Mois : octobre 2010

  • Manifestations dans différentes régions espagnoles condamnant l’assassinat du martyr, Njem Elgarhi

    Madrid, 30/10/2010 (SPS) Des manifestations et des sit- in ont eu lieu dans les dix sept régions autonomes en Espagne en guise de solidarité avec le peuple sahraoui et pour condamner l’assassinat du martyr Najim Elgarhi, abattu dimanche dernier par les forces marocaines, a-t-on appris de source proche du ministère des territoires occupés et des communautés établies à l’Etranger.

    Dans ce contexte, la coordination des associations espagnoles de solidarité avec le peuple sahraoui a organisé samedi une manifestation pour dénoncer ce crime odieux qui a ciblé un adolescent de 14 ans et blessés cinq autres , alors qu’ils tentaient de regagner le camp de l’indépendance situé à (12 km) d’El Aaiun occupée.

    Organisée à l’initiative du mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui avec la collaboration de la représentation du Front Polisario en Espagne, la manifestation a connu une large participation de la société civile espagnole et de la communauté sahraouie en Espagne.

    La manifestation a pris son départ depuis la station ferroviaire de la capitale Madrid et s’est dirigée vers la place de l’Espagne où une grande tente sahraouie a été dressée depuis quelques jours pour cette fin.

    Au cours de cette manifestation, un communiqué a été lu, appelant « à une intervention rapide pour sauver la vie des populations sahraouies affamée à l’Est de la ville occupée d’El Aaiun (capitale du Sahara Occidental occupée par le Maroc, ndds)et exprimant la solidarité inconditionnelle avec la famille de Najem Elgareh ».

    Le communiqué a également appelé le Gouvernement espagnol à « condamner l’assassinat, et à œuvrer pour cesser tout le soutien au régime marocain ».

    Les manifestants ont brandi le drapeau national sahraoui, des portraits du martyr et scandé des slogans en faveur les populations du camp de Gdeim Izik près d’El Aaiun occupée.

    D’autres manifestations similaires ont été organisées aux iles canaries, en Andalousie, à Séville, Malaga et Grenade, pour protester contre l’assassinat de Najem Elgarhi et la situation qui prévaut dans ce camp depuis plus de trois semaines, sans eau, sans nourriture et médicaments, en raison de l’état de siège imposé par les autorités marocaines autour du camp. (SPS)

    Madrid, 30/10/2010 (SPS) Des manifestations et des sit- in ont eu lieu dans les dix sept régions autonomes en Espagne en guise de solidarité avec le peuple sahraoui et pour condamner l’assassinat du martyr Najim Elgarhi, abattu dimanche dernier par les forces marocaines, a-t-on appris de source proche du ministère des territoires occupés et des communautés établies à l’Etranger.

    Dans ce contexte, la coordination des associations espagnoles de solidarité avec le peuple sahraoui a organisé samedi une manifestation pour dénoncer ce crime odieux qui a ciblé un adolescent de 14 ans et blessés cinq autres , alors qu’ils tentaient de regagner le camp de l’indépendance situé à (12 km) d’El Aaiun occupée.

    Organisée à l’initiative du mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui avec la collaboration de la représentation du Front Polisario en Espagne, la manifestation a connu une large participation de la société civile espagnole et de la communauté sahraouie en Espagne.

    La manifestation a pris son départ depuis la station ferroviaire de la capitale Madrid et s’est dirigée vers la place de l’Espagne où une grande tente sahraouie a été dressée depuis quelques jours pour cette fin.

    Au cours de cette manifestation, un communiqué a été lu, appelant « à une intervention rapide pour sauver la vie des populations sahraouies affamée à l’Est de la ville occupée d’El Aaiun et exprimant la solidarité inconditionnelle avec la famille de Najem Elgarh »i.

    Le communiqué a également appelé le Gouvernement espagnol à « condamner l’assassinat, et à œuvrer pour cesser tout le soutien au régime marocain ».

    Les manifestants ont brandi le drapeau national sahraoui, des portraits du martyr et scandé des slogans en faveur les populations du camp de Gdeim Izik près d’El Aaiun occupée.

    D’autres manifestations similaires ont été organisées aux iles canaries, en Andalousie, à Séville, Malaga et Grenade, pour protester contre l’assassinat de Najem Elgarhi et la situation qui prévaut dans ce camp depuis plus de trois semaines, sans eau, sans nourriture et médicaments, en raison de l’état de siège imposé par les autorités marocaines autour du camp. (SPS)

  • Des Marocains tentent de perturber l’EUCOCO, les travaux se poursuivent

    Le Mans (France), 30/10/2010 (SPS) Un important dispositif de sécurité entourait samedi le palais des Congrès du Mans pour empêcher des Marocains de perturber le déroulement des travaux de la 36e conférence de l’EUCOCO de soutien européen à la cause sahraouie (Sahara Occidental envahi par le Maroc en 1975 et 1979, ndds).

    Des policiers surveillent les alentours du centre autour duquel un périmètre de sécurité à été déployé.

    Depuis le début de la matinée, des Marocains, drapés de l’emblème de leur pays, ainsi que du drapeau français, ont investi le parvis du palais pour tenter de perturber le déroulement de la conférence de soutien à la cause sahraouie et scandant violement des slogans hostiles à la municipalité.

    En dépit des chahuts, les experts, réunis au sein des ateliers ont poursuivi leurs travaux dont la mouture sera présentée à la conférence qui prendra fin dimanche.

    Le maire de la ville du Mans, M. Jean-Claude Boulard, a exprimé le vœu de recevoir cette délégation de Marocains pour tenter de mettre fin à la tension qui prévalait, mais ils ont refusé cette offre et décidé de perturber les travaux.

    La veille déjà, le climat s’était échauffé avec l’arrivée, peu avant l’ouverture des travaux, de ce groupe décidé à perturber le déroulement de la conférence.

    Le cordon de sécurité, mis en place par les congressistes et plus encore la présence dissuasive de force de police, ont évité les débordements. L’ouverture de la conférence a été lancée avec trois heures de retard au grand dam des participants. (SPS)

    Le Mans (France), 30/10/2010 (SPS) Un important dispositif de sécurité entourait samedi le palais des Congrès du Mans pour empêcher des Marocains de perturber le déroulement des travaux de la 36e conférence de l’EUCOCO de soutien européen à la cause sahraouie.

    Des policiers surveillent les alentours du centre autour duquel un périmètre de sécurité à été déployé.

    Depuis le début de la matinée, des Marocains, drapés de l’emblème de leur pays, ainsi que du drapeau français, ont investi le parvis du palais pour tenter de perturber le déroulement de la conférence de soutien à la cause sahraouie et scandant violement des slogans hostiles à la municipalité.

    En dépit des chahuts, les experts, réunis au sein des ateliers ont poursuivi leurs travaux dont la mouture sera présentée à la conférence qui prendra fin dimanche.

    Le maire de la ville du Mans, M. Jean-Claude Boulard, a exprimé le vœu de recevoir cette délégation de Marocains pour tenter de mettre fin à la tension qui prévalait, mais ils ont refusé cette offre et décidé de perturber les travaux.

    La veille déjà, le climat s’était échauffé avec l’arrivée, peu avant l’ouverture des travaux, de ce groupe décidé à perturber le déroulement de la conférence.

    Le cordon de sécurité, mis en place par les congressistes et plus encore la présence dissuasive de force de police, ont évité les débordements. L’ouverture de la conférence a été lancée avec trois heures de retard au grand dam des participants. (SPS)

  • Soutien au droit du peuple sahraoui à l’indépendance

    Cette initiative pacifique est d’autant plus remarquable, qu’elle fait tâche d’huile et d’autres villes suivent l’exemple d’El-Ayoun pour fuir la répression marocaine. L’autre aspect de la gravité de la situation vécue par le peuple sahraoui, est que voilà des années que «nous plaidons pour que la Minurso prenne ses responsabilités devant la répression féroce imposée au peuple sahraoui, or elle vient de se voir interdire l’accès des campements de réfugiés» installés à quelques kilomètres de la ville sous occupation marocaine, Laâyoune. De plus, pour M. Galan, l’expression pacifique du peuple sahraoui qu’on entendait peu et qui s’est déclenchée en mai 2005 éclate aujourd’hui aux yeux de la communauté internationale interpellée plus qu’avant à faire valoir la force du droit sur la force coloniale.
    A ce propos, le président de l’EUCOCO ne manquera pas de souligner qu’«il faut être aveugle et sourd pour ne pas vouloir comprendre le message de ce peuple dans son désir de mettre fin à la dégradation de sa situation politique, économique et sociale» par l’exercice de son droit à l’autodétermination.
    Une politique d’oppression et de répression des autorités marocaines dans les territoires sahraouis encore sous son occupation, au moment ou Rabat invite ses hôtes étrangers à porter des témoignages pour voiler les pratiques propres à un système colonial. A ce propos, M.Galland dira : «On voit des gens continuer à se rendre, dans ces territoires, à l’appel des Marocains, pour constater de visu tout ce que le Maroc fait de «beau», et vous avez des gens qui se laissent apprêter et qui reviennent, comme ces sénateurs français, en disant que ce qu’ils ont vu là-bas est merveilleux et qu’ils n’ont pas vu de Sahraouis qui plaidaient la cause de l’indépendance». Et d’ajouter qu’«en effet, si on ne vous les montre pas, si vous n’allez pas voir qu’ils sont sous oppression, détenus dans des prisons, que vous ne vous rendez pas dans ces lieux de détention et que vous faites semblant de ne rien entendre, alors, vous pouvez toujours dire je peux témoigner sur tout ce qui est beau là-bas».
    Aussi, pour le président d’Eucoco, «notre objectif est, donc, de faire appel à la communauté internationale, en particulier au secrétaire général de l’Onu, au Conseil de sécurité mais aussi à l’Union européenne qui, dans ses accords avec le Maroc, où la question des droits de l’homme est centrale, doit prendre acte de ce qui est en train de se passer dans les territoires sahraoui occupés». Et tout cela, a-t-il poursuivi, «au moment même où l’Union européenne doit renégocier ses accords de pêche avec le Maroc, accord fait sur le dos des Sahraouis» au vu de la violation du droit international par l’UE dans ses accords de pêche avec Rabat dans les eaux teritoriaux du Sahara Occidental. Evoquant le nombre de participants à cette conférence, il rappellera qu’ils sont plus de 400 personnes à y prendre part, venant d’Amérique latine d’Asie, d’Afrique, d’Europe et d’Australie et qu’il est très intéressant d’assister à l’élargissement de la solidarité internationale autour du peuple sahraoui.
    De son point de vue, c’est un signe que dans les opinions publiques aujourd’hui, il y a une «conscience réelle» et «quand les associations se mettent en route et révèlent ce qui se passent, les ONG relayent ces préoccupations» et que les Sahraouis ont toutes les raisons d’être déterminés à faire valoir leur droit. L’Onu étant là pour encadrer ce droit, «mais si à l’intérieur du Conseil de sécurité, vous n’avez pas toujours la majorité nécessaire, c’est à nous les peuples de continuer à leur rappeler ces réalités qu’il est de notre devoir de corriger», a souligné, M.Galland. Le président de l’EUCOCO s’agissant du blocus médiatique imposé par Rabat dans les territoires sahraouis occupés, il a estimé qu’un appel «doit effectivement être lancé» à la presse qui «doit comprendre aussi que son rôle est de défendre les valeurs universelles» conclut-il.
    R. I.
  • Novembre, une date effaçable ?

    Et c’est là où l’on se rend compte que l’esprit novembriste n’est pas près de disparaître, et que Kouchner et consorts font un mauvais pari sur le temps.

    Cinquante-six années après le glorieux 1er Novembre 1954 et la formidable mobilisation qui, sous la bannière du Front de libération nationale, parvint à bouter dehors la France coloniale et ses 132 ans de «bienfaits», les Algériens peuvent-ils se dire aujourd’hui en harmonie avec les valeurs ou les rêves novembristes ? Cinquante-six années plus tard, un ex-chef de gouvernement de la RADP nous révèle qu’il n’était qu’un «harki du système». Ce que beaucoup de monde savait déjà depuis quelques années. Mais aux yeux des Algériens, qu’est-ce qu’un harki sinon un renégat capable des pires actes contre les siens pour se faire agréer des maîtres qu’il s’est choisis ?
    La glorieuse révolution de novembre qui libéra l’Algérie et qui contribua à la libération de tant de pays a finalement accouché, à une étape de son histoire, d’un système qui privilégiait délibérément les harkis qui recèlent un peu de compétence et beaucoup de soumission. Cela nous a fait grimper à la 105e place des corrompus sur terre, alors que nous nous faisons submerger par les maux sociaux qui nous parviennent progressivement de tous les coins du monde et que nous sommes en voie de devenir une terne copie du royaume voisin : drogue, prostitution, criminalité, corruption.
    Cinquante-six années plus tard, le peuple algérien est moins soudé, la société se fait plus vulnérable avec l’apparition soudaine des problèmes artificiels qu’on nous fabrique au nom de l’évangélisme, du terrorisme… Des phénomènes déstabilisateurs que nous savons dus à la convoitise étrangère, comme le montre l’intérêt démesuré des puissances hégémoniques, qui non seulement couvent amoureusement le statu quo au Sahara occidental, sur notre flanc ouest où se poursuit un conflit vieux de 35 ans, mais tendent à nous entenailler entre la Méditerranée et le Sahel, région où l’on prône la paix, mais qu’on destine apparemment à la guerre. Et c’est là où l’on se rend compte que l’esprit novembriste n’est pas près de disparaître, et que Kouchner et consorts font un mauvais pari sur le temps. Le rejet public de la présence militaire étrangère dans le Sahel, où la RADP essaye d’unir les pays de la région dans la lutte antiterroriste, et les réticences sur l’UPM, en raison des accointances avec Israël, l’Etat-problème de la région, relèvent d’un pur esprit novembriste. Un esprit qui a su aider notre peuple après chaque trébuchement.
    M. Z.

    mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 31/10/2010

  • Conférence sur la décolonisation sahraouie : Cette réalité que l’Europe ne veut pas voir

    Dans la ville française du Mans, accueillent les 450 participants d’Europe, d’Afrique, d’Asie et de l’Amérique Latine, le pas a été franchi.
    L’«intenable statu quo», dénoncé par l’émissaire onusien Christopher Ross lors de la dernière tournée effectuée dans la région, n’a pas longtemps résisté au formidable élan de sympathie et de solidarité de l’autre Europe, celle des élus locaux et municipaux qui ont tout vu et vécu de si près la légitimité de la lutte sahraouie et la gestation d’un Etat assurant dans les pires conditions un fonctionnement démocratique des institutions nationales.

    Dans les camps des réfugiés de Tindouf, la réalité du fait national sahraoui a subjugué les élus et forgé une perception nouvelle de la question de décolonisation inachevée dénaturée par la campagne systématique de désinformation de Rabat relayée par la presse française.
    Mais, la présence du président  Mohamed Abdelaziz  au cœur même du symbole de la démocratie parlementaire, à l’invitation de la 36e conférence annuelle des la coordination des comités de soutien européen,  autorise à dire que le débat démocratique tend à restaurer une vision équilibrée aux antipodes des schémas désuets.
    Au palais de Bourbon, dédié à la décolonisation du Sahara occidental, le fait parait utopique au regard de la position partiale et de l’alignement de l’Elysée sur les thèses édulcorées de l’occupant marocain, récemment réitéré par le ministre des Affaires étrangères Kouchner, et le Premier ministre Fillon.
    La mise en garde sahraouie se légitime par l’idée selon laquelle « la France détient les clés de la paix et du règlement du conflit de par sa relation avec le Maroc et sa position prédominante au sein de l’Union européenne» les territoires occupés. Car, conforté dans sa dérive coloniale, le Maroc qui « veut une prédétermination » a fermé les portes à la solution légale référendaire en application des dispositions pertinentes de la charte de l’Onu et des résolutions du Conseil de sécurité.
    La cause majeure : la « grande responsabilité » de l’Europe fermant les yeux  devant « la situation désolante de pillage des ressources naturelles du territoire et de violations flagrantes des droits  de l’homme. » « Nous voulons une autodétermination », a martelé le président sahraoui appelant à la protection internationale d’un peuple sans défense forcé à l’exode interne et externe et soumis à la dure loi du blocus et du génocide. Dans les 8.000 camps de la résistance, dressant les remparts de la résistance pacifique dans les villes occupées d’El Ayoune, de Smara et de Boujdour, les mythes sulfureux du « modèle de démocratie » et de la « marocanité des territoires du Sud » ont été fortement ébranlés par le combat de la dignité symbolisé par la Gandhi Sahraouie Aminatou Haïder présente en force dans l’enceinte parlementaire française.
    La symbiose populaire, délivrant le message de la liberté, est la manifestation tangible de la légitimité et de la représentativité du Front Polisario désormais intronisé dans son statut d’interlocuteur incontournable.
    Larbi Chaabouni.
    Horizons, 30/10/2010

  • Pierre Galland : la conférence de l’EUCOCO se tient à un «moment particulier»

    La conférence européenne de coordination du soutien au peuple sahraoui (EUCOCO) se tient à un “moment particulier”, où les populations sahraouies, excédées par les conditions qui leur sont imposées, ont pris l’initiative de vider les villes et installer des campements loin dans le désert (dans les territoires occupés du Sahara Occidental, ndds), a souligné hier M. Pierre Galland, président de l’EUCOCO. Cette initiative pacifique est d’autant plus remarquable, a-t-il dit, dans un entretien, qu’elle fait tâche d’huile et d’autres villes suivent l’exemple d’El-Ayoun pour fuir la répression marocaine.
    L’autre aspect gravité de la situation vécue par le peuple sahraoui, c’est que voilà des années que “nous plaidons pour que la Minurso prenne ses responsabilités devant la répression féroce imposée au peuple sahraoui, or elle vient de se voir interdire l’accès des campements de réfugiés”. De plus, a-t-il ajouté, l’expression pacifique du peuple sahraoui qu’on entendait peu, éclate aujourd’hui aux yeux de la communauté internationale qui est interpellée et “il faut être aveugle et sourd pour ne pas vouloir comprendre le message de ce peuple dans son désir de mettre fin à la dégradation de sa situation politique, économique et sociale”.
    Ce qui est grave, a-t-il ajouté, “c’est que dans le même temps, on voit des gens continuer à se rendre, dans ces territoires, à l’appel des Marocains, pour constater de visu tout ce que le Maroc fait de +beau+ et vous avez des gens qui se laissent appâter et qui reviennent, comme ces sénateurs français, en disant que ce qu’ils ont vu là-bas est merveilleux et qu’ils n’ont pas vu de Sahraouis qui plaidaient la cause de l’indépendance”. “En effet si on vous ne les montre pas, si vous n’allez pas voir qu’ils sont sous oppression, détenus dans des prisons, que vous ne vous rendez pas dans ces lieux de détention et que vous faite semblant de ne rien entendre alors vous pouvez toujours dire je peux témoigner sur tout ce qui est beau là-bas”, a-t-il dit.
    “Notre objectif, a ajouté M. Galland  est donc de faire appel à la communauté internationale, en particulier au secrétaire général de l’Onu, au Conseil de sécurité mais aussi à l’Union européenne qui, dans ses accords avec le Maroc, où la question des droits de l’homme est centrale, doit prendre acte de ce qui est en train de se passer dans les territoires”. Et tout cela, a-t-il poursuivi, “au moment même où l’Union européenne doit renégocier ses accords de pêche avec le Maroc, accord fait sur le dos des Sahraouis, puisque l’Europe tolère que les pécheurs marocains et étrangers aillent sur les côtes sahraouies pour pêcher sans que les Sahraouis n’en bénéficient nullement”. “Il est c’est clair que nous sommes dans un contexte difficile, mais j’estime que ce peuple est d’un courage exceptionnel et mène son combat avec détermination et rappelle sans arrêt à la communauté internationale quelles sont ses responsabilités”, a estimé M. Galland.        
    Evoquant le nombre de participants à cette conférence, il rappellera qu’ils sont plus de 400 personnes à y prendre part, venant d’Amérique latine d’Asie, d’Afrique et d’Australie et qu’il est très intéressant d’assister à l’élargissement de la solidarité internationale autour du peuple sahraoui. De son point de vue, c’est un signe que dans les opinions publiques aujourd’hui, il y a une “conscience réelle”. “Quand les associations se mettent en route et révèlent ce qui se passent, les ONG relayent ces préoccupations, je crois que les Sahraouis ont toutes les raisons d’être déterminés”, a-t-il ajouté. Rappelons-nous, a-t-il dit, combien il a fallu de temps pour mettre fin à l’apartheid et la situation des Palestiniens aujourd’hui n’est pas meilleure”.
    Pour M. Galland, le courage des peuples est “déterminant” pour maintenir cette conception du vivre ensemble, qui doit être fondée sur le respect du droit international, l’Onu étant là pour encadrer ce droit. “Mais si à l’intérieur du Conseil de sécurité, vous n’avez pas toujours la majorité nécessaire, c’est à nous les peuples de continuer à leur rappeler ces réalités qu’il est de notre devoir de corriger”, a-t-il souligné. Sur le manque d’intérêt des médias sur la question sahraouie, il relève que la cause sahraouie est devenue une “cause largement oubliée”, car les médias aujourd’hui préfèrent, de son point de vue, aller vers l’événementiel. “Il  fallut 9 morts pour qu’on parle de la flottille partie briser le blocus imposé à la population de Ghaza”, a-t-il rappelé. “9 morts ont été le prix payé par ces jeunes pacifistes turcs pour qu’on parle de la question palestinienne. Et vous n’avez qu’à le constater, ils sont morts et que témoigne-t-on sur de Ghaza aujourd’hui”, s’est-il interrogé. “Le blocus est toujours là, les Palestiniens sont toujours pris dans un enfermement total”, a déploré M. Galland qui considère que “si aujourd’hui, les conflits ne sont pas couverts par les médias, c’est que beaucoup d’entre-deux, manquent de moyens financiers et préfèrent traiter avec ceux qui leur payent des voyages”.
    “Aujourd’hui, vous pouvez vous rendre en Afghanistan ou en Irak, protégés par les armées occidentales. Vous allez avec l’armée française, américaine, vous les accompagnez et vous rapportez ce qu’ils veulent bien vous montrer”. Le président de l’EUCOCO a estimé qu’un appel “doit effectivement être lancé” à la presse qui “doit comprendre aussi que son rôle est de défendre les valeurs universelles”. “Je crains cependant que les moyens mis à la disposition des médias sont aujourd’hui en cause”, dans le désintérêt qu’ils manifestent devant les conflits. “De nos jours, a souligné M. Galland, les gens en Europe ne payent plus leur journal et il existe des journaux gratuits payés par les publicités ou des multinationales et qui communiquent dans le sens de ce que leur bailleurs de fonds les autorise à dire ou pas”. “Nous sommes donc là devant un conflit de conception de ce qu’est l’information et de ce que les grands médias publient ou pas”, a conclu M. Galland qui estime que “pour être un grand journaliste, il faut être doté d’un certain courage et il qu’il n’y a qu’à faire le décompte du nombre de journalistes enlevés ou détenus, pour confirmer ce constat”. “Exercer ce métier, c’est voir les risques accrus par rapport au passé, il faut le reconnaître”, a-t-il enfin admis.
    Le Citoyen, 30/10/2010
  • Pour perpétuer son occupation du Sahara occidental : Jusqu’où peut aller Rabat ?

    Dans le temps, les officiels français défendaient becs et ongles, une idée colonialiste désormais écule, selon laquelle l’Algérie faisait partie intégrante de la France. En 1962 et après une lutte âpre et des sacrifices incommensurables, le peuple algérien avait démontré le contraire à cette puissance qui fut contrainte de se retirer de l’Algérie.
    Aujourd’hui, nous vivons presque le même cas avec  la question du Sahara occidental occupé par le Maroc depuis 1975, et qui contre toute logique, s’acharne à soutenir que ce territoire lui appartient et que le peuple sahraoui est partie intégrante du peuple marocain. Rabat refuse jusqu’à l’idée de consulter ce peuple par voie référendaire, s’il est marocain ou non, lui déniant jusqu’au plus élémentaire de ses droits, celui de décider de son librement, destin. Les autorités marocaines sont prêtes à tout pour faire accroire que le Sahara occidental est une province marocaine. Elles ne lésinent sur aucun moyen pour cela, alors que ce territoire a été déclaré par les lois internationales « non autonome » et qu’il fait l’objet annuellement, depuis son annexion par l’armée marocaine,  d’un vote de résolution par l’assemblée générale des Nations unies, réaffirmant ce statut.
    Rabat s’est mis à dos son voisin l’Algérie, parce que notre pays refuse de reconnaître la marocanité du Sahara occidental avant les Sahraouis, premiers et derniers concernés par leur avenir. Pis, le régime marocain accuse Alger de monter des « plans hégémoniques » dans la région maghrébine, alors que cette pratique est son sport préféré. Récemment, le roi Mohamed VI, qui se soucie comme d’une guigne de la construction maghrébine, s’en est allé de son analyse à propos du gel de ce projet, en déclarant sans aucune retenue que « l’intégration souhaitée par les peuples de la région et dictée par l’esprit du temps se heurte à des plans hégémoniques et à des écueils politiques rendus pourtant obsolètes avec la fin de la guerre froide ».
    Le roi affirme que l’Union du Maghreb Arabe « reste l’otage de calculs étriqués liés au conflit artificiel suscité autour du Sahara marocain ». Rabat se met subitement à se préoccuper de l’UMA, qu’il s’est employée (et le fait toujours) à torpiller. N’a-t-on pas au Maroc couru derrière une adhésion pleine et entière à l’Union européenne  et faute d’y parvenir, n’a-t-on pas fait des concessions souveraines pour obtenir le statut avancé de ce regroupement ? Dans ces conditions, qu’attendre de plus d’un régime qui avait accepté,  pour assouvir ses besoins expansionnistes, de partager en 1978, le Sahara occidental avec la Mauritanie ?  Qu’attendre d’un tel régime qui avait accepté de tenir un référendum en 1991 sur le devenir de ce territoire, après des négociations directes, à Rabat même avec les dirigeants du Polisario, avant de les diaboliser et renier tout engagement à ce sujet ? Qu’attendre d’un régime qui jette en prison pour longtemps, ses propres sujets qui osent s’exprimer sur les erreurs commises durant le conflit armé avec les indépendantistes du Polisario ? L’un d’eux, un ancien prisonnier de guerre du mouvement indépendantiste, croupit dans les geôles du roi, pour avoir adressé à ce sujet.
    Il s’agit d’un militaire à la retraite qui en 2006, plaidait dans cette une lettre au roi Mohamed VI « l’amélioration de la situation de ses anciens compagnons d’armes », libérés par le Polisario sous les auspices du CICR. Il avait aussi dévoilé un « secret militaire » sur la guerre entre l’armée marocaine et l’armée de libération sahraouie. Rabat ne s’encombre d’aucun scrupule pour « punir » quiconque ose évoquer ce sujet en mal. Ainsi, il y a deux jours, ce sont les correspondants de la  chaîne Al Jazera qui ont vu leurs accréditations au Maroc, annulées. Cette fois-ci, ils n’ont pas entre autres, adhéré à la thèse marocaine sur ce qu’on appelle à Rabat, la question de « l’intégrité territoriale ». Ce reproche n’est pas  paru dans le communiqué officiel avalisant cette décision contre le staff de cette chaîne. Cependant, il n’est un secret pour personne aujourd’hui, que les autorités n’attendaient qu’un petit prétexte  pour sévir contre cette chaîne qui n’illustre plus des reportages sur le Maroc avec la carte de ce pays incluant le territoire sahraoui. Et le fait de reconnaître que ce territoire est encore non autonome relève pour le Makhzen, du crime de lèse-majesté.      
    Salim Ouali
    Le Citoyen, 30/10/2010
  • Sahara occidental : Le président Abdelaziz rend un hommage appuyé à l’Algérie

    Le président de la RASD, secrétaire général du Front Polisario, M. Mohamed Abdelaziz, a rendu vendredi au Mans, un hommage appuyé à l’Algérie, « appréciant à sa juste valeur, « sa solidarité et son soutien indéfectible à la cause sahraouie. « Nous ne pouvons qu’exprimer notre gratitude à l’Algérie qui ne ménage aucun effort pour défendre la cause du peuple sahraoui et lui exprimer son soutien indéfectible », a-t-il affirmé.

    Il a par ailleurs souligné que la situation de privation que vivent les réfugiés sahraouis, « continuent à nous alerter sur l’urgence d’un règlement juste et équitable, dans le cadre de la légalité internationale ».
    Intervenant à l’ouverture des travaux de la 36 ème conférence de la coordination européenne de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO), il a relevé que lors de la 35e conférence de l’EUCOCO, le sujet préoccupant alors, était le sort des sept prisonniers politiques, détenus dans les geôles marocaines.
    Aujourd’hui a-t-il poursuivi, « le problème demeure entier et nous trouvons devant une situation flagrante de violation des droits de l’homme qui a conduit des milliers de réfugiés sahraouis à fuir leur camps et se réfugier dans le désert, pour échapper à la marginalisation et la pauvreté imposée par les forces d’occupation marocaine ».
    « Nous ne cesserons pas de lancer des appels à la communauté internationale pour desserrer l’étau en ouvrant le territoire aux observateurs et journalistes du monde entier pour dénoncer cette situation intenable », a-t-il dit.
    Il a également appelé à doter la Minurso, à l’image des autres missions de l’Onu, des prérogatives qui lui font défaut, lui permettant de surveiller le respect des droits humains dans les territoires occupés ».
    « La nouvelle forme de résistance pacifique menée par le peuple sahraoui suscitera certainement des échos et engendrera un élan de solidarité internationale et un soutien juste à la cause sahraoui », a-t-il dit.
    Il a également exprimé la volonté du Front Polisario pour une troisième rencontre informelle avec le Maroc, début novembre, à la demande du représentant personnel du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, qui vient d’achever une tournée dans la région pour convaincre les deux parties en conflits (le Maroc et Front Polisario) à reprendre les négociations.
    « Nous restons ouverts au dialogue, pour peu que le Maroc soit réceptif aux préoccupations du peuple sahraouis sur son droit à l’autodétermination.
    La conférence qui se tient au Mans, a-t-il conclu, n’est pas une rencontre organisée contre le Maroc (qui occupe le Sahara Occidental depuis 1975, ndds), mais « un acte de solidarité et de paix construit sur les intérêts réels des peuples sahraouis et marocains ».
    Le Jour d’Algérie, 31/10/2010

  • SAHARA OCCIDENTAL : Le Maroc et ses soutiens en accusation au Mans

    Aprés l’Assemblée nationale française où le président Mohamed Abdelaziz, a mis en garde contre une nouvelle tragédie qui menace le peuple sahraoui dans les territoires occupés de la RASD, ce week-end, dans la ville française du Mans, c’est au tour de plus de 500 délégués qui prennent part à la 36e Conférence européenne de soutien au peuple sahraoui (Eucoco), d’ interpeller la France et dans une moindre mesure l’Espagne, sur le soutien inconditionnel qu’ils apportent aux thèses marocaines et notamment la prétendue solution d’autonomie.

    Le président sahraoui, a, dès vendredi soir, en ouvrant solennellement la rencontre, mis en garde sur la grave situation des 20 000 sahraouis qui ont fuit volontairement Al Ayoun pour établir un camp dit de «l’indépendance, de la fierté et de la dignité». «Nous ne cesserons pas de lancer des appels à la communauté internationale pour desserrer l’étau en ouvrant le territoire aux observateurs et journalistes du monde entier pour dénoncer cette situation intenable», a-t-il dit. «Nous nous trouvons devant une situation flagrante de violation des droits de l’Homme qui a conduit des milliers de réfugiés sahraouis à fuir leurs camps et se réfugier dans le désert, pour échapper à la marginalisation et la pauvreté imposée par les forces d’occupation marocaines».
    Une situation qui interpelle l’Onu sur «l’urgence d’un règlement juste et équitable, dans le cadre de la légalité internationale «du conflit du Sahara Occidental, a-t-il insisté. Il a également appelé à doter la Minurso, à l’image des autres missions de l’Onu, des prérogatives qui lui font défaut, lui permettant de surveiller le respect des droits humains dans les territoires occupés». «La nouvelle forme de résistance pacifique menée par le peuple sahraoui suscitera certainement des échos et engendrera un élan de solidarité internationale et un soutien juste à la cause sahraouie », a-t-il dit.
    Par ailleurs, le président sahraoui a également exprimé la disponibilité du Front Polisario pour une troisième rencontre informelle avec le Maroc, début novembre, à la demande du représentant personnel du secrétaire général de l’Onu, Christopher Ross, qui vient d’achever une tournée dans la région pour convaincre les deux parties en conflits (le Maroc et le Front Polisario) à reprendre les négociations. «Nous restons ouverts au dialogue, pour peu que le Maroc soit réceptif aux préoccupations du peuple sahraoui sur son droit à l’autodétermination».
    La conférence qui se tient au Mans, a-t-il conclu, n’est pas une rencontre organisée contre le Maroc, mais «un acte de solidarité et de paix construit sur les intérêts réels des peuples sahraouis et marocains». En plus de l’intérêt porté par la conférence a la nouvelle forme inédite de l’intifada d’Al Ayoun , les débats ont porté sur la protection des ressources naturelles sahraouies et sur l’urgence qu’il y a d’agir pour que l’Onu et en particulier le Conseil de sécurité se décide enfin à élargir le mandat de la minurso pour qu’elle protège un peuple menacé à nouveau de génocide .
    Dans quelques jours, cela fera 35 ans que le Sahara Occidental connaît l’occupation militaire marocaine, avait rappelé à Paris M. Abdelaziz, «35 ans d’illégalité, de transgression du droit, de violations des droits de l’Homme et d’affront à la communauté internationale». Mais 35 ans aussi de résistance d’un peuple et surtout de respect de ses engagements internationaux. Et en dépit de «toutes les difficultés de la guerre qui nous a été imposée, nous avons été toujours fermement attachés à la paix et avons loyalement coopéré pour la mise en application du plan onusien de 1991 et des engagements pris en 1997» de cessez-lefeu.
    Pour s’en convaincre et pour rappel, le président sahraoui retracera toutes les péripéties par lesquelles est passé, à la trappe marocaine, l’arsenal juridique constitué par la série de résolutions de l’Onu qui n’ont connu aucune application, y compris la dernière proposition de 2003 du Conseil de sécurité. Autre centre d’intérêt de cette conférence, le pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental. Le territoire étant non-autonome, ses ressources naturelles ne peuvent être exploitées qu’en respectant la volonté et au bénéfice des habitants autochtones du territoire, et ce, selon le droit international.
    Dans un avis juridique, le Parlement européen a déclaré que la pêche des navires européens dans les eaux du Sahara Occidental représente une violation du droit international. Mais L’Union européenne a signé un Accord de pêche avec le Maroc qui exploite, sans être inquiété, les ressources halieutiques du peuple sahraoui. Pour le phosphate, dont les rentrées pour le Maroc sont colossales, la situation est identique.
    L’Europe a une grande responsabilité dans la pérennisation du conflit parce qu’elle ferme les yeux et participe au pillage des ressources naturelles du territoire. Mais que ce soit au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU ou au niveau de la politique européenne à l’égard du conflit, la position prédominante de la France, quitte à renoncer aux principes des droits de l’Homme, a toujours privilégié l’alignement sur les thèses du Maroc . C’est pourquoi une centaine d’élus français se mobilisent au Mans pour sensibiliser l’ensemble des élus européens et interpeler le président Sarkozy pour qu’il rééquilibre sa politique d’autant qu’il s’apprête à présider le G20.
    Du Mans, Mokhtar Bendib
    Le Courrier d’Algérie, 31/10/2010
  • Al Jazeera et la voix de son maître

    Le gouvernement marocain a procédé à la fermeture des bureaux d’Al Jazeera au Maroc. Ne discutons pas du principe général du respect de la liberté d’expression, personne ne sera à l’abri d’un reproche – pas même les Etats-Unis. Ce qui est étrange, en l’occurrence, c’est que Al Jazeera est acquise au Maroc, y compris sur la question du Sahara occidental. Et par contrecoup hostile à l’Algérie dont elle ne veut véhiculer, depuis avant son interdiction, que les plus mauvaises nouvelles. Or, voilà que le gouvernement du royaume, après lui avoir fermé le bureau d’où elle diffusait son journal du Maghreb, décide de lui interdire toute activité sur son territoire pour, résumons : absence d’objectivité et partialité dans le traitement des informations. Etrange, n’est-ce pas ? Mais pas tant que cela. Il semble plutôt qu’il s’agit d’un malentendu entre les deux parties.
    Al Jazeera ne cesse de s’étonner de ces mesures à son encontre. Non parce qu’elle se prévaut d’objectivité, il n’en a jamais été question pour cette chaîne – pour toutes sortes de raisons liées à sa dépendance financière et politique. Elle n’a simplement pas compris que ce qui est attendu d’elle, c’est son implication totale dans les thèses monarchiques sur le Sahara occidental. En retour de sa liberté d’activer dans ce pays, il lui fallait devenir un instrument de propagande pour la politique du Maroc, et accessoirement pour sa promotion touristique. Elle prétendait servir le roi par de la «communication moderne», un peu comme elle fait ailleurs. Ses services ne suffisaient pas. En somme, la communication peut même s’avérer dangereuse, pour un pays qui n’hésite pas à mobiliser tout ce qu’il peut pour mener des campagnes médiatiques sans fin.
    Al Jazeera aurait dû prendre exemple sur Medi1 si elle voulait continuer à travailler au Maroc, voilà ce que lui signifie le roi. Ensuite, derrière Medi1 ou France 24, il y a la France qui soutient le Maroc, et ce n’est pas rien. Alors que derrière Al Jazeera, il n’y a que du vide. Cette chaîne pèche par un excès de confiance en elle-même. Une folie des grandeurs. Passe encore, si elle faisait preuve d’une objectivité sans faille ou, tout du moins, d’une certaine impartialité. Mais non, elle n’hésite pas à organiser elle-même des campagnes contre les régimes qui ne lui plaisent pas, sous prétexte d’être le porte-voix de «l’opinion arabe», et d’épargner les régimes qui lui plaisent, à commencer par le Qatar, naturellement – ou ses voisins du Golfe. Elle ne sert pas son opinion de prédilection, comme elle l’affirme sans cesse, mais tout au contraire : les rois, les puissants, les forts, les fortunés… D’ailleurs, Al Jazeera est une télé bourgeoise, en plus d’être vulgaire. Elle ne sert pas non plus les Palestiniens, mais plutôt leur ennemi israélien – et elle s’en serait aisément aperçue si elle maîtrisait réellement les techniques de la communication moderne. Avec ses immenses moyens, Al Jazeera aurait pu devenir la fierté des Arabes, elle en est très loin. Tout au plus pouvons-nous la considérer comme la voix de son maître.
    B. D.
    Le Jour d’Algérie, 31/10/2010