Auteur/autrice : mahembarec

  • Témoignage d’un jeune sahraoui

    Torturé, déshonoré et emprisonné à tort par le régime marocain

    Cela, à tout état de faits, ne peut suffire pour combler son altesse, roi d’un royaume colonialiste qui se refuse à toute négociation concrète s’agissant du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, en dépit de toute pression internationale, en premier lieu, des Nations Unies.
    La tragédie du peuple sahraoui pourrait presque s’ajouter aux livres d’histoire traitant des génocides vécus par l’humanité depuis la nuit des temps. On croyait avoir fermé le chapitre des colonisations depuis un demi-siècle déjà. Bien loin de croire en des jours meilleurs, il est évident que l’homme ne peut assoupir son désir d’asservir l’autre, de le dominer, peu importe son identité et les moyens pouvant être utilisés dans cette sale entreprise.
    En effet, les souffrances du peuple sahraoui se poursuivent au jour le jour. L’exemple de ce témoignage recueilli dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, ne peut que bouleverser l’être humain, le choquer au point de ne pas y croire. Pourtant les faits sont-là et parlent d’eux-mêmes.
    Le jeune sahraoui, Mohamed Salem Bouamoud, victime du régime marocain, témoigne de son vécu, des souffrances endurées durant son incarcération et bien avant son jugement. Le jeune est l’une de ces victimes en masse que le régime colonial a arrêté, sans motif consistant, torturé puis mis en prison à tort. Ils sont nombreux d’ailleurs, à vivre cette situation quotidiennement dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Leur seul crime : avoir manifesté leur désir d’autodétermination. Ainsi, Mohamed a été arrêté suite à une manifestation organisée à l’Ayoune, dans les territoires occupés. De son témoignage, il raconte que les éléments du makhzen ont pénétré dans sa demeure après avoir forcé la porte. Il a été mis à genoux, menotté, frappé devant l’ensemble de sa famille. Pire encore, il a été forcé d’assister à la scène la plus inhumaine qui puisse être infligée à un être humain. Les policiers marocains, raconte-t-il, « ont violé sa sœur »et l’ont obligé à voir, de son propre vivant, cette situation qui plus est des plus ignobles.
    Conduit au commissariat, explique-t-il, les éléments du Makhzen, le torturèrent atrocement. Ligoté, accroché au mur, mis à nu, son honneur a été blessé. Battu à mort, les services marocains l’ont sodomisé pour le pousser à parler. Mais parler pour dire quoi ? Parler de détails dont il ignorait tout ? Désireux de connaître les commanditaires et principaux dirigeants du Polisario sur les territoires occupés ? «Ils m’ont obligé à signer un procès verbal rédigé par eux, où il est fait mention de certains noms que je ne connaissais que de réputation » a-t-il indiqué. La tête baissée, son regard attristé au point d’en verser toutes les larmes de son corps. Des larmes qu’il aurait tellement aimé verser, mais qu’il ne pouvait.
    Tous les moyens semblent bons au pouvoir colonial marocain pour faire taire la résistance du peuple sahraoui. Allant des coups de poings, passant par la torture jusqu’au pire des moyens imaginables. Des moyens dignes d’un film hollywoodien.
    Lors de son témoignage, Mohamed nous montre la photo de sa sœur violemment frappée. Ce sont-là, les quelques cas, dont l’image a pu franchir le mur du silence vu que le Makhzen, a-t-il indiqué, menace de répression les victimes ainsi que leur familles si ces images sont diffusées sur Internet.
    Il figure parmi l’une de ces nombreuses victimes des arrestations politiques perpétrées au quotidien par le Maroc au su et au vu de tous. Les séquelles physiques disparaîtront, le temps les guérira certes, mais qu’en sera-t-il de ces autres séquelles non physiques que pas même la magie d’antan ne pourrait guérir?
    Mohamed Salem Bouamoud raconte
    Témoignage d’un revenant du «Cimetière de vivants »
    Ce témoignage repris intégralement par El Djazair.com révèle l’atrocité du drame infligé par le Makhzan aux sahraouis osant défendre et revendiquer leur droit à la liberté et à l’autodétermination.
    Mohamed Salem Bouamoud, persécuté à plusieurs reprises et n’ayant pas pu se soigner dans les territoires occupés. Il est donc venu aux camps de réfugiés pour se faire soigner :
    « Je suis venu des territoires occupés en passant par la Mauritanie, fuyant la répression marocaine, et pour me soigner des séquelles de la torture et du traitement que j’ai subi durant les différentes phases de ma détention. J’ai donc fuis parce qu’il n’y a pas de possibilité de se soigner et en plus j’avais peur qu’il m’injecte une quelconque maladie, le sida ou autres. Cette pratique courante à laquelle s’apprêtent les services marocains du coté des territoires occupés, est infligée aux jeunes participant aux différentes manifestations organisées.
    J’ai été arrêté le 21 mai 2005, lors d’une manifestation qui a eu lieu juste au début de l’Intifada pour l’indépendance, ayant pour objectif de demander le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Cette Intifada s’est poursuivie et il y a eu de nombreuses arrestations, dont celles d’Aminetou Haida, Ennaâma Asfari et bien d’autres encore.
    Nous avons déclenché l’Intifada en 2005 qui se poursuit encore, en dépit de la forte présence militaire et sécuritaire dans les territoires occupés qui dépasse de loin celle dans les villes marocaines, vu qu’il y a un appareil répressif spécial pour le peuple sahraoui.
    Au cours de la première détention, ils ont enfoncé la porte, tabassé ma famille et humilié ma mère et mes sœurs à mort. Ma sœur est restée 15 jours sans pouvoir parler des suites de cette agression.
    Ils m’ont pris de la maison. Les yeux bandés et menottés par la Police Judiciaire marocaine, j’étais conduit à un centre où il y avait beaucoup de gens dont j’entendais les cris. Par la suite, ils m’ont déshabillé complètement.
    Je vous raconte des faits impossibles à exprimer. C’est tellement difficile pour moi. Il n’y a ni organisation, ni presse, ni autres organismes pouvant relater ce que nous avons pu vivre dans le silence total.
    « C’est une cause noble que nous défendons et ces tortures ne m’arrêteront pas »
    Ce que j’ai vécu était horrible. On me mettait un plastique sur la tête jusqu’à m’asphyxier et quand ils sentaient que je ne respirais plus, ils lâchaient un peu du leste. C’était une souffrance intolérable. Au même temps, on m’a ligoté les mains et les pieds, me mettant une barre entre les pieds et me suspendant en haut, à tel point que les douleurs au niveau de mon dos devenaient insupportables. Ils utilisaient le bâton pour me pénétrer. Cette pratique est utilisée aussi bien pour nous les hommes que pour les femmes détenues. Elle sont d’ailleurs nombreuses à vivre cette situation.
    Ils m’ont interrogé des nuits durant pour savoir qui a organisé ces manifestations et qui nous soutenait, nous fournissait les drapeaux. Je répondais que c’était par notre propre conviction et que les drapeaux, nous les avons confectionnés nous-mêmes. A ce moment-là, ils se sont mis à me torturer pour que j’apprenne l’hymne national marocain et pour que je ne cite plus le Polisario, chose que je ne pouvais pas concevoir en dépit de toutes les tortures infligées.
    Nous avons passé trois jours de torture continue sans rien manger ni boire. ils n’ont pas cessé de nous insulter et de nous tabasser à coups de poing à la figure. Au terme de quelques jours, assis à une table, ils ont eux-mêmes préparé un procès verbal qu’ils nous obligeaient à réciter reconnaissant que Ahmed Hamada, le défenseur des droits de l’homme et Aminetou Haidar, nous donnaient les drapeaux et l’essence pour les manifestations. Des personnes que je connaissais uniquement de nom et que je n’ai jamais rencontrées.
    Le dernier jour, nous avions été présentés au juge d’instruction dans une salle où il n’y avait ni avocats ni autres personnes pouvant nous défendre, c’était un Lundi. Les avocats venus, ils ont demandé le report de l’audience pour le jeudi qui suivait. Nous étions face au juge alors que nous ne savions rien du contenu du procès fabriqué en toutes pièces mais que nous avons signé forcés. Ils nous ont reconduits à la prison Noir que j’appellerai « Le cimetière des vivants ».
    Nous étions dans une toute petite pièce qui contenait 120 prisonniers. Vu le manque de places, on dormait dans les toilettes, une misère atroce. Une fois le jeudi arrivé, le jour du jugement, la cour nous a condamné à 15 ans de prison ferme, pour un crime que nous n’avions pas commis. 20 ans de réclusion était la peine la plus minime. Après avoir été reconduits dans la prison Noir, notre situation empirait et devenait de plus en plus grave. C’est ce qui nous a amené à organiser plusieurs grèves de la faim dont la plus longue était de 52 jours. Vu les conditions d’hygiène désastreuses dont lesquelles nous avions entamé nos grèves de faim, notre état physique se dégradait d’une manière accélérée.
    Des suites des grèves de la faim et vu notre situation qui empirait de jour en jour, nous avions introduit des recours auprès de la cour qui a réduit notre peine à trois années de prisons. C’est grâce à la pression de nombreuses organisations internationales que nous avions pu arracher cette réduction de peine, notamment avec le soutien et l’action de l’association marocaine des droits de l’homme et d’autres organisations.
    Aujourd’hui, je suis sorti en gardant des séquelles et je tiens à remercier le gouvernement du RASD et aussi le gouvernement algérien pour son soutien inconditionnel et son aide. Esspérons que nous pourrons lui rendre ne serait-ce que le peu, de ce qu’il a donné au peuple sahraoui.



    Source : Eldjazair.com
  • « L’UE a raté une occasion avec le Maroc »

    Interview avec Rafael Bustos, coordinateur pour Maghreb-Moyen Orient de la Fondation Alternatives

    TRINIDAD DEIROS – Madrid – 11/03/2010 

    Raphaël Bustos et Irene Fernández -Molina sont les auteurs d’un mémorandum de l’Observatoire de Politique Extérieure (OPEX) de la Fondation Alternatives dans lequel le statut avancé Union Européenne-Maroc est analysé. Un traitement privilégié pour Rabat dont la consécration a eu lieu le week-end passé au sommet de Grenade. Dans le mémorandum d’OPEX on assure que l’Europe « a raté une occasion précieuse pour faire pression et pour exiger des réformes significatives des institutions marocaines en échange de la concession d’un statut privilégié, en incluant dans le nouveau cadre contractuel des compromis concrets, des délais et des critères d’évaluation ».

    Nous croyons que ce qui manque dans ce statut est le fait d’avoir raté l’occasion d’inclure une clause de conditionnalité démocratique qui aurait servi à exiger des réformes en échange du traitement privilégié établit par le document. Même dans l’accord d’association avec le Maroc de 1995-96 cette clause existe, bien qu’elle n’ait jamais été invoquée. Dans le texte du statut, cette conditionnalité n’est même pas mentionnée. Le ton général est un éloge.

    L’UE renonce-t-elle à promouvoir la démocratie dans ce pays ?

    L’approche qui prévaut dans le statut est que la démocratie arrive par une espèce de symbiose, par contact. Comme si la proximité à l’Europe produisait un effet graduel indirect. Ce point de vue évite les sujets de conflit comme le manque de respect des droits humains.

    Comment interprétez-vous les critiques de Van Rompuy, le président de l’UE, au Maroc concernant la question des droits humains ?

    Je crois que le discours de Van Rompuy n’a pas été mauvais et qu’il était correct. Cependant, ses mots n’ont pas eu forme dans la déclaration finale, dont le ton est positif.

    Son rappel à l’ordre a-t-il été seulement en mots ?

    Il est possible que ce soit une manière de se soigner dans la santé de l’UE, en prévision de ce dont l’arrivée était connue, et ainsi éviter des critiques. Ils savaient qu’il allait y avoir des manifestations des saharauis, des agriculteurs, aussi des deux journalistes qui ont dénoncé la répression de la presse au Maroc (Ali Amar et Ali Lmrabet).

    Ce statut donne-t-il un traitement si favorable au Maroc comme on dit ?

    En réalité, le statut est une feuille de route pour l’avenir. Pour le moment ce n’est qu’un document politique, et en tant que tel, il n’est pas contraignant. Actuellement, cet accord ne représente pas encore des nouvelles relations contractuelles avec l’Union Européenne.

    D’autres pays, comme l’Algérie, peuvent-ils se sentir offensés ?

    Je ne crois pas que l’Algérie soit très préoccupée; ce qu’ils veulent c’est quelque chose de différent. D’abord, ils n’ont pas besoin d’argent, Alger ne tolérerait pas non plus la supervision, même si elle seulement technique, de ses institutions qui reprendrait un statut similaire à celui de son voisin. De plus, le Maroc n’est pas le premier pays auquel on donne un traitement de faveur.

    Mais il a été présenté ainsi.

    Le Maroc non seulement n’est pas le premier pays qui obtient une relation spéciale, mais il n’est pas non plus l’État le plus favorisé par l’UE, quel que soit le nom donné à l’accord. Par exemple, en ce qui concerne la mobilité et l’intégration dans les agences européennes, Israël jouit de meilleures conditions. Le problème est que si un statut spécial est donné à l’Ukraine, à la Jordanie, au Maroc, et à d’autres pays, le concept de traitement préférentiel est dévirtualisé.

    Ce statut a été promu par la France et l’Espagne.

    La politique européenne en Méditerranée est la projection des politiques nationales avec une tenue communautaire. Le Statut pèche de trop d’intérêts bilatéraux, ce qui provoque certaines contradictions. 

    PUBLICO

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Algérie

  • "L’UE a raté une occasion avec le Maroc"

    Interview avec Rafael Bustos, coordinateur pour Maghreb-Moyen Orient de la Fondation Alternatives

    TRINIDAD DEIROS – Madrid – 11/03/2010 

    Raphaël Bustos et Irene Fernández -Molina sont les auteurs d’un mémorandum de l’Observatoire de Politique Extérieure (OPEX) de la Fondation Alternatives dans lequel le statut avancé Union Européenne-Maroc est analysé. Un traitement privilégié pour Rabat dont la consécration a eu lieu le week-end passé au sommet de Grenade. Dans le mémorandum d’OPEX on assure que l’Europe « a raté une occasion précieuse pour faire pression et pour exiger des réformes significatives des institutions marocaines en échange de la concession d’un statut privilégié, en incluant dans le nouveau cadre contractuel des compromis concrets, des délais et des critères d’évaluation ».

    Nous croyons que ce qui manque dans ce statut est le fait d’avoir raté l’occasion d’inclure une clause de conditionnalité démocratique qui aurait servi à exiger des réformes en échange du traitement privilégié établit par le document. Même dans l’accord d’association avec le Maroc de 1995-96 cette clause existe, bien qu’elle n’ait jamais été invoquée. Dans le texte du statut, cette conditionnalité n’est même pas mentionnée. Le ton général est un éloge.

    L’UE renonce-t-elle à promouvoir la démocratie dans ce pays ?

    L’approche qui prévaut dans le statut est que la démocratie arrive par une espèce de symbiose, par contact. Comme si la proximité à l’Europe produisait un effet graduel indirect. Ce point de vue évite les sujets de conflit comme le manque de respect des droits humains.

    Comment interprétez-vous les critiques de Van Rompuy, le président de l’UE, au Maroc concernant la question des droits humains ?

    Je crois que le discours de Van Rompuy n’a pas été mauvais et qu’il était correct. Cependant, ses mots n’ont pas eu forme dans la déclaration finale, dont le ton est positif.

    Son rappel à l’ordre a-t-il été seulement en mots ?

    Il est possible que ce soit une manière de se soigner dans la santé de l’UE, en prévision de ce dont l’arrivée était connue, et ainsi éviter des critiques. Ils savaient qu’il allait y avoir des manifestations des saharauis, des agriculteurs, aussi des deux journalistes qui ont dénoncé la répression de la presse au Maroc (Ali Amar et Ali Lmrabet).

    Ce statut donne-t-il un traitement si favorable au Maroc comme on dit ?

    En réalité, le statut est une feuille de route pour l’avenir. Pour le moment ce n’est qu’un document politique, et en tant que tel, il n’est pas contraignant. Actuellement, cet accord ne représente pas encore des nouvelles relations contractuelles avec l’Union Européenne.

    D’autres pays, comme l’Algérie, peuvent-ils se sentir offensés ?

    Je ne crois pas que l’Algérie soit très préoccupée; ce qu’ils veulent c’est quelque chose de différent. D’abord, ils n’ont pas besoin d’argent, Alger ne tolérerait pas non plus la supervision, même si elle seulement technique, de ses institutions qui reprendrait un statut similaire à celui de son voisin. De plus, le Maroc n’est pas le premier pays auquel on donne un traitement de faveur.

    Mais il a été présenté ainsi.

    Le Maroc non seulement n’est pas le premier pays qui obtient une relation spéciale, mais il n’est pas non plus l’État le plus favorisé par l’UE, quel que soit le nom donné à l’accord. Par exemple, en ce qui concerne la mobilité et l’intégration dans les agences européennes, Israël jouit de meilleures conditions. Le problème est que si un statut spécial est donné à l’Ukraine, à la Jordanie, au Maroc, et à d’autres pays, le concept de traitement préférentiel est dévirtualisé.

    Ce statut a été promu par la France et l’Espagne.

    La politique européenne en Méditerranée est la projection des politiques nationales avec une tenue communautaire. Le Statut pèche de trop d’intérêts bilatéraux, ce qui provoque certaines contradictions. 

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    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Algérie

  • « L’UE a raté une occasion avec le Maroc »

    Interview avec Rafael Bustos, coordinateur pour Maghreb-Moyen Orient de la Fondation Alternatives

    TRINIDAD DEIROS – Madrid – 11/03/2010 

    Raphaël Bustos et Irene Fernández -Molina sont les auteurs d’un mémorandum de l’Observatoire de Politique Extérieure (OPEX) de la Fondation Alternatives dans lequel le statut avancé Union Européenne-Maroc est analysé. Un traitement privilégié pour Rabat dont la consécration a eu lieu le week-end passé au sommet de Grenade. Dans le mémorandum d’OPEX on assure que l’Europe « a raté une occasion précieuse pour faire pression et pour exiger des réformes significatives des institutions marocaines en échange de la concession d’un statut privilégié, en incluant dans le nouveau cadre contractuel des compromis concrets, des délais et des critères d’évaluation ».

    Nous croyons que ce qui manque dans ce statut est le fait d’avoir raté l’occasion d’inclure une clause de conditionnalité démocratique qui aurait servi à exiger des réformes en échange du traitement privilégié établit par le document. Même dans l’accord d’association avec le Maroc de 1995-96 cette clause existe, bien qu’elle n’ait jamais été invoquée. Dans le texte du statut, cette conditionnalité n’est même pas mentionnée. Le ton général est un éloge.

    L’UE renonce-t-elle à promouvoir la démocratie dans ce pays ?

    L’approche qui prévaut dans le statut est que la démocratie arrive par une espèce de symbiose, par contact. Comme si la proximité à l’Europe produisait un effet graduel indirect. Ce point de vue évite les sujets de conflit comme le manque de respect des droits humains.

    Comment interprétez-vous les critiques de Van Rompuy, le président de l’UE, au Maroc concernant la question des droits humains ?

    Je crois que le discours de Van Rompuy n’a pas été mauvais et qu’il était correct. Cependant, ses mots n’ont pas eu forme dans la déclaration finale, dont le ton est positif.

    Son rappel à l’ordre a-t-il été seulement en mots ?

    Il est possible que ce soit une manière de se soigner dans la santé de l’UE, en prévision de ce dont l’arrivée était connue, et ainsi éviter des critiques. Ils savaient qu’il allait y avoir des manifestations des saharauis, des agriculteurs, aussi des deux journalistes qui ont dénoncé la répression de la presse au Maroc (Ali Amar et Ali Lmrabet).

    Ce statut donne-t-il un traitement si favorable au Maroc comme on dit ?

    En réalité, le statut est une feuille de route pour l’avenir. Pour le moment ce n’est qu’un document politique, et en tant que tel, il n’est pas contraignant. Actuellement, cet accord ne représente pas encore des nouvelles relations contractuelles avec l’Union Européenne.

    D’autres pays, comme l’Algérie, peuvent-ils se sentir offensés ?

    Je ne crois pas que l’Algérie soit très préoccupée; ce qu’ils veulent c’est quelque chose de différent. D’abord, ils n’ont pas besoin d’argent, Alger ne tolérerait pas non plus la supervision, même si elle seulement technique, de ses institutions qui reprendrait un statut similaire à celui de son voisin. De plus, le Maroc n’est pas le premier pays auquel on donne un traitement de faveur.

    Mais il a été présenté ainsi.

    Le Maroc non seulement n’est pas le premier pays qui obtient une relation spéciale, mais il n’est pas non plus l’État le plus favorisé par l’UE, quel que soit le nom donné à l’accord. Par exemple, en ce qui concerne la mobilité et l’intégration dans les agences européennes, Israël jouit de meilleures conditions. Le problème est que si un statut spécial est donné à l’Ukraine, à la Jordanie, au Maroc, et à d’autres pays, le concept de traitement préférentiel est dévirtualisé.

    Ce statut a été promu par la France et l’Espagne.

    La politique européenne en Méditerranée est la projection des politiques nationales avec une tenue communautaire. Le Statut pèche de trop d’intérêts bilatéraux, ce qui provoque certaines contradictions. 

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    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Algérie

  • Violente intervention de la police marocaine contre des manifestants sahraouis à El Aaiun occupée

    El Aaiun (territoires occupés).-  Les forces de sécurité marocaines sont intervenues violemment mardi soir pour réprimer une manifestation pacifique organisée à l’occasion de l’arrivée de la délégation des militants sahraouis des droits de l’homme après leur retour d’une visite aux camps de réfugiés et pour dénoncer les crimes perpétrés par l’occupation marocaine du Sahara Occidental, a-t-on appris de sources concordantes sur place.

    Les manifestants qui scandaient des slogans réclamant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et dénonçant les violations des droits humains dans les territoires occupés et le pillage systématique des ressources naturelles par le Maroc, ont été violemment réprimés par les forces d’occupation marocaines, causant plusieurs blessés dont des activistes des droits humains, particulièrement le président de l’ASVDH, Brahim Sabbar, selon les mêmes sources.

    D’après un premier bilan du ministère sahraoui des territoires occupés et des communautés, huit personnes ont été grièvement blessées et une autre arrêtée : il s’agit de, président de l’Assiation des victimes des graves violtaions des droits humains commises par l’Etat marocain(ASVDH), Brahim Sabbar, le coprésident du comité pour le respect des libertés au Sahara Occidental (CORELSO), Ennaama Asfari, Ahmed Sbai, Yzana Ameidan, Houda Mena,Dahba Ayachi, Hayat Rgueibi, alors que le président du comité local de l’ASVDH à Boujdour, Mohamed Tahlil a été arrêté à son arrivée à cette ville occupée.

    Selon les mêmes sources la ville occupée d’El Aaiun se trouve sous un état de siège sécuritaire, notamment les quartiers majoritairement peuplées par les Sahraouis, à l’instar du quartier légendaire Hay Maatala, afin d’empêcher d’éventuelles manifestation en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui ou l’indépendance du Sahara Occidental.

    La délégation de militants sahraouis des droits humains était arrivée dimanche soir à la ville occupée d’El Aaiun, après une visite qui l’a conduite aux camps de réfugiés sahraouis et dans les territoires libérés de la RASD pour prendre part au 34ème anniversaire de la proclamation de la République sahraouie.

    La délégation était composée de 11 membres, regroupant les différentes villes des territoires occupés du Sahara Occidental et au sud du Maroc, dirigée par l’ex prisonnier politique et disparu, Brahim Sabbar, Naama Asfari, en plus d’autres militants et ex-détenus, Lamjaid Sidahmed, Ahmed Sbai, Brahim Ismaili, Atikou Baray, Mohamed Tahlil, Mbarkalina Baali accompagnée de sa fillette, Aza Saleh, Yzana Ameidan, Banka Cheikh et Hamia Ahmed Mussa, rappelle-t-on. (SPS) 

  • Presidente saharaui:  »Marruecos continúa con su política de intransigencia y de la violación del derecho internacional »

    Bir Lahlou.- El presidente de la República Árabe Saharaui Democrática (RASD), Mohamed Abdelaziz, ha afirmado este miércoles, en una carta enviada al Secretario General de la ONU Ban Ki-moon, que el « estado marroquí continúa con su política de intransigencia, violación de los requisitos del derecho internacional y del derecho internacional humanitario », además de su « continua campaña de represión e intimidación » en el Sahara Occidental ocupado.

    « La reciente intervención brutal de la policía marroquí, durante una manifestación pacífica en las ciudades ocupadas del El Aaiun y Dajla, es el reflejo de la brutalidad de las autoridades marroquíes », ha asegurado, Abdelaziz, en su carta del cual SPS, tuvo acceso.

    Mohamed Abdelaziz, señala que « la represión por parte de la policía marroquí contra una manifestación pacífica en la ciudad ocupada de Dajla, coincidió con la celebración del Día Internacional de la Mujer ».

    El dirigente saharaui indica en su misiva a Ban Ki-moon, « esta es nuestra segunda carta en menos de 48 horas ». en esta ocación os informo de la brutal represión cometida por el estado marroquí contra la indefensa población saharaui en El Aaiun, capital ocupada del Sahara Occidental ».

    Abdelaaziz, afirma que « la noche del martes, se celebró una manifestación pacifica en la ciudad del El Aaiun, específicamente en el barrio de Mátala, para exigir la autodeterminación del pueblo saharaui, la liberación de todos los presos políticos saharauis, el respeto de los derechos humanos, y el fin del saqueo intensivo de los recursos naturales ».

    « En menos de una hora, los ciudadanos saharauis, entre ellos un grupo de activistas de derechos humanos que acaba de regresar de una visita familiar a los campamentos de refugiados saharauis, se sorprendieron por una multitud de diversas fuerzas de represión marroquí, dirigidas por el verdugo marroquí Jaled Touheime, donde irrumpieron ciegamente y con violencia », agrega en su misiva Abdelaaziz.

    El también primer Secretario del Frente PLISARIO, asevera que el resultado de la brutal intervención dejó al menos15 heridos entre los manifestantes algunos de gravedad de los cuales destacada una lista.

    Brahim Sabbar, Secretario General de la Asociación Saharauis de Victimas de Graves Violaciones de derechos Humanos cometidos por el estado marroquí (ASVDH ), que presenta fuertes contusiones en la cabeza, Ennema Asfari Copresidente Comité para el Respeto de las Libertades y los Derechos Humanos en el Sáhara Occidental (CORELSO), presenta heridas en la cabeza, la cara y la espalda.

    Ahmed Sbai Secretario General del Comité para la protección de presos saharauis, Izana Ameidan activista de derechos humanos y del grupo de los 11, había recibido varias heridas en distintas partes del cuerpo, Ahmed Hammia defensor de derechos humanos, presenta heridas en la espalda.

    Dagna El Musaui que ha perdido dos dientes y presenta contusiones en la cabeza y hematomas en otras partes del cuerpo, Mariam Amgaizlat, presenta contusiones fuertes en los ojos y en la boca y Manna Hadi, Hayat Rgaibi y Dahba Ayach.

    La ocupación marroquí, continúan imponiendo un estricto cerco de seguridad alrededor del barrio de Mátala, además rodean y vigilan las casas de las familias de Mohamed Fadel Ould Habib, hamdi Ould Wadadi y Ould Moulay, finaliza Aziz en su carta a Ban esperando su urgente intervención. (SPS).

  • Six ans après les attentats de Madrid du 11-M

    Le 11 mars 2004, appelé 11-M, autour de 7 heures et 40 minutes du matin, dix bombes éclatent dans quatre trains dans l’espace de quelques minutes. C’était l’attentat terroriste le plus brutal de toute l’histoire de l’Espagne dans lequel 193 personnes sont mortes, presque 2000 ont été blessés et qui ont été presque oubliés par les espagnoles.

    C’était un vrai trauma pour la société espagnole, surtout parce que la polémique sur les vrais auteurs de l’attentat n’a pas encore fini. La justice espagnole a conclu que cette opération, attribuée successivement à l’ETA et après à Al Qaeda, a été d’inspiration islamiste, bien que non liée aux réseaux internationaux. La presse espagnole, avec le journal El Mundo à la tête, met aujourd’hui en doute cette conclusion de caractère politique évident.

    La date semble avoir été soigneusement choisie puisque les faits se produisent à trois jours seulement des élections générales auxquelles le Parti politique espagnol de droite du président sortant José Maria Aznar se présente comme favori. Le 11-M a conduit Zapatero au pouvoir contre tout pronostic.

    L’Association de Victimes du terrorisme dénonce qu’il y a seulement trois personnes en prison pour leur participation directe dans le 11-M et exigent savoir qui l’a organisé et qui l’a financé, parce qu’il ne semble pas logique qu’eux seuls soient les responsables d’un attentat d’une telle ampleur.

    La majorité des inculpés sont de nationalité marocaine et il ne convenait absolument pas au Maroc que le PP reste à la tête du gouvernement espagnol. Il y a quelques raisons qui animent à enquêter sur cette voie. Les relations entre l’Espagne et le Maroc ont connu des épisodes de haute tension à cause des pressions sur Ceuta et Melilla, la profusion de migrations illégales consenties, ou les confrontations sur la décolonisation du Sahara Occidental. Le plus grave a été, en 2002, la dispute pour la possession de l’île de Persil dans laquelle des troupes des deux pays ont été impliquées. L’intervention américaine a mis fin aux prétentions de Mohamed VI.

    Et l’une des ‘unanimités’ les plus renommées est à propos de la complicité de Zapatero avec le Maroc. Sa douceur jusqu’à la soumission avec Mohamed VI a fait qu’il change radicalement sa politique par rapport au Sahara Occidental jusqu’au point de devenir ambassadeur de la proposition d’autonomie marocaine et amphitryon du Maroc devant l’UE, même si c’est au détriment des agriculteurs espagnols.

    Les activités des services secrets marocains sont connus en Europe. En Hollande et en Belgique ont déjà provoqué des tensions avec le royaume alaouite. Etant donnée l’importance de la position officielle de l’Espagne dans le conflit du Sahara Occidental, il n’est pas impossible qu’elle soit victime de ses stratagèmes surtout si l’on tient en compte que la manipulation est une attitude connaturelle au royaume du Maroc.

  • Violente intervention de la police marocaine contre des manifestants sahraouis à El Aaiun occupée

    El Aaiun (territoires occupés).-  Les forces de sécurité marocaines sont intervenues violemment mardi soir pour réprimer une manifestation pacifique organisée à l’occasion de l’arrivée de la délégation des militants sahraouis des droits de l’homme après leur retour d’une visite aux camps de réfugiés et pour dénoncer les crimes perpétrés par l’occupation marocaine du Sahara Occidental, a-t-on appris de sources concordantes sur place.

    Les manifestants qui scandaient des slogans réclamant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et dénonçant les violations des droits humains dans les territoires occupés et le pillage systématique des ressources naturelles par le Maroc, ont été violemment réprimés par les forces d’occupation marocaines, causant plusieurs blessés dont des activistes des droits humains, particulièrement le président de l’ASVDH, Brahim Sabbar, selon les mêmes sources.

    D’après un premier bilan du ministère sahraoui des territoires occupés et des communautés, huit personnes ont été grièvement blessées et une autre arrêtée : il s’agit de, président de l’Assiation des victimes des graves violtaions des droits humains commises par l’Etat marocain(ASVDH), Brahim Sabbar, le coprésident du comité pour le respect des libertés au Sahara Occidental (CORELSO), Ennaama Asfari, Ahmed Sbai, Yzana Ameidan, Houda Mena,Dahba Ayachi, Hayat Rgueibi, alors que le président du comité local de l’ASVDH à Boujdour, Mohamed Tahlil a été arrêté à son arrivée à cette ville occupée.

    Selon les mêmes sources la ville occupée d’El Aaiun se trouve sous un état de siège sécuritaire, notamment les quartiers majoritairement peuplées par les Sahraouis, à l’instar du quartier légendaire Hay Maatala, afin d’empêcher d’éventuelles manifestation en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui ou l’indépendance du Sahara Occidental.

    La délégation de militants sahraouis des droits humains était arrivée dimanche soir à la ville occupée d’El Aaiun, après une visite qui l’a conduite aux camps de réfugiés sahraouis et dans les territoires libérés de la RASD pour prendre part au 34ème anniversaire de la proclamation de la République sahraouie.

    La délégation était composée de 11 membres, regroupant les différentes villes des territoires occupés du Sahara Occidental et au sud du Maroc, dirigée par l’ex prisonnier politique et disparu, Brahim Sabbar, Naama Asfari, en plus d’autres militants et ex-détenus, Lamjaid Sidahmed, Ahmed Sbai, Brahim Ismaili, Atikou Baray, Mohamed Tahlil, Mbarkalina Baali accompagnée de sa fillette, Aza Saleh, Yzana Ameidan, Banka Cheikh et Hamia Ahmed Mussa, rappelle-t-on. (SPS) 

  • Presidente saharaui:  »Marruecos continúa con su política de intransigencia y de la violación del derecho internacional »

    Bir Lahlou.- El presidente de la República Árabe Saharaui Democrática (RASD), Mohamed Abdelaziz, ha afirmado este miércoles, en una carta enviada al Secretario General de la ONU Ban Ki-moon, que el « estado marroquí continúa con su política de intransigencia, violación de los requisitos del derecho internacional y del derecho internacional humanitario », además de su « continua campaña de represión e intimidación » en el Sahara Occidental ocupado.

    « La reciente intervención brutal de la policía marroquí, durante una manifestación pacífica en las ciudades ocupadas del El Aaiun y Dajla, es el reflejo de la brutalidad de las autoridades marroquíes », ha asegurado, Abdelaziz, en su carta del cual SPS, tuvo acceso.

    Mohamed Abdelaziz, señala que « la represión por parte de la policía marroquí contra una manifestación pacífica en la ciudad ocupada de Dajla, coincidió con la celebración del Día Internacional de la Mujer ».

    El dirigente saharaui indica en su misiva a Ban Ki-moon, « esta es nuestra segunda carta en menos de 48 horas ». en esta ocación os informo de la brutal represión cometida por el estado marroquí contra la indefensa población saharaui en El Aaiun, capital ocupada del Sahara Occidental ».

    Abdelaaziz, afirma que « la noche del martes, se celebró una manifestación pacifica en la ciudad del El Aaiun, específicamente en el barrio de Mátala, para exigir la autodeterminación del pueblo saharaui, la liberación de todos los presos políticos saharauis, el respeto de los derechos humanos, y el fin del saqueo intensivo de los recursos naturales ».

    « En menos de una hora, los ciudadanos saharauis, entre ellos un grupo de activistas de derechos humanos que acaba de regresar de una visita familiar a los campamentos de refugiados saharauis, se sorprendieron por una multitud de diversas fuerzas de represión marroquí, dirigidas por el verdugo marroquí Jaled Touheime, donde irrumpieron ciegamente y con violencia », agrega en su misiva Abdelaaziz.

    El también primer Secretario del Frente PLISARIO, asevera que el resultado de la brutal intervención dejó al menos15 heridos entre los manifestantes algunos de gravedad de los cuales destacada una lista.

    Brahim Sabbar, Secretario General de la Asociación Saharauis de Victimas de Graves Violaciones de derechos Humanos cometidos por el estado marroquí (ASVDH ), que presenta fuertes contusiones en la cabeza, Ennema Asfari Copresidente Comité para el Respeto de las Libertades y los Derechos Humanos en el Sáhara Occidental (CORELSO), presenta heridas en la cabeza, la cara y la espalda.

    Ahmed Sbai Secretario General del Comité para la protección de presos saharauis, Izana Ameidan activista de derechos humanos y del grupo de los 11, había recibido varias heridas en distintas partes del cuerpo, Ahmed Hammia defensor de derechos humanos, presenta heridas en la espalda.

    Dagna El Musaui que ha perdido dos dientes y presenta contusiones en la cabeza y hematomas en otras partes del cuerpo, Mariam Amgaizlat, presenta contusiones fuertes en los ojos y en la boca y Manna Hadi, Hayat Rgaibi y Dahba Ayach.

    La ocupación marroquí, continúan imponiendo un estricto cerco de seguridad alrededor del barrio de Mátala, además rodean y vigilan las casas de las familias de Mohamed Fadel Ould Habib, hamdi Ould Wadadi y Ould Moulay, finaliza Aziz en su carta a Ban esperando su urgente intervención. (SPS).

  • Six ans après les attentats de Madrid du 11-M

    Le 11 mars 2004, appelé 11-M, autour de 7 heures et 40 minutes du matin, dix bombes éclatent dans quatre trains dans l’espace de quelques minutes. C’était l’attentat terroriste le plus brutal de toute l’histoire de l’Espagne dans lequel 193 personnes sont mortes, presque 2000 ont été blessés et qui ont été presque oubliés par les espagnoles.

    C’était un vrai trauma pour la société espagnole, surtout parce que la polémique sur les vrais auteurs de l’attentat n’a pas encore fini. La justice espagnole a conclu que cette opération, attribuée successivement à l’ETA et après à Al Qaeda, a été d’inspiration islamiste, bien que non liée aux réseaux internationaux. La presse espagnole, avec le journal El Mundo à la tête, met aujourd’hui en doute cette conclusion de caractère politique évident.

    La date semble avoir été soigneusement choisie puisque les faits se produisent à trois jours seulement des élections générales auxquelles le Parti politique espagnol de droite du président sortant José Maria Aznar se présente comme favori. Le 11-M a conduit Zapatero au pouvoir contre tout pronostic.

    L’Association de Victimes du terrorisme dénonce qu’il y a seulement trois personnes en prison pour leur participation directe dans le 11-M et exigent savoir qui l’a organisé et qui l’a financé, parce qu’il ne semble pas logique qu’eux seuls soient les responsables d’un attentat d’une telle ampleur.

    La majorité des inculpés sont de nationalité marocaine et il ne convenait absolument pas au Maroc que le PP reste à la tête du gouvernement espagnol. Il y a quelques raisons qui animent à enquêter sur cette voie. Les relations entre l’Espagne et le Maroc ont connu des épisodes de haute tension à cause des pressions sur Ceuta et Melilla, la profusion de migrations illégales consenties, ou les confrontations sur la décolonisation du Sahara Occidental. Le plus grave a été, en 2002, la dispute pour la possession de l’île de Persil dans laquelle des troupes des deux pays ont été impliquées. L’intervention américaine a mis fin aux prétentions de Mohamed VI.

    Et l’une des ‘unanimités’ les plus renommées est à propos de la complicité de Zapatero avec le Maroc. Sa douceur jusqu’à la soumission avec Mohamed VI a fait qu’il change radicalement sa politique par rapport au Sahara Occidental jusqu’au point de devenir ambassadeur de la proposition d’autonomie marocaine et amphitryon du Maroc devant l’UE, même si c’est au détriment des agriculteurs espagnols.

    Les activités des services secrets marocains sont connus en Europe. En Hollande et en Belgique ont déjà provoqué des tensions avec le royaume alaouite. Etant donnée l’importance de la position officielle de l’Espagne dans le conflit du Sahara Occidental, il n’est pas impossible qu’elle soit victime de ses stratagèmes surtout si l’on tient en compte que la manipulation est une attitude connaturelle au royaume du Maroc.