Como muchos viernes, el rey de Marruecos se fue hoy a la mezquita para cumplir la oración del Viernes. Pero, en el acto de hoy su mente estará perturbada por un suceso relacionado con la obsesión de todos los marroquíes : el Sáhara Occidental.
En efecto, este viernes comienza el campeonato africano de futbol. Por eso, desde la capital egipcia sopla un viento no muy sano, para no decir mortal, para los sujetos de Mohamed VI que desde hace más de 43 años sueñan con controlar la antigua colonia española y sus recursos.
Oficialmente, el primer partido se disputará esta noche entre Egipto y Zimbabwe, pero ha sido difuminado por otro partido que se jugó a nivel mediático entre Marruecos y Egipto sobre la presencia de la bandera de la RASD en el clip de lanzamiento de la CAN. El partido fue ganado por los saharauis ya que Egypto no retiró la bandera del Sahara Occidental. Para ocultar su humillación, los marroquíes pretenden que las autoridades egipcias presentaron sus excusas por lo que calificaron de « incidente ».
Por lo tanto, el « fantasma » saharaui sigue a Marruecos adonde quiera que vaya. Si a nivel interno, el Makhzen puede contar con el apoyo ciego de los marroquíes sin distinción, el escenario cambia cuando se trasladan al ámbito internacional donde las autoridades marroquíes y sus súbditos chocan violentamente con la cada vez más amarga realidad: Ningún país reconoce la supuesta soberanía de Marruecos sobre el territorio del Sáhara Occidental. ¡Incluso con el apoyo de Francia y Estados Unidos a su plan de autonomía!
El equipo marroquí era el campeón de turno, pero el ambien festivo fue estropeado por la causa saharaui y su bandera sagrada, que fue diseñada por sus valientes hijos y no por el mariscal Lyautey, como lo fue la bandera marroquí.
Como en otras ocasiones, los súbditos de Su Majestad se llevaron una desagradable sorpresa al descubrir que las autoridades egipcias no olvidaron el detalle de dejar bien a la vista las líneas de demarcación entre Marruecos y la RASD destacadas de manera notable por los colores de la bandera saharaui.
Los espectadores pudieron ver en el video oficial diseñado con este motivo una canción interpretada por el cantante egipcio Hakim, junto a los artistas nigerianos Femi Anikulapo-Kuti y marfiliano Dobet Gnahoré, un video de más de 4 minutos donde la República Saharaui se encuentra bien presente.
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Après avoir longtemps menti au peuple marocain sur les acquis diplomatique du Maroc au niveau du continent africain, Le Caire remet Rabat face à la réalité.
En effet, à la capitale égyptienne , la présence du drapeau de la RASD parmi le reste des pays membres de l’Union Africaine met à nu la propagande véhiculée par le Makhzen en vue de dissimuler la plus grande défaite diplomatique de la monarchie alaouite qui est le fait d’être contraint à retourner à l’organisation panafricaine et de voir le roi du Maroc assis à côté du président sahraoui Brahim Ghali.
Aujourd’hui vendredi, Mohammed VI doit se rendre à la mosqué pour la prière traditionnelle du jour saint des musulmans, mais sa concentration sera perturbée par un événement parallèle qui se déroule au Caire : l’ouverture du premier match de la Coupe Africaine de Football (CAN) dont les Lions de l’Atlas sont les champions en titre.
Officiellement, le premier match aura lieu ce soir entre l’Egypte et le Zimbabwe, mais il a été estompé par un autre match qui se joue au niveau médiatique entre le Maroc et l’Egypte au sujet de la présence du drapeau de la RASD dans le clip d’annonce de la CAN. Le match a été remporté par les sahraouis puisque l’Egype n’a pas procédé au retrait du drapeau du Sahara Occidental.
Ainsi donc, le « fantôme » sahraoui poursuit le Maroc partout où il va. Si au niveau interne, le Makhzen peut compter sur le soutien aveugle des marocains toutes couches confondues, ce n’est pas le cas au niveau international où les autorités marocaines et leurs sujets se heurtent à chaque fois à l’amère réalité : Aucun pays ne reconnaît leur prétendue souveraineté sur le terrritoire du Sahara Occidental. Même avec le soutien de la France et les Etats-Unis à leur plan d’autonomie !
La fête des Lions de l’Atlas a été ainsi gâchée par la cause sahraouie et son drapeau sacré qui a été conçu par ses braves enfants et non par le Maréchal Lyautey.
Comme dans d’autres occasions, les sujets de Sa Majesté ont été en effet désagréablement surpris de découvrir que les autorités égyptiennes ont bien pris le soin de mettre en évidence les lignes de démarcation entre le Maroc et la RASD, démarcation remarquablement mise en valeur par les couleurs du drapeau sahraoui.
Les téléspectateurs ont pu voir dans le clip officiel accompagné d’une chanson interprétée par le chanteur égyptien Hakim, aux côtés des artistes nigérian Femi Anikulapo-Kuti et ivoirienne Dobet Gnahoré, une vidéo de plus de 4 minutes où la république sahraouie y est bien mise en évidence sur la carte avec ses couleurs.
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Selon des médias espagnoles, des inconnus ont sauvagement agressé un camp d’immigrants subsahariens installe dans la banlieue de Tanger.
Des images témoignent du traitement infligée aux africains qui attendent une chance de regagner l’Europe. L’AMDH, une ONG des droits de l’homme marocaine, mène depuis des années un travail d’alerte sur le violence dont sont victimes les immigrés africains qui attendent de traverser le Détroit de Gibraltar.
Selon l’AMDH, « au moment où les autorités marocaines se vanter d’avoir avorté 30.000 tentatives de migration, les gangs criminels continuent à attaquer et agresser les migrants » dans le cadre d’une politique d’harcèlement menée à travers des groupuscules armés de couteaux et de batôns.
« En voyant les violations commises chaque jour par les autorités marocaines contre les migrants sub-sahariens, ces gangs criminels considèrent les migrants comme une proie facile: ils ne peuvent pas déposer une plainte parce qu’ils seront arrêtés et réprimés et même si la plainte est déposée, elle n’aura jamais de suite », affirment les oenegés.
Le fait qu’ils ont publié des images des blessures vise à attirer l’attention sur les crimes de ces bandes armées afin de demander aux autorités d’intervenir pour protéger tous les migrants. La brutalité des images aurait conduit à l’ouverture immédiate d’une enquête, au contraire, il n’a pas encore commencé.
Un grand nombre des personnes touchées à ce jour par les organisations sociales et d’autres ont reçu des points de traitements médicaux. Au lieu de cela, il y a ceux qui ont fui le camp attaqué, blessé, sans aide, de peur d’être arrêtés et trouvés en situation irrégulière au Maroc. Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de condamnation des groupes politiques et les personnes impliquées dans ces événements n’ont pas été inquiétés.
Aussi loin que porte la mémoire, les tribus du Sahara ont vécu libres sur leur vaste territoire le Sahel, ainsi nommé avant la colonisation.
Les hommes voilés qui se nourrissaient de laitage et vivent du désert sont alors maîtres des routes de l’at et du sel qui vont du royaume du Fhana, a’Aoudaghost jusqu’à Marrakech. Eux seuls connaissent les secrets du désert et les cachettes de l’eau.
Redoutables guerriers ? En 1050-1100, ils écrivent l’épopée des Almoravides. Un ensemble de tribus fières de l’identité, structurées entre elles et indépendantes, se différencie nettement et des voisins du nord soumis à l’autorité du sultan, et du sud qui commencent à constituer une autorité supratribale.
L’arrivée au XIVème siècle de tribus nomades yéménites chassées par l’expansion hilalienne donnera à cet ensemble ses contours définitifs. Une langue commune, le hassaniya, un regroupement culturel s’étendant bien au-delà du territoire qu’elles occupent, une volonté farouche d’indépendance, briseront dès le XV siècle les premières tentatives européennes de pénétrer dans le territoire.
Et toute l’histoire de la résistance aux invasions européennes dans la région est étroitement celle du combat des tribus sahraouies. En 1995, le Congrès de Berlin partage l’Afrique entre puissances européennes et attribue la zone du Sahara Occidental à l’Espagne qui le revendiquait. Il ne faudra pas moins de 40 à 50 ans pour que la résistance de toute cette région, à laquelle participe activement les sahraouis, soit surmontée.
En 1912, sous la conduite de Ma El Aïnine, Marrakech est prise, la déchéance du sultan soumis aux français est proclamée. Le Colonel Mangin organise le massacre des troupes mal armées face à son armement moderne, puis la colonne Mouret pénètre en 1913 jusqu’à Smara qui est brûlée. Mais, insoumis toujours, les sahraouis guerroient et conduisent des razzis très meurtriers pour les colonisateurs, la dernière grande bataille eut lieu en 1932 à Oum Tounsi, un groupe nomade fut mis en pièces, 15 officiers et sous-officiers tués ; c’était une étape d’un razzi d’une grande audace, au cours duquel la Mauritanie fut traversée de part en part. Encore faudra-t-il qu’une vaste opération conduite par 3 généraux soit organisée pour que les troupes venues d’Algérie et de Mauritanie puissent opérer leur jonction. Dès lors, les Espagnols entrerprirent une prudente politique de pacification du territoire qui leur était dévolu.
Le Sahara Occidental, avec ses deux provinces, le Saguia el Hamra et Rio de Oro a une superficie représentant environ la moitié de la France et compte près d’un million d’habitants. Par sa position stratégique, « porte atlantique de l’Afrique », elle suscita la convoitise de plusieurs puissances européennes et africaines. Vers le XVIème siècle, les Hollandais, puis les portugais, furent les premiers à vouloir s’implanter sur notre territoire. Cependant, ils furent très vite repoussés. A cette époque, le peuple sahraoui connaissait déjà une organisation politico-militaire très élaborée : en particulier avec « Ait Arbain », sorte de parlement au sein duquel siégeaient les représentants des différentes tribus.
Jusque vers la fin du XIXème siècle, les espagnols qui étaient depuis longtemps aux Iles Canaries pratiquaient des échanges avec nos populations. Après le Traité de Berlin, leur présence s’est transformée en une tentative de domination à laquelle notre peuple a riposté par une guerre. Celle-ci ne prit fin qu’en 1936 après que la France se soit installé définitivement dans les pays voisins, notre pays se trouvant ainsi encerclé.
La lutte du peuple sahraoui a tenu malgré la trahison du gouvernement marocain en 1957 qui est allé jusqu’à participer à la grande opération « Ecouvillon ». Cette opération menée par la France cherchait à anéantir l’armée de résistance sahraouie qui avait déjà libéré presque tout le territoire du Sahara.
Vingt années plus tard, en même temps que se déroulait les grands combats pour l’indépendance, le peuple sahraoui se soulève. Rapidement, les troupes espagnoles doivent se replier sur les quelques villes cotières. Une importante opération franco-espagnole, bâptisée « Ecouvillon » est déclenchée le 10 janvier 1958 avec 14.000 hommes et 130 avions pour noyer dans le sang le soulèvement.
Une profonde modification de la société sahraouie : par suite de la répression, de la destruction des troupeaux alliée à la śecheresse, une part croissante de la population fut fixée dans les villes. Une importante maturation avait lieu qui conduisit à la construction du mouvement de libération du Sahara.
En 1970, l’Espagne prétendait mettre sur pied une union hispano-sahraouie. Le 17 juin, une puissante manifestation conduite par Bassiri marquait le refus du peuple sahraoui ; elle fut brutalement réprimée. Bassiri, lui-même, arrêté, n’a jamais reparu. Des dizaines de morts, des centaines d’arrestations, ont prouvé que la voie pacifique était impratiquable. Seule la lutte armée pourrait permettre de reconquérir l’indépendance.
A Zemla, dans la banlieue d’El Aaiun, des sahraouis se réunissent ce 17 juin 1970 pour une manifestation pacifique contre l’occupant espagnol. Bassiri est kidnappé par la sécurité espagnole, il disparaît à jamais, devenant l’un des tout premiers chahids (martyrs) de la cause sahraoauie. Cet événement a profondément marqué les jeunes sahraouis. Parmi eux, le premier Secrétaire Général du Front Polisario.
Nous ne pouvons pas nous référer à notre histoire sans rendre un hommage légitime à Sidi Mohamed Bassiri qui a fait du soulèvement de Zemla, le 17 juin 1970, un moment historique plein de signification. Avec cet événement, les Sahraouis ont acquis la conviction de la nécessité de résister et de lutter.
Il avait étudié le journalisme au Caire et à Damas, où il avait également acquis une solide formation juridique, appliquée notamment aux mouvements de libération. En 1968, il travaillait à la rédaction d’un journal marocain. En réponse à un article publié dans un autre journal, dans lequel l’auteur défendait la « marocanité » du Sahara, fit valoir, dans un autre article de son journal, que le Sahara appartenait aux Sahraouis. Cette édition du journal a été saisie sur ordre du gouvernement et Bassiri a quitté le Maroc.
Il arriva à Smara et rencontra les cinq jeunes hommes prêts à commencer la bataille pour l’indépendance de leur peuple. Les connaissances et le savoir-faire de Bassiri, qui dirigea la formation et les premières actions de ce qu’on appela le Mouvement d’avant-garde pour la libération de Saguia El Hamra et Rio de Oro, furent reconnus.
Le Mouvement de libération créé par Mohamed Bassiri en 1968 fut le premier à demander l’autonomie du Sahara. Malgré la répression, de nouveaux mouvements nationalistes sahraouis virent le jour : le NIDAM, le Mouvement pour la défense du peuple sahraoui, et surtout le Mouvement de résistance des hommes bleus (MOREHOB) fondé en 1971 au Maroc par Edouardo Moha, qui revendiquait l’indépendance immédiate et rejetait toute idée de référendum. Mais ces mouvements indépendantistes manquaient cruellement de perspectives politiques claires et étaient, de fait, systématiquement récupérés par le Maroc.
En effet, le 17 juin 1970, le gouverneur général espagnol avait convoqué une réunion de notables sahraouis à El Aaiun en vue de ratifier un projet rattachant plus étroitement le Sahara à l’Espagne en le déclarant « province espagnole ». Le MLS décida alors d’organiser une manifestation pour signifier le refus de ce projet. La population d’El Aïoun vint très nombreuse, avec des notables, des membres de la Djemaa, des supplétifs militaires. Pour disperser cette foule immense, la troupe tira et le soir même Bassiri était arrêté et disparaissait. Premier martyr sahraoui de l’indépendance, présent encore aujourd’hui dans chaque mémoire.
Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Soulèvement de Zemla, 17 juin 1979, Sidi Mohamed Bassiri,
Le 7 février, le SG de l’ONU, Kurt Waldheim nomme Olof Rydbeck, l’ambassadeur de Suède à l’ONU en tant que médiateur. Rydbeck a été bien accueilli par l’Algérie, mais traité avec réserve par le Maroc. Il arrive au Sahara occidental entre le 7 et le 11 février. A El Aaiun sévit une ambiance de terreur à cause de la répression aveugle perpétrée par les autorités d’occupation marocaines.
Malgré toutes les mesures de répression, des manifestants sahraouis portant des banderoles et des drapeaux du Front Polisario, criant « Vive le Sahara libre, Sahara indépendant », sortirent pour aller à la rencontre de la voiture de l’émissaire onusien.
Seydah Debba, un militant sahraoui est arrivé à franchir le cordon de sécurité draconienne imposée par les marocains et se glisser à l’intérieur du Parador d’El aaiun au sein d’une commission de travail qui devait rencontrer l’ambassadeur Olof Rydbeck.
A la fin de la rencontre, le militant remit une lettre à l’envoyé de l’ONU. Les marocains qui composaient la délégation ont essayé de l’arrêter au moment de la sortie, mais celui-ci réussit à revenie dans la pièce où se trouvait l’envoyé spécial de l’ONU avec qui il a pu s’entretenir de la situation durant desux heures.
A l’issue de l’entretien, l’envoyé onusien appela les trois gouverneurs coloniaux (Le Sahara Occidental étant à l’époque géré par une adminitsration tripartite provisoire) : Il demanda au mauritanien s’il voulait prendre la responsabilité de le remettre à l’ambassade de Libye qui se chargerait de le faire sortir de Mauritanie. Seul le gouverneur esdpagnol accepta de prendre la responsabilité du militant sahraoui jusqu’à sa remise à l’mabassade d’Algérie à Madrid. Le gouverneur marocain, quant à lui, se livra à une comédie de grande envergure faisant mine de remercier « ce fils venu rejoindre la mère patrie » mais cela fut sans résultat.
Une autre tentative qui dénote les procédés employés fut encore faite par un cousin du roi Hassan II qui se rendit à l’aéroport d’El Aaiun pour rencontrer le militant sahraoui. Il lui offrit 10 millions de dirhams ainsi que toutes les villas et voitures qu’il pouvait souhaiter.
Ainsi, le gouverneur espagnol a facilité le déplacement de Seydah Debba jusqu’à Madrid d’où il a pu rejoindre les camps des réfugiés sahraouis en Algérie, où il s’est engagé dans l’armée de libération populaire sahraouie. Le 14 décembre 1977, Seydah est tombé dans le champ de bataille sous les feux des Jaguars françaises dans la région de Ouediane El Kharroub, dans le nord de la Mauritanie.
En 2007, le Maroc a présenté un «plan d’autonomie» pour le territoire contesté non autonome du Sahara occidental, sur lequel il revendique. Le plan d’autonomie propose une autonomie limitée pour le Sahara occidental au sein d’un grand Maroc et exclut la possibilité d’un référendum avec l’option de l’indépendance totale du territoire. Le Maroc maintient que le critère de l’«autodétermination» des habitants du Sahara occidental (tel qu’énoncé dans plusieurs résolutions de l’ONU relatives au territoire) peut être rempli dans le cadre de sa proposition.
Outre les faiblesses éthiques d’une proposition affirmant que l’intégration forcée d’un territoire litigieux dans un État voisin est compatible avec le principe d’autodétermination, le plan d’autonomie n’aborde pas d’autres problèmes essentiels qui sont au cœur du conflit. En particulier, le plan d’autonomie ne tient pas compte du fait que le Sahara occidental est physiquement partitionné, le territoire étant divisé en deux parties par le « Berm », série de travaux de terrassement défensifs gérés par des militaires marocains et protégés par des champs de mines, qui s’étendent tout au long du Sahara occidental. Le Maroc contrôle tout le territoire à l’ouest et au nord du Berm (environ deux tiers du territoire), tandis que le mouvement indépendantiste Polisario contrôle le territoire à l’est et au sud du Berm.
La partition physique du Sahara occidental fait rarement l’objet de discussions et il apparaît souvent que la majorité des hommes politiques, des décideurs et des journalistes ne sont pas conscients de la division du territoire. Le Sahara occidental est invariablement décrit comme étant «sous contrôle marocain» ou «occupé par le Maroc». La question semble donc être de savoir si le contrôle de facto du territoire par le Maroc devrait être accepté.
Ceux qui soutiennent le plan d’autonomie voient probablement dans la reconnaissance de l’occupation marocaine un moyen de résoudre la question du statut du Sahara occidental, abstraction faite des considérations éthiques. Le Maroc semble extrêmement désireux de maintenir la fiction selon laquelle il contrôle l’ensemble du Sahara occidental. Rabat nie systématiquement que le Polisario exerce un contrôle, voire qu’il soit présent, dans les zones situées à l’est et au sud des Bermudes, que le Maroc prétend avoir établies comme une «zone tampon» à des fins de sécurité.
Rabat aime également donner l’impression que l’ONU reconnaît que ces zones sont en quelque sorte interdites au Polisario et se plaint avec vigueur chaque fois que le Polisario organise des événements politiques ou culturels dans les zones sous son contrôle, les accusant d’incursions illégales sur le territoire marocain et/ou de violer les termes du cessez-le-feu établi en 1991. Les défenseurs du plan d’autonomie prétendent régulièrement que le Polisario n’a jamais «libéré» de territoire et qu’il prétend contrôler tout le territoire au Sahara occidental à des fins purement propagandistiques2.
Le Maroc affirme également qu’il est la seule puissance capable de patrouiller, de gérer et de renforcer la sécurité au Sahara occidental, en particulier face aux menaces terroristes généralement associées aux «espaces vides» et aux frontières poreuses de cette partie de l’Afrique du Nord. La réalité est très différente de la situation représentée par Rabat et ses alliés.
L’accord militaire n ° 1 (MA # 1), conclu entre la force de maintien de la paix de la MINURSO, l’armée royale marocaine et le Polisario, stipule ce qui suit3:
«Le MA n ° 1 divise le territoire litigieux du Sahara occidental en cinq parties:
• une bande tampon (BS) de 5 km de large au sud et à l’est des bermes;
• Deux zones restreintes (ZR) de 30 km de large le long de la berme. La bande tampon est inclue dans la zone resitreinte du côté du POLISARIO et le berme est inclus dans la zone restreinte du côté des RMA;
• Deux zones avec des restrictions limitées (ZRL), qui sont les deux vastes étendues restantes, du Sahara occidental des deux côtés, respectivement. ”
La ZRL située dans la berme du côté du Polisario est appelée localement «zone libre» et comprend un certain nombre de bases militaires du Polisario qui abritent un nombre indéterminé de militaires. Le Polisario effectue des patrouilles régulières dans toute la zone libérée et contrôle efficacement les frontières du Sahara occidental avec l’Algérie et la Mauritanie4.
De plus, les les zones libérées sont utilisées par les Sahraouis des camps des réfugiés situés autour de la ville algérienne de Tindouf lorsque les conditions environnementales le permettent. Certaines familles dans les camps maintiennent des troupeaux d’animaux (chameaux, moutons et chèvres) dans la zone libérée et migrent dans la région lorsque les fortes précipitations permettent un bon pâturage, permettant ainsi aux troupeaux de se développer dans des conditions telles qu’ils puissent subvenir à leurs besoins traditionnels. moyens de subsistance (contrairement aux affirmations marocaines selon lesquelles les habitants des camps y sont retenus contre leur volonté et ne peuvent pas partir). Par exemple, de telles conditions ont prévalu durant les hivers 2005 et 2008 dans les banlieues de Tifariti. En été, la Zone Libérée est une région habitée qui est effetivement contrôlée par le Polisario et dont la situation sécuritaire est optimale puisque, jusqu’à présent aucun attentant terroriste n’a eu lieu dans la zone administrée par le Polisario.
L’existence de la zone libérée et son statut de territoire contrôlé par le Polisario et utilisé par les Sahraouis des camps de réfugiés autour de Tindouf constituent un obstacle sérieux à la mise en œuvre effective du plan d’autonomie, qui se déroulerait dans l’un des scénarios suivants:
1. Les négociations entre le Maroc et le Polisario ont abouti à un accord du Polisario sur le transfert de pouvoir au Maroc et sur l’abandon de la zone libérée. L’ensemble du territoire du Sahara occidental est intégré au Maroc en tant que province avec un degré d’autonomie limité.
2. Le Maroc étend son contrôle sur tout le territoire du Sahara occidental en envahissant la zone libérée.
3. Le Maroc applique unilatéralement le plan d’autonomie dans les régions sous son contrôle. La zone libérée est laissée comme un État sahraoui de croupe sous le contrôle du Polisario.
Le scénario 1 exigerait essentiellement la capitulation complète du Polisario et semble peu probable compte tenu du fait que les parties au conflit ne sont pas parvenues à un accord sur le statut du Sahara occidental. Une telle capitulation serait susceptible d’aliéner la population des camps de réfugiés autour de Tindouf, dont beaucoup semblent favoriser le retour au conflit armé compte tenu de l’échec du processus de paix5. Il semble peu probable que le Maroc accueille un grand nombre d’indépendantistes sahraouis des réfugiés des camps de Tindouf dans un Maroc plus grand: Rabat maintient constamment que la population des camps est considérablement inférieure à celle estimée par des observateurs indépendants, et affirme (sans preuves et contrairement à toutes les observations de tiers) qu’environ la moitié de la population des camps comprend les migrants économiques du Mali et de la Mauritanie. La perspective de l’intégration du Polisario dans la vie politique marocaine ou de l’accueil de ses membres par le Parlement en tant que citoyens/sujets d’un Maroc élargi semble lointaine dans le système politique marocain actuel. Le plan d’autonomie semble ne pas prendre en compte le retour des réfugiés et une sous-estimation constante du nombre de réfugiés par le gouvernement marocain semble exclure le retour de la majorité de la population des camps.
Le scénario 2 semble plus réaliste que le scénario 1. Cependant, toute tentative du Maroc d’étendre son contrôle physique du Sahara occidental dans la zone libérée entraînerait inévitablement un conflit avec le Polisario et très probablement avec l’Algérie. La Mauritanie pourrait également être impliquée dans le conflit, compte tenu des liens culturels étroits existant entre les Sahraouis dans les camps et des éléments de la population du nord de la Mauritanie. Même dans le cas (peu probable) du consentement de l’Algérie à une expansion du contrôle marocain dans la zone libérée, le Polisario serait susceptible de résister à une telle expansion. Ne pas le faire serait considéré comme inacceptable par la population des camps de réfugiés. Tout conflit armé dans la zone libérée compromettrait la sécurité régionale et déstabiliserait très probablement la Mauritanie.
Le scénario 3, consistant en une partition formelle, représenterait simplement une cristallisation de la situation existante et l’échec final des négociations de paix. Avec la perspective d’une solution mutuellement acceptable éliminée, la pression de la population des camps sur le Polisario pour ressaisir le conflit armé augmenterait. La position probable de l’Algérie, qui abrite actuellement et soutient dans une large mesure la population de réfugiés sahraouis dans ce scénario, n’est pas claire. Le retrait du soutien algérien entraînerait probablement au moins une partie des réfugiés installés dans la zone libérée, dans la mesure où les ressources (principalement l’eau) le permettraient. La mesure dans laquelle Rabat serait disposé à tolérer l’existence d’un État sahraoui potentiellement hostile aux frontières d’un Maroc élargi est discutable.
Bien entendu, le résultat le plus probable est que la mise en œuvre du plan d’autonomie dépend de l’accord de toutes les parties au conflit, qu’un tel accord n’est pas conclu et que le difficile statu quo actuel est maintenu.
Le plan d’autonomie repose sur deux fictions. Premièrement, le Sahara occidental fait simplement partie du Maroc avec un mouvement sécessionniste gênant, alors qu’il s’agit en réalité d’un territoire partiellement occupé divisé entre le Maroc et le Polisario. Deuxièmement, les réfugiés dans les camps autour de Tindouf seraient heureux et heureux de retourner dans leur pays d’origine en tant que sujets marocains. Bien que les promoteurs du plan soient vraisemblablement au courant de ces problèmes, ils ne sont jamais traités, ce qui suggère que le plan ne représente pas une tentative sérieuse de résolution du conflit. Au lieu de cela, le plan pour l’autonomie apparaît comme une tactique paralysante visant à désamorcer les critiques sur l’occupation du Sahara occidental par le Maroc et à discréditer le Polisario, le dernier stratagème par lequel le Maroc cherche à éviter la tenue d’un référendum, tout en semblant agir de manière constructive sur le projet. problème. Cela peut sembler une solution pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec les réalités de la partition. C’est pourquoi le Maroc s’efforce de minimiser l’existence de la zone franche et sous-estime constamment le nombre de réfugiés sahraouis dans la Camps de Tindouf. La réalité de la situation sur le terrain dans la zone libérée représente une «vérité qui dérange» pour Rabat, car elle remet en question la viabilité du plan d’autonomie.
1 M. Nick Brooks est chercheur invité à l’Université d’East Anglia et directeur du Projet Sahara occidental, qui mène des recherches sur les changements environnementaux et les réactions humaines au Sahara dans le passé, par le biais de travaux de terrain sur des sites d’étude au Sahara Occidental. Au cours de son travail, qui implique une coopération logistique avec le Polisario, M. Brooks a parcouru les zones contrôlées par le Polisario au Sahara occidental (secteurs nord et sud), à cinq reprises entre 2002 et 2007, et a également passé du temps dans les camps de réfugiés près de Tindouf. Le Dr Brooks a été chargé de faire connaître le vandalisme des sites archéologiques par le personnel de la MINURSO à Lajouad et ailleurs dans les zones contrôlées par le Polisario en 2007. Cette note d’information est basée sur des observations effectuées dans les zones contrôlées par le Polisario et ailleurs.
2 C’est précisément ce que l’auteur marocain Abdel Hamid el-Ouali a écrit dans cette note d’information lors du lancement au Royaume-Uni de son livre en faveur de l’autonomie, Saharan Conflict, à Londres le 24 juin 2008.
3 Sur le site Web officiel de la MINURSO à l’adresse http://www.minurso.unlb.org/monitoring.html.
4 L’auteur de la présente note dirige un projet de recherche (Projet du Sahara occidental) dans les zones contrôlées par le Polisario. Lorsqu’elles se déplacent dans cette zone, les équipes de terrain informent à l’avance les commandements militaires régionaux du Polisario de leurs activités et obtiennent la permission des commandants régionaux d’effectuer des travaux sur le terrain. Les patrouilles du Polisario sont fréquentes et l’auteur a été approché à de nombreuses reprises à la suite de sa détection par des patrouilles du Polisario dans des endroits éloignés. Le Polisario gère également la frontière entre l’Algérie et le Sahara occidental à l’ouest de Tindouf, près de la frontière mauritanienne. À la lumière des récentes activités terroristes en Mauritanie, il est probablement raisonnable de dire que le Polisario exerce sur son territoire un contrôle plus efficace que le gouvernement mauritanien.
5 Sur la base de conversations avec des réfugiés sahraouis dans les camps autour de Tindouf.
Treize jours avant l’annonce de l’annexion du Sahara par Hassan II, le directeur de la CIA avait écrit une lettre à Henry Kissinger, secrétaire d’Etat américain, pour le prévenir des intentions de l’ancien monarque. Un document qui éclaire sur les informations dont disposaient les USA dans cette affaire.
par Hicham Bennani
Henry Kissinger, secrétaire d’Etat américain aux Affaires étrangères, s’entretient avec le roi Hassan II du Maroc en novembre 1973 à Casablanca.
«Si l’armée espagnole reste au Sahara, un grave conflit pourrait éclater», prévient William Colby, directeur de la CIA (Central Intelligence Agency) le 3 octobre 1975, dans un memorandum envoyé à Henry Kissinger, secrétaire d’Etat américain. Le document parle d’un pari risqué du Maroc qui joue à «quitte ou double». Selon Colby, cela pourrait conduire soit à la chute du gouvernement de Rabat, soit à une crise politique du côté de Madrid. Le rôle éventuel que pourrait avoir l’Algérie et la Mauritanie est également signalé. Le rapport laisse à penser que la CIA a poussé l’administration américaine à jouer un rôle de médiateur entre le roi du Maroc et les autorités espagnoles. Le médiateur en question n’était autre que le Directeur-adjoint de la CIA à l’époque : le Général Vernon Walters, un proche de Hassan II. Les documents d’histoire attestent du fait que Walters et le défunt monarque se connaissaient depuis l’enfance. En 1973, lorsque l’OLP avait exécuté deux diplomates américains au Soudan, une rencontre entre les Etats-Unis et l’OLP avait été organisée au palais royal grâce aux liens solides qu’entretenaient Walters et Hassan II.
Coup d’Etat ?
Ceci pourrait expliquer en partie que lorsqu’il s’agit d’évoquer Hassan II, le directeur de la CIA semble extrêmement bien informé. Pour Colby, le roi use d’une politique à «haut risque» concernant le Sahara espagnol depuis longtemps. A ce propos, il rappelle qu’en août 1974, Hassan II avait déclaré qu’il était prêt à acquérir le Sahara espagnol «avec force si nécessaire avant la fin de l’année». Dans sa lettre, Colby pense que le roi du Maroc «peut prendre une décision à tout instant» concernant le Sahara. Et ce, même s’il avait promis qu’il attendrait le verdict de la Cour pénale internationale sur les revendications marocaines et mauritaniennes.
Le directeur de la CIA avance que Rabat craignait d’une part que la décision de la Cour internationale ne soit pas favorable au Maroc et d’autre part, que le rapport d’une délégation d’enquête de l’ONU favorise l’indépendance du territoire. Pour rappel, en 1974, l’Espagne avait annoncé qu’elle mettrait en place un référendum. Ce qui a poussé Hassan II à saisir La Haye. Il pouvait donc décider «d’annexer le Sahara, à un moment où l’Espagne était jugée faible» par le Maroc. «Pour Hassan II, une intervention armée provoquerait à coup sûr une médiation internationale favorable», précise le document qui ajoute que : «jusqu’à ce jour, la majorité des Marocains ont approuvé la position de
Hassan II sur le Sahara espagnol, mais si un pari militaire échouait, un coup d’Etat pourrait bien menacer le roi». Autres éléments apportés par le memorandum : «Rabat estime une possible résistance de la part d’environ 5000 hommes seulement». Il s’agirait de légionnaires espagnols basés au Sahara, d’unités des forces de l’air espagnoles provenant des Iles Canaries et dans une moindre mesure de l’armée algérienne. Les autorités marocaines sont «sceptiques» quant à toute intervention militaire de l’Algérie et Rabat se serait arrangé pour que les forces militaires de la Syrie, de l’Egypte, de l’OLP et peut-être de l’Arabie Saoudite soient symboliquement présentes pour intimider l’Algérie. Mais une implication physique des pays arabes est écartée par les Etats-Unis.
Des Espagnols sous-estimés
La CIA était également bien informée concernant l’armement dont disposaitle Maroc. Le rapport indique que le Royaume détenait 55 000 soldats dans le Sud du territoire et que le moral de ses troupes n’était pas au beau fixe étant donné les conditions dans lesquelles elles vivaient.
Seulement 12 000 à 15 000 de ces troupes disposaient d’une artillerie puissante, capable de contrer l’Espagne et l’Algérie. Le rapport avance que l’Espagne possède une armée mieux entrainée et que si Hassan II s’engageait dans une guerre, il aurait sous-estimé la réponse des Espagnols.
Colby pense tout de même qu’en cas de conflit, Madrid demanderait d’abord de l’aide à l’ONU et un appui des Etats-Unis. «En se référant à la coopération entre les Etats-Unis et l’Espagne, les Espagnols compteront sur un soutien diplomatique des Américains, surtout si les Marocains utilisent des armes américaines», peut-on lire dans le rapport. De plus, les Marocains réagiraient avec virulence, en cas d’appui américain en faveur des Espagnols. «Une position de neutralité stricte est probablement la chose la plus envisageable qu’accepterait Hassan II sans que les relations entre les deux pays (USA et Maroc) soient affectées», déduit donc Colby.
Les Américains savaient également que l’Algérie soutiendrait le Front Polisario. Le document se termine ainsi : «Les forces de l’air algériennes, avec leurs 200 avions de combat, pourraient faire boire la tasse aux 40 avions de combat marocains et jouer un rôle décisif pour aider les soldats de l’armée algérienne, qui sont au même nombre que les Marocains, mais mieux entraînés et équipés».
Dans un article publié dans Le Monde diplomatique en janvier 2006, le journaliste et écrivain Jacob Mundy précise qu’après cette lettre, Kissinger a rapidement envoyé un message à Hassan II, lui demandant de patienter. La réponse du roi est venue le 14 octobre. «Dans celle-ci, Hassan assurait le gouvernement des USA qu’il n’attaquerait pas l’Espagne, mais qu’il ne ferait pas cette promesse à quiconque s’opposerait à ses ambitions», écrit Mundy.
Le journaliste précise que juste après l’annonce de la Marche verte, Kissinger a déclaré à son président que le Maroc menaçait d’entreprendre une «marche monstre» sur le Sahara espagnol et que la Cour internationale de justice avait donné un avis qui attribuait la souveraineté au Maroc et à la Mauritanie. «C’est absolument ce que Hassan II voulait !»
«Les plans du Maroc pour envahir le Sahara espagnol»
Ce document exclusif daté du 3 octobre 1975 a été «déclassifié» le 14 novembre 2000 par l’administration américaine. Il précède de treize jours le discours de Hassan II qui annonce un projet de marche pacifique destinée à annexer le Sahara, alors occupé par l’Espagne. Le feuillet de quatre pages, classé «secret», a pour objet principal «Les plans du Maroc pour envahir le Sahara espagnol». Les termes «Intelligence Alert Memorandum» mentionnés sur cette lettre de William Colby, directeur de la CIA, attestent de l’importance du document. En effet, ils sont fréquemment utilisés par la CIA pour signaler un danger imminent pouvant avoir un impact direct sur le monde et en particulier sur les intérêts américains. William Colby précise qu’avant ce mémorandum, la CIA s’est entretenue avec la DIA (Defense Intelligence Agency), la NSA (National Security Agency) et le DOS (Department of State). Deux paragraphes ont été censurés (par une bande noire), un élément qui apparaît dans tous les documents confidentiels de la CIA. Il est fort probable que le nom du Général Vernon Walters, Directeur-adjoint de la CIA à l’époque, ait été masqué, étant donné qu’il était très proche de Hassan II…
Je suis guide. J’ai toujours été guide. Aujourd’hui, pour me faire plaisir, les guérilleros disent que je suis « le livre du Sahara ». Mais je sais bien qu’il existe quelques autres sahraouis pour lesquels le désert n’a plus de secrets.
Les compagnons m’appellent Mahmoud, parfois M’Barek. Les parents préfèrent Salek. En fait, mon nom complet est M’hamed Mahmoud Brahim Essalek. C’est long, n’est-ce pas ! Comme ma vie. Je ne peux pas vous dire combien ces 50 années usées dans le désert me paraissent infinies. Lorsque je revois certaines collines ou certaines pistes, j’ai l’impression d’avoir plus de mémoire que les sables. Je sais, en tout cas, que je suis plus âgé que les sables de Fadrat Tijrit, ceux-là n’existaient pas il y a 20 ans. C’est le vent qui les a engendrés depuis. Le vent d’ouest, parce qu’il gifle de plein fouet les versants.
Je crois que j’ai toujours su que mes parents voulaient faire de moi une clé, une piste, un cahier qui dit la destination des chemins, les desseins secrets des fleuves désséchés, les secrets des sables et des plantes. Mon grand-père, qui a participé à plusieurs batailles contre les européens, me disait souvent : Apprends bien ton pays, fais-en une arme car ceux que nous avons rejetés aujourd’hui reviendront plus tard ». J’avais à peine 5 ans lorsque mon grand-père me confia à un marchand d’argent qui sillonnait le Sahara.
Apprends le désert
Le père Othmane, c’était son nom, m’appris surtout à me taire, pour mieux écouter. Ecouter les gens, mais aussi les bêtes, les pierres, les plantes, le vent. Des semaines après une rencontre, il exigeait de moi que je décrive fidèlement les gens et l’endroit, que je reprenne les termes échangés et le timbre des voix entendues. Lorsque père Othmane était de bonne humeur, il parlait surtout de désert que je n’ai jamais connu.
Parce que nous étions constamment sur des pistes nouvelles, le père Othmane m’appris à lire les étoiles. C’est un calcul très compliqué pour moi aujourd’hui, que d’expliquer ce que je comprends, ce que je sais naturellement. Jadis, il fallait non seulement que je donne la réponse exacte, mais que je dise aussi pourquoi elle l’était. Je sais donc l’heure des étoiles, au moment où elles pointent le soir à l’horizon et celui où elles disparaissent à l’infini. Je sais les décalages en fonction des mois et des saisons, je sais au-dessus de quelles contrées les étoiles se lèvent et vers quelles cités elles mourront. Quand le soir, le chauffeur de la Land-Rover où je me trouve freine brusquemment à la vue de lointains phares de véhicule, il ne faut guère plus que quelques secondes pour savoir qu’il ne s’agit que d’une étoile et de laquelle il est question. Bien sûr, je m’amuse de l’innoncence du chauffeur, comme mon premier maître s’amusait de la mienne.
Lorsque le marchand d’argent s’est fixé définitivement à Noudhibou, je repartis vers ma tribu qui nomadisait en ce temps entre Gueltet Zemmour et Smara. J’avais 12 ans et soif de connaître des enfants de mon âge. Ma mère m’offrit deux chamelles, ma tante une encore et me vis repartir vers le camp de mon oncle Salem, ma deuxième école, celle des pâturages et de la patience. Un vieillard borgne, que j’amusais beaucoup en mimant les négociants du Sud de la Mauritanie entrepris de me convaincre que le cercle des mots est très pauvre, celui du commerce encore plus et que le secret de la nature était l’unique problème digne d’une vie. Comprendre et écouter l’espace, deviner le vent et déchiffrer ses courses, connaître la saveur des plantes et les méandres de la soif, vivre dans la lumière toujours, tout le temps et ne pas désespérer, c’était cela, le mystère. Je passai des jours et des nuits, malgré moi, à scruter l’horizon pour localiser des bêtes égarées, à lire les traces, à écouter les vents et les sables. Je devins un digne élève du désert et appris petit à petit l’expérience de l’élevage. Ainsi, j’assimilais lentement les plantes et les bêtes, les pierres et les étoiles. Bien avant mon mariage, je pouvais dire si telle ou telle ŕegion contenait de l’eau, à quelle profondeur et pendant quelle époque de l’année.
Le silence et le soleil ont lentement délavé mes rêves d’enfance. Ma mémoire n’est peuplée que d’horizons, de pierres et de sable. Je me rappelle.
Fais-en une arme
Le borgne tira un jour une besace et me demanda d’où provenait le sable qu’elle contenait. Je ne sus pas répondre et pour cause, la bourse contenait du sable d’Arabie. La honte d’ignorance m’était de toutes, celle que je redoutais le plus. Pour ne point la souffrir de nouveau, j’entrepris de collectionner des échantillons de terre. Je prélevais une poignée de sable de chaque région que je découvrais. Finalement, quand d’autres garçons s’énorgueillaient de posséder des outres de beurre frais, je n’avais guère d’autre que des sachets de sable pour toute fortune, mon cheptel étant alors compté au nom de mon père.
Je m’interrogeais souvent sur les recommandations de mon grand-père, sur l’ennemi qui allait, un jour, revenir au Sahara et qu’il fallait à mon tour combattre. Je me désespérais cependant de voir les autres enfants ignorer tout de cette menace, des impératifs qu’elle exigeait. Aujourd’hui, bien sûr, je réalise ce qu’espérait de moi mon grand-père. Je connais le désert, je connais beaucoup de ses secrets. C’est cette connaissance qui me rend certain de l’échec des soldats marocains. Ils n’ont aucune idée de l’espace, ils ne connaissent pas le terrain. Ils n’ont aucun enseignement de ces montagnes, de ces fleuves morts, de ce soleil impitoyable, de ces étoiles capricieuses, de ces sables aussi mouvants que le sont les guérilleros. Comment peuvent-ils croire en une victoire que la nature leur refuse de toute évidence, c’est cela qui m’étonne encore et qui m’apprend que le monde a changé, que les armes ont fait croire qu’elles étaient l’unique clef de la guerre. Une guerre comprise hors le temps et l’espace n’est qu’un songe de fou. Le marchand d’argent l’aurait dit, j’en suis sûr.
Oui, je le dis souvent aux jeunes révolutionnaires qui me font parler du Sahara etl qu’ils ne l’ont pas connu. Je leur rappelle qu’ils n’ont aucune place forte à défendre, ayant tout le désert pour se mouvoir, qu’ils ne doivent jamais livrer de bataille décisive mais fractionner la défense de leur pays en mille et une attaques puissantes et mobiles, ayant le temps à leur service, à leur avantage. Non, non, je ne tiens pas ces conseils de mon enfance. Il faut seulement, en chaque chose, chercher à deviner le comportement d’éléments du désert en conflit. C’est ce qu’il m’arrive de faire. Les Marocains procèdent comme des fauves lourds qui misent toute leur attaque sur un seul assaut. Ce serait nécessaire si l’espace le leur permettait, s’ils avaient une cible à attaquer. Mais ils ne trouvent en face d’eux que des fantômes. Des fantômes alliés aux vents, au froid, aux brûlures mortelles du soleil, à la soif du désert, et au temps qui passe, qui use, qui détruit.
Oui, je sais que la nature humaine est impatiente. Mes jeunes compagnons ne savent pas toujours être à la hauteur du désert. Au lieu de laisser le convoi ennemi s’enliser davantage dans une région impropre à la défense, ils se précipitent trop tôt et perdent ainsi une partie de l’avantage. La connaissance du terrain leur a pourtant donné des exemples inoubliables, les batailles d’Amgala de Gueltet Zemmour, de Tafoudart, et d’autres encore.
Comment ? Non, hélas, je ne ses plus au combat proprement dit. Mes yeux ont été éteints par le soleil des pistes et les armes des guérrilleros me sont plus étrangères que les neiges. Je suis seulement guide. Un guide. Mes amis, pour me faire plaisir, disent que je suis « le livre du désert ». Mais je sais bien qu’il existe quelques qutres sahraouis qui ont une mémoire inépuisable du désert. Eux, ils voient bien. Seuls me doigts me racontent la finesse du sable que je foule…
Berna / Lausana, 5 de junio de 2019. El grupo marroquí OCP está contaminando el aire con sus fábricas de fertilizantes, dañando así la salud de sus empleados y la población.
Según un nuevo informe de SWISSAID, Pan para el prójimo y Lenten Action, al menos once comerciantes suizos de productos básicos tienen relaciones comerciales con OCP y, por lo tanto, participan en violaciones de derechos humanos y contaminación ambiental en Marruecos . Esto muestra la urgencia de la iniciativa para las multinacionales responsables, sobre la cual el Consejo Nacional decidirá nuevamente la próxima semana.
En la costa atlántica marroquí, las plantas de fertilizantes de OCP (Office Chérifien des Phosphates) en Safi y Jorf Lasfar emiten grandes cantidades de polvo fino y contaminantes atmosféricos, como el fluoruro de hidrógeno. Esta contaminación tiene consecuencias dramáticas para la salud de los empleados y la población en las cercanías de fábricas donde el fosfato de Marruecos se transforma en fertilizante.
Según un nuevo informe de Pan para el prójimo, SWISSAID y Lenten Action, muchos empleados en ambas fábricas padecen enfermedades respiratorias y cáncer. Informes sindicales reportan muchas muertes. Las mediciones de calidad del aire realizadas cerca de la planta OCP de Safi mostraron valores alarmantes: la exposición a partículas finas (PM2.5) es de 6 a 16 veces mayor que el valor diario recomendado por la Organización Mundial de la Salud (OMS).
La población de la periferia de las dos plantas de fosfato también se ve gravemente afectada por la contaminación ambiental. Muchos entrevistados sufren de irritación ocular, enfermedades respiratorias o fluorosis dental. Los niños de las aldeas cercanas a la fábrica de Jorf Lasfar informaron que tienen que taparse la nariz con un pañuelo cuando van a la escuela debido al olor sofocante.
Comerciantes suizos de materias primas involucrados
La OCP es el mayor productor mundial de fosfato de roca y el segundo mayor productor mundial de fertilizantes de fosfato. Tiene una filial en Ginebra, Saftco SA, que ha vendido más de 300.000 toneladas de fertilizante en 2017. El informe muestra que además de Saftco, al menos otros diez comerciantes suizos de productos básicos mantienen relaciones comerciales con la OCP. Ninguna de estas empresas parece haber llevado a cabo la diligencia debida sobre el respeto por parte de sus proveedores marroquíes de las normas medioambientales y los derechos humanos.
Esto es precisamente lo que sugiere la guía publicada el año pasado por SECO y el FDFA para la implementación de los Principios Rectores de las Naciones Unidas sobre Empresas y Derechos Humanos para el Sector Comercial. Con unas 570 empresas, Suiza es una de las plataformas de comercio de productos básicos líderes en el mundo. Esto demuestra una vez más que las medidas voluntarias de las empresas no son suficientes para prevenir violaciones de derechos humanos y daños ambientales.
SWISSAID, Pan para el prójimo y Action for Lent, están pidiendo a la OCP y a los distribuidores de fertilizantes suizos que lleven a cabo la diligencia debida y tomen las medidas necesarias para prevenir las violaciones de los derechos humanos. Esto es exactamente lo que ofrece la iniciativa para las multinacionales responsables, que obliga a las empresas suizas a respetar también los derechos humanos y las normas medioambientales en el extranjero. La iniciativa y un contra-proyecto serán discutidos en el Consejo Nacional la próxima semana. Si no se adopta el contra-proyecto, la iniciativa se someterá a votación en 2020.
Il était le fils d’une famille nomade pauvre, vivant dans la région de la Hamada, près de Bir Lahlou. Ses parents ont pris une part active comme beaucoup de sahraouis à la première guerre de libération contre le colonialisme espagnol en 1957. Après l’accord tripartie entre la France, l’Espagne et le Maroc, sa famille fut victime de l’opération Ecouvillon organisée par les trois armées contre le peuple sahraoui, opération qui décima le cheptel afin de réduire la résistence et d’urbaniser les sahraouis, leurs mouvements étant alors plus facilement contrôlés.
Sa famille gagne le sud marocain. El Ouali commence ses premières études à l’âge de 12 ans, mais doit les abandonner pour secourir sa famille. En 1964, il peut se remettre à étudier, mais est expulsé de l’école pour des raisons politiques. Malgré son âge, il reste attaché è l’enseignement et entre à l’Institut Islamique où il restera 4 ans. Il en sort Bachelier, gagne l’Université de Rabat et acquiert les premières notions de sciences politiques.
Durant les vacances qu’il passait passait parmi les siens en milieu réfugié, il prépare la lutte et donne des cours. De temps en temps, il gagne clandestinement le Sahara et prend contact en 1972 avec des nationalistes du mouvement de libération du Sahara.
Il participe en 1972 à la manifestation pacifique de Tantan. Il est fait prisonnier, interrogé et torturé durant trois semaines à Agadir. Il réussit à rejoindre le Sahara et y poursuit son travail dans le mouvement de libération du Sahara. En 1973, il prend contact en Mauritanie avec le mouvement clandestin des Kadihin et participe le 10 mai à la création du Front Polisario. Le 20 mai, il prend part à la première attaque contre le poste militaire espagnol d’El Khanga.
Envoyé pour prendre contact avec la Libye, l’Algérie, il visite les pays arabes et africains. En août 1974, il est nommé secrétaire général du Front Polisario. A la tête de différents délégations, il rencontre Kurt Waldheim, SG de l’ONU, Cortina Mauri, ministre espagnol des affaires étrangères, le général Giap, et en avril 1976, Olof Rydbeck, envoyé de Kurt Waldheim. Il a pu aussi rencontrer le président de la République Islamique de Mauritanie en 1975. Il œuvre pour l’unié nationale, cette unité qui a fait échec aux manœuvres des colonialistes espagnols et des voisins expansionnistes.
El Ouali, devenu secrétaire général, reste un homme du peuple qu’aucune question ne laisse indifférent. Son intelligence très vive fait de lui un exceellent organisateur. C’est de plus un homme de grande énergie qui, par son activité débordante, a su se faire apprécier très vite dans tout le Maghreb. Son nom de héros ne vient pas seulement de son militantisme quotidien pour changer les conditions héritées du fascisme, mais aussi de son courage et de son audace qui mènent les combats à la victoire.
El Ouali restera le symbole de la liberté, de la dignité et l’honneur de tout un peuple, héros qui a placé l’unité dans son vrai contexte, loin de l’expansionnisme et que renforce la lutte.