Auteur/autrice : mahembarec

  • Sahara Occidental Rapport subjectif de Ban Ki-moon

    Par Karima Bennour
    Un procédé de Rabat qui semble s’inscrire dans le cadre de l’embargo médiatique sur l’oppression et la répression des Sahraouis réclamant leur droit à l’autodétermination. M. Ban Ki-moon dans l’introduction de son rapport sur le conflit opposant le Front Polisario et le Maroc, relève qu’«il décrit des faits nouveaux intervenus depuis la parution de mon précédent rapport en date du 13 avril 2009». Cela étant, il n’en demeure pas moins qu’à la lecture de ce rapport, les faits nouveaux évoqués par le SG de l’ONU sont épars, reflétant l’incapacité de l’ONU à assumer et assurer ses engagements depuis le cessez-le-feu, en 1991, entre les deux parties précitées. Ban Ki-moon écrit : «La situation est demeurée calme dans le territoire durant la période considérée (avril 2009-avril2010)», faisant fi des rapports et des appels d’organisations internationales des droits de l’homme, de parlementaires, de gouvernements et d’Institutions internationales «exigeant l’arrêt de l’oppression et de la répression des Sahraouis dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine». Un rapport tendancieux qui vient conforter l’occupation marocaine du Sahara Occidental, aidé en cela par la France, alliée de Rabat et membre permanent au Conseil de sécurité. Un précédant flagrant dont Ban Ki-moon est appelé à assumer les conséquences et à faire face à la communauté et à l’opinion internationales. Pour sa part, le Conseil de sécurité, qui doit se réunir avant fin avril sur le Sahara Occidental, et en connaissance du rapport de Ban Ki Moon, est appelé à faire preuve de responsabilité en faisant valoir le droit international. Mentionnant dans son rapport que son envoyé personnel, Christopher Ross, «s’est aussi concerté avec de hauts responsables en Espagne, en France et aux Etats-Unis», M.Ban Ki-moon semble avoir pris en compte dans son document les préoccupations de Madrid et de Paris pour venir en soutien à Rabat. La France qui a tout fait en 2006 pour la non-publication du rapport de la commission onusienne des droits de l’homme dépêchée dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc, semble avoir pesé aussi dans le rapport de Ban Ki-moon. Cela s’illustre par l’absence de toute proposition relative au respect des droits de l’homme par les autorités marocaines dans les territoires sahraouis. Ban Ki-Moon a écrit que «le Front Polisario a demandé à l’ONU de mettre en place un mécanisme de contrôle, ce à quoi le Maroc s’est opposé». A ce propos, le Front Polisario, par le biais de son représentant à l’ONU, M.Boukhari, a indiqué que le rapport en question constitue «un nouvel échec dans les efforts consentis par l’ONU», en déplorant «la soumission de l’institution onusienne au pressions du Maroc et faisant fi des souffrances du peuple sahraoui». Cela au moment où l’opinion et les institutions internationales craignent le pire pour les 36 détenus politiques sahraouis en grève de la faim dans les geôles dont certains depuis le 18 mars dernier. La volte-face de Ban Ki-moon, piétinant la charte des Nations unies, ses textes, ses résolutions et ses conventions s’agissant d’une question de décolonisation inscrite à l’ONU depuis 1966, met à mal la crédibilité de cette institution. Et au représentant du Front Polisario à l’ONU de déclarer que «le Maroc a annoncé son retrait du processus de négociations en cours si la question du respect des droits de l’homme au Sahara Occidental venait à être portée par l’ONU» . Ajoutant que «le Front Polisario est amené à revoir bon nombre de questions liées à d’éventuels futurs rounds de négociations avec Rabat». Soulignant qu’à l’égard de l’ONU la confiance du peuple sahraoui «demeure encore», M. Boukhari indiquera toutefois qu’elle connaît «une détérioration».
    La Nouvelle République

    Photo : Les prisonniers sahraouis dans la prison de Tiznit

  • Rassemblement de soutien au peuple sahraoui

    RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN AU PEUPLE SAHRAOUI

    MERCREDI 14 AVRIL 2010

    à Paris

    de 16h30 à 19h30

    PLACE DU PRESIDENT EDOUARD HERRIOT

    Près de l’Assemblée Nationale

    (métro Invalides ou Assemblée nationale)


    pour exiger:

    – La libération des prisonniers politiques sahraouis
    – L’arrêt de la répression exercée par le Maroc et le respect des libertés fondamentales
    – L’inclusion dans le mandat de la mission des Nations unies (MINURSO) de la surveillance du respect des droits de l’homme et de la protection de la population sahraouie des territoires occupés contre la répression
    – La mise en œuvre de la résolution 1871 du Conseil de sécurité de l’ONU pour « une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental »
    Signataires:
    ACCA, AFASPA, AFAPREDESA, APSO et réseau sud de la France, ARAC, ASEI, Association des Amis de la RASD, Association des travailleurs sahraouis en France, CORELSO, CLSPS, DROIT SOLIDARITE, Mouvement de la paix, MRAP, SURVIE.
    Avec le soutien de:
    Les Verts, NPA, PCF, CGT, Union syndicale Solidaires.
    Contact:
    CORELSO
    10 Promenée Gérard Philipe
    94200 Ivry-sur-Seine
    Tél. 06 33 43 64 93
    corelso@…

  • L’ONU interpellée à assurer le respect des droits de l’homme au Sahara occidental

    Chahid El Hafed, 10/04/2010 (SPS) Cent vingt-trois personnalités et organisations de 23 pays se sont adressées au secrétaire général des Nations unies, en lui exprimant leur vive préoccupation quant aux  » violations des droits de l’homme dirigées contre ceux qui s’opposent à l’occupation marocaine du Sahara occidental », a rapporté vendredi, le quotidien français, l’humanité, citant une lettre rendue publique mercredi.
    Les signataires, le réalisateur britannique, Ken Loach, l’organisation syndicale britannique TUC, ou encore l’eurodéputé communiste espagnol Willy Meyer, entre autres demandent à Ban Ki-moon que le mandat de la Mission des Nations unies pour le Sahara occidental (Minurso), qui doit être prolongé fin avril pour un an, comporte un volet de défense des droits de l’homme. 
    « L’évidence de la nécessité de cette compétence ne peut plus être ignorée maintenant », écrivent-ils, en rappelant que la Minurso est « la seule mission de maintien de la paix (…) contemporaine sans mandat pour surveiller le respect des droits de l’homme », a ajouté la même source.
    Sur ce plan, la situation ne cesse de se dégrader dans les territoires occupés depuis le début de l’intifada pacifique en 2005. Ces derniers mois, trois délégations de défenseurs des droits de l’homme et militants de l’autodétermination du peuple sahraoui, de retour des campements de réfugiés situés près de Tindouf (Algérie), ont servi de prétexte pour réprimer la population dans les villes occupées illégalement depuis 1975 par le Maroc. 
    Six d’entre eux sont en prison depuis octobre dernier à Salé (Maroc), accusé d’atteinte à la sûreté de l’État et menacé d’être traduit devant un tribunal militaire marocain. 
    Mardi dernier, à El Aaiun, des policiers marocains en civil ont orchestré une violente manifestation contre une foule venue accueillir une délégation de militants, dont Sidi Mohamed Daddach, lauréat du prix Thorolf Rafto des droits de l’homme et ancien détenu politique durant près d’un quart de siècle. 
    Trente-deux prisonniers politiques sahraouis sont actuellement en grève de la faim, en solidarité avec les « Six », qui encourent jusqu’à la peine de mort, a rappelé la même source. (SPS)

  • Des personnalités mondiales appel lent l’ONU à la création d’un mécanisme des droits humains au Sahara occidental

    Londres, 10/04/2010.- Plus d’une centaine de personnalités à travers le monde a exhorté le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-moon à « la création d’un mécanisme onusien pour la protection des droits de l’homme au Sahara occidental, regrettant l’absence des recommandations dans ce contexte dans le rapport de M. Ban Ki-moon au Conseil de sécurité, selon une lettre parvenue samedi à SPS.
    Les signataires ont exprimé « leur déception après la publication de ce rapport, où ils attendent le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies de recommander dans son rapport la surveillance des droits de l’homme, invitant le Conseil de sécurité à remédier cette situation à cet échec », lors de sa réunion consacrée à l’examen du rapport, la semaine prochaine.
    « La Mission des Nations Unies au Sahara occidental (Minurso) est la seule mission onusienne qui n’est pas dotée de composante chargée de surveiller la situation des droits de l’homme », ont regretté les signataires dont des députés britanniques, membres du Parlement européen, d’anciens ambassadeurs des États-Unis et des organisations non-gouvernementales.
    Ils ont en outre noté que les défenseurs des droits humains au Sahara occidental « sont victimes, de façon régulière de la détention arbitraire, la violence sexuelle, la torture et les disparitions ».
    Les signataires ont dénoncé l’opposition de la France, membre permanent du Conseil de sécurité, à inclure la surveillance des droits humains au Sahara Occidental et son soutien au Maroc dans ce domaine, appelant le CS à créer un mécanisme devant mener cette mission humanitaire.
    Plus de 56 prisonniers politiques sahraouis des droits de l’homme se trouvent derrière les barreaux répartis dans dix prisons marocaines, dont 36 mènent une grève illimitée de la faim depuis plus de 3 semaines, dans une totale ignorance de la part des autorités marocaines de leurs revendications légitimes, appelant au respect des droits humains au Sahara Occidental et à l’exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à à l’autodétermination et à l’indépendance, rappelle-t-on. (SPS)
  • Rapport du SG de l’Onu : le Polisario déplore l’absence de recommandations sur la protection des Sahraouis

    New York, 11/04/2010 (SPS).- Le Front Polisario a déploré samedi l’absence de recommandations dans le dernier rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara occidental pour la création d’un mécanisme de supervision des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés.
    « Le rapport a été caractérisé par la timidité devant l’occupation illégale prolongée du Sahara occidental par le Maroc et son obstruction plus que prouvée à des négociations sérieuses et crédibles », a déclaré à l’agence de presse espagnole EFE le représentant du Front Polisario aux Nations unies, M. Boukhari Ahmed.
    « L’ONU a raté une nouvelle occasion pour assumer la responsabilité qui lui incombe, aussi bien dans la décolonisation du Sahara occidental que dans la défense et la protection des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés », a souligné le responsable sahraoui.
    Dans ce contexte, il a indiqué que les derniers événements dans l’ancienne colonie espagnole « démontrent la nécessité pour les Nations unies de surveiller de près la protection des droits de l’homme ».
    M. Boukhari a rappelé ainsi que le régime marocain a utilisé ces derniers jours des « hordes de colons marocains » pour agresser sauvagement les militants sahraouis des droits de l’homme, dans les territoires occupés, et parmi lesquels se trouvaient des observateurs espagnols.
    « Par sa passivité, l’ONU est en train d’encourager la répétition des massacres qui se sont déroulés au Timor oriental », a-t-il dit.
    Le Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, est considéré comme territoire non autonome par l’ONU depuis 1966. La dernière résolution du Conseil de sécurité (1871) demande aux deux parties de poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général des Nations unies, « sans conditions préalables et de bonne foi », en vue de parvenir à une « solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
    Le Front Polisario et le Maroc avaient engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l’égide de l’Onu, dont quatre rounds avaient eu lieu à Manhasset, près de New York (Etats-Unis), sans aboutir à une avancée réelle, rappelle-t-on.(SPS)
  • TERGIVERSATIONS

    Par M. Saâdoune
    La «conviction» exprimée récemment par Christopher Ross sur la possibilité d’une solution de la crise au Sahara Occidental se heurte à la réalité d’une situation bloquée entre un mouvement de libération attaché au respect du principe d’autodétermination et un Etat occupant de fait et de jure, qui peut compter sur le soutien de plusieurs Etats occidentaux pour échapper à la mise en application des résolutions de l’ONU.
    Le secrétaire général de l’Onu va donc recommander que la Minurso, au lieu de s’occuper de la mission dont elle porte le nom, puisse rester en place pour un an afin de s’assurer du gel du conflit. La seule avancée que pourrait tenter le secrétaire général de l’Onu serait de demander à ce que la Minurso puisse s’occuper du dossier des droits de l’homme. Des personnalités et des organisations de plus d’une vingtaine de pays l’ont d’ailleurs saisi mercredi dernier, dans une lettre publique, au sujet des «violations des droits de l’homme dirigées contre ceux qui s’opposent à l’occupation marocaine du Sahara Occidental».
    Les signataires faisaient remarquer que la Minurso est la seule mission de maintien de la paix contemporaine qui n’avait pas de «mandat pour surveiller le respect des droits de l’homme». Une bizarrerie que les amis du Maroc ont entretenue sans aucune gêne.
    Ce qu’il faut noter encore une fois, sur la base des informations au sujet du rapport de Ban Ki-moon, est que le souci d’équilibrisme l’emporte sur le fond. Quand le secrétaire général de l’Onu parle de droits de l’homme, il interpelle les deux parties. Quand il fait le constat du blocage du processus de négociations, il le met sur le compte des deux parties qui ne seraient pas disposées à faire des concessions…
    Ce type de discours, devenu répétitif depuis des années, est devenu la marque de fabrique de l’Onu, un copié-collé constamment recommencé qui permet de tergiverser et d’éviter d’aller vers l’essentiel. Cette manière de louvoyer est à l’avantage du Maroc qui, d’Etat refusant d’appliquer les résolutions de l’Onu, se retrouve juste comme une partie à un problème que l’on veut présenter comme «inextricable».
    Les pays membres du Conseil de sécurité qui soutiennent «l’autonomie», la fausse option de sortie de crise du Maroc, veulent que l’Onu évite de parler des résolutions où il est question d’autodétermination et de référendum. Ils veulent une sortie du cadre des résolutions de l’Onu pour une approche politique « nouvelle». La manœuvre consiste à donner ce label de «nouveauté» au plan d’autonomie, qui n’est pourtant rien d’autre que la vieille affirmation de la «marocanité» du Sahara, radicalement contestée par l’avis de la Cour internationale de Justice et les résolutions de l’Onu.
    Il est clair que ces manœuvres et tergiversations visent à exercer une pression sur les Sahraouis et non sur le Maroc. Le constat d’impasse établi par Ban Ki-moon n’est pas celui de l’absence de solution. Le secrétaire général de l’Onu, comme ses prédécesseurs, use hypocritement du terme «d’impasse» qui n’a aucun sens au regard des résolutions de l’Onu. Ce terme renvoie à la manœuvre des Occidentaux qui veulent faire croire que seul un abandon des résolutions de l’Onu et un renoncement du Polisario pourraient débloquer la situation.
    C’est bien là l’objet des «négociations» et de tergiversations qui durent depuis plus d’un quart de siècle.
    Le Quotidien d’Oran , 11/4/2010

  • L’embrouille des relations entre l’Algérie et la France. Une parfaite raison du rapprochement entre Alger et Washington

    Par : Attef Kedadra/Alger
    Le dossier du Sahel africain semble être, au vu de la différence de sa gestion par le gouvernement français et son homologue américain, une des raisons principales du rapprochement entre l’Algérie et les Etats-Unis. Le gouvernement algérien trouve, en effet, que les pressions exercées par la France sur les pays voisins et l’impossibilité d’appliquer des programmes communs ont conduit à des divergences d’opinions entre eux, alors que l’administration Obama a laissé la question sécuritaire aux mains des pays de la région en offrant une aide militaire et technique.
    Les pressions exercées par la France sur le président malien pour la libération des quatre terroristes demandés par Al-Qaida au Maghreb, ont renforcé la possibilité d’un éloignement entre la France et l’Algérie concernant leurs agendas respectifs dans la région, ce que les Etats-Unis n’ont pas tardé à reprendre à leur avantage en apportant son soutien dans des déclarations officielles aux décisions prises par l’Algérie et en se rétractant sur leur idée de mettre en place une base militaire dans la région.
    Il est clair que les relations historiques de la France avec les pays de la région, ont facilité sa mainmise sur eux, puisqu’il est apparu que tous les plans proposés n’ont pu être réalisés qu’avec son aval, à l’instar des relations que l’ancien colon a tissées avec le Sénégal et le Mali. Les défis futurs n’auront pas manqué de mettre face à face l’Algérie et la France sur la question du Sahel, ce qui est apparu clairement dans les intentions de mettre en place des programmes différents. Un des exemples de ces dissensions est l’annonce de la convocation de l’ambassadeur français pour lui faire part de « l’incompréhension » du gouvernement au sujet de la décision de la justice française de ne pas accorder un non lieu dans l’affaire du diplomate algérien, Mohamed Ziane Hasseni, accusé d’être impliqué dans l’assassinat de l’opposant Ali Mecili en 1987. Au même moment, l’Algérie signait un accord juridique historique avec les Etats-Unis, trois jours seulement, après l’annulation par cette dernière de la liste des pays à risque et la mise en place de nouvelles mesures de sécurité dans les aéroports.
    Il est pourtant évident que Paris et Washington ont les mêmes objectifs, toutes les deux cherchent à avoir un pied dans la région, entre les deux maux, l’Algérie a donc choisi le moindre, réussissant à décrocher, lors de la réunion des ministres des affaires étrangères des sept pays de la région, la direction un plan de développement et sécuritaire. 
  • Espagne : des ONG dénoncent le gouvernement espagnol pour ses ventes d’armes au Maroc

    Madrid, 10/04/2010 (SPS).- Sept ONG de défense des droits de l’homme ont déposé une plainte administrative pour dénoncer la vente d’armes par le gouvernement espagnol au Maroc, un pays qui « viole systématiquement les droits de l’homme de la population civile sahraouie ».


    C’est la première fois dans l’histoire de l’Espagne qu’une plainte de cette nature a été présentée contre la vente d’armes à un pays étranger, selon les plaignants qui ont exigé du gouvernement socialiste de Zapatero de « respecter la loi », de se conformer aux conventions internationales et de cesser de vendre de l’armement au Maroc.

    La plainte a été enregistrée vendredi au ministère de l’Industrie, du Tourisme et du Commerce qui est l’instance chargée d’autoriser, de s’opposer aux exportations de l’armement espagnol à l’étranger ou de révoquer les autorisations déjà accordées.

    Cette dénonciation s’est basée sur la loi sur le commerce des armes, approuvée en décembre 2007, selon laquelle l’Etat espagnol doit tenir compte du code de conduite de l’UE et ne doit pas, par conséquent, vendre de l’armement à des pays en conflit qui violent les droits de l’homme, notamment.

    Pour l’avocate espagnole, Ines Miranda, membre de l’Association internationale des juristes pour le Sahara occidental (AIJSO), le Maroc ne répond pas aux critères fixés puisqu’il « viole les droits de l’homme, constitue un risque pour la stabilité dans la région et ne respecte pas le droit international, et l’acquisition d’armes occasionne un grave déséquilibre dans son économie », a-t-elle affirmé dans une déclaration à la presse.

    L’avocate de la militante sahraouie Aminatou Haidar a ajouté que le Maroc est « l’exemple typique et visible » de ce profil car, a-t-elle expliqué, « depuis 1975, il occupe de manière violente le Sahara occidental, séparé avec un mur militarisé plus long que celui de Berlin, ne respecte aucune convention internationale et détient plus de 50 prisonniers de conscience dans des prisons militaires ».

    « Le Maroc est donc l’exemple le plus claire de pays qui ne doit bénéficier d’aucune licence ni autorisation de vente d’armes de la part de l’Espagne », a affirmé Ines Miranda, appelant dans ce sens les autorités de son pays à « n’accorder aucune de ces autorisations tant que le Maroc persiste à violer systématiquement les droits de l’homme, à reconsidérer et annuler les licences déjà accordées et à respecter la loi dans ce domaine ».

    Pour sa part, le président de l’Association des familles de prisonniers et disparus sahraouis (AFAPREDESA), Abdeslam Omar, a dénoncé le Maroc qui « utilise les armes que lui vend l’Espagne pour réprimer la population civile sahraouie dans les territoires occupés ».

    « Cela pourrait être interprété comme un signe d’encouragement pour perpétuer cette situation de violation des droits de l’homme, particulièrement à un moment où le Maroc continue d’arrêter, de manière arbitraire, des dizaines d’activistes et de défenseurs des droits de l’homme, dont 31 d’entre eux sont en grève de la faim depuis plus de 24 jours », a-t-il ajouté.

    La plainte a été adressée également aux membres du Conseil interministériel espagnol chargé des exportations, au président permanent de l’UE, au Parlement européen, au Haut commissaire des droits de l’homme des Nations unies, au président du Conseil de sécurité de l’ONU et à son secrétaire général, Ban Ki-Moon, selon les plaignants.

    Elle a été déposée par la Commission espagnole d’aide au réfugié (CEAR), l’Association des familles de prisonniers et disparus sahraouis (AFAPREDESA), l’Association de défense des droits de l’homme d’Espagne (APDHE), l’Association internationale des juristes pour le Sahara occidental (AIJSO), l’Observatoire asturien des droits de l’homme pour le Sahara occidental, l’Observatoire d’Aragon pour le Sahara occidental et l’Association canarienne des juristes pour la paix et les droits de l’homme.(SPS)

  • Le maire de Vitry-sur-Seine demande à l’Onu d’élargir le mandat de la Minurso à la protection des civils

    Vitry-sur-Seine (France), 11/04/2010 (SPS) Le maire de Vitry-sur-Seine, M.Alain Audoubert, a demandé « solennellement » à l’ambassadeur de France auprès des Nations unies de porter devant le Conseil de sécurité « l’exigence » d’élargissement du mandat de la Minurso à la protection de la population civile sahraouie.
    « Je vous demande solennellement de porter devant le Conseil de sécurité, où vous représentez la France, l’exigence d’élargissement du mandat de la Minurso à la protection de la population civile sahraouie en appui sur les résolutions des l’Assemblée générale de l’Onu et dans l’attente de l’application et de l’organisation du référendum d’autodétermination », a écrit le maire de Vitry-sur-Seine (banlieue sud de Paris) dans une correspondance adressée à l’ambassadeur de France auprès de l’Onu, M. Jean-Maurice Ripert.
    « Le peuple sahraoui qui ne peut jouir de ce droit reconnu par l’Onu, ne peut continuer à être réprimé par les forces d’occupation du Maroc, sous les yeux des représentants du droit international », a affirmé M. Audoubert.
    Soulignant que les forces armées marocaines occupent le Sahara occidental et exercent quotidiennement une répression contre les populations sahraouies, le maire de Vitry-sur-Seine a relevé que les forces de l’Onu « ne protègent pas ces populations civiles, y compris lors de manifestations pacifiques réprimées par la police marocaine ».
    « Les défenseurs des droits de l’homme sont aussi visés, certains poursuivis devant les tribunaux, emprisonnés, interdits de sortie du territoire pour témoigner », a-t-il ajouté dans sa missive.
    Le Conseil de sécurité examinera à la fin du mois d’avril la question du Sahara occidental et la prolongation de la présence de la Minurso, laquelle représente les forces onusiennes de paix ayant pour mandat principal l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental et la surveillance du cessez-le-feu. (SPS)
  • Sahara occidental : le CNASPS appelle à la mise en place d’un mécanisme onusien de protection des droits de l’homme

    Alger, 11/04/2010 (SPS) Le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) a appelé dimanche à la mise en place urgente d’un mécanisme onusien pour la protection des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc.
    Le CNASPS, qui s’est dit « consterné » par « la sauvagerie avec laquelle les forces d’occupation marocaines continuent à perpétrer, en toute impunité, leurs crimes odieux contre le peuple sahraoui », a dénoncé « vigoureusement », dans un communiqué, les « violations systématiques » des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental, tout en plaidant pour une « stricte application » du droit international humanitaire dans ces territoires.
    Pour le comité, « la situation dramatique des six prisonniers politiques en grève de la faim depuis le 18 mars dernier et les 30 autres dans les différentes prisons marocaines, ainsi que la répression sauvage contre les 12 militants sahraouis des droits de l’homme à leur retour à El-Aaiun occupée (…) confirment la pratique coloniale menée par les forces marocaines qui répondent ouvertement par la brutalité et la répression aux revendications légitimes des citoyens sahraouis ».
    De ce fait, le CNASPS interpelle la conscience internationale, les institutions et les ONG concernées « pour que soit mis un terme à cette situation immorale » et « pour que prévale le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui comme paramètre fondamental et incontournable à ce problème qui a la triste singularité d’être le dernier du genre sur le continent africain ».(SPS)