Mois : juillet 2011

  • RASD : Université d’été à Boumerdès

    L’université d’été de la RASD (République arabe sahraouie démocratique), qui s’ouvre aujourd’hui dans la wilaya de Boumerdès, est inscrite sous le signe de la résistance populaire pour l’indépendance. L’ouverture officielle sera faite par le Premier ministre de la RASD, Abdelkader Taleb Omar, en présence de la ministre de l’Enseignement et présidente de l’université d’été, Meriem Salek Hamada. L’allocution d’ouverture sera prononcée au niveau de la salle des conférences de l’INH (Institut national des hydrocarbures) de l’Université de Boumerdès en présence des autorités locales. Plus de 400 cadres du Front Polisario prendront part à cette importante rencontre pour débattre des évolutions constatées sur le terrain ainsi que des perspectives d’avenir pour concrétiser le projet d’indépendance de la RASD. Selon un communiqué du Cnasps (Comité national de solidarité avec le peuple sahraoui), les participants à cette université d’été représentent toutes les institutions de la RASD, de la société civile ainsi des représentants des territoires occupés.

    B. K.
    Le Courrier d’ Algérie, 07/07/2011
  • Un message sans plus

    Profitant de la célébration par l’Algérie de son 49ème anniversaire de l’Indépendance, le roi Mohamed VI, s’est hâté à envoyer un message de félicitation au président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Un message où il écarte d’un revers de la main tous les dossiers pendants entre les deux pays, pour ne se concentrer que sur une coopération utile à commencer bien évidemment par l’ouverture des frontières.

    Pourtant, ces dossiers très importants ne peuvent être relégués au dernier rang des priorités puisque tout projet d’une coopération durable en dépend. Les autorités algériennes n’ont cessé de le répéter et le règlement de ces dossiers reste un préalable à toute idée de l’ouverture des frontières. Seulement, le Maroc refuse l’évidence et continue de persévérer dans une voie sans issue. Faut-il rappeler que la question du Sahara occidental et l’autodétermination du peuple sahraoui est l’une des priorités même si cette question reste du ressort de l’ONU. Et tout le monde connaît les subterfuges marocains dès qu’il s’agit de reposer le problème de l’autodétermination. Il existe, cependant, d’autres litiges comme la question de la contrebande, la drogue, en plus des terres des Algériens vivant au Maroc. L’Algérie ne peut pas donc faire fi de tous ces contentieux, pour aller se précipiter vers l’ouverture des frontières et se lancer dans une coopération qui ne profitera qu’au Maroc. 

     
    Si le message de félicitation envoyé à Bouteflika, reste assez expressif, il n’en demeure pas moins qu’ il ne peut être suivi d’acte immédiat à moins que le Royaume soit disposé à un règlement global de tous les dossiers qui fâchent. Autrement, c’est le statu quo qui s’impose, l’Algérie restera fidèle à ses principes et ne bougera pas le petit doigt, ses intérêts passent bien entendu avant tout. 
    Le Carrefour d’Algérie, 07/07/2011
  • Algérie – Maroc : Le Roi persiste et signe

    Le souverain marocain Mohammed VI réaffirme sa volonté à imprimer et à donner un nouvel élan aux relations entre les deux pays. Il affirme aussi sa «détermination à imprimer une nouvelle dynamique aux relations de coopération fructueuses et de solidarité agissante» avec l’Algérie. Une nouvelle page, il faut le dire, est ouverte .En témoigne le ballet incessant de diplomates et de scientifiques entre les deux pays, depuis un certain temps. L’Algérie ne dit pas non, elle affiche d’ailleurs son souhait que ses relations avec son voisin  se normalisent, qui plus est, dans le cadre de l’UMA .Or, la position algérienne est connue .Elle est même  inflexible. Pas de normalisation de ces relations sans règlement du problème du Sahara occidental, dernier pays du continent à lutter pour son indépendance. A l’occasion de l’anniversaire de la proclamation de l’indépendance de l’Algérie, le roi marocain souligne dans son message de félicitations adressé à son homologue le président de la République qu’«en tant qu’option stratégique incontournable dans un monde où dominent les regroupements solides», ne laissant pas de place «aux entités fragiles» , reste la meilleure marque de fidélité «aux sacrifices des pionniers de la lutte commune pour l’indépendance , et la meilleure réponse aux aspirations des générations, au développement et à la vie digne dans la  fraternité , la communion, l’unité, la complémentarité et l’intégration». Un message voire un signal  fort du vœu du roi de normaliser ses rapports avec l’Algérie après un long passage à sec. Le roi exprime aussi sa profonde satisfaction «des liens de fraternité sincères et de la communauté du destin entre nos deux peuples frères ».Il s’est dit ce mardi 5 juillet déterminé à surmonter les « obstacles » conjoncturels avec l’Algérie. Il manifeste son désir à aller de l’avant et réaffirme sa ferme détermination à poursuivre l’action, de concert avec le président Bouteflika pour surmonter les obstacles». Le roi a également ajouté que cette coopération doit se réaliser «dans le cadre de notre union maghrébine, en tant qu’option stratégique (…) dans un monde où dominent les groupements solides…». Ces derniers mois, Rabat et Alger ont échangé des visites de ministres qui avaient laissé augurer un réchauffement de leurs relations politiques, longtemps contrariées par leurs positions et un nuage de problèmes dont celui du pays colonisé par le Maroc.
    B. Kamel
  • Les Palestiniens ont un droit de veto sur l’UPM

    UN VETO SUR L’UPM 
    par K. Selim

    Hormis d’offrir un emploi de secrétaire général au Marocain Youssef Amrani, l’Union pour la Méditerranée, qui a perdu «deux grand parrains» en les personnes de Hosni Moubarak et Zine El-Abidine Ben Ali, a-t-elle des chances de sortir des limbes ?

     La diplomatie française semble croire qu’une relance est possible, le ministre français des Affaires étrangères, M. Alain Juppé, estimant qu’avec le « printemps arabe», cette initiative de Nicolas Sarkozy était «prémonitoire». On ne voit pas en quoi ce printemps sur lequel tout le monde veut prendre des actions serait d’un quelconque secours à un projet dont la finalité est de «normaliser» la relation entre les pays arabes et Israël.

     L’entrée en lice des peuples arabes ne peut en aucun cas servir un tel dessein, bien au contraire. Plus le poids des opinions publiques se renforcera, plus les politiques des Etats devront prendre en compte l’indignation des peuples face à l’oppression subie par les Palestiniens.

     Quant aux professions de foi démocratique des Occidentaux, il suffit de voir l’effort remarquable mis par la Grèce en état de banqueroute pour empêcher la flottille pour Ghaza, pour se convaincre qu’il n’est pas sérieux. Les militants de la flottille, dont beaucoup sont des Occidentaux, constatent donc que l’embargo criminel et illégal subi par les Palestiniens commence en Europe.

     Sur le même registre, la Grande-Bretagne, grande démocratie s’il en est une, est en train de nous offrir le spectacle lamentable de sa totale soumission au lobby israélien en procédant à l’arrestation du Palestinien Cheikh Raed Salah. Cet aplatissement total d’une démocratie qui prétend aller en Libye défendre des civils est une illustration de la duplicité permanente des capitales occidentales.

     L’Union pour la Méditerranée a été lancée avec les régimes, sans l’aval des opinions arabes et même contre elles. Elle n’est pas allée très loin – même si elle n’a pas été totalement enterrée – car même des régimes aussi serviles que ceux de Moubarak ou de Ben Ali ne pouvaient faire mine d’ignorer les massacres contre Ghaza. Les reports successifs des sommets en ont été l’illustration la plus parfaite.

     L’Union pour la Méditerranée a été perçue comme un moyen d’obtenir une normalisation des Etats arabes avec Israël sans attendre une solution de la question palestinienne. Il s’agissait en somme de contourner la proposition, minimaliste, du Sommet arabe de Beyrouth, d’une normalisation totale en échange d’un Etat palestinien sur les frontières de 1967. Cet objectif reste de mise.

     Mais le «printemps arabe», dont on se gargarise un peu trop facilement en Occident, s’énonce – s’il n’est pas entravé par les interventions occidentales – par un poids accru des peuples qui n’entendent pas oublier les Palestiniens. Le spectacle de la Grèce, en faillite, empêchant les bateaux d’appareiller et celui, vraiment affligeant, d’un gouvernement britannique arrêtant Raed Salah, tout en permettant à un général israélien responsable de la mort de nombreux Libanais de pérorer, est très significatif.

     Ces opinions publiques arabes le diront toujours quand elles en ont la possibilité : les seuls qui peuvent permettre de donner une vraie vie à l’UPM, ce seront les Palestiniens libres et rétablis dans leurs droits élémentaires. Pour les opinions du «printemps arabe», la voix des Palestiniens est supérieure à celle de tous les gouvernements arabes. Les Palestiniens ont un droit de veto sur l’UPM. 

  • DÉSIR DU MAROC DE SE RAPPROCHER AVEC L’ALGÉRIE: La France applaudit

    Scrutant de près depuis toujours l’évolution de la relation algéro-marocaine, la France a réagi avec célérité, voire empressement enthousiaste au vœu exprimé par le roi Mohammed VI de «surmonter les obstacles avec l’Algérie».

    Hier, le porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal, a affirmé que la France se félicite et se réjouit de l’annonce du roi. Sofiane Aït Iflis – Alger (Le Soir) – Dans son message au chef de l’Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, à l’occasion de la fête nationale de l’Indépendance, le roi du Maroc Mohamed VI a, rappelons-le, exprimé «sa ferme détermination à poursuivre l’action (…) pour surmonter les obstacles entre les deux pays».

    Un message qui ne semble pas avoir échappé à la «vigilance» diplomatique française qui, de suite, a réagi par déclarer toute sa réjouissance de cette volonté affichée par le Maroc de se rapprocher avec l’Algérie.

    «Nous nous réjouissons de cette annonce forte, visant au rapprochement entre l’Algérie et le Maroc, deux pays avec lesquels la France entretient des relations particulièrement étroites et denses», a affirmé hier le porte-parole du Quai d’Orsay, ajoutant que «la persistance de blocages dans cette relation bilatérale constitue un obstacle à la construction d’un Maghreb intégré et prospère, que nous appelons de nos vœux et qui représente un objectif d’autant plus important dans le contexte du printemps des peuples arabes.» Cela dit, il ne surprend guère que la France ait réagi de la sorte et avec autant d’empressement.

    Lors de sa dernière visite à Alger, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, s’était dit confiant en la construction d’une relation algéro-marocaine positive. «Il m’a été clairement indiqué que la question du Sahara occidental n’est pas de nature à nuire aux relations entre les deux pays.» Alain Juppé, qui avait animé une conférence de presse conjointe avec Mourad Medelci, avait aussi jugé que les relations algéro-marocaines sont «dans une approche constructive et positive» et que son pays «ferait tout pour aller dans ce sens et instaurer un climat de confiance et d’amitié».

    Il est clair donc que la France aide à la construction de cette relation que le Maroc apparemment désire apaisée. Cependant, ce qui importe de situer, c’est la nature des obstacles que le roi du Maroc a affirmé être déterminé à surmonter.

    Faut-il comprendre que la monarchie voudrait revenir sur son attachement à son plan d’annexion du Sahara occidental en acceptant le règlement de la question à travers le référendum d’auto-dermination réclamé par le Polisario et soutenu par plusieurs Etats dans le monde ? Une telle option paraît invraisemblable dans l’immédiat. 

    S. A. I.  
  • Tout baigne dans l’huile ?

    «Wach idir kelbi yji a’lâ guelbi (ce que fait mon chien sied à mon cœur)», dit un proverbe de chez nous qui s’applique étonnamment au duo Paris-Rabat. Tout ce qu’entreprend le voisin de l’Ouest, nos voisins d’en face le trouvent sublime. Carcel Negra ? La drogue ? Gdeim Izik ? Les trafics en tous genres ? Aminatou Haider ? Des bienfaits, rien que des bienfaits nous assurent ces derniers, partant de leur propre expérience. Paris couve si maternellement le trône. Ainsi la France n’a pas tari d’éloges sur l’obole constitutionnelle jetée au début de juillet par le sultan à ses sujets. 
    Hier, la France se réjouissait des bonnes intentions, exprimées une énième fois par le roi, sur un renforcement des relations algéro-marocaines. «La persistance de blocages dans cette relation bilatérale constitue un obstacle à la construction d’un Maghreb intégré et prospère, que nous appelons de nos vœux et qui représente un objectif d’autant plus important dans le contexte du [printemps des peuples arabes], relevait cependant le porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal. Mais à en croire le roi, il n’a pas à trop s’inquiéter. Dans son message à Bouteflika, à l’occasion de la fête nationale algérienne, le commandeur des croyants a fait justement état de sa «ferme détermination à poursuivre l’action, de concert avec vous, pour surmonter les obstacles conjoncturels et objectifs et imprimer une nouvelle dynamique aux relations…». 
    La question vue côté algérien ? «Il n’existe pas de problème entre l’Algérie et le Maroc (…) le problème du Sahara occidental est un problème onusien. Le Maroc est un pays voisin et frère. Il faut coopérer et nous devons coopérer», affirmait de Tlemcen le président Bouteflika, le 16 avril dernier. Mais alors que Boutef disait banco au rapprochement, le Maroc nous envoyait une salve de rumeurs nous accusant d’envoyer des mercenaires en Libye contrer la rébellion concoctée par BHL et ses comparses à l’hôtel Concorde à Paris en novembre dernier. 
    Mais depuis que les «maîtres» ont absous publiquement notre pays, les rumeurs ont cessé et le roi dit à son tour vouloir coopérer. La logique voudrait que ca marche mais si ça rate comme d’habitude, Romain Nadal pourrait toujours, s’il ne le sait pas, interroger son patron ou VGE, c’est encore mieux, sur l’origine des blocages. 
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 07/07/2011
  • Message de M6 à Bouteflika : Paris s’enflamme

    Paris « explique » le texte de Mohammed VI à Bouteflika et évoque les « blocages » à lever pour un Maghreb « intégré et prospère » dans le contexte du « printemps arabe ». C’est un appui à Rabat et un quasi-reproche qui est fait à l’Algérie. L’intrusion de Paris dans la relation algéro-marocaine, qui tente de reprendre laborieusement, risque d’être, une fois de plus, contre-productive.
    Quand Mohammed VI a annon cé ses « réformes », Paris a salué de manière enthousiaste un immense progrès. Quand le référendum a donné des résultats « oui » proches de 100%, Paris n’était pas loin de l’exaltation avec un communiqué du président français, Nicolas Sarkozy, saluant un « processus exemplaire » et invitant Rabat à se joindre au « partenariat de Deauville », lancé par le G8 en direction des pays arabes en « transition ».
    Hier, le ministère français des Affaires étrangères ne s’est pas retenu de dire son enthousiasme pour le message de Mohammed VI adressé au président Abdelaziz Bouteflika à l’occasion de la fête de l’Indépendance algérienne. A croire que la diplomatie française fait désormais partie de la presse du Makhzen chargée de décoder et d’expliquer ce qu’il faut comprendre de la parole royale. Il est presque certain que ce commentaire français sur une lettre du roi du Maroc portant sur les relations entre l’Algérie et le Maroc ne va guère être apprécié à Alger. Même si, effectivement, les relations de la France avec les deux pays en question sont « étroites et denses  », tous les diplomates en place à Alger ou à Rabat savent que Paris n’a pas de rôle à jouer dans l’amélioration des relations algéro-marocaines. Son positionnement en faveur du Maroc étant établi et franchement assumé, le gouvernement français ne peut prétendre à un rôle quelconque de facilitateur. En se « félicitant » de la détermination proclamée par le roi du Maroc à surmonter les obstacles avec l’Algérie, le porteparole du Quai d’Orsay ne fait pas une déclaration anodine. Il exprime clairement un soutien, qui peut aussi être interprété à Alger comme une pression et une accusation implicite d’être la source des blocages.
    « Nous nous réjouissons de cette annonce forte visant au rapprochement entre l’Algérie et le Maroc, deux pays avec lesquels la France entretient des relations particulièrement étroites et denses », a en effet déclaré un porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal. « La persistance de blocages dans cette relation bilatérale constitue un obstacle à la construction d’un Maghreb intégré et prospère, que nous appelons de nos voeux et qui représente un objectif d’autant plus important dans le contexte du « printemps des peuples arabes », a-t-il ajouté.
    LE « PRINTEMPS DES PEUPLES » INVOQUÉ
    S’agissant des « blocages » et de leur origine – l’affaire du Sahara Occidental , tout un chacun sait que Paris et Rabat sont sur la même longueur d’onde. La France a usé de sa position au Conseil de sécurité pour éviter une application des résolutions de l’Onu sur l’autodétermination ; elle mène campagne désormais pour faire avaliser le projet d’autonomie marocain comme substitut à l’autodétermination. Paris, comme Rabat, considère que l’Algérie fait « obstacle » à la solution « souhaitée ».
    L’appréciation que fait Paris de la lettre de Mohammed VI au président Abdelaziz Bouteflika est entièrement marquée par cette évaluation de « l’obstacle  ». Elle n’a rien de neutre. La diplomatie algérienne ne va guère apprécier. Et même si elle évite de se prononcer sur l’exégèse passionnée de Paris au sujet de la lettre royale, elle devrait trouver des canaux pour signifier une position classique de refus de toute intermédiaire dans sa relation avec le Maroc. On peut même penser que s’il existe des points de vue différents au sein du régime algérien au sujet de l’appel de Mohammed VI, la sortie publique du Quai d’Orsay sera plutôt contre-productive.
    Quant à la référence à un Maghreb « intégré et prospère » dans le contexte du « printemps des peuples arabes », cela sonne creux. Et pas seulement pour le gouvernement algérien. Une grande partie de l’opinion algérienne considère que l’intrusion militaire de Paris et de l’Otan en Libye est en train de dénaturer le « printemps arabe ». Et cette invocation tombe mal à propos.
    Source : Le Quotidien d’Oran , 07/07/2011
  • Appel au PE pour bloquer l’accord de pêche UE/Maroc

    Le Front Polisario s’insurge : en dépit de l’opposition de certains Etats membres (Suède, Danemark, Pays-Bas, Chypre) et de l’abstention de trois autres (Finlande, Royaume-Uni et Autriche), les représentants des Etats membres (Coreper) ont donné, le 29 juin, leur feu vert a l’accord de pêche qui lie l’UE au Maroc (voir Europolitique n° 4232). 
    L’accord, obtenu à l’arraché, reconduit le protocole pêche actuel, compte tenu du fait que le Maroc a fourni « volontairement » (rien dans le précédent accord ne l’y obligeait) les informations demandées par la Commission européenne quant à l’utilisation des fonds communautaires et en particulier ceux destinés à la région du Sahara occidental. Les Vingt-sept ont donc donné leur feu vert à la prolongation pour un an de l’accord actuel sous condition que la Commission demande aux autorités marocaines des informations plus complètes et plus précises. 
    Le Front Polisario demande de manière récurrente que la région du Sahara Occidental ne soit pas couverte par les accords de pêche entre l’UE et le Maroc. Il note qu’il n’y a pas unanimité au sein des Vingt-sept sur cette question et en appelle au Parlement européen (qui doit encore se prononcer) pour qu’il bloque le nouvel accord. 
    Europolitique, 06/07/2011
  • Relations algéro-marocaines,Mohammed VI change de ton

    Dans un message adressé hier au Président Bouteflika, il s’est dit «déterminé à surmonter les obstacles conjoncturels avec l’Algérie, dans un monde qui ne laisse pas de place aux entités fragiles».
    Les relations algéro- marocaines restent des plus complexes car les intérêts communs ne manquent pas mais le conflit et la question de l’autodétermination du peuple sahraoui demeurent un obstacle politique difficile à dépasser. A l’occasion du 49e anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie, le roi Mohammed VI n’a pas raté l’occasion pour afficher ses «intentions» quant à l’amélioration des relations entre les deux pays.
    Dans un message adressé hier au Président Bouteflika, il s’est dit «déterminé à surmonter les obstacles conjoncturels avec l’Algérie, dans un monde qui ne laisse pas de place aux entités fragiles».
    Il a également affirmé sa «ferme détermination à poursuivre l’action, de concert avec vous, pour surmonter les obstacles entre les deux pays voisins», lit-on dans son message.
    Selon la même source, la coopération entre l’Algérie et le Maroc doit se réaliser dans le «cadre de notre Union maghrébine, en tant qu’option stratégique (…) dans un monde où dominent les groupements solides et qui ne laisse pas de place aux entités fragilisées».
    Il faut souligner que l’Union maghrébine est bloquée depuis plus de vingt ans, et on ne sait pas comment Rabat va dynamiser ce qui reste de cette organisation.
    D’autre part, dans une conjoncture difficile que traverse le monde arabe, dont le Maghreb, le Maroc n’est pas à l’abri du vent de révolte qui souffle sur la région. D’ailleurs, ce pays a vécu hier une protestation contre la nouvelle Constitution annoncée par le roi Mohammed VI.
    Depuis le mois d’avril dernier, les officiels des deux pays ont échangé des visites qui demeurent au stade de la coopération économique. Mais il n’est pas question pour Alger de la réouverture des frontières terrestres fermées depuis 1994. Une réouverture qui serait, selon plusieurs spécialistes, beaucoup plus en faveur du Maroc que de l’Algérie, notamment du point de vue commercial. Jusqu’à présent d’ailleurs, le trafic illégal de quelques marchandises pose de sérieux problèmes aux services des Douanes algériennes. Selon les explications de Abdelaziz Belkhadem, ministre d’Etat, représentant personnel du président de la République, dans un précédent entretien à TSA, «l’Algérie a formé des commissions pour étudier la possibilité de rouvrir cette frontière et travaille sur ce dossier depuis 2002, date de la visite au Maroc de l’ex-ministre d’État Yazid Zerhouni. La frontière sera rouverte après la résolution des problèmes liés aux différents trafics. Cette réouverture ne doit pas constituer un danger pour l’économie nationale ni pour l’économie marocaine. Elle ne doit pas constituer un problème quelconque pour les deux pays».
    En visite à Rabat le 25 avril dernier, Rachid Benaïssa, ministre de l’Agriculture, a déclaré que la frontière algéro-marocaine sera rouverte «tôt ou tard». Dans une déclaration rapportée par l’AFP, M. Benaïssa a déclaré : «Comme l’a dit il y a deux jours notre ministre des Affaires étrangères, cela arrivera tôt ou tard». «Nous sommes des voisins et des frères et nous œuvrons (…) pour le renforcement des relations bilatérales», a-t-il ajouté.
    Suite à cette visite, un mémorandum d’entente a été signé, comme d’ailleurs trois accords sur la recherche agronomique et phytosanitaire, le 17 juin dernier à Alger.
    Il a été annoncé en outre la venue en Algérie, avant la fin de l’année, de quelque 400 opérateurs privés marocains intervenant dans diverses activités agricoles et agroalimentaires pour étudier les possibilités de partenariat avec des hommes d’affaires algériens.
    Il est à préciser que malgré le désaccord politique entre Alger et Rabat, une coopération économique et commerciale entre les deux pays a toujours existé, avec un volume d’échanges commerciaux de 720 millions de dollars en 2009 et 570 millions de dollars en 2008. Il y a donc une amélioration qui pourrait s’affirmer davantage.
    Pour ce qui est du rapprochement politique, cela a commencé le 17 avril dernier quand le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a déclaré depuis Tlemcen qu’il n’existait pas de problème entre l’Algérie et le Maroc, appelant à renforcer la coopération avec ce pays. Il avait également déclaré : «Le problème du Sahara occidental est un problème onusien. Le Maroc est un pays voisin et frère. Il faut coopérer et nous devons coopérer (avec lui)».
    Par Nacera Chenafi
    Algérie 360, 05/07/2011
  • « Sa Majesté le Peuple »

    L’Union européenne avait déjà décidé bien avant le référendum marocain que la Constitution portait le «modèle démocratique» à suivre par les «Arabes». Après le vote et les 98% de oui, l’organisation qui s’est érigée en parrain du «printemps arabe» considère que «les réformes proposées représentent une réponse significative aux aspirations légitimes du peuple marocain» et demande « une mise en œuvre rapide et réelle de ce programme». Il faut donc faire vite, avant l’essoufflement. Surtout que le «modèle» risque de connaître les mêmes ratés ou pire que les désormais ex-«modèles» tunisien et égyptien. D’ailleurs, les premiers dangers se précisent. Les citoyens marocains, les 2% qui n’acceptent plus d’être des sujets sont sortis pour dire que ce n’était pas le «modèle» qui leur convenait. Ceux auxquels il convient et qui auraient été 98% à dire oui n’ont pas été nombreux dans la rue. Ce qui augure que la partie n’est pas jouée. Le risque du syndrome égyptien, en particulier, est réel. La dernière déclaration du G8 destinée aux

    «Arabes» est claire sur le sujet. Dans son point n°7, elle précise qu’ à court terme «l’ objectif collectif est d’éviter que l’instabilité ne compromette le processus de réformes politiques, et de concilier cohésion sociale et stabilité macroéconomique». Un cadre a été créé à cet effet qui s’appelle le «Partenariat de Deauville», chargé de mettre en place un «programme économique» tourné vers le privé et soutenu par le

    FMI qui doit «fournir aux pays de la région qui s’engagent en faveur de la stabilité économique le soutien

    nécessaire pour les aider à combler leurs besoins de financement extérieur». Parallèlement, les pays du G8 sont «déterminés à soutenir l’intégration des Pays du Partenariat dans l’économie régionale et mondiale

    grâce à un développement du commerce et des investissements étrangers dans la région». Ces derniers

    doivent, bien sûr, «faciliter le commerce, en réduisant les obstacles tarifaires et non tarifaires, en améliorant l’accès au secteur des services et en encourageant les investissements directs et la convergence réglementaire». Ces mesures seront réalisées sous étroite surveillance et «les stratégies de transition» examinées de façon à vérifier qu’elles correspondent bien au cursus voulu. Mais, tout ne roule pas comme prévu. Les «gouvernements provisoires» issus des «révolutions» ne semblent pas du tout tenir la route et ne réussissent pas à rétablir la «cohésion sociale». L’Egypte vient déjà de donner un grand coup de pied dans l’édifice deauvilien en remettant en cause l’intervention du FMI. Pas très rassurant pour la suite. Alors que, selon Alexandre Adler, «plutôt que de céder aux intimidations de la rue, le roi a pris les devants, dans la continuité (de la) monarchie marocaine». Ce qui explique qu’il en était fait un «modèle» et une «exception» parmi ces Etats qui sont loin de réussir là où le Makhzen sait y faire. Sauf cet imprévu qui a fait du 4 juillet, une journée de cauchemar, alors que tout semblait ficelé. Malgré les satisfécits des Grandes Démocraties, malgré les fleurs de la Grande Presse, malgré le filtrage des moteurs de recherche, Google en tête, les citoyens marocains ont crié «Sa Majesté le peuple !», «Son Excellence le peuple !», «Son Altesse le peuple ! 

    Les Débats, 06/07/2011