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  • Moroccoleaks: Problématique de la présence du Maroc au Groupe Africain de l’ONU

    Note
    A
    Monsieur le Ministre
    Objet : Problématique de la présence du Maroc au Groupe Africain de l’ONU
    Me référant à la lettre de notre Ambassadeur, Représentant Permanent au sujet la présence du Maroc au sein du Groupe africain de NewYork, J’ai l’honneur de vous informer que suite à l’escalade algérienne après la tenue de la conférence africaine d’Abuja de « soutien au peuple du Sahara occidental », l’Algérie et l’Afrique du Sud ne manqueront pas de créer, dans les mois prochains, un débat sur la présence du Maroc au sein du Groupe africain, ses fondements, sa légitimité, ainsi que le statut actuel de la présence du Maroc au sein de ce Groupe régional.
    1 / Problématique de la présence du Maroc au sein du Groupe africain.
    La présence du Maroc au sein du Groupe africain des Nations Unies tire sa légitimité de son appartenance au groupe des Etats africains membres des Nations Unies et son statut de membre fondateur du de l’organisation de l’union africaine (OUA).
    Le Groupe africain des Nations Unies, à l’instar des quatre autres groupes régionaux des Nations Unies, n’a aucune relation avec l’Union Africaine (UA). En effet, seuls les Etats membres des Nations Unies qui président le Groupe africain, selon la rotation définie par le Groupe (1 mois ou 3 mois) à New York, Genève, Vienne ou Bruxelles, siègent au sein de ce Groupe.
    Ainsi, en réaction à la décision du Maroc de ne pas adresser d’invitation à l’OUA pour assister à la réunion ministérielle de Marrakech portant création de l’OMC en 1995, et suite aux manœuvres de l’Algérie, la représentation de l’OUA à Genève a pris la décision de sursoeir à inviter le Maroc aux réunions du Groupe africain de Genève.
    Depuis lors, et jusqu’à 2003, le Maroc prenait part, de manière irrégulière, aux réunions du Groupe africain, ce qui a permis à l’Algérie de saisir cette opportunité pour assumer des responsabilités au sein de ce Groupe et faire avancer l’argumentaire que seuls les Etats membres de l’UA sont concernés par les réunions du Groupe africain.
    En 2004, le Maroc a décidé de réintégrer le Groupe africain de Genève et à prendre part à ses réunions, « challengeant » ainsi l’Algérie, tout en faisant prévaloir les arguments ci-après :
    Le Maroc est membre à part entière du groupe africain . Sa candidature est présentée par le Groupe africain pour siéger au sein des organisations internationales, en tant que pays représentant l’Afrique ; 
    Les réunions au sein de la représentation de l’UA à Genève ne sont pas des réunions institutionnelles. Au contraire, elles ont un caractère politique qui concernent aussi bien les experts que les Ambassadeurs pour examiner et entériner les déclarations qui sont prononcées par les délégations au nom du groupe africain ; 
    Le Maroc a saisi le président et les coordonnateurs du Groupe africain des différentes thématiques sur lesquelles ce Groupe exprime sa position. Le Maroc a sensibilisé les hauts responsables des instances des Nations Unies à Genève pour indiquer que toute déclaration, à laquelle le Maroc ne serait pas associée, ne peut concerner le Groupe africain dans la totalité de ses membres, pour préserver l’unicité du groupe. 
    Le Maroc n’a jamais reçu de notification de l’ONU lui signifiant sa non appartenance au Groupe africain. 
    Devant cette situation, l’Algérie a proposé que le Maroc puisse prendre part aux réunions du groupe africain selon la formule « Etats membres de l’Union Africaine + le Maroc » , ce que la délégation marocaine à Genève a rejeté, en faisant prévaloir que l’UA est une organisation régionale qui n’a aucun droit de regard sur les membres du Groupe africain des Nations Unies.
    Ainsi, depuis 2004, la stratégie du Maroc consistait à occuper le terrain en assumant plusieurs responsabilités au sein de ce Groupe, à savoir, entre autres :
    Coordonateur du Groupe Africain pour les questions des droits de l’Homme, la Migration, l’Environnement, l’OMPI, l’OMC (2005); 
    Vice-président du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies (2006) ; 
    Coordonnateur du Groupe africain de l’OMC (2013). 
    la problématique de la présence du Maroc aux réunions du Groupe africain n’a pas été soulevée à Vienne, en l’absence d’un bureau de l’UA dans la capitale autrichienne.
    2/ Argumentaire :
    Notre argumentaire pourrait être élaboré autour des éléments suivants :
    l’UA est une organisation régionale ayant le statut d’observateur auprès de l’ONU; 
    Le Maroc est un membre, « full fledge » du Groupe africain des Nations Unies et figure sur la liste de ce Groupe depuis sa création; 
    Le Maroc a assumé des responsabilités au sein du groupe africain et y a toujours été un membre actif ; 
    L’argumentaire de l’Algérie devrait être battu en brêche en faisant prévaloir que, depuis 2005, le Maroc fait partie de la sous-région Afrique du Nord qui comprend cinq pays membres de l’ONU (Maroc, Algérie, Tunisie, Mauritanie et Libye) ; 
    En conséquence, la pseudo rasd n’a, en aucun cas, le droit ni de siéger, ni de s’exprimer, ni de voter, ni d’être co-auteur de projets de résolutions ou de décision, au sujet des décisions du Groupe africain des Nations Unies. 
    3/ Propositions 
    Sensibilier les pays africains amis en prévision du Sommet africain de janvier 2014, pour éviter toute décision qui pourrait être problématique pour le Maroc, au niveau de la mise en œuvre de la décision du Sommet; 
    Diviser le Groupe Africain, autant que possible, sur la question de l’exclusion du Maroc et l’intégration de la pseudo rasd au groupe africain, et s’opposer à sa présence même en qualité d’observateur au sein du Groupe africain ; 
    Occuper le terrain en assumant des responsabilités au sein du groupe africain sous la couverture du Groupe africain des Nations Unies ; 
    Faire prévaloir que l’objectif du Maroc est de servir l’Afrique à travers des actions fédératrices et non problématiques qui cadrent avec les engagements du Royaume en faveur d’une Afrique stable et prospère ; 
    Sensibiliser le Secrétariat de l’ONU sur le danger et le pérécedent du changement dans la composition du Groupe africain des Nations Unies et le cout politique de l’intégaration d’une entité non reconnue par les Nations Unies.
  • Moroccoleaks : Soutien de la France au Maroc en Afrique

    De : Moha Tagma 
    Date : 22/10/2013 12:46 
    Pour : bourita@maec.gov.ma 
    Sujet : CONSULTATIONS MAROC-FRANCE SUR L’AFRIQUE PARIS, le 9 SEPTEMBRE 2013 COMPTE RENDU 
    Lors de la rencontre avec l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi en France et L’Ambassadeur-Directeur des Affaires Africaines, les responsables français ont fait part de leur volonté « d’africaniser les relations bilatérales entre le Maroc et la France ». Mme le Gal et M. Beillard ont émis le souhait d’organiser une visite à Rabat pour poursuivre les consultations politiques avec le Maroc sur les questions africaines et également pour préparer le Sommet de l’Elysée. (M. Beillard a souhaité renforcer la coordination au niveau de New York, Paris, Rabat et Addis Abeba en précisant que des instructions seront données dans ce sens aux ambassades françaises dans ces capitales). Il ressort de ces rencontres les éléments d’information suivants : 
    La question nationale au sein de l’Union Africaine 
    – La partie française a marqué son étonnement et son incompréhension envers la position adoptée par la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Mme Zuma, au sujet de la question nationale. Les responsables français ont indiqué que Mme Zuma est très active sur cette question et que sa position ne reflète pas celle de la majorité des Etats africains sur la question nationale. 
    – M. Beillard a indiqué avoir constaté « un certain agacement » face à la présence forte sud africaine et algérienne au sein de l’UA. Pour le responsable français, les autres grands pays d’Afrique, notamment le Nigéria et l’Ethiopie comptent reprendre la place qui leur revient et que cela pourrait constituer un élément de positionnement positif pour le Maroc. Le prochain renouvellement du poste de Commissaire de l’Union africaine à la paix et à la sécurité ne reviendrait probablement pas à l’Algérie. 
    – Il convient de souligner que Mme Le Gal a fait savoir que le Président de la 1 sur 5 20/12/2014 11:21 République française compte effectuer prochainement une visite en Afrique du Sud. La question nationale, notamment la possibilité de tempérer les positions à l’encontre de notre pays pourrait être évoquée avec les autorités sud africaines. L’appréciation des autorités françaises du rôle joué par le Maroc au Sahel 
    – Les responsables français ont tenu à exprimer leur reconnaissance au Maroc d’avoir soutenu la France dans le cadre de l’opération Serval au Mali. Ils ont fait part de leur conviction sur la profondeur historique, culturel et stratégique du Maroc au Sahel et en Afrique et de leur condamnation des manœuvres visant à exclure notre pays des questions sahéliennes. 
    – La partie française a également manifesté ses inquiétudes par rapport à l’évolution de la situation dans cette région. Les éléments d’appréciation dont elle dispose font état d’un déplacement de la menace au Sud de la Libye au Soudan et au Niger. 
    – A cet égard, les responsables français ont fait part de la nécessité de trouver un cadre de coopération qui englobe l’ensemble des pays concernés, y compris le Maroc et l’Algérie. Ils ont marqué leur intérêt quant à l’éventualité de l’élargissement de la CENSAD à l’Algerie. Le cadre 5+5 élargi aux pays du Sahel pourrait aussi présenter un intérêt, même s’il est informel. 
    – M. Beillard a souhaité voir le Maroc jouer un rôle stabilisateur dans la région sahélienne sur le plan religieux. Il a indiqué que la France accorde un intérêt particulier à la profondeur soufie du Maroc qui pourrait constituer un contrepoids essentiel aux mouvances islamistes extrémistes dans la région. La situation au Sahel et en Afrique Centrale 
    – Sur la situation au Mali, les responsables français ont exprimé leur satisfaction quant aux déroulements des élections présidentielles. M. Beillard a fait savoir que la France continuera de rester vigilante sur la question du Mali en maintenant une présence militaire (1000 soldats) et en suivant de près la question de la réconciliation nationale. M. Beillard a estimé que le nouveau Président malien entretient de bonnes relations avec l’Algérie. Il s’est interrogé sur l’orientation du nouveau Ministre des Affaires Etrangères en soulignant que pour la France il s’agira pour le gouvernement malien de faire preuve d’équilibre. Tout en faisant part du jeu trouble de l’Algérie au Mali et au Sahel (la question touareg, ses relations avec Ansar Dine et avec le Capitaine Sanogo devenu Géneral depuis ), M. Beillard a marqué son inquiétude sur le rôle que jouera l’Algérie notamment après les prochaines élections présidentielles. 
    – La situation en République Centre-Africaine a également été abordée. M. Beillard a indiqué que la France ne souhaite pas être en première ligne mais compte plutôt interpeller ses partenaires européens et au Conseil de Sécurité sur la situation « dramatique et dangereuse » dans ce pays, qui peut avoir un impact régional. Tout en se félicitant de la décision de l’UA d’envoyer des troupes en RCA, M. Beillard a souligné que la France est en consultation avec les Etats Unis d’Amérique pour examiner la possibilité d’aider au déploiement des troupes africaines. Une nouvelle résolution sera soumise au Conseil de Sécurité pour soutenir l’UA et la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale. 
    – Le responsable français a également marqué les inquiétudes de la France au sujet de la situation au Soudan. Tout en soulignant la déception des pays occidentaux, notamment des Etats Unis, par rapport au Soudan du Sud, M. Beillard a fait état d’un rapprochement dangereux entre le Président soudanais, l’Iran et le Hamas ce qui suscite le mécontentement de l’Arabie Saoudite. Il a également fait état d’incursion israélienne dans le territoire soudanais pour stopper la livraison d’armes au Hamas. 
    – La situation en Afrique de l’Ouest et en Golfe de Guinée 
    – Les responsables français ont fait savoir que la piraterie dans le golfe de guinée, d’où proviennent la majorité des importations pétrolières de la France, constitue également une source de préoccupation. La France y a relevé une augmentation considérable des actes de la piraterie en off shore, estime que l’UE pourrait aider les pays africains à lutter contre ce fléau. 
    – Tout en remerciant le Maroc pour l’aide apportée aux autorités gabonaises en matière de Sécurité, les responsables français ont indiqué que la France ne souhaite pas être en première ligne mais estime nécessaire de sensibiliser les pays de la région, notamment le Nigéria qui dispose d’une marine efficace, sur les dangers de la piraterie. 
    – S’agissant de la Guinée Bissau, M. Beillard a indiqué que la France encourage le gouvernement de la Guinée Bissau à plus de transparence et à l’organisation d’élections. Il a confié la réticence du Portugal et de l’Angola de voir une grande implication française dans ce pays. Il a estimé que la situation pourrait évoluer positivement notamment à travers l’implication de la CEDEAO et de la Communauté des pays lusophones. 
    – Mme. Le Gal a pour sa part fait savoir que les procédures judicaires dans le cadre des affaires « dites de bien mal acquis » vont suivre leurs cours. Elle a indiqué que le Président français a expressément interdit toute intervention de l’exécutif dans 3 sur 5 20/12/2014 11:21 la justice. Mme Le Gal a ajouté que seule la Guinée Equatoriale continue d’effectuer des démarches en France à ce sujet. 
    La région des grands Lacs 
    – M. Beillard a estimé que la situation dans la région des Grands Lacs évolue positivement. Il a indiqué que la résolution 2098 marque l’émergence d’une nouvelle doctrine au sein des OMP en autorisant le déploiement d’une force musclé. Il a souligné que les efforts se poursuivent avec l’ensemble des acteurs de la région pour substituer le pillage de la RDC à une nouvelle forme de coopération permettant l’exportation des biens à travers l’océan indien au profit de tous les pays de la région. 
    – Le responsable français a fait savoir que le Rwanda a œuvré pour faire échouer ce processus. Les Etats Unis d’Amérique et la Grande Bretagne ont marqué leur mécontentement au sujet des agissements du Rwanda et du M23. Il a indiqué qu’au sein de l’administration américaine seule Mme Susan Rice continue de soutenir ce pays. 
    Le Sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique 
    – M. Hugo Sada et Mme le Gal ont présenté les grandes lignes du prochain Sommet l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique. La partie française a indiqué que la France souhaite à la fois s’inscrire dans la continuité des précédents exercices (au niveau du format) et marqué la différence en établissant un partenariat d’égal à égal et gagnant-gagnant. Environ une quarantaine de Chefs d’Etat sont attendus à cet événement. 
    – Les responsables français ont ajouté que le Sommet de l’Elysée marque le début d’une séquence qui permettra à la France de plaider et de faire la promotion de l’Afrique au niveau Européen. Le Sommet de l’Elysée sera suivi en Décembre par le Conseil de Défense Européen et par le Sommet UE-Afrique en avril 2014. 
    – Trois thèmes seront abordés lors de ce Sommet de l’Elysée: o La question de la Paix et de la Sécurité: Pour la partie française il s’agira de tirer les enseignements pour pouvoir mieux assister le contient africain. La France compte œuvrer pour aider les pays africains à renforcer leurs capacités à trois niveaux, au niveau national, sous régional, et régional. La question de l’aide à la mise en place de la force de réaction rapide de l’UA est également envisagée. D’autres thématiques seront également abordées notamment la lutte contre le terrorisme, le narco trafic et la piraterie maritime. 
    Il convient de souligner que la partie française a également annoncé la volonté de la France d’organiser, en 2014 un Sommet UE-AmériqueAfrique sur le trafic de la drogue. Le soutien des pays africains à cette initiative pourrait être demandé lors du Sommet de l’Elysée. o La question du développement: Les responsables français ont indiqué qu’il s’agira d’examiner les moyens de renforcer le partenariat entre la France et l’Afrique et au delà entre l’UE et l’Afrique dans une logique gagnant-gagnant. Plusieurs pistes de réflexions sont à l’étude notamment, les échanges humains et intellectuels, la mise en place d’instruments de financement au service de la Croissance et l’accélération de la croissance par le partenariat public-privé. o La question du changement climatique: les responsables français ont indiqué que le Sommet de l’Elysée constituera une occasion idoine pour fédérer les efforts et harmoniser les positions en prévision de la conclusion d’un nouvel accord international sur le climat lors de la Conférence des Etats Parties Cop21 en 2015 à Paris. 
    – La partie française qui souhaiterait une forte participation des pays africains anglophones et lusophones, a indiqué que les pays suspendus de l’UA ne seront pas conviés au Sommet. Pour l’instant l’Egypte n’est pas conviée à ce sommet, mais cette position pourrait évoluer, en fonction des avancées politiques que connaitra ce pays. Elle a fait savoir que l’ensemble des délégations pourra intervenir lors des tables rondes mais que la priorité sera accordée aux délégations représentées au niveau de chefs d’Etat. A cet égard, Mme Le Gal a souhaité connaitre la table ronde au cours de laquelle le Maroc souhaiterait intervenir afin de pouvoir inscrire notre pays dans l’agenda. 
  • Moroccoleaks : Réflexion sur l’attitude à suivre au sein des processus bi-régionaux

    Royaume du Maroc
    Ministère des Affaires Etrangères
    et de la Coopération
    Le Secrétaire Général

    RÉFLEXION SUR L’ATTITUDE À SUIVRE FACE
    AUX MANOEUVRES DES ADVERSAIRES DE NOTRE INTÉGRITÉ TERRITORIALE
    AU SEIN DES PROCESSUS BI-RÉGIONAUX
    Le Maroc participe activement aux divers dialogues bi-régionaux impliquant l’Afrique. Sa participation et son dynamisme au sein de ces dialogues revêtent une grande importance pour la défense de ses intérêts et de ceux des pays africains auprès des autres régions du monde. Ils revêtent une importance toute particulière pour l’exercice du rôle qui lui revient et maintenir sa visibilité au niveau continental, surtout que son absence des organes de l’Union Africaine le contraint à utiliser d’autres canaux de dialogue, de coopération et d’influence.
     Cependant, l’Algérie tente de perturber la participation du Maroc à ces processus bi-régionaux par plusieurs moyens notamment par ses tentatives d’imposer la pseudo « rasd » à l’occasion de réunions organises dans le cadre desdits processus, violant ainsi le format du Caire qui prévaut dans tous les partenariats impliquant l’Afrique.
     Ces manoeuvres sont opérées essentiellement au siège de l’Union Africaine où il est difficile d’engager une bataille dont le risque de la perdre semble probable en raison de l’hostilité du terrain du combat. Des exemples d’intrusion des mercenaires et du retrait de la délégation marocaine ont été enregistrés à l’occasion des réunions de l’atelier sur le financement de la stratégie conjointe Afrique-UE, du comité de pilotage du 3ème Sommet Afrique-UE et des Hauts fonctionnaires de l’ASACOF (Afrique-Amérique du Sud) tenues respectivement les 5-7 octobre 2009, le 16 juillet 2010 et le 7 septembre 2010.
     Ces manoeuvres sont facilitées par l’implication de la Commission de l’Union Africaine qui, sous pression algérienne et de certains de ses hauts fonctionnaires, notamment le Commissaire chargé de la paix et la sécurité (l’algérien Laamamra) se croit dans l’obligation d’adresser des invitations aux mercenaires pour participer audits processus.
     De telles manoeuvres sont également opérées dans des pays hostiles à notre cause nationale lorsqu’ils abritent des rencontres bi-régionaux. La réunion des hauts fonctionnaires du NAASP (Afrique-Asie) tenue à Durban (Afrique du Sud) en décembre 2006 et la réunion du Groupe d’experts du commerce de l’ASACOF tenue en 2008 à Caracas (Venezuela) en sont des illustrations.
     Récemment, la multiplication de ces manoeuvres nous donne des raisons de croire que nous sommes en face d’une nouvelle tactique d’Alger qui tend à inverser la situation actuelle qui est en notre faveur et perturber la participation de notre pays en imposant la participation des mercenaires.
     Face à cette nouvelle offensive, notre pays devra poursuivre la sensibilisation des pays africains et des pays partenaires en maintenant la pression afin de contrecarrer ces manoeuvres et ne pas donner l’impression à l’Algérie que sa nouvelle tactique commence à donner des fruits.
     De telles sensibilisations sont très utiles pour que les délégations marocaines puissent, le cas échéant, affronter dans de meilleures conditions et avec rigueur, d’éventuelles situations d’intrusion des mercenaires.
     Bien que le Maroc devra faire preuve d’une certaine cohérence dans la stratégie à suivre et l’attitude à adopter face à ces manoeuvres, il n’en demeure pas moins que les spécificités de chaque partenariat est à prendre en considération :
    – Les dialogues Afrique-Chine (FOCAC), Turquie-Afrique, Corée-Afrique et Afrique-Japon (TICAD) ne comprennent qu’un seul pays en partenariat avec l’Afrique. La Commission de l’Union Africaine (CUA) n’a pas réussi, à ce jour, à imposer la formule dite « de Banjul » décidée en juillet 2006 par le Sommet de l’UA au sujet des partenariats avec un seul Pays et qui restreint la participation africaine aux seuls présidents de l’UA et des CERs. Par ailleurs, l’UA a déposé sa candidature pour devenir membre à part entière du FOCAC alors qu’au niveau de la TICAD, elle s’est contentée de demander l’exercice par la CUA du rôle de suivi de ce processus.
    – Par contre, la CUA a réussi à imposer, dans le partenariat de l’Afrique avec l’Inde, la « formule de Banjul » qui limite la représentation africaine au dialogue avec ce pays aux présidences de l’UA, des CERs et du secrétariat exécutif du NEPAD, ce qui a exclu, pour le moment, le Maroc et privilégie l’Algérie.
    – Le Dialogue France-Afrique, qui est un processus de concertation historique ne comporte aucun risque de dérapage pour notre pays.
    – Le Partenariat Afrique-UE comprend, aux côtés des pays africains, les 27 pays européens, la commission et le conseil qui semblent comprendre les préoccupations marocaines et pourraient user de leur influence pour rétablir les situations de dérapage. D’ailleurs, suite à l’intrusion des mercenaires, le 16 juillet 2010 au siège de l’UA à Addis-Abeba, à la 2ème réunion du Comité de pilotage, la CE a établi des « règles strictes » pour garantir, à l’avenir, le respect du format du Caire.
    – Le Partenariat arabo-africaine comporte moins de risques quant à l’intrusion des mercenaires du fait qu’aussi bien la Ligue Arabe que les Etats arabes ne s’aventureraient pas dans une situation qui bloquerait le fonctionnement du Partenariat déjà paralysé depuis plusieurs années.
    – Le partenariat de l’Afrique avec l’Asie (NAASP) se caractérise par une neutralité marquée des pays asiatiques et un appui de la majorité des pays arabes à la position marocaine, en plus du précèdent favorable à notre pays qui fut marqué par une forte offensive marocaine réussie contre les tentatives d’intrusion des mercenaires à la réunion des Hauts fonctionnaires du NAASP (Durban, décembre 2006).
    – L’ASACOF (Afrique-Amérique du Sud) parait le plus risqué du fait qu’il comprend parmi les membres de sa partie sud-américaine six pays sur douze qui reconnaissent la fantomatique « rasd » dont le Venezuela, pays activement hostile à notre cause nationale.
     Face à ces manoeuvres et compte tenu de ce qui précède, les délégations marocaines sont appelées à suivre la démarche suivante:
    – En dehors du siège de l’Union Africaine : Il est recommandé d’exiger le retrait de la « rasd » et mener une bataille minutieusement préparée à l’avance et soutenue par des campagnes de sensibilisation. Cette démarche est d’autant plus indiquée qu’il ne faut pas donner l’impression à l’Algérie que ses manoeuvres aboutissent aux résultats escomptés.
    – Au siège de l’Union Africaine : Si la délégation marocaine est obligée de se retirer, par souci de préserver son honneur et sa dignité, une déclaration solennelle devra être prononcée, avant que le Président n’ouvre la séance, pour expliquer nos arguments, marquer la sortie de notre délégation et ne pas se contenter d’un retrait discret. De telles déclarations s’avèrent très utiles pour poursuivre la campagne de sensibilisation et revenir au front lorsque la réunion se tiendra en dehors du siège de l’UA.
     Par ailleurs et pour renforcer le positionnement et la visibilité de notre pays, il est recommandé de montrer avec beaucoup de dynamisme l’intérêt que porte le Maroc à ces processus bi-régionaux en contribuant activement à leurs activités et en abritant des rencontres organisées dans leur cadre. Investir davantage dans ce sens ne pourra que contribuer au raffermissement de notre crédibilité et notre positionnement au niveau de ces processus.
     S’agissant de l’attitude à adopter à l’égard de l’Union Africaine et sa Commission (CUA), il y lieu de souligner ce qui suit :
    – Les délégations et les représentants de notre pays ne devront exprimer aucune hostilité à l’égard de l’Union Africaine et de la CUA. Il n’est pas recommandé d’entrer en confrontation avec cette institution qui représente la fierté des africains, y compris de nos amis les plus proches. D’autant plus que cette institution entretient des relations de coopération de plus en plus denses avec l’ensemble des grandes puissances et des puissances émergeantes ainsi qu’avec une grande majorité des organisations internationales et régionales, en premier lieu l’Organisation des Nations Unies.
    – Le Maroc n’a pas de problèmes avec l’institution en tant que telle. Il a des problèmes avec une partie de la composante gouvernementale de l’Union Africaine. D’abord l’intégration de la pseudo « rasd » parmi les membres de l’UA sans aucune légitimité internationale et ensuite l’acharnement de certains pays membres de cette Organisation conte les intérêts suprêmes du Maroc.
    – A cet effet, des ouvertures de « coopération discrète» avec la CUA (diffusion de l’information, échanges de Notes verbales, de notes et de rapports, etc.) s’opèrent nécessairement à l’occasion de la participation de notre pays aux processus bi-régionaux, de l’exercice de sa capacité de chef de file et de coprésident et/ou à l’occasion de la tenue au Maroc d’une rencontre bi-régionale impliquant l’Afrique.
    – Dans le cadre de cette « coopération discrète » établie avec la CUA, le Maroc devra, plutôt, maintenir la pression sur cette institution pour la persuader à ne pas inviter la pseudo « rasd ». Une telle attitude vaut mieux qu’une confrontation dont le résultat est connu à l’avance.
    – Lors des négociations de textes dans le cadre des partenariats bi-régionaux, les délégations marocaines s’abstiendront de s’opposer à l’inclusion de l’UA et de la CUA lorsqu’il s’agit de leur rôle de secrétariat, d’impulsion ou de coordination qui entrent dans leurs prérogatives en tant qu’instituions et interlocuteurs incontournables des institutions similaires des autres régions partenaires.
    – Les délégations marocaines s’opposeront, par contre, à l’insertion, dans des textes conjoints, de langages qui tendent exercer une certaine prééminence de l’UA et de sa Commission, à dévier le processus de son format initial, tels que les « Ministres de l’UA et de l’UE ont décidé » ; Sommet ou Forum « UA-UE » ; « UA-Asie » ; « UA-CHINE »; etc. ou qui vise à faire bénéficier du dialogue ou de la coopération, par un langage indirect, une entité non membre des processus bi-régionaux, tels que les « ….Etats membres de l’UA…..».
     Malgré tous les efforts, certaines situations continueront d’embarrasser notre pays notamment lorsqu’il s’agit de la coopération des organes gouvernementaux de l’UA avec leurs vis-à-vis des autres régions partenaires, tels que les relations du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, de l’ECOSSOCC et du Parlement panafricain avec les institutions européens où la possibilité de la participation de la pseudo « rasd » n’est pas à écarter.
     D’autre part, le Maroc pourrait être également embarrassé par des programmes de soutien aux organes opérationnels de l’UA. Le financement par l’UE, par exemple, de l’architecture de paix et de sécurité de l’UA (APSA) dont la « Standby force » en est une importante composante, inquiète notre pays puisque la Brigade de l’Afrique du Nord qui comprend des « forces de la rasd » bénéficient de ce financement européen. A cet égard, ne pouvant pas s’opposer au financement de l’APSA par des fonds de l’UE, le Maroc a exprimé son mécontentement face au financement indirect, par des fonds européens, de la brigade de l’Afrique du Nord qui comprend parmi ses contingents «les forces de la rasd ».
  • Moroccoleaks : Partenariats en relation avec l’Afrique

    Note
    à l’attention de Monsieur le Ministre
    25/06/2013
    Objet :Partenariats en relation avec l’Afrique.
    J’ai l’honneur de porter à la connaissance de Monsieur le Ministre que, par quatre fois et en l’espace de quelques jours, l’Union Africaine (UA) a reporté, sine die, des réunions préparatoires ou de suivi entre l’Afrique et certains de ses partenaires bi-régionaux. Il s’agit de :
    • Une rencontre de concertation conjointe pour préparer le 3ème Sommet Pays Arabes-Afrique au Koweït, qui était prévue pour le 22 juin 2013 au Caire, a été ajournée à l’initiative de l’UA ;
    • Une réunion sur la Stratégie Conjointe du partenariat Afrique-Union Européenne, prévue les 20 et 21 juin 2013 à Las Palmas, a été annulée ;
    • Une réunion ad hoc du Groupe de travail sur les mécanismes de financement du partenariat Amérique du Sud-Afrique (ASA), qui était programmée les 20 et 21 juin 2013 à l’Ile Margarita au Venezuela, a été reportée pour la deuxième fois consécutive ;
    • La réunion de Haut niveau préparatoire du 2ème Sommet Afrique-Turquie, qui s’est déroulée le 19 juin 2013 à Addis-Abeba, n’a pas donné les résultats escomptés en termes de fixation des dates de réunion des instances préparatoires de ce partenariat, ni du lieu du prochain Sommet, prévu en 2013.
    Aussi, est-il permis de penser que la nouvelle direction de la Commission de l’Union Africaine (CUA) souhaite orienter le volet partenariat de la coopération de l’Afrique vers le Plan stratégique de la Commission 2014-2017 et avancer ainsi l’agenda continental vers des projets sélectifs dans les domaines des infrastructures, de l’énergie, des transports, de l’industrie et de la santé.
    Le report de ces réunions, au motif de tenir des consultations approfondies entre les pays africains, laisse peser de fortes présomptions que le véritable motif concerne le format de la participation des pays africains à ces fora, en le calquant sur le Format de Banjul.
    La CUA exige, en effet, de plus en plus ouvertement, et conformément aux décisions prises lors des trois derniers sommets, l’application du Format de Banjul aux différents forums impliquant l’Afrique ; ce qui, par voie de conséquence, exclut notre pays de toute participation à ce genre de rencontres.
    Aussi, sauf objection, un courrier circonstancié vous est proposé, en annexe, pour être adressé à nos Ambassades concernées par les différents partenariats en rapport avec l’Afrique en vue de les inviter à entreprendre les démarches visant à contrecarrer ces nouvelles manœuvres de la CUA.
    Un aide mémoire, joint en annexe, est établi pour cadrer ces démarches.
    Très haute considération
    L’Ambassadeur,
    Directeur des Affaires Africaines
    Moh Ouali TAGMA
    Le Maroc et les partenariats régionaux
    Aide-mémoire
    1. Présentation
    1. Objectifs
    1. Problématique
    1. Perspectives
    Le Maroc et les partenariats régionaux
    1. Présentation
    Le Maroc participe à la quasi-totalité des fora régionaux en rapport avec l’Afrique, en l’occurrence :
    • Forum de coopération Pays Arabes-Afrique
    • Forum de coopération Afrique-Union Européenne
    • Forum de coopération Afrique-Chine
    • Forum de coopération Afrique-Japon
    • Forum de coopération Afrique-Amérique du Sud
    • Forum de coopération Afrique-Turquie
    Des exceptions demeurent, pour des raisons spécifiques, au niveau des exercices suivants :
    • Le Forum de coopération Afrique-Inde ;
    • Le New Asian-African Strategic Partnership (NAASP) ;
    • Le Forum de coopération Afrique-USA.
    1. Objectifs :
    La participation du Maroc se décline selon un schéma triptyque, comme suit :
    • Assurer une présence effective et dynamique du Maroc ;
    • Renforcer la place du Maroc et défendre ses intérêts supérieurs en faisant face aux tentatives d’exclusion diligentées par la Commission de l’Union Africaine et les pays de « l’axe Alger-Abuja-Prétoria » ;
    • Impacter les processus préparatoires et de suivi.
    Cette participation ambitionne, au-delà des contingences politiques à assurer, de manière ciblée, un accompagnement et une implication directe des départements techniques et autres intervenants nationaux à :
      • Ouvrir de nouvelles perspectives pour les échanges commerciaux marocains et rechercher de nouvelles opportunités de promotion et d’appui à l’économie marocaine ;
      • Encourager les investissements extérieurs ;
      • Promouvoir les grands projets nationaux ;
      • proposer l’expérience marocaine au niveau de la coopération tripartite.
    1. Problématique :
    Des difficultés, autour de cette participation, sont le fait de l’Union africaine dans la mesure où :
    • « Le format de Banjul » est admis par l’UA pour gérer le volet partenariats de sa politique extérieure et de coopération. Ce format, qui prend pied dans certains exercices, est incompatible avec les intérêts de notre pays et l’exclut de toute participation aux exercices partenariaux ;
    • volonté délibérée de la Commission de l’Union Africaine de réduire la participation de notre pays à sa simple expression protocolaire, si ce n’est son exclusion.
    Cette participation est, par ailleurs, affaiblie par les facteurs subjectifs suivants :
    • Absence ou participation minimaliste du processus préparatoire et de suivi de certains fora importants ;
    • Sauf quelques exceptions, la communication reste insuffisante entre les postes diplomatiques concernés par les partenariats et le Département à l’occasion des processus préparatoires et de suivi.
    1. Perspectives
    Cet état des lieux étant dressé, il est proposé d’initier des actions ciblées dans une perspective qui peut se décliner comme suit :

    • Asseoir une attitude uniforme par rapport à tous les fora qui mettent côte à côte notre pays et l’Union africaine, en veillant  à ce que le format et les actes émanant de ces partenariats ne prêtent pas à des détournements ou intrusions qui pourraient profiter aux adversaires du Maroc ;
    • la participation aux travaux préparatoires est primordiale en ce sens que ces travaux sont l’occasion de la définition des documents fondamentaux (Plan d’action, Déclaration politique…) ; lesquels actes balisent la philosophie et le champ d’action de ces partenariats;
    • Etablir un schéma de communication, mettant au centre le Département et en orbite les Ambassades du Maroc en relation directe avec la thématique des partenariats pour un échange d’informations continu et actualisé de ces fora ;
    • Rentabiliser la participation du Maroc en termes de « Marketing » des potentialités sectorielles que recouvre le pays en incitant à l’implication des opérateurs économiques publics et privés et ceux de la société civile à ces exercices.   
  • ¿Qué es lo que Marruecos busca en África?

    por Haddamin Moulud Said
    Antecedentes:
    A lo largo del año 2011, la UA, aprobó, no una, sino dos Resoluciones pidiendo a los Estados miembros de la organización que votaran a Togo y a Mauritania, para los dos puestos que correspondían a África en el Consejo de Seguridad. ¿Y porqué la UA tuvo que aprobar esas resoluciones en una materia que, a priori, no requiere de tanta orientación?
    Muy sencillo: Marruecos, un país africano, pero ajeno a la UA, también, venía peleando por ese mismo puesto en el Consejo de Seguridad.
    Sin embargo, en octubre de 2011, la votación en la Asamblea General de NNUU, reveló que, contra lo que deseaba la UA, Marruecos, había ganado por goleada en la primera votación, sin necesidad, si quiera, de acudir a una segunda vuelta. Más aún, los 151 votos que Marruecos había conseguido en aquella votación revelan que hubo una auténtica fuga de votos. Es decir, varios Estado miembros de la UA, desoyendo las recomendaciones de la organización africana, habían otorgado su voto a Marruecos, en lugar de darlo a Mauritania.
    El 21 de octubre de 2011, El ministro de Relaciones Exteriores de Marruecos, Taieb Fassi Fihri, dijo a los periodistas que su país había triunfado « a pesar de los intentos que se hicieron, en vano, para excluir a Marruecos de su competición » por no pertenecer a la UA.
    « Hoy una amplia mayoría de países africanos decidieron mostrar solidaridad con Marruecos, mostrar confianza en Marruecos, apoyar a Marruecos », dijo.
    Más recientemente, y después de la mayor disputa entre la ONU y un Estado miembro, Marruecos, salió prácticamente indemne de su pulso con la Secretaría General de NNUU. En su enfrentamiento con la ONU y, especialmente, con la Secretaría General, Marruecos, no ha salido tan malherido. Si resulta evidente que la Resolución del Consejo de Seguridad, de abril de 2016, fue tan inocua para Marruecos gracias a las gestiones de ciertos Estados, más evidente será imaginarse el alcance y capacidad de mover palancas, en África, de esos mismos Estados.
    Por otra parte, según ‘Jeuneafrique’, existen 27 Estados africanos que han pedido la expulsión de la RASD del seno de la UA. Y aunque dicha pretensión tiene escaso recorrido jurídico, es evidente que su carga política es elevada. Más aún, viene a avisar que Marruecos no sólo desea ingresar en la UA, sino que pretende expulsar a la RASD del seno de esa organización. Sólo en este sentido, es como se entienden las palabras de Paul Kigame, Presidente de Rwanda, cuando dice que ‘no se puede expulsar a un Estado miembro de la UA’, lo que termina por dar absoluta credibilidad a la noticia aparecida en esa revista promarroquí. No obstante, esta tesis de la expulsión de la RASD, como condición para el ingreso de Marruecos, es la hipótesis que manejan tanto argelinos como sudafricanos, nigerianos y otros, y a la que, por su puesto, se oponen.
    Resumiendo. Aunque la posibilidad de expulsar a la RASD de la UA, tiene un recorrido bastante escaso, no es menos cierto que la relevancia política de esa pretensión es notoria. Y Marruecos, por lo visto, ha puesto toda la carne en el asador. Si jurídicamente, las cosas le vienen cuesta arriba, Marruecos y sus aliados utilizarán el peso político de esa pretensión para diluir la cada vez más creciente actividad africana en la cuestión del Sahara Occidental. Es decir, a Marruecos, lo que realmente le molesta es el activismo de la UA en la cuestión del Sahara Occidental.
    Marruecos, envalentonado por su victoria ante la ONU, la emprende ahora contra la UA, último bastión prosaharaui. Y desde luego que no lo hace por amor a los africanos, sino por terminar de engullir el Sahara Occidental.
    Haddamin Moulud Said.
    19.07.16
    ibnuabirabiaa@[at].es
  • Union africaine : Le Maroc annonce son retour

    Au sein de l’Union africaine, les semaines et les mois à venir vont certainement être plus intéressants à suivre que d’ordinaire. A l’origine de ce regain d’intérêt pour l’organisation panafricaine, l’annonce du Maroc de vouloir la réintégrer après un divorce qui a duré 32 ans.
    Dimanche dernier, en effet, le roi Mohammed VI a annoncé que le moment était «arrivé» pour que son pays retrouve sa «place naturelle» au sein de l’Union, qu’il avait quittée en 1984 au lendemain de la reconnaissance par les Etats membres de la RASD. Un tournant, donc, qui peut expliquer en grande partie pourquoi de hauts responsables marocains se sont déplacés à Alger vendredi et samedi derniers, une initiative destinée à informer l’Algérie, un pays voisin et un acteur clé de l’Union africaine, du contenu de ce qu’a annoncé avant-hier, officiellement, le souverain marocain. 
    Selon le politologue Ahmed Mizab, le Maroc est tenu de déposer une demande d’admission au sein de l’organisation panafricaine, techniquement, ajoute le politologue, une demande d’admission dans les rangs de l’organisation africaine transite par le biais de la Commission de l’UA, laquelle se chargera de la transmettre aux 54 Etats membres. Cette procédure est régie par les textes constitutifs de l’UA, et entrés en vigueur depuis ce qu’on appelle l’«acte constitutif de Lomé» en juillet 2000 (deux ans avant la création effective de l’UA). Ce sera, a-t-il dit, une formalité mais qui n’aboutira pas obligatoirement lors du sommet de Kigali qui s’est terminé hier.
    La «conférence», organe suprême de l’UA, se réunit deux fois par an, une fois au siège à Addis-Abeba et une seconde fois dans un pays membre, rappelle-t-on. Elle est composée des chefs d’Etat et de gouvernement, prend ses décisions par consensus ou, à défaut, à la majorité des deux tiers de ses Etats membres. Cependant, des décisions telles que les demandes d’adhésion sont prises à la majorité simple ; ce qui équivaut à un quitus de 28 membres sur les 54 que compte l’Union africaine.
    En attendant d’avoir de nouvelles indications à ce sujet, ce retour dans le giron de l’Union africaine est, pour Rabat, stratégiquement calculé. Il répond au choix de porter la confrontation avec les indépendantistes sahraouis sur le terrain de l’Union panafricaine et non plus seulement à l’ONU. Ce choix est certainement soutenu par tous les pays avec lesquels le Maroc entretient depuis plus de trois décennies au moins d’importants échanges économiques et commerciaux, lesquels échanges ont pris durant ces dernières années un élan considérable, porté notamment par le monde des affaires, le secteur bancaire, la téléphonie et les services…
    Le roi Mohamed VI le dit, en tout cas. «Cela fait longtemps que nos amis nous demandent de revenir parmi eux, pour que le Maroc retrouve sa place naturelle au sein de sa famille institutionnelle. Ce moment est donc arrivé», a-t-il affirmé dans sa déclaration, avant-hier. Qui sont ces amis ? Les Etats de la communauté économique de l’Afrique de l’Ouest, la Cédéao, auprès desquels le Maroc dispose d’une belle audience, notamment en Côte-d’Ivoire et au Sénégal. Toutefois, à suivre l’évolution de l’action diplomatique du royaume depuis 2015 et qui s’est accélérée depuis le début de l’année 2016, on constate qu’il cherche un rapprochement avec les états anglophones du continent. 
    Ces partenaires du royaume, selon les observateurs, vont s’atteler à un jeu de coulisses et de lobbying pour faire de son retour au sein de l’UA un puissant moyen de pression face à la RASD considérée comme Etat membre depuis 1984 grâce au soutien de plusieurs Africains à la tête desquels l’Algérie. Le moment semble d’ailleurs bien choisi puisque la Commission de l’UA va connaître des changements en janvier prochain après que les Etats membres n’aient pas réussi, hier, (lire article), à voter pour désigner le successeur de Mme Dlamini-Zuma, la présidente sortante, qui est restée depuis le temps qu’elle occupe ce poste, de 2012 à nos jours, intraitable sur la question de la décolonisation du Sahara occidental. 
    Son discours d’adieu, il y a quelques semaines, a été un réquisitoire contre les Etats membres qui se sont montrés frileux sur ce dossier et n’ont pas suffisamment bougé, selon elle, pour défendre la cause des Sahraouis, le droit à l’autodétermination étant parmi les éléments fondateurs de l’ancêtre de l’UA, l’OUA, en 1963. 
    Si le retour du Maroc au sein de l’Union n’est qu’aux formalité, la manière dont il va chercher à se confronter à la RASD, qui n’a pas encore réagi publiquement aux déclarations du roi Mohamed VI, des déclarations suffisamment intempestives pour qu’on ne les soupçonne pas d’être destinées à une consommation interne, dépendra de la capacité des parties en conflit à faire entendre leurs thèses au milieu d’un concert africain certainement partagé. 
    D’un côté, un camp qui ne transige pas avec les fondamentaux de l’Union panafricaine, mené par l’Algérie et l’Afrique du Sud aux yeux desquels le Sahara occidental est une affaire de décolonisation. D’un autre, des pays franchement hostiles aux indépendantistes sahraouis ou affichant une neutralité qui sert les intérêts du Maroc. 
    On saisit dès lors l’enjeu du vote qui aura à désigner en janvier prochain le remplaçant de Dlamini-Zuma. «Un candidat issu des pays d’Afrique australe, glissait hier pour Reporters un observateur, serait bien vu par Alger. On devine pourquoi.» 
  • L’allusion sexuelle choquante du roi du Maroc dans sa lettre à l’Union africaine

    C’est un roi du Maroc mal inspiré qui a écrit au président actuel de l’Union africaine pour motiver la demande d’adhésion du Maroc à cette organisation continentale qu’il a quittée en 1984, suite à l’acceptation de la République sahraouie comme Etat membre en son sein. «L’histoire retiendra cet épisode comme un acte comparable à un détournement de mineur, l’OUA étant encore adolescente à cette époque», a argué Mohammed VI. Une comparaison maladroite qui s’ajoute aux innombrables faux pas de la diplomatie marocaine qui collectionne les échecs et les déconvenues depuis plusieurs années. C’est la première fois dans les annales des relations internationales qu’un chef d’Etat tient ce genre de propos incongrus et déplacés dans une correspondance officielle adressée au président d’une institution internationale. Les auteurs frivoles de cette métaphore cynique et obscène écorchent l’image de leur propre pays, qui a déjà du mal à se défaire de sa réputation de «destination privilégiée pour les pédophiles».
    Le roi du Maroc a énuméré les contributions de son pays à l’Union africaine depuis sa création et l’apport du Maroc au continent jusqu’à ce jour, malgré son retrait de l’organisation il y a plus de trente ans. «Le Maroc qui a quitté l’OUA n’a jamais quitté l’Afrique», a souligné Mohammed VI, qui explique que les circonstances dans lesquelles son père, feu Hassan II, avait décidé de claquer la porte de cette organisation étaient «particulières». Il fustige, au passage, la reconnaissance d’un «pseudo-Etat», en faisant allusion au Sahara Occidental dont il ne cite à aucun moment le nom dans sa longue missive aux dirigeants africains auprès desquels il sollicite compréhension et mansuétude. «C’était dur à accepter par le peuple marocain», se plaint-il, sans expliquer, néanmoins, pourquoi le Maroc a décidé de revenir dans le giron bien que le Sahara Occidental siège toujours à l’Union africaine.
    Mohammed VI se contredit, ainsi, en quémandant un siège au sein de l’organisation panafricaine et en continuant de nourrir un discours conquérant et orgueilleux en parlant de la République sahraouie : «Il est difficile d’admettre que le royaume, nation pérenne et ancestrale, soit comparé à une entité ne disposant d’aucun attribut de souveraineté, démunie de toute représentativité ou effectivité», maugrée le roi du Maroc qui évoque une «blessure» qu’il «rêve depuis des années» de «confier» aux chefs d’Etat africains. Il dit attendre de ces derniers «une écoute attentive et sereine».
    Insidieusement et en des termes à peine voilés, Mohammed VI appelle les dirigeants africains à expulser le Sahara Occidental de l’Union africaine. Le roi du Maroc trahit ses ambitions inavouées et affiche, sans le vouloir, le véritable dessein qui se cache derrière sa décision de réintégrer l’Union africaine. Le Makhzen a compris que toutes ses tentatives de faire avaler son plan d’autonomie à la communauté internationale ayant échoué, il devait réorienter sa guerre diplomatique en la menant à l’intérieur même de l’organisation africaine dont il compte se servir comme tribune pour isoler le Polisario. Le Makhzen veut clairement prendre sa revanche face à ce qu’il qualifie de «tromperie» et de «détournement de procédures au service d’on ne sait quels intérêts», en exigeant de l’Union africaine qu’elle «corrige les erreurs de parcours» et «rétablisse la légalité».
    Karim Bouali

  • Nouvelle donne

    Halim Midouni
    Le Maroc a décidé de revenir dans le giron de l’Union Africaine. Après 32 ans de divorce, le Royaume ayant quitté l’Union panafricaine en 1984, c’est une nouvelle donne qui s’annonce sous le ciel du continent. Celle-ci met fin à un vieux processus qui a consisté pour le Royaume chérifien à «faire de l’Afrique» en dehors de son institution phare, et à privilégier la diplomatie des réseaux et des milieux d’affaires plutôt que celle des jeux de coulisses à Addis-Abeba ou auprès de n’importe quel Etat membre de l’Union. Sur un constat d’échec ? Pas sûr. 
    Si Rabat décide de revenir aujourd’hui dans l’UA et de cesser avec une démarche décidée en son temps par le roi Hassan II, considérée par lui comme la plus juste pour les intérêts marocains, c’est certainement après des années de lobbying et de diplomatie secrète auprès d’Etats membres en partie prêts à applaudir chaudement son retour. La décision de retour est « réfléchie et longuement mûrie », a déclaré avant-hier le roi Mohammed VI qui, pour confirmer la thèse du retour sous garantie, ne s’est pas abstenu de qualifier la Rasd de « pseudo Etat ». 
    Pour son pays, donc, il s’agira avant tout de contrecarrer les représentants de la République sahraouie dont l’adhésion en tant qu’Etat membre depuis 1984 justement, a permis à ses responsables et leaders de gagner l’audience qu’on leur connaît aujourd’hui sur le plan africain et international. Cela promet un affrontement politique et diplomatique d’un type nouveau, sans doute inédit et qu’on peut, sans risque, qualifier de boulet pour l’UA. Le terme n’est pas sans doute pas adéquat, tant le Maroc a le droit de revenir dans l’Union. Mais il résume bien une situation nouvelle et non dépourvue de conflits inédits, en tout cas pas vus depuis le début de la décennie quatre-vingt. Depuis plus de trente ans, en effet, l’Union africaine a eu à gérer le dossier sahraoui en l’absence du Maroc, qui revient maintenant avec l’intention de mobiliser tous ses soutiens pour « casser » la voix des indépendantistes sahraouis. 
    Face à ce pays et ses soutiens, tous les autres considèrent que le panafricanisme a pour source nourricière le droit à l’autodétermination et que le dossier sahraoui est une question de décolonisation à régler.
  • Rabat frappe à la porte de l’UA!

    Après plus de trois décennies d’absence, le Maroc a surpris tant d’observateurs en annonçant son intention de rejoindre l’Union africaine (UA), après avoir claqué la porte de cette même institution appelée il y a 26 ans l’Organisation de l’Union africaine (OUA).

    En effet, le roi du Maroc, Mohamed VI a explicitement exprimé son désir de retrouver l’UA lors de son message envoyé dimanche dernier au président de l’Union, le président tchadien, Idriss Déby Itno, à l’occasion de la tenue de la 27e conférence des Chefs d’Etat et gouvernement de l’UA qui se tient à Kigali au Rwanda.

    «Cela fait longtemps que nos amis nous demandent de revenir parmi eux, pour que le Maroc retrouve sa place naturelle au sein de sa famille institutionnelle. Ce moment est donc arrivé », a déclaré le roi du Maroc, affirmant la confiance de son pays en « la sagesse de l’UA pour rétablir la légalité et corriger les erreurs de parcours ».

    La décision des autorités marocaines de revenir au sein de l’instance africaine après l’avoir quittée en 1984 vient « après une profonde réflexion. C’est une décision prise par les forces vives du royaume », poursuit le souverain marocain qui qualifie la décision d’«historique et souveraine».

    Revenant sur les motivations poussant son pays à quitter l’OUA avant de devenir l’UA, Mohamed VI a affirmé que son pays avait du mal à accepter la reconnaissance de République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) par l’Organisation.

    Bien que le roi du Maroc se soit étalé longuement sur la reconnaissance de la RASD par les institutions africaines dans le but d’amener ces dernières à revenir sur leur décision, il s’est empêché cette fois-ci de s’en prendre à l’Algérie.

    En vérité, le royaume chérifien n’a toujours pas assuré son éventuel retour au sein de l’UA lui qui s’est livré à porter de jugements en s’interrogeant:« L’Union africaine n’est-elle pas en contradiction évidente avec la légalité internationale?», en faisant allusion à la reconnaissance par cette dernière l’adhésion du Sahara Occidental.

    De l’avis des observateurs, le royaume marocain compte à travers la visite en Algérie du ministre délégué aux affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, d’obtenir le soutien des autorités algériennes quant à ses démarches de retrouver l’UA, du moins à ne pas l’empêcher compte tenu du poids de l’Algérie au sein de l’instance africaine.

    http://www.echoroukonline.com/ara/articles/492158.html