Blog

  • Décès de Mohamed Abdelaziz : Bir Lehlu attend son martyr

    Sobre cérémonie dans l’unité à la mémoire de Mohamed Abdelaziz, président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario Mohamed Abdelaziz, qui a succombé mardi dernier à un cancer des poumons. Hier, l’ambassade de la RASD à Alger était en deuil.
    Mahrez Laamari, ancien président de la Commission nationale algérienne de solidarité avec le peuple sahraoui, était le premier arrivé dans l’enceinte du bâtiment, transformé en résidence mortuaire où étaient accueillis diplomates, politiques, officiels et de simples citoyens, venus par sympathie pour l’homme ou par solidarité pour la cause sahraouie. En fait, toute l’Algérie est devenue sa maison mortuaire, pleuré à Tindouf parmi les siens. A l’ambassade et comme l’exige la circonstance, un registre de doléances est ouvert et, là aussi, le premier à inscrire son message est M. Laamari. « Mohamed Abdelaziz a été, jusqu’à son dernier souffle, un grand moudjahid, et sera enterré comme un martyr », dit-il en posant le stylo sur le pupitre. « Le défunt a légué un héritage, des idées et des principes pour recouvrer l’indépendance », a-t-il ajouté. Abdelmadjid Sidi-Saïd, secrétaire général de l’UGTA, a lui aussi tenu à signer le registre des condoléances : « C’est une perte cruelle pour les Sahraouis. Mohamed Abdelaziz était un président qui symbolise le militantisme, l’abnégation ainsi que la conviction totale de la cause qu’il avait toujours défendue, et que nous défendons avec lui », a-t-il affirmé aux journalistes présents. « C’est la cause du peuple sahraoui à retrouver son indépendance, son autonomie et vivre comme vivent tous les peuples dans leurs Etats. Lui rendre un hommage est une considération à son endroit », a-t-il ajouté. Parmi les convives, le maire d’Alger-centre, Hakim Bettache, très engagé auprès des Sarahouis, jusqu’à jumeler l’assemblée algéroise avec celle d’Al Ayoun, en relançant un accord qui traînait depuis 2004. C’était tout juste le 10 mai dernier. « Bien que le peuple sahraoui vient de perdre un grand combattant, il va continuer à militer pour obtenir son indépendance et le referendum d’autodétermination reste la voie idoine pour sortir de la crise dans laquelle il vit », espère M. Bettache. Cette même espérance qui fait dire à Bucharaya Hamudi Sidina, ambassadeur de la RASD en Algérie, les yeux rougis par les larmes : « Nous sommes tous Mohamed Abdelaziz !». « Nous promettons au défunt ainsi qu’aux autres martyrs de militer jusqu’à ce qu’on exauce le noble objectif qu’ils nous ont tracé ; celui de recouvrer l’indépendance ». Tous les présents avaient un mot pour l’homme et la cause : Abdelkader Teggar, président de la coalition de la société civile et de la coordination africaine solidaire au peuple sahraoui, a aussi exprimé sa compassion vis-à-vis du peuple sahraoui et réaffirmé « la position inébranlable de l’Algérie de soutenir coûte que coûte la cause des peuples opprimés et leur droit à l’indépendance ». Tous portent le même message à bout de lèvres : de Bouallah Ould Maguia, ambassadeur de la Mauritanie en Algérie, à Moussa Touati, président du parti Front national algérien, en passant par Asmahane Sarmouk du Mouvement de l’édification nationale. Tous, parmi tant d’autres.
    La cour de l’ambassade, seul endroit assez vaste pour accueillir tous les présents, a fini par devenir une agora où débateurs et contradicteurs puisaient dans leurs connaissances académiques ou leurs histoires personnelles en lien avec la République sahraouie argumentant et analysant des faits et de la situation actuelle des Sahraouis, dans la discipline et la sérénité, au milieu de membres du Front Polisario. Parfois, on versait dans l’exagération ; née sans doute de l’émotion et du respect qu’inspirait le défunt. « Les femmes sahraouies ne sont pas stériles, mais, je vous le confirme, elles n’engendreront jamais un homme de la trempe de Mohamed Abdelaziz. C’était un homme qui a vécu dans la société marocaine, il a connu la politique du pays et a une grande rancune contre le Makhzen et non contre le peuple marocain », se laisse-t-on emporter ! Des voix plus raisonnables tempèrent l’ardeur du verbe : « C’est ce qu’on a dit aussi lorsqu’El-Ouali Moustapha Sayed, qui fut un brillant dirigeant du Front Polisario et de la RASD est décédé en 1976, mais Dieu merci, nous avons eu par la suite Mohamed Abdelaziz qui a su comment maintenir la paix malgré les voix qui appelaient aux armes à et, plus encore, a su comment porter haut la voix des Sahraouis ». « Certes, il s’est imposé comme le père spirituel de la cause sahraouie, mais nous aurons un autre dirigeant fort qui se mettra au service de la cause », répond-on, du tac au tac.
    Oraison funèbre à Boudjdour… enterrement à Bir Lehlou

    « Si la dépouille de Mohamed Abdelaziz arrive ce soir [mercredi, NDLR] à l’aéroport international d’Alger ou celui de Tindouf, elle sera transférée directement vers Boudjdour, l’un des camps de réfugiés dans le pays, pour un dernier recueil à sa mémoire et l’oraison funèbre », nous confie Mohamed Lamine Dabara, porte-parole de l’ambassade de la RASD d’Alger. En effet, selon M. Dabara, la dépouille sera exposée dans la tente qu’occupait le défunt, et dans laquelle Khatri Addouh, désigné président par intérim de la République et secrétaire général de même qualité du Front Polisario, recevra, lors de la veillée funèbre, les condoléances des présents. « Ensuite, sa dépouille sera transportée vendredi vers Bir Lehlou, territoire libéré », à 70 km du mur de la honte érigé par l’occupant marocain. « Il aurait dû être enterré dans le sol natal, à Aousserd, un village qui se trouve dans la ville de Samara, un territoire occupé par le Maroc depuis 1975 », regrette-t-il. « Dans le cas où sa dépouille n’arriverait pas ce soir, son enterrement sera reporté à samedi », détaille-t-il encore. Une source diplomatique sahraouie nous confirme que Mohamed Abdelaziz sera bien inhumé à Bir Lehlou, « une ville symbole de la résistance héroïque du peuple sahraoui ». Né le 17 août 1948 à Smara, rattaché administrativement à Marrakech, Mohamed Abdelaziz a participé en 1972 à la fondation du Front Polisario. Il organise les premiers raids contre les garnisons espagnoles le 20 mai 1973 lors de la bataille El Khanga, signant ainsi le déclenchement de la lutte armée en compagnie de 16 autres combattants sahraouis dont l’ancien ambassadeur de la RASD à Alger, Brahim Ghali, et l’ancien ministre de la Défense, Mohmaed El Bouhali. Des opérations auxquelles il participe lui-même, y compris lorsqu’il deviendra le « numéro un » sahraoui, en 1976 ; à la mort d’El-Ouali Moustapha Sayed. La même année, en août, Mohamed Abdelaziz est élu secrétaire général du Front Polisario et président du conseil de commandement de la révolution. Elu pour la première fois en octobre 1982 président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), il a été reconduit dans ses fonctions en 1985, 1989, 1991, 1999, 2003, 2007 et 2015. Le renouvellement par les congressistes de leur confiance au président Mohamed Abdelaziz témoigne de l’estime que lui porte le peuple sahraoui pour son combat et son militantisme pour la libération du Sahara occidental et le droit inaliénable des Sahraouis à l’autodétermination. A cette époque, il abandonne progressivement l’anonymat militaire pour revendiquer la stature d’homme d’État au sein du Polisario. Un tournant se produit à la fin des années 1980. Le mouvement comprend que la solution au conflit ne peut être militaire et exprime une volonté de paix. Une première rencontre entre le Polisario et le roi Hassan II concrétise cette volonté en janvier 1989. En 1991, le Polisario dépose donc les armes. Depuis, le Front attend l’organisation d’un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU. C’est le statu quo jusqu’à présent. Mohamed Abdelaziz a également été élu vice-président de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1985, puis de l’Union africaine (ex-OUA) en 2002. En 2015, il s’est vu décerner le prix Guernica pour «la paix et la réconciliation» lors du 78e anniversaire du bombardement de la ville de Guernica, en Espagne. Souffrant depuis plusieurs mois d’un cancer du poumon, il est décédé mardi 21 mai à l’âge de 68 ans. Le président du conseil national sahraoui, Khatri Addouh, assumera le poste de secrétaire général du Front Polisario et celui du président de la République, jusqu’à l’élection d’un nouveau secrétaire général lors d’un congrès extraordinaire qui sera convoqué dans un délai ne dépassant pas les 40 jours.
    Un héros pour Alger, un « traitre » pour Rabat

    Si, en Algérie, le président Abdelaziz Bouteflika glorifie l’homme et sacralise le combat des Sahraouis pour leur liberté, et a décrété un deuil de huit jours suite à son décès, le royaume marocain, lui, continue de le présenter comme un «traitre à la patrie », les Marocains considérant le Sahara occidental comme un territoire « reconquis » en 1975 à la suite de la Marche verte. Modeste qu’il était, Mohamed Abdelaziz partageait totalement la vie des combattants ou des réfugiés sahraouis dans les camps de la région de Tindouf, dans l’extrême sud-ouest algérien, s’exprimant avec autant d’aisance en arabe qu’en français ou en espagnol, et bien sûr dans le dialecte sahraoui hassanya. Lors de sa dernière apparition en public, alors qu’il supervisait des manœuvres militaires à Bir Lehlou, Mohamed Abdelaziz avait réitéré l’attachement du peuple sahraoui à poursuivre sa lutte de libération pour le recouvrement de ses droits légitimes à l’autodétermination et à l’indépendance. «Plus de quarante ans de résistance, de lutte et des réalisations sur la scène régionale, continentale et internationale, ont démontré que rien ne pourra empêcher les Sahraouis de recouvrer leurs droits», avait-il insisté. 
  • Fête d’Ivry: Hommage aux prisonniers Sahraouis:

    Naâma élévé au rang de citoyen d’honneur de la ville après Mandela et Bargouti
    La cérémonie d’hommage à Naâma ASFARI aura lieu :
    lors de l’ouverture de la Fête par le Maire Philippe Bouyssou à 14h le samedi et à 16h45 à la clôture le dimanche.
    Avec le soutien de l’équipe des Relations Internationales de la Municipalité , en plus de nos stands habituels de l’ AARASD et du CORELSO , il y aura un espace récréatif où nous proposerons des contes et des jeux traditionnels autour d’un verre de thé sahraoui.
    Des danses sahraouies seront présentées à deux moments et deux endroits différents pour aider à la visibilité.
    Du couscous sera servi à toute heure.
    Une carte postale de la Fête sera proposée à la signature de chacun pour être envoyée à Naâma et aux prisonniers de Gdeim Izik à la prison de Salé à 5 ans et 7 mois d’emprisonnement arbitraire.
    Cette carte montrera aux autorités pénitentiaires et plus largement au Maroc que la Solidarité est bien vivante.
    Venez nous voir et nous aider a présenter la lutte du peuple sahraoui
    les 11 et 12 juin 2016
    devant l’Hôtel de ville-métro mairie d’Ivry
    Soyez nombreux , parlez en autour de vous….
    Il y a un beau programme, des concerts, animations et spécialités du monde entier
    Nous avons besoin de monde pour :
    Samedi:
    Monter le stand à partir de 10h
    Tenir le stand la journée,
    Ranger le stand pour la nuit vers 19h
    Dimanche :
    Monter le stand vers 10h
    Tenir le Stand
    Démonter le stand vers 16h/17h.
    Source : message reçu sur sortir du colonialisme le 3 juin 07h
  • Funérailles du président sahraoui Mohamed Abdelaziz : L’adieu aux camps de réfugiés avant l’inhumation à Bir Lahlou

    C’est à 12h30, hier, que la dépouille du défunt Mohamed Abdelaziz, président de la Rasd et secrétaire général du Front Polisario, est arrivé à l’aéroport Commandant-Ferradj de Tindouf, transportée à bord d’un avion de la compagnie nationale Air Algérie.
    Pour les honneurs, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le chef des armées, Ahmed Gaïd Salah, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel et le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni; présents sur le tarmac aux côtés des autorités locales de la wilaya de Tindouf, civiles et militaires. Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, lui, portait le message du chef de l’Etat, qu’il a remis au président sahraoui par intérim Khatri Addouh, au cours d’une audience qui s’est déroulée en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Quelque temps auparavant, le président du Conseil de la nation s’est recueilli à la mémoire du président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario. Le corps diplomatique accrédité était également présent. 64 représentants des 84 Etats qui ont reconnu la République sahraouie. Ils sont après tout venus enterrer un chef d’Etat. Drapé de l’emblème sahraoui, le cercueil a été descendu de l’avion et transporté par les éléments de la Protection civile jusqu’au seuil du salon d’honneur, où une ultime cérémonie de recueillement lui a été rendue et la fatiha récitée. Un cortège funéraire est constitué et s’ébranle à Hassi Rabouni, qui tient lieu de siège de la présidence de la République sahraouie, à 23 km de l’aéroport de Tindouf. Sur place, le cercueil du défunt est porté par les militaires sahraouis, accompagnés de femmes cadres du Front Polisario. Le chagrin et l’émotion se lisaient sur les visages. «Oh martyr, repose en paix, à la lutte, il n y aura pas d’alternative», «nous allons poursuivre le combat jusqu’à l’obtention de l’autodétermination», criait-on dans la foule qui s’est amassée autour du cercueil, résumant le combat d’un peuple qui aspire à une indépendance qui lui a été confisquée depuis 40 ans. L’hymne national sahraoui retentit, ainsi que le fameux «One, Two, Three, viva l’Algérie»; également entonné comme un message de reconnaissance au soutien apporté par l’Algérie à la cause sahraouie depuis les premiers instants de l’invasion marocaine. 
    Le cercueil devait sillonner les cinq camps de réfugiés de la région « afin que les citoyens n’ayant pu, pour une raison ou une autre, faire le déplacement jusqu’à la présidence sahraouie, puissent rendre un ultime hommage au martyr de toute une cause, qu’est la nôtre», nous confie un membre du secrétariat national du Front Polisario.
    Ce même responsable a d’ailleurs assuré que la dépouille devrait être transportée par un hélicoptère à Bir Lahlou où Mohamed Abdelaziz, décédé mardi dernier à l’âge de 68 ans suite à une longue maladie, sera inhumé. Le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario avait laissé pour testament à son peuple : la poursuite de la lutte pour l’indépendance de son pays. «Nous faisons certes nos adieux au chef, au guide, notre défunt président Mohamed Abdelaziz, mais son esprit restera toujours avec nous à travers son engagement pour son peuple et pour son pays», disait Khatri Addouh, qui résumait, en ces termes, la teneur de ce legs. 
  • Mohamed Abdelaziz: L’idéal de paix au service de la liberté

    Jusqu’au bout, l’homme qui incarnait la cause sahraouie, a vécu dans la dignité et la fierté d’un peuple dont il partageait pleinement et humblement, dans les camps des réfugiés, les pires souffrances provoquant le désarroi du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui s’est déclaré, lors de la visite effectuée à Tindouf le 5 mars dernier, « profondément touché par la détérioration de la situation humanitaire ».
    A la manière d’un Arafat brandissant, au cœur de l’ONU en dépositaire de la légalité internationale, le fusil et le rameau de l’olivier, le fabuleux destin du premier Sahraoui s’identifie totalement avec la volonté de paix qui consacre la victoire des armes. Dans son premier communiqué, en date du 10 mai 1973, le Front Polisario proclame la « liberté au bout du fusil ». Le défunt Mohamed Abdelaziz repose du sommeil du juste, à Bir Lahlou où il a émis le vœu d’être enterré, aux côtés de l’emblématique martyr El Ouali Mustapha Sayed, tombé au champ d’honneur le 9 juin 1976. Et, c’est précisément, dans ce retour à la terre natale que l’ultime combat de Mohamed Abdelaziz se veut une consécration d’un engagement sans faille pour la libération totale et entière du Sahara occidental. Il a été de tous les combats. Ceux de la guerre imposée par l’indépendance confisquée et menée par le jeune étudiant en médecine, participant avec un groupe de 17 universitaires dirigés par El Ouali à la mise en place des fondements d’un mouvement de lutte armée dont le jeune responsable militaire, pendant la phase clandestine contre le colonialisme espagnol, allait ensuite occuper la responsabilité de commandant de région et, après la mort de son compagnon de route, prendre les rênes du Front Polisario et de la RASD, si la bataille mémorable de Guelta Zemmour, signant en mars 1981 la déroute marocaine (anéantissement de la garnison de plus de 2.600 hommes, 230 prisonniers, destruction de 5 appareils dont 1 C-130, 1 F-5, 2 mirages et 1 Puma), pouvait, la jeunesse sahraouie saurait tout de la belle épopée de leurs aînés. 
    Il a été aussi du combat pour la paix érigé en principe stratégique. Un choix immuable imposé par la victoire des armes terrassant l’ordre colonial marocain à bout de souffle, pris en étau par l’endettement croissant généré par le gouffre financier et la bérézina de l’armée d’occupation subissant les revers les plus retentissants et confinée à la retraite dans le « mur de la honte ». L’héritage de paix du peuple sahraoui est incontestable. Dans son écrasante majorité, la communauté internationale a validé la part de l’engagement sahraoui à la paix de la mystification marocaine clairement exprimée dans le statut d’« occupation », récemment réaffirmée par le secrétaire général de l’ONU, et le refus de toute coopération matérialisée par la fin de non-recevoir accordé à Ban Ki-moon et à son émissaire Christopher Ross. 
    Au moment où l’occupant marocain s’installe dans le déni de la légalité, en fermant les portes à la Minurso, le départ de l’homme de paix sonne l’urgence de la responsabilité de l’ONU dans l’application du référendum d’autodétermination pour la consécration du jeune Etat doté de tous les attributs de souveraineté et des institutions représentatives du peuple sahraoui, membre à part entière de l’Union africaine et reconnu par plus de 80 pays dans le monde. C’est que, en acquis irréversible, l’homme d’Etat a été également de la race des bâtisseurs dans le long chemin de la libération nationale.
    Larbi Chaabouni
  • Un mur dans le désert. Documentaire sur le peuple sarahoui.

    Depuis 40 ans, le peuple Sahraoui vit dans des conditions terribles.
    Le territoire du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole disputée par le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique n’a pas de statut juridique depuis 1976.
    Le Sahara occidental compte aujourd’hui plus de 570 000 habitants qui vivent dans une zone désertique de 250 000 km2 située au sud du Maroc.
    Consciente de la mobilisation de la société civile sur ce sujet complexe et sensible et eu égard à l’implication d’associations de sa circonscription « un camion citerne pour les Sahraouis » et du comité de jumelage de Gonfreville l’Orcher, Catherine Troallic, députée, a plaidé pour la constitution d’un groupe d’études dédié au Sahara occidental à l’Assemblée Nationale.
    Hervé Féron, député de Meurthe et Moselle, et vice‐président de ce groupe d’études à ses côtés, a écrit et réalisé un documentaire « Un mur dans le désert » tourné au Sahara, d’une part dans les camps de réfugiés Sahraouis du côté algérien, d’autre part dans la zone libérée que les Marocains appellent zone tampon.
    Il évoque les conditions de vie du peuple Sahraoui et la culture comme moyen de résister.
    Réservation indispensable avant le 10 juin au 02 32 72 48 40 ou par courriel : ctroallic@assemblee-nationale.fr
  • Le Sahara occidental pleure son Zaïm

    Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le Premier ministre Abdelmalek Sellal et les membres les plus importants de son gouvernement avaient fait le déplacement spécialement d’Alger pour la circonstance.
    Décédé mardi dernier aux Etats-Unis, le corps du président Sahraoui Mohamed Abdelaziz a été rapatrié hier. Il était 12h31, quand le Boeing 737 flambant neuf d’Air Algérie a atterri sur le tarmac de l’aéroport de Tindouf. A son bord, le corps du leader sahraoui et ses proches, mais aussi le coeur du dernier peuple colonisé d’Afrique. La veuve d’Abdelaziz qui descend en premier de l’avion ne pouvait contenir ses larmes en voyant l’hommage qu’a réservé l’Algérie à son défunt mari. Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le Premier ministre Abdelmalek Sellal et les membres les plus implorants de son gouvernement avaient fait le déplacement spécialement d’Alger pour la circonstance.
    Tout comme le vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’ANP Ahmed Gaïd Salah, mais aussi le DG de la Protection civile, le colonel Lahbiri. Nos pompiers ont sorti le cercueil de l’appareil traversant le long tapis rouge pendant que nos soldats ont présenté les armes au défunt, avant que le cercueil ne soit enveloppé dans l’emblème national sahraoui. Le nôtre était en berne! Une oraison funèbre a été prononcée par un imam, lequel a récité la Fatiha. La cérémonie n’aura duré que quelques minutes. Mais elle aura été à la hauteur d’un grand chef d’Etat. L’émotion était palpable sur les visages tristes des responsables sahraouis mais aussi algériens.
    L’ambulance qui transportait le corps de Mohamed Abdelaziz s’est ensuite ébranlée pour s’engouffrer dans les ruelles de Tindouf et rejoindre le camps des réfugiés sahraouis. Tout au long du chemin, des véhicules immatriculés «SH» ont quitté leurs territoires pour dire «Adieu» à leur «Zaïm» qui devait rejoindre le terrain où il a tant combattu. Les larmes inondaient les visages de ces hommes, femmes et enfants.
    A l’arrivée devant le siège de la Présidence sahraouie où le corps devait être exposé pour une veillée funèbre, il a eu du mal à se frayer un chemin pour entrer dans ce bâtiment officiel, tellement il y avait une foule nombreuse qui attendait pour voir une dernière fois celui qui représente leur lutte nationale. Des «Mohamed Abdelaziz, la lutte va continuer», ou encore «nous sommes un peuple qui ne va pas mourir», étaient scandés par une foule en délire. Les «one, tow, three viva l’Algérie», étaient aussi de la partie en reconnaissance pour le soutien de notre pays aux peuples opprimés en général et la cause sahraouie en particulier.
    Vers 14h, le corps a été exposé à Rabouni, siège de la présidence de la Rasd, dans une ambiance des plus émouvantes. Les huit ambassadeurs et 60 représentants de pays qui reconnaissent le Sahara occidental se sont succédé pour jeter un dernier regard sur le corps du défunt et présenter les condoléances officielles de leurs pays respectifs aux Sahraouis. A 16h, c’est au tour de la délégation algérienne de faire de même. Elle était composée de Bensalah, Gaïd Salah et Sellal, mais aussi du ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Ramtane Lamamra, du ministre des Affaires maghrébines africaines, et de la Ligue arabe Abdelkader Messahel, du ministre des Moudjahidine Tayeb Zitouni.
    L’arrivée des représentants algériens a été saluée par la foule qui est restée pendant des heures aux abords de la Présidence et ce, malgré la chaleur suffocantes. Dès la tombée de la chaleur, un défilé a été organisé dans la soirée. Le cortège funèbre a fait le tour des camps de réfugiés sous les pleurs et les cris d’un peuple qui avait perdu son «chef», mais pas son combat…Mohamed Abdelaziz, ce guerrier doit retrouver ce matin la terre pour laquelle il a sacrifié sa vie.
    Il doit être enterré à Bir Lahlou, dans les territoires libérés du Sahara occidental. Tout un symbole pour un peuple qui est déterminé à honorer sa mémoire en libérant totalement on pays de l’emprise du colon marocain…
  • "Oh, Président…repose en paix! Le combat continue!"

    Les Sahraouis rendent un dernier hommage à Mohamed Abdelaziz
    C’est dans une ambiance lourde, empreinte d’émotion et de chagrin que le peuple sahraoui a tenu à rendre un dernier hommage au président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, le zaïm Mohamed Abdelaziz qui s’est éteint mardi 31 mai 2016 à l’âge de 68 ans des suites d’une longue maladie.
    Se voulant reconnaissants pour son combat héroïque qu’il a mené pour l’indépendance de son pays, les Sahraouis sont venus en masse et de partout afin de rendre un dernier hommage à leur leader.
    Après un recueillement au camp de réfugiés de Rabouni, où se trouve le siège provisoire de la RASD, en présence des délégations officielles de nombreux pays, la dépouille du défunt a été acheminée à Semsar, Boudjedour, Layoune et Bir Lahlou où il sera inhumé samedi.
    Sellal à la tête d’une délégation algérienne à Tindouf
    Représentant le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal s’est rendu à la tête d’une importante délégation à l’aéroport Commandant-Ferradj de Tindouf attendant l’arrivée de la dépouille de Mohamed Abdelazi en provenant des États-Unis.
    Sellal est accompagné par de hauts responsables de l’Etat, dont Abdelkder Bensalah, président du Conseil de la nation, Larbi Ould Khelika, président de l’APN, Gaïd Salah, vice-ministre de la défense nationale, Ramtane Lamamra, ministre d’Etat, des affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdelkader Messahel, ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes ainsi que Tayeb Zitouni, ministre des Moudjahidine.
    L’avion d’Air Algérie transportant le corps du défunt est arrivé à l’aéroport de Tindouf vers midi. Le cercueil a été déposé à l’entrée du salon d’honneur dudit bâtiment, dont le Premier ministre et la délégation l’accompagnant se sont recueillis à la mémoire du défunt, récité la Fatiha et présenté les sincères condoléances à sa famille en présence des représentants diplomatiques accrédités en Algérie, dont ceux de l’Afrique du Sud, le Zimbabwe, Venezuela, Cuba et des pays amis qui soutiennent la cause sahraouie.
    « Ö Président…repose en paix. Le combat continue»
    Les milliers de Sahraouis qui pleurent leur leader ont promis de poursuivre le combat jusqu’à l’obtention de leur droit d’autodétermination et à ce que l’emblème de la RASD soit hissé au-dessus des instances internationales.
    « Ö Président, repose en paix…nous poursuivons le combat ». C’est en ces mots que les Sahraouis ont accueilli la dépouille du défunt qu’ils ont accompagné jusqu’à sa dernière demeure.
  • Moroccoleaks : Résultats élections législatoves du 25 novembre 2011 – Points susceptibles d’être développés dans votre argumentation

    RESULTATS DES ELECTIONS LEGISLATIVES DU 25 NOVEMBRE 2011 / POINTS SUSCEPTIBLES D’ETRE DEVELOPPES DANS VOTRE ARGUMENTATION
    Message de fond : 
    – Victoire pour SA MAJESTE et pour le Royaume. Examen réussi du processus démocratique. 
    – Mettre en exergue le taux de participation qui tranche avec les résultats des législatives de l’année 2007 : 
    – Aux côtés du taux de progression unanimement reconnu comme étant en large progression par rapport au scrutin de 2007. 
    – Ses résultats constituent un désaveu total aux spéculations des groupes gravitant autour du mouvement du 20 février qui a appelé au boycott. 
    – Les résultats du scrutin du 25 novembre sont la parfaite illustration de la transparence ayant entouré le processus électoral : 
    – Présence importante d’observateurs étrangers et nationaux ; 
    – Réactions de la presse internationale ; 
    – Réactions de la France et du Royaume Uni ; 
    – Déclarations des hommes politiques marocains, à commencer par le parti vainqueur. 
    – Le scrutin législatif est la consécration du long processus démocratique amorcé par le Royaume depuis des décennies et consolidé avec l’intronisation de SA MAJESTE LE ROI, que Dieu L’assiste. Il confirme les choix irrémédiables et inamovibles du Royaume du Maroc pour la démocratie. 
    – Les élections témoignent de l’adhésion totale du peuple marocain aux réformes initiées par SA MAJESTE LE ROI, que Dieu L’assiste, et de la maturité du peuple marocain et de son attachement aux valeurs intrinsèques de la démocratie. 
    – Le Royaume s’impose de la sorte comme un modèle démocratique et confirme, une fois de plus, son statut, pays ayant fait l’exception dans le Monde Arabe et pourrait inspirer les autres pays arabes pour lui emboîter le pas. 
    Les facteurs explicatifs : 
    Une nette poussée du PJD dont les candidats ont gagné plusieurs sièges dans des circonscriptions où le parti n’avait pas d’audience dans un passé récent. Cette poussée s’explique par ce qui suit : 
    Le PJD a su mobiliser ses troupes et s’est concentré sur le processus électoral au lieu d’entrer dans la polémique avec les autres formations politiques. 
    Le PJD a pu faire valoir sa stature de parti défendant la monarchie et s’est imposé comme une force ayant totalement marginalisé le mouvement du 20 février et son mentor, Al Adl Wal Ihsane. 
    Le peuple marocain a fait le choix de nouvelles figures et d’un parti qui n’a jamais gouverné jusqu’à présent. 
  • Plusieurs pays rendent hommage au « grand combattant » Mohamed Abdelaziz

    TINDOUF- Des représentants de plusieurs pays africains et de latino-américains ont rendu, vendredi à Tindouf, un vibrant hommage au défunt président Mohamed Abdelaziz, estimant que la cause sahraouie a perdu un « grand combattant » qui a milité pour l’autodétermination et l’indépendance de son pays.
    Ainsi, l’ambassadeur du Zimbabwe en Algérie, George Edvin Mondaza, a déclaré à l’APS que les deux peuples du Zimbabwe et du Sahara occidental étaient « amis » dans la lutte contre le colonialisme, soulignant qu’ »en dépit de toutes les difficultés », son pays « continuera à soutenir le peuple sahraoui dans sa lutte pour l’indépendance ».
    De son côté, l’ambassadeur du Venezuela en Algérie, José Sojo, a indiqué qu’il était venu assister aux funérailles du président Abdelaziz (prévues samedi à Bir Lahlou) pour transmettre un message de condoléances du président de son pays au peuple sahraoui, soulignant que le défunt avait « dignement » représenté son peuple dans sa lutte pour l’indépendance.
    « Il a laissé au peuple sahraoui un message de dignité et de lutte pour l’indépendance avec un esprit anti-impérialiste », a-t-il souligné.
    L’ambassadeur de Cuba en Algérie, Raul Navas, a, quant à lui, estimé que le président sahraoui était un « vieil ami » de Cuba, saluant, au passage, un « grand combattant » pour l’indépendance de son pays.
    Pour sa part, l’ambassadeur d’Afrique du Sud en Algérie, Dennis Dlomo, a relevé que le président sahraoui était « un leader et un visionnaire qui a incarné la lutte et le combat pour l’indépendance du Sahara occidental ».
    « Nous sommes persuadés que le peuple sahraoui poursuivra son combat jusqu’à la victoire finale », a-t-il affirmé, assurant que l’Afrique du Sud « restera toujours aux côtés du peuple sahraoui dans sa lutte pour l’autodétermination ».
    Dans la même optique, Cristina Amaral, représentante de l’ONU, a indiqué que le secrétaire général des Nations unies (Ban Ki-moon) lui avait demandé de transmettre ses condoléances au peuple sahraoui, rendant ainsi hommage à celui qui a été, durant toute sa vie, « un combattant pour la paix ».
    De son côté, Jesus Garay, président de l’association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) des pays basques (Espagne) a exprimé sa solidarité envers le peuple sahraoui en cette douloureuse circonstance, affirmant que les pays basques « seront toujours avec le peuple sahraoui dans sa lutte pour l’indépendance ».
    L’UE réaffirme son soutien aux efforts de l’ONU au Sahara occidental après la disparition de son « leader historique »
    BRUXELLES- L’Union européenne (UE) a réitéré vendredi son soutien aux efforts du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, pour parvenir à une solution au conflit qui permettra « l’autodétermination du peuple du Sahara occidental » après la disparition de son « leader historique », Mohamed Abdelaziz.
    « L’UE a pris connaissance de la disparition de Mohamed Abdelaziz, leader historique du Front Polisario », a déclaré à l’APS un porte-parole des services diplomatiques de l’UE après l’annonce mardi du décès du président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario, des suites d’une longue maladie.
    Les services de la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, ont réaffirmé, à l’occasion, la position de l’Union à l’égard de ce conflit, particulièrement long.
    « L’UE soutient les efforts en cours, déployés par le secrétaire général des Nations Unies pour parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable qui garantisse l’autodétermination de la population du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes de la Charte des Nations unies », a souligné le porte-parole de l’UE.
    Depuis 1963, le Sahara occidental figure sur la liste onusienne des territoires non autonomes dont les peuples ont le droit à l’autodétermination. Depuis, l’ONU a constamment réaffirmé le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
    Un Plan de paix a été établi en 1991 sous les auspices de l’ONU et de l’UA. Il a été accepté par les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Royaume du Maroc. Ce plan a été approuvé par le Conseil de sécurité et prévoyait l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour le début de l’année 1992, sans succès jusqu’à ce jour.
    Depuis 40 ans, la population sahraouie qui vit dans la partie du Sahara occidental sous l’occupation marocaine continue de subir de graves violations de ses libertés et droits fondamentaux, dénoncées, à chaque fois, par de nombreux parlementaires européens.

  • Le Maghreb perd un homme de paix

    C’était le Mandela des Sahraouis. Celui qui fut le leader du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, avait toujours privilégié la diplomatie et su contenir la colère d’un peuple opprimée avec l’espoir d’une solution pacifique au Sahara occidental.
    Par Nabil Benali
    Ce fut bien entendu une triste nouvelle lorsque le Front Polisario a annoncé la mort de son chef, Mohamed Abdelaziz, mardi à l’âge de 68 ans après avoir souffert de la maladie au cours des dernières années. 
    L’agence SPS a annoncé 40 jours de deuil dans les camps des réfugiés sahraouis, alors que le président Bouteflika qui le recevait souvent et qui le considérait comme «un guerrier de la paix» a annoncé huit jours de deuil. 
    Homme emblématique de la cause sahraouie, une icône pour l’un des derniers dossiers de décolonisation au XXIe siècle, Mohamed Abdelaziz avait observé un relatif retrait au cours de ces trois dernières années et avait réduit ses déplacements à l’étranger qui, autrefois étaient incessants afin de représenter et défendre la cause sahraouie. 
    Mohamed Abdelaziz a été secrétaire général du Front Polisario depuis 1976 après la mort de l’un des leaders chevronnés du mouvement, El Ouali Mustafa. Dans le même temps, il dirige la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), proclamée au milieu des années 1970 et, depuis, a remporté la reconnaissance de plusieurs dizaines de pays à travers le monde. 
    Mohamed Abdelaziz a partagé toutes les étapes difficiles aux côtés de ses militants et ses combattants et vivait dans les mêmes conditions que les autres réfugiés sahraouis dans la région de Tindouf, refusant l’hospitalité et les honneurs de certaines capitales occidentales pas toujours bienveillantes. L’homme est le fils du Sahara, appartenait à la tribu Roqaibi, l’une des trois grandes tribus sahraouies. Il a reçu un enseignement primaire et secondaire jusqu’à la fin des années 1960 où, voyageant entre Rabat et Casablanca, il fait la rencontre de l’avant-garde des militants, des nationalistes sahraouis qui fréquentaient les universités marocaines. 
    Dans ces cercles très actifs, Mohamed Abdelaziz accomplit ses premiers pas politiques avant de passer à la clandestinité puis de s’engager publiquement pour l’indé- pendance du Sahara occidental. En mai 1973, il fonde avec Mustapha Sid El Ouali le Front Polisario et devient l’un de ses principaux chefs militaires. Il a été préparé avec Ibrahim Ghali les premiers raids contre les sites militaires espagnols. Lui-même participait à ces opérations et a continué à le faire il y a quelques années avant de devenir le n°1 sahraoui en 1976. Progressivement, l’homme qui a préféré porter l’uniforme jusqu’à la fin de sa vie, parfait polyglotte, était passé des fonctions militaires aux missions politiques. 
    A la fin des années 1980, devant l’impasse du conflit armée qui s’imposait aux deux parties en conflit, il donne son feu vert pour la première rencontre entre le Front Polisario et le roi Hassan II qui eut lieu en janvier 1989. En 1991, soutenu par l’ONU et la promesse d’un référendum d’autodétermination, le Front Polisario annonce le cessez-le-feu. L’attente dure à ce jour et les menaces d’abandonner la voie pacifique apparaissent de temps à autre, laissant à Mohamed Abdelaziz le choix entre céder aux ailes les plus radicales du Front Polisario ou rester sur le difficile chemin de la paix. Mohamed Abdelaziz a guidé le Front Polisario pendant 40 ans, l’une des plus longues périodes reconnue à un leader d’un mouvement politique. 
    De nombreuses personnalités politiques sont témoins qu’il a toujours œuvré à contenir la colère du peuple sahraoui et consenti tous ses efforts à éloigner le retour du conflit armé au cours de ces dernières années. Il a fait le pari d’un dialogue pacifique dans le cadre de négociations avec le Maroc et, en toutes circonstances, le suivi scrupuleux des résolutions de l’ONU et du Droit international. S’agissant de sa succession, il faut savoir que conformément à l’article 49 des statuts du Front Polisario, c’est le président du Conseil national, Khatri Ouadou, qui remplit le poste de secrétaire général par inté- rim du Front et de président de la République, jusqu’à l’élection du nouveau secrétaire général lors d’un congrès extraordinaire qui se tiendra dans les 40 jours suivant le décès du président. N. B
    Les Débats, 2 juin 2016