Catégorie : Algérie

  • Algérie : Campagne 5 étoiles !

    Les ex- partis qui avaient servi, vingt ans durant, d’attelage politique à Bouteflika et sa clique et qui avaient bouffé dans sa main et dans sa mangeoire, tentent de se refaire une virginité en se mettant au service de son successeur. Il faut dire qu’il s’agit d’un grand écart dont seuls les fieffés hypocrites sont capables.

    Comme si de rien n’était et toute honte bue, ils proposent de faire campagne pour valider le passage de l’ère «Issaba» dont ils étaient des pièces importantes, vers la «nouvelle Algérie» censée être l’exact contraire. Il faut oser le faire… !

    Habitués à évoluer dans la périphérie du pouvoir pour capter la rente et les privilèges, le PFLN, le RND, le TAJ et toute la galaxie des courtisans s’affairent à régler leurs horloges politiques à l’heure de la révision de la constitution et par extension la nouvelle Algérie. A vrai dire, le soutien de ces partis totalement discrédités auprès du peuple qui les a violement dénoncé durant une année du Hirak, est encombrant pour le président Tebboune.

    Pour avoir soutenu à cor et à cri la «comédie du 5ème mandat» pour reprendre la formule d’Abdelmadjid Tebboune dans son entretien avec le journal français L’Opinion, ces partis se devaient, par morale politique, de faire les morts, le temps que leurs liaisons dangereuses avec la «Issaba» soient plus au moins oubliées. Mais, les animateurs de ces coquilles vides sans projets ni envergures croient-ils vraiment à l’éthique politique et à la morale ?

    Faut-il rappeler la naissance du «bébé moustache» le RND, en 1997 au prix d’une fraude électorale massive et généralisée. Il est bien-sûr évident que les représentants de ces partis n’oseront pas pointer du nez dehors au risque de subir la furia populaire. Et pour cause! Le Secrétaire général du RND, Tayeb Zitouni a choisi de tenir un meeting samedi dans un hôtel 5 étoiles à Oran !

    Imaginez donc les «milliers» de pauvres citoyens qui prendraient d’assaut le prestigieux Méridien pour écouter…le baratin de Zitouni sur la nouvelle Algérie lui qui s’était fait une place au soleil sous l’ancienne Algérie… Qui va oser aller tendre l’oreille à ces personnages politiquement carbonisés qui ont failli nous faire «réélire» pour la cinquième fois un …cadre !

    Le constat vaut aussi pour Baâdji du PFLN, Zerouati du TAJ et toute la smala du Bouteflikisme pur et dur.

    Imane B.

    L’Est Républicain, 8 oct 2020

    Tags : Algérie, campagne, référendu, partis politiques, Bouteflika, Abdelmajid Tebboune, Constitution, RND, Teyeb Zitouni, Baadji, PFLN, Zerouati, TAJ,

  • Algérie : Le FFS renoue avec le gouvernement

    Fait notable, avant-hier à l’occasion de la visite du ministre de l’Industrie dans la wilaya de Tizi-Ouzou, le FFS était représenté aux côtés du wali qui accueillait Ferhat Aït Ali Braham, par son 1er élu local, en l’occurrence M. Achir, P/APW par intérim qui a suppléé le titulaire du poste, élu lors du dernier congrès premier secrétaire du parti.

    Par ce geste, les observateurs n’ont pas manqué d’y voir un apaisement du nouveau FFS envers les cercles officiels, sachant que jusque-là, en pareilles activités, l’assemblée se contentait de déléguer des représentants suppléants.

    Source : Le Soir d’Algérie, 8 oct 2020

    Tags : Algérie, FFS, gouvernement, transition, Consitution, Abdelmajid Tebboune, 

  • Algérie : De l’engeance des «homo-bouftanticus» !

    par El-Houari Dilmi

    «Quand la corruption s’érige en norme, l’honnête homme est ridiculisé, exilé ou tué », disait, je ne sais quel bel esprit éclairé. Question à un douro dévalué : quelle différence y a-t-il entre un pot-de-vin, une kahwa, un pourboire, un bakchich, un dessous-de-table, un sous-le-manteau, ou encore un « graissage de patte » en version soft ? Parce que certains ont pris le vilain pli de picorer dans la main des autres, l’on comprend peut-être mieux pourquoi on accélère la construction de nouvelles prisons, avec cette peur au ventre de les voir très vite « bondées », tant la corruption est omniprésente dans un pays où la race des « homo-bouftanticus » est en voie de prolifération constante. Maladie « honteuse » des temps opulents, la corruption serait comme ce médecin véreux qui administre des médicaments contrefaits à des patients qui font semblant de tomber malade. A l’ère menaçante de l’«homo-bouftanticus », le pain ou la kahwa, en tant que « leviers » naturels de graissage des mécanismes enrayés, sont-ils devenus le chemin le plus court vers la bourse, pour délier ses cordons mal serrés et s’en servir à volonté, sans se sentir forcé de laisser traîner ses mains baladeuses parmi la faune léonine des chipeurs par vocation ?

    Preuve affligeante de l’intrusion de l’argent sale jusqu’au dernier interstice de l’édifice de l’Etat, le scandale retentissant de l’affaire Tliba-Ould Abbes, et ces sièges qui se monnayent au « marché des dupes mal élus» contre la modique somme de sept milliards de centimes, et plus encore pour les grandes villes du pays. Rien que ça !

    Poussant le bouchon jusqu’à faire… imploser la bouteille, d’aucuns n’ont pas hésité à parler de plusieurs « députés affairistes » qui siègent dans l’actuelle APN. Premier casus belli du bipède face à son congénère : le loup de haute montagne, le pain, par une curieuse mutation stomacale, est devenu, à l’ère du tout-mangeable, la destination « naturelle » de l’homme-tombereau. Jusqu’au jour où naquit l’homme-quignon qui, par le miracle de la rétro-révolution des « khobzistes », fera, du vaccin sous-lingual, son miroir de poche grossissant.

    Présent contre son gré à tous les râteliers et premier argument-massue pour réduire au silence les bouches… trop pleines, il est l’invité désobligé de tous les festivals des croquemitaines costumés. Première raison de vivre du bipède « panifié », l’ancêtre du flouze n’a pas le même arrière-goût pour toutes les bedaines brettelées.

    Selon qu’on soit un « œnologue » de pain blanc ou un goûteur de pain perdu, tout le monde ne mange pas le même pain… par le même bout. Selon qu’on émarge au budget (à fonds perdus !) de l’Etat-mamelle ou dans la gamelle sans fonds de l’infra-peuple, le pain n’a pas la même saveur pour celui qui le mange sous la lumière crue du jour, et celui qui le picore dans les nids douillets, à la nuit tombée.

    Qu’il soit «imbibé» de sueur trop chaude ou «relevé» à l’huile de coude, le pain n’a pas la même couleur pour celui qui le mange en roupillant, en «fourrageant» dans l’arrière-cuisine des repus, en essuyant les auges des rassasiés à vie, ou même en ouvrant simplement sa bouche béante, pointée vers le ciel, en ramassant les miettes tombées du haut du bec acéré des rapaces. Aussi vrai que se désengluer du pétrin gigantesque de toutes nos incuries n’est pour demain la veille, Judas existerait qu’il serait aujourd’hui ministre d’Etat !

    Le Quotidien d’Oran, 8 oct 2020

    Tags : Algérie, corruption, bakchich, gabégie, 

  • Algérie : ETONOBILE, par Madjid Khellassi

    La voiture promise par le ministre de l’industrie tarde à se faire voir…Serait- elle devenue cet obscur objet du désir…que nous palperons jamais ?

    Aux dernières nouvelles , il y’aurait 133 demandes d’agréments de concessionnaires déposées sur le bureau du ministre.

    Ah la voiture et l’algérien ! Une histoire qui date du calèche.

    De toutes les belles inventions que le siècle dernier aura mis en usage, l’automobile est la seule. qui soit apparue avec l’indiscutable modestie d’un nom, qui s’est tout de suite transformé en diminutif…L’auto.

    El lottto, disent les oranais, toujours plus proches de la réalité matérielle que le reste du pays. Etonobile dit-on au centre et Tomabile à l’Est du pays.

    Il était une fois la voiture…Jusqu’à la fin des années 60, le quidam pouvait acheter sa voiture chez le concessionnaire dans toutes les villes d’Algérie .

    Les années 70, marquèrent un tournant à 360° du mode d’acquisition des véhicules pour les particuliers. Les nationalisations tous azimut touchèrent le secteur automobile qui prit carrément un virage RDA.*

    Désormais , c’est l’état, et non le concessionnaire, qui régira le commerce automobile.

    Une société nationale ( la SONACOM) est créée pour la circonstance…et vogue la galère carrossée . Bon de commande qu’il faut plastifier car le délai est une éternité pas très socialiste. Pas pour l’état et ses commis qui troquent les 404 et les DS pour les Mercedes et autres berlines de renom , toutes noires, pour rajouter la boule de gomme au mystère .

    Ce fut la première arme de distinction massive. Le système oui le peuple non !

    Boumedienne disparut , Chadli vint.( Il roulait déjà en BMW avant de devenir président). Les premières ouvertures ( économiques ) du pays sur le monde, nous amenèrent l’affreuse 604, que des plus malins que d’autres, conduisaient déjà.

    Puis rebelote, et re-SONACOM mais cette fois-ci avec un penchant Japonisant…Bonjour la Honda dans tous ses modèles : Civic, Accord Quintet, Wagon et tutti quanti. Mais toujours pour l’état et les petits copains de la république . Cette fois- ci, c’est carrément une arme de dictature massive.

    Boutef s’amena et amena sa clique… »A star is born ». La voiture devint une arme de dilapidation massive . Concessionnaires marrons , mafieux, et clientèle du même bord.

    Nous eûmes un salon de l’auto quotidien sur nos routes …Audi, Mercedes , Porsche , Jaguar,Ferrari, le diable est dans les détails de la rapine.

    Oligarchie carrossée et peuple zieuteur…la boîte automatique guida ce beau monde à El Harrach. Il était une fois la voiture .

    Ferhat Ait Ali nous dit qu’il n’y a plus d’argent ! Roulons tous à vélo et vous le premier monsieur le ministre. Chiche ! Décidément , la voiture est toujours une arme de distraction massive…pour occuper le peuple .

    *RDA ( République démocratique allemande)

    La Nation, 7 oct 2020

    Tags : Algérie, automobile, voitures, importations, voitures d’occasion, concessionnaires, 

  • Algérie : Défendons l’authenticité et la modernité

    Les islamistes, même visiblement divisés par rapport à l’attitude à avoir face à la révision de la Constitution, n’en constituent pas moins, pour une partie d’entre eux, un véritable mur qui empêche l’émancipation de la société. L’on aura vu cela dans les attaques frontales de certains de leurs leaders contre la révision de la Constitution.

    Ces offensives ne sont pas destinées à ce qu’on pourrait qualifier d’éventuels déficits en démocratie ou encore en libertés individuelles et collectives, mais en ce que porte la Loi fondamentale comme aspiration légitime à la modernité et à l’authenticité de la société algérienne. On aura compris, à bien entendre les critiques des dirigeants de quelques grands partis islamistes, qu’ils ne veulent pas voir le peuple assumer pleinement ses racines, ni s’ouvrir à l’universalité positive. C’est justement ce que propose la révision constitutionnelle, soumise au référendum, le premier novembre prochain.

    En un mot comme en mille, les tenants de l’islamisme en Algérie veulent forcer la société à se diviser sur des aspects fondamentaux de sa personnalité et à se détourner de toutes les réalisations de l’humanité. Ils entendent maintenir les Algériens sous cloche et les faire sortir de l’histoire.

    Compte tenu des équilibres sociaux et politiques, force est de constater que les leaders de la mouvance islamiste travaillent à constituer une sorte de bipolarité politique qui laisse des miettes à l’expression de l’authenticité et de la modernité. Cette évidente stratégie n’est malheureusement contrée que par le président de la République et ses collaborateurs.

    Les partis de la mouvance démocratique, dont les discours sont aussi contradictoires que leur émiettement sur le terrain, n’ont même pas effleuré la possibilité de constituer une alliance pour défendre l’authenticité et l’aspiration à la modernité des Algériens. Pourtant à voir les scores en terme de voix collectées aux législatifs par quelques partis dits modernistes comme l’ANR, le MPS, l’UFDS et DJil DJadid pour ne citer que les plus actifs lors de la dernière campagne électorale, on pourrait supposer qu’ensemble ils pourraient construire une sorte de minorité active, une opposition qui ne fait pas que de la figuration.

    Bref, une alternative audible au discours islamiste. Il ne leur sera pas demander de cautionner toute la démarche présidentielle, mais la moindre des choses est de sauvegarder l’essentiel de ce qu’est l’Algérie. Les démocrates sont, encore une fois, hors contexte.
    Par Nabil.G.

    Ouest Tribune, 8 oct 2020

    Tags : Algérie, Consitution, Abdelmajid Tebboune, Islam, Islamisme, partis islamistes, religion, Etat laïque, laïcité, 

  • Algérie : Deglet Nour algérienne exportée au nom de pays étrangers

    Rezig promet des mesures pour arrêter cette pratique: Deglet Nour algérienne exportée au nom de pays étrangers

    Des pays étrangers tirent profit des dattes algériennes, principalement «Deglet Nour», la célèbre variété qui aurait pu renflouer les entrées en devise du pays. S’exprimant, hier, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, n’a pas caché son indignation en promettant de sévir contre certaines pratiques portant préjudice au Trésor public.

    S’exprimant depuis Boumerdès, où il était en visite de travail, le ministre a indiqué que les dattes algériennes Deglet Nour sont exportées en vrac vers des pays étrangers, dont la Tunisie. Une fois dans ces pays, il est procédé à leur emballage, puis à leur exportation sous leur étiquetage. Ce qui leur permet de générer une plus-value, au détriment du principal producteur, à savoir l’Algérie. Il a révélé que les opérateurs étrangers se contentent de «les emballer et de mettre leurs code-barres».

    Et d’ajouter qu’«un pays européen, ne possédant pas le moindre palmier sur son territoire, est classé 5e exportateur au monde grâce aux dattes algériennes». Pourtant, ces dattes sont les nôtres et sont exportées en vrac depuis le Sud algérien. Le ministre, tout en admettant que l’Algérie possède les meilleures dattes au monde, a affirmé que «nous ne pouvons les exporter parce que nous ne nous cassons pas la tête pour apprendre à bien les emballer».

    Elles sont ainsi acheminées vers la Tunisie où il est procédé à leur emballage et sont ensuite exportées au nom de ce pays, s’est-il indigné. Kamel Rezig, offusqué par cette situation inacceptable, a annoncé qu’il sera procédé à l’interdiction de l’exportation en vrac des dattes. Et si les producteurs algériens auront à les exporter en vrac, un code-barres particulier sera mis en place à cet effet.
    Aomar Fekrache

    Le jour d’Algérie, 8 oct 2020

    Tags : Algérie, dattes, deglet nour, exportation,

  • Pedro Sánchez en Algérie à la tête d’une délégation d’hommes d’affaires

    Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, est arrivé mercredi en Algérie, pays clé de l’Espagne pour l’approvisionnement en gaz, le contrôle de l’immigration clandestine et la coopération antiterroriste, selon l’agence Europa Press.

    Tel que rapporté par le palais de la Moncloa, Sánchez voyagera accompagné d’un groupe d’hommes d’affaires espagnols et y participera à une réunion avec des représentants d’entreprises des deux pays.

    Europa Press indique qu’il s’agit d’une visite officielle de deux jours au cours de laquelle Sánchez sera reçu par le président algérien, Abdelmadjid Tebounne et le Premier ministre, Abdelaziz Djerad. La visite de Sánchez en Algérie était initialement prévue pour le mois d’avril, avec l’intention de tenir la réunion de haut niveau (sommet bilatéral) entre les deux pays au second semestre 2020 en Espagne, mais la pandémie a perturbé les plans. La visite, qui en elle-même témoigne de l’importance que l’Espagne attache à l’Algérie, débutera le mercredi par un dîner officiel offert par le président algérien. Jeudi, Sánchez tiendra une réunion tôt le matin avec le Premier ministre, suivie de la réunion d’affaires.

    Il fera ensuite une offrande florale devant le Sanctuaire des Martyrs et sera reçu en audience par le Président de la République d’Algérie. Après une conférence de presse de Sánchez, le Premier ministre offrira plus tard un déjeuner en son honneur.

    La journée se terminera par une activité culturelle au cours de laquelle le président du gouvernement inaugurera l’itinéraire culturel et touristique de Cervantes, qui traverse la vieille ville d’Alger.

    Le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, qui s’est rendu dans le pays en août – pour la troisième fois depuis sa prise de fonction – s’est également rendu en Algérie, dans un contexte d’arrivées croissantes d’immigrants irréguliers en Espagne en provenance d’Algérie.

    L’Espagne est le troisième client de l’Algérie, dont les exportations sont presque entièrement des hydrocarbures. L’Algérie est le premier fournisseur de gaz de l’Espagne via deux gazoducs, mais ces dernières années, sa part de marché a chuté – à environ 25% – car la baisse du prix de cette matière première a rendu le gaz plus attractif. naturel liquéfié qui arrive dans les navires.

    Tags : Espagne, Algérie, migration, terrorisme, coopération, gaz naturel, Pedro Sanchez,

  • Algérie : Les islamistes paniquent face à la diversité linguistique et culturelle

    Les islamistes sont déprimés. Victimes de leur vision sectaire de la dimension identitaire d’un pays, dont la configuration culturelle et anthropologique plonge ses racines dans l’antiquité, ils ne savent plus à quelle Qibla se prosterner.

    Le débat sur le projet de révision constitutionnelle les a déstabilisés. Et leur propension à se présenter comme les fondés de pouvoir du ciel a pris un tel coup, les forçant à dévoiler leur véritable nature fanatique et intolérante, qu’ils ont essayé de dissimuler pendant des décennies sous un légalisme apparent, que leur a imposé l’attrait du pouvoir, notamment durant le règne de Bouteflika et son clan.

    Leur attitude hostile au statut de Tamazight n’a d’égal que leur désintéressement vis-à-vis des questions essentielles. L’Etat de droit, la séparation des pouvoirs, une justice réellement indépendante, une école désidéologisée et performante semblent être le dernier de leur souci.

    Aussi bien le mouvement el Bina, le MSP ou le FJD, paniquent à l’idée de voir Tamazight accéder au rang de langue nationale et officielle. Abdallah Djaballah, président du FJD, évoque les risques que cela pourrait avoir sur l’unité nationale. Ne prenant même la peine de vérifier l’exactitude des arguments qu’il avance, il affirme en toute assurance qu’ « aucun Etat au monde n’a deux langues officielles. Et pourtant, une simple consultation du Net l’aurait sûrement renseigné sue des pays comme la Belgique, la Suisse, le Canada, le Luxembourg ou la Finlande !

    Des pays prospères, souverains, unis et développés, qui se sont adaptés au multilinguisme et ont même exploité cette situation en leur faveur. La même contre-vérité avait été opposée par le président déchu, dans un discours prononcé à Constantine en 2005. Même son de cloche chez l’association des Ulémas, pour qui « c’est la langue arabe qui s’en trouvera bousculée par la langue locale d’une seule région, ce qui ouvrirait les portes à un conflit linguistique en Algérie ».

    L’association présidée par Abderrazak Guessoum, un transfuge du FIS, n’hésite pas à stigmatiser la Kabylie, sans la nommer, sachant que Tamazight est présente au Hoggar, au Gourara, à Touat, dans les Aurès, du côté de la Saoura et un peu partout ailleurs.

    Promouvoir la culture millénaire de l’ensemble de ces régions, en chargeant des académiciens reconnus pour leur savoir dans le domaine, d’établir un canevas unifié ne mettra pas en péril la cohésion du peuple algérien. Il n’y a qu’à se référer à la guerre de libération nationale pour se convaincre de la fatuité des arguments avancés par les islamistes.

    Ni l’Islam, ni l’arabe ne sont en dangers, comme le pensent Abdelkader Bengrina ou Abderrazak Makri. L’unité nationale est un acquis irréversible.

    De Tébessa à Tindouf et de Tamanrasset à Tlemcen, les Algériens sont conscients de cette réalité. Leur ennemi n’est pas la diversité linguistique et culturelle, mais le sous-développement, la mauvaise gouvernance et les fléaux que cette dernière entraine : l’injustice, l’impunité et la corruption.

    Mohamed. M.

    L’Est Républicain, 7 oct 2020

    Tags : Algérie, partis islamistes, Islam, Islamisme, intégrisme, religion, 

  • Tebboune: « Le Hirak a mis fin à la comédie du 5ème mandat » en Algérie

    Par Nabil Semyane

    Le président de la République s’est exprimé à nouveau mercredi sur le quotidien français « l’Opinion », dans un long entretient dans lequel il revient sur la situation politique du pays depuis la destitution de l’ancien président en passant par la période intérimaire, l’élection présidentielle et les première mesures prises et les perspectives politiques et économiques de l’Algérie.

    En parlant du Hirak, le président Tebboune a rappelé que « le 22 février, pratiquement tout le peuple, en tous cas la majorité du peuple algérien, est sortie dans la rue pour exprimer le ras-le bol par rapport à la comédie du cinquième mandat ».

    Parlant de l’état de santé de l’ancien président , à la veille de sa destitution, Tebboune décrit un président malade, il ne parlait pas, il ne marchait pas, cela aurait pu aboutir (NDLR cinquième mandat) à une catastrophe ».

    « Le Hirak a mis fin à cette comédie, un hirak civilisé qui a traduit la volonté d’un peuple qui s’est exprimé de façon politique et pacifique », ajoute le chef de l’Etat qui rappelle que le mouvement de protestation « est protégé par les services de sécurité contre les risques de provocation et de dérapage avec cette attitude civilisée « qu’aucun lampadaire, aucune vitrine n’ont été cassés pendant le déroulement des marches » ‘

    Revenant sur les doléances du « Hirak Béni », comme il le rappelle souvent, le président Tebboune en pointe trois, à savoir « arrêter le processus (projet du cinquième mandat), empêcher le prolongation du quatrième mandat et aller vers un changement radical ».

    Au sujet de la révision de la constitution, qui sera soumise à référendum le 1er novembre prochain, le président rappelle qu’il s’agit d’un engagement électoral, expliquant que la nouvelle constitution sera « la première pierre, le soubassement « du changement politique » projeté.

    Au sujet des ONG qui ont une attitude critique par rapport aux autorités algériennes, le président Tebboune dit qu’il y a ONG et ONG, certaines sont stigmatisées pour leur négativisme, il y en a d’autres qui sont respectables nous tenons compte de leurs avis ».

    Répondant à une question sur « l’arrestation des journalistes », le président Tebboune s’en défend rappelant à ce propos son engagement, mais rappelle aussi « la nécessité du respect de l’ordre public, mais les arrestations opérées ne sont pas faites sur la base des idées des personnes » dira t’il.

    Et d’insister pour dire que « je peux vous assurer qu’aucun journaliste n’est arrêté parce qu’il est journaliste, nous respectons les journalistes, j’ai le plus grand respect pour la presse, mais le fait d’être journaliste ne donne pas droit à l’immunité ».

    Algérie1, 7 oct 2020

    Tags : Algérie, Tebboune, Hirak, 5ème mandat, Bouteflika,

  • Algérie : Disette et recommandation

    par Abdou BENABBOU

    La période de disette que traverse le pays a imposé la nécessité de lever le voile sur les profondes anomalies qui n’ont cessé de couver dans le bercail des grandes entreprises publiques nationales. Au moment où d’ex-hauts responsables politiques sont sonnés par de lourdes condamnations pour de graves nonchalances dans leurs gestions, il était inconséquent de garder les yeux fermés sur une configuration économique pétrifiée sinon permissive qui caractérisait l’administration et l’ensemble des biens de la communauté.

    Sœurs jumelles et complices, la corruption et la bureaucratie aux noms outrageusement vagues, par délibération morbide, ont été le frein au développement et les nourrices de l’ensemble des injustices que le peuple a dû consommer en silence. Ce sont aussi elles les principales résultantes de la perte de la stature de l’Etat et du ternissement de la confiance des Algériens en leurs dirigeants.

    Il est su par tout le monde que la chansonnette de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut n’a été qu’un trompe-l’œil et un slogan pour faire bonne figure face à une masse populaire sachant à quoi s’en tenir. Qu’un diplomate algérien en fonction dans une importante capitale européenne avoue qu’il n’avait pour mission que celle de porter les valises familiales suffit à indiquer la nature et l’esprit de la marche débridée du pays. Il suffit de scanner la composante humaine de l’administration et des entreprises pour dévoiler la nature des recrutements et découvrir les truchements familiaux et amicaux qui ont dénaturé le cours normal de l’évolution du pays. Celle des antennes algériennes et des représentations à l’étranger suggère colère et désolation.

    Il est presque prêté à rire quand on découvre qu’un simple appariteur d’une représentation ne doit son nid douillet et fructueux qu’à une très forte et haute recommandation.

    On comprend alors pourquoi le chef de l’Etat fait d’un lever du voile son premier cheval de bataille et pourquoi sa première visée concerne les mastodontes de l’économie algérienne.

    Le Quotidien d’Oran, 7 oct 2020

    Tags : Algérie, corruption, institutions, réformes, anomalies, système, Bouteflika, malversation, vol,