Étiquette : constitution

  • Algérie : Le dérapage verbal de Khaldi

    IL A FAILLI À SON DEVOIR D’OFFICIEL DE DÉFENDRE UN PROJET RASSEMBLEUR : Le dérapage verbal de Khaldi

    On ne s’improvise pas tribun et cela, beaucoup d’hommes politiques devraient le comprendre une fois pour toutes. Ces derniers ne maitrisant pas l’art de l’improvisation dans le discours politique, se tirent une balle à la patte dès qu’ils sont titillés par le désir de titiller l’applaudimètre. La dernière bourde du ministre de la Jeunesse et des Sports est à inscrire d’ailleurs dans ce registre. Sinon comment expliquer qu’il verse dans la négation de l’autre et le discours d’exclusion pour faire la promotion d’un texte qui se veut rassembleur et surtout la pierre angulaire de l’Algérie nouvelle.

    Cette «méprise », devrait pousser le premier responsable de l’Exécutif à recadrer son jeune ministre, qui a suscité, par ses propos une vague d’indignation dans les réseaux sociaux et qui a apporté de l’eau au moulin de ceux que le changement dérange et qui se recrutent dans plusieurs courants de pensée et d’idées. Celui qui n’est pas d’accord avec cette Constitution doit changer de pays », c’est du déjà entendu. Ouyahia avait bien dit « affame ton chien et il te suivra » et Amara Benyounès traine toujours comme un boulet son fameux « Naal bou lima ihebneche (maudit soit le père de celui qui ne nous aime pas) ».

    Il y’a quelques années, un observateur de la scène politique algérienne, en analysant le discours des dirigeants politiques après l’ouverture démocratique d’après-octobre 1988, nous avait expliqué que les présidents de partis, face aux foules, perdent leur capacité d’analyse ce qui les pousse à user de mensonges, d’énormités et de propos qui se retournent contre eux. C’est le modèle du discours mensonger usité lors des campagnes électorales algériennes. Sellal, emporté par son élan avait bien promis de faire de la wilaya de Mascara la Californie d’Algérie et lors de la campagne pour le 4e mandat de Bouteflika, il avait même usé d’une allocution qui empruntait au vocabulaire populaire des mots qui n’avaient en aucun cas leur place dans un discours hautement politique.

    La sortie du ministre Sid Ali Khaldi nécessite forcément un recadrage de la part du Premier ministre. Cela est nécessaire surtout dans cette conjoncture pré-électorale. Cet écart trouverait peut être ses causes dans le peu d’intérêt accordé à la communication dans certaines institutions de l’État. Cette mission, confiée à un service souvent manquant de spécialistes et de moyens se limite à quelques communiqués laconiques au lieu de servir de système d’aiguillage à l’action des institutions.

    Un homme politique doit définir les contours, définir son champ lexical, les sujets à aborder et ceux à éviter, le ton à utiliser dans son allocution. Et tous ces réglages ne peuvent être apportés que par un service de communication efficace, réactif et surtout prompt à anticiper. Et cela, nos institutions ne semblent pas encore l’avoir compris. Khaldi aura beau à expliquer qu’il était loin de penser à blesser ou exclure une partie des Algériens, sa dernière sortie lui restera collée à la peau pour les années à venir.
    Slimane Ben

    Le Courrier d’Algérie, 24 oct 2020

    Tags : Algérie, Sid Ali Khaldi, dérapage, Constitution, référendum,


  • Algérie : La « provocante » déclaration du Ministre de la jeunesse et des sports Sid Ali Khaldi (Video)

    En marge d’un meeting de la campagne électorale pour le référendum de la révision de la constitution du 1er novembre prochain , le Ministre de la jeunesse et des sports Sid Ali Khaldi a tenu des propos assez virulents à l’encontre des détracteurs de la prochaine échéance électorale les invitant à changer de pays dans la mesure ou ils ne seraient pas satisfaits de la dernière mouture de la Constitution qui sera soumise au référendum populaire le 1er novembre prochain.

    La Nation, 22 oct 2020

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=agzrCTn1zd4&w=560&h=315]

    Tags : Algérie, Constitution, 1er novembre, référendum,

  • Algérie : Fitna chez les frères

    C’est peut-être la première fois que les partisans purs et durs de l’islam politique se retrouvent devant une épreuve décisive qui va renseigner sur leur poids réel dans la société. En appelant à voter « Non» sur le projet de révision de la constitution lors du référendum du 01 novembre prochain, le MSP de Abderrezak Makri et le mouvement Adala d’Abdallah Djaballah prennent un sérieux risque de subir une désaffection populaire si jamais le «Oui» venait à l’emporter majoritairement.

    En choisissant cette option de « légitimer » le processus politique tout en s’opposant à son contenu pour des considérations idéologiques liées entre autres, à la sanctuarisation de Tamazight comme une constante, les « frères », pourraient se voir réduits à leur plus simple expression. Un courant qui prétend être dominant au sein de la société mais qui, dans la vraie vie, est largement surdimensionné.

    Au soir du 1er novembre, cette aile dure de l’islamisme qui a le vent en poupe dans les médias grâce à des chaines de télévision privées friandes des sujets de religion, on en saura un peu plus sur sa «taille» réelle.

    Abderrezak Makri et Abdellah Djaballah et leurs ouailles qui bombent le torse et se prévalent d’êtres les gardiens du temple de novembre et de l’Islam, seront en effet confrontés au verdict des urnes. Un verdict qui risque de leur être fatal en terme de représentativité du fait que les autres partis de la mouvance démocratique et laïque ont quant à eux choisi de boycotter le référendum. Mais le MSP et Adala vont, à leur corps défendant, aider à faire gonfler le taux de participation mais ne réussiront jamais à imposer leur «Non».

    Ceci d’autant plus que leurs frères de sang et de cœur d’El Bina El Watani de Bengrina et d’El Islah de Filali Ghouini ont quant à eux décidé de donner leur onction au projet présidentiel dont ils ne voient aucune «atteinte» à l’identité nationale ni à la religion. Du coup, c’est la fitna au sein de la famille islamiste qui se retrouve comme éclatée entre partisans et adversaires du pouvoir.

    C’est dire que les résultats du référendum, indépendamment de la victoire qui ne fait pas l’ombre d’un doute, auront au moins le mérite de montrer le poids des islamistes qui défient à la fois les partisans du «Oui» et du boycott.

    Imane B.

    L’Est Républicain, 20 oct 2020

    Tags : Algérie, partis islamistes, constitution, référendum,

  • Algérie : Les exigences d’un avenir apaisé

    Le partenariat algéro-français, aux perspectives prometteuses, a encore du chemin à faire pour se défaire de l’ombre pesante des nostalgiques de l’Eden perdu et du courant extrémiste à l’affût de la moindre opportunité pour tenter de saborder le processus de rapprochement entamé par les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron. A chaque geste significatif et, plus encore, à chaque avancée démocratique de l’Algérie nouvelle, les prêcheurs du chaos véhiculent le discours de la haine et du racisme à travers une campagne mensongère planifiée et relayée par des relais locaux au service des chancelleries et des agendas étrangers.

    L’Algérie du changement démocratique, enracinée dans le choix populaire souverain, croit aux chances d’une véritable réconciliation portée courageusement par le président Macron, dénonçant le colonialisme qualifié de «crime contre l’humanité» et appelant à la reconnaissance de l’Etat français des massacres du 17 octobre 1961.

    Au moment où l’Algérie nouvelle, engagée dans le choix référendaire, se prépare à célébrer le 59e anniversaire des massacres du 17 octobre, la visite du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, constitue une autre opportunité pour conforter la quête d’un «avenir apaisé», revendiqué par le président Macron et concrètement traduit par la restitution des crânes des 24 résistants algériens qui en appelle, évidemment, d’autres pas pour le rapatriement de la totalité des restes mortuaires de chouhada et la restitution des archives.

    Au cœur du partenariat, la question mémorielle est incontournable pour répondre aux exigences du nouveau monde en pleine mutation, porteur de défis sécuritaires et économiques colossaux. Il est attendu que cette visite participe au renforcement des mécanismes de coopération, particulièrement le Comité intergouvernemental de haut niveau alégro-français, dans un marché compétitif.

    L’Algérie des réformes intéresse de nombreux partenaires internationaux séduits par les opportunités offertes par la nouvelle économie. Et, il est question également de consolider le processus de consultation sur les questions régionales et internationales, imposé par les bouleversements, constatés notamment au Mali et en Libye.

    La multiplication des échanges téléphoniques entre Tebboune et Macron attestent du niveau de concertation qui existe entre les deux pays «Nos deux pays ont besoin l’un de l’autre», a affirmé Le Drian à l’issue de l’audience accordée par le président de la République.

    Sud-Horizons, 16 oct 2020

    Tags : Algérie, constitution, référendum, France, Mali, Libye,

  • Algérie : La Campagne référendaire prend des couleurs

    Le président du mouvement El Islah, Filali Ghouini, a déclaré, pour sa part, que le projet d’amendement de la Constitution «ouvre de nouvelles perspectives pour les compétences nationales, notamment les jeunes, qui aspirent au changement».

    La campagne référendaire pour la révision de la Constitution a atteint sa vitesse de croisière et il arrive désormais que certaines wilayas aient reçu la visite de plusieurs partis et organisations de la société civile. Les animateurs de la campagne, entre chef de partis, responsables d’associations nationales ou encore des responsables dans les institutions de la République, en sont à expliquer dans les détails certains aspects des amendements constitutionnels. D’autres, à l’image du président de l’APN, appellent les représentants du peuple à s’impliquer directement dans la campagne référendaire pour sensibiliser les citoyens sur l’utilité historique d’un vote positif.

    Ainsi, M.Chenine a exhorté les députés à s’investir «dans la campagne référendaire pour sensibiliser les électeurs sur ses objectifs, à savoir l’avènement d’une Algérie nouvelle garantissant les droits et les libertés individuelles et collectives». Le président de l’APN a mis en avant le fait que le projet qui sera soumis au vote des Algériens n’est autre qu’«une passerelle solide vers une nouvelle ère en rupture avec la corruption et la bureaucratie» dans le cadre d’une nouvelle gouvernance soumettant les deniers publics à un strict contrôle.

    Animant un meeting à Mascara, le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Baadji Abou El Fadl, a abordé le volet relatif au pouvoir exécutif, estimant que l’adoption du principe du gouvernement issu de la majorité aux élections «rectifie la situation politique précédente qui était anormale». Il a relevé que les amendements soumis au référendum populaire «consacre le principe de l’alternance au pouvoir à travers la limitation des mandats et ferme définitivement la porte au despotisme».

    De son côté, le président du mouvement El Islah, Filali Ghouini, a déclaré, pour sa part, que le projet d’amendement de la Constitution «ouvre de nouvelles perspectives pour les compétences nationales, notamment les jeunes, qui aspirent au changement». Pour M.Ghouini, «le projet d’amendement de la Constitution intervient pour mettre un terme aux anciennes pratiques, notamment l’argent sale, pour laisser place à l’honnêteté et la crédibilité», a fait valoir M. Ghouini.

    Pour ce qui le concerne, le Mouvement de l’Entente nationale (MEN) s’est exprimé par voie de communiqué. Son secrétaire général Ali Boukhezna, y interpelle les Algériens à «contribuer collectivement au succès du référendum sur l’amendement constitutionnel pour jeter les bases de la construction de l’Algérie nouvelle». Cette formation politique a assuré que son positionnement est mu par «son adhésion constante à l’œuvre d’édification nationale et sa conviction que l’étape actuelle exige la mobilisation de l’ensemble des forces politiques et des acteurs de la société qui aspirent à participer à la construction de l’Algérie nouvelle».

    Du côté des organisations socioprofessionnelles, on retiendra la sortie du SG de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui. L’homme qui ne cache pas son enthousiasme pour les amendements a évoqué le Président Tebboune, comme «le garant de l’unité nationale et de l’avenir du pays et ouvre la voie à une participation effective du peuple à l’édification de l’Algérie nouvelle».

    Du côté de la société civile, les participants à une conférence de sensibilisation dans le cadre de la campagne référendaire à Adrar, ont mis en évidence qu’au 1er novembre, les Algériens auront à voter pour «un document important», dont l’un des point forts est «le renforcement du rôle de la société civile, la promotion de l’action participative et le respect des droits et libertés.»

    Une posture prise par la très connue association d’alphabétisation «Iqra», dont le président de la wilaya d’Adrar, Hamdaoui Hacène, a salué, lui, «la mise en place par les pouvoirs publics de différentes instances consultatives pour la consécration du rôle de la société civile et sa participation à la gestion des affaires publiques, à l’instar de l’Observatoire national de la société civile, en plus des articles prévus dans le projet de la Constitution accordant une protection réglementaire aux associations».

    Nadera Belkacemi

    Ouest Tribune, 15 oct 2020

    Tags : Algérie, référendum, Constitution, campagne,

  • Algérie : Une campagne sans sondages !

    par Abdelkrim Zerzouri

    Lancée le 7 octobre dernier, la campagne référendaire sur le projet d’amendement de la Constitution, soumis à référendum populaire le 1er novembre prochain, va son chemin 21 jours durant. Sans conjecturer sur l’impact de cette campagne encore à ses premiers pas, et malgré une situation sanitaire qui prône la prévention contre la propagation du Covid-19 lors des rassemblements, on peut dire que le débat public se déroule dans des conditions optimales de sérénité. En attendant l’entrée en lice des représentants de la société civile dans la campagne, les leaders de nombreux partis et organisations de masse qui plaident pour le «oui» se succèdent aux tribunes pour convaincre les électeurs de voter «oui» pour la nouvelle Constitution, socle de l’Algérie nouvelle, en expliquant ses dispositions qualifiées par les concernés d’inédites en matière de libertés, d’indépendance de la justice, de bonne gouvernance et autres thèmes développés dans ce contexte, dont l’élargissement du rôle du Parlement et de l’opposition et la ferme confirmation du principe du contrôle à tous les niveaux.

    Mais, selon des observations largement partagées au sein des citoyens, loin de la teneur des articles de la nouvelle Constitution, certains partisans du «oui», dont les visages et les positions se confondent avec l’ancien système, seraient mieux avisés de rester dans l’arrière-scène pour ne pas créer un effet repoussant au sein des électeurs acquis naturellement au changement. D’autres partis ont opté pour la participation en donnant comme consigne de vote le «non» à leurs partisans, à l’exemple du MSP, qui reste fidèle à ses positions, ayant déjà boycotté la séance de l’APN consacrée à l’approbation du projet d’amendement de la Constitution, et qui a refusé de participer à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019. Un «non» prédéterminé dans ses gènes politiques depuis le refus opposé par l’armée et plusieurs partis à la «transition politique» post-Bouteflika, en 2018, soumise par le président du MSP, Abderrazak Makri ?

    De toute évidence, «la transition politique» présentée par le MSP comme cadre idoine de sortie de la crise, et qui a rencontré un niet catégorique de la part des principales parties influentes sur la scène nationale, façonne depuis ses positions et ses avis sur les grands dossiers politiques d’actualité. Aussi, armés d’arguments religieux, qualifiant le texte proposé en référendum de «projet laïc qui n’accorde pas l’importance qu’il faut à l’Islam et à la langue arabe, le Front de la justice et du développement (FJD), présidé par Abdellah Djaballah, a également appelé à voter «non» le 1er novembre. Pour sa part, le FFS, qui assimile le référendum à un plébiscite «pour la pérennité du régime», plaide pour un changement réel du système de gouvernance à travers un processus constituant, alors que le RCD qualifie carrément le prochain référendum de provocation.

    D’autres partis ont laissé libre choix à leurs militants et certains n’ont pas encore tranché la question après trois jours du démarrage de la campagne référendaire. Mais tout reste encore imprévisible, comme un trait de caractère des électeurs algériens. L’enjeu du vote, très important pour le président de la République et les Algériens, tous bords confondus, est logiquement projeté dans ses grandes lignes, pas encore tracées en l’absence totale des sondages, soit une abstention enveloppée dans un comportement électoral de fait où se mêlent le politique et l’apolitique, un boycott très politique qui veut se mêler à ses flancs à la catégorie des abstentionnistes et à une participation des électeurs fidèles qui vont aux urnes par conviction politique avec une réponse cadrée à la question soumise au référendum, ou juste pour exercer leur devoir.

    Quelle option sortira gagnante de l’urne, le «oui» ou le «non» au projet d’amendement de la Constitution ? La réponse est au bout du décompte des voix dans la soirée de cette journée mémorable de l’histoire de l’Algérie, et qui a emprunté à sa symbolique le slogan de la campagne référendaire sur le projet d’amendement de la Constitution, «Novembre 1954: la libération, Novembre 2020 : le changement».

    Le Quotidien d’Oran, 11 oct 2020

    tags : Algérie, constitution, référendum, campagne, 

  • Algérie : Une campagne et des particularités

    La campagne électorale pour la révision de la Constitution bat déjà son plein. Entamée pour rappel le mercredi 7 octobre elle ne prendra fin que dans une vingtaine de jours, soit plus exactement le 28 octobre à minuit.

    C’est dire que, dans un contexte notamment marqué par la pandémie de la Covid 19, les acteurs politiques et ceux du mouvement associatif auront 22 jours pour convaincre les électeurs de la nécessité d’aller déposer un bulletin de vote dans les urnes. Car, comme cela a été pour de très nombreuses consultations électorales, un des enjeux majeurs du scrutin du 1er novembre prochain a trait au taux de participation.

    Ce dernier facteur, nul besoin de le souligner, revêt une importance cruciale pour les initiateurs de ce projet de révision constitutionnel. Le pouvoir qu’incarne le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, mise énormément su le taux de participation lors de cette consultation populaire. En effet, et alors que des forces politiques vont jusqu’a contester sa légitimité, le Président Tebboune voudrait saisir cette opportunité pour battre en brèche cette affirmation et asseoir définitivement son pouvoir entamé le 12 décembre dernier lors d’une élection présidentielle qui s’est déroulée dans des circonstances politiques relativement particulières. Pour ce faire il a besoin d’abord d’un tauxde participation élevé et, ensuite, à l’évidence, que l’option du

    « Oui » emporte l’adhésion d’une majorité de votants. Une perspective qui ne semble pas inabordable. En somme cette hypothèse est loin d’être un simple voeu pieux eu égard aux moyens colossaux déployés par le gouvernement et tous les alliés du Président Tebboune pour le conforter dans cette quête d’une « Algérie nouvelle » et de l’ouverture d’une « ère nouvelle ». A cet égard l’on assiste à un déploiement tous azimuts des artisans du « Oui ». Partis politiques et associations de la société civile ont décrété la mobilisation générale e élaborant un programme chargé pour sillonner les quatre coins du pays pour prêcher les vertus des nouvelles dispositions constitutionnelles contenues dans la mouture proposée aux électeurs algériens pour adoption le dimanche 1er novembre. Ainsi en effet, des partis politiques qui soutiennent le projet de Tebboune sont déjà en rase campagne. C’est une large brochette de formations politiques qui a pris à bras le corps la défense de ce projet constitutionnel. IL y a d’abord les partis qui ont de tout temps constitué le socle sur lequel repose la base sociale du pouvoir. Le propos ici concerne notamment le FLN, le RND, le MPA et TAJ.

    Ces partis faisaient partie de l’ancienne Alliance présidentielle. Mais le hic c’est que ces partis politiques, de par leurs accointances avec l’ancien régime de Bouteflika, sont totalement discrédités auprès de l’opinion publique nationale. Leurs chefs politiques ont d’ailleurs tous été emprisonnés ce qui les a enfoncés davantage et terni abondamment leur image aux yeux de l’opinion publique. Certes ces partis ont renouvellé leurs états-majors, mais le doute persiste quant à leur capacité à séduire les électeurs etgagner une nouvelle virginité. On comprend dès lors pourquoi l’état-major politique du Président Tebboune ne mise pas particulièrement sur ces partis politiques, mais plutôt sur les associations et organisations de la société civile qui ont fait chorus avec le projet de révision constitutionnel.

    Par : KAMEL HAMED

    Le Midi Libre, 11 oct 2020

    tags : Algérie, Constitution, Référendum, campagne, 1er novembre, 

  • Algérie : Les fondements de la nouvelle gouvernance

    L’ère des mandats à vie est révolue pour bannir à jamais le règne de l’autocratie et de la rapine balayé par le Hirak populaire originel, révolutionnaire dans son essence, aux vertus civilisationnelles inscrites dans son mode opératoire pacifique et rivé sur le socle novembrien émancipateur. Cette conviction, défendue par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de la visioconférence portant sur le thème «Gouvernance, afri-capitalisme et soft power : la nouvelle donne africaine», se fonde sur une expérience démocratique qui privilégie la légitimité populaire et rejette la conquête ou le maintien du pouvoir par la force.

    Dans un monde arabe, livré à la folie destructrice des plus forts sous l’alibi grotesque du «printemps arabe» chaotique, et dans le continent africain renouant avec le putschisme incompatible avec les fondements de la nouvelle Afrique, le modèle algérien consacre la voie pacifique du changement par les urnes de la transparence et du libre populaire. Dans la nouvelle République, les avancées démocratiques, notamment en matière de libertés publiques, sont reconnues même parmi les plus pessimistes.

    Au 3e jour d’une campagne calme et sereine, la nouvelle gouvernance est mise en avant par les partis politiques et les responsables d’organisations nationales. Elle institue l’alternance qui interdit le renouvellement plus d’une fois du mandat présidentiel et parlementaire, le renforcement des prérogatives du chef de gouvernement ou du Premier ministre, du Parlement et du rôle de l’opposition.

    Tout en affichant un optimisme, le Syndicat national des magistrats, qui se défend d’être «un comité de soutien» ou «un front d’opposition», a salué la consécration effective de l’indépendance de la magistrature garantissant «une véritable sécurité judiciaire».

    Les acquis sont incontestables dans la nouvelle Algérie attachée à poser les jalons d’une gouvernance qui tend à assurer une place de choix à la jeunesse et à la société en acteurs du changement initié par le Hirak originel et appelé à s’inscrire durablement à travers une participation active dans les affaires publiques et une implication dans la vie politique.

    Plus que jamais, l’Algérie de la citoyenneté interpelle sur l’urgence du devoir citoyen à hauteur du rendez-vous historique du 1er novembre.
    Sud-Horizons, 11 oct 2020

    Tags : Algérie, Constitution, Référendum, libertés, réformes, 

     

  • Algérie : Défendre et concrétiser ses revendications

    La campagne référendaire autour du nouveau projet de Constitution entre ce samedi dans son quatrième jour. Et le moins que l’on puisse dire pour le moment, c’est qu’elle est loin d’avoir atteint sa vitesse de croisière. Ou pour reprendre les termes utilisés par l’agence officielle Aps, elle a débuté de manière timide en ces premiers jours d’explication.

    Pourtant cette nouvelle Constitution constitue le premier socle sur lequel se bâtira la nouvelle République ou la nouvelle Algérie. Une constitution qui répond en premier à la principale revendication des premiers marcheurs du hirak qui ont investi les rues algériennes un certain 22 février pour faire barrage à un cinquième mandat de l’ancien président, mais aussi et surtout signifier leur refus d’une prolongation du quatrième mandat comme le complotait le cercle du président démissionnaire.

    Et la mouture de la nouvelle Constitution a pris un soin particulier à verrouiller le nombre de mandats présidentiels, les limitant à deux. Et le président Tebboune l’a encore rappelé dans son interview accordée au journal français l’Opinion, martelant que « la Constitution est un document sacré. Si le peuple la respecte, les dirigeants doivent la respecter encore plus. C’est peut-être philosophique pour certains.

    En Algérie, plus personne ne pourra toucher à la Constitution pour (réaliser) un troisième mandat», poursuivant sur le même sujet «Je m’interdis de juger mes pairs et ne jette la pierre à personne. Mais on a vu les conséquences de ces prolongements successifs. Le président Zeroual avait fixé une limite à deux mandats. Moi, j’y tiens personnellement, aussi bien pour la présidence que pour le Parlement», ajoutant que «dix ans, c’est suffisant pour exprimer ses idées, développer son schéma de développement politique».

    Ainsi, le référendum du 1er novembre prochain est une étape cruciale pour cette nouvelle Algérie pour laquelle des millions d’Algériens ont battu le pavé des mois durant. Mais il reste que pour réussir cette campagne d’explication, il faudrait un engagement fort de la société civile et une moindre implication de ces parties et partis qui ont servi jusqu’à l’allégeance l’ancien système et marginalisé les jeunes et les forces vives de la nation.

    Les nouvelles forces politiques, association et société civile ont cette obligation de plaider en faveur du «oui» au référendum sur la nouvelle Constitution qui est la concrétisation et le fruit de leur lutte.
    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 10 oct 2020

    Tags : Algérie, Constitution, réformes, référendum,

  • Algérie : Campagne 5 étoiles !

    Les ex- partis qui avaient servi, vingt ans durant, d’attelage politique à Bouteflika et sa clique et qui avaient bouffé dans sa main et dans sa mangeoire, tentent de se refaire une virginité en se mettant au service de son successeur. Il faut dire qu’il s’agit d’un grand écart dont seuls les fieffés hypocrites sont capables.

    Comme si de rien n’était et toute honte bue, ils proposent de faire campagne pour valider le passage de l’ère «Issaba» dont ils étaient des pièces importantes, vers la «nouvelle Algérie» censée être l’exact contraire. Il faut oser le faire… !

    Habitués à évoluer dans la périphérie du pouvoir pour capter la rente et les privilèges, le PFLN, le RND, le TAJ et toute la galaxie des courtisans s’affairent à régler leurs horloges politiques à l’heure de la révision de la constitution et par extension la nouvelle Algérie. A vrai dire, le soutien de ces partis totalement discrédités auprès du peuple qui les a violement dénoncé durant une année du Hirak, est encombrant pour le président Tebboune.

    Pour avoir soutenu à cor et à cri la «comédie du 5ème mandat» pour reprendre la formule d’Abdelmadjid Tebboune dans son entretien avec le journal français L’Opinion, ces partis se devaient, par morale politique, de faire les morts, le temps que leurs liaisons dangereuses avec la «Issaba» soient plus au moins oubliées. Mais, les animateurs de ces coquilles vides sans projets ni envergures croient-ils vraiment à l’éthique politique et à la morale ?

    Faut-il rappeler la naissance du «bébé moustache» le RND, en 1997 au prix d’une fraude électorale massive et généralisée. Il est bien-sûr évident que les représentants de ces partis n’oseront pas pointer du nez dehors au risque de subir la furia populaire. Et pour cause! Le Secrétaire général du RND, Tayeb Zitouni a choisi de tenir un meeting samedi dans un hôtel 5 étoiles à Oran !

    Imaginez donc les «milliers» de pauvres citoyens qui prendraient d’assaut le prestigieux Méridien pour écouter…le baratin de Zitouni sur la nouvelle Algérie lui qui s’était fait une place au soleil sous l’ancienne Algérie… Qui va oser aller tendre l’oreille à ces personnages politiquement carbonisés qui ont failli nous faire «réélire» pour la cinquième fois un …cadre !

    Le constat vaut aussi pour Baâdji du PFLN, Zerouati du TAJ et toute la smala du Bouteflikisme pur et dur.

    Imane B.

    L’Est Républicain, 8 oct 2020

    Tags : Algérie, campagne, référendu, partis politiques, Bouteflika, Abdelmajid Tebboune, Constitution, RND, Teyeb Zitouni, Baadji, PFLN, Zerouati, TAJ,