Auteur/autrice : mahembarec

  • La diaspora marocaine s’en prend aux sahraouis

    Être femme et porter la melhfa, la toilette typique des femmes du Sáhara Occidental étaient hier les motifs pour lesquels la chanteuse sahraouie, Mariem Hassan et quelques membres de son groupe, ont été, d’abord, insultés à cause des vêtements qui dénonçaient son origine, et ensuite, physiquement agressés. Ainsi l’a expliqué à la presse le représentant de la célèbre artiste, Manuel Domínguez. 
    Les faits se sont produits à environ 08.45, lorsque Mariem, accompagnée par la danseuse et percussionniste Vadiha Mint El Hanevi et le guitariste Lamgaifri Brahim se disposaient à déjeuner dans un snack-bar situé dans la place de Tirso de Molina (Madrid) avant de commencer les essais d’enregistrement de son dernier disque, dont les studios se trouvent dans les environs. 
    Soudain, ils ont été surpris par les insultes de cinq jeunes marocains, trois garçons et deux filles, qui leur ont lancé tout type d’injures, motivés par ses vêtements et origine. La situation a empiré quand les musiciens ont répondu aux proclamations politiques comme : « Sahara marocain! », en répliquant « : Sahara libre! » ou : « Sahara Polisario! ». 
    Loin de finir, l’échange verbal a passé au plus grave quand divers marocains se sont élancés contre la chanteuse et ses accompagnateurs. La danseuse corpulente et le guitariste ont évité que Mariem soit agressée et ont essayé de repousser l’agression. Malgré cela, ils ont reçu des coups de poing. Le son d’une sirène proche a fait fuir les attaquants. Trois d’eux, les garçons, ont réussi à prendre un taxi et ont abandonné le lieu. 
    La première agression physique 
    Hier soir, après une journée marathonienne d’essais matinaux dans le studio Nube Negra, et l’enregistrement l’après-midi de quelques chansons, les musiciens sont allés porter plainte dans un commissariat. « Pour laisser une constance, plus qu’autre chose, des coups reçus par les deux personnes qui accompagnaient l’artiste, l’une d’elles, la percussionniste, dans un bras », expliquait son représentant, Domínguez. 
    Il a signalé qu’ils « sont habitués à être insultés par des Marocains mais, jusqu’à présent, ils n’avaient jamais été physiquement agressés. C’est la première fois que cela arrive en Espagne ». Finalement, il a expliqué que « c’était une attaque au groupe sahraoui, non à la chanteuse, qu’ils ne l’ont pas reconnue ». 
    Mariem, connue comme « la voix du désert », est considérée comme la voix la plus représentative du Sahara Occidental. Elle est toute une idole dans son pays. Elle venait d’arriver à Madrid provenant de l’Italie, après avoir participé au Womad Sicily (Taormina). 
    « Mon mari m’a déjà dit de ne pas sortir seule avec la melhfa », a déclaré Mariem. Ce n’est pas le premier incident de cette nature. Elle a connu des problèmes semblables à Stockholm, à Amsterdam ou Caceres. 
    Les ambassades et consulats marocains mobilisent des contingents de la diaspora marocaine pour provoquer les diverses manifestations organisées par les associations de solidarité européennes et les représentations du Front Polisario en Europe. L’un des membres de la diaspora sahraouie à Bruxelles a déjà été menacé par un membre de ces groupes. 
    L’athlète sahraoui Salah Eddine Ameidan a été, à son tour agressé le 29 mai dernier lors d’un meeting international à Pézenas, ville du département de l’Hérault dans le sud de la France. L’agression s’est soldée de plusieurs blessures au dos et l’a empêché de participer à la compétition. Les agresseurs ont été identifiés comme d’origine marocaine et vivant dans la ville de Béziers, ville de l’Hérault. 
    Ces agressions sont le fruit de la haine qui sème le gouvernement marocain parmi les citoyens marocains. Les autorités marocaines n’hésitent pas à mobiliser les masses marocaines comme c’était la pratique du régime nazi qui a poussé la population civile à perpétrer le massacre des juifs dans plusieurs pays européens pendant la 2ème Guerre Mondiale.
  • Le comble de l’hypocrisie

    Les responsables marocains, et à leur tête leur ambassadeur à Genève, qui ont l’habitude de s’emberlificoter dans des théories abracadabrantesques assimilées à des délires de mythomanie, dans le but de duper l’opinion publique marocaine, veulent s’afficher en défenseurs des intérêts des réfugiés sahraouis en Algérie. 
    Ainsi, ces responsables et leurs complices dans les médias marocains, reprochent à l’Algérie de refuser le recensement de la population sahraouie exilée à Tindouf, dans le but d’éloigner le débat sur la raison qui a poussé ces réfugiés à quitter leurs terres et familles. Pour détourner l’attention des marocains sur ce qui se passe dans les territoires qui se trouvent sous contrôle marocain. 
    Ces prétendus « défenseurs » des intérêts sahraouis sont les mêmes qu’il y a cinq mois, plus exactement le 30 avril 2009, se sont opposés, via la France, à l’élargissement du mandat de la force des Nations Unies au Sahara Occidentale (Minurso) aux questions de droits de l’homme.
    Au moment même où « la France empêche l’ONU de veiller sur les droits de l’homme au Sahara », le Maroc condamnait Khalihenna Aboulhassan, le militant sahraoui défenseur des droits de l’homme, à deux ans de prison pour un délit sans preuve. Cela s’est passé deux jours avant, le 28 avril à Marrakech. 
    Grâce au veto français, le pouvoir judiciaire marocain peut continuer à violer la loi, même si nous démontrons sa connivence dans les violations des droits de l’homme.
    Oui, ceux qui se lèvent maintenant pour pointer du doigt l’Algérie sont les mêmes qui tous les jours sont dénoncés par Amnesty International, Human Rights Watch, etc, pour violer quotidiennement les droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental, où ces ONG ont constaté avec inquiétude que les personnes sont emprisonnées pour leur seule participation à des manifestations pacifiques, au cours desquelles ils expriment pacifiquement leur opinion et que les sit-in organisés en solidarité avec ces détenus ne sont pas autorisés, en violation du droit fondamental et universellement reconnu à la liberté d’expression et de réunion. 
    Le soulagement de la population des camps n’est pas leur recensement, mais l’intervention de la MINURSO pour arrêter le massacre, la torture, la persécution dont sont victimes leurs parents à Laayoune, à Smara, à Boujdour et à Dakhla. 
    Si le Maroc est intéressé par la situation de ces réfugiés, pourquoi refuse-t-il de laisser les casques bleus y surveiller la situation des droits de l’homme? N’est-ce pas là une preuve des mensonges marocains? 
    Le gouvernement marocain a sollicité le veto français pour avoir une carte blanche pour sa politique barbare d’oppression de la population civile, parce que depuis 2005, les manifestations contre l’occupation marocaine se succèdent dans toutes les villes sahraouies, parce que le cessez-le-feu a été substitué par une résistance populaire pacifique qui a déjoué le plan marocain de maintenir le statu quo. 
    Le gouvernement s’est caché derrière la France pour continuer à piétiner la population sahraouie et défier la communauté internationale. Sans le soutien de la France, le roi du Maroc se trouverait dans un de ses palais au pays gaulois, chassé par le peuple marocain qu’il laisse mourir de faim. 
    Ceux qui croient que la France fait cela pour « défendre la juste cause des marocains » se trompent. L’Elysée, à l’instar de Rabat, continue à nourrir de la haine à l’égard de l’Algérie. Paris n’a jamais pardonné aux algériens de l’avoir combattu et vaincu. Si elle fait tout pour plaire à la monarchie alaouite, c’est pour faire regretter, voire « payer » à l’Algérie sa révolution et son indépendance. C’est cela sa politique officielle et officieuse, depuis 1962 et ce, quelles que soient les orientations politiques de ses gouvernements. Le Maroc est devenu son cheval de Troie dans le Maghreb contre l’Algérie insoumise et rebelle. 
    L’histoire nous a toujours démontré qu’en Afrique du Nord et en particulier avec l’Algérie, la France s’était toujours trompée. Le Maroc se trompe, depuis 34 ans, dans son aventure saharienne.
  • Le comble de l’hypocrisie

    Les responsables marocains, et à leur tête leur ambassadeur à Genève, qui ont l’habitude de s’emberlificoter dans des théories abracadabrantesques assimilées à des délires de mythomanie, dans le but de duper l’opinion publique marocaine, veulent s’afficher en défenseurs des intérêts des réfugiés sahraouis en Algérie. 
    Ainsi, ces responsables et leurs complices dans les médias marocains, reprochent à l’Algérie de refuser le recensement de la population sahraouie exilée à Tindouf, dans le but d’éloigner le débat sur la raison qui a poussé ces réfugiés à quitter leurs terres et familles. Pour détourner l’attention des marocains sur ce qui se passe dans les territoires qui se trouvent sous contrôle marocain. 
    Ces prétendus « défenseurs » des intérêts sahraouis sont les mêmes qu’il y a cinq mois, plus exactement le 30 avril 2009, se sont opposés, via la France, à l’élargissement du mandat de la force des Nations Unies au Sahara Occidentale (Minurso) aux questions de droits de l’homme.
    Au moment même où « la France empêche l’ONU de veiller sur les droits de l’homme au Sahara », le Maroc condamnait Khalihenna Aboulhassan, le militant sahraoui défenseur des droits de l’homme, à deux ans de prison pour un délit sans preuve. Cela s’est passé deux jours avant, le 28 avril à Marrakech. 
    Grâce au veto français, le pouvoir judiciaire marocain peut continuer à violer la loi, même si nous démontrons sa connivence dans les violations des droits de l’homme.
    Oui, ceux qui se lèvent maintenant pour pointer du doigt l’Algérie sont les mêmes qui tous les jours sont dénoncés par Amnesty International, Human Rights Watch, etc, pour violer quotidiennement les droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental, où ces ONG ont constaté avec inquiétude que les personnes sont emprisonnées pour leur seule participation à des manifestations pacifiques, au cours desquelles ils expriment pacifiquement leur opinion et que les sit-in organisés en solidarité avec ces détenus ne sont pas autorisés, en violation du droit fondamental et universellement reconnu à la liberté d’expression et de réunion. 
    Le soulagement de la population des camps n’est pas leur recensement, mais l’intervention de la MINURSO pour arrêter le massacre, la torture, la persécution dont sont victimes leurs parents à Laayoune, à Smara, à Boujdour et à Dakhla. 
    Si le Maroc est intéressé par la situation de ces réfugiés, pourquoi refuse-t-il de laisser les casques bleus y surveiller la situation des droits de l’homme? N’est-ce pas là une preuve des mensonges marocains? 
    Le gouvernement marocain a sollicité le veto français pour avoir une carte blanche pour sa politique barbare d’oppression de la population civile, parce que depuis 2005, les manifestations contre l’occupation marocaine se succèdent dans toutes les villes sahraouies, parce que le cessez-le-feu a été substitué par une résistance populaire pacifique qui a déjoué le plan marocain de maintenir le statu quo. 
    Le gouvernement s’est caché derrière la France pour continuer à piétiner la population sahraouie et défier la communauté internationale. Sans le soutien de la France, le roi du Maroc se trouverait dans un de ses palais au pays gaulois, chassé par le peuple marocain qu’il laisse mourir de faim. 
    Ceux qui croient que la France fait cela pour « défendre la juste cause des marocains » se trompent. L’Elysée, à l’instar de Rabat, continue à nourrir de la haine à l’égard de l’Algérie. Paris n’a jamais pardonné aux algériens de l’avoir combattu et vaincu. Si elle fait tout pour plaire à la monarchie alaouite, c’est pour faire regretter, voire « payer » à l’Algérie sa révolution et son indépendance. C’est cela sa politique officielle et officieuse, depuis 1962 et ce, quelles que soient les orientations politiques de ses gouvernements. Le Maroc est devenu son cheval de Troie dans le Maghreb contre l’Algérie insoumise et rebelle. 
    L’histoire nous a toujours démontré qu’en Afrique du Nord et en particulier avec l’Algérie, la France s’était toujours trompée. Le Maroc se trompe, depuis 34 ans, dans son aventure saharienne.
  • Moulay Hicham, l’anti-Mohamed VI

    Le mariage du prince Moulay Ismail est l’occasion idéal pour le roi Mohamed VI pour compenser la tension qui caractérise les relations avec son autre cousin, Moulay Hicham, le frère de Moulay Ismail.
    Moulay Hicham est cousin germain du roi Mohamed VI et troisième dans la ligne de succession au trône. Depuis son éloignement de Hassan II et son engagement pour la démocratie au Maroc, on le connaît avec le surnom de « prince rouge ».
    Mulay Hicham fut déclaré en 1999 « peronne non grata » au palais de Mohamed VI. N’empêche, il continue à fréquenter la famille royale et son épouse, Malika, et ses enfants, ont accès aux demeures royales. Pendant toute cette décennie, le prince a gardé des relations étroites avec des intellectuels et journalistes critiques avec le régime. Entre eux, Ali Amar.
    Dans le dernier paragraphe de son livre, Amar exprime sa reconnaissance au prince. « Ma compréhension des énigmes du Makhzen n’aurait pas pris forme sans le prince Moulay Hicham et son épouse Malika qui, par amitié, m’ont permis de partager, avec passion, pendant toutes ces années, leurs connaissances sur le sujet et leurs souvenirs ». Selon Feeran Sales, ancien correspodant d’El Pais au Maroc « plus d’un lecteur est arrivé à la conclusion que le prince avait inspiré le livre. »
    L’embarras a obligé Moulay Hicham à nier les propos d’Amar, mais il ne pourra pas nier l’article qu’il a publié sur les pages du journal espagnol EL PAIS dans lequel il
    a mis à nu les carences du royaume en décortiquant son fonctionnement depuis l’ère Hassan II à celle de Mohammed VI. Réputé pour sa critique virulente, le prince Hicham affirmera dans une contribution au quotidien madrilène El-Païs, sous le titre “Élections marocaines: le début de l’explication”, que le très bas taux de participation aux dernières élections législatives marocaines constitue un message pour une nécessaire démocratisation du pays. Il ajoutera que que ce scrutin “constitue un tournant et met les fondements d’un débat pour un indispensable consensus autour d’objectifs et règles de jeux impliquant toutes les parties, afin de déclencher une discussion au sujet de la démocratie superficielle actuelle avec ses perspectives limitées pour la continuité et la possibilité de pouvoir convaincre. Et pour des raisons liées à l’histoire et à la culture des Marocains, et au grand bonheur du Maroc, le débat se déroule dans de bonnes conditions”.
    Moulay Hicham est d’abord intervenu sur la chaîne Al Jazeera en anglais, avant de faire une conférence à l’université américaine de Stanford, où il donne des cours, pour ensuite clore par un article dans le quotidien espagnol El-Païs.
    Convaincu que les services de renseignements complotent contre lui, le prince de 37 ans a quitté le Maroc pour les Etats-Unis où il veut « se ressourcer » et pour, dit-il « mettre fin à une ambiance malsaine, car ce qui était censé être un débat d’idées est devenu un bras de fer sécuritaire. La famille royale doit projeter une image d’unité. J’ai toujours pensé que la diversité nourrissait l’unité et qu’une homogénéisation de façade était une fausse unité. J’ai cru qu’on pouvait fonctionner dans ce cadre, mais ce n’est apparemment pas le cas. Aujourd’hui, l’institution monarchique est malmenée, la famille royale aussi. Elle a besoin de la plénitude de ses moyens pour jouer entièrement son rôle. Je prends donc du champ, car je ne veux pas être l’instrument par lequel d’autres viennent l’affaiblir, consciemment ou pas. »
    Le tandem Mohammed VI-Moulay Hicham dont certains rêvaient, à la mort de Hassan II, pour conduire le Maroc vers la modernité est mort-né. 
    Le prince Hicham, c’est l’anti-Mohammed VI. Le roi est un introverti, secret et lointain ; son cousin – de quelques mois plus jeune – est ouvert, impatient, avec un côté chien fou. Mohammed VI fuit les journalistes, Moulay Hicham les fréquente avec gourmandise. En public, on sent le roi mal à l’aise, sur ses gardes. Son cousin est expansif et volubile. L’un se comporte comme s’il voulait se faire oublier ; l’autre aime faire parler de lui, intervient à la tribune de colloques savants qu’il finance, écrit à l’occasion dans les journaux. Mohammed VI donne l’impression de n’être pas intéressé par son métier de roi ; Moulay Hicham, au contraire, rêve d’être associé aux affaires de l’Etat. Aussi, faire le portrait du cousin, tout en relief, revient à tracer le profil, en creux, du roi. 
    Autant que deux caractères, ce sont deux mondes, deux éducations qui s’opposent. Le roi Mohammed VI a été façonné par le palais royal et ses traditions d’un autre âge, sous la férule d’un père jupitérien. Son cousin est un « enfant de l’extérieur », qui revendique une double culture où se marient le monde musulman et l’Occident.
  • Moulay Hicham, l’anti-Mohamed VI

    Le mariage du prince Moulay Ismail est l’occasion idéal pour le roi Mohamed VI pour compenser la tension qui caractérise les relations avec son autre cousin, Moulay Hicham, le frère de Moulay Ismail.
    Moulay Hicham est cousin germain du roi Mohamed VI et troisième dans la ligne de succession au trône. Depuis son éloignement de Hassan II et son engagement pour la démocratie au Maroc, on le connaît avec le surnom de « prince rouge ».
    Mulay Hicham fut déclaré en 1999 « peronne non grata » au palais de Mohamed VI. N’empêche, il continue à fréquenter la famille royale et son épouse, Malika, et ses enfants, ont accès aux demeures royales. Pendant toute cette décennie, le prince a gardé des relations étroites avec des intellectuels et journalistes critiques avec le régime. Entre eux, Ali Amar.
    Dans le dernier paragraphe de son livre, Amar exprime sa reconnaissance au prince. « Ma compréhension des énigmes du Makhzen n’aurait pas pris forme sans le prince Moulay Hicham et son épouse Malika qui, par amitié, m’ont permis de partager, avec passion, pendant toutes ces années, leurs connaissances sur le sujet et leurs souvenirs ». Selon Feeran Sales, ancien correspodant d’El Pais au Maroc « plus d’un lecteur est arrivé à la conclusion que le prince avait inspiré le livre. »
    L’embarras a obligé Moulay Hicham à nier les propos d’Amar, mais il ne pourra pas nier l’article qu’il a publié sur les pages du journal espagnol EL PAIS dans lequel il
    a mis à nu les carences du royaume en décortiquant son fonctionnement depuis l’ère Hassan II à celle de Mohammed VI. Réputé pour sa critique virulente, le prince Hicham affirmera dans une contribution au quotidien madrilène El-Païs, sous le titre “Élections marocaines: le début de l’explication”, que le très bas taux de participation aux dernières élections législatives marocaines constitue un message pour une nécessaire démocratisation du pays. Il ajoutera que que ce scrutin “constitue un tournant et met les fondements d’un débat pour un indispensable consensus autour d’objectifs et règles de jeux impliquant toutes les parties, afin de déclencher une discussion au sujet de la démocratie superficielle actuelle avec ses perspectives limitées pour la continuité et la possibilité de pouvoir convaincre. Et pour des raisons liées à l’histoire et à la culture des Marocains, et au grand bonheur du Maroc, le débat se déroule dans de bonnes conditions”.
    Moulay Hicham est d’abord intervenu sur la chaîne Al Jazeera en anglais, avant de faire une conférence à l’université américaine de Stanford, où il donne des cours, pour ensuite clore par un article dans le quotidien espagnol El-Païs.
    Convaincu que les services de renseignements complotent contre lui, le prince de 37 ans a quitté le Maroc pour les Etats-Unis où il veut « se ressourcer » et pour, dit-il « mettre fin à une ambiance malsaine, car ce qui était censé être un débat d’idées est devenu un bras de fer sécuritaire. La famille royale doit projeter une image d’unité. J’ai toujours pensé que la diversité nourrissait l’unité et qu’une homogénéisation de façade était une fausse unité. J’ai cru qu’on pouvait fonctionner dans ce cadre, mais ce n’est apparemment pas le cas. Aujourd’hui, l’institution monarchique est malmenée, la famille royale aussi. Elle a besoin de la plénitude de ses moyens pour jouer entièrement son rôle. Je prends donc du champ, car je ne veux pas être l’instrument par lequel d’autres viennent l’affaiblir, consciemment ou pas. »
    Le tandem Mohammed VI-Moulay Hicham dont certains rêvaient, à la mort de Hassan II, pour conduire le Maroc vers la modernité est mort-né. 
    Le prince Hicham, c’est l’anti-Mohammed VI. Le roi est un introverti, secret et lointain ; son cousin – de quelques mois plus jeune – est ouvert, impatient, avec un côté chien fou. Mohammed VI fuit les journalistes, Moulay Hicham les fréquente avec gourmandise. En public, on sent le roi mal à l’aise, sur ses gardes. Son cousin est expansif et volubile. L’un se comporte comme s’il voulait se faire oublier ; l’autre aime faire parler de lui, intervient à la tribune de colloques savants qu’il finance, écrit à l’occasion dans les journaux. Mohammed VI donne l’impression de n’être pas intéressé par son métier de roi ; Moulay Hicham, au contraire, rêve d’être associé aux affaires de l’Etat. Aussi, faire le portrait du cousin, tout en relief, revient à tracer le profil, en creux, du roi. 
    Autant que deux caractères, ce sont deux mondes, deux éducations qui s’opposent. Le roi Mohammed VI a été façonné par le palais royal et ses traditions d’un autre âge, sous la férule d’un père jupitérien. Son cousin est un « enfant de l’extérieur », qui revendique une double culture où se marient le monde musulman et l’Occident.
  • Ephémérides du 28 septembre

    En représailles des attaques du Front Polisario contre les bateaux de pêche espagnols, le gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez décida, le 28 septembre 1985, l’expulsion du représentant du Front Polisario à Madrid. M. Boukhari Ahmed, actuellement représentant à New York, fut accompagné par des policiers jusqu’à l’avion qui le conduira à Alger. 
    Maurice Barbier, dans son livre « Le conflit du Sahara Occidental » (Ed. L’Harmattan) donne quelques détails sur les premières attaques du mouvement indépendantiste sahraoui contre les bateaux qui participaient à la spoliation des ressources halieutiques sahraouies moyennant des accords illégaux signés avec le Maroc. En voici un  extrait : 
    « Le front Polisario attaqua de nombreux navires étrangers pêchant au large des côtes du Sahara Occidental. Il voulait ainsi affirmer la souveraineté de la RASD sur cette zone et protéger ses ressources halieutiques. Il enleva aussi des pêcheurs, notamment espagnols et portugais, et ne les libéra que contre une reconnaissance de la part de leur pays.
    Plusieurs incidents se produisirent à ce sujet pendant les derniers mois de 1978, cinq chalutiers espagnols le 11 septembre, deux bateaux de pêche, l’un hollandais et l’autre espagnol, les 3 et 5 octobre (16); il coula encore un navire étranger le 24 novembre. Mais il y eut d’autres incidents pour lesquels le Polisario rejeta toute responsabilité. Ce fut le cas le 4 octobre 1978, quand le capitaine et 5 pêcheurs d’un chalutier sud-africain opérant au nord de Nouadhibou furent tués par des inconnus. Ce fut ainsi le cas d’un chalutier canarien coulé le 28 novembre 1978, entraînant la mort de 8 hommes. Le Polisario attribua cette attaque au Maroc, mais celui-ci déclina aussi toute responsabilité dans cette affaire. Le gouvernement espagnol demanda des explications à Rabat et ouvrit une enquête à ce sujet, puis il décida de protéger les chalutiers canariens par des navires de guerre. En tout cas, à partir d’octobre 1978, les attaques contre les bateaux espagnols cessèrent, car un accord intervenu entre le Polisario et l’Espagne, celle-ci acceptant de reconnaître celui-là en échange de la libération de ses prêcheurs prisonniers. 
    Il n’y eut aucun incident naval au cours de l’année 1979, mais les attaques de navires reprirent entre mai et septembre 1980. en effet, le 3 mai, le Polisario détruisit un bateau marocain apportant du ravitaillement à la garnison de Tarfaya (17). En juillet, il coula un chalutier marocain et en attaqua un autre en août. Pour protester contre l’accord de pêche entre l’Espagne et le Maroc, il arraisonna le 22 mai, un chalutier espagnol au large de Dakhla et fit prisonniers les quatorze membres de son équipage. Le 29 septembre, il s’en prit à deux chalutiers espagnols et enleva 25 pêcheurs (dont 23 espagnols). De même, il attaqua deux chalutiers portugais, l’un le 4 juin, l’autre à la fin de septembre, et captura chaque fois les 15 membres de leur équipage. Il détruisit aussi deux chalutiers sud-coréens en juillet et emmena les cinquante pêcheurs qui s’y trouvaient (18). 
    Les pêcheurs portugais furent furent libérés assez rapidement, les uns le 23 juillet 1980 et les autres le 8 octobre car le gouvernement portugais exprima son soutien au droit du peuple sahraoui à l’indépendance et accepta de reconnaître le Front Polisario comme son représentant unique et légitime. La libération des pêcheurs espagnols fut plus longue et plus difficile car le Polisario reprochait à l’Espagne son attitude à son égard et son accord de pêche avec le Maroc : Elle n’intervint que le 17 décembre 1980, après que l’Espagne eut renouvelé son appui au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination (19). De son côté, le gouvernement sud-coréen entreprit aussi des démarches diplomatiques pour obtenir la libération de ses pêcheurs prisonniers, mais celle-ci n’eut lieu que le 17 juin 1981, grâce à l’intervention du Comité International de la Croix Rouge. 
    (18) Ces dernières attaques auraient fait 6 morts et 3 blessés.
    (17) Il y eut 10 tués et 7 prisonniers
    (18) Il y eut également un incident le 12 juillet 1980 avec des navires au large du Sahara Occidental : deux bateaux-citernes ravitaillant des chalutiers cubains ont été attaqués par deux avions non identifiés, mais certainement marocains, qui firent un mort et huit blessés. Cuba en accusa le Maroc officiellement et dénonça sa responsabilité à l’ONU. Mais l’affaire n’eut pas de suite.
    (19) Le Polisario libéra alors 35 pêcheurs espagnols. Le 10 novembre, il en avait libéré deux autres, qui étaient malades. » (fin de citation) 
    A partir de 1980, le Maroc se limite au « Sahara utile » en l’entourant de six murs dont le dernier fut terminé fin 1986. La construction du sixième mur d’une longueur de 1500 km (de Zak jusqu’à la frontière mauritanienne au sud vise à, entre autres, empêcher les forces navales du Polisario d’accéder aux côtes sahraouies pour attaquer les bateaux de pêche étrangers. Ce mur permettra au roi Hassan II de se rendre à Laayoune en mars 1985. Si le mur de défense à permis au Maroc de s’assurer le contrôle de plus des deux tiers du territoire sahraoui, sa construction était accompagnée de nombreux échecs diplomatiques. La RASD est reconnue par plus de 80 pays et admise eu sein de l’OUA, aujourd’hui l’UA, en 1984 en tant que membre à part entière, ce qui entraîna le retrait immédiat du Maroc de l’organisation panafricaine. 
    Pour protéger les ressources naturelles du Sahara Occidental, a été crée l’association Western Sahara Ressources Watch (WSRW) qui est un réseau international d’organismes et de militants qui recherchent et interviennent auprès des compagnies travaillant pour des intérêts marocains au Sahara Occidental occupé. Aujourd’hui, elle regroupe des organisations et individus de plus de 30 pays qui pensent que l’occupation de ce territoire ne prendra pas fin tant que le Maroc pourra tirer profit de cela. Les sociétés qui ont cessé de travailler pour le Maroc au Sahara Occidental sous la pression du réseau sont : 
    – TGS-Nopec (pétrole, 2002-2003)
    – Fugro (pétrole,  2004)
    – Wessex Exploration (pétrole, 2004)
    – Yara (importations de phosphate, 2005)
    – Thor Offshore (pétrole, 2005)
    – Total (pétrole, 2004)
    – Kerr-McGee (pétrole, 2006)
    – Pioneer Natural Resources  (pétrole, 2006)
    – Selfa Arctic (pêche, 2005)
    – Arnesen Shipbrokers (transport de phosphates, 2007)
    – R-Bulk (transport de phosphates, 2008)
    La campagne contre Kerr-McGee a été particulièrement complexe mobilisant des actionnaires dans 30 pays. Huit actionnaires se sont retirés de la société pour des raisons morales, pour une valeur totale d’environ 80 millions d’USD. Un grand nombre d’églises dans l’Etat de la maison mère de la compagnie, l’Oklahoma, s’est également investi dans la campagne.
    En 2006, WSRW a lancé la campagne « Le poisson ailleurs ! » , afin d’empêcher l’Union Européenne de signer un accord de pêche avec le Maroc, qui permettrait à des bateaux de pêche de l’UE de pêcher dans les eaux du Sahara Occidental. La campagne a marché dans 20 pays de l’UE, et a mobilisé 200 parlementaires européens, et a réussi à trouver un gouvernement pour voter contre l’accord. En dépit des protestations des Sahraouis, l’accord a été finalement signé par le Maroc et l’UE. 
  • Ephémérides du 28 septembre

    En représailles des attaques du Front Polisario contre les bateaux de pêche espagnols, le gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez décida, le 28 septembre 1985, l’expulsion du représentant du Front Polisario à Madrid. M. Boukhari Ahmed, actuellement représentant à New York, fut accompagné par des policiers jusqu’à l’avion qui le conduira à Alger. 
    Maurice Barbier, dans son livre « Le conflit du Sahara Occidental » (Ed. L’Harmattan) donne quelques détails sur les premières attaques du mouvement indépendantiste sahraoui contre les bateaux qui participaient à la spoliation des ressources halieutiques sahraouies moyennant des accords illégaux signés avec le Maroc. En voici un  extrait : 
    « Le front Polisario attaqua de nombreux navires étrangers pêchant au large des côtes du Sahara Occidental. Il voulait ainsi affirmer la souveraineté de la RASD sur cette zone et protéger ses ressources halieutiques. Il enleva aussi des pêcheurs, notamment espagnols et portugais, et ne les libéra que contre une reconnaissance de la part de leur pays.
    Plusieurs incidents se produisirent à ce sujet pendant les derniers mois de 1978, cinq chalutiers espagnols le 11 septembre, deux bateaux de pêche, l’un hollandais et l’autre espagnol, les 3 et 5 octobre (16); il coula encore un navire étranger le 24 novembre. Mais il y eut d’autres incidents pour lesquels le Polisario rejeta toute responsabilité. Ce fut le cas le 4 octobre 1978, quand le capitaine et 5 pêcheurs d’un chalutier sud-africain opérant au nord de Nouadhibou furent tués par des inconnus. Ce fut ainsi le cas d’un chalutier canarien coulé le 28 novembre 1978, entraînant la mort de 8 hommes. Le Polisario attribua cette attaque au Maroc, mais celui-ci déclina aussi toute responsabilité dans cette affaire. Le gouvernement espagnol demanda des explications à Rabat et ouvrit une enquête à ce sujet, puis il décida de protéger les chalutiers canariens par des navires de guerre. En tout cas, à partir d’octobre 1978, les attaques contre les bateaux espagnols cessèrent, car un accord intervenu entre le Polisario et l’Espagne, celle-ci acceptant de reconnaître celui-là en échange de la libération de ses prêcheurs prisonniers. 
    Il n’y eut aucun incident naval au cours de l’année 1979, mais les attaques de navires reprirent entre mai et septembre 1980. en effet, le 3 mai, le Polisario détruisit un bateau marocain apportant du ravitaillement à la garnison de Tarfaya (17). En juillet, il coula un chalutier marocain et en attaqua un autre en août. Pour protester contre l’accord de pêche entre l’Espagne et le Maroc, il arraisonna le 22 mai, un chalutier espagnol au large de Dakhla et fit prisonniers les quatorze membres de son équipage. Le 29 septembre, il s’en prit à deux chalutiers espagnols et enleva 25 pêcheurs (dont 23 espagnols). De même, il attaqua deux chalutiers portugais, l’un le 4 juin, l’autre à la fin de septembre, et captura chaque fois les 15 membres de leur équipage. Il détruisit aussi deux chalutiers sud-coréens en juillet et emmena les cinquante pêcheurs qui s’y trouvaient (18). 
    Les pêcheurs portugais furent furent libérés assez rapidement, les uns le 23 juillet 1980 et les autres le 8 octobre car le gouvernement portugais exprima son soutien au droit du peuple sahraoui à l’indépendance et accepta de reconnaître le Front Polisario comme son représentant unique et légitime. La libération des pêcheurs espagnols fut plus longue et plus difficile car le Polisario reprochait à l’Espagne son attitude à son égard et son accord de pêche avec le Maroc : Elle n’intervint que le 17 décembre 1980, après que l’Espagne eut renouvelé son appui au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination (19). De son côté, le gouvernement sud-coréen entreprit aussi des démarches diplomatiques pour obtenir la libération de ses pêcheurs prisonniers, mais celle-ci n’eut lieu que le 17 juin 1981, grâce à l’intervention du Comité International de la Croix Rouge. 
    (18) Ces dernières attaques auraient fait 6 morts et 3 blessés.
    (17) Il y eut 10 tués et 7 prisonniers
    (18) Il y eut également un incident le 12 juillet 1980 avec des navires au large du Sahara Occidental : deux bateaux-citernes ravitaillant des chalutiers cubains ont été attaqués par deux avions non identifiés, mais certainement marocains, qui firent un mort et huit blessés. Cuba en accusa le Maroc officiellement et dénonça sa responsabilité à l’ONU. Mais l’affaire n’eut pas de suite.
    (19) Le Polisario libéra alors 35 pêcheurs espagnols. Le 10 novembre, il en avait libéré deux autres, qui étaient malades. » (fin de citation) 
    A partir de 1980, le Maroc se limite au « Sahara utile » en l’entourant de six murs dont le dernier fut terminé fin 1986. La construction du sixième mur d’une longueur de 1500 km (de Zak jusqu’à la frontière mauritanienne au sud vise à, entre autres, empêcher les forces navales du Polisario d’accéder aux côtes sahraouies pour attaquer les bateaux de pêche étrangers. Ce mur permettra au roi Hassan II de se rendre à Laayoune en mars 1985. Si le mur de défense à permis au Maroc de s’assurer le contrôle de plus des deux tiers du territoire sahraoui, sa construction était accompagnée de nombreux échecs diplomatiques. La RASD est reconnue par plus de 80 pays et admise eu sein de l’OUA, aujourd’hui l’UA, en 1984 en tant que membre à part entière, ce qui entraîna le retrait immédiat du Maroc de l’organisation panafricaine. 
    Pour protéger les ressources naturelles du Sahara Occidental, a été crée l’association Western Sahara Ressources Watch (WSRW) qui est un réseau international d’organismes et de militants qui recherchent et interviennent auprès des compagnies travaillant pour des intérêts marocains au Sahara Occidental occupé. Aujourd’hui, elle regroupe des organisations et individus de plus de 30 pays qui pensent que l’occupation de ce territoire ne prendra pas fin tant que le Maroc pourra tirer profit de cela. Les sociétés qui ont cessé de travailler pour le Maroc au Sahara Occidental sous la pression du réseau sont : 
    – TGS-Nopec (pétrole, 2002-2003)
    – Fugro (pétrole,  2004)
    – Wessex Exploration (pétrole, 2004)
    – Yara (importations de phosphate, 2005)
    – Thor Offshore (pétrole, 2005)
    – Total (pétrole, 2004)
    – Kerr-McGee (pétrole, 2006)
    – Pioneer Natural Resources  (pétrole, 2006)
    – Selfa Arctic (pêche, 2005)
    – Arnesen Shipbrokers (transport de phosphates, 2007)
    – R-Bulk (transport de phosphates, 2008)
    La campagne contre Kerr-McGee a été particulièrement complexe mobilisant des actionnaires dans 30 pays. Huit actionnaires se sont retirés de la société pour des raisons morales, pour une valeur totale d’environ 80 millions d’USD. Un grand nombre d’églises dans l’Etat de la maison mère de la compagnie, l’Oklahoma, s’est également investi dans la campagne.
    En 2006, WSRW a lancé la campagne « Le poisson ailleurs ! » , afin d’empêcher l’Union Européenne de signer un accord de pêche avec le Maroc, qui permettrait à des bateaux de pêche de l’UE de pêcher dans les eaux du Sahara Occidental. La campagne a marché dans 20 pays de l’UE, et a mobilisé 200 parlementaires européens, et a réussi à trouver un gouvernement pour voter contre l’accord. En dépit des protestations des Sahraouis, l’accord a été finalement signé par le Maroc et l’UE. 
  • Une époque révolue

    L’histoire du processus de paix entamé par l’ONU en 1991 est jalonné de scandales et de complicité de responsables onusiens avec le Maroc. 
    Le Suisse Johannes Manz, représentant spécial des Nations unies au Sahara, a démissionné le 20 décembre 1991 pour exprimer sa désapprobation de la démarche partisane de Perez de Cuellar. De même, son compatriote Jean-Luc Held, membre de la Minurso, a dénoncé en mai 1994, les violations marocaines au Sahara et une certaine partialité du secrétaire général de l’ONU, Bouthrous Ghali. Plus tard, en janvier 1995, l’Américain Frank Rudy, vice-président de la commission d’identification, relève que la Minurso « est devenue l’instrument de la domination marocaine sur le processus d’identification et dénonce le comportement de type mafieux » du Maroc. 
    La trahison de Javier Perez de Cuellar, en 1991, fut récompensée par Rabat d’une fonction honorifique (avec rémunération adéquate) auprès de l’Omnium Nord Africain, le holding de la famille royale marocaine. Bouthrous Ghali a épousé les thèses marocaines en échange de la promesse française de lui octroyer le poste de secrétaire général de la Francophonie. Koffi Annan, sous la pression de l’administration Bush a fini par s’éloigner du plan de son propre représentant, James Baker, dont le plan de règlement a été approuvé par unanimité dans le Conseil de Sécurité. 
    Avec la complicité avérée ou passive de deux secrétaires généraux successifs de l’Onu, Javier Perez de Cuellar et Boutros Boutros-Ghali, Rabat avait réussi à brouiller les pistes et à multiplier les manœuvres dilatoires, à seule fin de gagner encore plus de temps pour empêcher l’organisation d’un référendum libre au Sahara Occidental et faire oublier un conflit qui traîne sans issue depuis 1975.  
    A cette époque-là, en plus de surveiller le personnel de la MINURSO, le Maroc avait installé des écoutes téléphoniques sur les lignes locales et les lignes internationales de la mission onusienne. Même si le suspect fut immédiatement transféré, les faits ont été étouffés. 
    Ce ne sont là que quelques illustrations que le Maroc n’a jamais prévu de gagner la bataille du Sahara par les méthodes légales, mais pas la tricherie et la manipulation. 
    Mais ces temps-là, et ceux des agissements des lobbies promarocains pour influencer l’administration américaine sont révolus. L’époque du mépris des autres, des organisations internationales comme des personnalités onusiennes, symbolisée par le refus royal du plan de paix des Nations Unies fait partie du passé. La communauté internationale est lasse de ce conflit et demande le respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Ban ki-moon n’est pas Bouthrous Ghali ni Kofi Anan et il s’est engagé personnellement à trouver une solution au conflit sahraoui. 
    Sur le plan de la légalité et le droit international, le Maroc se trouve isolé. Son seul appui : le veto français au sein du Conseil de Sécurité. Le Maroc peut prendre le parti d’« accepter » ou de « refuser » les plans de paix qui lui sont présentés, mais il ne peut en aucun cas faire abstraction du droit de la décolonisation et donc du référendum d’autodétermination des peuples qui en est l’élément fondamental. 
    Sans se soucier du sort fait au peuple du Sahara Occidental, le Royaume du Maroc se livre à des méthodes dilatoires pour retarder l’échéance qui, de toute façon, lui sera imposée par la volonté de la communauté internationale et celle du peuple sahraoui. 
    Les révoltes de la population sahraouie dans les territoires occupés ont mis en échec la politique du statu quo prônée par le gouvernement marocain. La répression et les violations des droits de l’homme sont dénoncées au quotidien par les ONG internationales. 
    Dans ces conditions, quelle alternative reste au Maroc? Celle du double langage de façon permanente : l’approbation, l’apparente « coopération », puis l’épreuve de force pour « user » les représentants des Nations Unies sur le terrain, les envoyés spéciaux du Secrétaire Général, toutes les personnes de bonne volonté qui ont essayé de trouver les compromis mutuellement acceptables. 
    Le Maroc joue la carte de la menace terroriste pour maintenir son influence au Sahara Occidental. Les autorités marocaines font la tournée des chancelleries occidentales en vue d’avoir leur soutien dans la proposition d’autonomie, en décrivant le Sahara Occidental comme une région vide, désertique propice à tout genre de trafics et hébergeant des groupes islamistes qui peuvent provenir de n’importe où dans le désert du Sahara. 
    Le Maroc espère convaincre l’Occident qu’il demeure un acteur incontournable dans la sécurité de la région. Alors, il multiplie les dépêches sur le démantèlement des réseaux de terroristes imaginaires et accentue les sorties contre le principe d’autodétermination dans le but de le vider de son sens. Au même temps, il pointe du doigt l’Algérie pour s’afficher en victime d’un complot qui vise à déstabiliser le pays. Ce sont les dernières cartes d’un mauvais perdant qui a perdu tout espoir de gagner la partie. 
  • Une époque révolue

    L’histoire du processus de paix entamé par l’ONU en 1991 est jalonné de scandales et de complicité de responsables onusiens avec le Maroc. 
    Le Suisse Johannes Manz, représentant spécial des Nations unies au Sahara, a démissionné le 20 décembre 1991 pour exprimer sa désapprobation de la démarche partisane de Perez de Cuellar. De même, son compatriote Jean-Luc Held, membre de la Minurso, a dénoncé en mai 1994, les violations marocaines au Sahara et une certaine partialité du secrétaire général de l’ONU, Bouthrous Ghali. Plus tard, en janvier 1995, l’Américain Frank Rudy, vice-président de la commission d’identification, relève que la Minurso « est devenue l’instrument de la domination marocaine sur le processus d’identification et dénonce le comportement de type mafieux » du Maroc. 
    La trahison de Javier Perez de Cuellar, en 1991, fut récompensée par Rabat d’une fonction honorifique (avec rémunération adéquate) auprès de l’Omnium Nord Africain, le holding de la famille royale marocaine. Bouthrous Ghali a épousé les thèses marocaines en échange de la promesse française de lui octroyer le poste de secrétaire général de la Francophonie. Koffi Annan, sous la pression de l’administration Bush a fini par s’éloigner du plan de son propre représentant, James Baker, dont le plan de règlement a été approuvé par unanimité dans le Conseil de Sécurité. 
    Avec la complicité avérée ou passive de deux secrétaires généraux successifs de l’Onu, Javier Perez de Cuellar et Boutros Boutros-Ghali, Rabat avait réussi à brouiller les pistes et à multiplier les manœuvres dilatoires, à seule fin de gagner encore plus de temps pour empêcher l’organisation d’un référendum libre au Sahara Occidental et faire oublier un conflit qui traîne sans issue depuis 1975.  
    A cette époque-là, en plus de surveiller le personnel de la MINURSO, le Maroc avait installé des écoutes téléphoniques sur les lignes locales et les lignes internationales de la mission onusienne. Même si le suspect fut immédiatement transféré, les faits ont été étouffés. 
    Ce ne sont là que quelques illustrations que le Maroc n’a jamais prévu de gagner la bataille du Sahara par les méthodes légales, mais pas la tricherie et la manipulation. 
    Mais ces temps-là, et ceux des agissements des lobbies promarocains pour influencer l’administration américaine sont révolus. L’époque du mépris des autres, des organisations internationales comme des personnalités onusiennes, symbolisée par le refus royal du plan de paix des Nations Unies fait partie du passé. La communauté internationale est lasse de ce conflit et demande le respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Ban ki-moon n’est pas Bouthrous Ghali ni Kofi Anan et il s’est engagé personnellement à trouver une solution au conflit sahraoui. 
    Sur le plan de la légalité et le droit international, le Maroc se trouve isolé. Son seul appui : le veto français au sein du Conseil de Sécurité. Le Maroc peut prendre le parti d’« accepter » ou de « refuser » les plans de paix qui lui sont présentés, mais il ne peut en aucun cas faire abstraction du droit de la décolonisation et donc du référendum d’autodétermination des peuples qui en est l’élément fondamental. 
    Sans se soucier du sort fait au peuple du Sahara Occidental, le Royaume du Maroc se livre à des méthodes dilatoires pour retarder l’échéance qui, de toute façon, lui sera imposée par la volonté de la communauté internationale et celle du peuple sahraoui. 
    Les révoltes de la population sahraouie dans les territoires occupés ont mis en échec la politique du statu quo prônée par le gouvernement marocain. La répression et les violations des droits de l’homme sont dénoncées au quotidien par les ONG internationales. 
    Dans ces conditions, quelle alternative reste au Maroc? Celle du double langage de façon permanente : l’approbation, l’apparente « coopération », puis l’épreuve de force pour « user » les représentants des Nations Unies sur le terrain, les envoyés spéciaux du Secrétaire Général, toutes les personnes de bonne volonté qui ont essayé de trouver les compromis mutuellement acceptables. 
    Le Maroc joue la carte de la menace terroriste pour maintenir son influence au Sahara Occidental. Les autorités marocaines font la tournée des chancelleries occidentales en vue d’avoir leur soutien dans la proposition d’autonomie, en décrivant le Sahara Occidental comme une région vide, désertique propice à tout genre de trafics et hébergeant des groupes islamistes qui peuvent provenir de n’importe où dans le désert du Sahara. 
    Le Maroc espère convaincre l’Occident qu’il demeure un acteur incontournable dans la sécurité de la région. Alors, il multiplie les dépêches sur le démantèlement des réseaux de terroristes imaginaires et accentue les sorties contre le principe d’autodétermination dans le but de le vider de son sens. Au même temps, il pointe du doigt l’Algérie pour s’afficher en victime d’un complot qui vise à déstabiliser le pays. Ce sont les dernières cartes d’un mauvais perdant qui a perdu tout espoir de gagner la partie. 
  • L’autre « richesse » du Maroc : la drogue

    Les médias parlent souvent des richesses naturelles du Maroc et de celles spoliées par l’occupation du Sahara Occidental (la pêche, les phosphates) mais on parle peu de la véritable source d’argent dans le royaume de Mohamed VI, celle générée par le trafic de haschich. Un trafic dirigé depuis les hautes sphères du gouvernement marocain. Malgré quelques gestes symboliques que le ministère de l’intérieur a fait il y a quelques jours pour faire semblant d’empêcher les barons de la drogue de se présenter aux éléctions, les réseaux du trafic de drogues sont toujours commandités par des hauts responsables de l’administration marocaine. L’argent du hachisch circule largement pendant les campagnes partout au Maroc. La presse française qui n’arrête de faire des éloges au roi Mohamed VI ne se demande jamais pourquoi celui-ci ne fait rien pour éradiquer les champs de cannabis au Maroc. 
    L’écrivain Tahar Benjelloun a fait un portrait illustratif d’un baron de la drogue dans un article publié par Le Monde sous le titre de « La Porsche noire, le play-boy et la burqa« . Un article qui décrit les contradictions du Maroc d’aujourd’hui : un pays oscillant entre modernité et obscurantisme. 

    La Porsche noire, le play-boy et la burqa 

    Le choc des civilisations se remarque parfois dans des situations ridicules, des comportements stupides provoqués par l’arrogance et l’ignorance. Ainsi, j’étais l’autre jour dans le sud du Maroc et j’ai assisté à cette scène : une voiture décapotable arrive à toute vitesse sur une route étroite, une piste pleine de trous. Une voiture de sport, peut-être une Porsche. Elle est conduite par un jeune, tête rasée à la mode, lunettes noires, cigarette aux lèvres et téléphone portable dans une main. Une voiture qui coûte cher, le prix d’une prairie, le prix d’une vie de travail à l’étranger ou le salaire d’un prince. La voiture s’arrête à notre niveau. Le jeune homme est fier de son machin. Il montre le pays à une femme assise à ses côtés, mais une femme enveloppée entièrement d’un voile noir, mains gantées de noir, et sur la fente, pour qu’elle puisse voir, elle a posé des lunettes noires. Un fantôme, une chose qui bouge à peine, mais ne parle pas. Cela me rappelle les dernières pages des Voix de Marrakech d’Elias Canetti, où il décrit une chose noire qui se meut à peine, mais dont on ne voit ni le corps ni aucun membre. Peut-être quelqu’un d’humain est là.
    Le jeune homme sort de la Porsche, allume une cigarette et dit en français : « C’est beau mon pays ! » La femme séquestrée dans ce linceul noir hoche la tête. Elle ne prononce aucun mot. Sans que je lui parle, il me dit : « Je me suis marié, et je repars avec elle, mais problème papiers, ils veulent photo identité visage découvert, ils sont fous, enfin Allah est grand ! »Il passe plusieurs fois la main sur l’aile de la voiture comme s’il caressait la jambe d’une jeune fille nue. A son accent, je constate qu’il est du Rif, pays où l’on cultive du kif, avec lequel on fait le haschisch. Argent facile. Il conduit un engin comme s’il était prêt à s’embarquer pour la Lune et traite sa femme ou celle supposée être sa femme comme une esclave, une chose, un paquet enveloppé dans un service funéraire. Evidemment, il téléphone avec son portable et parle en néerlandais. Il vient de Rotterdam, car la voiture y est immatriculée. La chose le suivra dans son pays d’immigration, ou bien chargera-t-il ses parents de lui livrer le paquet par la poste ?
    En repartant, il s’arrange pour que nous recevions un nuage de poussière. La chose noire n’est plus visible. Je n’ai pas eu envie de lui parler. Cela n’aurait servi à rien. Il doit avoir peur des femmes. C’est un problème d’ordre intime et relève de la psychiatrie. Il a peur qu’on lui prenne sa femme, qu’on la viole avec le regard, qu’on la désire en rêve. Alors qu’il la garde en attendant que la pauvre se réveille un jour et prenne sa revanche. C’est déjà arrivé.
    Cet individu illustre à lui tout seul toutes les contradictions d’une mentalité de l’âge de pierre avec un pied dans le XXIe siècle. Il utilise les moyens techniques les plus sophistiqués et en même temps traite sa femme comme du bétail.
    Ce genre de situation a été dénoncé de manière courageuse et forte par une femme arabe, une psychologue vivant à Los Angeles, qui a débattu il y a quelques mois avec un théologien égyptien sur la chaîne Al-Jazira. C’était le choc de l’année. J’ai retranscrit ce qu’elle a dit et vous en donne quelques passages : « Ce à quoi nous assistons aujourd’hui, ce n’est pas un choc des civilisations, mais une opposition entre des mentalités du Moyen Age et des mentalités du XXIe siècle ; entre la civilisation et l’arriération, entre la barbarie et la rationalité, entre la démocratie et la dictature, entre la liberté et la répression ; c’est un choc entre les droits de l’homme d’une part, et la violation de ces droits de l’autre. C’est un choc entre ceux qui traitent les femmes comme des bêtes et ceux qui les traitent comme des êtres humains… »
    Cette femme, à visage découvert évidemment, parle calmement, martèle ses mots et dit ses vérités à un monde où règne l’hypocrisie et l’obscurantisme. Quand elle dit haut et fort qu’elle est laïque et que la foi est d’ordre privé, son interlocuteur hurle, affolé : « Tu es athée, athée, ennemie de l’islam ! »
    Qu’on le veuille ou non, il y a bel et bien deux mondes qui s’opposent aujourd’hui : celui de la liberté et celui de la barbarie, celle notamment qui a fait démolir des statues bouddhistes en Afghanistan et interdit aux femmes d’aller à l’école ou d’enseigner, de se faire soigner par un médecin homme, de rire de manière audible, d’écouter de la musique, de se maquiller (des femmes ont eu les doigts tranchés parce qu’elles ont mis du vernis sur leurs ongles), etc. La barbarie qui envoie des jeunes gens se faire exploser dans des lieux publics, celle qui menace la paix du monde en se réclamant d’un islam qui n’a rien à voir avec cette brutalité et cette folie. Comme a dit la femme courageuse, « les musulmans doivent se demander ce qu’ils peuvent faire pour l’humanité avant d’exiger que l’humanité les respecte ! ».
    On a beau dire et répéter que l’Afghanistan et ses talibans ne représentent pas l’islam, que ce qu’ils font est en totale contradiction avec l’esprit et la lettre musulmans, c’est au nom de cette religion qu’ils agissent et parviennent à contaminer une partie de la jeunesse d’origine musulmane, qu’elle soit en Europe ou dans les pays du Maghreb.
    Le jeune immigré à la Porsche noire avec la femme en noir a disparu convaincu qu’il est un bon musulman, un homme de son temps et probablement un mari qui ne sera jamais cocu !