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  • Maroc : Exécution sommaire en plein centre de Casablanca

    Vous vous rappelez le communiqué de la DGSN (Direction générale de la sûreté nationale) sur un inspecteur de police qui a ouvert le feu aux premières heures du dimanche contre deux « individus », un homme et une femme, les tuant sur le coup ?

    Selon les premiers éléments de l’enquête, lit-on dans ce communiqué, un inspecteur de police est intervenu pour « interpeller » quatre personnes en « état d’ébriété », deux filles et deux jeunes hommes, « présumés impliqués dans des activités criminelles et de possession par l’un d’entre eux d’une arme blanche ».

    Et le communiqué de rajouter : « Face à une résistance farouche de la part des prévenus, le policier a été contraint d’user de son arme de service, tirant deux balles qui ont atteint mortellement un jeune homme et une fille parmi les mis en cause ».

    Ça c’était le récit officiel de la DGSN…. jusqu’à hier. Le policier vient d’être suspendu. Ce qui signifie que vraisemblablement, la police a eu enfin le temps de visionner un enregistrement vidéo qui circule sur les réseaux sociaux.

    Dans cette vidéo on ne voit personne menacer le policier avec une « arme blanche », et encore moins lui opposer une « farouche résistance ». D’ailleurs le communiqué de la DGSN ne dit à aucun moment que l’individu abattu a utilisé sa supposée arme blanche, il parle uniquement de « port ».

    Sur cette vidéo, de mauvaise qualité, on voit un brouhaha autour d’un homme gisant par terre, sûrement mort, puis une échauffourée. On aperçoit aussi la silhouette d’une fille qui s’agite au milieu d’une foule de curieux. A un moment donné, apparaît un homme, qui n’est pas le policier, qui pousse violemment la fille par terre avant que le flic ne lui loge à bout portant une balle dans le corps. Tout se passe vite, moins d’une minute.

    Que s’est-il passé alors ? Si le policier vient d’être suspendu, c’est que le fragile récit débité par la DGSN dans son communiqué, et publié en trombe pour le dédouaner, a convaincu ses concepteurs qu’il ne tient pas la route.

    La police a-t-elle eu connaissance de témoignages à chaud, qui circulaient sur YouTube tout juste après la mise à mort de ces deux jeunes, et qui affirment que le policier « n’était pas dans son état normal », c’est-à-dire qu’il était ivre ? C’est possible.

    Voilà le récit des faits tels que rapportés par une source anonyme, qui connait les lieux du drame. Et on est loin de la version relatée par la DGSN.

    1. il n’a jamais été question d’interpellation de quatre délinquants « présumés impliqués dans des activités criminelles et de possession par l’un d’entre eux d’une arme blanche ». Tout ça c’est une construction légendée de la DGSN pour dédouaner le flic.

    2. L’inspecteur de police se trouvait dans la boîte de nuit de l’hôtel Transatlantique de Casablanca, dans le quartier de Derb Omar, quand il a eu une altercation avec un voisin de bar. Les deux hommes, tous les deux en état d’ébriété, sont alors sortis dans la rue pour en découdre. Et là, dans la rue, c’est le drame. Le policier, un inspecteur de police principal de la brigade d’investigation relevant du district de police d’Anfa, sort son arme de service et abat froidement le jeune homme.

    3. Une femme qui se trouvait également à l’intérieur du bar de l’hôtel commence à s’agiter en voyant la première victime par terre. C’est elle qu’on voit dans la vidéo. Elle n’avait, assure notre source, aucune relation ni avec le jeune homme mort ni avec le policier. Un fait qu’il faudra recouper. La fille semble reprocher quelque chose au policier. A ce moment, un troisième intervenant, qui n’est pas le flic, la pousse par terre et alors le policier tire sur elle alors à bout portant, la tuant sur le champ.

    Maintenant les questions : Pourquoi personne n’évoque l’homme qui jette la fille par terre avant que le policier ne la tue ? Qui est-il ? Selon notre source, il s’agirait du videur de la boîte de nuit de l’hôtel Transatlantique.
    Et pourquoi tous les récits ne font pas mention de l’hôtel Transatlantique où tout a commencé ?

    Notre source avance une explication. Ou plutôt deux.

    1. Premièrement, le vrai propriétaire de l’hôtel Transatlantique serait un gros ponte du régime.

    2. Deuxièmement, le Transatlantique, dont la boîte de nuit bénéficie d’une généreuse mansuétude des autorités locales qui lui permettent de rester ouverte après les horaires permis, héberge une bonne partie de la Garde royale quand le roi se déplace à Casablanca.

    Conclusion : Qu’un policier tire sur un dangereux malfrat menaçant avec une arme, blanche ou à feu, laisse généralement les Marocains indifférents, tellement ils sont exaspérés par la montée de l’insécurité dans leurs quartiers (YouTube est plein de vidéos montrant des policiers abattant des malfaisants armés de couteaux).

    Mais dans cette affaire tout porte à croire qu’il s’agit bel et bien d’une exécution sommaire que la DGSN a essayé dans un premier temps de camoufler en interpellation qui aurait mal tourné.

    Source : Ali Lmrabet

    Tags : Maroc, police, répression, DGSN,

  • Maroc / Sahara occidental : Poursuite du harcèlement judiciaire à l’encontre de Mme Nazha El Khalidi

    Nouvelles informations

    MAR 003 / 1218 / OBS 143.2

    Harcèlement judiciaire

    Maroc / Sahara occidental

    5 juillet 2019

    L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains, un partenariat de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la FIDH, a reçu de nouvelles informations et vous prie d’intervenir de toute urgence sur la situation suivante au Maroc / Sahara occidental.

    Nouvelles informations :

    L’Observatoire a été informé de sources fiables de la poursuite du harcèlement judiciaire à l’encontre de Mme Nazha El Khalidi, journaliste et membre du collectif sahraoui Équipe Media [1].

    Selon les informations reçues, le 8 juillet 2019, le Tribunal de première instance de Laâyoune rendra son verdict dans le procès à l’encontre de Mme Nazha El Khalidi. Mme El Khalidi est accusée de « revendiquer ou usurper un titre associé à une profession réglementée par la loi sans remplir les conditions nécessaires à son utilisation », sur la base de l’article 381 du Code pénal. Mme El Khalidi encourt jusqu’à deux ans de prison et une amende (cf. rappel des faits).

    L’Observatoire condamne fermement le harcèlement judiciaire à l’encontre de Mme Nazha El Khalidi, qui ne semble viser qu’à sanctionner ses activités de défense des droits humains.

    Par conséquent, l’Observatoire demande aux autorités marocaines de garantir en toutes circonstances le droit de mener des activités pacifiques et légitimes de défense des droits humains et de mettre fin à toute forme de harcèlement, y compris au niveau judiciaire, à l’encontre de Mme Nazha El Khalidi et de l’ensemble des défenseurs des droits humains au Sahara occidental.

    Rappel des faits :

    Le 4 décembre 2018, Mme Nazha El Khalidi a été arrêtée par la police à Laâyoune, alors qu’elle filmait des violences policières visant les participants d’une manifestation [2]. Elle a ensuite été conduite au commissariat de la police locale et détenue pendant quatre heures avant d’être libérée sans qu’aucun chef d’inculpation ne soit retenu.

    Mme Nazha El Khalidi aurait été agressée par la police lors de son arrestation et a déclaré avoir subi d’autres violences lors du trajet vers le commissariat.

    Le 4 mars 2019, elle a été convoquée au commissariat de Laâyoune, où elle a été interrogée à propos de son travail de journaliste.

    Le 18 mars 2019, la première audience dans le cadre du procès à l’encontre de Mme Nazha El Khalidi s’est tenue devant le Tribunal de première instance de Laâyoune. Lors de l’audience, Mme El Khalidi a été accusée de « revendiquer ou usurper un titre associé à une profession réglementée par la loi sans remplir les conditions nécessaires à son utilisation », sur la base de l’article 381 du Code pénal du Maroc. Elle risque entre trois mois et deux ans de prison et une amende de 120 DH (env. 12 EUR) à 5’000 DH (env. 500 EUR).

    L’audience a ensuite été reportée une première fois au 20 mai 2019, puis au 24 juin 2019, date à laquelle le juge a annoncé qu’il rendrait son verdict le 8 juillet prochain.

    L’Observatoire regrette par ailleurs que les autorités marocaines aient empêché la présence d’observateurs internationaux aux audiences qui étaient prévues les 20 mai et 24 juin 2019.

    Actions requises :

    L’Observatoire vous prie de bien vouloir écrire aux autorités marocaines en leur demandant de :

    i. Garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de Mme Nazha El Khalidi et de l’ensemble des défenseurs des droits humains au Sahara occidental ;

    ii. Mettre un terme à toute forme de harcèlement, y compris au niveau judiciaire, à l’encontre de Mme Nazha El Khalidi, de tous les membres du collectif Équipe Media et de l’ensemble des défenseurs des droits humains au Sahara occidental ;

    iii. S’assurer que l’ensemble des procédures engagées à l’encontre de Mme Nazha El Khalidi soient conduites dans le respect du droit à un procès équitable ;

    iv. Mener sans délais une enquête exhaustive, indépendante, effective, rigoureuse, impartiale et transparente quant aux allégations de mauvais traitements décrits ci-dessus, afin d’identifier les responsables, de les traduire devant un tribunal indépendant, compétent et impartial conformément aux instruments internationaux et régionaux de protection des droits de l’Homme, et d’appliquer les sanctions pénales, civiles et/ou administratives prévues par la loi ;

    v. Se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998, et plus particulièrement aux articles 1 et 12.2 ;

    vi. Plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par le Maroc.

    Adresses :

    · M. Saad-Eddine El Othmani, Premier Ministre du Maroc. Fax : +212 37 76 99 95/37 76 86 56

    · M. Nasser Bourita, Ministre des affaires étrangères et de la coopération, Maroc. Fax : +212 – 37-76-55-08 / 37-76-46-79. Email : ministere@maec.gov.ma

    · M. Mohamed Aujjar, Ministre de la justice, Rabat, Maroc. Fax : +212 37 72 68 56. Email : ccdh@ccdh.org.ma

    · M. Mustapha Ramid, Ministre d’état chargé des droits de l’Homme, Maroc. Fax : +212 5 37 67 11 55, Email : contact@didh.gov.ma

    · Mme Amina Bouayach, Présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Email : cndh@cndh.org.ma

    · Représentant Permanent du Royaume du Maroc auprès de l’Office des Nations Unies à Genève et des autres Organisations Internationales en Suisse – 18a Chemin François Lehmann, 1218 Grand Saconnex, Fax : + 41 022 791 81 80. Email : mission.maroc@ties.itu.int

    · S. E. M. Alem Menouar, Ambassadeur, Mission du Royaume du Maroc auprès de l’Union européenne. Avenue Franklin Roosevelt 2, 1050 Bruxelles, Belgique. Email : mission.maroc@skynet.be

    Prière d’écrire également aux représentations diplomatiques du Maroc dans vos pays respectifs.

    ***
    Genève-Paris, le 5 juillet 2019

    Merci de bien vouloir informer l’Observatoire de toutes actions entreprises en indiquant le code de cet appel.

    L’Observatoire, partenariat de l’OMCT et de la FIDH, a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible. L’OMCT et la FIDH sont membres de ProtectDefenders.eu, le mécanisme de l’Union européenne pour les défenseurs des droits de l’Homme mis en œuvre par la société civile internationale.

    Pour contacter l’Observatoire, appeler la ligne d’urgence :

    E-mail : Appeals@fidh-omct.org

    Tel et fax OMCT : + 41 22 809 49 39 / 41 22 809 49 29

    Tel et fax FIDH : 33 1 43 55 25 18 / 33 1 43 55 18 80

    [1] Equipe Media a été fondée en 2009 pour documenter et diffuser des informations sur les violations des droits humains au Sahara Occidental.

    [2] Cf. https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=2221886211457303&id=100009078379548

    Source : FIDH

    Tags: Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, journalistes, presse,

  • Maroc – Polisario : El Othmani aux côtés du président sahraoui à Panama

    Les responsables marocains s’adaptent graduellement à la présence des dirigeants sahraouis au niveau international.

    Si en 2012, à l’occasion de la cérémonie funèbre du président algérien Ben Bella, le chef du gouvernement marocain s’était retiré lorsqu’il a aperçu la présence du défunt président Mohamed Abdelaziz, ce n’est pas le cas de son successeur Saadeddine El Othmani. Malgré qu’ils appartiennent au même parti, ce dernier n’a pas quitté les lieux à cause de la présence de Brahim Ghali à Panama City à l’occasion de l’investiture du président panaméen Nito Cortizo.

    Dans la photo, on voit le représentant du roi du Maroc un peu à la marge. Il n’arrive pas à intégrer le groupe parce que d’un côté, il ne veut pas être trop près du dirigeant sahraoui et, d’un autre côté, il ne parle pas espagnol, une langue avec laquelle Brahim Ghali s’exprime avec aisance.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Panama, RASD,

  • L’épouse de l’Emir de Dubaï en fuite et demande l’asile en Allemagne

    Tout le monde se demande où est la princesse Haya de Jordanie, la sixième épouse du vice-président et premier ministre des Émirats arabes unis et autorité suprême de Dubaï, Cheikh Mohammed Bin Rashid (69 ans).

    Selon des informations rapportées par The Daily Beast, Haya s’est échappée de sa cage dorée dans les émirats « il y a quelques semaines » et a emmené son fils avec elle, Zayed (7 ans) et sa fille Al Jalila (11 ans). Elle aurait bénéficié de l’aide

    La princesse aurait pu échapper à la sécurité grâce à l’aide d’un diplomate allemand. Une fois à Berlin, elle a l’asile et entamé la procédure de divorce. Mais son souhait est de s’installer à Londres, où elle se trouve actuellement cachée dans un endroit secret.

    Selon Le Daily Mail, la princesse se trouve déjà à Londres et elle porte dans ses bagages la somme de 34,6 millions d’euros pour entamer une nouvelle vie loin des palais royaux.

    Pour rappel, Haya est la sœur du roi jodanien. Mariée à l’Emir de Dubaï en 2004, elle n’a pas été vue dans la vie publique depuis le 20 mai ni dans les réseaux sociaux où elle était connue pour son activisme.

    A l’instar de la Lalla Salma du Maroc, l’absence de la princesse Haya lors de la compétition équestre Royal Ascot où l’Emir a rencontré la reine Elizabeth II, a soulevé les soupçons de la presse sur les raisons de cette absence.

    Ainsi, des médias arabes tels que Al Qods Al Araby ont relayé la nouvelle tout enn précisant qu’elle a évité de se rendre à Amman pour épargner son frère d’une crise diplomatique sûre. Selon le Daily Mail, les autorités allemandes « ont rejeté la demande de son mari de la renvoyer à Dubaï ».

    En l’absence de communication officielle, Mohammed Bin Rashid, homme politique et poète, comme on peut le voir sur son site personnel, a posté sur son compte Instagram un poème consacré à sa femme, dans lequel il l’accusait de «trahir la chose la plus précieuse». Et il lui a reproché: « Je t’ai octroyé confiance et espace … ta plus grande erreur était de mentir. »

    La fuite de Haya n’est pas la première d’un palais à Dubaï. En mars dernier, la princesse Sheikha Latifa, la fille de l’émir âgée de 33 ans, avait tenté de s’échapper à bord de son yacht à l’étranger avec l’aide d’Hervé Jaubert, un ancien espion français. Le bateau a été intercepté près des côtes indiennes et la princesse n’a pas pu réaliser son rêve de demander l’asile aux États-Unis, comme elle l’avait prévu. Peu de temps après l’incident, une vidéo de 40 minutes a été diffusée sur les réseaux sociaux, dans laquelle la jeune femme elle-même a commencé à dire: «Si vous regardez cette vidéo, ce n’est pas une si bonne chose. Ou je suis morte ou je suis dans une très, très mauvaise situation.  » Latifa a révélé qu’à l’âge de 16 ans, elle avait tenté de fuir et qu’elle avait été emprisonnée et tortuée pendant trois ans après sa capture.

    Neuf mois de silence

    Le gouvernement émirati n’a réglé la controverse qu’en décembre sur la «princesse bien-aimée» avec une série de photographies dans lesquelles il a été vu à côté de Mary Robinson, ancienne commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme. Ils étaient les premières images après neuf mois de silence et depuis lors, il n’ya eu aucune nouvelle de leur situation. Les images publiées par le ministère des Affaires étrangères sont arrivées quelques semaines après la diffusion par la BBC du documentaire « Escapar de Dubai, le mystère de la princesse disparue », dans lequel la chaîne britannique reconstruisait le plan raté et causait un profond malaise aux autorités de l’émirat.

    Deuxième disparition royale

    En mars 2018, la princesse Sheika Latifa s’est également échappée de Dubaï. Elle a été interceptée sur son yacht près des côtes indiennes, où elle avait l’intention de demander l’asile politique aux États-Unis. On ignorait où elle se trouve et quel est son état de santé jusqu’au mois de décembre dernier, lorsque le gouvernement émirati a publié cette image, où elle apparaît avec Mary Robinson, ancienne commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme.

    La fugue de Haya soulévera des questions sur la situation de Lalla Salma, l’épouse du roi du Maroc Mohammed VI, elle aussi disparue de la scène publique depuis bientôt 2 ans.

    Tags : Dubaï, Haya de Jordanie, Cheikh Mohammed Bin Rashid, Sheikha Latifa, Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma,

  • Maroc-Sahara Occidental : La mise à nu du palais royal

    Hocine Adryen

    Le texte définitif du projet d’autonomie marocain a été élaboré à Paris, plus précisément à Matignon, le siège du gouvernement français.

    Cette révélation a été faite par l’auteur du livre « La république de sa Majesté », Omar Brousky, journaliste et professeur marocain de droit constitutionnel à l’université de Settat (Casablanca), paru aux éditions Nouveau Monde en septembre 2017 en France.

    Le livre dévoile les connivences entre la monarchie marocaine et une partie de l’élite politique, économique et médiatique française. Omar Brouksy rappelle que la France est le premier partenaire économique du Maroc, qui compte 700 à 800 sociétés ou filiales de sociétés françaises, ce qui représente plus de 80 000 emplois. Des sociétés qui bénéficient d’importants avantages fiscaux et autres. Il ajoute qu’aujourd’hui 38 000 élèves marocains sont inscrits à la mission française, la plus importante dans le monde-bien après le Canada, par exemple- et il existe une vingtaine d’instituts français. C’est pour cela que, mentionne-t-on, l’Etat français « se l’écrase » à chaque fois qu’il est question du Maroc. De la marche verte à l’affaire du Sahara occidental, le journaliste et professeur de droit constitutionnel à l’université de Settat (Casablanca) propose une enquête sur l’influence de ces nombreuses personnalités du monde politique et culturel français, incarnation d’une certaine idée de l’idylle franco-marocaine, entretenue par des hommes et des femmes de l’ombre recrutés pour « protéger » l’image de la monarchie.

    La marche verte

    C’est pendant la présidence de Giscard d’Estaing que l’idée de la marche verte a germé. Alexandre de Marenches, nommé auparavant à la tête du SDECE par Pompidou, était l’un des interlocuteurs privilégié de Hassan II. En 1975, le Polisario se réunit à Alger. Au menu de cette rencontre : les modalités d’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui pouvant aboutir à la naissance d’un Etat sahraoui. Marenches presse alors Hassan II d’agir. Ils imaginent ensemble la Marche verte qui sera lancée le 6 novembre 1975 : plus d 350 000 Marocains transportés dans des camions franchiront la frontière espagnole et « marcheront » sur ce qui sera considéré par la propagande marocaine comme les « provinces du sud récupérées ». Mais huit jours plus tard, un accord est signé discrètement par l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie : il établit les conditions du retrait espagnol du Sahara occidental et la partition du territoire entre le Maroc et la Mauritanie. Derrière les rideaux, la France observe d’un œil vigilant ce processus politico-diplomatique, qui donnera naissance plus tard au conflit du Sahara occidental.

    Le soutien diplomatique

    « C’est dans les bureaux des conseillers de Dominique de Villepin, à Matignon, que le texte définitif du projet d’autonomie du Sahara occidental a été arrêté, juste avant le départ de Jacques Chirac. Le royaume avait besoin d’un soutien initial de Paris, un ressort, une déclaration officielle forte de la France pour un départ en fanfare du projet », confie à l’auteur un journaliste français accrédité à l’Elysée.

    Le soutien militaire

    Après le putsch en Mauritanie en 1978 contre le président Mokhtar Ould Daddah, la Mauritanie se désengage du sud du Sahara occidental au profit du Maroc. Ce dernier hérite de plus de 270 000 km2 à sécuriser avec des moyens matériels militaires limités. Là aussi, le soutien militaire de la France vient sauver son ami et allié en lui fournissant des avions de guerre, 24 Mirages.

    Les richesses du sous-sol de Dakhla

    Dakhla et la région de Boukraâ sont les plus connues aujourd’hui. Dakhla pour la pêche (les eaux y sont très poissonneuses), mais aussi pour son agriculture où près d’un millier d’hectares sont consacrés à la culture sous serre, avec une production annuelle de 116 000 tonnes aux mains de militaires marocains ou des notables sahraouis qui ont vendu leur âme et trahi la cause. Le gros de la production est destiné à l’exportation en Europe via des entreprises d’import-export, pour la plupart françaises et espagnoles. La région de Boukraâ regorge de phosphates (8% des exportations marocaines). Signé discrètement en 2012 entre le Maroc et l’UE, l’accord commercial sur les produits agricoles, qui englobe les produits maritimes, profite aussi aux notables sahraouis dont le rapport avec l’Etat marocain est purement clientéliste : l’allégeance de ces « seigneurs du désert » à la position du royaume est monnayée chaque jour à coup de privilèges et de faveurs. Tous les présidents français jusqu’à Emmanuel Macron ont fermé les yeux sur le problème de la gestion des richesses du Sahara occidental.

    L’intervention militaire française au Sahara occidental

    Prétextant la mort de deux coopérants français et l’enlèvement de huit autres par l’armée sahraouie en 1977, le président Valéry Giscard d’Estaing envoie 4 Mirages survoler ces territoires afin de prendre en photo les bases de l’armée sahraouie. L’opération militaire est déclenchée en décembre de la même année : Les colonnes de l’Armée sahraouie sont d’abord repérées par les avions Breguet Atlantic. Ensuite, depuis Dakar au Sénégal où ils étaient stationnés, les avions de chasse Jaguar décollent le 12 décembre pour frapper les colonnes de l’Armée sahraouie. L’opération appelée « Lamantin » a duré six jours seulement, du 12 au 18 décembre.

    Paradis fiscal

    Près de 5 000 entreprises marocaines sont domiciliées dans les territoires occupés pour échapper à l’impôt. Parmi les groupes étrangers qui n’hésitent pas à investir, les entreprises françaises occupent une place de choix. En 2011, le Maroc a accordé au groupe pétrolier Total une autorisation de reconnaissance pétrolière sur la zone maritime d’Anzarane, vaste de quelque 100 000 km2. De 2011 à 2015, le groupe français a mené d’importantes études géologiques et géophysiques. L’autorisation n’a pas été renouvelée en 2015 à la suite des réserves émises par l’ONU.

    Le lobbying marocain

    Le Maroc consacre depuis 2011 un budget considérable au lobbying pour le dossier du Sahara occidental, vis à vis surtout des médias français et également auprès de certains think-tanks. Mais ce sont surtout les journalistes, essentiellement français qui sont grassement payés par le Makhzen pour déformer, voire manipuler l’opinion internationale sur le Sahara occidental et cacher les misères du Maroc. Les documents révélés par Chris Coleman mettent en cause les journalistes Richard Miniter et Joseph Braud qui, dans leurs « analyses », essayaient de transmettre à l’opinion publique américaine que le Front Polisario avait des connexions avec le « terrorisme djihadiste ». Selon Chris Coleman, les deux « analystes » ont été recrutés par Ahmed Charai pour travailler avec la DGED, les services secrets extérieurs du Makhzen. Richard Miniter est un journaliste qui, à chaque fois qu’il traite une question sur l’Afrique du Nord, il le fait en calomniant le peuple sahraoui et l’Algérie et toujours en faisant des louanges au Makhzen (il l’a fait, à titre d’exemple, au New York Times).
    Dans cette documentation, il est à constater que cela coïncide, comme par hasard, avec le fait que Miniter a reçu des milliers de dollars en espèces (60 000 dollars, selon un document) ainsi que des invitations à faire des voyages de luxe au Maroc. Joseph Braud, pour sa part, a également publié des articles diffamatoires à l’encontre du peuple sahraoui et a également reçu de l’argent du « contact » des services du Makhzen. Selon les documents révélés par Chris Coleman, il a aussi élaboré pour les services marocains des rapports sur les journalistes américains favorables à la cause sahraouie et la méthode de les neutraliser.

    La documentation révélée par Chris Coleman découvre également la connexion avec le Makhzen du professeur Henri Louis Védie et du journaliste Vincent Hervouet. Henri-Louis Védie est un professeur d’économie étroitement lié à une organisation qui porte le nom cynique de Association de Promotion des Libertés Fondamentales, créée un peu avant le procès injuste des dirigeants du camp de protestation de Gdeim Izik dans le but de rédiger un étonnant rapport selon lequel ce jugement était « équitable ». Une publication française avait dévoilé, à l’époque, son financement par le Makhzen. Les révélations de Chris Coleman »nous dévoilent que les services de Makhzen ont compté sur Védie pour écrire un livre sur l’économie marocaine (il va de soi qu’il fait des éloges au Makhzen) en échange, bien sûr, d’argent. Vincent Hervouët, quant à lui, est un rédacteur la chaîne de télévision française LC1.

    Selon ces documents, ce journaliste rapportait au « journaliste » marocain Ahmed Charai, sur les efforts déployés pour que dans sa chaîne de télévision soient transmis des pseudo-informations qui s’en prenait à l’Algérie ou en diffusant des calomnies sur de prétendus liens du Front Polisario avec le « terrorisme ». Tout cela en demandant des « faveurs » pour passer des vacances au Maroc. Chris Coleman affirme que le « recruteur » et « contact » de ces individus qui travaillent pour le lobby pro-marocain est Ahmed Charai. Ce dernier ne devrait pas être un inconnu de l’opinion publique espagnole.

    En effet, le magazine Epoca (tel que rapporté par El Semanal Digital, dans son édition du 11 Septembre 2008), a écrit que le nom de Ahmed Charai « peut vous être complètement inconnu, mais si on vous dit qu’il est le directeur du site L’Observateur.ma, qui a signalé, il y a une semaine, l’ancien président José María Aznar comme étant le père de l’enfant de la ministre de la Justice française, Rachida Dati, vous allez comprendre ».

    La même publication nous rapporte que, comme par hasard, parmi les collaborateurs de ce média qui ont calomnié José María Aznar López, se trouve … Vincent Hervouet ! Chris Coleman fournit plusieurs documents qui prouvent que Charai a été arrêté le 14 septembre 2011 par les autorités de l’immigration américaines à l’aéroport international de Dulles, en provenance de Paris. La raison ? Dans sa déclaration douanière, il a dit qu’il n’avait pas plus de 10.000 dollars en argent liquide … il a dit qu’il en avait 4 000 sur lui. Mais en réalité, il en portait cinq fois plus. Et, curieusement, dans des enveloppes. Concrètement, selon la décision du tribunal qui l’a condamné, il avait sur lui 15 000 dollars dans trois enveloppes (de 15 000, 3 000 et 2 000 dollars). Selon Chris Coleman, cet argent était destiné au paiement des lobbyistes pro-marocains. Ce qui est plus intéressant vient après. En effet, après avoir avoué sa culpabilité devant le juge, il a pu poursuivre ses activités de lobbying aux Etats-Unis, garanti par John J. Hamre, président du SCRS (Centre d’études stratégiques et internationales), selon un document fourni par Chris Coleman. Inutile de dire que cette entité, le CSES (dont est membre l’éminent Henry Kissinger, architecte en chef de la livraison du Sahara espagnol au Maroc) offre une couverture aux personnes et publie des « analyses » qui dénigrent systématiquement le peuple sahraoui.

    Il est un autre aspect encore plus stupéfiant dans les documents divulgués par Chris Coleman : on y apprend qu’une poignée de journalistes français, de L’Express, du Point, de Libé et de LCI, pigent depuis des années pour un site de presse, L’Observateur du Maroc, dont le rédacteur en chef, Mohammed Charai, ne cesse de réclamer des subsides à deux hauts dirigeants du renseignement marocain, afin de rétribuer ces précieux collaborateurs, en échange d’articles favorables aux thèses marocaines dans -encore- l’affaire du Sahara occidental.

    Source : Le Jeune Indépendant, 18 janvier 2018

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Chris Coleman, hacker, diplomatie, lobbying,

  • Emotion et consternation à El Aaiun après le décès du rappeur Said Allili

    Les habitants de la ville d’El Aaiun, capitale occupée du Sahara Occidental ont exprimé leur émotion et leur consternation suite à l’annonce du décès du rappeur Said Allili.

    Dans tous les médias locaux, on parle largement de cette disparition survenue vendredi 21 juin 2019.

    La confirmation de la mort de Said dans les eaux de l’Atlantique avec un groupe de jeunes sahraouis qui essayaient d’atteindre les côtes des Iles Canaries, a ému les habitants. Dans les réseaux sociaux on ne parle que de ce malheureux incident qui a coûté la vie au jeune rappeur qui animait les soirées militantes de la ville martyre d’El Aaiun, source d’orgueil et fief de la résistance sahraouie contre l’occupation marocaine.

    Les sahraouis ont condamné la politique de répression visant à vider les territoires occupés du Sahara Occidental de sa jeunesse à cause de son militantisme et son combat pacifique pour le droit à l’autodétermination.

  • Enjeux des droits de l’homme au Sahara Occidental : Thèse de doctorat à Alger

    « Les droits de l’homme comme enjeu des relations internationalescas du Sahara occidental » est le thème d’une thèse de doctorat présentée dimanche à la faculté des sciences politiques de l’Université d’Alger 3, avec comme problématique « l’exercice du droit à l’autodétermination pour la résolution du conflit du Sahara occidental.

    Le droit à l’auto-détermination étant l’un des droits de l’homme figurant dans la catégorie de la troisième génération des droits de l’homme reconnue par les Nations unies dans la Charte des droits de l’Homme est pour le doctorant, Djallal Benabdoun, suffisant pour réclamer le droit des Sahraouis à l’indépendance.

    « Le droit à l’autodétermination est la norme impérative. C’est un droit opposable à tous », a plaidé le doctorant. « Le droit à l’auto-détermination a donné lieu, d’ailleurs, dans l’histoire à plus de 80 % des pays ayant connu la colonisation à l’indépendance, et ce, à travers les différents continents », soutient- il.

    « Le Maroc qui mesure l’importance et le poids de cet argument a de tout temps tenté de manipuler l’opinion internationale, en brandissant tantôt le principe de +l’ingérence étrangère et tantôt la souveraineté territoriale+ », fait remarquer en outre le doctorant.

    Soutenu par ses alliés, le Maroc, relève l’auteur de la thèse, a entravé en 2013 l’initiative de l’ancien envoyé spécial des Nations- Unies pour le Sahara Occidental, James Baker, d’élargir les prérogatives de la MINURSO (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental). « L’un des alliés du Maroc avait menacé de recourir au véto pour faire tomber à l’eau ladite initiative », dira-t-il.

    Le droit à l’autodétermination n’est toutefois pas mis en avant -du moins jusqu’ici- par les autres Missions intervenant au Sahara occidental. « Sur les 14 opérations de maintien de la paix (OMP), il n’y que 5 qui s’intéressent au respect du droit à l’autodermination du peuple sahraoui « , relève en outre M. Benabdoun, insistant sur le fait que c’est le Maroc qui se trouve à chaque fois derrière la manipulation de l’opinion internationale. « Pour gagner du temps qui constitue désormais le plus grand allié du Maroc, ce dernier crée d’autres concepts à l’image du +compromis+ », soulignet- il.

    « Le droit à autodétermination n’est pas le seul droit qui est bafoué dans le cas du Sahara Occidental. De nombreux droits de l’homme figurant dans les autres catégories ne sont pas tenus en compte », conclut le doctorant, affirmant que « la nouvelle génération de Sahraouis ne vont pas se laisser faire à l’avenir ».

    Le chercheur a abordé, également, au cours de son exposé la genèse de la question sahraouie, en passant en revue les différentes étapes caractérisant désormais la dernière colonie en Afrique. « Le silence de l’ancien colonisateur du Sahara occidental, l’Espagne en l’occurrence suscite moult interrogations », a déploré le chercheur.

    Par ailleurs, le régime marocain a de nouveau empêché la présence des avocats et des observateurs internationaux au procès de la journaliste sahraouie Nazha El Khalidi poursuivie pour ses activités de défense des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés, ont rapporté hier des médias espagnols. Les autorités marocaines ont empêché dimanche l’accès à Laâyoune occupée aux avocats espagnols Miguel Angel Jerez, Jose Maria Costa et Ines Miranda, qui ont été accrédités par le Conseil général du droit espagnol (CGAE), ont indiqué des sources médiatiques espagnoles.

    Arrivés dans la capitale du Sahara occidental occupé en provenance de Las Palmas de Gran Canaria, pour assister au procès de la journaliste sahraouie, prévu lundi 24 juin, les juristes espagnols ont été empêchés par la police marocaine de descendre de l’avion et ont dû rentrer le même jour aux îles Canaries, ont poursuivi les mêmes sources.

    Selon le site d’information sahraoui Equipe Media, deux autres observateurs internationaux n’ont pas été aussi autorisés samedi à se rendre à l’aéroport de Casablanca (Maroc) pour assister au procès contre la journaliste sahraouie. Ces expulsions d’avocats et d’observateurs surviennent après celles enregistrées le 19 mai dernier contre une autre délégation d’avocats espagnols qui devait se rendre au Sahara occidental occupé pour assister au procès prévu le 20 mai contre la journaliste sahraouie, avant d’être reporté au 24 juin.

    Source : La Tribune des Lecteurs

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, ONU, autodétermination, occupation, décolonisation,

  • La journaliste sahraouie Nazha El Khalidi jugée à El Ayoun sans témoins internationaux

    Traduit par Fausto Giudice Фаусто Джудиче فاوستو جيوديشي

    -Nazha déclare qu’elle a été arrêtée pour son travail journalistique dénonçant la violation des droits de l’homme au Sahara occidental.

    -Douze observateurs internationaux ont été expulsés pour les empêcher d’ assister au procès de la journaliste sahraouie

    -Le Conseil Général des Avocats espagnols approuve la présence d’avocats dans les cas où il existe des risques que la procédure n’assure pas de garanties juridiques.

    Après deux reports et l’expulsion de douze observateurs internationaux, la journaliste sahraouie Nazha El Khalidi, accusée d’exercer le journalisme sans titre officiel, a été jugée par les autorités judiciaires marocaines.

    Nazha a filmé et diffusé une manifestation sahraouie à El Ayoun, la capitale du Sahara occidental occupé par le Maroc, le 4 décembre 2018 et a été arrêtée pour cela.

    L’article 238 du Code pénal marocain a été utilisé contre elle : il punit d’une peine de trois mois à deux ans de prison et à une amende de 120 dirhams (12 €) à 5 000 dirhams (500 €) quiconque exerce une profession sans titre officiel, dans le cas du Nazha le journalisme, qu’elle pratique depuis 2010 quand elle a commencé à travailler pour SADR TV.

    Au cours du procès, qui s’est tenu à El Ayoun, sans la présence d’observateurs internationaux et avec de grandes mesures de sécurité, Nazha El Khalidi a déclaré avoir été arrêtée pour son travail journalistique dans Equipe Media, qui expose les violations des droits humains commises au Sahara occidental, selon ce groupe sahraoui. Elle a également dénoncé le fait qu’elle avait été torturée pendant les heures de sa détention.

    Le procès, dont le verdict sera connu le 8 juillet, s’est déroulé sans la présence d’observateurs internationaux : le 19 mai, cinq avocats espagnols et deux observateurs norvégiens des droits de l’homme ont été expulsés d’El Ayoun, le 22 juin, deux envoyés de l’offirAssociation du barreau américain n’ont pu voyager de Casablanca au Sahara occidental et le lendemain, trois avocats espagnols se sont vu interdire de quitter l’avion dans lequel ils arrivaient en territoire sahraoui.

    Tous les avocats espagnols se sont rendus dans l’ancienne colonie espagnole, soutenus par le Conseil général des avocats espagnols (CGAE), après communication et accréditation auprès du ministère espagnol des Affaires étrangères et en suivant les procédures habituelles du Conseil  » à l’appui des missions d’observation judiciaire pour assurer le respect du droit à la défense et à une procédure légale régulière « , comme l’a signalé cet organisme.

    Depuis 2002, le CGAE soutient l’observation des procès à l’étranger et les visites  » ont un lien direct avec les affaires pénales engagées contre des citoyens d’origine sahraouie dans lesquelles la procédure risque de ne pas offrir les garanties juridiques nécessaires « .

    Les avocats espagnols ont exigé que le gouvernement marocain  » autorise le travail des observateurs des droits de l’homme et garantisse le droit de tout accusé à un procès avec toutes les garanties de procédure « , mais leur demande n’a pas été prise en compte.

    Les groupes de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, sur la promotion du droit à la liberté d’opinion et d’expression et sur la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants ont exprimé leur préoccupation concernant le cas de la journaliste sahraouie, ainsi que Human Rights Watch, Amnesty International et Reporters sans frontières.

    Tlaxcala

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Nazha El Khalidi,

  • Sahara Occidental: Histoire d’un conflit qui perdure

    Depuis que les États membres de l’Union africaine ont voté le retour du Maroc au sein de l’organisation aucune décision responsable n’a été prise par les pays africains d’où des interrogations sur l’avenir du Sahara occidental deviennent légitimes.

    Le Maroc, qui contrôle aujourd’hui la majeure partie du Sahara occidental, considère ce vaste désert de 266.000 kilomètres carrés, soit environ l’équivalent du Royaume-Uni, comme une région appartenant à son royaume, tandis que le Front Polisario revendique l’indépendance du territoire et demande un référendum sur l’autodétermination des peuples.

    Le conflit remonte à la décolonisation espagnole, peu avant la mort du général Franco. Le 6 novembre 1975, le roi marocain Hassan organise une marche pacifique appelée la «Marche verte». Environ 350.000 personnes partent du Maroc et entrent sur le territoire qu’elles considèrent comme les «Provinces du sud». La marche comporte une forte valeur symbolique. Le 14 novembre, les accords de Madrid officialisent le partage: le Maroc obtient les deux tiers, la Mauritanie, le tiers restant. L’Algérie, et Front Polisario ne sont pas consultés.

    Entre fin 1975 et 1976, plusieurs dizaines de milliers de Sahraouis fuient la guerre et se réfugient à Tindouf, en Algérie, dans des camps administrés par des cadres du Polisario. La rupture du dialogue s’est cristallisée lorsqu’en février 1976 le Front Polisario crée la République Arabe sahraouie démocratique (RASD) qui sera reconnue par l’Union Africaine, mais pas par l’ONU. Alors qu’en 1979, la Mauritanie décide de se retirer des affrontements, le Maroc annexe son territoire, le conflit entre les deux partis s’enlise.

    Dans les années 1980, le Maroc construit un gigantesque mur de sable séparant le territoire du nord au Sud qui façonne le découpage actuel du désert. Le Maroc contrôle 80% du territoire contre 20% pour les Sahraouis. La construction du mur de défense se termine en 1987. L’ONU lance, en 1991, la Minurso (mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) afin de fournir les bases de négociations pour instaurer la paix dans la région. Un cessez-le-feu est acté mais le référendum initialement prévu en 1992 n’aura finalement jamais lieu. Selon les sources algériennes, près de 150.000 personnes sont encore réfugiées dans les camps sahraouis de Tindouf qui devaient initialement être provisoires.

    Gelé sur le terrain, le conflit n’a jamais été clairement tranché sur le plan du droit international. Depuis 1963, le Sahara occidental est inscrit sur la liste des territoires non-autonomes de l’ONU. Au départ des troupes espagnoles en 1975, le Maroc et la Mauritanie revendiquent leur autorité «légitime». Selon un avis rendu par la Cour internationale de La Haye en 1974, il y avait pas effectivement un lien entre le Maroc et le Sahara occidental avant sa colonisation par l’Espagne en 1884. Ce n’était pas une terre sans administration, et des documents attestent pas de l’existence de liens entre le sultan marocain et certaines tribus sahraouies. La juridiction montre également qu’il n’éxistait pas des droits de nature foncière de la Mauritanie sur le territoire du Sahara occidental. Cependant, elle ajoute que l’existence de ces liens n’établit en aucun cas une relation de souveraineté territoriale ni du Maroc ni la Mauritanie.

    Depuis, le Maroc et le Front Polisario campent sur leur position et aucune solution ne semble être d’actualité. Le retour du Maroc dans l’Union africaine pourrait-il laisser entrevoir une réconciliation possible? Rien n’est moins sûr.

    Participation de la RASD à la réunion des ministres de l’agriculture de l’UA et de l’UE en Italie

    Le ministre sahraoui du Développement économique, Brahim Ahmeim, a participé vendredi à la tête d’une importante délégation à la réunion du partenariat UE-UA au niveau des ministres de l’Agriculture.

    Cette réunion est organisée conformément à l’ordre du jour approuvé par les chefs d’Etats et de gouvernements des deux organisations lors du sommet de partenariat tenu dans la capitale ivoirienne en 2017, a-t-on indiqué.

    La participation de la délégation sahraouie a mis en échec les tentatives de la partie marocaine de l’empêcher de prendre part à cette rencontre.

    Avec l’aide d’un pays européen et de membres de la commission de l’agriculture de la Commission européenne, le Maroc a déployé d’importants moyens au cours de la semaine passée et jusqu’à hier soir pour bloquer la participation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à la réunion du partenariat tenue à Rome en marge de la Conférence des Nations unies sur la nutrition et l’agriculture, précise-t-on.

    Les tentatives et manœuvres marocaines n’ont pas abouti dans son ensemble en raison de la vigilance de l’Union africaine et de la cohésion de ses membres qui rejettent les dictats coloniaux remontant au passé.

    La délégation sahraouie a participé samedi à des ateliers au cours desquels elle a abordé un certain nombre de sujets liés à la nutrition, à l’agriculture et à la question de la croissance et du développement.

    La délégation sahraouie, qui a rencontré plusieurs ministres et chefs de délégation, a saisi cette occasion pour échanger des informations et des expériences avec ses partenaires.

    La conférence ministérielle sur le partenariat entre l’UA et l’UE devrait entériner une déclaration contenant des plans et des objectifs dans le cadre d’un travail conjoint entre les deux continents dans le domaine de l’agriculture.

    Source : L’Echo d’Algérie, 24 juin 2019

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine, UA,

  • Allemagne : Deux juifs agressés par un marocain

    Allemagne: un Marocain accusé d’avoir craché et insulté des Juifs

    La police allemande a annoncé avoir arrêté temporairement un Marocain accusé d’avoir menacé, insulté et craché contre deux Juifs dans la ville de Hambourg, dans le nord du pays.

    La police a déclaré vendredi dans une déclaration que le jeune homme âgé de 45 ans insultait les deux hommes juifs jeudi près de l’hôtel de ville quand ils ont appelé un policier proche pour obtenir de l’aide. Lorsque l’officier a confronté le Marocain, il a d’abord tenté de s’enfuir, puis s’est tourné vers les deux hommes et leur a craché dessus.

    La police a déclaré que l’homme, qui parlait arabe et allemand, avait résisté et devait être menotté.

    Les médias locaux ont identifié les victimes comme étant un rabbin et un membre bien connu de la communauté juive qui quittaient la réunion avec des responsables de la ville.

    Le suspect, dont le nom n’était pas conforme aux lois sur la protection de la vie privée, a été libéré pendant le déroulement de l’enquête.

    Selon Die Welt, deux représentants de haut rang de la communauté juive de Hambourg ont été menacés verbalement et ont craché dessus au Rathausmarkt. L’auteur présumé serait apparemment un Marocain âgé de 45 ans. La communauté juive a confirmé l’attaque de jeudi contre le rabbin Shlomo Bistritzky et le membre du conseil d’administration Eliezer Noe. Tous deux étaient clairement reconnaissables en tant que Juifs à travers leurs vêtements.

    D’après Shlomo Bistritzky, l’agresseur était venu avec un collègue directement d’un petit-déjeuner officiel du Sénat dans les locaux de l’hôtel de ville avec le premier maire, Peter Tschentscher, lorsque l’homme les a salués pour la première fois avec «Shalom», puis a dit quelque chose qui ressemblait indubitablement à une menace. Ils se seraient alors tournés vers lui. « A ce moment-là, il a tendu la main sous sa chemise, a sorti quelque chose qui ressemblait à un couteau et nous a menacés verbalement », a déclaré Bistritzky. L’attaquant a ensuite sorti un briquet de sa poche et s’est dirigé vers eux avec une flamme enflammée, a commencé à les insulter et à leur cracher dessus.

    Les personnes attaquées ont demandé de l’aide à un policier qui était en service à la mairie. Lorsque le policier a voulu affronter le Marocain, il a d’abord tenté de s’enfuir. Cependant, il s’arrêta cependant et courut de nouveau sous une forme très agressive vers Bistritzky et Noe et cracha de nouveau sur elle. Le policier est intervenu et a tenté d’empêcher le Marocain de continuer à s’indigner. « Il s’est comporté de manière très agressive et n’a pas répondu au fonctionnaire. Il a donc menacé d’utiliser un spray au poivre » (journal Bild). Afin de maîtriser l’agresseur, l’agent a finalement dû menotter l’agresseur. Le policier a toutefois réussi très difficilement à recourir à la force physique violente.

    Bien que le coupable soit maintenant ligoté, il a continué à cracher. Finalement, d’autres policiers du commissariat de police de l’hôtel de ville voisin ont été forcés de mettre un garde-langue sur l’agresseur. L’homme a été arrêté. Toutefois, l’accusé a été renvoyé dans les deux heures suivant l’achèvement de l’enquête criminelle. On dit qu’il n’y a pas de motif de détention pour les autorités de l’État responsables. Détermine maintenant la protection de l’état de la ville hanséatique. Le Marocain vivrait en Basse-Saxe. « Selon des rapports non confirmés, il applique comme psychologiquement évident ».

    Source : Asociated Press, Die Welt

    Tags : Maroc, Allemagne, juifs, antisionisme, judaïsme,