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  • La lobbyiste du Makhzen et courtisane de Sarkozy écartée de la course au Parlement

    Furieuse d’avoir été écartée, pour les prochaines élections législatives, de la 2e circonscription de Paris au profit d’une rivale, Nathalie Kosciusko-Morizet, Rachida Dati ne sait plus à quel saint se vouer. Elle déverse son fiel sur le chef de file de son parti, François Fillon, et prédit, dans Le Parisien d’aujourd’hui, une défaite électorale de son camp dès le premier tour de l’élection présidentielle. Pour les observateurs avertis de la scène politique française, cette disgrâce de l’ancienne ministre et courtisane de Nicolas Sarkozy était somme toute prévisible, après la défaite humiliante de son mentor à la primaire de la droite, en novembre dernier.
    Rachida Dati s’est distinguée au cours de son mandat au gouvernement en tant que ministre de la Justice et même au Parlement européen en tant que députée par un activisme à tous crins pour défendre les intérêts du Maroc, qui la plaçait systématiquement à la pointe de toutes les campagnes anti-algériennes qu’elle menait avec un zèle qui en disait long sur ses accointances avec le Makhzen.
    Au Parlement européen, cette lobbyiste du palais royal ne ratait pas une occasion pour voler au secours du régime monarchique de Rabat, de plus en plus fragilisé sur le plan diplomatique, essentiellement à cause de l’occupation du Sahara Occidental et du refus de s’inscrire dans le processus de décolonisation exigé par les Nations unies.
    Lors de sa dernière intervention en date, elle s’est escrimée, face à des eurodéputés incrédules, à vendre l’image d’un Maroc féérique. «Dans le Maghreb comme dans le Machrek, claironnait-elle, le Maroc se démarque à la fois comme un pays stable, mais aussi comme un partenaire fiable.» Et de ruminer le même discours, à savoir que l’Europe aurait tout intérêt à coopérer avec le Maroc, parce que «le royaume peut être un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique, un partenaire efficace, en particulier dans la lutte contre le terrorisme et la radicalisation».
    Plus crânée encore, elle a affirmé que «le renforcement de notre coopération avec le royaume chérifien doit être une priorité de notre politique étrangère et de la stratégie européenne». Relayant la propagande du Makhzen, servie en forme de chantage, cette avocate du Makhzen promettait que le Maroc était en mesure de «maîtriser les flux migratoires toujours plus importants vers notre continent». Sur un ton plus moralisateur, elle prévenait que «ne pas comprendre» l’utilité d’une coopération avec le Maroc, «c’est ne pas être à la hauteur des difficultés que nous traversons et commettre une faute historique dont nous serons comptables».
    En mars dernier, Rachida Dati a été de nouveau actionnée par Rabat pour parasiter l’autorité judiciaire de l’Union européenne en tentant de remettre en cause sa décision sur l’accord agricole entre le Maroc et l’UE, déclaré nul et non avenu par la Cour de justice de l’union. La lobbyiste du Makhzen avait adressé une question au Conseil de l’Europe au sujet de l’arrêt rendu le jeudi 10 décembre 2015, annulant la décision du conseil sur l’accord entre l’UE et le Maroc, relatif aux mesures de libéralisation réciproque en matière de produits agricoles. La réponse du conseil fut cinglante en disant n’avoir pas pour politique de «répondre à des questions hypothétiques».
    Mettant autant de zèle pour diffamer l’Algérie, Rachida Dati est allée plus loin que les anciens ultras de la guerre d’Algérie, en qualifiant un jour les accusations de torture pratiquée par l’armée française en Algérie durant l’occupation de «fantasmes». Son rapprochement avec l’extrême-droite était en fait déjà en marche.
    R. Mahmoudi
  • Le Maroc doit respecter la souveraineté du Sahara occidental pour adhérer l’Union Africaine

    L’ambassadeur du Kenya à Alger, Moi Lemoshira, a déclaré, jeudi dernier, lors d’une rencontre avec la presse, que «les pays désirant adhérer à l’Union africaine (UA) doivent se conformer à l’Acte constitutif de l’organisation et respecter la souveraineté des Etats membres». Avec des propos clairs, l’ambassadeur a ajouté que son pays «se conforme à l’Acte constitutif de l’UA et nous soutenons tout appel au respect de cet acte pour tout pays désirant rejoindre l’organisation panafricaine et nous adhérons entièrement à ce processus». 
    Evoquant par là la demande d’adhésion du Maroc à l’Union africain, M. Lemoshira a affirmé que le Kenya «n’a aucune objection concernant l’adhésion d’un pays à l’UA. Le Maroc a demandé de rejoindre l’Union africaine, un processus qui doit se faire dans l’adhésion totale à l’Acte constitutif de l’UA et ce dans le cadre du respect de la souveraineté des Etats membres». «Dans l’Union africaine, il n’y a pas de petits pays ou de grands pays, de nouveaux ou d’anciens Etats, car la souveraineté des Etats doit êtres respectée» et «nous sommes un pays qui milite pour la liberté en soutenant les pays membres», a-t-il dit. 
    Autrement dit, le Maroc doit respecter «la souveraineté» du Sahara occidental. Et à propos justement du conflit au Sahara occidental occupé, l’ambassadeur kenyan a rappelé les déclarations de l’UA et les résolutions pertinentes des Nations unies depuis 1975 appelant à la tenue d’un référendum d’autodétermination dans ce territoire occupé par le Maroc. Il a souligné à ce propos que la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) est «un membre à part entière de l’Union africaine qui est un ensemble regroupant en son sein des pays souverains, indépendants et égaux».
    «Le Kenya est très honoré que la décision pour les Sahraouis de devenir membres de l’UA ait été prise dans notre pays», a-t-il dit. Il a réitéré dans ce cadre le soutien de son pays à la cause sahraouie, «un engagement qui ne peut être remis en cause». Lors d’une visite début décembre dernier dans les camps de réfugiés sahraouis, la ministre des Affaires étrangères kenyane, Amina Mohamed, avait réaffirmé le soutien de son pays à la cause sahraouie, appelant à accélérer l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui. 
    Force est de constater que le soutien affichait à la cause sahraouie par le Kenya intervient à une dizaine de jours de la tenue du 28e sommet de la Commission de l’Union Africaine, prévu les 30 et 31 janvier à Addis Abeba en Ethiopie. Cette édition sera marquée par l’élection du nouveau président de cette Commission, qui succèdera à l’ancienne ministre des Affaires étrangères de l’Afrique du Sud, Nkosazana Dlamini Zuma, mais aussi, comme l’espère le Maroc, par la soumission de la demande d’adhésion marocaine à la conférence des chefs d’Etat. A ce propos, il y a lieu de rappeler que le Maroc s’est engagé dans une course contre la montre pour finaliser la procédure de sa demande d’adhésion à l’UA. 
    Le Royaume a formulé en septembre dernier une demande d’adhésion à l’UA. Son Conseil des ministres, présidé par le Roi Mohammed VI a adopté, le 10 janvier dernier, la loi relative à l’Acte constitutif de l’UA ainsi que le projet de loi portant approbation de la loi précitée. Une semaine après, à savoir mercredi dernier, la plénière de la Chambre des représentants a adopté l’Acte constitutif de l’UA, suivie le lendemain par la chambre des conseillers. Selon le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, l’examen de la Charte de l’UA par les deux Chambres du Parlement est destiné à ôter toutes excuses juridiques visant «à retarder à 2018 l’admission du royaume». 
    Selon les déclarations de Mezouar, «sur les 54 Etats de l’Union africaine, 40 se sont prononcés en faveur de l’adhésion du Maroc à l’organisation continentale (…) Cet appui sans réserves est un signal fort adressé à l’ensemble de l’Afrique sur l’engagement de toutes les composantes politiques à appuyer la politique africaine du royaume». Mais si le chef de la diplomatie marocaine évoque la politique africaine du Royaume comme raison du retour du Maroc à l’UA, son chef du gouvernement est plus directe en évoquant «la défense de l’intégrité territoriale». Clairement, Abdelilah Benkirane a dit, dans un entretien au site le360.ma, réputé proche du palais royal, qu’«il s’agit de l’intérêt suprême de l’État lié à notre adhésion à l’Union africaine qui nous permettra de défendre notre unité territoriale». 
    Avant lui, Mohammed VI avait affirmait que l’adhésion de son pays à l’Union africaine lui permettra de défendre ses «droits légitimes et de corriger les contre-vérités colportées par les adversaires» de son «intégrité territoriale, notamment au sein de l’Organisation africaine». Ces déclarations viennent appuyer les craintes de certains pays africains, dont l’Algérie, de voir l’UA se transformer en terrain de bataille autour du conflit au Sahara occidental. Il semble clairement que la signature de l’Acte constitutif de l’UA par le Maroc ne constitue qu’une formalité. Il faut rappeler que le Maroc s’est retiré du Sommet afro-arabe, qui s’est déroulé en novembre dernier en Guinée équatoriale, en signe de protestation contre la présence d’une délégation sahraouie. La Rasd avait accepté d’assister à cette rencontre, où elle n’avait pas coutume de figurer, sur demande de l’UA qui voulait, par cette inscription d’une délégation sahraouie au Sommet, faire un test pour s’assurer des intentions marocaines. Ces dernières semblent claires après le retrait : la demande d’intégration n’est, en fait, qu’un subterfuge destiné à phagocyter l’organisation en la divisant sur le principe de soutien à l’autodétermination du Sahara occidental. 
    En ratifiant l’Acte constitutif de l’UA, le Maroc a choisi de siéger aux côtés de la Rasd et de reconnaitre, logiquement, sa souveraineté comme étant un Etat membre au sein de cette organisation panafricaine. En agissant de la sorte le Maroc ne devrait, en aucune façon, mettre à l’avant sa revendication territoriale sur le Sahara occidental au sein de cette organisation, encore moins exclure la Rasd de celle-ci. Car, aux termes de l’article 4 (b) de l’Acte constitutif, l’Union africaine est fondée conformément aux principes du respect des frontières existantes au moment de l’accession à l’indépendance. Or, lors de l’indépendance du Maroc en 1956 le Sahara occidental n’en faisait pas partie, tout comme il ne l’a jamais été!
  • Le Polisario passe à l’offensive

    Dans le prolongement de son combat pour l’autodétermination du peuple sahraoui, le Front Polisario ouvre un nouveau front.
    Fort d’une décision de la justice européenne, le représentant du peuple sahraoui vient, en effet, d’engager une nouvelle bataille juridique pour contester la thèse de la marocanité du Sahara occidental.
    Le Polisario a ainsi déposé deux plaintes devant la justice française. C’est l’arrivée du navire Key Bay dans les eaux françaises pour le débarquement de marchandises en provenance du Sahara occidental que compte contester le front Polisario. Il a déposé, pour ce faire, la première plainte devant le procureur de la République du Havre, et elle vise deux infractions, « la discrimination économique et la fraude à l’origine ». 
    La seconde plainte a été déposée, quant à elle, précise le communiqué du Polisario rendu public avant-hier jeudi, devant la direction interrégionale des Douanes du Havre, et vise « l’infraction d’importations de marchandises sans déclaration d’origine valable ». Pour le Polisario cette marchandise en provenance du territoire occupé du Sahara occidental ne devrait pas être déchargée dans ce port français. 
    Le Polisario se base sur une décision de la justice européenne pour appuyer ses deux plaintes. Car le 21 décembre dernier, la Coir de justice de l’Union européenne (CJUE) avait clairement estimé, dans son jugement, que « les accords d’association de libéralisation conclus entre l’UE et le Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental ». 
    Par conséquent, et à juste titre d’ailleurs, les pays européens membres de l’Union européenne ne peuvent rien importer du territoire occupé du Sahara occidental car la souveraineté du Maroc sur ce territoire n’est pas reconnue par la communauté internationale. Pour la communauté internationale, représentée par l’Onu, ce territoire est donc occupé illégalement par le Maroc. 
    C’est d’ailleurs pour cette raison que la CJUE a clairemet indiqué que l’accord d’association entre les deux parties, à savoir l’UE e le Maroc ne s’applique pas à ce territoire. Cette décision, qui a été considérée comme un revers pour le Maroc, doit donc être appliquée à la lettre d’où les deux plaintes du Polisario devant les juridictions françaises. Cette démarche du Polisario est soutenue par de nombreux députés européens.
    En effet dans une missive adressée au ministre français de l’Économie et des Finances, ces parlementaires rappellent que la décision de la CJUE exclue définitivement le territoire du Sahara occidental du champ d’application des accords d’association. « Il revient désormais aux autorités douanières françaises de procéder à l’évaluation des documents d’importation du Key Bay dès son arrivée au port de Fécamp (…)
    Il nous semble que tout certificat vétérinaire émis par une autorité marocaine concernant de la marchandise provenant du Sahara occidental ne pourrait être reconnu comme valide au regard du droit européen », estiment les députés.
    « Les autorités françaises doivent respecter leurs engagements internationaux ainsi que le droit européen dans cette affaire » écrivent les parlementaires européens en demandant au ministre français de veiller « à ce que les autorités douanières au port de Fécamp examinent minutieusement l’origine et la documentation des marchandises à bord du Key Bay ».
  • Imagine. "Les Sahraoui en 2018" et "Il faut partir"- A lire !

    Il est sorti !!! et en orient aussi, ici.
    Les actuelles relations France-Sahara Occidental sont un paradoxe inepte de l’Histoire ; qu’à cela ne tienne, des écrivant-es des deux nations se sont accordés pour co-écrire !
    Tout est rare dans ce livre, le procédé d’écriture, la partie en hassaniya, le contenu… 
    En un livre à deux sens et 5 langues, deux histoires, fictions politiques ou textes de politique fiction, des textes empreints de vraisemblance, qui sont aussi des sages élaborations tissées d’espoir. 
    « Les Sahraouis en 2018 » : deux scénarii vers une indépendance inéluctable. Quand l’or noir annihile les esprits, et l’avidité le bon sens, tout est possible – le meilleur comme le pire – pour un peuple écartelé entre occupation et exil. C’est le contexte de la première histoire.
    « Imagine. Il faut partir »: 40 années de vie précaire comme réfugiés et sous assistanat sont bouleversées quand il faut partir, et trouver refuge ailleurs. Face à la réalité implacable, tout est à inventer pour partir de l’aride désert salin, et chercher au-delà des champs de mines antipersonnel… 
    Préfacé par Niko, bloggeur à Mediapart
     
    Par l’entrée occidentale, les versions en français, anglais et espagnol, et par l’entrée orientale, les versions en hassanya et arabe. 
    Ils ont dit des textes : – Militant sahraoui en territoire occupé : « C’est très important ce texte, c’est la première fois que quelque chose comme ça est écrit » – Universitaire sahraoui en Espagne : « Le texte est bon, maintenant il faut suivre le script » – Une militante française : « Bluffée ! C’est ce que je me suis dit après avoir lu Imagine. J’ai plein de choses à dire dessus… ! » – Le représentant sahraoui en France (2015) : « La question du Sahara Occidental est suffisamment sérieuse pour ne pas jouer avec ». – Une militante espagnole. « Le texte est visionnaire ! Ils en sont maintenant presque à la guerre à Gerguerat » – Une lectrice française : »Je me suis laissée prendre par le texte, à un moment j’étais perdue, je ne savais plus si c’était la réalité ou une fiction ! » – Le représentant sahraoui aux USA (2015) : « This is the best thing I have ever read about us! Thank you so much ». 
    Pour l’acheter : Commander à APSO, en écrivant à APSOlument@yahoo.fr et demandez-le chez votre libraire 
    180p. 8 euros ISBN 978-2-9552413-1-8 
    Paru aussi chez APSO : « Lutter au Sahara, du colonialisme vers l’indépendance au Sahara Occidental » http://ap-so.blogspot.fr/p/lutter-au-sahara-le-livre.html
    Et aussi en hassanya, anglais, arabe et espagnol 
  • Délicates manoeuvres pour la présidence de la commission de l’Union africaine

    Cinq candidats sont en compétition pour succéder à la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini Zuma à la tête de de la Commission de l’Union africaine. Les deux candidats qui avaient déjà été recalés lors du dernier Sommet de Kigali en juillet 2016, ont encore peu de chances d’être élus. La Botswanaise et l’Equato-Guinéen semblent d’ailleurs résignés à cette perspective. A l’image de leurs chefs d’Etat qui ne se battent plus vraiment pur obtenir le poste envié.
    Bathily en baisse
    La compétition concerne donc les représentants de trois zones africaines : la CEDEAO avec le Sénégalais Abdoulaye Bathily la COMESA avec la Kenyane Amina Mohamed Jibril, et la CEEAC avec le Tchadien Moussa Faki Mahamat.
    L’universitaire de 69 ans, Abdoulaye Bathily, ministre d’ouverture de plusieurs gouvernement sénégalais a longtemps été le favori. Il ne l’est plus. Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU en Afrique centrale, il n’a pas réussi à trouver des sorties de crises dans cette région troublée, notamment au Burundi, en Centrafrique et en RDC. Son comportement, parfois peu diplomatique, éloignera les voix de la CEEAC. Sa nationalité sénégalaise et la proximité de son pays avec le Maroc est un handicap encore plus important, dans le contexte d’affrontement diplomatique Algérie-Maroc, au sujet du retour du Maroc au sein de l’Union africaine et subsidiairement du sort de la RASD. L’attitude négative de la CEDEAO, lors du Sommet de Kigali, a été très mal reçue par plusieurs Etats, notamment ceux de la SADC et de la CEEAC. Le soutien que lui apporte la CEDEAO peut donc être contre-productif. Enfin, la probable élection du président guinéen, Alpha Condé, 79 ans, en qualité de président en exercice de l’Union africaine est un autre handicap. On voit mal deux septuagénaires originaires de la CEDEAO, à la tête de l’organisation africaine.
    Duel au sommet
    L’élection devrait se faire entre les ministres des Affaires étrangères kenyan et tchadien. Ces deux personnalités recueillent beaucoup d’avis favorables, au-delà de la zone à laquelle appartient leur pays. La bataille diplomatique pour ces deux candidats n’a jamais été aussi intense et dépasse l’habituel clivage francophone/anglophone.
    La ministre kenyane, Amina Mohamed Jibril, âgée de 55 ans, est une experte des relations internationales et une juriste confirmée. Elle bénéficiera du vote de la plupart des Etats de la SADC mais elle aura aussi le soutien de plusieurs Etats francophones de la CEDEAO et de la CEEAC. La question de la réorganisation de l’Union africaine lui fournira des arguments pour sa candidature. En revanche, les questions de Paix et de sécurité seront des atouts pour son challenger tchadien.
    Le ministre tchadien, Moussa Faki Mahamat, âgé de 56 ans, a été premier ministre d’Idriss Deby Itno (2003-2005). Il occupe le poste de ministre des Affaires étrangères depuis 2008, ce qui lui a permis de constituer un réseau d’amitiés exceptionnel. Le Tchad lui doit beaucoup pour sa participation au Conseil de sécurité de l’ONU comme membre non permanent (2014-2016) et pour l’élection d’Idriss Deby Itno à la tête de l’Union africaine, en 2016. Moussa Faki Mahamat est un diplomate chevronné qui connaît a fond tous les dossiers cruciaux de l’Afrique : Lybie, Soudan, Soudan du sud, RDC, Centrafrique, Somalie et Maghreb. Grâce à la position géographique de son pays, il participe à quasiment tous les groupes politiques régionaux et peut donc réunir une large adhésion à sa candidature.
    Le scrutin ayant lieu à huis clos, pour être élu, il faudra obtenir 36 voix sur 54. Il est probable que trois tours seront nécessaires pour désigner ce cinquième président qui aura la lourde tâche de redonner un lustre à l’Union africaine qui a beaucoup souffert de l’effacement de l’actuelle présidente.
  • Attitude de Mohammed VI qualifiée de "drôle comédie politique noire"

    Le journal égyptien Alnabaa Alwatany a qualifié de « comédie politique noire qui fait rire » l’attitude peu diplomatique du roi du Maroc Mohammed VI avec le président zimbabwéen Robert Mugabe, lors du sommet sur le changement climatique COP22 célébré à Marrakech au mois de novembre dernier.
    Selon ce journal, dans une vidéo diffusée par les réseaux sociaux le roi du Maroc apparaît lors de la conférence COP 22 montrant de l’indifférence envers le président du Zimbabwe, Mugabe.
    Mohammed VI n’a pas hésité à montrer sa nature grossière et son manque de diplomatie et d’élégance pour exprimer son mécontentement à cause de la position de soutien du Zimbabwe au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
    Il paraît que sa nature de voyou plaît aux marocains. « Tel père, tel fils », dit l’adage. N’est-ce pas lui qu’ils qualifient de « Père de la Nation »?. 
    Malgré ce comportement digne des gamins de la rue, le roi du Maroc a osé présenter une demande d’adhésion à l’Union Africaine sous prétexte qu’il embrasse sa doctrine. Qui risque de le croire après cette anecdote?

    Diaspora Saharaui

  • Les feuilles de l’arbre marocain tombent

    Hassan II avait dit que « Le Maroc est un arbre dont les racines plongent en Afrique et qui respire par ses feuilles en Europe ». 
    Cependant, il semble que ces feuilles ont été coupées par la récente décision de la Cour Européenne de Justice sur l’accord agricole qui lie le Maroc à l’Union Européenne. 
    Selon la presse espagnole, la déception de Rabat est telle qu’il a répondu avec le lachage de bateaux remplis d’immigrants clandestins.
    « L’arrivée croissante de bateaux aux côtes andalouses depuis mi-décembre répond à la subtile instrumentalisation que le Maroc fait des mouvements migratoires dans ses frontières en fonction du sens de ses relations diplomatiques avec l’Union Européenne », écrit Diario de Sevilla.
    Dans un article publié le 8 janvier 2017, le journal espagnol rapporte, se basant sur des « sources consultées », que « il y a eu un relächement notabble dans le contrôle des sorties des bateaux depuis que la Cour de Justice Européenne a décidé le 12 décembre que l’accord agricole de libre échange n’est pas aplicable au Sahara Occidental porque no forma parte del territorio marroquí.
    Selon le journal El Faro de Vigo, cette sentence « freine la paranoïa expansionniste marocaine ».
    « Cette décision est une victoire importante pour le Front Polisiario, et donc pour le peuple sahraoui, et asséne un coup dur au Maroc qui rehagrde comment la plus haute entité judiciaire européenne délimite clairement les frontières du Sahara occidental. Un coup qui vient s’ajouter à d’autres à l’instar de la réponse de l’Union africaine à la demande du Maroc d’adhésion à l’Organisation africaine, dans laquelle elle lui rappelle l’article 29 de sa constitution qui stipule, entre autres, «le respect des frontières existantes au moment de l’accession à l’indépendance », une condition qui ne correspond en aucune façon avec le comportement du Maroc dans la question du Sahara occidental », ajoute le journal galicien.
    Le Maroc, isolé, sorte ses dernières armes pour imposer le fait accompli de son occupation du Sahara Occidental au même temps qu’il multipliant les messages de charme : interdiction du burqa, légalisation des subsahariens, démantèlement de cellules terroristes… 
    Rabat jouait sur le facteur du temps pour mater la résistance sahraouie. Il est en train de récolter l’effet contraire. Le régime de Mohammed VI perd des points dans un match qui se livre sur le terrain de la légalité internationale.

    Diaspora Saharaui

  • Le défi au Sahara Occidental

    L’Espagne s’est retirée de sa colonie du Sahara occidental en 1975. A son départ, elle a cédé de facto les deux tiers du territoire au Maroc et l’autre tiers à la Mauritanie.
    Le partage du territoire fut le déclencheur d’un conflit armé avec le Front Polisario, fondé en 1973 par les Sahraouis s’opposant à la colonisation espagnole. Un conflit qui est à l’origine de la crise des réfugiés sahraouis, une crise largement oubliée. 
    Pris entre deux feux dès le début du conflit, les Sahraouis ont commencé à s’installer dans des camps de réfugiés au sud-ouest de l’Algérie, près de la ville de Tindouf.
    En 1979, la Mauritanie s’est retirée du Sahara occidental. En 1991, le Maroc et le Front Polisario se sont finalement accordés sur un cessez–le–feu et ont accepté une médiation des Nations unies.
    « Territoire non autonome en cours de décolonisation »
    Aujourd’hui, le processus de décolonisation n’a toujours pas abouti. Selon les Nations unies, le territoire reste un « Territoire non autonome en cours de décolonisation ». Elles continuent de viser un compromis conforme au droit international entre le Maroc et le Front Polisario, concernant les modalités selon lesquelles le peuple du Sahara occidental pourrait exercer son droit à l’autodétermination.
    Bien que le cessez-le-feu soit largement respecté, le conflit demeure sans issue. Les Sahraouis qui se sont réfugiés dans le désert algérien continuent donc toujours d’y vivre, tout comme leurs enfants et leurs petits-enfants. Ils se sont organisés en cinq camps, baptisés d’après des villes du Sahara occidental : Laâyoune, Aousserd, Smara, Boujdour et Dakhla.
    Environnement hostile et désertique
    La société sahraouie est traditionnellement nomade, mais suite au conflit armé, les réfugiés ont été forcés à se sédentariser. Et ce dans un environnement aride et désertique, où les opportunités d’autosuffisance sont quasi-inexistantes.
    Le climat dans cette région est extrêmement rude. La chaleur monte jusqu’à 50 degrés Celsius lors des mois de juillet et d’août. En plus de la sècheresse permanente, cette partie du Sahara connait aussi des tempêtes de sable et des très rares mais dévastatrices pluies torrentielles.
    L’accès aux nécessités de base comme la nourriture, l’eau, les soins de santé, le logement et l’éducation est très limité. Très isolés géographiquement, les camps n’offrent quasiment aucune opportunité d’emploi. Les réfugiés sont donc fortement dépendants des financements et de l’aide internationale.
    Crise prolongée
    En 40 ans, la crise sahraouie a progressivement évolué, passant du stade de situation humanitaire « d’urgence » à celui de « crise prolongée ».
    Conséquences sur l’équilibre alimentaire
    Depuis 1986, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) offre sensiblement le même panier de produits sec mensuel aux réfugiés sahraouis. Le manque de diversification alimentaire depuis de nombreuses années a des conséquences néfastes pour la population.
    Selon une enquête du Programme Alimentaire Mondial, 7,6% des enfants de moins de 5 ans et des femmes en âge de procréer (entre 15 et 49 ans) souffrent de malnutrition aigüe, et des maladies comme l’hypertension et le diabète sont très répandues.
    Les taux d’anémie et de retard de croissance – principaux problèmes de santé dans les camps depuis des années – augmentent de façon préoccupante.
    Citernes inadaptées, eau contaminée
    En l’absence d’un système de canalisation d’eau dans les camps, des citernes (dont 80% sont en métal) sont utilisées pour le stockage de l’eau. Selon le Programme Alimentaire Mondial et le Haut-Commissariat des Réfugiés, 4 citernes métalliques sur 10 rendent l’eau impropre à la consommation. Selon ces mêmes estimations, 62% de la population des camps boit une eau à risque de contamination, notamment à cause du mauvais état de ces citernes.
    Une jeunesse qui veut prendre sa vie en main
    Des nouveaux besoins ont émergés dans les camps, liés au caractère prolongé de la situation. Notamment pour répondre aux attentes d’une jeunesse désireuse de prendre sa vie en main.
    Les acteurs humanitaires peinent à mobiliser des bailleurs de fonds pour financer des projets humanitaires, mais également à trouver des financements pour des projets qui répondent à ces nouveaux besoins.
    Une vision plus large de la situation par les bailleurs de fonds et les organisations humanitaires pourrait permettre de mieux répondre à la réalité des camps sahraouis.
    Trouver une solution durable
    Ceci étant, cette seule vision ne pourrait mettre fin à la dépendance à l’aide humanitaire. Celle-ci ne pourra être effectivement résolue sans une solution durable à la crise, basée sur le droit international.
  • Union Africaine Les enjeux d’une présidentielle

    Le continent africain s’apprête à vivre un grand évènement : à la fin du mois de janvier, les chefs d’Etat devront désigner le successeur de l’imposante Nkosazana Dlamini-Zuma, la Sud-Africaine qui a bouclé en beauté son mandat à la tête de la Commission de l’Union africaine. Les opérations de lobbying s’intensifient sur fond d’inquiétude d’un Maroc soucieux de réintégrer, coûte que coûte, l’organisation que son père avait désertée au début des années 1980.
    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Il faut dire que cette question donne un cachet particulier à cette élection déjà perçue comme échéance de taille susceptible même de modifier le jeu d’alliance traditionnel des Etats africains. 
    Le roi du Maroc a déjà annoncé bien avant l’heure son intention de se rendre à Addis-Abeba, où se déroulera le scrutin, pour défendre en personne sa demande de réintégration au sein de l’UA. 
    Sa tentative de réintégrer l’Union africaine avait soulevé de sérieuses inquiétudes au sein de nombreux membres de l’organisation, dont l’Algérie, qui y voient probablement une tentative de remettre en cause les principes acquis par les Sahraouis en quête d’indépendance. 
    La réaction la plus sévère est cependant venue de la présidente de la Commission de l’Union africaine. Soucieuse d’avoir le cœur net sur les réelles intentions marocaines, Nkosazana Dlamini-Zuma avait demandé au roi de signer «un engagement écrit dans lequel il accepte explicitement les valeurs et les principes de l’UA dont le respect des frontières héritées du colonialisme et la ratification de l’acte constitutif». 
    Cette demande a eu pour effet de provoquer une grande colère du roi qui a réagi à travers son MAE en accusant la Sud-Africaine «d’avoir retardé de manière injustifiée la diffusion de la demande du Maroc aux membres de l’UA». 
    Pour Rabat, il s’agissait là d’une nouvelle «tentative d’obstruction improvisée en une nouvelle exigence procédurale inédite (…)» Pour tenter de contrecarrer la stratégie mise en place par Dlamini Zuma, le Maroc s’est lancé depuis dans une opération de lobbying intense pour multiplier ses alliances et augmenter ainsi ses chances de peser sur la candidature du Sénégalais Abdoulaye Bathily. 
    Universitaire ayant géré des portefeuilles ministériels sous plusieurs gouvernements, il a également occupé le poste de secrétaire général de l’ONU en Afrique centrale. Revendiquant ouvertement le soutien apporté par le Président tchadien à sa candidature, il espère compter sur les voix des Etats de l’Afrique de l’Ouest à l’exception de la Gambie. 
    Mais c’était avant que le Tchad n’annonce l’existence de son propre candidat. Depuis, ses chances semblent s’être amenuisées. Et on ne perçoit plus en lui que la «carte» sur laquelle s’appuie le Maroc pour s’introduire au sein de l’UA. Les relations qu’entretient son pays avec le Maroc lui ont également, d’ores et déjà, retiré les faveurs de l’Algérie et des Etats africains favorables à la RASD (République arabe sahraouie démocratique). 
    Les premiers indicateurs révélaient que la préférence de ces pays allait vers le candidat tchadien Moussa Faki Mahamat.
    Mais le jeu d’alliances évolue de manière constante. Récemment, le gouvernement kényan a bouleversé la donne en annonçant que l’Algérie, le Nigeria et la Sierra Leone allaient voter en faveur de sa candidate Amina Mohamed. Depuis, une véritable bataille s’est engagée entre les deux candidats (le Tchadien et la Kényane) entraînant, de part et d’autre, des camps opposés un début de remodelage de l’échiquier africain. 
    D’un côté, les Etats francophones, et de l’autre, les anglophones tous deux forts des soutiens accumulés. Du coup, la campagne des deux autres candidats à la succession à la présidence de l’UA, une Botswanaise et un Equato-guinéen, se fait moins entendre.
    Tous les pronostics actuels tournent donc autour du Tchadien en premier lieu. Moussa Kaki Mahamet est un nom très connu dans la diplomatie africaine (il a été ministre des Affaires étrangères durant 9 ans) et est désigné comme étant un grand connaisseur des dossiers sensibles du continent africain. 
    A ce jour, il représente son pays dans tous les enjeux centraux que connaît la région et peut, par conséquent, se prévaloir d’un large éventail de soutiens. Sa concurrente kényane n’est pas de moindre envergure. 
    Amina Mohamed est présentée comme étant une experte des relations internationales bénéficiant du soutien de nombreux Etats africains. Le scrutin prévu les 30 et 31 janvier prochains départagera les deux favoris et le nouveau président de la plus importante organisation stratégique panafricaine devra obtenir 36 voix sur 54. 
    L’intégration du Maroc à l’UA dépend du vote de 36 pays. Mohammed VI est prêt à tout pour obtenir sa réintégration et il a tenté de le prouver récemment en reconnaissant officiellement l’acte constitutif de l’Union africaine. 
    Une carte présentée par les alliés du royaume dans les coulisses des résidences africaines où s’intensifient les tractations en perspective des élections. 
    A. C.
  • Le Maroc épinglé dans le dossier du Sahara Occidental

    Il n’y a pas longtemps, le mois dernier, le Maroc avait félicité l’adoption de cette résolution biaisée et anti-israélienne par le Conseil de sécurité, qui appelle Israël à cesser « la colonisation dans les territoires palestiniens ».
    Le Maroc avait exprimé sa satisfaction «sur la non-légitimité de la politique de colonisation israélienne, qui constitue une violation flagrante des dispositions du droit international et des résolutions onusiennes y afférentes », a déclaré le ministère des Affaires étrangères et de la coopération dans un communiqué cité par Maghreb Arabe Presse (MAP).
    Rabat a salué l’adoption, par le Conseil de sécurité de l’ONU, d’une résolution du 23 décembre 2016, qui appelle l’État Juif à cesser toutes « les opérations de colonisation dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 », selon le ministère.
    « Le Royaume du Maroc considère que la persistance d’Israël dans sa politique de colonisation constitue une menace pour les chances de paix dans la région et sape tous les efforts visant à parvenir à une solution définitive, juste et globale au conflit israélo-palestinien, sur la base de la légalité internationale et la solution à deux États », ajoute la même source.
    Aujourd’hui les autorités et les médias marocains sont en train de voir rouge. Et pour cause : Londres et Washington ne reconnaissent pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. L’ancienne colonie espagnole est occupée par le Maroc depuis 1976.
    Rabat s’oppose aux demandes des Nations Unies d’un referendum d’indépendance au Sahara Occidental et propose par contre faire du territoire disputé une province marocaine autonome.
    Le Sahara Occidental est aujourd’hui la dernière colonie d’Afrique à ne pas avoir abouti dans son processus de décolonisation.
    Le gouvernement britannique réaffirme son soutien au droit du peuple sahraoui
    D’après des sources des milieux du lobby pro-sahraoui à Londres le gouvernement britannique a réaffirmé son soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et aux efforts du Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) visant à trouver une solution juste et durable à la question sahraouie conformément aux principes et objectifs de cette organisation.
    La position du gouvernement britannique demeure constante concernant la souveraineté du Sahara Occidental et son «soutien aux efforts du Secrétaire général de l’ONU visant à trouver une solution juste et durable (…) qui permette l’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux principes et objectifs des Nations unies», lit-on dans une lettre adressée le 4 janvier 2017 par le chef du département Maghreb arabe au ministère britannique des Affaires étrangères, Christopher Gilf, à la représentation du Front Polisario à Londres.
    Par ailleurs, le responsable britannique a affirmé que le «gouvernement britannique suit les étapes du procès du groupe Gdeim Izik et a envoyé un représentant de l’ambassade britannique à Rabat pour assister au procès prévu initialement le 26 décembre dernier» et reporté au 23 janvier 2017.
    «Des observateurs internationaux et des organisations de défense des droits de l’Homme avaient assisté au procès aux côtés du collectif international d’avocats (Belgique, France, Espagne), a-t-il ajouté, affirmant que son gouvernement «suivra avec intérêt le prochain procès en coordination avec la Mission de l’Union européenne à Rabat».
    Selon des sources pro-sahraouies à Londres cette lettre fait suite à celle adressée par la représentation du Front Polisario à Londres au ministère britannique des Affaires étrangères concernant le procès du groupe «Gdeim Izik» dans le cadre de la campagne internationale pour leur libération ainsi que tous les détenus politiques sahraouis dans les prisons marocaines.
    Le représentant du Front Polisario à Londres, Mohamed Limam Mohamed Ali, a salué la position britannique et appelé les autres pays européens à «envoyer des représentants de leurs ambassades au Maroc pour assister au procès le 23 janvier prochain».
    Mohamed Limam avait adressé le 16 décembre dernier une lettre à M. Glif dans laquelle il a appelé le gouvernement britannique à «une intervention urgente pour annuler les jugements prononcés à l’encontre du groupe ‘‘Gdeim Izik’’ et libérer tous les détenus politiques sahraouis dans les prisons marocaines». La représentation du Front Polisario en Grande-Bretagne a reçu de nombreuses réponses favorables de la campagne internationale pour la libération des détenus politiques sahraouis dans les prisons marocaines, notamment de la Confédération des travailleurs britanniques.
    Pour Washington, «Le Sahara Occidental n’est pas marocain»
    L’Administration américaine refuse de reconnaitre pas la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.
    Le Département d’État, qui a introduit fin 2016 quelques changements à cette liste, a maintenu sa position sur le territoire sahraoui en affirmant que sa souveraineté «reste à déterminer». Il est on ne peut plus clair que sur ce dossier l’Administration américaine a rejeté catégoriquement les revendications fallacieuses du Maroc sur les territoires sahraouis occupés.
    Dans les précisions apportées par le bureau du renseignement et de la recherche relevant du Département d’Etat, l’Administration américaine confirme également qu’elle ne reconnaît «aucune puissance administrante» dans ce territoire, ce qui constitue un désaveu cinglant à la thèse «de la marocanité du Sahara Occidental» que Rabat veut imposer de force.
    Le Département d’État avait déjà rejeté en 2016 une mesure du Congrès à propos de l’utilisation au Sahara Occidental d’une aide financière controversée destinée au Maroc, estimant qu’une disposition pareille revenait à reconnaître indirectement le Maroc comme puissance administrante.
    La position américaine s’aligne sur celle des Nations unies qui considèrent le Sahara Occidental comme un territoire non autonome en attente de décolonisation. Washington s’est en effet démarqué plusieurs fois du plan d’autonomie présenté par le Maroc.
    Avec l’arrivée le 20 janvier de Mr Donald Trump, les lobbyistes pro-sahraouis comptent accroitre la pression exercée sur la Maison Blanche à travers des politiciens du Sénat et le Congrès américains pour faire valoir les points de vue pro-sahraouis.
    Les congressistes ont longtemps conduit avec succès la lutte pour convaincre à la Maison Blanche de rester sceptique envers une solution imposée par le Maroc.
    Les analystes politiques, dans la capitale US, estiment que la nouvelle Administration américaine qui est contre l’adoption de cette résolution biaisée et anti-israélienne par le Conseil de sécurité, ne soutiendra pas la position marocaine sur le Sahara Occidental.
    Le Maroc a eu déjà à saborder les efforts de deux émissaires américains au Sahara Occidental, en 2004 lorsqu’il a rejeté le plan de paix proposé par l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, James Baker, qui maintenait le principe d’autodétermination en exigeant la tenue d’un référendum au terme de cinq années de sa mise en œuvre.
    En 2012, les autorités marocaines ont décidé unilatéralement de retirer leur confiance à Christopher Ross, l’accusant injustement de mener «un travail partial». La décision est intervenue juste après que Ross a présenté un rapport au SG de l’ONU qui épinglait sans ménagement le Maroc pour les entraves dressées au bon fonctionnement de la Mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).