L’augmentation du nombre d’agressions sexuelles sur les enfants au Maroc est «effarante», selon l’ONG marocaine «Touche pas à mon enfant», qui cite un taux de progression «choquant et dangereux» par rapport à 2007. L’association affirme avoir recensé 306 cas d’agressions sexuelles sur des enfants en 2008, un chiffre six fois supérieur à celui contenu dans un document de la «Coalition contre les abus sexuels sur les enfants» (collectif d’ONG des Droits de l’Homme) pour le premier semestre 2007.
Dans un rapport rendu public le 19/05/2008, «Touche pas à mon enfant» souligne que «les cas déclarés par les familles des victimes (…) ne constituent qu’un infime pourcentage des abus commis». Cela s’explique, ajoute l’ONG, par «la sensibilité de cette question au sein d’une société conservatrice comme la nôtre».
«Les agressions sexuelles sont, au Maroc, comme dans beaucoup d’autres sociétés, entourées d’une chape de silence quasi total» car elles sont considérées comme «un sujet tabou», note le rapport, et «même les victimes des sévices sexuels et leurs proches n’osent pas en parler».
L’augmentation des chiffres déclarés de la pédophilie au Maroc ne signifie pas une augmentation des victimes mais (le fait) qu’on est en train de casser des tabous», a pour sa part relativisé la ministre du Développement social, de la famille et de la solidarité Nouzha Skalli.
«La pédophilie a toujours existé au Maroc, a-t-elle déclaré à l’AFP. Le fait qu’elle soit révélée au grand jour par les medias et les ONG (…) ne signifie nullement une augmentation directe du nombre des victimes de la pédophilie».
Selon Najat Anwar, présidente fondatrice de l’ONG, «l’augmentation des chiffres de la pédophilie en 2008 est due au développement d’Internet, de la persistance du phénomène des ‘petites bonnes’ et au tourisme sexuel». «Les données du rapport ont été recueillies par l’Association, a-t-elle insisté dans un entretien à l’AFP, et ne reflètent en aucun cas la réalité au Maroc. Ce ne sont que les cas que l’association a rencontrés».
«Les enfants issus de familles marocaines pauvres sont la cible la plus exposée et convoitée des agressions», ajoute ce rapport, le premier du genre depuis la création de «Touche pas à mon enfant» en 2004.
Il apparaît également que les filles «sont plus exposées aux agressions sexuelles que les garçons» et que la tranche d’âge la plus vulnérable est celle des 0 à 8 ans, selon l’étude. Les agressions «ont souvent lieu dans le milieu familial» et en des endroits réputés sûrs comme la maison, l’école ou un club sportif. «Les grandes villes sont les foyers des agressions et exploitation sexuelles sous toutes leurs formes en raison du tourisme sexuel, du travail des enfants, de la croissance du nombre d’enfants abandonnés», indique encore le rapport. «Touche pas à mon enfant» estime que «les faibles sanctions» prises par la justice à l’encontre des agresseurs d’enfants «encouragent la pérennité des agressions». L’ONG recommande «une implication des autorités compétentes, telles que la police et autres organismes» ainsi que «l’adoption de lois adaptées pour éradiquer ce phénomène».
«Touche pas à mon enfant» appelle aussi au «renforcement des sanctions» dans la législation pénale marocaine. Ce genre de comportement est monnaie courante, explique Najat Anouar, présidente de l’association « Touche pas à mon enfant » aux journalistes français. Et d’ajouter : « Pour l’heure, la police marocaine procède à des arrestations efficaces mais ce n’est pas assez. Pis encore, les procédures contre les étrangers restent très rares, du fait que les autorités craignent de porter préjudice au tourisme en ternissant la réputation du pays. » Là où le bât blesse, c’est que des associations qui oeuvrent pour sauver les enfants marocains de la dépravation existent, mais elles restent impuissantes toutes seules face à cette situation alarmante. Il est grand temps de sortir la ville ocre et Agadir de la débauche patente qui y sévit en se prémunissant d’outils juridiques à même de combattre ces abus et vices.
La réalité vécue par les enfants marocains issus de familles citadines ou rurales défavorisées est donc bien éloignée de l’idéal énoncé par l’ONU. La violence, les enfants la subissent sous plusieurs formes : selon l’Organisation Internationale du Travail, le Maroc reste aux côtés de la Chine et de l’Inde « l’un des pays présentant les pires formes de travail des enfants ». Leur nombre est évalué à 600.000, dont l’âge s’échelonne entre 6 et 15 ans. les salaires se situent en dessous de toutes les normes, les heures ne sont aucunement réglementées. Les garçons occupent des emplois dans les commerces ou des entreprises.Les filles sont employées dans le textile et de nombreuses autres, entre 7 et 10 ans, recrutées dans les campagnes et littéralement achetées à des parents très pauvres, deviennent les « petites bonnes » taillables et corvéables à merci dans les familles citadines. Des tentatives pour scolariser quelques heures par semaines ces enfants travailleurs restent des exceptions.Ceux qui ne peuvent plus supporter les conditions de travail accompagnées assez souvent de brutalités commises par l’employeur, s’enfuient et vont grossir le flot des « enfants des rues » issus de familles pauvres déstructurées, enfants de mères célibataires, enfants abandonnés.Ces enfants, certains très jeunes, vivent dans l’insécurité totale de la rue, sans aucune hygiène, mal nourris, exposés à l’exploitation sexuelle dès dix ans, aux rafles de la police, emprisonnés souvent puisque le vagabondage est un délit…
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Une dynamique onusienne prometteuse
Une certaine dynamique entreprise par les Nations Unies depuis le retrait du diplomate hollandais Van Walsum porte beaucoup de notes qui indiquent que le compte à rebours a commencé pour clôre le dossier du Sahara Occidental. En tout cas, c’est l’espoir de la planète entière qui voit dans ce conflit le reflet des plus grandes faiblesses de l’organisation mondiale. Même le Maroc est disposé à contribuer, à sa manière bien sûr, pour trouver une solution qui lui arrange. Ce n’est pas par bonne volonté des responsables marocains, mais, 34 ans après, le marocain n’a rien gagné si ce n’est 16 ans de sanglante guerre entre deux peuples frères, d’incalculables dépenses pour maintenir une armée de 200.000 soldats, une situation sociale explosive et un peuple de plus en plus conscient de l’absurdité des revendications territoriales marocaines, même si le régime a tout fait pour sauvegarder « l’uninimité » autour du palais pour continuer à vouloir imposer le fait accompli de l’invasion et l’occupation illégale.Le scénario imaginé par Hassan II pour sortir de la crise politique n’est plus valable aujourd’hui que le peuple sahraoui a affirmé son désir d’imposer la légalité internationale face aux manœuvres marocaines qui visent à dévier le principe d ‘autodétermination de son sens unique : le vote. Le libre choix à travers les urnes ou à travers les bruits des armes. D’ailleurs, la dernière voie est la seule que les responsables marocains connaissent le plus. Durant plus de deux décennies, le palais et les gouvernements successifs de Hassan II n’ont pas connu le sommeil à cause des bilans journaliers qui arrivaient du champ de bataille. Encore une autre défaire militaire avec autant de morts, de blessés et d’armement capturé par les combattants du Front Polisario. Mais tout cela est resté loin derrière.
Le roi a fait du Sahara un thème de la politique intérieure marocaine. Les revendications des partis politiques, les réformes sociales, la démocratie, resteront encore au coin au nom de la « l’intégrité terrotoriale » du royaume.
Le sacrifice et la persévérité du peuple sahraoui ont permis de mettre à nu toutes les manœuvres dilatoires du gouvernement marocain. La proposition d’autonomie a été rejetée par l’ONU. La solution recherchée doit être basée sur le respect de la volonté de la population sahraouie, seule maître de son destin. Toute solution basée sur le principe d’autodétermination sera la bienvenue et le Conseil de Sécurité n’est pas prêt de se prononcer pour une solution unilatérale, comme la proposition marocaine. Cela par respect à la volonté de ce peuple qui a su surmonter tous les obstacles pour empêcher que sa terre soit engloutie par un Etat voyou. Un Etat édifié sur le sang des démocrates marocains, sur les cadavres de Tazmamart, sur des divinités mensongères, la misère de la société marocaine, l’argent sale du tourisme sexuel, le clientélisme, la corruption… La liste est longue.
Depuis que cette affaire du Sahara est prise en charge par le Conseil de Sécurité, les surprises, les contradictions, les fuites en avant et le chantage sont devenues monnaie courante du palais. Mais les sahraouis étaient là pour mettre le pendule à l’heure. Malgré le refus français, dans la dernière résolution on a parlé aussi des droits de l’homme. La mention « dimension humaine du conflit » est claire et Ban ki-moon a le droit et le devoir de veiller à ce que le côté humain soit pris en compte. En d’autres termes, le Maroc sera à l’œil pour toute nouvelle violation des droits de l’homme. Le masque porté par le palais va bientôt tomber et alors le monde verra que la réalité est tout à fait différente de ce qu’il croit. Les pays occidentaux ensorcelés par la propagande expédiée par les lobbys promarocains sur les prétendus progrès réalisées par le Maroc en matière de démocratie, droits humains, verront le véritable visage de la monarchie alaouite. Un visage cruel, inhumain, criminel.
Le roi Mohamed VI au lieu de se retirer de la politique et de laisser s’installer une culture démocratique et un véritable Parlement, elle a monopolisé tous les leviers du pouvoir de décisions et elle a infantilisé les partis politiques, les béni-oui-oui. Elle a même cru bien faire en pactisant avec quelques anciens opposants, comme Ben Zekri et Herzenni, et d’autres qui ont changé leurs idéaux par quelques plaisirs de la vie. Pourtant, une nouvelle Constitution et un Etat de Droit seraient salutaires et incontournables pour le pays. Il s’agit de faire de la politique autrement. A ce moment-là, toute initiative, y compris l’autonomie , serait plus crédible aux yeux de tous.
Et puisque ce n’est pas ainsi, nous sommes condamnés à défendre nos droits toujours écrasés et violés, nous parant des cuirasses solides pour freiner les prétensions expansionistes marocaines. Des prétensions, on le sait, encouragées par la France, berceau des droits de l’homme et de la révolution sociale.
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Une dynamique onusienne prometteuse
Une certaine dynamique entreprise par les Nations Unies depuis le retrait du diplomate hollandais Van Walsum porte beaucoup de notes qui indiquent que le compte à rebours a commencé pour clôre le dossier du Sahara Occidental. En tout cas, c’est l’espoir de la planète entière qui voit dans ce conflit le reflet des plus grandes faiblesses de l’organisation mondiale. Même le Maroc est disposé à contribuer, à sa manière bien sûr, pour trouver une solution qui lui arrange. Ce n’est pas par bonne volonté des responsables marocains, mais, 34 ans après, le marocain n’a rien gagné si ce n’est 16 ans de sanglante guerre entre deux peuples frères, d’incalculables dépenses pour maintenir une armée de 200.000 soldats, une situation sociale explosive et un peuple de plus en plus conscient de l’absurdité des revendications territoriales marocaines, même si le régime a tout fait pour sauvegarder « l’uninimité » autour du palais pour continuer à vouloir imposer le fait accompli de l’invasion et l’occupation illégale.Le scénario imaginé par Hassan II pour sortir de la crise politique n’est plus valable aujourd’hui que le peuple sahraoui a affirmé son désir d’imposer la légalité internationale face aux manœuvres marocaines qui visent à dévier le principe d ‘autodétermination de son sens unique : le vote. Le libre choix à travers les urnes ou à travers les bruits des armes. D’ailleurs, la dernière voie est la seule que les responsables marocains connaissent le plus. Durant plus de deux décennies, le palais et les gouvernements successifs de Hassan II n’ont pas connu le sommeil à cause des bilans journaliers qui arrivaient du champ de bataille. Encore une autre défaire militaire avec autant de morts, de blessés et d’armement capturé par les combattants du Front Polisario. Mais tout cela est resté loin derrière.
Le roi a fait du Sahara un thème de la politique intérieure marocaine. Les revendications des partis politiques, les réformes sociales, la démocratie, resteront encore au coin au nom de la « l’intégrité terrotoriale » du royaume.
Le sacrifice et la persévérité du peuple sahraoui ont permis de mettre à nu toutes les manœuvres dilatoires du gouvernement marocain. La proposition d’autonomie a été rejetée par l’ONU. La solution recherchée doit être basée sur le respect de la volonté de la population sahraouie, seule maître de son destin. Toute solution basée sur le principe d’autodétermination sera la bienvenue et le Conseil de Sécurité n’est pas prêt de se prononcer pour une solution unilatérale, comme la proposition marocaine. Cela par respect à la volonté de ce peuple qui a su surmonter tous les obstacles pour empêcher que sa terre soit engloutie par un Etat voyou. Un Etat édifié sur le sang des démocrates marocains, sur les cadavres de Tazmamart, sur des divinités mensongères, la misère de la société marocaine, l’argent sale du tourisme sexuel, le clientélisme, la corruption… La liste est longue.
Depuis que cette affaire du Sahara est prise en charge par le Conseil de Sécurité, les surprises, les contradictions, les fuites en avant et le chantage sont devenues monnaie courante du palais. Mais les sahraouis étaient là pour mettre le pendule à l’heure. Malgré le refus français, dans la dernière résolution on a parlé aussi des droits de l’homme. La mention « dimension humaine du conflit » est claire et Ban ki-moon a le droit et le devoir de veiller à ce que le côté humain soit pris en compte. En d’autres termes, le Maroc sera à l’œil pour toute nouvelle violation des droits de l’homme. Le masque porté par le palais va bientôt tomber et alors le monde verra que la réalité est tout à fait différente de ce qu’il croit. Les pays occidentaux ensorcelés par la propagande expédiée par les lobbys promarocains sur les prétendus progrès réalisées par le Maroc en matière de démocratie, droits humains, verront le véritable visage de la monarchie alaouite. Un visage cruel, inhumain, criminel.
Le roi Mohamed VI au lieu de se retirer de la politique et de laisser s’installer une culture démocratique et un véritable Parlement, elle a monopolisé tous les leviers du pouvoir de décisions et elle a infantilisé les partis politiques, les béni-oui-oui. Elle a même cru bien faire en pactisant avec quelques anciens opposants, comme Ben Zekri et Herzenni, et d’autres qui ont changé leurs idéaux par quelques plaisirs de la vie. Pourtant, une nouvelle Constitution et un Etat de Droit seraient salutaires et incontournables pour le pays. Il s’agit de faire de la politique autrement. A ce moment-là, toute initiative, y compris l’autonomie , serait plus crédible aux yeux de tous.
Et puisque ce n’est pas ainsi, nous sommes condamnés à défendre nos droits toujours écrasés et violés, nous parant des cuirasses solides pour freiner les prétensions expansionistes marocaines. Des prétensions, on le sait, encouragées par la France, berceau des droits de l’homme et de la révolution sociale.
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Prostitution, l’autre industrie au Maroc
La prostitution gagngrène la société marocaine. Et cette gangrène se projette à l’extérieur des frotnières du royaume au point de devenir un trait caractéristique de la femme marocaine vivant en terre d’exil.
Les prostituées ne se cachent pas au Maroc. On en trouve partout, des rabatteurs, des clients, des hotels propose leurs chambres, les macros encaissent, c’est une veritable industrie qui fait le succès du tourisme au Maroc.
La banalisation de la prostitution au Maroc ne permet plus de distinguer ce fléau comme une déviance nocive du corps social. Marrakech est une des plus grandes villes du pays. Que son économie soit exclusivement fondée sur le proxénétisme ne semble plus déranger personne.
A Rabat , la fille d’un ex-conseiller et ancien ministre du roi Hassan II, accusée de diriger un réseau de prostitution de luxe, d’écouler de la cocaïne au profit de ses clients, des dignitaires du Makhzen et étrangers, dont de grandes personnalités de la politique et du milieu des affaires, aurait bénéficié de la « protection » des cadres des services de la police, dont le Préfet de Police, ainsi qu’un responsable à la Direction générale de sûreté Nationale (DGSN). Elle en est sortie indemne.
A Casablanca, Rabat, Marrakech, Fès, Tanger, Agadir, le commerce de la chair fait florès. C’est une activité comme une autre. Une donnée, encore une fois. Un attribut de l’espace urbain marocain. Des villes de tolérance, avec des réseaux, des filières, des clients, des fournisseurs, des circuits institutionnalisés, des appels d’offres et des cahiers de charges.
Une enquête de l’Organisation Panafricaine de Lutte contre le Sida au Maroc (OPALS–Maroc) auprès de 500 prostituées marocaines, dans sept villes du pays, Azrou, Khénifra, Béni Mellal, Meknès, Fès, Agadir et Rabat, dévoilée en janvier 2008, met en lumière un phénomène peu évoqué au Maroc. Une partie des résultats est tristement prévisible mais beaucoup sont très surprenants. 13% des prostituées interrogées sont des « célibataires vierges » qui ont toujours leur hymen. Ce chiffre met en lumière le problème de la sacro–sainte virginité demandée avant le mariage et les pratiques exercées par certaines femmes pour avoir malgré tout une activité sexuelle.
Les fondements de la société marocaine sont à nouveau ébranlés dans cette étude lorsqu’on apprend que 59,4% de ces femmes ont eu leur premier rapport sexuel rémunéré entre 9 et 15 ans. Une femme interrogée avoue même avoir eu son premier rapport à 9 ans. Par ailleurs 32,6% des femmes ont pratiqué ou subi un acte sexuel entre 6 et 15 ans. La faible probabilité que l’enfant de 6 ans soit consentant renvoie encore une fois aux problèmes de la pédophilie et aux violences sexuelles infligées aux jeunes filles, dans un pays où la sexualité est taboue. Tout comme le cas des mineurs qui errent à longueur de journée pour vendre leurs corps sans aucune protection contre les maladies. Ainsi se dessine la cruauté d’un destin pitoyable pour beaucoup d’adolescents marocains.
Un autre phénomène alarmant qui sévit depuis longtemps : La prostitution en milieu estudiantin. Lycéennes ou étudiantes, de jeunes Marocaines se livrent, contre des cadeaux ou de l’argent, à un commerce du sexe qu’elles refusent toutefois d’appeler prostitution. En Europe, les témoignages et alertes se multiplient face au phénomène des jeunes filles marocaines qui se prostituent et dont la principale cause est la pauvreté.
Pourquoi le ministre de l’intérieur a refusé l’installation d’un bureau local de l’association française « Ni Putes Ni Soumises »? Pour la seule raison que cela risque de déranger l’institution de la prostitution au Maroc, que cette association fasse l’état des lieux de la prostitution et le tourisme sexuel extrêmement grave au royaume alaouite.
Quand on additionne à ce fleau évolutif qu’est la prostitution des temps modernes (complicité de la famille, tourisme sexuel, pédophilie…..) à l’industrie des stupefiants bien encadree par les decideurs et les barons de la cours royale (le Maroc est le premier producteur mondial de cannabis et premier fournisseur de l’Europe) non obstant des autres fléaux socio-economiques endémiques, on est en droit de se poser la question suivante : Où va le Maroc de Sa Majesté le roi Mohamed VI?
Malheureusement pour la population sahraouie, ce fléau n’a pas épargné les territoires occupés du Sahara Occidental, où la présence de plus de 160.000 soldats, le long du mur de défense, fait de ce métier l’un des plus lucratifs après le trafic de drogue dirigé par les généraux de l’armée marocaine.
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Prostitution, l’autre industrie au Maroc
La prostitution gagngrène la société marocaine. Et cette gangrène se projette à l’extérieur des frotnières du royaume au point de devenir un trait caractéristique de la femme marocaine vivant en terre d’exil.
Les prostituées ne se cachent pas au Maroc. On en trouve partout, des rabatteurs, des clients, des hotels propose leurs chambres, les macros encaissent, c’est une veritable industrie qui fait le succès du tourisme au Maroc.
La banalisation de la prostitution au Maroc ne permet plus de distinguer ce fléau comme une déviance nocive du corps social. Marrakech est une des plus grandes villes du pays. Que son économie soit exclusivement fondée sur le proxénétisme ne semble plus déranger personne.
A Rabat , la fille d’un ex-conseiller et ancien ministre du roi Hassan II, accusée de diriger un réseau de prostitution de luxe, d’écouler de la cocaïne au profit de ses clients, des dignitaires du Makhzen et étrangers, dont de grandes personnalités de la politique et du milieu des affaires, aurait bénéficié de la « protection » des cadres des services de la police, dont le Préfet de Police, ainsi qu’un responsable à la Direction générale de sûreté Nationale (DGSN). Elle en est sortie indemne.
A Casablanca, Rabat, Marrakech, Fès, Tanger, Agadir, le commerce de la chair fait florès. C’est une activité comme une autre. Une donnée, encore une fois. Un attribut de l’espace urbain marocain. Des villes de tolérance, avec des réseaux, des filières, des clients, des fournisseurs, des circuits institutionnalisés, des appels d’offres et des cahiers de charges.
Une enquête de l’Organisation Panafricaine de Lutte contre le Sida au Maroc (OPALS–Maroc) auprès de 500 prostituées marocaines, dans sept villes du pays, Azrou, Khénifra, Béni Mellal, Meknès, Fès, Agadir et Rabat, dévoilée en janvier 2008, met en lumière un phénomène peu évoqué au Maroc. Une partie des résultats est tristement prévisible mais beaucoup sont très surprenants. 13% des prostituées interrogées sont des « célibataires vierges » qui ont toujours leur hymen. Ce chiffre met en lumière le problème de la sacro–sainte virginité demandée avant le mariage et les pratiques exercées par certaines femmes pour avoir malgré tout une activité sexuelle.
Les fondements de la société marocaine sont à nouveau ébranlés dans cette étude lorsqu’on apprend que 59,4% de ces femmes ont eu leur premier rapport sexuel rémunéré entre 9 et 15 ans. Une femme interrogée avoue même avoir eu son premier rapport à 9 ans. Par ailleurs 32,6% des femmes ont pratiqué ou subi un acte sexuel entre 6 et 15 ans. La faible probabilité que l’enfant de 6 ans soit consentant renvoie encore une fois aux problèmes de la pédophilie et aux violences sexuelles infligées aux jeunes filles, dans un pays où la sexualité est taboue. Tout comme le cas des mineurs qui errent à longueur de journée pour vendre leurs corps sans aucune protection contre les maladies. Ainsi se dessine la cruauté d’un destin pitoyable pour beaucoup d’adolescents marocains.
Un autre phénomène alarmant qui sévit depuis longtemps : La prostitution en milieu estudiantin. Lycéennes ou étudiantes, de jeunes Marocaines se livrent, contre des cadeaux ou de l’argent, à un commerce du sexe qu’elles refusent toutefois d’appeler prostitution. En Europe, les témoignages et alertes se multiplient face au phénomène des jeunes filles marocaines qui se prostituent et dont la principale cause est la pauvreté.
Pourquoi le ministre de l’intérieur a refusé l’installation d’un bureau local de l’association française « Ni Putes Ni Soumises »? Pour la seule raison que cela risque de déranger l’institution de la prostitution au Maroc, que cette association fasse l’état des lieux de la prostitution et le tourisme sexuel extrêmement grave au royaume alaouite.
Quand on additionne à ce fleau évolutif qu’est la prostitution des temps modernes (complicité de la famille, tourisme sexuel, pédophilie…..) à l’industrie des stupefiants bien encadree par les decideurs et les barons de la cours royale (le Maroc est le premier producteur mondial de cannabis et premier fournisseur de l’Europe) non obstant des autres fléaux socio-economiques endémiques, on est en droit de se poser la question suivante : Où va le Maroc de Sa Majesté le roi Mohamed VI?
Malheureusement pour la population sahraouie, ce fléau n’a pas épargné les territoires occupés du Sahara Occidental, où la présence de plus de 160.000 soldats, le long du mur de défense, fait de ce métier l’un des plus lucratifs après le trafic de drogue dirigé par les généraux de l’armée marocaine.
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Le 20 mai, une date historique pour le peuple sahraoui
« La révolution à Saguia El Hamra et Rio de Oro s’est déclenchée parce qu’il existe un peuple. Ce peuple possède son identité nationale, sa propre civilisation, ses propres principe, ses propres valeurs, sa propre organisation. Ce peuple existe et survivra à la trahison du colonialisme, à l’agression des régimes réactionnaires et à leurs manœuvres »
El Ouali Mustafa Sayed, secrétaire Général du Front Polisario
Le 20 mai 1973, un groupe de maquisards sahraouis attaqua le poste espagnol d’El Khanga, à l’est de la ville de Smara. Le poste a été mis sous contrôle sans qu’un coup de feu ne soit tiré. Cette opération annonçait le déclenchement de la lutte armée dans le Sahara Espagnol, connue aujourd’hui sous le nom du Sahara Occidental. Dix jours avant, le 10 mai précisément, le congrès constitutif du Front Polisario s’est déroula sous le slogan « C’est par le fusil que nous arracherons la liberté ».
De 1973 à 1975, le bras armé du Front Polisario – qui deviendra à partir du deuxième Congrès, en août 1974, l’Armée de Libération Populaire Sahraouie, ALPS, – est mal équipé, sans grande formation ou instruction militaire, et de ce fait réduit à une guerre de guerrillas à petite échelle. Il faudra attendre 1974 pour que le Polisario reçoive le soutien extérieur de la Lybie et, fin 1975, de l’Algérie.
En fait, l’aide algérienne coïncide avec l’invasion militaire maroco-mauritanienne qui commence dans les derniers jours d’octobre 1975, avant même la Marche verte (6 novembre) et les accords de Madrid (14 novembre).
L’objectif du Front à cette époque est de protéger la population civile qui fuit les villes dans le dénuement total pour échapper aux exactions des troupes d’occupation vers des camps de réfugiés installés à l’Est du territoire.
Les colonnes de réfugiés (femmes, enfants et vieillards) se dirigeant sur Oum Dreiga, Tifariti, Mahbès, Guelta Zemmour, Amgala, Tifariti, Mheiriz, sont soumis aux bombardements au napalm et au phosphore de l’aviation marocaine, le 18 février 1976. Le 20 et le 23 ce sont les camps eux-mêmes qui subissent le même sort. Les réfugiés qui en échappent parviennent, épuisés, mutilés, brûlés, dans la région de Tindouf où le Polisario installe des campements.
Le 26 février 1976, l’Espagne annonçait officiellement son retrait de son ex-colonie. Le lendemain, le 27 février, le Front Polisario proclamait la naissance d’une nouvelle république : La République Arabe Sahraouie Démocratique. Après la bataille d’Amgala, le Polisario décrète l’offensive généralisée contre les forces d’occupation.
A la fin de l’année 1977 et au cours de l’année 1978, la France et le Maroc agirent de concert avec la Mauritanie pour stopper les attaques répétées du Front Polisario contre le bassin minier de Zouérate, véritable poumon de l’économie mauritanienne. Six avions Jaguar, basés à Dakar, appuyèrent dès novembre 1977 les unités mauritaniennes. Oui, deux pays africains et une puissance occidentale contre un peuple constitué, au début, de nomades mal armés.
Début 1979, l’ALPS lance l’offensive Houari Boumédienne, ainsi en hommage au président algérien qui vient de s’éteindre. Les attaques arriveront jusqu’aux bases de logistique du sud marocain (Tan-Tan, Zak, Tata, etc…) Les sahraouis mettent en déroute plusieurs unités marocaines, capturent des centaines de prisonniers, récupèrent véhicules, chars, armement, carburant…
Le 5 août 1979, est signé à Alger un accord de paix entre le Front Polisario et la Mauritanie. Par cet accord, notamment, « la République Islamique de Mauritanie déclare solennellement qu’elle n’a et n’aura pas de revendications territoriales ou autres sur le Sahara Occidental ». Elle
Décide de sortir définitivement de la guerre injuste du Sahara Occidental suivant les modalités arrêtés en commun accord avec le représentant du peuple sahraoui, le Front Polisario. Neuf jours plus tard, le 14 août, le Maroc envahit la zonne du Sahara Occidental qui était occupée par la Mauritanie.
Désormais, toutes les forces sahraouies sont dirigées contre les troupes marocaines. Le théâtre des opérations dépasse largement le territoire sahraoui. Le Polisario pousse ses attaques jusdu’au Oued Drâa (plusieurs centaines de kilomètres à l’intérieur du Maroc), coupant ainsi la route au renfort des troupes marocaines.
A partir de 1980, le Maroc entreprend la construction en plusieurs étapes du mur de défense, une très longue muraille de 2.500 kilomètres, d’une hauteur moyenne de 3 mètres et d’une largeur de 2 mètres. Sous terre, il abrite un système sophistiqué avec des batteries d’artillerie et un épais réseau d’écrans-radars. Par ce système, on détecte tout ce qui approche à 60 km de distance.
S’adaptant à la situation nouvelle issue de l’édification des » murs « , l’ALPS au lieu de s’engager dans une guerre de positions, impose une guerre d’usure aux forces marocaines. Elle choisit le lieu, le moment de ses attaques qui provoquent des pertes importantes dans les rangs adverses.
Les victoires militaires et diplomatiques se sont multimpliées forçant le roi Hassan II à accepter le plan de paix sous les auspices des Nations Unies, entamé par un cessez-le-feu en 1991 et qui devait se clôturer par un référendum. Et 34 ans après, le peuple sahraoui attend toujours le jour où il pourra se prononcer librement sur son avenir. Pire encore, la communauté internationale se tait devant les violations des droits humains à l’encontre des sahraouis qui affrontent quotidiennement les affres de la colonisation marocaine.
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Les manipulations marocaines
Depuis que le Front Polisario a forcé le colonialisme espagnol à plier bagage, le roi Hassan II s’est dit : « Ca y est, avec le Sahara, j’aurai assez d’argent pour faire taire toutes les bouches et édifier un Maroc qui sera la première puissance au Maghreb ».
Mais subitement, tout le palais s’écroule sur sa tête lorsque l’armée marocaine avance devant la foule de la Marche Verte et arrive à Hausa et Mahbes. Pour les soldats des premières unités rapides qui voyaient dans la conquête du Sahara le « miracle du siècle » après l’apparition du roi Mohamed V sur la lune, la réalité tourne au cauchemar. Les premières balles des combattants du Front Polisario, encore armés avec de vieux fusils semi-automatiques, sèment la débandade dans les files des unités royalistes. Les batailles de Hausa, Mahbes, Farsia, Ejdeiria, Amgala resteront à jamais des témoignages incrustés dans la mémoire des sahraouis.
Les défaites militaires sur le terrain vont obliger Hassan II à se déplacer personnellement à Nairobi pour annoncer son acceptation du principe du référendum d’autodétermination. Il faut noter que la présence physique du roi était en soi un événement rarissime, mais la situation était devenue trop grave pour le Maroc. Il fallait chercher le moyen d’apaiser la situation sur-le-champ de bataille en explorant d’autres voix. Ce déplacement inaugura alors une période de tergiversation et de fausses engagements avec l’OUA dans le but d’empêcher l’admission de la RASD au sein de l’organisation panafricaine. Le déplacement du roi aura été en vain. La RASD devient, en 1984, membre à part entière de l’OUA. Vingt-cinq ans après, le siège marocain auprès de l’organisation panafricaine est toujours vacant. Une période assez longue pour que les toiles d’araignées s’installent confortablement et sans être dérangées pour de bon.
Effectivement notre pays a été divisé et notre peuple partagé comme un troupeau de chameaux. Un précèdent dans l’histoire de l’humanité. Un mépris et une sous-estimation jamais vus. Mais ce peuple de nomades avait décidé tous azimuts de lutter contre les armées marocaine et mauritanienne, et plus tard même française: trois armées en même temps. Une guerre s’était déclenchée dans toute la région englobant le sud marocain, le Sahara Occidental et toute la Mauritanie: le plus vaste théâtre d’opérations militaires depuis la seconde guerre mondiale!
Nous avions mené cette guerre avec un génie, un dévouement et un courage exceptionnels. Nous avions vaincu la Mauritanie militairement et obligé le Maroc à opter pour la tactique de construction des murs de défense. Le mur final a une longueur de 2400 km, de l’extrême sud-est du Maroc jusqu’à la frontière entre le Sahara Occidental et la Mauritanie à la hauteur de Nouadhibou. A la veille du cessez-le-feu plus de 140’000 soldats marocains étaient sur le mur de défense.
L’évolution militaire du conflit, qui a été continuellement positive et en faveur de l’armée sahraouie, a toujours créé un espoir de retour très rapide au pays natal, ayant en mémoire que toutes les familles avaient laissé de proches parents de l’autre côté du mur qui n’englobait qu’une petite partie du Sahara Occidental.
La deuxième moitié des années quatre-vingt a été plus décevante pour la majorité des Sahraouis, en premier lieu parce que l’armée marocaine a pu étendre son occupation militaire pour englober 80 pour cent du territoire. Le Maroc avait pu en effet construire les murs les uns après les autres, c’était un signe extérieur d’une défaite militaire sans ambiguïté. Mais les Sahraouis qui connaissaient bien l’armée marocaine ont détruit progressivement l’efficacité militaire des murs grâce à une guerre d’usure qu’ils avaient improvisée et bien menée. Le Maroc a perdu la guerre à partir du moment où ses armées se sont retranchées derrière des murs de sable. Il a perdu l’initiative sur le terrain. Ainsi ce mur qui était conçu comme une tactique militaire a perdu sa valeur militaire, mais conservait sa valeur psychologique: l’occupation du territoire par la force.
C’est ainsi qu’il aura fallu attendre jusqu’à 1991 après le sommet de Nairobi pour voir les NU commencer les préparatifs pratiques pour l’organisation de ce référendum. Après le cessez-le-feu et la création de la MINURSO, on va assister à toute une série d’initiatives de la part du Maroc qui visaient au sabotage des efforts de l’organisation et imposer un vote dont le résultat était déjà anticipé par les responsables marocains. Ils voulaient un « référendum confirmatif ». Une première dans le langage juridique international.
Le Maroc a étudié toute l’opération d’identification et a constaté d’une part que la majorité de ces 86’000 personnes provient du territoire et qu’elle votera pour l’indépendance et que d’autre part la Commission d’identification a rejeté plus de 130’000 personnes qu’il a présentées. Un autre échec intérieur cette fois-ci devant son propre peuple. Il opta alors pour l’abandon pur et simple du plan de règlement des Nations Unies pour le référendum au Sahara Occidental.
Depuis lors le Maroc a refusé d’accepter tout plan des Nations Unies pour résoudre le problème qui ne soit pas en sa faveur. Il ne veut pas prendre de risques comme le Front Polisario. En un mot le Maroc refuse de jouer le jeu démocratique du référendum: gagner ou perdre un plébiscite populaire. Le Maroc veut un référendum qui confirme sa souveraineté sur le territoire alors que les différentes résolutions de l’Assemblé générale des Nations Unies et du Conseil de Sécurité parlent du droit á l’autodétermination, donc du droit des populations de choisir entre l’intégration au Maroc ou l’indépendance. Le Maroc n’a pas pu enlever cette option des différents plans et résolutions des Nations Unies. Un autre échec plus coûteux à long terme que les premiers, mais dont la continuité arrange les intérêts des principaux acteurs au Maroc.
Cette unanimité et ce consensus national sont artificiels et sont le résultat d’une complicité entre le régime, les élites et l’armée. Ils tirent tous des profits politiques et financiers énormes de cette surenchère nationaliste. Aucun d’eux n’est prêt à faire le premier pas vers la solution, craignant que les autres vont l’accuser de trahison.
Pour ces considérations, nous, Sahraouis, pardonnons au peuple marocain et comprenons sa situation. Le jour où ce peuple jouira d’une vraie monarchie constitutionnelle, son unanimité et consensus iront vers la reconnaissance du peuple sahraoui et la rectification des erreurs du passé comme vient de le faire le peuple espagnol á travers ses deux chambres parlementaires.
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Le 20 mai, une date historique pour le peuple sahraoui
« La révolution à Saguia El Hamra et Rio de Oro s’est déclenchée parce qu’il existe un peuple. Ce peuple possède son identité nationale, sa propre civilisation, ses propres principe, ses propres valeurs, sa propre organisation. Ce peuple existe et survivra à la trahison du colonialisme, à l’agression des régimes réactionnaires et à leurs manœuvres »
El Ouali Mustafa Sayed, secrétaire Général du Front Polisario
Le 20 mai 1973, un groupe de maquisards sahraouis attaqua le poste espagnol d’El Khanga, à l’est de la ville de Smara. Le poste a été mis sous contrôle sans qu’un coup de feu ne soit tiré. Cette opération annonçait le déclenchement de la lutte armée dans le Sahara Espagnol, connue aujourd’hui sous le nom du Sahara Occidental. Dix jours avant, le 10 mai précisément, le congrès constitutif du Front Polisario s’est déroula sous le slogan « C’est par le fusil que nous arracherons la liberté ».
De 1973 à 1975, le bras armé du Front Polisario – qui deviendra à partir du deuxième Congrès, en août 1974, l’Armée de Libération Populaire Sahraouie, ALPS, – est mal équipé, sans grande formation ou instruction militaire, et de ce fait réduit à une guerre de guerrillas à petite échelle. Il faudra attendre 1974 pour que le Polisario reçoive le soutien extérieur de la Lybie et, fin 1975, de l’Algérie.
En fait, l’aide algérienne coïncide avec l’invasion militaire maroco-mauritanienne qui commence dans les derniers jours d’octobre 1975, avant même la Marche verte (6 novembre) et les accords de Madrid (14 novembre).
L’objectif du Front à cette époque est de protéger la population civile qui fuit les villes dans le dénuement total pour échapper aux exactions des troupes d’occupation vers des camps de réfugiés installés à l’Est du territoire.
Les colonnes de réfugiés (femmes, enfants et vieillards) se dirigeant sur Oum Dreiga, Tifariti, Mahbès, Guelta Zemmour, Amgala, Tifariti, Mheiriz, sont soumis aux bombardements au napalm et au phosphore de l’aviation marocaine, le 18 février 1976. Le 20 et le 23 ce sont les camps eux-mêmes qui subissent le même sort. Les réfugiés qui en échappent parviennent, épuisés, mutilés, brûlés, dans la région de Tindouf où le Polisario installe des campements.
Le 26 février 1976, l’Espagne annonçait officiellement son retrait de son ex-colonie. Le lendemain, le 27 février, le Front Polisario proclamait la naissance d’une nouvelle république : La République Arabe Sahraouie Démocratique. Après la bataille d’Amgala, le Polisario décrète l’offensive généralisée contre les forces d’occupation.
A la fin de l’année 1977 et au cours de l’année 1978, la France et le Maroc agirent de concert avec la Mauritanie pour stopper les attaques répétées du Front Polisario contre le bassin minier de Zouérate, véritable poumon de l’économie mauritanienne. Six avions Jaguar, basés à Dakar, appuyèrent dès novembre 1977 les unités mauritaniennes. Oui, deux pays africains et une puissance occidentale contre un peuple constitué, au début, de nomades mal armés.
Début 1979, l’ALPS lance l’offensive Houari Boumédienne, ainsi en hommage au président algérien qui vient de s’éteindre. Les attaques arriveront jusqu’aux bases de logistique du sud marocain (Tan-Tan, Zak, Tata, etc…) Les sahraouis mettent en déroute plusieurs unités marocaines, capturent des centaines de prisonniers, récupèrent véhicules, chars, armement, carburant…
Le 5 août 1979, est signé à Alger un accord de paix entre le Front Polisario et la Mauritanie. Par cet accord, notamment, « la République Islamique de Mauritanie déclare solennellement qu’elle n’a et n’aura pas de revendications territoriales ou autres sur le Sahara Occidental ». Elle
Décide de sortir définitivement de la guerre injuste du Sahara Occidental suivant les modalités arrêtés en commun accord avec le représentant du peuple sahraoui, le Front Polisario. Neuf jours plus tard, le 14 août, le Maroc envahit la zonne du Sahara Occidental qui était occupée par la Mauritanie.
Désormais, toutes les forces sahraouies sont dirigées contre les troupes marocaines. Le théâtre des opérations dépasse largement le territoire sahraoui. Le Polisario pousse ses attaques jusdu’au Oued Drâa (plusieurs centaines de kilomètres à l’intérieur du Maroc), coupant ainsi la route au renfort des troupes marocaines.
A partir de 1980, le Maroc entreprend la construction en plusieurs étapes du mur de défense, une très longue muraille de 2.500 kilomètres, d’une hauteur moyenne de 3 mètres et d’une largeur de 2 mètres. Sous terre, il abrite un système sophistiqué avec des batteries d’artillerie et un épais réseau d’écrans-radars. Par ce système, on détecte tout ce qui approche à 60 km de distance.
S’adaptant à la situation nouvelle issue de l’édification des » murs « , l’ALPS au lieu de s’engager dans une guerre de positions, impose une guerre d’usure aux forces marocaines. Elle choisit le lieu, le moment de ses attaques qui provoquent des pertes importantes dans les rangs adverses.
Les victoires militaires et diplomatiques se sont multimpliées forçant le roi Hassan II à accepter le plan de paix sous les auspices des Nations Unies, entamé par un cessez-le-feu en 1991 et qui devait se clôturer par un référendum. Et 34 ans après, le peuple sahraoui attend toujours le jour où il pourra se prononcer librement sur son avenir. Pire encore, la communauté internationale se tait devant les violations des droits humains à l’encontre des sahraouis qui affrontent quotidiennement les affres de la colonisation marocaine.
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Les manipulations marocaines
Depuis que le Front Polisario a forcé le colonialisme espagnol à plier bagage, le roi Hassan II s’est dit : « Ca y est, avec le Sahara, j’aurai assez d’argent pour faire taire toutes les bouches et édifier un Maroc qui sera la première puissance au Maghreb ».
Mais subitement, tout le palais s’écroule sur sa tête lorsque l’armée marocaine avance devant la foule de la Marche Verte et arrive à Hausa et Mahbes. Pour les soldats des premières unités rapides qui voyaient dans la conquête du Sahara le « miracle du siècle » après l’apparition du roi Mohamed V sur la lune, la réalité tourne au cauchemar. Les premières balles des combattants du Front Polisario, encore armés avec de vieux fusils semi-automatiques, sèment la débandade dans les files des unités royalistes. Les batailles de Hausa, Mahbes, Farsia, Ejdeiria, Amgala resteront à jamais des témoignages incrustés dans la mémoire des sahraouis.
Les défaites militaires sur le terrain vont obliger Hassan II à se déplacer personnellement à Nairobi pour annoncer son acceptation du principe du référendum d’autodétermination. Il faut noter que la présence physique du roi était en soi un événement rarissime, mais la situation était devenue trop grave pour le Maroc. Il fallait chercher le moyen d’apaiser la situation sur-le-champ de bataille en explorant d’autres voix. Ce déplacement inaugura alors une période de tergiversation et de fausses engagements avec l’OUA dans le but d’empêcher l’admission de la RASD au sein de l’organisation panafricaine. Le déplacement du roi aura été en vain. La RASD devient, en 1984, membre à part entière de l’OUA. Vingt-cinq ans après, le siège marocain auprès de l’organisation panafricaine est toujours vacant. Une période assez longue pour que les toiles d’araignées s’installent confortablement et sans être dérangées pour de bon.
Effectivement notre pays a été divisé et notre peuple partagé comme un troupeau de chameaux. Un précèdent dans l’histoire de l’humanité. Un mépris et une sous-estimation jamais vus. Mais ce peuple de nomades avait décidé tous azimuts de lutter contre les armées marocaine et mauritanienne, et plus tard même française: trois armées en même temps. Une guerre s’était déclenchée dans toute la région englobant le sud marocain, le Sahara Occidental et toute la Mauritanie: le plus vaste théâtre d’opérations militaires depuis la seconde guerre mondiale!
Nous avions mené cette guerre avec un génie, un dévouement et un courage exceptionnels. Nous avions vaincu la Mauritanie militairement et obligé le Maroc à opter pour la tactique de construction des murs de défense. Le mur final a une longueur de 2400 km, de l’extrême sud-est du Maroc jusqu’à la frontière entre le Sahara Occidental et la Mauritanie à la hauteur de Nouadhibou. A la veille du cessez-le-feu plus de 140’000 soldats marocains étaient sur le mur de défense.
L’évolution militaire du conflit, qui a été continuellement positive et en faveur de l’armée sahraouie, a toujours créé un espoir de retour très rapide au pays natal, ayant en mémoire que toutes les familles avaient laissé de proches parents de l’autre côté du mur qui n’englobait qu’une petite partie du Sahara Occidental.
La deuxième moitié des années quatre-vingt a été plus décevante pour la majorité des Sahraouis, en premier lieu parce que l’armée marocaine a pu étendre son occupation militaire pour englober 80 pour cent du territoire. Le Maroc avait pu en effet construire les murs les uns après les autres, c’était un signe extérieur d’une défaite militaire sans ambiguïté. Mais les Sahraouis qui connaissaient bien l’armée marocaine ont détruit progressivement l’efficacité militaire des murs grâce à une guerre d’usure qu’ils avaient improvisée et bien menée. Le Maroc a perdu la guerre à partir du moment où ses armées se sont retranchées derrière des murs de sable. Il a perdu l’initiative sur le terrain. Ainsi ce mur qui était conçu comme une tactique militaire a perdu sa valeur militaire, mais conservait sa valeur psychologique: l’occupation du territoire par la force.
C’est ainsi qu’il aura fallu attendre jusqu’à 1991 après le sommet de Nairobi pour voir les NU commencer les préparatifs pratiques pour l’organisation de ce référendum. Après le cessez-le-feu et la création de la MINURSO, on va assister à toute une série d’initiatives de la part du Maroc qui visaient au sabotage des efforts de l’organisation et imposer un vote dont le résultat était déjà anticipé par les responsables marocains. Ils voulaient un « référendum confirmatif ». Une première dans le langage juridique international.
Le Maroc a étudié toute l’opération d’identification et a constaté d’une part que la majorité de ces 86’000 personnes provient du territoire et qu’elle votera pour l’indépendance et que d’autre part la Commission d’identification a rejeté plus de 130’000 personnes qu’il a présentées. Un autre échec intérieur cette fois-ci devant son propre peuple. Il opta alors pour l’abandon pur et simple du plan de règlement des Nations Unies pour le référendum au Sahara Occidental.
Depuis lors le Maroc a refusé d’accepter tout plan des Nations Unies pour résoudre le problème qui ne soit pas en sa faveur. Il ne veut pas prendre de risques comme le Front Polisario. En un mot le Maroc refuse de jouer le jeu démocratique du référendum: gagner ou perdre un plébiscite populaire. Le Maroc veut un référendum qui confirme sa souveraineté sur le territoire alors que les différentes résolutions de l’Assemblé générale des Nations Unies et du Conseil de Sécurité parlent du droit á l’autodétermination, donc du droit des populations de choisir entre l’intégration au Maroc ou l’indépendance. Le Maroc n’a pas pu enlever cette option des différents plans et résolutions des Nations Unies. Un autre échec plus coûteux à long terme que les premiers, mais dont la continuité arrange les intérêts des principaux acteurs au Maroc.
Cette unanimité et ce consensus national sont artificiels et sont le résultat d’une complicité entre le régime, les élites et l’armée. Ils tirent tous des profits politiques et financiers énormes de cette surenchère nationaliste. Aucun d’eux n’est prêt à faire le premier pas vers la solution, craignant que les autres vont l’accuser de trahison.
Pour ces considérations, nous, Sahraouis, pardonnons au peuple marocain et comprenons sa situation. Le jour où ce peuple jouira d’une vraie monarchie constitutionnelle, son unanimité et consensus iront vers la reconnaissance du peuple sahraoui et la rectification des erreurs du passé comme vient de le faire le peuple espagnol á travers ses deux chambres parlementaires.
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L’armée marocaine : Un souci permanent pour le palais
Par Mohamed Mahmaud Embarec
Le Maroc a commémoré jeudi 14 mai le 53e anniversaire des FAR, les forces armées royales. Les louanges n’ont pas manqué dans les pages de la presse sur le rôle joué par l’armée marocaine depuis l’indépendance du Maroc.
L’expérience passée ne plaide certainement pas en faveur de cette vision. A part la guerre du Sahara Occidental et la campagne contre l’Algérie en 1963, l’armée marocaine a été utilisée comme élément de répression interne. Elle a été l’horreur dans l’affaire du mouroir de Tazmamart, dans la répression des émeutes amazighs en 1959, les manifestations syndicales en 1981, 1984, 1991, etc.
Pour l’éloigner du champ politique, Hassan II avait habilement cantonné l’armée au Sahara, ce qui lui a permis de rétablir la situation politique d’une manière spectaculaire. Il mobilisait et entraînait à toute la nation derrière lui, en bénéficiant d’un système unanime. En même temps, il rapportait à son pays un nouveau territoire avec des richesses considérables. En suscitant les passions chauvines, Hassan II a consolidé son trône et fait oublié à son peuple la misère dans laquelle il vivait.
L’encadrement de la Marche Verte par les FAR a ouvert la voie à l’occupation militaire du Sahara Occidental en 1975. Depuis, l’armée marocaine quadrille les territoires occupés, encerclés par un mur de défense de plus de 2000 km, surveille la population, participe au pillage des richesses du sous-sol sahraoui, emprisonne et assassine les militants indépendantistes.
Aujourd’hui, 18 ans après le cessez-le-feu, l’armée continue à être un problème pour le régime. Les familles des soldats qui sont tombés dans la guerre du Sahara ont constitué l’Association Nationale des Familles des Martyrs, des disparus et des prisonniers du Sahara Marocain (ANFMDPSM) continue à organiser des sit-in pour protester contre la situation précaire des prisonniers marocains libérés par le Front Polisario et leurs familles dont les allocations oscillent entre 400 et 1500 dirhams, auxquels s’ajoute le chômage de leurs enfants et les difficultés de la situation économique du pays. L’association a recensé plus de 30.000 morts dans les combats du Sahara. Cette association revendique la proclamation d’un jour pour commémorer « les morts pour la partie et l’intégrité territoriale ». Le président de l’association, Brahim Al-Hajjam, n’a cessé de protester contre le manque d’initiatives pour réinsérer les ex-prisonniers de guerre libérés, l’indemnisation de toutes les familles et la restitution de leurs droits, indemnisation de plus de 600 familles privées de sécurité sociale, et insiste sur l’importance d’arrêter de traiter ce dossier comme un tabou. Dans une interview avec le magazine TelQuel, M. Al-Hajjam, qui est lui-même fils d’un soldat mort dans une bataille à la ville de Smara, a affirmé que le « Maroc ne reconnaissait pas la captivité de ses soldats et, pire, il les bannissait. De retour au Maroc, alors qu’ils espéraient être accueillis en héros, ils ont suscité l’indifférence, si ce n’est le mépris. Le Maroc a honte de ses prisonniers de guerre. Le peuple marocain doit savoir toute la vérité sur la gestion de la guerre du Sahara. Pourquoi, à ce jour, le nombre de martyrs qu’on estime à 25.000 n’a-t-il pas été rendu public? La guerre du Sahara n’a pas été archivée, pour la mémoire »
Aujourd’hui, la question qui reste en suspens est toujours la même qu’hier : Quel avenir pour l’armée marocaine en dehors du cantonnement au Sahara? D’autant que les 200.000 militaires ne sont pas imperméables aux courants qui traversent la société marocaine. Rappelons-nous qu’une centaine de soldats, 86 officiers et quelques officiers ont été limogés au cours de l’année 2006. les divisions de l’armée basées dans le Sahara sont les plus touchées par cette campagne. Et pour cause, un rapport indique que les troupes stationnées depuis une vingtaine d’années le long du mur de la honte seraient les plus réceptives aux thèses islamistes.
Pour le régime marocain, dans le cas d’un retrait du Sahara Occidental, l’armée, devenue puissante, accepterait mal son échec militaire et pourrait chercher une compensation sur le plan politique. L’issue qui présente le moins d’inconvénients pour lui serait de continuer le statu-quo, aussi peu coûteux que possible, tout en attendant l’occasion de limoger les anciens généraux qui détiennent le pouvoir absolu sur les FAR et procéder à un nettoyage radical dans ses files pour rehausser l’image de l’armée salie par les multiples histoires de trafic de drogue, trafic d’influence et subordination à la protection des intérêts de quelques-uns au détriment d’une population affamée.