Mois : mars 2013

  • A qui profite l’instabilité au Sahel?

    Conférence de presse du ministre sahraoui des Affaires étrangères : « Que l’ONU assume ses responsabilités »

    « Le Makhzen a profité de l’instabilité au Sahel pour, primo, inonder ses voisins de drogue, y compris la dure qu’il importe de la Colombie, et secundo, créer le Mujao, un appendice de ses services de renseignement, pour cibler les intérêts de l’Algérie et des Sahraouis. 
    Parmi les managers de cette organisation narcoterroriste, on retrouve des « diplomates accrédités » en Afrique de l’Ouest, des « consultants » qui ont pignon sur rue au Sahel mais surtout des officiers de la DST qui font, à l’occasion, dans la médiation pour la libération d’otages contre paiement de rançons et le proxénétisme à Dakar, Ouagadougou, Abidjan, Cotonou… », dit-il avant de révéler le montant de ce commerce marocain : 25 milliards d’euros uniquement en 2012. « Rabat, dit-il, importe sa cocaïne de Colombie par avion, ventile celle-ci dans les grandes capitales africaines et du Golfe en utilisant les vols réguliers de la Royal Air Maroc et des convois terrestres via le Sahara occupé et la Mauritanie ». 
    Et l’Europe ? « Elle est alimentée par avions et embarcations rapides », répond-il. « 12 petits avions ont été abattus par les gardes côtes espagnols l’an passé », rappelle le ministre sahraoui. L’observatoire européen chargé de la surveillance de la drogue ne cesse de lancer des alertes », reconnaît le diplomate sahraoui estimant que le Maroc, qui était jusqu’à présent un obstacle à la construction de l’UMA, constitue, désormais, un véritable danger pour la population.
    Christopher Ross chez les réfugiés

    « L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, ne pourra pas avancer tant que la France, membre du Conseil de sécurité, continuera à soutenir le Maroc et faire valoir son droit de veto », dit-il. « Nous avons toujours collaboré avec les Nations Unies et son envoyé spécial.

    A la veille de la commémoration du 40e anniversaire du soulèvement sahraoui, nous réitérons cette vérité : sans notre indépendance, il n’y aura ni UMA ni stabilité. Et l’attitude de la force occupante qu’est le Maroc nous révolte. Ses forces violent, bastonnent, violentent nos populations sous le regard des fonctionnaires de la Minurso. Notre souhait dans l’immédiat ? Que les Nations Unies assument leurs responsabilités, c’est-à-dire faire respecter les droits de l’Homme et ramener notre « occupant » à la table de négociations, sans préalables et sans sa fumeuse autonomie ».

    Dans la foulée, Ould Salek lance une flèche à la France, le pays qui soutient, dit-il, les thèses marocaines au Conseil de sécurité. « Pour mettre en œuvre l’accord politique que nous avons signé en 1991, il faut aller aux urnes », dit-il. « Qu’attend la France qui a délimité les frontières entre le Sahara et le Maroc avec l’Espagne, et milité pour les droits de l’Homme au point d’intervenir militairement, comme en Libye, au Mali pour imposer la démocratie, défendre des populations en danger et des intégrités territoriales en danger pour réagir et cesser sa politique des deux poids, deux mesures ? ».

    François Hollande, qui sera en visite à Rabat en avril prochain, osera-t-il franchir ce pas ? Certains analystes laissent croire qu’il pourrait, après avoir apporté un soutien franc à Christopher Ross, lever sa main sur la demande d’élargissement de la Minurso. « Le pourrissement de la situation aura des conséquences incalculables pour la région », prévient le diplomate sahraoui. « Est-ce le souhait du Palais royal et de ceux qui le soutiennent ? », s’interroge-t-il. 

    Djamel Boukrine, 26/03/2013
  • Le Polisario appelle Ross à donner à la communauté internationale une image réelle sur la situation des Sahraouis

    CHAHID EL HAFEDH (Camp de refugiés sahraouis) – Le coordonnateur du Front Polisario avec la Minurso a appelé, lundi, l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross à donner au Conseil de sécurité une image réelle de la situation des Sahraouis.
    Dans une déclaration à la presse au sortir de sa rencontre avec l’envoyé onusien, M. Khaddad a indiqué que la visite de M. Ross dans la région « se déroule alors que le processus de négociation est à l’arrêt depuis une année et au moment où de graves violations des droits de l’homme sont commises par le Maroc qui empêche les observateurs internationaux de visiter le Sahara occidental ».
    M. Khaddad a exhorté M. Ross de « donner la vrai image de la repression subie par le peuple sahraoui dans les territoires occupés pour que le Conseilde sécurité puisse prendre les mécanismes qui s’imposent afin de protéger le peuple sahraoui ».
    « Le Maroc ne respecte pas les droits de l’homme », a soutenu M. Khaddad ajoutant que « l’heure est venue pour que l’ONU assume ses responsabilités dans ce sens » saluant par la même la venue de M. Ross et la disponibilité du Front Polisarion à coopérer pleinement avec lui.
    L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU Christopher Ross a rencontré dimanche et lundi, dans la ville de Dakhla occupée, dans le cadre de sa première visite dans cette ville, des représentants de la société civile et des victimes sahraouies.
    Le militant sahraoui des droits de l’homme et président de l’association sahraouie de lutte contre la torture, le deuxième vice-président du bureau exécutif du rassemblement des militants sahraouis des droits de l’homme, le président de l’association des handicapés à Dakhla, ainsi qu’un membre de l’association sahraouie de lutte contre la torture au Sahara Occidental, figurent parmi les membres de la délégation reçue par M.Ross.
    APS
  • La décolonisation de la Polynésie française examinée cette semaine à l’ONU

    Depuis des mois, les indépendantistes polynésiens – au premier rang desquels Oscar Temaru, l’actuel président de la Polynésie française – bataillent pour que leur collectivité soit réinscrite sur la liste des Nations Unies des territoires non autonomes à décoloniser.
    Première satisfaction pour eux : la question va être examinée cette semaine à l’Onu. Si la Polynésie se retrouvait sur cette liste, un référendum devrait être organisé. Trois issues possibles :
    -un rapprochement avec la France, à travers une départementalisation ;
    – un éloignement, à travers l’indépendance ;
    – un statut intermédiaire d’Etat associé.
    Seize territoires se trouvent aujourd’hui sur la liste de l’Onu. Parmi eux, le Sahara occidental, Gibraltar et… la Nouvelle Calédonie.
    L’ONU soumettra au vote la résolution L56, qui porte sur la décolonisation de la Polynésie française. Le sénateur (PS) Richard Tuheiava et le président indépendantiste de la Polynésie française,Oscar Temaru, mènent depuis plusieurs mois un intense lobbying aux Nations unies, afin que leur collectivité d’outre-mer soit réinscrite sur la liste de l’Onu des territoires non autonomes à décoloniser. 
    Cette réinscription mènerait vers un référendum, pouvant lui-même déboucher sur un rapprochement avec la France, à travers une départementalisation, un éloignement, à travers l’indépendance, ou un statut intermédiaire d’Etat associé. 
    Richard Tuheiava a regretté l’attitude de la France et « d’autres pays européens coloniaux » qui se livreraient eux-mêmes à un lobbying pour que cette résolution ne soit pas adoptée. 
    Paris estime que les Nations unies n’ont pas à intervenir
    « Il y a une forte tentative de retarder la fixation de cette date, de la part de notre puissance administrante (la France, NDLR) et de ses alliés », a-t-il regretté. 
    Paris estime que l’avenir de la Polynésie française est un débat qui doit se tenir entre la collectivité et la France, et que les Nations unies n’ont pas à intervenir. 
    Oscar Temaru pense au contraire que l’ONU doit « arbitrer » les conflits entre cette collectivité autonome dans la République et sa tutelle, notamment sur la question de la « dette nucléaire ». 
    Une majorité simple suffirait pour que cette résolution soit adoptée
    Le président polynésien et le sénateur affirment avoir rencontré 73 pays et avoir convaincu la plupart d’entre eux du bien-fondé de leur démarche. 
    Une majorité simple suffirait pour que cette résolution soit adoptée en assemblée générale à l’Onu. 
    Si la résolution L56 n’est pas votée dès le début de cette semaine, c’est, selon Richard Tuheiava, « essentiellement en raison de l’absence d’Oscar Temaru à New York, mais on l’attend dans les jours qui viennent « . 
    Le président est en campagne à Tahiti, les élections territoriales ayant lieu les 21 avril et 5 mai prochains. 
    Oscar Temaru y aura comme principal adversaire le sénateur autonomiste Gaston Flosse, qui a réuni environ 10 000 militants à Papeete samedi. 
    AFP, L’express.fr, Le Nouvel Observateur, 25 mars 2013
  • Sahara: la police marocaine disperse une manifestation indépendantiste (TV algérienne)

    El Aaiun, 24 mars 2013

    AFP, 25 mars 2013.- La police marocaine a dispersé par la force une manifestation de militants indépendantistes à Laâyoune, au Sahara occidental, en marge de la visite de l’émissaire de l’ONU Christopher Ross, a affirmé lundi la télévision algérienne Ennahar TV.
    « La police a dispersé avec violence des militants sahraouis qui tentaient de manifester en faveur de l’indépendance du Sahara occidental, à l’occasion de la visite à Laâyoune de l’envoyé spécial de l’ONU », a déclaré un militant sahraoui non identifié, cité par la télévision. La manifestation a eu lieu samedi.
    La ville de Dakhla, à 500 km au sud, où M. Ross est arrivé dimanche, a été entièrement encerclée par les forces de sécurité marocaines, a ajouté le militant.
    Après deux jours passés à Rabat, M. Ross a rencontré vendredi à Laâyoune des responsables locaux ainsi que des personnalités pro-marocaines et pro-indépendantistes, selon Ennahar TV.
    Sa mission, qui prévoit également un séjour en Algérie, soutien des indépendantistes, et en Mauritanie, vise à sortir du statu quo. Elle doit s’achever le 3 avril.
    M. Ross, un temps désavoué par le Maroc, souhaite « préparer une reprise possible des discussions directes ». Le but est « de trouver une solution politique mutuellement acceptable qui aboutisse à l’autodétermination pour la population du Sahara occidental », selon l’ONU.
    Lors de sa première étape à Rabat, M. Ross, qui présentera son rapport au conseil de sécurité de l’ONU le 22 avril, a souligné que le règlement de la question du Sahara occidental était « plus urgente que jamais », compte tenu de l’instabilité au Sahel.
    Le Maroc propose une large autonomie pour l’ancienne colonie espagnole, mais ce plan est rejeté par le Front Polisario, qui milite pour un référendum d’autodétermination.
    Huffington Post, 25 mars 2013
  • Le Maroc provoque-t-il l’ONU ?

    Une des victimes de la
    manifestation du 23 mars 2013

    URGENT ! El Aaiun : Plus de 50 blessés auxquels les soins sont refusés

    Par EM, El Aaiun, Sahara Occidental occupé, 23/03/2013
    L’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a poursuivi sa série de réunions aujourd’hui 23 mars 2013 à El-Aaiun occupée (capitale du Sahara Occidental, ndlr) avec des représentants des associations sahraouies.
    Pendant une heure et demie qu’a duré la réunion, plusieurs points ont été abordés, selon les informations données par les participants présents lors de la rencontre.
    M. Ross a rappelé que sa tournée « vise à trouver une solution durable, juste et acceptable pour les deux parties et à promouvoir un nouveau cycle de négociations ». Son rôle de médiateur ne consiste pas à proposer des solutions qu’il viendrait tenter d’imposer.
    Cela invalide les informations publiées dans la presse marocaine ces derniers jours disant que l’envoyé spécial envisageait de proposer la formule d’une confédération entre le Maroc et le Sahara Occidental.
    Les représentants sahraouis des organisations de défense des droits ont démontré, exemples à l’appui, qu’il ne pouvait pas être fait confiance dans la parole du régime marocain. Ils ont souligné que le but des Sahraouis est l’indépendance, et que s’ils sont une poignée à croire en la réussite de l’ONU par des méthodes pacifiques, il est important que l’envoyé spécial sache que la majorité des jeunes sont convaincus que l’indépendance ne se gagnera que par la reprise de la lutte armée.
    Les organisations ont informé M. Ross de l’appel à manifestation lancé pour le même jour à 17h30 sur le boulevard Essmara de El Aaiun.
    Preuve supplémentaire s’il en est besoin, avant même sa formation, la manifestation a subi une attaque éclair par la police marocaine.
    C’est la deuxième fois que M. Ross rencontre les organisations de la société civile sahraouie et la deuxième fois aussi qu’une manifestation pacifique sahraouie est attaquée le même jour. Cela ressemble à un message des autorités marocaines à l’ONU qui pourrait être, « vous faites ce que vous voulez, et nous aussi », y compris violer les droits fondamentaux des populations.
    En effet, coïncidence ou non, M Dadach Sidi Mohamed, Hassanna Duihi, Degja Lachgar et Med Saleh Dailal qui ont assisté à la réunion avec M Ross le matin ont été délibérément ciblés et sont gravement blessés selon leurs proches.
    Les forces de l’ordre marocaines, en plus de la violence physique sur les femmes sahraouies, leur ont imposé l’humiliation de les déshabiller de force dans la rue. 
    Mlle Sultana Khaya chef de l’observatoire des ressources naturelles et de défense des droits de l’homme à Boujdor a été battue en pleine rue, puis amenée à bord d’une voiture de police, insultée, frappée encore. Les policiers lui ont enlevé son pantalon de force puis l’ont abandonnée dans cette tenue en dehors de la ville. C’est la première fois que ce traitement dégradant et humiliant est appliqué à une femme.
    Trois autres activistes, Mme Mina Aba’ali, Mlle Laila Lili et Mlle Salha Boutngiza, ont été elle aussi attaquées par les policiers qui leur ont retiré leur pantalon de force en plein public.
    Selon nos correspondants, le président du Conseil National des droits de l’homme, section El aaiun Smara, inquiet de la situation des victimes, a été interdit par les policiers d’entrer dans l’hôpital Hassan Ben Elmehdi où il pensaient que de nombreux blessés ont demandé assistance.
    Leila Lili, Hassana Duihi et Bechri Bentaleb sont allés chercher de l’aide dans cet hôpital qui a refusé de les soigner. Les soignants n’ont même pas diagnostiqué la gravité des blessures, et les ont renvoyés chez eux.
    Selon d’autres Sahraouis blessés interrogés par nos correspondants, ils n’iront pas à l’hôpital se faire soigner par peur du harcèlement ou des arrestations. L’hôpital est encerclé par les forces de polices marocaines.
    Une estimation provisoire fait état de plus de 50 Sahraouis blessés à 21h30. (Heure locale)

    LES AUTORITÉS MAROCAINES ONT EMPÊCHÉ LES AMBULANCES D’ALLER AUSECOURS DES BLESSÉS. PLUS DE 20 BLESSÉS ONT ÉTÉ TRANSFÉRÉS À L’HÔPITAL D’EL AAIUN

    Les autorités d’occupation marocaines empêchent les ambulances d’évacuer les blessés qui se trouvent près du “Fourne de Manolo” dans la capitale du Sahara Occidental, El Aaiun.  
    Plus de 20 citoyens sahraouis ont été transférés à l’hôpital Ben El Medi d’El Aaiun, tous de nationalité sahraouie et, dans la plupart, des femmes

    SOLIDARITE MAROC, 24/03/2013

  • Ross rencontre Aminatou Haidar

    Christopher Ross, l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, a rencontré, vendredi soir, une délégation des membres du Codesa, collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’Homme, conduite par la militante sahraouie, Aminatou Haidar, au siège de la Minurso, la mission des Nations unies chargée de surveiller le cessez-le-feu depuis 1991, à Al Ayoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental. 
    Ali Salem Tamek et Larbi Messaoud, membres de la Codesa, et Wolfgang Weis-Weber, représentant spécial du SG de l’ONU pour le Sahara occidental et chef de la Minurso, ont assisté à cette rencontre inscrite au programme du second séjour sur place, depuis 2009, du diplomate américain. Au menu de cette rencontre, rapporte SPS, l’agence sahraouie, la situation des droits de l’Homme dans les territoires occupés. 
    Les défenseurs sahraouis des droits humains, précise l’agence, ont dénoncé les violations continues des droits humains perpétrées par les autorités marocaines contres les Sahraouis dans ces territoires. Ils ont cité le procès militaire du groupe de Gdeim Izik, le climat de terreur dans lequel ils vivent dans les territoires occupés et les difficultés qu’ils rencontrent pour former des associations et organisations des droits de l’Homme. 
    Pour empêcher les citoyens sahraouis de prendre contact avec Ross, les autorités marocaines ont déployé un contingent militaire qui campe autour de la Minurso, ajoute SPS. Mais, un groupe de cinq Sahraouis a réussi à s’y introduire pour exiger une réunion avec l’envoyé spécial des Nations unies. Ross, qui se rendra, aujourd’hui, à Dakhla, à 500 km plus au sud d’Al Aaiun, une étape inédite, a tenu, hier, à apporter un démenti à certains médias. Selon ces derniers, Ross envisage de proposer une formule de fédération ou confédération entre le Maroc et le Sahara occidental comme solution. « Il n’y a aucune nouvelle proposition en vue », déclare le diplomate américain cité par l’agence espagnole EFE, mais une « recherche d’une solution durable et mutuellement acceptable qui prévoit le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ».
    Djamel B.
    Horizons, 23/03/2013
  • L’Europe ne croit plus aux engagements du Maroc

    Les retombées des violations des droits de l’homme perpétrées par le Maroc au Sahara Occidental sur ses relations avec l’Union Européenne se précisent de plus en plus.
    Les négociations pour un nouvel accord de pêche ont, pour l’énième fois, échoué à cause du refus marocain d’inclure une clause permettant à la population du Sahara Occidental de bénéficier des revenus de l’accord. Un geste qui reflète les réticences de l’institution européenne à reconnaître la souveraineté du Maroc sur l’ancien Sahara Espagnol.
    Dans un rapport sur sa politique de voisinage avec le Maroc, la Commission Européenne a relevé que le Maroc promet des choses, mais au moment de mettre en application ses promesses, les autorités marocaines font marche arrière.
    Le rapport annuel « Mise œuvre de la Politique Européenne de Voisinage au Maroc : Progrès réalisés en 2012 et actions à mettre en œuvre » publié le 20 mars aborde avec une précision chirurgicale tous les aspects de la politique marocaine et relève le manque de sérieux dans les engagements du Maroc. 
    Le manque de crédibilité du Maroc auprès de l’Union Européenne a aussi été l’objet d’une déclaration du Commissaire européen Stefan Füle à propos de l’expulsion récente de quatre eurodéputés qui voulaient se rendre au Sahara Occidental. A ce sujet il a demandé aux autorités marocaines de faire preuve de « plus de sincérité » dans leurs communications avec les institutions européennes.
    « Les autorités de ce pays doivent faire preuve de plus de sincérité dans leurs communications avec les institutions européennes. Il ne doit pas y avoir de tabous dans nos relations avec le Maroc et ce pays devrait s’abstenir de faire des obstacles aux allers et venues d’individus du Parlement européen ou de n’importe quelle autre institution européenne qui voudraient accomplir une ou l’autre mission au Maroc », a-t-ajouté.
  • Sahara Occidental: Christopher Ross souligne l’urgence d’une solution

    par S. C: Synthèse
    L’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, a souligné jeudi à Rabat «l’urgence du règlement de la question sahraouie, au regard de la situation prévalant au Sahel». Il a déclaré à la presse à l’issue d’un entretien avec le chef de la diplomatie marocaine, Saad Dine El Otmani, que «la situation dans la région du Sahel et de son voisinage rend une solution plus urgente que jamais de la question du Sahara Occidental». L’émissaire onusien a indiqué que sa nouvelle tournée, qui s’étalera jusqu’au 3 avril prochain, est «consacrée à la recherche d’une solution à la question du Sahara Occidental conformément aux résolutions successives du Conseil de sécurité». M. Ross a précisé qu’il présentera les conclusions de cette tournée au Conseil de sécurité le 22 avril prochain. 
    Durant son séjour au Maroc, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU s’est également entretenu le même jour avec Karim Ghellab, Mohamed Cheikh Biadillah et Abdelilah Benkirane, respectivement présidents des deux chambres du Parlement marocain et chef du gouvernement, avant d’avoir des entretiens le lendemain avec le ministre de l’Intérieur, Mohand Laenser. Avant d’arriver au Maroc, le représentant onusien s’était rendu mardi à Madrid où il avait eu un entretien avec le secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires étrangères, Gonzalo de Benito. 
    A partir d’hier, M. Ross devait se rendre, et pour la deuxième fois depuis sa nomination en 2009, au Sahara Occidental, notamment dans les villes d’El Aaiun et de Dakhla et sa visite devra durer cinq jours, selon des sources médiatiques. Rappelons que M. Ross avait effectué une visite régionale en octobre 2012 et à l’issue de laquelle il avait présenté un rapport devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Il avait exprimé sa «forte préoccupation du statu quo en prévenant que s’il perdurait, ce conflit pourrait nourrir une frustration croissante et déclencherait de nouvelles violences et hostilités qui seraient tragiques pour les peuples de la région». 
    De son côté, le Front Polisario, par la voix de son bureau politique, a accueilli favorablement la visite de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara Occidental. Le représentant sahraoui a ainsi affirmé sa disposition à collaborer avec les Nations unies pour la décolonisation du Sahara Occidental, à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui libre, juste et régulier. A l’issue d’une réunion du bureau du secrétariat du Front Polisario, présidée par le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, l’agence de presse sahraouie a précisé que cette instance estime que «le Conseil de sécurité ne pouvait rester indifférent face aux violations flagrantes des droits de l’homme commises par le Maroc contre les civils sahraouis sans défense». A cet égard, l’instance suprême du Polisario a rappelé «le procès militaire inique et illégal à l’encontre des 25 prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik». Il a réitéré son appel à l’ONU à intervenir pour demander l’annulation des sentences injustes prononcées à l’encontre du groupe de Gdeim Izik et la libération de tous les détenus politiques sahraouis dans les prisons marocaines. Le bureau du secrétariat a également dénoncé «le blocus imposé par le Maroc au Sahara Occidental, rappelant notamment le refoulement, début mars, d’une délégation de parlementaires européens de l’aéroport de Casablanca».
  • Cinq jeunes sahraouis s’introduisent dans le siège de la MINURSO à Smara

    Pour la deuxième fois, un groupe de jeunes sahraouis réussit à s’introduire à l’intérieur du siège de la MINURSO (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) à Smara. Ils exigent une réunion avec l’envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations-Unies pour le Sahara Occidental, Christopher Ross qui, normalement, devrait être aujourd’hui à El Aaiun, capitale du territoire occupée par le Maroc. 
    Deux des cinq jeunes qui ont investi le siège onusien à Smara ont été sérieusement blessés par le fil de fer barbelé quand ils ont franchi en force le mur qui entoure le siège onusien.
    Pour empêcher les citoyens sahraouis de prendre contact avec la MINURSO, les autorités marocaines ont déployé un contingent militaire qui campe autour du siège onusien. Suite à l’incidente ce matin, ce contingent a été dispersé pour éviter que des journalistes ou observateurs découvrent que le siège onusien est entouré de forces de sécurité marocaines.
    Pour rappel, la MINURSO se trouve dans le territoire du Sahara Occidental depuis 1991 et elle est la seule mission onusienne à ne pas avoir un mandat pour surveiller le respect des droits de l’homme dans ce territoire.
  • Conseil de sécurité : Le « groupe des amis du Sahara occidental » soutient Christopher Ross

    La visite de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental a suscité la réaction de certains pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, qui ont exprimé leur satisfaction et leur soutien à cette mission pour qu’elle permette de sortir de l’impasse.
    Connus sous l’appellation « groupe des amis du Sahara occidental », des pays membres permanents du conseil de sécurité, auxquels s’ajoute l’Espagne, ont accueilli favorablement la visite de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, prévue du 20 mars au 3 avril dans la région, en émettant l’espoir de « la fin de l’impasse actuelle ». Sous la direction de la représentante des Etats-Unis à l’ONU, Mme Susan Rice, ils ont publié un communiqué conjoint dans lequel ils ont exprimé leur satisfaction pour cette nouvelle tournée de Christopher Ross.
    « Le Groupe des amis du Sahara occidental a salué l’annonce de la prochaine visite de l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, Christopher Ross, dans la région, y compris au Sahara occidental», a indiqué le communiqué. Dans ce cadre, le communiqué souligne que les pays membres du Groupe des amis du Sahara occidental « expriment leur soutien aux efforts de médiation du secrétaire général de l’ONU et de son envoyé personnel en vue de la prochaine étape de leur engagement avec les parties (au conflit) et les Etats voisins ».
    En outre, les cinq pays de ce Groupe ont souligné qu’ils « encouragent les parties à faire preuve de souplesse dans leurs relations avec l’envoyé personnel et entre eux, dans l’espoir de mettre fin à l’impasse actuelle et d’avancer vers une solution politique », a encore précisé le communiqué. Le porte-parole de l’ONU, Eduardo del Buey, avait indiqué vendredi dernier que cette prochaine visite, « qui entre dans le cadre du mandat de Christopher Ross et des différentes résolutions du Conseil de sécurité, vise à préparer la prochaine étape dans le processus des négociations et une éventuelle reprise des pourparlers directs en vue de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable, qui devra assurer l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
    Cette nouvelle tournée de Christopher Ross dans la région intervient après celle effectuée en octobre dernier à la suite de laquelle il avait présenté un rapport devant le Conseil de sécurité de l’ONU. L’envoyé personnel de Ban Ki-moon avait alors exprimé sa « forte préoccupation » du statu quo de la situation en prévenant que s’il perdurait, « ce conflit pourrait nourrir une frustration croissante et déclencherait de nouvelles violences et hostilités qui seraient tragiques pour les peuples de la région ». En conséquence, il avait soutenu que la question du Sahara occidental, qui dure depuis bien trop longtemps, « doit être résolue et elle peut être résolue s’il y a une volonté de s’engager dans un véritable dialogue ».
    C’est ainsi qu’il avait annoncé qu’au lieu de convoquer immédiatement un autre round de négociations entre le Front Polisario et le Maroc, il allait entreprendre, préalablement, de larges consultations à l’échelle internationale et régionale suivies de « navettes diplomatiques » à travers plusieurs visites dans les pays de la région, dont le Sahara occidental. Dans ce sens, il avait émis l’espoir qu’une telle démarche soit susceptible « de jeter les bases pour une reprise efficace des réunions » entre les deux parties au conflit. A signaler, le prochain rapport du secrétaire général de l’ONU sur la question du Sahara occidental sera soumis au Conseil de sécurité en avril prochain.