ont, comme les Palestiniens choisi, l’intifada! La délégation européenne eut droit à une diabolisation en règle du POLISARIO et de son hôte, l’hospitalière Algérie. Pour ce faire, on lui ramena les plus beaux témoins du coin, et elle devait même souffrir auparavant les témoignages du CORCAS, un conseil composé de notables sahraouis, dans la plus pure tradition coloniale. Des gens qui sont l’équivalent de ce qu’étaient les goumiers et les harkis chez nous durant la guerre de libération. Des gens qui devraient rendre grâce à Dieu que le Maroc n’a pas encore engendré de Georges Frêche, ce politique français qui en 2006 traita cette catégorie de « sous-hommes (…) sans honneur » qui « ont vocation à être cocus jusqu’à la fin des temps ». Lundi soir, c’est-à-dire à quelques heures de l’arrivée de la délégation du PE, les Marocains en bons colonialistes verrouillèrent les accès du lieu de sa résidence. On s’arrangea pour prévenir les contacts et les manifestations. On arrêta des gens et on en terrifia d’autres. La cupide Europe saura bien détourner le regard, l’histoire a démontré qu’elle en avait le don. Car il ne faut perdre de vue qu’Israël, cette minuscule échoppe qui met au garde-à-vous l’Europe et l’Occident, se trouve être l’un des alliés les plus sûrs du Maroc, y compris au plan militaire. Et comme Tel-Aviv, Rabat ne semble malheureusement comprendre que le langage de la force puisque les engagements sont reniés et que les « feuilles de route » favorisent le fait accompli et ne mènent qu’à l’impasse.


  • La publication mensuelle du quotidien Horizons consacre un numéro spécial au Sahara occidental

    Alger, 04/04/2010 (SPS) La publication mensuelle « Horizons Géostratégie » du quotidien Horizons a consacré son dernier numéro du mois d’avril au Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique.

    A travers des reportages illustrés, des analyses et une rétrospective des évènements, la publication a mis en lumière la question du Sahara occidental depuis son occupation par l’Espagne en 1885 jusqu’à son invasion militaire par le Maroc en 1975.

    Le journal est revenu également sur les différentes étapes qui ont marqué l’histoire de ce conflit, mettant particulièrement en avant la lutte du peuple sahraoui pour son autodétermination et son indépendance.

    « D’une colonisation à une autre, où le premier colonisateur avait défié les Nations Unies en ne s’inscrivant pas dans la logique du processus historique de décolonisation, tout un territoire est passé instantanément de l’autorité espagnole à celle contestée du royaume du Maroc », souligne la publication dans son éditorial.

    Et d’ajouter que « le scénario mis au point consistait à déculpabiliser les autorités espagnoles politiques et militaires en faisant intervenir non pas les moyens de force, mais les populations (du Maroc) pour donner le cachet populaire à l’occupation du territoire du Sahara occidental ».

    La publication a, en outre, mis en évidence la responsabilité des Nations unies dans la persistance de ce conflit, estimant que le « risque sera grand », du fait que « le droit international et la charte de l’Onu continuent à être ignorés » par le Maroc.

    Dans un article intitulé « Les missions non accomplies de l’Onu », la publication note que « si le Maroc persiste à ignorer les résolutions des Nations unies, on discerne, au bout du compte, que la véritable raison de l’échec de l’organisation onusienne ne tient pas à des obstacles juridiques, (…) mais elle est due à l’absence d’adhésion réelle au principe de décision collective qui veut que la sécurité soit assurée par l’instance créée pour cette tâche, en l’occurrence le Conseil de sécurité ».

    Le journal aborde, par ailleurs, les négociations directes entamées entre le Maroc et le Front Polisario sous l’égide des Nations unies, estimant que désormais « l’espoir est permis ». (SPS)

  • Les silences du Palais

    Vous avez pu constater que le roi n’avait aucun porte-parole. Personne pour répondre au téléphone. Renseigner. Dire oui, non, pardon, merci, au revoir. Répondre placidement: “Ici, palais royal”. Ou alors, plus classiquement: “Euh.. Mmm.. Monsieur n’est pas là”. Vous savez bien. Hassan II, non plus, n’avait pas de porte-parole. Mais c’était Hassan II. Une autre époque, beaucoup moins rieuse que ce que peuvent imaginer les 22 000 membres criants et chantants de “Sa Majesté Hassan II, roi du Maroc” sur Facebook. Les Hassanistes de 20 ans de moyenne d’âge ont au moins compris une chose: quand le consensus, ou simplement le silence, n’est plus possible, il faut employer la manière forte. Frapper dans le tas, sans discernement si possible. Le modérateur du Fan’s club le dit le plus fièrement du monde: “Maintenant que vous n’êtes pas d’accord, chuuuut, j’impose la dictature”. Il y a comme ça des petits jeux de boutonneux et de militants du Net à la face enfarinée qui méritent au moins une pause café pour essayer de comprendre. Hassan II, on l’a dit, c’était une autre époque. Besoin simplement d’un Driss Basri, un Moulay Hafid Alaoui, et autres illustres serviteurs zélés pour faire le ménage et balayer devant sa porte. Un porte-parole, pourquoi faire? Maintenant, depuis qu’Hassan Aourid, l’intello du Collège Royal, coule des jours heureux à Meknès, la maison de Mohammed VI n’a plus de porte-parole. Et il faut bien qu’il y en ait un. Ne serait-ce que pour jouer au standardiste qui ne renseigne jamais sur rien. Mais qui déroche au moins le téléphone. C’est important parce que, comme disaient nos grand-mères et toute personne qui a mis les pieds au moins une fois à La Mecque: “Aujourd’hui n’est pas hier”. Aujourd’hui, on a forcément besoin d’avoir quelqu’un au téléphone.

    Tel Quel, 26/01/09

  • Non à la campagne médiatique anti-Front Polisario

    Conférence de presse de militants sahraouis des droits de l’homme

    Les militants des droits de l’homme, venus des territoires occupés pour la célébration du 34e anniversaire de la RASD, ont laissé entendre qu’ils s’attendent à être arrêtés par les autorités marocaines dès leur descente d’avion à Casablanca.


    C’est l’aveu fait hier par le co-président de l’association France-RASD Enâama Asfari, lors d’une conférence de presse tenue à Alger. En abordant leur retour aux territoires du Sahara occidental via Casablanca prévu pour aujourd’hui, les activistes sahraouis ont souligné qu’ils s’attendent néanmoins à deux scénarios. Le premier est que le Maroc commette «l’imprudence» de les arrêter comme ce fut le cas pour les sept militants aujourd’hui emprisonnés et en grève de la faim. Le second est que les autorités marocaines les laissent entrer sans restrictions vu que le dossier sahraoui sera sur la table du Conseil de sécurité de l’ONU ce mois d’avril.
    En tout cas, la délégation a remis une lettre sous forme de testament au président du CNASPS, Mahrez Lamari. Ce dernier devra la rendre publique dans le cas où ces derniers seraient arrêtés à leur retour.
    Par ailleurs, la délégation a salué le courage des milliers de réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf qui mènent une dure résistance malgré l’hostilité des conditions de vie qu’ils endurent depuis 34 ans.
    Et c’est à ce sujet que cette délégation, la troisième, a affiché sa désapprobation quant à la campagne médiatique menée contre le Front Polisario par certains grands médias arabes. «Les chaînes arabes se sont malheureusement alignées sur les positions marocaines. Elles sont allées jusqu’à dire qu’une minorité de réfugiés reste fidèle aux dirigeants du Front Polisario», a déclaré dans ce sens Sid M’hamed Dadache, l’homme aux 25 années d’incarcération en citant notamment la chaîne qatarienne Al Jazeera.
    De ce fait, les militants sahraouis lancent un appel aux pays arabes pour reconnaître la République arabe sahraouie démocratique (RASD) ainsi que pour œuvrer en faveur de l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, et de se conformer ainsi à la légalité internationale.

    Y. M.
    Le Jeune Indépendant



  • Tiens, tiens…El Aaiun: d’un scénario culotté à l’israélienne mais de qualité inférieure

    Des gens qui devraient rendre grâce à Dieu que le Maroc n’a pas encore engendré de Georges Frêche, ce politique français qui en 2006 traita cette catégorie de « sous-hommes (…) sans honneur » qui « ont vocation à être cocus jusqu’à la fin des temps ».
    La mission parlementaire européenne chargée d’enquêter sur les violations marocaines des droits humains au Sahara occidental a enfin pris pied à El-Ayoun, la capitale occupée du Sahara occidental. Cependant, la grâce du makhzen l’y avait précédée et les comptes rendus de presse nous gratifièrent alors d’un scénario culotté à l’israélienne mais de qualité inférieure. On nous assura qu’à El-Ayoun, ce sont les occupants marocains qui sont des victimes. Tout comme on nous assure sur leurs collègues israéliens à Gaza. Les Sahraouis? Ils sont sur la mauvaise pente, ils ont, comme les Palestiniens choisi, l’intifada! La délégation européenne eut droit à une diabolisation en règle du POLISARIO et de son hôte, l’hospitalière Algérie. Pour ce faire, on lui ramena les plus beaux témoins du coin, et elle devait même souffrir auparavant les témoignages du CORCAS, un conseil composé de notables sahraouis, dans la plus pure tradition coloniale. Des gens qui sont l’équivalent de ce qu’étaient les goumiers et les harkis chez nous durant la guerre de libération. Des gens qui devraient rendre grâce à Dieu que le Maroc n’a pas encore engendré de Georges Frêche, ce politique français qui en 2006 traita cette catégorie de « sous-hommes (…) sans honneur » qui « ont vocation à être cocus jusqu’à la fin des temps ». Lundi soir, c’est-à-dire à quelques heures de l’arrivée de la délégation du PE, les Marocains en bons colonialistes verrouillèrent les accès du lieu de sa résidence. On s’arrangea pour prévenir les contacts et les manifestations. On arrêta des gens et on en terrifia d’autres. La cupide Europe saura bien détourner le regard, l’histoire a démontré qu’elle en avait le don. Car il ne faut perdre de vue qu’Israël, cette minuscule échoppe qui met au garde-à-vous l’Europe et l’Occident, se trouve être l’un des alliés les plus sûrs du Maroc, y compris au plan militaire. Et comme Tel-Aviv, Rabat ne semble malheureusement comprendre que le langage de la force puisque les engagements sont reniés et que les « feuilles de route » favorisent le fait accompli et ne mènent qu’à l’impasse.


  • La publication mensuelle du quotidien Horizons consacre un numéro spécial au Sahara occidental

    Alger, 04/04/2010 (SPS) La publication mensuelle « Horizons Géostratégie » du quotidien Horizons a consacré son dernier numéro du mois d’avril au Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique.

    A travers des reportages illustrés, des analyses et une rétrospective des évènements, la publication a mis en lumière la question du Sahara occidental depuis son occupation par l’Espagne en 1885 jusqu’à son invasion militaire par le Maroc en 1975.

    Le journal est revenu également sur les différentes étapes qui ont marqué l’histoire de ce conflit, mettant particulièrement en avant la lutte du peuple sahraoui pour son autodétermination et son indépendance.

    « D’une colonisation à une autre, où le premier colonisateur avait défié les Nations Unies en ne s’inscrivant pas dans la logique du processus historique de décolonisation, tout un territoire est passé instantanément de l’autorité espagnole à celle contestée du royaume du Maroc », souligne la publication dans son éditorial.

    Et d’ajouter que « le scénario mis au point consistait à déculpabiliser les autorités espagnoles politiques et militaires en faisant intervenir non pas les moyens de force, mais les populations (du Maroc) pour donner le cachet populaire à l’occupation du territoire du Sahara occidental ».

    La publication a, en outre, mis en évidence la responsabilité des Nations unies dans la persistance de ce conflit, estimant que le « risque sera grand », du fait que « le droit international et la charte de l’Onu continuent à être ignorés » par le Maroc.

    Dans un article intitulé « Les missions non accomplies de l’Onu », la publication note que « si le Maroc persiste à ignorer les résolutions des Nations unies, on discerne, au bout du compte, que la véritable raison de l’échec de l’organisation onusienne ne tient pas à des obstacles juridiques, (…) mais elle est due à l’absence d’adhésion réelle au principe de décision collective qui veut que la sécurité soit assurée par l’instance créée pour cette tâche, en l’occurrence le Conseil de sécurité ».

    Le journal aborde, par ailleurs, les négociations directes entamées entre le Maroc et le Front Polisario sous l’égide des Nations unies, estimant que désormais « l’espoir est permis ». (SPS)

  • Ecrire au Roi et en prendre pour douze ans

    Par Sabine Verhest

    C’est ce qui est arrivé au colonel major Terhzaz, en prison depuis 2008. Il critiquait le sort réservé aux anciens prisonniers du Front Polisario.

    Sonia Terhzaz a le regard déterminé, celui d’une jeune femme tout entière décidée à tirer son père des geôles marocaines. Professeur d’arts plastiques, cette Bordelaise de 26 ans a tout abandonné pour se consacrer à la libération du colonel major Kaddour Terhzaz. Elle mobilise, sensibilise et médiatise, de Madrid à Paris, de Rabat à Bruxelles. Elle remue ciel et terre, même si elle se sait, se sent, suivie par les services secrets marocains.

    C’est que l’affaire contient tous les ingrédients d’un mauvais film, alliant secrets d’Etat et règlements de comptes dans une monarchie en délicatesse avec les droits et libertés. « On assiste à une régression depuis deux ans », pense la jeune femme. Ancien numéro deux de l’armée de l’air, retraité de longue date, Kaddour Terhzaz, 72 ans, a été arrêté le 9 novembre 2008 et condamné dix-neuf jours plus tard par un tribunal militaire, à l’issue d’un procès à huis clos, à douze années de prison pour « atteinte à la sûreté externe de l’Etat en divulguant un des secrets de la défense nationale ». Douze ans et non cinq maximum, car, apprend-on par le jugement, le Maroc se considère toujours en « état de guerre » alors qu’un cessez-le-feu règne avec le Front Polisario depuis 1991.

    Sonia Terhzaz le reconnaît aisément, son père, de nationalité franco-marocaine, allie son « franc-parler » à une certaine dose de « naïveté ». Jamais il n’avait imaginé voler en prison. L’homme avait juste été offusqué par le sort réservé aux soldats marocains capturés lors de la guerre pour le Sahara occidental, et s’en était ouvert en 2005 dans une lettre manuscrite au roi Mohammed VI. Il prenait la défense des pilotes qui n’avaient, selon lui, pas hésité à s’envoler avec « enthousiasme » et « courage », alors que leurs avions n’étaient pas équipés de système de protection antimissiles. Il accusait de « carence » et d’ »incompétence » le commandement qui les avait laissés dans l’oubli. Ces soldats, faits prisonniers et abandonnés à Tindouf pendant plus d’un quart de siècle parfois, avaient été froidement accueillis à leur libération : grades gelés, pensions de misère, sentiments amers d’avoir été trahis par l’Etat. Et Kaddour Terhzaz de dénoncer dans la foulée le sort réservé à ces hommes comparé à l’accueil fait aux militants du Polisario ralliés au Maroc – ces « mercenaires d’Alger habitués à la trahison ».

    Pour le général Bennani, ancien commandant de la zone sud, c’en est trop. Visé entre les lignes par la lettre du colonel major Terhzaz, avec lequel il « a toujours entretenu des relations conflictuelles », il porte l’affaire devant la justice. « La moindre forme de contestation est réprimée », soupire Sonia Terhzaz. Aujourd’hui, « tout le monde met en avant la théorie du règlement de comptes », le « procès a été monté de toutes pièces ». Donner son avis avec déférence au Roi ne méritant pas douze ans de prison, le tribunal militaire en a trouvé une toute cuite : Kaddour Terhzaz a donné une copie de sa lettre à Ali Najab, l’un des anciens prisonniers et, ainsi, dévoilé à une personne « non qualifiée » un grand secret d’Etat : le fait que les avions n’étaient pas pourvus de défense antimissiles. Or, explique Sonia Terhzaz, Ali Najab connaissait pertinemment ce soi-disant secret puisqu’il pilotait lui-même un de ces avions lorsqu’il a été capturé par le Front Polisario en 1978 ! Aujourd’hui, l’homme se terre, « traumatisé », pense la jeune femme.

    Lorsque Kaddour Terhzaz a été condamné, la famille est d’abord restée silencieuse, persuadée que lorsque Mohammed VI prendrait connaissance de l’affaire, il ferait libérer le colonel major qui avait, dit-elle, si bien servi Hassan II. « Quand il constatait des problèmes dans l’armée, il en informait le Roi, sans langue de bois, et sans jamais rien divulguer à la presse. » La stratégie infructueuse des Terhzaz et la confirmation en cassation du verdict les ont amenés à médiatiser le sort de leur mari et père pour obtenir la grâce royale, et à attirer l’attention sur l’isolement total auquel il est confiné depuis le 30 novembre 2009, sans accès ni à son avocat ni au consul de France. L’homme a en effet la nationalité française, mais l’affaire, « extrêmement politique », parce qu’elle « implique des gens très haut placés », embarrasse le Quai d’Orsay, selon Sonia Terhzaz.

    Des associations des droits de l’homme et des personnalités politiques se sont émues du sort réservé au retraité, « condamné injustement pour avoir exprimé pacifiquement ses opinions », estime Human Rights Watch dans une lettre écrite le 27 février au Roi. « Le Maroc est lié à l’Union européenne par un accord d’association », rappelle à toutes fins utiles l’eurodéputée française Hélène Flautre, dans une lettre envoyée le 1er mars au ministre de la Justice Mohamed Taib Naciri. Et  » l’article 2 stipule que le respect des droits de l’homme est un élément essentiel de la coopération entre les deux parties ».

    Lalibre.be,    01/04/2010