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  • Moroccoleaks : La France, pour le statu quo au Sahara Occidental

    France :  » Il ne faut pas mettre d’échéances artificielles. Pourquoi pas 2016 ou 2017. 2015, ce n’est pas pertinent »
    Il ne faut pas mettre d’échéances artificielles. Pourquoi pas 2016 ou 2017. 2015, ce n’est pas pertinent, a déclaré le représentant permanent de la France auprès de l’ONU, Gérard Araud devant l’Envoyé Personnel du SG de l’ONU pour le Sahara Occidental.
    La déclaration a été rapportée par une note envoyée par le représentant du Maroc à l’ONU. La note contient un compte rendu détaillé des briefings du Représentant Spécial W. Wolfgang Weber et de l’Envoyé personnel Christopher Ross ainsi que des interventions des membres du Conseil de Sécurité lors des consultations privées, tenues le 17 avril sur la question du Sahara Occidental. 
    Les arguments de M. Araud visent clairement à maintenir le statu quo tel que voulu par le Maroc.
    « Notre vrai rôle est d’empêcher qu’il y ait une vraie dégradation de la situation », a-t-il dit. 
    Pour Araud « une négociation même sans accord, vaut mieux qu’il n’y ait ni négociations, ni accord ».
    TEXTE INTEGRAL DE LA NOTE :
    OBJET:Question nationale/consultations du Conseil de Sécurité sur la MINURSO.

    J’ai l’honneur de vous faire parvenir, ci-après, un compte rendu détaillé des briefings du Représentant Spécial W. Wolfgang Weber et de l’Envoyé personnel Christopher Ross ainsi que des interventions des membres du Conseil lors des consultations privées, tenues ce matin, au sujet de la question nationale.
    I : Briefings de W. Wolfgang Weberet de M. Ross :
      1. le Représentant Spécial M. Weber :
        • Ci-jointe, copie de sa déclaration.
      1. L’Envoyé Personnel M. Ross:
        • Ci-jointe, copie de sa déclaration.
    • Les interventions des membres du Conseil:
      1. Etats Unis :
        • Continuent d’appuyer le processus politique sous l’égide de l’ONU ;
        • Soutient la nouvelle approche de M. Ross (diplomatie de la navette) ;
        • Attendent avec intérêt l’évaluation d’Octobre ;
        • Espèrent que les parties avanceront vers une solution mutuellement acceptable, qui est encore plus nécessaire dans le contexte sécuritaire de la région ;
        • Ils ont posé une question sur les jeunes au Sahara et dans les camps ;
        • Apprécient la tendance positive concernant l’interaction de la MINURSO avec les interlocuteurs, et souhaitent que les parties continuent à le faire. La MINURSO doit avoir accès à tous les interlocuteurs ;
        • Concernant la question des droits de l’Homme, elle s’est félicitée des efforts entrepris par le Maroc dans le domaine des droits de l’Homme ;
        • Préoccupation quant aux activités terroristes dans la région ;
        • Soutient à la recommandation du Secrétaire Général dans son dernier rapport pour le déploiement de 15 observateurs supplémentaires de la MINURSO et ce dans la limite des ressources disponibles ;
        • L’accord concernant les plaques d’immatriculation est positif ;
        • Rappellent la recommandation du Secrétaire Général que « le but ultime n’en reste pas moins le contrôle soutenu, indépendant et impartial de ces droits tant dans le Territoire que dans les camps » ;
        • Il faut améliorer les pratiques relatives aux droits de l’Homme ;
        • Reconnaissent les progrès du Maroc en matière des droits de l’Homme ;
        • Accueillent favorablement la visite attendue de Mme Pillay Haut Commissaire au Droits de l’Homme, et l’encourage à visiter les camps de Tindouf ;
        • Le projet de résolution est au niveau du Groupe des Amis et sera soumis prochainement au Conseil.
      1. Royaume Uni :
        • Soutient les efforts et l’approche de Ross (Diplomatie de la navette) ; 
        • En l’absence de progrès d’ici Avril 2015, le Conseil devra procéder à un examen de tout le processus de négociations ;
        • Il est disposé à considérer d’autres options pour le cadre de négociation.
        • Soutient le travail de la MINURSO, tout en se félicitant de l’élargissement des ses interlocuteurs et demandant de le continuer ;
        • La MINURSO doit avoir accès à tous les interlocuteurs ;
        • Appuie la demande d’augmenter le nombre d’observateurs ;
        • Se félicite des efforts du Maroc en matière des droits de l’Homme (CNDH, Procédures spéciales, et initiative du CES) ; et les étapes entreprises vers l’adoption la loi sur les tribunaux militaires ;
        • Il est important qu’ils soient mis en œuvre ;
        • Rappelle la recommandation du Secrétaire Général que « le but ultime n’en reste pas moins le contrôle soutenu, indépendant et impartial de ces droits tant dans le Territoire que dans les camps »
        • Accueil la visite attendue de Mme Pillay Haut Commissaire au Droits de l’Homme, et l’encourage à visiter les camps de Tindouf.
      1. Tchad :
        • Pas de progrès dans le cadre du processus politique ;
        • le Sahara « demeure le dernier territoire non autonome d’Afrique » ;
        • les parties doivent parvenir à une solution qui permettrait à la population sahraouie de déterminer son sort. Il faut qu’ils s’engagent dans un processus politique de fond ;
        • Le conflit n’a que trop duré ;
        • Soutient les efforts de Ross ;
        • Appui à la MINURSO ;
        • la situation des droits de l’Homme au Sahara et dans les camps nécessitait un suivi constant pour éviter les abus ;
        • Encourage les parties à poursuivre leurs efforts respectifs en matière des droits de l’Homme.
      1. France :
        • En plus du texte de la déclaration formelle ci-joint, l’Ambassadeur Araud a ajouté les éléments suivants, dans son interaction avec l’Envoyé Personnel:
        • Pour ce qui est de mettre une date butoir d’Avril 2015, il faut regarder les choses en face, le problème du Sahara dans l’ordre des priorités internationales, est du niveau de Chypre, ou du Cachemire ;
        • Le mieux est l’ennemi du bien ;
        • Notre vrai rôle est d’empêcher qu’il y ait une vraie dégradation de la situation ;
        • Une négociation même sans accord, vaut mieux qu’il n’y ait ni négociations, ni accord ;
        • Il ne faut pas mettre d’échéances artificielles. Pourquoi pas 2016 ou 2017. 2015, ce n’est pas pertinent ;
        • Il est surpris d’entendre de Ross que l’Algérie n’a pas d’impact sur la situation au Sahara ;
        • C’est une nouveauté qui ne tient pas compte de la réalité ;
        • Dire que l’Algérie fait partie de l’environnement, « comme le réchauffement climatique » ne tient pas compte de la réalité ;
        • Tant qu’il n’y a pas de bonnes relations entre le Maroc et l’Algérie, il n’y aura pas de négociations de la part du polisario ;
        • Nous savons que la question du mécanisme n’est pas liée aux droits de l’Homme ;
        • Ceux qui soutiennent le mécanisme savent que cela provoquera une crise avec le Maroc. C’est ce qu’ils cherchent ;
        • Si le mécanisme est proposé, le Maroc demandera le départ de la MINURSO ;
        • Non seulement il n’y aura pas d’amélioration des droits de l’Homme, mais il y aura une crise avec le Maroc ;
        • Si on s’intéresse vraiment aux droits de l’Homme, le mieux, c’est d’en parler aux marocains ;
        • C’est ce que la France fait avec d’autres pays ;
        • Il y a des progrès, et nous n’avons pas l’arrogance de penser que c’est à cause de nous.
      1. Luxembourg :
        • Réaffirme son soutien à Monsieur Weisbrod-Weber et Monsieur Ross dans leurs tâches respectives et appui la diplomatie de la navette de M. Ross ;
        • Des concessions de toutes les parties seront nécessaires pour trouver un compromis et le statut quo n’est pas une solution ;
        • Il se pose des questions sur la date butoir d’Avril 2015. La nouvelle approche vient d’être adoptée ;
        • Souhait pour l’enrichissement du processus de négociation et progresser vers une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable;
        • Pour ce qui est de la question des droits de l’homme, il appartient à toutes les parties d’en assurer la promotion et la protection ;
        • salue les efforts significatifs déployés par le Maroc pour respecter ses engagements internationaux en la matière ;
        • Quelles sont les mesures prises par le polisario pour respecter les droits de l’Homme ?
        • Malgré ces difficultés, la Mission accomplit un travail indispensable en tant que garante de la stabilité du cessez-le-feu et en tant que source d’information indépendante au sujet des conditions sur le terrain ;
        • Se féliciter des progrès concernant les mesures de confiance et déminage ;
        • Comme la France, reconnaît l’importance de l’amélioration des relations entre le Maroc et l’Algérie ;
        • Référence à la nécessité de l’enregistrement des populations des camps ;
        • Sur la base de ces éléments, appui la recommandation du Secrétaire général de proroger d’un an le mandat actuel de la MINURSO, avec la légère augmentation d’effectif proposée.
      1. Jordanie :
        • Voir texte ci-joint
      1. Australie :
        • A entendu le message de Ross ;
        • Prend note de la date d’Avril 2015 ;
        • Préoccupation quant à la frustration des jeunes dans les camps ;
        • En tant que Président du Comité 1267, mesure la gravité de la menace terroriste ;
        • La situation au Sahara est un obstacle pur l’intégration maghrébine ;
        • Il est important de promouvoir les droits de l’Homme au Sahara et dans les camps ;
        • Le Maroc a fait des progrès en matière des droits de l’Homme ;
        • D’accord avec la France quant au rôle de l’Algérie. Que faire pour améliorer l’atmosphère entre le Maroc et l’Algérie ?
      1. Rwanda :
        • Remercie Wolfgang Weisbrod-Weber et Christopher Ross pour leurs interventions respectives; et soutien à l’approche de Ross ;
        • La référence à l’importance de l’amélioration des relations entre le Maroc et L’Algérie ;
        • saluer le travail accompli par la MINURSO et son personnel, militaire et civil, pour assurer un cessez-le feu ;
        • rend hommage à M. Christopher Ross pour ses efforts inlassables et pour sa navette diplomatique, afin de parvenir à une solution politique ;
        • Sur les droits de l’homme, se félicite des efforts considérables accomplis par le Maroc ;
        • Se réjouit également d’une coopération constante du Maroc avec les procédures spéciales et l’encourage à continuer sur cette voie ;
        • Regrette le manque de progrès concernant le recensement des populations des camps ;
        • Se réjouis des progrès concernant les mesures de confiance ;
        • Appuie l’augmentation de 15 observateurs.
      1. Chine:
        • Soutient de la diplomatie de la navette
        • Soutient de la solution politique mutuellement acceptable ;
        • Se félicite du travail de la MINURSO
        • Soutient le renouvellement du mandat ;
        • Le Conseil de Sécurité n’est pas le lieu adéquat pour discuter des droits de l’Homme.
      1. Chili :
        • Soutient la diplomatie de la navette et les contacts bilatéraux entre les parties ;
        • Appuie la solution politique mutuellement acceptable ;
        • Soutient le processus mené par M. Ross mais regrette le fait que les parties tiennent toujours leurs positions traditionnelles ;
        • Référence à la situation des jeunes qui pourraient être recrutés par des groupes terroristes ;
        • L’importance d’évoluer dans le processus politiques ;
        • Reconnaît les mesures positives prises par le Maroc en matière des droits de l’Homme ;
        • Malgré les progrès, il faut un suivi de prés de la situation des droits de l’Homme ;
        • Note la mise en place d’un Conseil des droits de l’Homme dans les camps ;
        • Note le développement positif concernant l’enregistrement des populations des camps, en l’occurrence la visite d’un expert du HCR ;
        • Demande aux parties de montrer plus de flexibilité afin de trouver une solution politique.
      1. République de Corée :
        • remercier M. Ross et M. Weiber pour leur travail;
        • se félicite des efforts de la MINURSO ;
        • La situation est calme ;
        • Regrette que des soldats marocains soient rentrés dans un team site de la MINURSO sans autorisation ;
        • La nécessité de mettre à jour les accords militaires ;
        • soutient l’approche de M. Ross;
        • saluer les efforts du gouvernement marocain visant à améliorer la situation des droits de l’homme au Sahara ;
        • Demande aux parties de faire plus d’efforts pour créer une culture des droits de l’Homme ;
        • Le rapport du Secrétaire général indique que les difficultés continuent d’entraver les progrès vers une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable;
        • Insister sur la pertinence de la présence de la MINURSO;
        • Appuie la prorogation de son mandat et l’augmentation demandée du nombre des observateurs militaires ;
        • Les attentes des jeunes doivent être prises en compte ;
        • Situation socio-économique est une source d’inquiétude pour les gens au Sahara et dans les camps ;
        • La question des ressources naturelles doit être prise en considération.
      1. Argentine :
        • Appui la déclaration de l’Ambassadeur français ;
        • Soutient de la diplomatie de la navette ;
        • Reconnaît les efforts du Maroc en matière des droits de l’Homme ;
        • Exprime sa préoccupation quant aux allégations de violations des droits de l’Homme au Sahara et dans les camps de Tindouf ;
        • Le Conseil doit appeler les parties à promouvoir et respecter les droits de l’Homme ;
        • Question sur la situation des droits de l’Homme à Tindouf et les droits de la femme.
      1. Lituanie :
        • Référence au fait que le Sahara est sur la liste des territoires non autonomes depuis 1963 ;
        • Reconnaît les progrès dans le domaine des droits de l’Homme ;
        • La frustration des populations, surtout des jeunes est plus évidente ;
        • Soutien au travail de la MINURSO (déminage) ;
        • Reconnaît les efforts de Maroc en matière des droits de l’Homme ;
        • Cependant il existe toujours des violations des droits de l’Homme à l’Ouest du mur (arrestations arbitraires, détentions, non enregistrement des associations), d’où l’importance d’un suivi indépendant, durable et impartial au Sahara et dans les camps ;
        • Il n’est pas normal que la MINURSO ne puisse pas avoir de contacts avec la société civile ;
        • A demandé à Weber s’il y avait d’autres obstacles
        • Soutient la solution basée sur les deux questions mentionnées par le SG dans son rapport.
      1. Russie :
        • La position Russe est inchangée ;
        • Regrette que la situation n’a pas évolué et refuse le statut quo mais refuse aussi tout acte qui porte atteinte à la solution politique;
        • encourage une solution politique mutuellement acceptable, basée sur les résolutions du Conseil de Sécurité ;
        • Espère que les deux parties s’engagent dans un dialogue constructif ;
        • Appui le travail de l’ONU dans le cadre de la conduite de ses bons offices ;
        • La MINURSO doit respecter son mandat ;
        • Met en garde contre tout changement brusque d’approche, qui peut créer des tensions supplémentaires entre les parties ;
        • La Russie s’y opposera ;
        • Il est inacceptable de politiser les questions des Droits de l’Homme.
      1. Nigeria :
        • Appuie Ross ;
        • Référence à la frustration des jeunes au Sahara ;
        • Solution politique, juste et mutuellement acceptable qui doit être le résultat d’un dialogue inclusif qui tienne compte des aspirations des sahraouis ;
        • Exprimer la préoccupation concernant la situation des droits de l’Homme;
        • Préoccupé du fait que le mandat de la MINURSO ne contienne pas de mécanisme des droits de l’Homme et soutient son inclusion ;
        • Il faut mettre la MINURSO en conformité avec les autres opérations de maintien de la paix ;
        • Appui l’ajout de 15 observateurs militaires.
    Après les interventions des membres du Conseil, M. Ross a repris la parole pour donner des clarifications et répondre à des questions posées par des membres du Conseil :
        • Il a commencé par quelques mots en français, et a dit qu’il continuera en anglais « car le français qu’il a appris à 6 ans, en Nouvelle Calédonie, est limité » ;
        • Avril 2015, n’est pas la fin du monde ;
        • Le processus se poursuivra, mais, il est important de maintenir la pression sur les parties et se poser la question, s’il y a d’autres choses à faire ;
        • Jusqu’à présent, j’ai joué un rôle de facilitation, sans avancer d’idées personnelles ;
        • En cas de persistance du blocage jusqu’en Avril 2015, le Conseil pourrait, soit m’autoriser à faire une proposition aux parties, soit décider, dans le cas extrême, de faire passer l’examen de la question sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies ;
        • Il est d’accord avec l’Ambassadeur français en ce qui concerne l’Algérie, mais avec les algériens, il vaut mieux discuter discrètement qu’en public. C’est pour cela qu’il n’a pas de mention dans le rapport. (L’Ambassadeur français l’a interrompu pour marquer son désaccord quant au fait que l’implication de l’Algérie ne doit pas être liée à son caractère public ou privé. Sans un engagement positif de l’Algérie, il n’y aura pas de progrès) ;
        • Ross a dit qu’il était d’accord sur cet aspect ;
        • Concernant les droits de l’Homme dans les camps, le Secrétaire Général a dit qu’il fallait le surveiller ;
        • Les Agences humanitaires qui travaillent dans les camps, ne font pas état de violations des droits de l’Homme, mais il faut vérifier ;
        • Le polisario a créé un Conseil des droits de l’Homme. Si se n’est pas suffisant, la réponse doit venir du Conseil de Sécurité.
  • Un mur contre le cannabis marocain

    Pour sécuriser ses frontières ouest: L’Algérie construit un mur avec le Maroc 
    Publié dans Le Quotidien d’Oran le 21 – 08 – 2016
    L’Algérie veut se protéger davantage du kif marocain et mettre un terme au phénomène de la contrebande qui mine littéralement son économie. La construction d’un mur en béton, déjà entamée, le long de la frontière marocaine s’inscrit dans cette logique de défense. Fatigué de la passivité sinon de la complicité des services de sécurité marocains dans le trafic de drogue, en direction du pays, Alger a décidé de ne plus attendre et de passer à la vitesse supérieure, quitte à fâcher. Le 360, site d’information marocain réputé être proche du Palais, précise qu’il s’agit d’un mur en béton armé formé de plaques de 7,5 m de hauteur et de 2 m de largeur. Il affirme que les grues s’activeraient, actuellement, le long du tracé frontalier, en face du douar Chraga, commune rurale de Bni Khaled, situé à 7 km au sud d’Ahfir.
    Selon des médias marocains, le mur serait haut de 3,5 m et long de 5 km et court sur 100 km. Cette séparation en béton est située dans une région considérée comme le point de passage principal des migrants subsahariens et de la contrebande de carburant algérien.
    Ce mur peut-être perçu quelque part comme une réponse à la clôture grillagée construite, à partir de 2014, par Rabat sur 150 km le long de la frontière avec l’Algérie. «Le Maroc construit un grillage truffé de détecteurs électroniques pour se protéger contre les menaces terroristes», avait fait savoir, à l’époque, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad.
    Auparavant, l’Algérie avait creusé des tranchées de 70 km dans la wilaya deTlemcen pour juguler le trafic de carburant.
    Le verrouillage de la frontière algéro-marocaine par les éléments de l’ANP qui se sont déployés en nombre et en moyens, sur les lieux de passage que les trafiquants avaient l’habitude d’emprunter, en toute impunité, avait permis de stopper cette hémorragie. Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales avait déclaré, lors de sa dernière visite à Maghnia, que chaque année le Trésor perd environ 3 milliards de dollars à cause du phénomène de la contrebande aux frontières qui affecte un pan entier de l’Economie nationale. Le dispositif judiciaire a été renforcé par l’aggravation des peines d’emprisonnement à l’encontre des contrebandiers qui portent atteinte à l’Economie nationale.
    Le pays veut également, mettre un terme au trafic de drogue, dont le Maroc est le principal producteur mondial. Les derniers chiffres officiels sont éloquents et font état de la saisie de 69 tonnes de résine de cannabis sur les 6 premiers mois de l’année, dont 77% proviennent du Maroc.
    Cette séparation permettra aussi à l’Algérie de ne plus mobiliser autant d’hommes sur le seul front ouest. Le Maroc, quant à lui, a justifié «son» mur par souci de renforcer sa sécurité contre les incursions terroristes, accusant, indirectement, l’Algérie d’ouvrir ses frontières aux hommes de Daech, venant de Libye.
  • Sahara occidental : Le Maroc lance un autre défi à l’Onu

    Larbi Chaabouni 
    Publié dans Horizons le 20 – 08 – 2016
    C’est dans la zone de Gargarate, séparant la Mauritanie du Sahara occidental et placée sous contrôle international, que l’occupant marocain confirme ses besoins est ses velléités expansionnistes particulièrement aiguisées autour de la ville convoitée, proche du port de pêche mauritanien de Nouadhibou. La stratégie de tension marocaine est une violation délibérée de l’accord du cessez-le-feu, vidé de toute substance, et une grave atteinte à l’intégrité et à la légitimité de l’Onu gravement perturbée dans son fonctionnement et la mission d’organisation du référendum. 
    Outre les « pressions politiques », des syndicats représentant les membres de la composante civile et politique de la Minurso ont adressé une lettre au secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, appelant au respect total des résolutions du Conseil de sécurité « pour l’heure toujours pas pleinement appliquées » et exigeant une « régularisation complète de l’environnement de travail dysfonctionnel actuel avec le retour de l’ensemble du personnel en conformité totale avec la résolution 2285 du Conseil de sécurité ». 
    Aux abois et davantage fragilisé par le monumental échec de la manœuvre de réintégration dans l’Union africaine soumise aux critères légales d’adhésion, le Maroc multiplie à des fins de diversion les provocations. Au moment où la communauté internationale se mobilise pour favoriser le retour à la légalité, réaffirmée par le secrétaire d’Etat adjoint américain, Antony Blinken, réitérant l’appui des Etats-Unis à l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, pour parvenir à « une solution juste, durable et mutuellement acceptable », Rabat lance un bras de fer contre son voisin mauritanien fondamentalement coupable d’un rapprochement avec le Front Polisario dont deux membres ont été reçus le 12 août par le président Mohamed Ould Abdelaziz. Dans sa volonté de privilégier l’apaisement,Nouakchott a démenti, par la voie du porte-parole du gouvernement, Mohamed Lamine Ould Cheïkh, l’existence de « quelconque problème entre les deux pays, que ce soit aux niveaux politique, militaire ou économique ». 
    Mais, le dépassement de Gargarate porte des risques de dérapage et de déflagration régionale, traduit l’urgence du rétablissement de la Minurso dans la plénitude de sa mission légale. « Toute argumentation présentée par l’occupant marocain de ses agissements demeure infondée et sera rejetée », a martelé le président sahraoui Brahim Ghali, dans une lettre adressée à l’Onu. Il a indiqué que « les forces marocaines ont mobilisé des unités militaires, en violation de la zone en question, soutenues par des unités mobiles de transport et de génie, appuyées par une reconnaissance aérienne ». 
    Légitimement, la protestation sahraouie a été adressée au chef du Bureau de la Minurso dans les camps des réfugiés, Yussef Djedyan, par le secrétaire d’Etat à la sécurité et à la documentation, Brahim Mohamed Mahmoud, pour l’exhorter à « assumer toutes ses responsabilités, dans une zone relevant de sa tutelle en attente de la décolonisation du Sahara occidental et veiller au respect de toutes les clauses de l’accord en vigueur du cessez-le-feu et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». A quant la fin de l’impunité ?
  • Moroccoleaks : Le Maroc demande à la France de « s’impliquer davantage dans la section civile et politique de la MINURSO afin de faire remonter des informations crédibles au Secrétariat des Nations Unies »

    Comme c’est devenu habituel, le Maroc envoie un émissaire à Paris lors de chaque échéance d’avril dans laquelle le dossier du Sahara Occidental est examiné par le Conseil de Sécurité. Depuis 2013, la question de l’élargissement du mandat de la MINURSO au monitoring des droits de l’homme est leur principale crainte. 
    A chaque rendez-vous crucial avec le Conseil de Sécurité, les autorités marocaines ont besoin de mesurer le degré du soutien de Paris dans leurs visées de maintenir le statu quo.
    Le 15 avril 2014, c’est au tour du Secrétaire Général du MAE marocain, Nasser Bourita de se rendre à la Métropole pour quémander le soutien de l’Elysée.
    Accompagné de l’ambassadeur du Maroc en France, il a tenu des rencontres avec M. Emmanuel Bonne, Conseiller ANMO du Président de la République ainsi qu’avec Messieurs Pierre Sellal et Nicolas de Rivière, respectivement Secrétaire Général et Directeur des Nations Unies au Quai d’Orsay. L’ambassadeur de France à Rabat a effectué le dèplacement pour participer aux réunions.
    Selon le conte-rendu de cette réunion, la partie française a souhaité que le Maroc puisse l’informer des négociations en cours avec les Etats-Unis d’Amérique sur le projet de résolution afin de pouvoir soutenir la position du Maroc.
    M. De Rivière a fait savoir que la France compte réduire le nombre de ses militaires au sein de la MINURSO. Cette décision, qui concerne l’ensemble des contingents français à l’étranger ne doit pas être interprété comme un désengagement de la France. Elle a pour objectif de renforcer les contingents de la France dans d’autres pays, notamment en Centrafrique.
    En réponse, Bourita a fait savoir « qu’il serait souhaitable que la France puisse s’impliquer davantage dans la section civile et politique de la MINURSO afin de faire remonter des informations crédibles au Secrétariat des Nations Unies ».
    Par conséquent, avec l’expulsion de la composante civile et politique de la MINURSO, le Maroc veut rendre cette mission incapable de rapporter sur la situation sur son terrain d’action.
  • Moroccoleaks : Accord agricole Maroc-UE / Réforme du mécanisme du prix d’entrée.

    Note
    A
    L’Attention de Monsieur le Ministre
    Objet : Accord agricole Maroc-UE / Réforme du mécanisme du prix d’entrée.
    J’ai l’honneur de soumettre à l’appréciation de Monsieur le Ministre quelques éléments concernant la réforme européenne du mécanisme du prix d’entrée qui sera appliquée, à partir du 1er octobre 2014, aux exportations de certains produits agricoles marocains vers le Marché européen, et qui fait l’objet actuellement de discussions entre le Maroc et l’UE :
    Background de la réforme
    Le Conseil des Ministres de l’Agriculture de l’UE a formellement adopté, le 16 Décembre 2013, quatre règlements de base pour la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC), suite à leur approbation par le Parlement européen en Novembre 2013. Ces textes législatifs concernent le « développement rural », les « questions horizontales », telles que le financement et les contrôles, les « paiements directs aux agriculteurs » et les « mesures de marché ».
    La CE a saisi cette réforme pour élaborer, dans le cadre du Règlement sur « les mesures de marché », un projet d’acte délégué qui fixe les règles de détermination du prix d’entrée des fruits et légumes dans l’Union européenne 
    Après son adoption par la Commission Agriculture au Parlement européen, le 07 avril 2014, cet acte délégué a été entériné de manière définitive par les Ministres européens de l’Agriculture réunis lors du Conseil « Agriculture et Pêche », le 14 avril 2014.
    Cette réforme, dont l’entrée en vigueur est fixée pour le 1er octobre 2014, prévoit des modalités plus contraignantes en ce qui concerne la détermination de prix d’entrée et réduit considérablement la marge de flexibilité quant à l’utilisation des méthodes de calcul du prix d’entrée. Elle aura un impact négatif sur les exportations marocaines concernant certains produits, notamment la tomate.
    La flexibilité dans l’utilisation des méthodes de calcul du prix d’entrée prévues jusqu’à présent a été vivement critiquée par certains syndicats agricoles européens du sud, notamment espagnols, qui reprochaient son «utilisation abusive» par les opérateurs marocains, et l’inefficacité de ce mécanisme pour la régulation du marché européen de la tomate, notamment celle originaire du Maroc.
    Ces groupes d’intérêts exerçaient, depuis 2007, une forte pression sur la Commission européenne à travers le Parlement européen pour obtenir une réforme du système des prix d’entrée. C’est ainsi que la résolution votée par le Parlement européen (PE), en février 2012, à l’occasion de la ratification de l’Accord Agricole Maroc-UE a appelé la Commission européenne à réformer ce mécanisme. 
    Système du prix d’entrée
    Le marché européen constitue une destination privilégiée pour les exportations marocaines de fruits et légumes et ce, malgré l’application d’un régime douanier spécifique basé sur le système du prix d’entrée, introduit en 1994 par la Commission européenne.
    Ledit système vise à protéger les filières agricoles européennes contre des importations à bas prix, à travers la mise en place de prix minimums d’importations. Ainsi, un prix d’entrée inférieur au prix d’entrée réglementaire entraînerait le paiement de droits de douanes additionnels, dénommés « droits spécifiques additionnels » ou « équivalents tarifaires ». 
    La détermination de la méthode de calcul de la valeur du prix d’entrée est laissée au choix de l’importateur selon les trois options suivantes :
    sur la base du prix FOB des produits dans le pays d’origine, augmenté des frais d’assurance et de transport jusqu’aux frontières du territoire douanier de la communauté, dans la mesure où ce prix et ces frais sont connus au moment de la déclaration de mise en libre pratique des produits ; 
    sur la base de la valeur fondée sur le prix unitaire correspondant aux ventes dans la Communauté des marchandises importées ou de marchandises identiques ou similaires importées totalisant la quantité la plus élevée ainsi faites des personnes non liées aux vendeurs; 
    sur la base de la Valeur Forfaitaire à l’Importation (VFI) calculée quotidiennement par la Commission sur la base d’une moyenne pondérée à partir des prix représentatifs pour les importations de produits par origine communiqués par les États membres. 
    Les exportateurs marocains ont généralement recours à deux méthodes : sur la base de VFI quand celle-ci est positive. Quand elle est négative l’opérateur stocke la marchandise et attend que celle-ci devienne positive. Lorsqu’il s’agit de denrées périssables, l’opérateur procède au dédouanement de la marchandise sur la base du compte vente, dit « méthode déductive ». Dans ce cas, l’importateur doit déposer une garantie équivalente au montant qu’il aurait à payer s’il avait opté pour la VFI. Pour la libération de sa garantie, il doit apporter ultérieurement la preuve, moyennant compte de vente, que les prix qu’il a pratiqués sont en conformité avec le niveau des prix d’entrée. Dans ce cadre, la deuxième méthode de détermination du prix d’entrée intervient. 
    Outre le régime de dédouanement sur la base du compte vente, il existe une troisième méthode de vente basée sur la facture préalablement établie fixant les prix agrées entre l’importateur et l’exportateur en cas de « vente ferme ». Ce mode de dédouanement est rarement pratiqué par les opérateurs marocains sur le marché de l’UE.
    La réforme telle qu’adoptée par l’UE limite la détermination du prix d’entrée sur la base de la VFI, ce qui verra nos exportations, particulièrement de la tomate, frappées par des taxes d’effet équivalent les rendant moins compétitives sur le marché européen.
    Selon les opérateurs marocains, les exportations marocaines souffrant déjà de mécanismes contraignants de quotas et de calendrier, estiment nécessaire de maintenir la possibilité de déterminer le prix d’entrée selon la méthode déductive, tout en offrant la possibilité au déclarant d’opter pour la VFI lorsque celle-ci est positive, sans que cette dernière méthode ne lui soit imposée. 
    Appréciation quant à la démarche européenne
    La Commission européenne a procédé de manière unilatérale à cette réforme sans consultation préalable avec la partie marocaine en contradiction d’une part, avec les dispositions de l’Accord d’association et de l’Accord agricole et des objectifs énoncés dans les communications conjointes de la CE et le SEAE relatifs aux 3M (Market, Money et Mobility) et plus précisément : 
    L’article 20 paragraphe 1 de l’Accord d’association, qui stipule, que : « En cas d’établissement d’une réglementation spécifique comme conséquence de la mise en œuvre de leurs politiques agricoles ou de modification de leurs réglementations existantes ou en cas de modification ou de développement des dispositions concernant la mise en œuvre de leurs politiques agricoles, la Communauté et le Maroc peuvent modifier, pour les produits qui en font l’objet, le régime prévu par le présent accord. La partie procédant à cette modification en informe le comité d’association. A la demande de l’autre partie, le comité d’association se réunit pour tenir compte, de manière appropriée, des intérêts de ladite partie ».
    L’article 22 paragraphe 1 de l’Accord d’association, qui stipule que : « les deux parties s’abstiennent de toute mesure ou pratique de nature fiscale interne établissant directement ou indirectement une discrimination entre les produits de l’une des parties et les produits similaires originaires de l’autre partie ».
    L’article 19 de l’Accord agricole, qui stipule dans son premier alinéa que : « Aucune nouvelle restriction quantitative à l’importation, ni mesure d’effet équivalent origine n’est introduite dans les échanges entre la Communauté et le Maroc ».
    Les Communications conjointes de la Commission européenne et de la Haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité du 8 mars et du 25 mai 2011 sur « Un partenariat pour la démocratie et une prospérité partagée avec le Sud de la Méditerranée » et sur « Une stratégie nouvelle à l’égard d’un voisinage en mutation » appelant à l’assouplissement des conditions d’accès au marché européen pour les produits originaires des pays du voisinage.
    Démarches entreprises par le Maroc
    Afin de s’informer davantage sur cette réforme européenne, la partie marocaine a avancé la date de la tenue du Sous-comité « Agriculture et Pêche », qui s’est réuni le 27 février 2014. Cette rencontre a permis à la partie marocaine d’insister sur l’impact d’une telle réforme, notamment sur les exportations des fruits et légumes marocains vers le marché européen (la tomate, en particulier). La partie européenne s’est contentée de prendre note des préoccupations marocaines sans pour autant explorer de solutions pour le Maroc à ce sujet.
    De même, plusieurs délégations représentant le secteur privé et le Département de l’Agriculture, se sont rendues pour s’enquérir de la portée de cette réforme et de son impact pour le Maroc.
    Plusieurs lettres ont été adressées aux responsables européens (Commissaire européen en charge de l’Agriculture, Commissaire européen en charge de l’Elargissement et de la Politique européenne de voisinage et Président de la Commission européenne) afin de les sensibiliser sur l’impact désastreux de cette réforme sur les exportations marocaines de fruits et légumes sur le marché européen.
    Les réponses apportées à la fois par les experts et les hauts responsables de la Commission européenne se voulaient rassurantes, relativisant la portée de cette réforme destinée, selon eux, à harmoniser les dispositions portant sur la déclaration des marchandises sujettes aux prix d’entrée avec le code des Douanes Communautaire et à simplifier les procédures pour les douanes communautaires, tout en assurant la conformité avec les règles de l’OMC. Dans ce sens, ils ont recommandé d’approcher la DG TAXUD (douane européenne) afin d’éclaircir les modalités d’application de ces nouvelles mesures. Il est à noter que le Comité de Coopération douanière s’est tenu le 09 avril à Bruxelles sans que cette question n’ait été soulevée par les deux parties.
    Il est à souligner que le Directeur Général de l’Agriculture et du Développement Rural à la Commission européenne, invité par Monsieur le Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, pour participer au Salon International de l’Agriculture de Meknès, saisira sa présence au Maroc , le ….., pour discuter avec les responsables du Département de l’Agriculture des possibilités de trouver une solution à ce sujet. 
    A ce stade, la seule solution que le Maroc peut légitimement revendiquer est prévue par l’article 20 de l’Accord d’association consistant en l’octroi de compensations (augmentation du quota, révision du calendrier,…) ne recueille pas l’assentiment du Département de l’Agriculture qui milite pour une dérogation à accorder au Maroc quant à l’application de cette réforme.
    Cette Direction demeure très sceptique quant à la suite qui serait donnée à la demande marocaine au moment où cette réforme a été introduite en grande partie pour réguler le marché européen des fruits et légumes, et ce sous la pression des lobbys européens. La tenue des prochaines élections européennes et la redistribution des portefeuilles au sein des Institutions européennes qui en découlera risque de compromettre cette issue.
    Il serait opportun de saisir la visite au Maroc, les 19 et 20 mai prochain, de M. Stefan Füle, Commissaire européen en charge de l’Elargissement et de la Politique européenne de voisinage, pour aborder cette question et sensibiliser le responsable européen quant à la démarche unilatérale et incompréhensible adoptée de plus en plus par l’UE dans le cadre de ses relations avec le Maroc (Avis Juridique sur l’Accord agricole et Règlement relatif aux statistiques du commerce extérieur avec les pays tiers qui considère nos provinces du sud comme territoire distinct du Maroc).
    Très Haute Considération
    Copie pour information : Mme la Ministre Déléguée
    M. le Secrétaire Général
  • Protection des ressources naturelles du Sahara Occidental : Le troisième front du Polisario

    Le Front Polisario, en transportant sa lutte contre la présence du Maroc sur le Sahara occidental et le Rio Oro au niveau du terrain juridique et économique pour la protection des richesses naturelles de ce territoire considéré comme non indépendant par l’ONU, passe à la troisième phase de son combat après celui des armes suivi du combat politique ayant eu pour résultat l’acquisition de la légitimité politique sur la scène régionale, continentale et internationale.
    Par ailleurs, ce front a toujours était maître de l’initiative laissant constamment le royaume alaouite sur la défensive. C’est, forcément, la conclusion que tirera tout observateur qui a suivi les travaux de la 7e journée de l’université d’été que le Polisario et la RASD organisent à l’intention de leurs militants et cadres à Boumerdès. En effet, les dirigeants ont réservé cette journée à un thème d’une extrême importance qu’ils considèrent, d’ailleurs, comme stratégique pour leur cause. Il s’agit de la protection des richesses naturelles en surface, dans le sous-sol et en mer dans leur pays. Pour ce faire, deux personnalités bien imprégnées de ce dossier ont animé les débats forts riches, dévoilant, en outre, les hauts degrés de conscience sur cet aspect de la lutte des cadres et militants indépendantistes sahraouis.
    Kamel Rezzak Bara, juriste et conseiller à la présidence de la République algérienne, a animé une conférence intitulée «Protection des richesses naturelles sahraouies et combat juridique ; entre défis politiques et économiques». Il a été suivi à la tribune de Mohamed Seddak, ministre conseiller auprès du gouvernement de la RASD, chargé des Affaires européennes, qui a donné plus d’éclairage sur ce combat pacifique et juridique. Bien entendu, le jugement rendu le 15 décembre 2015 par la cour de justice interdisant aux pays membres de l’UE d’importer les produits agricoles en provenance du territoire du Sahara occidental et l’arrêt définitif attendu de cette même cour vers mi-novembre ont constitué l’axe de débat d’autant plus que d’aucuns considèrent que ce jument primaire est une grande victoire du gouvernement de la RASD.
    Bara : «le Maroc viole le droit d’un peuple séculaire»
    Bara commence sa conférence par expliquer le droit reconnu par la communauté internationale aux peuples séculaires sur le contrôle de leurs richesses naturelles. «Ce droit est inscrit dans la troisième génération des droits de l’Homme. Il est par ailleurs reconnu par une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU en 1962. Il est une partie essentielle dans le droit des peuples à l’autodétermination. L’article 20 de la charte africaine des droits de l’Homme et des peuples réitère ces droits.» 
    Par la suite, le conférencier revient sur le combat armé du peuple sahraoui, poussant la Mauritanie à se retirer du Sahara occidental et le Maroc à reconnaître, en 1991, le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Combat qui a conféré la qualité de représentant légitime du peuple sahraoui au Polisario à la suite d’une résolution – numéro 1979 — de l’Assemblée générale de l’ONU. En fait, le droit international dénie au Maroc le droit d’exploiter les richesses naturelles du Sahara occidental. A ce propos, voici ce qu’avait déclaré en décembre 2010 à une radio suédoise, Hans Correl, conseiller juridique de l’ONU, sur l’avis qu’il a exposé devant le Conseil de sécurité de cette organisation au sujet des contrats portant exploration du pétrole dans le Sahara occidental. «Le Maroc n’a pas été reconnu par l’ONU en tant que puissance administrant au Sahara occidental, et tout argue que le Maroc occupe en réalité le Sahara occidental. Les règles disent que quelles que soient les bases juridiques de la présence du Maroc sur le territoire, le territoire doit être administré dans l’intérêt du peuple. Et dans ce cas, il était prévu que le peuple du Sahara occidental prenne part à un référendum, pour décider lui-même de la façon dont le territoire serait gouverné à l’avenir. Cela n’a, toutefois, jamais été organisé.»
    La France impliquée dans cette exploitation illégale des richesses sahraouies et le Maroc finance son budget militaire
    Pour les militants du soutien à la cause sahraouie, le Maroc exploite d’une manière effrénée et illégalement et avec la complicité de certains pays européens, plus particulièrement la France et l’Espagne. Quelles en sont les preuves ? Ce que n’a pas manqué de développer Bara dans une partie de sa conférence avec des chiffres à l’appui et des localités où sont exploitées ces richesses : «Nous devons d’abord examiner la nature juridique du territoire du Sahara occidental qui fait partie des territoires non indépendants d’après les Nations-Unies parce que le peuple n’exerce pas jusqu’à présent son droit à l’autodétermination par voie de référendum. Ce qui rend caduques les prétentions du Maroc en ce qui concerne sa souveraineté et sa présence historique dans ce territoire. Au plan politique, il est important de démontrer que l’essentiel des investisseurs dans les secteurs des phosphates, du pétrole, de la pêche et des produits agricoles proviennent d’Europe, en premier lieu de France et d’Espagne, qui sont des pays colonialistes. Tout le monde sait que les soutiens politiques sont motivés par des intérêts économiques. En l’absence de statistiques précises, il est certain que le bénéfice tiré par le Maroc de l’exploitation des richesses naturelles du Sahara occidental participe au budget militaire de ce pays.» 
    Puis le conférencier donne les chiffres : «En matière de pêche, le Sahara occidental a un littoral de 1 200 km sur l’océan Atlantique, l’un des endroits les plus riches en produits aquacoles. Ce secteur met sur le marché de l’emploi 75 000 postes de travail déclarés, ce qui équivaut à 31% des emplois du territoire. Le secteur de la pêche représente, dans le territoire, 17% du produit intérieur global et l’équivalent de 78% dans tout le royaume marocain. 
    En ce qui concerne les produits agricoles, selon l’organisation non gouvernementale Western Sahara Ressource Watch, il existe dans les environs de la ville de Dakhla, dans les territoires occupés, 12 fermes agricoles pour une superficie de 6 000 hectares.
    Ces fermes emploient environ 6 000 personnes en permanence et autant durant les saisons des récoltes. L’une d’elles est spécialisée dans la culture de la tomate. Sa production est commercialisée sous le label «Etoile du Sud» qui appartient à une société française Ibis laquelle exporte entre 80 000 et 100 000 barquettes de tomates de manière illégale vers le marché européen sous l’étiquetage made in Maroc. En ce qui concerne les phosphates, ils sont la principale ressource de devises du Maroc du fait que ce pays est le principal producteur et exportateur dans le monde. Le gisement de Boukraâ, dans les territoires occupés, représente plus de 10% des capacités marocaines.» 
    Revenant sur le cas de la France, Bara dira : «La France est le premier investisseur au Sahara occidental. Ce qui explique le soutien de ce pays au Maroc dans ce processus de colonisation. Pour l’exemple, je citerai le projet d’un grand port de pêche inauguré en novembre 2013 à Bojdor. Ce projet a été financé par l’Agence française de développement. Total de son côté fait depuis 15 ans de la prospection du pétrole le long de la côte sahraouie.»
    Le verdict de la Cour européenne, une première victoire
    Mais les dirigeants du Polisario et de la RASD n’ont pas l’intention de se laisser faire. Sur le conseil des amis et soutiens du Sahara occidental qui, en 2012, ont découvert que selon la législation européenne le Polisario a les capacités juridiques admises et la représentativité nécessaire pour recourir à la justice européenne au sujet des accords bilatéraux entre le Maroc. Dès lors, deux affaires sont introduites devant la Cour européenne. La première concernant l’importation du Maroc des produits agricoles a été déposée le 19 novembre 2012 au nom du Front Polisario contre le Conseil européen et la Commission européenne. Elle dénonçait la décision du Conseil qui a avalisé l’accord entre le Maroc et l’UE. La seconde affaire concernant les produits de pêche a été portée devant cette cour le 12 mars 2014. Elle stipulait que l’accord de pêche entre le l’UE et le Maroc s’appliquait sur un territoire sur lequel le royaume marocain n’a aucune souveraineté. 
    Le 15 décembre 2015, la Cour européenne a rendu un jugement primaire de la première affaire (produits agricoles). L’accord fut annulé. Bara cite l’une des motivations des 15 juges de la Cour européenne qui ont rendu ce verdict. «Le statut international du territoire (sahraoui, Ndlr) est encore disputé.»
    Pour une première bataille juridique, le Polisario engrange une victoire. Le combat juridique ne fait que commencer. De quoi donner, dans les prochains mois, des cauchemars à Mohammed VI.
    Abachi L.
  • La traición con las palabras a un pueblo saharaui, Isidoro el “vendedor”

    Las palabras se las lleva el viento, ya reza el dicho. Isidoro no iba a ser menos. Lo que tanto denunciaba en aquella escueta visita en el año 1976, quedó en lo que quedó, en ser uno mas que pasaría para controlar las masas y para vender lo que nunca ofreció.

    El Sahara sigue con aquellos problemas y sigue sin soluciones aparentes. Sin embargo, aquel reivindicativo Isidoro (que pasó a mejor situación), ahora posiblemente o en breves años, por su edad y porque los años no perdonan, si que le perdonaran por falta de memoria de aquello que dijo que se encargaría de solucionar.
    Tuvo 14 años, mas muchos mas en la oposición y viviendo de empresas públicas que privatizo. Otro detalle, otra pincelada de la historia de España y de sus últimas colonias….

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=dM7wVlQw8lQ]

  • Nouvelle dérobade du Maroc : Rabat veut déstabiliser la Mauritanie

    À chaque fois qu’il doit faire face à une échéance diplomatique, le Maroc se lance dans des opérations de propagande de grande envergure pour se dérober à ses obligations, et ne pas appliquer les décisions du Conseil de sécurité.
    Ainsi, et après avoir avalé une grosse couleuvre, en acceptant le retour du personnel de la Minurso, et après l’annonce d’une nouvelle tournée dans la région du Représentant du Secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, avec un plan pour la relance de la négociation directe entre Marocains et Sahraouis, le Maroc se lance dans une vaste opération de propagande, n’hésitant pas à déployer des unités de son armée aux frontières entre la Rasd et la Mauritanie, qui n’entend pas se faire dicter sa politique par le Palais royal. 
    Mais, cette opération, que certains sites de propagande marocains ont baptisée dans leurs bêtises d’opération « Récupération de la Guera, » s’est avérée une opération médiatique, qui a tourné au fiasco, dont les effets retombent aussi vite que l’opération « Retour du Maroc à l’Union africaine ». Cette opération, montée de toutes pièces, n’avait aucun objectif militaire, mais médiatique, avec la finalité de réaliser des acquis politiques en lien avec le conflit entre le Maroc d’une part et le Front Polisario, et le Conseil de sécurité d’autre part. 
    “El Confidencial” saharaui”, un site anonyme, probablement téléguidé depuis Rabat, et qui semble pratiquer la propagande grise en direction de la résistance saharauie a éte le le premier à avoir accompagné cette opération, en « bon petit soldat » médiatique, venant à l’appui des objectifs du régime marocain. Il s’est basé, pour cela, sur un site anonyme au nom de “Sawt el-Djamahir” (la Voix des masses populaires), un site qui paraît comme pro-Sahrauis, amateur et peu informé. “El Confidencial sahraui” a permis, par la suite, à plusieurs autres médias espagnols, bienveillants à l’égard du Makhzen et à l’égard de son entreprise colonialiste au Sahara occidental, de participer à cette campagne en le citant, et parfois en citant le site Sawt el-Djamahir. 
    Mais rapidement, et face à leur déconvenue et surtout grâce aux fermes mises en garde des Sahraouis et celle de l’ONU, le Maroc a tenté de sauver la face, et a donné sa propagande en parlant d’une «Opération de lutte contre la «contrebande et le trafic de drogue». On croit rêver, quand on sait que le Maroc premier producteur mondial de cannabis organise institutionnellement le trafic de drogue, et se sert des profits qu’il en tire pour corrompre à tout-va ceux qui défendent sa politique coloniale au Sahara occidental occupé. 
    Pour rappel, le Front Polisario avait vivement réagi à l’incursion de l’armée marocaine dans la zone tampon, créée sous l’égide de l’ONU suite à l’Accord de cessez-le-feu en 1991. Dans une interpellation au chef de la Mission de l’ONU au Sahara occidental, Yussef Djedyan, le Front Polisario a exprimé sa forte protestation «pour la violation flagrante marocaine et sans précédent de l’Accord du cessez-le-feu». 
    La gesticulation de l’armée marocaine était aussi dirigée contre la Mauritanie, notamment après les dernières accusations portées à l’égard de l’armée de cette dernière, qui aurait hissé le drapeau mauritanien à La Guera, située sur la côte atlantique à environ 81 km du poste de Guerguaret. Dans le même temps, les médias du Makhzen et particulièrement ceux appartenant au secrétaire particulier de M6, Mounir Majidi, se déchaînent contre Nouakchott, s’en prenant dans des termes grossiers au Chef de l’État mauritanien. Les coutumes habituelles des gouvernants marocains et de leur propagande.
    M. Bendib
  • Moroccoleaks : Les américains soumettent au Maroc leur projet de résolution sur le Sahara Occidental avant de le proposer au Groupe d’Amis

    Mme Rosemary DiCarlo

    Apparemment, depuis 2013, les américains soumettent leur projet de résolution sur le Sahara Occidental au représentant du Maroc auprès de l’ONU. 

    Selon une note envoyée par Mohamed Loulichki en date de 10 avril 2014, Rosemary DiCarlo, Représentant Permanent Adjoint des Etats-Unis, qui s’occupe habituellement du dossier du Sahara, lui a remis le projet de résolution initial préparé par les Etats-Unis, concernant la question du Sahara Occidental. Une copie du projet est jointe à la lettre.
    DiCarlo a indiqué qu’elle a souhaité partager ce projet avec le Maroc et attendre ses commentaires avant de le remettre au Groupe des Amis.

  • Une délégation d’activisites médiatiques sahraouies visite la Suède

    Depuis une semaine se trouve en Suède une délégation sahraouie représentant les groupes Equipe Media et Saharawi Voice en vue de participer dans un stage de formation organisée par l’association Emmaüs Bjorka.

    Les membres des deux associations sahraouies ont profité de l’occasion pour rencontrer plusieurs personnalités et responsables politiques dans les villes de Gôteborg et Malmo.
    Immédiatement après son arrivée à la ville de Goteborg, la délégation s’est entretenue avec le maire de la ville et son représentant dans le Parlement. Elle a rencontré aussi des représentants d’Emmaus Bjorka et des membres de la jeunesse du Parti Socio-démocrate. A Malmo, les activistes sahraouis ont discuté de l’actualité de la question nationale et la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental avec des députés parlementaires et d’autres personalités de la vie politique.
    La présence de la délegation sahraouie n’est pas passée inaperçue auprès de la presse suédoise qui a parlé largement de l’événement. 
    Pour rappel, Sahara Voice est un groupe qui fait partie de l’Union de la Jeunesse de Saguia El Hamra et Rio de Oro.
    Source : Equipe Media