Mois : avril 2013

  • Sahara: HRW exhorte l’ONU à élargir sa mission aux droits de l’Homme

    Human Rights Watch (HRW) a exhorté mercredi le Conseil de sécurité de l’ONU à mettre fin à une « situation anormale », en élargissant sa mission au Sahara occidental aux droits de l’Homme, affirmant que des Sahraouis continuent de subir « des formes de répression variées ».
    Selon des sources proches des négociations, les Etats-Unis veulent que l’ONU puisse enquêter sur les atteintes aux droits de l’Homme dans l’ex-colonie espagnole contrôlée par le Maroc. Washington entendrait soumettre un projet de résolution au Conseil de sécurité à l’occasion du renouvellement du mandat de la mission onusienne, la Minurso, d’ici la fin du mois.
    Cette démarche est rejetée catégoriquement par Rabat.
    Dans un courrier aux membres du Conseil de sécurité, HRW « exhorte » l’ONU à « inclure la tâche (…) de surveiller la situation des droits humains au Sahara occidental » et « dans les camps de réfugiés administrés par le Front Polisario à Tindouf » (Algérie), où « les habitants vivent de façon relativement isolée ».
    La Minurso est une des rares « missions modernes de maintien de la paix (…) dépourvue » d’un tel mandat, note ce courrier dont l’AFP a obtenu copie.
    « Nous conseillons donc vivement au Conseil de sécurité de mettre fin à cette situation anormale », enchaînent les cosignataires, Philippe Bolopion et Sarah Leah Whitson, directeurs HRW pour l’ONU et pour la région Moyen-Orient et Afrique du nord (Mena).
    Selon l’ONG basée à New York, le Maroc a pris des initiatives « bienvenues » en matière de droits de l’Homme, via notamment un Conseil national (CNDH). Mais elles « sont loin de constituer la surveillance +indépendante, impartiale, complète et constante+ (…) à laquelle appelle le secrétaire général » de l’ONU Ban Ki-moon.
    Au Sahara, « les autorités continuent à soumettre à des formes de répression variées les Sahraouis qui prônent l’auto-détermination de la région ou qui dénoncent les violations des droits humains », affirme le texte.
    Rabat propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté pour l’ex-colonie espagnole, mais les indépendantistes du Polisario, soutenus par Alger, réclament un référendum d’autodétermination.
    La Minurso est chargée de surveiller le cessez-le-feu dans la région depuis 1991. L’an dernier, le Conseil de sécurité avait prolongé son mandat d’un an, tout en demandant au Maroc « d’améliorer la situation des droits de l’Homme ».
    Le Huffington Post 17 avril 2013
  • La France "ne bloquera pas" l’initiative américaine (diplomate français)

    Les Etats-Unis vont présenter, le 22 avril, un projet de résolution aux 15 pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU, pour étendre le mandat de la Mission des Nations Unies au Sahara occidental (Minurso) au respect des droits de l’Homme. Un coup dur pour le Maroc qui profitait du veto français pour asseoir une prétendue souveraineté marocain sur le territoire du Sahara Occidental. Une souveraineté niée par l’ensemble de la communauté internationale, y compris la France.
     » Le projet de résolution indique que la surveillance et l’information en matière de droits de l’Homme puissent faire partie des responsabilités de la Minurso « , a rapporté à l’AFP une source proche des négociations.
    La proposition, étant soutenue par la Russie, le Royaume-Uni, la Chine et les Etats-Unis, a de fortes chances d’être approuvée par le Conseil de Sécurité, ce qui n’a pas manqué de créer une ambiance de panique au Maroc. Surtout qu’ils sont conscients que, cette fois-ci, ils ne peuvent pas compter sur le veto de la France.
    D’ailleurs, Paris, selon des déclarations d’un diplomate français relayées par le journal Le Monde, n’ont pas l’intention de s’opposer à l’initiative américaine d’élargir le mandat de la MINURSO pour rapporter sur la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental et dans les camps des réfugiés sahraouis en Algérie.
    « On ne bloquera pas, c’est une question entre le Maroc et les Etats-Unis », élude avec mauvaise humeur ce diplomate, selon Le Monde. « Les Américains n’ont prévenu personne, c’est une mauvaise manière faite aux Marocains »,a-t-il ajouté.
  • L’opposition de Paris à l’élargissement du mandat de la MINURSO n’est pas envisageable

    Certains écrits de journalistes et politiciens au Maroc évoquent la possibilité de l’utilisation par la France du droit de veto contre l’initiative américaine appelant à élargir le mandat de la MINURSO pour surveiller les droits de l’homme au Sahara Occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis. 
    Selon un journal marocain, la réalité des faits confirme que cette possibilité n’est pas du tout envisageable pour Paris du fait que toute opposition mettrait la France dans une position inconfortable s’agissant d’une question de droits de l’homme.
    Payton Knopf, porte-parole de la mission USA à l’ONU, a déclaré à Associated Press : « Nous étudions activement le mandat de la MINURSO et travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires du Conseil de sécurité de l’ONU sur cette question. Les Etats-Unis continuent à soutenir le processus mené par l’ONU destinée à trouver une solution durable et mutuellement acceptable au conflit dans lequel les droits de l’homme de tous les individus sont respectés ». 
    Les choses se présentant ainsi, « la France pourrait contribuer à alléger le ton de la résolution, mais elle ne fera pas recours au veto », selon le même journal qui avance les raison suivantes :
    – La voix de la France au Conseil de sécurité est aussi l’expression de la politique de l’Union européenne, et en particulier des pays comme l’Espagne, l’Allemagne et les pays nordiques et le Benelux. Ces pays adoptent la position des États-Unis concernant le Sahara Occidental. Ils soutiennent l’autodétermination et exigent la supervision des droits de l’homme. Dans ce cas, le droit de veto français serait considérée comme une aventure politique qui mettra la France dans une position très inconfortable et l’opposera à de nombreux alliés.
    – Au même temps, il n’y a pas de différd sur les droits humains dans le conflit du Sahara occidental. Les puissances principales ont exprimé leur accord sur le sujet, à l’exception de la Chine, qui adopte une position neutre et ne prête pas grande attention à ce conflit. Le Royaume-Uni défend avec énergie cette résolution.
    – La France s’opposait à l’élargissement du mandat de la MINURSO aux droits de l’homme lorsque la question était revendiquée par des pays comme l’Afrique du Sud, mais cette fois-ci, elle est prônée par l’administration américaine. En raison des intérêts de la France dans le monde et ses relations avec Washington, Paris n’osera pas opposer son veto à une question considérée comme secondaire, surtout s’agissant d’une question de surveillance de droits de l’homme et non pas l’imposition de l’autodétermination comme solution au conflit.
    – Le nouveau président français François Hollande n’adopte pas la position marocaine avec l’enthousiasme de ses prédécesseurs Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Dans son discours devant le Parlement marocain il a insisté sur les droits de l’homme et les résolutions de l’ONU. Il a salué la proposition d’autonomie, sans pour autant l’adopter comme solution unique. Même si la presse et les politiciens au Maroc l’ont interprêté comme un soutient de Paris, il est loin d’être comparé à celui de ses prédécesseurs Chirac et Sarkozy.
    – La France est sous pression de la part de ses partenaire de l’Union européenne sur la question des droits de l’homme au Sahara Occidental. En témoignent les dernières résolutions du Parlement Européen sur cette question.
    – La France s’est déjà privé d’utiliser le droit de veto lorsque les États-Unis ont présenté, le 31 Juillet 2003, le plan Baker.
    – Un éventuel veto français aura une répercussion très négative sur les relations de la France avec l’Algérie, considérée comme un partenaire économique stratégique en ces temps de crise.

    La Tribune du Sahara, 17 avril 2013

  • Trois questions à Ignacio Cembrero, journaliste à El Pais, spécialiste du Sahara occidental et du Maghreb

    Ignacio Cembrero est journaliste au quotidien espagnol El País. Il est spécialiste du Maghreb et du dossier du Sahara occidental. Dans cet entretien, il explique pourquoi les Etats-Unis veulent que l’ONU enquête sur les atteintes aux droits de l’Homme au Sahara occidental et les raisons de la réaction nerveuse du Maroc.
    Les États-Unis veulent que l’ONU enquête sur les atteintes aux droits de l’Homme au Sahara occidental. Comment expliquez‑vous cette demande américaine ?
    C’est une vielle idée qui resurgit à la faveur de deux événements. D’une part, la dernière tournée de Christopher Ross dans la région et ses entretiens, au Sahara occidental, avec les indépendantistes sahraouis. D’autre part, les liens entre la Fondation Robert Kennedy et John Kerry, le nouveau secrétaire d’État américain, ainsi qu’avec Susan Rice, l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU. C’est la fondation et sa présidente, Kerry Kennedy, qui ont annoncé, en premier lieu, l’initiative américaine le 12 avril sur son site et sur Twitter.
    Le Maroc a réagi avec nervosité en exprimant son opposition à l’extension du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme. Pourquoi cette panique ?
    Le bilan en matière des droits de l’Homme au Sahara s’est certes amélioré depuis l’époque du roi Hassan II, mais il n’est pas brillant. Il suffit de lire le rapport de Juan Méndez, le rapporteur de l’ONU sur la torture, après son voyage au Maroc en 2012. Accueillir au Sahara, de temps en temps, des missions de l’ONU, du Parlement européen ou d’ONG comme HRW, c’est une chose, mais avoir une surveillance permanente sur place de la Minurso, c’est différent.
    Cette présence peut inciter les indépendantistes à être plus actifs sachant que les forces de sécurité marocaines devront y réfléchir à deux fois avant de sévir contre eux, car la Minurso sera aux aguets. Je dis toujours à mes interlocuteurs marocains que leur offre d’autonomie pour cette ancienne colonie espagnole serait bien plus crédible s’ils traitaient les indépendantistes avec plus de ménagement. Rabat a toujours soutenu que les réfugiés de Tindouf étaient des « séquestrés » par le Polisario. Si surveillance il y a, c’est l’occasion ou jamais de tenter de libérer ces milliers de « séquestrés ».
    Quelles sont les conséquences d’une extension du mandat de la Minurso sur le règlement du conflit au Sahara occidental ?
    Il est encore trop tôt pour en parler. Il faut d’abord voir à quoi aboutit exactement cette initiative américaine. D’ici le 25 avril, jour du vote au Conseil de sécurité de l’ONU, les responsables marocains vont faire tout leur possible pour édulcorer ce projet de résolution. Ils ont déjà dépêché, ou ils vont le faire dans les prochains jours, des délégations dans les capitales des pays membres du Conseil de sécurité, en priorité chez les membres permanents. Ils comptent beaucoup sur Paris, mais je ne sais pas si la France socialiste de Hollande va autant les aider que l’ont fait dans le passé les présidents Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac. Le dénouement de cette initiative passe, dans une large mesure, par Paris.
    TSA 16 avril 2013
  • Wikileaks : Pour les USA, le plan d’autonomie est une "solution parmi d’autres"

    Selon un câble diplomatique envoyé de Rabat en date du 11 février, « les Etats-Unis soutiennent le plan d’autonomie marocain pour le Sahara Occidental comme une solution parmi d’autres » et « il est important pour Washington de ne pas préjuger les travaux de l’Envoyé personnel du Secrétaire Général de l’ONU ». 
    C’est ce qu’a indiqué la secrétaire adjointe pour les affaires du Proche Orient, Janet Sanderson au ministres des affaires étrangères marocain dans une rencontre à Rabat tenue le 22 janvier 2010.
    Dans cette réunion, Sanderson était accompagnée de l’ambassadeur américain au Maroc, Samuel Kaplan. Du côté de Fassi-Fahri, il y avait le chef d’état-major Nasser BOURITA, le Directeur de la Division des Amériques Yazourh Fouad et le directeur du Bureau US Abderrahmin Rahhaly.
    Le câble signale que Fassi-Fihri a « vite détourné » la conversation pour aborder le sujet du Sahara Occidental pour s’en prendre « largement » à l’Algérie.
    Il a rappelé que Ross avait un double mandat : relancer les pourparlers sur le conflit du Sahara et trouver les moyens d’améliorer les relations entre l’Algérie et le Maroc, et il a demandé que les USA fassent pression sur Ross et l’Algérie à ce sujet. Sanderson a promis d’explorer la façon dont les Etats-Unis pourraient soutenir cette partie du mandat de Ross.
    Finalement, Fihri a réïtéré le souhait profond du Maroc d’avoir un soutient plus fort au plan d’autonomie marocain. Il a reconnu qu’il y avait d’autres options pour résoudre le conflit du Sahara, mais a précisé que celle du Maroc est la seule à être »crédible et sérieuse ».
    La réponse au long exposé de Fassi Fihri a été d’affirmer que la secrétaire d’Etat Clinton a chargé le Département de focaliser davantage sur les pays du Maghreb. À cet égard, la clé du progrès dans tous les domaines est la résolution du conflit du Sahara, et les Etats-Unis sont très préoccupé par les retards pris dans le processus de l’ONU. «Nous craignons que plus le processus stagne, plus il continuera d’empoisonner les relations algéro-marocaines».
    « L’analyse pessimiste de Fassi Fihri sur le processus de l’ONU et sa diatribe de 25 minutes contre l’Algérie reflètent la profonde, mais compréhensible, frustration du gouvernement marocain face à ce qu’il perçoit comme un manque de soutien américain claire au plan d’autonomie du Maroc. Plus difficile pour nous à comprendre – et donc plus difficile d’y répondre – sont les allégations véhémentes du gouvernement marocain sur le rôle des services de renseignements algériens au Sahara occidental et son étonnement continu sur notre réaction négative à l’affaire Haidar », conclue le câble.
  • Les mensonges du bureau de l’AFP de Bamako

    Serge Daniel, le journaliste en charge du bureau de l’agence France presse (AFP) de Bamako est un fieffé menteur, qui plus est, un récidiviste, devenu spécialiste de la désinformation à l’endroit de l’Algérie. Il vient de commettre un autre mensonge, très pernicieux, qui vise clairement à nuire à notre pays.
    Le ministère des Affaires étrangères (MAE), par l’intermédiaire de son porte parole, vient justement de réagir aux fausses informations que distille ce journaliste aux ordres du Makhzen. Une réaction énergique à la hauteur des inventions de cet individu, qui “vient encore de commettre une dépêche mensongère”, a indiqué Amar Belani, une dépêche qualifiée de “grossière entreprise de désinformation”.
    Le porte-parole du MAE, répondait ainsi à un papier écrit par ce Serge Daniel sur “les jihadistes du nord du Mali” et dans lequel il prétend que “de nombreux combattants du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des trois groupes islamistes armés qui ont occupé le nord du Mali pendant plusieurs mois en 2012, sont retournés dans les camps du Polisario, à Tindouf”.
    Amar Belani a précisé que “nous sommes habitués aux errements intéressés et subjectifs de l’auteur de ce papier d’angle”. “Les développements consacrés au Polisario et au Sahara occidental sont truffés d’allégations mensongères et, bien entendu, pour la commodité de l’exercice, on les attribue à un “militaire africain” qui, fort opportunément, demande le couvert de l’anonymat”.
    “Il s’agit là d’une grossière entreprise de désinformation, puisque les relais régionaux d’instigation et de repli du Mujao sont bien connus de tous et ils ne se trouvent pas sur le territoire algérien”, a affirmé Belani.
    “Je confirme, par ailleurs, que lors de son récent passage a Alger, le ministre malien des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly, nous a indiqué que ses propos ont été totalement travestis par l’agence de presse d’un pays voisin pour en faire un montage sur une prétendue connexion entre le Polisario et le Mujao”, a encore ajouté le porte-parole du MAE.

    Par Mourad Arbani

    Algérie1, 15/04/2013 |

  • Panique au Maroc devant l’initiative américaine de proposer l’élargissement du mandat de la MINURSO

    L’iniciative américaine de proposer l’élargissement du mandat de la MINURSO à la supervision des droits de l’homme au Sahara Occidental sème la zizanie au Maroc. 
    A Fès, les conseillers du roi Mohamed VI, Omar Azziman et Taïeb Fassi-Fihri ont convoqué lundi les dirigents des partis politiques de la majorité parlementaire pour préparer une réaction au camoufflet diplomatique qui se présente à l’horizon du conflit du Sahara Occidental. 
    L’alerte rouge a déjà été donné par plusieurs journaux et sites marocains. Sous le titre de « Dangereuse escalade! », Al Massae a écrit :
    « Les Etats-Unis appellent à l’élargissement des prérogatives de la MINURSO au Sahara. Les USA comptent présenter au Conseil de sécurité de l’ONU un avant-projet de résolution contenant un paragraphe sur l’élargissement des prérogatives de la MINURSO pour englober le contrôle et l’élaboration de rapports sur la situation des droits de l’Homme au Sahara et dans les camps de Tindouf. Cette action américaine a mobilisé les services du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération et exigé la convocation d’urgence des leaders des partis politiques pour réagir à la position américaine, alors que des accusations ont été proférées contre l’ambassade américaine à Rabat pour son parti-pris en faveur de la position du polisario ».
    Pour sa part Akbar Alyaoul Almaghribia se demandait si « les Etats-Unis s’aligneraient-ils sur la position du polisario en appelant à l’élargissement des prérogatives de la MINURSO pour le contrôle du respect des droits de l’Homme au Sahara? »
    « Ce dernier développement intervient à la veille de la réunion du mois d’avril du Conseil de sécurité consacrée à l’examen du rapport du SG de l’ONU sur le Sahara et coïncide avec la publication par des sites d’information séparatistes et de l’organisation Codesa, proches du polisario, d’une information sur la présentation par Washington d’un avant projet de résolution appelant à l’élargissement de la mission de la MINURSO, une information, si elle est confirmée, constituerait un défi à relever par le Maroc », a-t-il ajouté.
  • Wikileaks : La « Marche Verte » était un leurre

    La Marche Verte a commencé le 30 octobre 1975 et non pas le 6 novembre comme indiqué dans la date des commémorations officielles, pour bloquer une éventuelle intervention militaire de l’Algérie contre l’invasion du Sahara Occidental par le Maroc. C’est ce que révèle un câble diplomatique envoyé par l’ambassade américaine à Rabat daté du 30 octobre 1975. Et de pacifique, elle n’avait rien puisqu’elle était accompagnée d’un contingent de 20.000 soldats de l’amée marocaine.
    ´En plus l’ordre de départ de la Marche n’a été donné par Hassan II qu’après avoir conclu les 3/4 de l’accord signé avec l’Espagne sur le Sahara Occidental.
    Un autre câble daté du 23 octobre dévoilait les termes du pacte conclu entre Hassan II et le envoyé espagnol José Solis, Ministre du Mouvement à l’époque.
    Le document, adressé au Département d’État de Henry Kissinger, résume une conversation de Hassan II avec les représentants américains qui fait un compte-rendu de la réunion. Le monarque s’est montré optimiste car « trois quarts du problème avaient été réglées après l’accord conclu avec Solis ». Le Pacte a établi que la Marche verte, comme grande idée du roi ouissam alaouite, devait aller en avant. « Le concept est mien. L’Organisation est mienne. Je vais donner l’ordre de franchir la frontière. Il n’y a que le peuple qui puisse l’annuler et s’il le fait, il se peut que moi aussi je dois faires mes valises et déménager dans ma démeure à Madrid « , a prévenu le monarque.
    En contrepartie, le Maroc et en Espagne ont accordé chercher au régime une sortie « élégante » du Sahara qui lui permette de « garder les apparences ». L’idée était d’utiliser les Nations Unies pour légitimer l’occupation marocaine à travers un référendum « contrôlé ». Pour cela, ils compterait avec l’aide de la Mauritanie et des USA. Les négociations ultérieures serviraient, selon le câble, à travailler et définir cette formule. En outre, Solis a profité de cette rencontre pour annoncer que l’Espagne renonçait à un Sahara indépendant et, en plus, et pour rassurer Washington, cesserait de considérer l’Algérie, alliée de l’Union soviétique, comme « partie intéressée ».
    La Tribune du Sahara, 15 avril 2013
  • Wikileaks : Le Maroc embarrasse ses amis dans la question du Sahara Occidental

    La politique de répression suivie par les autorités du Maroc au Sahara Occidental embarrasse ses amis de l’Elysée. 
    La révélation a été faite par un câble diplomatique classé confidentiel rédigé par Charles Rivkin, l’ambassadeur des Etats-Unis à Paris suite à une rencontre entre Kathleen H. Allegrone, ministre-conseillère pour les Affaires économiques à l’ambassade, et deux hauts responsables du ministère français des Affaires étrangères, Cyrille Rogeau et Marie Buscail. 
    Selon ce câble daté du 8 février 2010, « les officiels français ont expliqué à leurs homologues marocains l’importance de mener des réformes en interne afin de permettre à la France et aux amis du Maroc de s’opposer à toute extension du mandat de la Minurso ».
    L’expulsion par le Maroc de la militante Aminatou se trouve derrière le sentiment des français qui doivent à chaque fois répondre aux demandes du Maroc d’empêcher que la MINURSO supervise les droits de l’homme au Sahara Occidental.
    Rogeau révèle que le Maroc profite du statu quo et des tensions entre la France et l’Algérie pour tirer des avantages. Non obstant, le gouvernement français a encouragé le Maroc à adopter une approche positive par rapport au processus de paix onusien, ajoute le cable.
    Aujourd’hui, les violations par le Maroc des droits de l’homme au Sahara Occidental mettent le président François Hollande dans la même situation. Osera-t-il prendre une décision historique pour mettre fin à l’impasse du plus vieux conflit du continent africain?
  • Sahara/droits de l’homme : les USA lâchent le Maroc

    Les Etats-Unis vont demander l’extension du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme au Sahara et à Tindouf. Un cinglant désaveu du « processus de réformes » marketé par Rabat depuis le déclenchement du printemps arabe. Même si la France va probablement opposer son véto, cette décision constitue un tournant majeur sur la question du Sahara.
    L’information a été confirmée à Lakome par plusieurs sources proches du dossier : les Etats-Unis vont présenter un projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU pour demander l’extension du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme au Sahara et à Tindouf.
    Le texte est actuellement en préparation au sein du « Groupe des Amis du Sahara Occidental » (Etats-Unis, Royaume Uni, France, Russie et Espagne), en vue de la réunion du Conseil de Sécurité prévue à la fin du mois pour examiner le renouvellement du mandat de la Minurso.
    « Cette proposition innovatrice faite par les Etats-Unis intervient après des décennies de silence de la part de la communauté internationale sur cette crise persistante des droits de l’homme », commente le RFK Center, ONG proche des démocrates américains et des activistes indépendantistes.
    L’Etat marocain y échappe depuis plusieurs années
    La question de l’extension du mandat de la Minurso fait pourtant l’objet de débats depuis plusieurs années au sein du Conseil de sécurité mais les autorités marocaines – grâce notamment à la France et son droit de véto – ont toujours réussi jusqu’à présent à faire reporter la décision.
    En avril 2010, c’est justement le véto français qui avait permis « d’éliminer » toute référence à la question des droits de l’homme dans la résolution du Conseil de Sécurité. L’année suivante, en avril 2011, Rabat y avait une nouvelle fois échappé de peu malgré l’épisode Gdim Izik fin 2010, durant lequel la Minurso avait été interdite d’accès au camp par Rabat.
    Une première version du rapport annuel 2011 de Ban Ki Moon demandait en effet cette extension du mandat de la Minurso mais le rapport final avait été modifié au dernier moment sous la pression du Maroc, qui s’engageait en échange à accueillir au Sahara les Représentants spéciaux de l’ONU.
    Cette année, le rapport annuel de Ban Ki Moon est clair : le Secrétaire Général de l’ONU demande à ce que la Minurso soit dotée d’un mécanisme indépendant pour surveiller le respect des droits de l’homme au Sahara, reprenant ainsi les recommandations du Rapporteur spécial sur la torture, Juan Mendez, et celles du Conseil des Droits de l’homme de l’ONU.
    Seule la France pourra s’y opposer en y mettant son véto ou en minimisant la portée de l’extension, Paris contrôlant à New York la Direction des opérations de maintien de la paix de l’ONU (DPKO) depuis quatre mandats successifs.
    En quoi consisterait le nouveau rôle de la Minurso ?
    Une extension du mandat de la Minurso signifierait la présence au Sahara d’une équipe d’agents onusiens chargés de promouvoir et de surveiller les droits de l’homme dans le territoire, à travers des actions de sensibilisation et de formation auprès de la population et des autorités locales, mais aussi des rapports réguliers transmis au siège de l’ONU.
    Les militants indépendantistes, souvent harcelés et passés à tabac par les forces de l’ordre marocaines, seraient donc « protégés » dans leurs actions militantes pour l’indépendance du territoire et bénéficieraient d’un espace politique sans précédent : meetings, discours publics, création d’associations et de médias pro-indépendance, etc.
    Un tournant de la diplomatie US
    Cette proposition américaine constitue ainsi un tournant majeur de l’attitude de Washington concernant le Sahara. Alors que jusqu’en 2008, la diplomatie US soutenait fermement Rabat, allant jusqu’à proposer de qualifier l’option d’indépendance « d’irréaliste », le vent a tourné depuis. En cause : l’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche mais surtout les nombreuses promesses non-tenues de Rabat concernant l’amélioration des droits de l’homme dans le territoire.
    Certains câbles diplomatiques rédigés par l’ambassade US à Rabat (et révélés par Wikileaks), comme les rapports annuels du département d’Etat, notaient la nette amélioration des droits de l’homme au Sahara jusqu’en 2008 mais un inversement de tendance à partir de 2009. La déconvenue du palais, à travers le PAM, aux élections municipales à Laâyoune en juin 2009, l’arrestation des 7 militants indépendantistes à leur retour d’Alger en septembre puis l’affaire Aminatou Haidar dénotaient une crispation du Palais, reflétée dans le discours agressif du roi Mohammed VI de novembre 2009, qualifié de «populiste » par la diplomatie américaine.
    Paris prévient Rabat dès 2010
    En 2010, alors que l’Etat marocain s’inquiétait de la possible extension du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme, Paris avait pourtant prévenu Rabat, selon un câble diplomatique daté de février 2010 : « les officiels français ont expliqué à leurs homologues marocains l’importance de mener des réformes en interne afin de permettre à la France et aux amis du Maroc de s’opposer à toute extension du mandat de la Minurso ».