Mois : mai 2020

  • Les Don Quichotte du Parlement européen

    Commissionnés par le vibrionnant secrétaire général de Reporters sans Frontières, les eurodéputés Raphaël Glucksmann, Bernard Guetta et Marie Arena – ceux-là mêmes qui avaient initié, en novembre dernier, une résolution sur la « situation des libertés en Algérie »- se sont empressés, avec une jubilation évidente, d’interpeller le Haut Représentant de l’UE, Josep Borrell, pour « l’exhorter à condamner la détention du journaliste Khaled Drareni et à faire pression sur les autorités algériennes pour sa libération immédiate ». Rien que ça !

    Décidement, ces trois compères, narcissiques et prétentieux, tels des redresseurs de torts donquichottesques, à la fois burlesques et pathétiques, s’ingénient et se surpassent dans l’ingérence perfide dans les affaires internes d’un pays souverain, sous couvert d’une prétendue sollicitude – sélective et à géométrie variable- à l’endroit de la liberté de la presse.

    Cette fois-ci, Glucksmann, Guetta et consorts ne se sont pas véritablement sublimés dans le maquillage de cette nouvelle entreprise d’immixtion haineuse dans les affaires algériennes.

    Par impéritie ou précipitation, les VRP de Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, ont laissé tomber le masque en faisant, dans cette adresse au chef de la diplomatie de l’UE, une fixation sur le cas spécifique de Khaled Drareni, accusé, rappelons-le, « d’incitation à un attroupement non armé » et d’ « atteinte à l’intégrité du territoire national ».

    Pourquoi, diable, cette focalisation particulière et insistante sur un « journaliste » réputé, au sein de la corporation, pour son activisme pro-LGBT et pour ses relations assidues et engagées avec la légation française à Alger ?

    En fait, la réponse se trouve dans la question. Ne pouvant agiter le landerneau politique en France, (sans doute, contreproductif et trop compromettant sur les accointances de l’intéressé avec les institutionnels de l’hexagone), RSF et ses obligés ont entrepris de mobiliser et de relayer à l’international leur campagne anti-algérienne, notamment auprès des principaux partenaires de l’Algérie (institutions européennes et USA, ou RSF s’est payé une page entière dans le journal de référence, le Washington Post) en espérant, naïvement, pouvoir peser sur le cours imperturbable et indépendant de la justice algérienne.

    Encore, une bande de charlots, qui n’a rien compris à l’Algérie.

    Boualem Karim
    Politologue

    Tags : Algérie, Parlement Européen, Reporters Sans Frontières, RSF, presse,

  • Le Maroc, seul état à refuser de rapatrier ses sujets

    Les marocains coincés à l’étranger par les mesures de confinement ont découvert l’indifférence de l’État face à leur détresse. Il refuse encore de rapatrier ses ressortissants malgré la propagation de la pandémie de COVID-19. 

    Les autorités marocains ne cherchent même pas à dissimuler leur désengagement face à leur devoir d’assurer le rapatriement de milliers de Marocains dont une grande majorité passe la nuit à l’intempérie.

    Avec la pandémie, les marocains ont découvert le vrai visage du pouvoir marocain, le sort de ses citoyens est le dernier de ses soucis. Au Maroc, le citoyen ne vaut rien aux yeux de la clique qui gouverne ses destins. Il les abandonne quitte à régler ses comptes avec certains pays européens qui refusent de se plier à ses caprices barbouzières.

    Les dirigeants marocains ont accumulé le plein d’amateurisme diplomatique et je m’en foutisme digne des régimes les plus despotiques.

    Les marocains, eux, payent à leur tour 45 ans de soutien aux plans les plus fous de la monarchie marocaine et ses velléités expansionnistes contre l’Algérie, la Mauritanie et le Sahara Occidental alors que le colonialisme est installé à Ceuta et Melilla et sa sécurité est assuré par le prétendu Commandeur des Croyants.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Mohammed VI, pandémie, covid19, coronavirus, rapatriement, marocains coincés è l’étranger,

  • Maroc : Le Makhzen se cache derrière le silence sur la santé de Mohammed VI

    La nouvelle diffusée par Fox News se confirme avec le temps. Selon de sources non officielles, le roi Mohammed VI est en état d’agonie suite à son infection au covid19. Selon la chaîne Fox News, le roi du Maroc a été contaminé par le prince Albert de Monaco.

    Le Makhzen semble avoir adopté la stratégie du silence face à une situation peu habituelle : toute la famille royale a disparu des écrans radars sans aucune explication laissant la porte ouverte à toute sorte de rumeurs.

    D’après plusieurs supports de presse locaux, deux hauts gradés de la Garde Royale ont été écroués inculpés d’avoir voulu contaminer le roi au covid19.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, pandémie, covid19, coronavirus, confinement,

  • La Françafrique ou l’empire néocolonial français

    La France a officiellement quitté le continent africain entre les années 1950 et 1960. À contrecœur, il doit accepter l’indépendance d’une vingtaine de colonies qui ne veulent plus se maintenir sous les directives de Paris. Cependant, malgré l’évaporation de ses possessions continentales, la France a réussi à sauver une superstructure politique, économique et culturelle qu’elle entretient encore un demi-siècle plus tard.
    Au 21e siècle, l’Afrique française, et par extension une grande partie du continent, n’a pas réussi à résoudre les problèmes structurels qui la hantent depuis la vague de décolonisation. Ces dernières années, une avalanche de menaces de nature transnationale, le cas du terrorisme de type islamiste ou des réseaux de criminalité organisée qui pullulent dans la région, s’ajoutent à la faiblesse politique et institutionnelle, à une économie fondamentalement agraire et à des guerres qui semblent ne jamais s’arrêter. , laissant de nombreux pays au bord de l’effondrement.
    Pour cette raison, la France est devenue la gardienne de ses anciennes colonies. Dans un mélange de pragmatisme et de néocolonialisme, Paris protège ses intérêts politiques et économiques en même temps qu’elle récupère une partie de son identité perdue et prend le contrôle d’une «arrière-cour» dans laquelle il est possible de se considérer comme hégémonique, ce que peu de pays peuvent affirmer à l’heure actuelle. . C’est précisément la base de l’idée de la France.
    Les chaînes de De Gaulle
    Le processus de décolonisation par la France n’a été ni meilleur ni plus exemplaire que les autres. La tactique, identique à celle entreprise par le reste des puissances coloniales, était de retarder le plus longtemps possible les temps, d’expérimenter des structures politiques mortes avant la naissance et, si nécessaire, d’appliquer une main lourde. Ainsi, les territoires qui voulaient obtenir l’indépendance et les dirigeants qui guidaient la cause devaient choisir: soit pour s’insérer dans le lent processus qui était promu depuis Paris, soit pour opter pour la voie armée. Le second est en partie une conséquence du premier. Bien qu’il y ait eu des insurrections armées dans les premières années du processus de décolonisation, couronnées de succès comme en Indochine et frustrées comme à Madagascar, le reste s’est produit en raison d’un retard délibéré des Français dans le processus de décolonisation.
    Bien qu’une constitution qui semblait égaler le statut politique des colonies par rapport à celle de la métropole sous l’égide de l’Union française ait été promulguée avec la IVe République en 1946, la vérité est que de nombreuses dispositions n’ont pas été respectées ou ont été délibérément retardées par l’administration coloniale française. Dans une large mesure, la guerre d’indépendance algérienne et la révolte camerounaise de 1955 ont été motivées par des brèches métropolitaines. Ainsi, ce projet français, loin de calmer les revendications coloniales, a encore stimulé l’indépendance de l’Afrique.
    L’avènement de la Ve République se produirait précisément en raison de la situation désastreuse de la guerre d’Algérie et de la mauvaise conception de la république précédente. Le général de Gaulle, héros de la Seconde Guerre mondiale, a été appelé à la présidence en 1958 dans une sorte de catharsis de la société française, désespérée de la situation politique du pays et craignant les menaces de l’armée d’Alger. De Gaulle, conscient que la situation coloniale glissait à travers la France, a décidé de préparer la scène politique africaine plutôt que d’essayer de sauver une bataille déjà perdue.
    Afrique coloniale La refonte du système politique français propulsé par De Gaulle vers un présidentialisme fort a doté le pays d’une stabilité qui perdure jusqu’à nos jours. Dans la politique à l’égard de l’Afrique, le nouveau président a proposé un système colonial apparemment ouvert mais avec un chemin politique très marqué. Ainsi est née en 1958 la Communauté française, une confédération dans laquelle, avant de rejoindre, les territoires africains pouvaient voter leur entrée. À l’exception du cas guinéen qui, en rejetant la proposition référendaire, a immédiatement obtenu l’indépendance, les autres territoires ont accepté de faire partie d’un tel cadre.
    Lors de la première vérification que la Guinée était un État indépendant, contrairement à eux, et que la Communauté française n’avait pas beaucoup de viabilité en tant qu’entité politique, l’enthousiasme de 58 était éphémère, et presque immédiatement les territoires coloniaux ont commencé à revendiquer l’indépendance. De Gaulle a accepté un tel scénario, mais a proposé une série de conditions que les nouveaux États devraient accepter. Les dirigeants africains, avec un raisonnement entre indépendance, panafricanisme et francophilie (beaucoup d’entre eux avaient été éduqués en France), ont accepté.
    Treize États (Cameroun, Sénégal, Togo, Bénin, Niger, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Tchad, République centrafricaine, République du Congo, Mali et Mauritanie) sont ainsi nés en Afrique subsaharienne. Parmi les conditions imposées par de Gaulle figuraient le cantonnement des troupes françaises dans certains des pays nouvellement indépendants; héritant de dettes coloniales et acceptant deux monnaies régionales, une pour les États d’Afrique de l’Ouest et une pour les pays d’Afrique centrale, respectivement contrôlées par des banques centrales régionales dans lesquelles la France aurait un droit de veto. En théorie, ces nouveaux États étaient indépendants, même si une grande partie de la politique monétaire était contrôlée depuis Paris et militairement, ils continuaient à dépendre des troupes françaises. Ainsi, un scénario postcolonial a été inauguré dans lequel, paradoxalement, les relations seraient semi-coloniales.
    Le gendarme africain
    Le reste du 20e siècle a été passé en Afrique continentale francophone, car il se déroule généralement dans n’importe quelle arrière-cour. Les dirigeants africains alignés sur Paris en étaient protégés, tandis que les dirigeants qui tentaient de s’opposer aux intérêts de l’ancienne métropole allaient avoir le scénario le plus compliqué. Ainsi, la France a évité autant de coups que ceux soutenus, et le sort de la Françafrique a continué à dépendre largement de Paris.
    Au XXIe siècle, la panoplie de situations menaçantes tant pour les pays africains du Sahel et du golfe de Guinée que pour les intérêts français de la région s’est élargie. Avant, l’Elysium avait deux scénarios possibles: un coup d’État ou un groupe rebelle attaquant une ancienne colonie. Ces questions sont toujours en vigueur aujourd’hui, mais des facteurs transnationaux ont fait leur chemin à l’ordre du jour. L’expansion du djihadisme à travers le Sahel en fait partie, mais on retrouve également la faiblesse chronique des structures étatiques, aujourd’hui plus démocratiques qu’il y a un demi-siècle mais pas forcément plus stables; piraterie dans le golfe de Guinée; l’augmentation des flux migratoires, de drogue et d’armes, outre l’affaiblissement des pays du Maghreb, la couverture géographique et politique historique entre la Méditerranée et la région subsaharienne.
    De même, la France a mis à profit les changements intervenus en Afrique aux niveaux politique, économique et social pour modifier progressivement sa présence dans les anciennes colonies en fonction des intérêts que ces nouveaux scénarios ont suscités à Paris. Chaque situation de crise dans laquelle l’armée française est considérée comme le seul garant de la paix est une opportunité géostratégique pour la France.
    L’une de ces premières opportunités s’est présentée au Tchad, en 1986. Pendant la guerre de Toyota, l’armée française a déployé plusieurs milliers de soldats pour soutenir le régime tchadien contre l’invasion des troupes libyennes. Le résultat de la guerre s’est terminé par une victoire pour le Tchad, mais la France n’a pas entrepris le retour au pays, mais a plutôt établi une base à N’Djamena, la capitale du pays, un lieu privilégié pour contrôler le conflit au Soudan, l’instabilité dans la République centrafricaine et la stabilité même du Tchad, dont le président, Idriss Déby, est soutenu par l’Elysée depuis 1990, notamment lors de la guerre civile tchadienne entre 2005 et 2010.
    Djibouti a également été un autre endroit où la France est intervenue, pendant la guerre civile que le pays a subie entre 1999 et 2001. Là encore, l’intervention française a marqué un tournant dans le conflit et a permis de renforcer sa position géostratégique dans la Corne. d’Afrique, de la péninsule arabique et du détroit crucial de Bab el-Mandeb, l’un des principaux goulots d’étranglement du commerce mondial et du transport des hydrocarbures. En fait, dans cet endroit si apparemment séparé de la géopolitique africaine « épaisse », se trouve le plus gros contingent français situé en permanence en Afrique, avec environ 1500 hommes.
    L’action en France-Afrique s’est ensuite déplacée vers le golfe de Guinée; La Côte d’Ivoire, ancien joyau subsaharien de la France, a été engloutie dans une guerre civile entre 2002 et 2007, au cours de laquelle des troupes françaises, précédemment stationnées dans le pays, ont servi de « soldats de la paix » au commandement de l’ONU. Cependant, la situation ne s’améliorerait pas beaucoup depuis cette première confrontation. Quelques années plus tard, en 2011, le pays ivoirien reviendrait au cours des violences après le refus du président de l’époque Laurent Gbabo d’accepter la défaite électorale, d’abandonner le poste et de le transférer au candidat vainqueur aux élections, Alassane Ouattara.
    Viendrait ensuite ce qu’on appelle les sources arabes, la France observant depuis la rive nord de la Méditerranée comment les révolutions démocratiques apparentes s’ancraient, affaiblissant les seuls États à stabilité minimale en Afrique (à l’exception de l’Afrique du Sud) et facilitant la propagation d’un incendie du Moyen-Orient à le Sahel.
    Imprégnée de l’esprit républicain, la France a plaidé pour une intervention en Libye avec le Royaume-Uni, espérant que le régime de Kadafist serait rapidement désarticulé et que les factions rebelles libyennes formeraient un État démocratique. Cependant, en raison de l’ignorance ou de l’inconscience, le tandem franco-britannique et le reste de l’OTAN ont facilité la disparition pratique de l’État libyen en ne promouvant pas un plan post-Kadhafi qui stabiliserait d’abord et reconstruirait ensuite le pays sur le plan politique. Aujourd’hui, une autre guerre civile dévaste le pays, aussi éternelle que la première et ouvrant les portes du Moyen-Orient à l’Afrique de l’Ouest comme du Maghreb au Sahel. La Libye était un goulot d’étranglement que la France a débouché et n’a pas pu fermer.
    Une conséquence directe de la conversion de la Libye à un État en déroute serait le début des problèmes dans l’ouest du Sahel. Des milliers de Touaregs qui avaient grossi les rangs de l’armée de Kadhafi retournaient maintenant dans leurs régions d’origine, emportant avec eux une grande partie de l’arsenal libyen d’un pouvoir considérable. Ainsi, les groupes touaregs ont pu ressusciter leurs revendications politiques et affronter l’État malien. Initialement allié à des groupes djihadistes tels qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ou Ansar Dine, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) a remporté des victoires notables, plongeant l’armée malienne dans le désarroi. Leurs revendications étaient principalement de nature indépendantiste, exigeant que le gouvernement de Bamako accorde l’indépendance au territoire qu’ils appellent Azawad (le nord du pays), bien que les Touaregs soient un peuple traditionnellement nomade.
    Cependant, les joies du côté touareg n’ont pas duré longtemps. Lorsqu’ils ont menacé la ville de Mopti, l’antichambre de Bamako, ses alliés salafistes ont choisi de détourner le mouvement et de réorienter la conquête vers la constitution d’un État islamique au cœur du Sahel. Si la menace touareg était inquiétante, malgré une solution politique, la présence de centaines de djihadistes à quelques centaines de personnes dans la capitale malienne a sonné l’alarme. L’ONU a confié à la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) la constitution d’une force multinationale pour détenir la combinaison de Touaregs et de terroristes, cependant, le temps dont les États membres avaient besoin, en plus du peu de confiance qui leur était accordée. Son succès a incité le Mali à demander officiellement de l’aide à la France. Le pays français est intervenu avec force par le biais de l’opération Serval et en quelques semaines début 2013, les troupes maliennes et africaines, avec l’aide de l’armée française, avaient repris l’essentiel du nord du pays, y compris les importants centres urbains.
    Après le conflit du Mali, la France allait encore intervenir dans un autre point chaud d’Afrique centrale: la République centrafricaine. La guerre qui a englouti le pays a connu l’un de ses épisodes les plus violents en 2013, les milices de la Séléka étant sur le point d’entrer dans la capitale, Bangui. C’est alors que, pour soutenir la mission de paix établie dans le pays (MISCA), la France a déployé 2000 soldats dans cette ville, arrêtant l’avancée de la Séléka et sauvant la situation compliquée dans laquelle le président Bozizé était plongé.
    Actuellement, environ 9 000 soldats français sont déployés dans différents pays africains, la plupart insérés dans des missions de maintien de la paix des Nations Unies. Dans une large mesure, ce modèle français d’interventionnisme fonctionne avec une mission de maintien de la paix ultérieure (sinon précédemment). En raison de la connaissance de la région et des intérêts mutuels, les troupes françaises effectuent le déploiement initial, contiennent la menace et stabilisent la situation jusqu’à ce qu’une mission de l’ONU ou de l’Union européenne puisse prendre le relais. C’est le cas par exemple au Mali, où se développe la MINUSMA, en République centrafricaine avec la MINUSCA et au Tchad avec la MINURCAT. Une question distincte est, bien sûr, les bases permanentes que la France a dans différents pays africains.
    Géoéconomie française
    Le rôle de la France en Afrique, loin de répondre à la doctrine R2P, n’est pas non plus dirigé par les cours du romantisme impérial. La réponse, comme presque tout ce siècle, réside dans l’intérêt économique. Que ce soit votre arrière-cour ou non, la vérité est que la France a d’énormes gains économiques dans ses anciennes colonies, à la fois structurellement et conjoncturellement. Leur travail d’extinction du feu du continent répond largement à cette dynamique géoéconomique.
    Les anciennes colonies parisiennes absorbent 5% des exportations françaises, tandis que les entreprises françaises du continent africain extraient les matières premières qui sont ensuite expédiées en Europe. Et cela sans compter sur près de 300 000 ressortissants français qui vivent disséminés sur plusieurs dizaines de territoires francophones. Métaux en République centrafricaine; Le pétrole au Gabon, le coton et l’or malien et l’uranium nigérian sont quelques-uns des rendements économiques que la France obtient de la présence de ses sociétés en Afrique. Dans ce scénario, la clé de la sécurité énergétique française est la situation au Niger, où l’Areva française extrait entre un tiers et 40% de l’uranium que les centrales nucléaires françaises utilisent pour produire les deux tiers de l’électricité consommée par le pays. L’équation est donc claire: une déstabilisation du Niger peut poser un sérieux défi à l’approvisionnement en électricité en France.
    Bien que le Niger n’ait jusqu’à présent été impliqué dans aucun problème majeur, la vérité est que l’opération Serval au Mali avait une certaine composante préventive envers le pays nigérian voisin. Si les Touaregs, ou pire, les djihadistes, prenaient le contrôle du nord du Mali, ils contrôleraient la frontière avec le Niger, pouvant pénétrer facilement dans le pays, mettant ainsi en péril la sécurité énergétique de la France.
    Cependant, nous ne pouvons pas oublier la commodité de la France pour l’existence des États eux-mêmes en Afrique de l’Ouest et du Centre. La construction monétaire résolue par De Gaulle a été extrêmement favorable à l’économie française, mais pas tant aux différentes économies africaines.
    Avec l’indépendance, deux régions monétaires ont été créées en Afrique française, l’une autour du franc CFA ouest-africain et l’autre autour du franc CFA d’Afrique centrale, chacune dirigée par une banque centrale indépendante. Malgré les similitudes nominales, elles étaient et sont en pratique deux unions monétaires totalement différenciées, bien que dans leurs relations avec la France les paramètres soient identiques.
    L’un des avantages théoriques de ces accords monétaires pour les nouveaux-nés était que leurs monnaies avaient un changement fixe par rapport au premier franc et à l’euro par la suite (elles sont actuellement de 655,95 francs CFA pour un euro). Ceci, bien qu’il s’agisse d’une mesure commerciale protectionniste française, était une garantie de stabilité monétaire pour les États africains. Cependant, les contreparties qu’elles devaient accepter, explicites ou implicites, étaient nombreuses. En plus du droit de veto commenté de la Banque centrale de France dans les banques centrales régionales, 50% des réserves de change des différents pays des deux zones monétaires doivent être déposées auprès de la banque centrale française, ce qui signifie en pratique et c’est une injection de liquidité et de stabilité pour le Trésor français lui-même. De même, même si les francs occidentaux et les francs centraux ont le même taux de change contre l’euro, il n’y a aucune possibilité d’échange entre eux, créant une puissante barrière à l’intégration économique africaine. Diviser pour mieux régner, ils penseraient à Paris.
    Les effets de cette relation postcoloniale ont approfondi les relations de dépendance économique et politique des États africains vis-à-vis de la France. Basée sur l’existence d’échanges fixes et libres entre le franc africain et l’euro, cela a permis à de nombreuses entreprises européennes, notamment françaises, de rapatrier sans frais les bénéfices vers l’Europe, décourageant les investissements dans les pays africains. De même, il convient de considérer le fait que le taux de change est surévalué, protégeant ainsi les investissements gaulois en Afrique et réduisant la compétitivité des économies africaines.
    La dépendance du franc africain à l’égard de la politique monétaire de la France a été pleinement démontrée. Les dévaluations successives du franc français dans la seconde moitié du XXe siècle – jusqu’à 14 – ont entraîné le franc CFA dans la même mesure, rendant les États africains incapables de contrôler leur inflation, leur dette publique et leur compétitivité extérieure. Bien que les dévaluations de Paris aient été bénéfiques pour accroître la compétitivité économique française, la vérité est que l’effet inverse s’est produit dans les États africains, aggravant les déséquilibres commerciaux et nuisant à leur développement économique.
    Une politique étrangère viable?
    Depuis 2007 Nicolas Sarkozy et depuis 2012 François Hollande insistent sur le fait que l’idée de la franco-Afrique est en déclin et que la France n’est plus guidée par ces prémisses lorsqu’elle agit et traite avec des États africains, autrefois des colonies. Cependant, peu de choses ont changé dans les relations entre les deux acteurs. La domination économique est toujours présente et les interventions, toutes raisons confondues, ont continué de se produire. Si les premiers ministres gaulois insistent sur l’obsolescence du concept franco-africain, la vérité est que la France n’a jamais manqué de compenser le maintien d’un tel système.
    Ainsi, la France est actuellement confrontée à deux possibilités très différentes et largement incompatibles. D’une part, continuer à agir hégémoniquement dans la région, perpétuant la dépendance des États africains à l’égard du pouvoir français ou leur permettant d’agir de manière autonome mais en coordination.
    D’un point de vue pragmatique, il est dans l’intérêt de la France d’agir de manière paternaliste dans la région de ses anciennes colonies africaines, mais ce serait quand même un anachronisme dans un monde globalisé, où l’intégration régionale et les hégémonies «moyennes» prévalent au détriment des unipolarité. Pour l’esprit français lui-même – politique, social et culturel – cette arrière-cour est importante; elle ne suppose la continuité de l’idée impériale de la France que de manière édulcorée, ce que même le Royaume-Uni ne soutient pas aujourd’hui. De la même manière, il accentue le rôle de la France dans le monde d’aujourd’hui et lui donne son propre espace pour se déplacer librement, ce que Paris n’a pas réussi à maintenir même dans l’Union européenne elle-même, cédant lentement la co-centralité politique à Berlin. Ainsi, dans une perspective globale, la France parvient à maintenir une importance que l’Allemagne ou le Royaume-Uni n’ont pas ou ont perdu.
    Pour cette raison, un retrait serait un choc identitaire pour la France sans précédent depuis un demi-siècle, et probablement une incitation argumentative à l’extrême droite sur la faiblesse politique de la France. Dans ce scénario, une grande partie de leur sécurité économique et énergétique serait confiée à des États politiquement et militairement faibles et à des processus d’intégration excessivement lents, à un moment où les menaces transnationales contre les États africains sont d’une importance considérable sans avoir complètement disparu. menaces traditionnelles. De plus, il faut considérer qu’en Afrique les puissances régionales ne sont pas pleinement consolidées, rendant inutile toute politique d’hégémonie régionale «africaniste». En revanche, la France doit être consciente que les faiblesses économiques et politiques, tant nationales que régionales, sont largement dues à la politique néocoloniale française depuis l’indépendance de l’Afrique.
    L’idée de la France, bien que les dirigeants gaulois insistent au contraire, est toujours présente. À l’heure où l’idéalisme modéré se mêle au pragmatisme national, un retrait français de l’Afrique semble hautement improbable. Dans une certaine mesure, cette pratique a été légitimée par le retrait des États-Unis de la zone atlantique, qui cherche à laisser les affaires de la verticale européenne entre ses mains, malgré les échecs et les faiblesses manifestes que les interventions ont jusqu’à présent démontrés. de l’OTAN et de l’Union européenne en dehors des terres communautaires.
    Cependant, le moment venu, la France devrait envisager de soutenir le renforcement des structures régionales et d’engager une seconde décolonisation. Pour le plein développement de l’Afrique française – ainsi que de l’Afrique anglophone voisine – le démantèlement de la superstructure héritée de la décolonisation est une étape incontournable. D’ici là, les troupes françaises seront l’un des rares garants de la stabilité en Afrique.
    Tags : France, Afrique, colonisation, décolonisation, Franc-CFA, FCFA, impôt colonial, 
  • Face au Maroc, une impuissance belge à géometrie variable

    L’impuissance d’un petit pays comme la Belgique face au Maroc nous fait presque de la peine.

    Voyez-vous, il y a la volonté belge d’agir et d’intervenir en faveur d’un rapatriement des ressortissants belges binationaux du Maroc. Oui, la Belgique veut même le retour immédiat du Belgo-marocain Ali Aarrass, libéré après avoir passé douze ans dans l’enfer des prisons marocaines, mais malade, et en permanence sous surveillance policière dans son confinement.

    Douze années de refus d’intervenir dans le cas d’Ali Aarrass m’ont rendu méfiant par rapport à cette soi-disant impuissance belge. J’attends toujours la preuve d’une protestation officielle belge auprès des autorités marocaines qui refusent de laisser partir Ali. J’attends toujours le retrait de la nouvelle loi belge sur la protection consulaire qui exclut les binationaux de toute protection quand ils se retrouvent dans le pays de leur deuxième nationalité.

    Quant à l’impuissance belge au niveau international, rappelons que la Belgique s’y retrouve au premier rang. Rappelons-nous que le Belge Charles Michel est le nouveau président du Conseil européen. Que le Belge Didier Reynders est le nouveau commissaire européen à la Justice, en charge aussi de l’État de droit et de la Protection des consommateurs. Que la Belgique fait partie de cette poignée de pays qui forment les dix membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Que l’armée belge est impliquée dans de nombreuses opérations internationales : dans les états baltes, en Afghanistan, au Mali. Que la mission de l’armée belge au Niger se poursuivra en 2020 et pourrait même être prolongée en 2021. Que quand il s’agissait d’extrader Nizar Trabelsi aux Etats-Unis, contre l’avis de la Cour européenne des droits de l’homme, l’état belge n’a pas eu peur de sciemment violer les injonctions de cette Cour.

    L’impuissance belge est apparemment à géométrie variable.

    Luc Vervaet

    Source : Facebook

    Tags : Maroc, Belgique, binationaux, belgo-marocains,

  • Maroc : La connexion sioniste de Mohammed VI

    UNE DIZAINE DE MINISTRES D’ORIGINE MAROCAINE RETENUS DANS LE NOUVEAU GOUVERNEMENT SIONISTE : La preuve par les chiffres

    Un pareil choix, loin d’être aléatoire, trahit au contraire les penchants pro-israéliens du Makhzen, pourtant dirigé par un homme qui usurpe indument le pompeux titre de « commandeur des croyants ».

    Finalement, et après une attente qui aura duré plus d’une année, sur fond d’une crise profonde et à plusieurs facettes, l’entité sioniste a fini par se doter d’un gouvernement. Mais, la composition de celui-ci fait irrésistiblement penser à cet adage qui veut que la montagne accouche d’une souris. Cet Exécutif, que l’on subodore éphémère, comme ceux qui l’ont précédé puisque Netanyahu ne devrait en assurer la direction que durant 18 mois, a mis à nu la coupable, mais secrète, proximité qui a toujours existé entre cette entité d’essence néonazie et le Maroc, dont la politique colonialiste déployée au Sahara occidental n’a rien à envier à celle des criminels sionistes dans les territoires occupés palestiniens. La communauté juive sépharade d’origine marocaine, en effet, a obtenu d’importants « maroquins » dans le nouveau cabinet de Netanyahu. Le site « Maghreb Confidentiel » parle, lui, de pas moins d’une dizaine de portefeuilles ministériels revenus à cette « catégorie ethnique ».

    À titre d’exemple, la formation religieuse Shass, traditionnellement sépharade, a hérité du ministère de l’Intérieur et Développement du Néguev et de la Galilée, confié à Arié Dery, né le 17 février 1959 à Meknès. Dans les rangs de la droite du Likoud, il est relevé la présence d’Amir Ohana désigné ministre à la Sécurité. Dans le précédent cabinet Netanyahu, il avait dirigé le département de la Justice. Ouvertement homosexuel, Ohana est né en 1976 à Beersheva au sein d’une famille juive marocaine. Toujours au Likoud, Miri Regev, elle aussi née au Maroc, est propulsée à la tête du département des Transports. Au ministère du Renforcement communautaire figure Mme Orly Lévy-Abécassis du Parti Gesher (Pont), créé en 1996 par son père David Levy. Ce dernier avait occupé le poste de ministre des Affaires étrangères (6 juillet 1999 – 4 août 2000), traditionnellement chasse gardée des juifs ashkénazes. Natif de Rabat, en 1937, il avait déjà effectué une visite officielle au royaume en janvier 2000 pour aborder le processus de paix au Moyen-Orient avec son homologue Mohamed Benaïssa, ainsi que André Azoulay. D’autres ministres d’origine marocaine figurent sur la photo de famille du nouveau cabinet Netanyahu, tels Raphy Peretz (Parti Foyer juif), ministre du Patrimoine, Neirav Cohen (Parti Bleu-Blanc) à l’Egalité sociale et David Amsallem (Likoud) chargé des Relations avec le Parlement (Knesset).

    De pareils choix, loin d’être le fruit du hasard, trahissent au contraire la grande proximité doctrinale qui a toujours existé entre Rabat et l’entité sioniste. Pour finir de s’en convaincre du reste, il suffit juste de rappeler que la construction du tristement mur de la honte au Sahara occidental n’a été rendue possible qu’avec le complice concours des hommes du génie de « Tsahal »…

    Kamel Zaidi

    Le Courrier d’Algérie, 20 mai 2020

  • 20 mai 1973 : Première balle de la lutte armée sahraouie

    Les mesures de confinement empêcheront le peuple sahraoui de commémorer une des plus importantes dates de la lutte du peuple sahraoui pour sa libération nationale : le 47 anniversaire du déclenchement de la lutte armée contre le colonialisme espagnol et l’invasion marocaine.
    En effet, le 20 mai 1973, Le Front Populaire pour le Libération de Saguia El Hamra et Rio de Oro (Frente Polisario) menait sa première opération militaire contre le colonialisme espagnol au poste d’El Khanga.
    Moins de deux ans après, le colonialisme espagnol s’est vu obligé de plier bagage face à la pression des combattants sahraouis. Ensuite les succès enregistrés par l’Armée de Libération Populaire Sahraouie sur l’adversaire marocain ont mis en évidence la supériorité des combattants sahraouis sur le terrain.
    Malgré les conditions environnementales difficiles, le peuple sahraoui dirige, lui-même ses institutions selon la voie tracée par la révolution depuis son déclenchement le 20 mai 1973.
    Le peuple sahraoui a combattu le colonialisme espagnol durant de longues années. Depuis, il poursuit ce combat pour résister à cette guerre d’extermination sauvage, dirigée contre lui régime marocain soutenu par une puissance mondiale connue par ses précédents historiques colonialistes dans cet univers dont elle n’a pas du en tirer aucune leçon confirmant ainsi cette vérité qu’avait dit le leader vietnamien : « Le colonialisme est un mauvais élève ». Cette puissance n’est autre la France impérialiste dont les élites ne jurent plus que par le tourisme de Marrakech.
    La logique du gouvernement français est une vieille logique colonialiste que les dirigeants français n’ont pas su dépasser. Ils tentent ainsi d’arrêter le cours de l’histoire qui atteste de plus en plus de la fin des empires coloniaux. Chose que Élysée n’a pas encore pu comprendre et tente vainement de s’y opposer.
    Malgré sa détermination à poursuivre le combat, le peuple sahraoui réitère sa volonté de rechercher une paix définitive susceptible de garantir le bien-être à tous les peuples de la région sans que cela soit au détriment des intérêts de notre peuple, un peuple qui conserver de bonnes relations avec tous ses voisins.
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Espagne, colonialisme, Front Polisario, 20 mai 1973, 47ème anniversaire, lutte armée, peuple sahraoui, 
  • Les vérités qui désarçonnent le Maroc

    « L’Algérie mène une vaste opération d’espionnage téléphonique ciblant des citoyens marocains de la région d’Oujda ». Cette opération serait menée à partir d’un centre d’écoute high-tech de la base navale de Mers El Kebir. « Les sahraouis dans les camps de Tindouf ne sont pas des réfugiés, mais une population séquestrée par l’armée algérienne »…

    Ce sont là quelques affabulations des médias marocains, qui mènent sous l’impulsion du makhzen une campagne de dénigrement sans pareille de l’Algérie. S’ajoute à ces élucubrations, le récent dérapage du consul marocain à Oran qui qualifia l’Algérie de « pays ennemi ».
    Le mensonge et la manipulation des médias marocains ont atteint leurs paroxysmes quand l’Afrique du Sud, président en exercice de l’Union Africaine, a réaffirmée son soutien à l’exercice du peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination lors de la réunion du Conseil de sécurité consacrée au Sahara occidental du 9 d’avril dernier. Une position qui ramènera le front Polisario à rendre hommage à l’Afrique du sud à l’occasion de la célébration de la journée de la liberté et la fin de l’apartheid qui coïncide avec le 27 avril. Cet hommage du Polisario au pays de Mandela fera réagir un média du royaume chérifien qui écrira « Le Polisario oublie pour autant aussi que le Maroc est le seul pays sur le Continent Africain qui ait accueilli sur son territoire les plus brillants « révolutionnaires » que le monde ait connu à l’image de Che Guevara en 1959 qui a séjourné à Rabat, Casablanca et Marrakech, ensuite Fidel Castro qui a déjeuné avec le Roi Hassan II à Rabat, puis Mandela qui est resté à Oujda de 1960 à 1962 ». Voilà que le Maroc veut usurper le titre de la Mecque des révolutions acquises par l’Algérie juste après son indépendance. Certes, Nelson Mandela a séjourné à Oujda en 1961, mais pas comme invité de la famille royale. Sur invitation du Gouvernement provisoire de la révolution algérienne (GPRA) le leader sud-africain a séjourné dans un camp de l’armée de libération nationale. De son séjour avec les combattants de l’ALN, Mandela témoigne que c’était le docteur Chawki Mostefai qui « a expliqué que ce genre de guerre n’avait pas pour objectif de remporter une victoire militaire mais de libérer les forces économiques et politiques qui feraient tomber l’ennemi. Il nous a conseillé de ne pas négliger le côté politique de la guerre tout en organisant les forces militaires ». Un an plus tard, le 5 aout 1962 Mandela est arrêté une première fois, puis une seconde fois en 1963. Lors de son procès de Rivonia le 20 avril 1964 et dans sa plaidoirie Nelson Mandela citera le défunt Président Ahmed Ben Bella et l’Algérie parmi les pays africains qui soutiennent la lutte du congrès national africain (ANC) mais à aucun moment il ne cite le nom de Hassan II est du Maroc. Malgré la condamnation de Mandela à la prison à perpétuité, l’Algérie poursuivra son soutien à l’ANC en accueillant ses militants et sous son l’impulsion et le soutien du mouvement des non-alignés, l’ONU décrète un embargo sur la vente des armes à destination de l’Afrique du sud en 1977.
    L’aveu de Mandela
    Après plus de 27 ans de détention Nelson Mandela est libéré le 11 février 1990. Trois mois plus tard, le 16 mai 1990 il effectue une visite à Alger (pas à Rabat). En foulant le sol algérien, il dira que c’est « l’armée algérienne qui a fait de moi un Homme ». Allusion à son séjour dans le camp de l’armée de libération nationale en 1960. En 2004, l’Afrique du Sud reconnait officiellement la RASD.
    Mandela aux côtés des combattants de l’ALN
    Concernant Fidel Castro il y a lieu de ramener sa rencontre avec Hassan II à sa juste valeur. En avril 1963 le leader cubain effectuait une visite officielle en URSS. A son retour de Moscou, Fidel Castro fait escale à Rabat où il déjeune avec Hassan II. Cinq mois plus tard, le Maroc lance une offensive militaire sur Bechar et Tindouf. Fidel Castro et Che Guevara apportent un soutien illimité à l’Algérie. Des armés et des troupes cubaines sont envoyés pour soutenir la jeune armée algérienne qui vient tout juste de sortir d’une terrible guerre d’indépendance. L’agresseur marocain est repoussé hors des frontières de l’Algérie.
    Trois ans auparavant, le premier ministre marocain de l’époque, Abdallah Ibrahim invite Che Guevara, alors ministre cubain des finances, à visiter le Maroc. Les deux personnalités se sont rencontrées à l’ambassade du Maroc au Caire en janvier 1959. Au mois d’aout de la même année, Che Guevara et en compagnie de trois de ses collaborateurs atterrissent à Rabat. Les services de sécurités marocains vont les mettre rapidement en résidence surveillée dans un hôtel à Rabat. Ce n’est que suite à une intervention du Premier ministre marocain Abdallah Ibrahim qu’ils ont été autorisés de quitter l’hôtel. L’ordre de mettre Che Guevara en résidence surveillé serait venu de Hassan II, alors prince héritier. Il deviendra deux ans plus tard, en 1961 roi du Maroc après le décès de Mohammed V. On est bien loin de ce mensonge d’un royaume du Maroc qui accueille les révolutionnaires à bras ouvert.
    Che Guevara a effectué, par contre, deux visites en Algérie. La première le 4 juillet 1963 à l’occasion de la célébration du premier anniversaire de l’indépendance. La seconde a coïncidée avec la tenue d’un séminaire économique de solidarité afro-asiatique qui s’est déroulé à Alger du 22 au 27 février 1965. Che Guevara était alors ministre cubain de l’industrie et prononcera son dernier discours à cette occasion. En rentrant à Cuba, il démissionnera de son poste de ministre et reprend la guérilla en Amérique latine. Juan Vives, un ancien agent du renseignement cubain écrivait dans ses mémoires que Che Guevara s’intéresser déjà, en 1963, à la libération de Sakiet El Hamra et Oued Edhahab (actuel Sahara occidental) de la colonisation espagnole.
    Le légitime droit sahraoui
    Dès 1963, lors de sa première visite à Alger il s’attela à organiser les militants sahraouis. Quelques-uns, qui parlaient espagnoles, seront envoyé à cuba pour une formation politico-militaire. Des étudiants sahraouis et même des écoliers seront scolarisés à la Havane. C’est ainsi que le Mouvement de Libération du Sahara est créé. Il deviendra le front Polisario le 10 mai 1973. La même année, la lutte armée contre l’occupant espagnole est déclenchée. En 1980, Cuba reconnait la RASD. Le Maroc rompt ses relations avec le pays de Fidel Castro. Il est clair qu’un royaume féodal ne peut attirer la sympathie des mouvements révolutionnaires.
    Début de l’automne 1975, le Président espagnol Francisco Franco agonise. Il est donné à plusieurs reprises pour mort par les médias espagnols. Profitant de la situation, Hassan II lance sa marche verte pour l’occupation du Sahara Occidental le 6 novembre 1975. Le 14 novembre 1975 un accord est signé à Madrid entre l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie. Le retrait de l’Espagne de cette colonie est officialisé. Le Sahara occidental est partagé entre le Maroc et la Mauritanie. Le Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui est exclu de la réunion de Madrid. Quatre ans plus tard, la Mauritanie se retire de la partie qu’elle occupait et reconnait la RASD en 1981. Le Maroc restait seul occupant du Sahara occidental.
    Lors de la tenue du Sommet virtuel des chefs d’Etas et de gouvernements des non-alignés, le 4 mai passé, le Président de la république, Abdelmadjid Tebboune, rappelle la position de principe de l’Algérie concernant la décolonisation et les conflits. Il dira dans son discours « Depuis cette tribune, je lance un appel au Conseil de sécurité des Nations unies pour se réunir, dans les plus brefs délais, et adopter une résolution appelant solennellement à l’arrêt immédiat de toutes les hostilités à travers le monde, notamment en Libye, sans omettre la situation dans les territoires occupés en Palestine et au Sahara occidental.
    Il est, désormais, impératif de donner une chance, en zones de conflits, à tous les acteurs pour qu’ils puissent lutter efficacement contre la propagation de la pandémie de Covid-19 ».
    La position de principe de l’Algérie est confortée par une récente étude menée par le département de la recherche du Parlement allemand. Ce rapport conclut à l’existence de « violations substantielle de la quatrième convention de Genève par le Maroc, qui doit être considéré comme une puissance occupante ».
    Par ailleurs et concernant les camps de réfugiés sahraoui de Tindouf, la réponse aux affabulations des milieux marocains hostiles est venue d’organismes et de pays occidentaux. Depuis le début de ce mois de mai, l’union européenne, la Suisse et même la France, soutien inconditionnel de l’occupation du Sahara occidental par le Maroc, ont débloqués des aides financières au profit des réfugiés sahraoui.
    Des gestes humanitaires qui font voler en éclat la propagande marocaine selon laquelle les sahraoui seraient séquestrés par les autorités algériennes.
    En visant l’Algérie par cette campagne de désinformation le Maroc pense qu’il pourrait imposer le fait accompli de sa colonisation du Sahara occidental.
    Et en en tentant de bloquer le processus de négociation de l’Onu visant à trouver une solution juste et conforme au droit internationale, le Maroc ne fait que compliquer la situation dans la région. Une région déjà sérieusement menacée par la situation en Libye, au Mali et la région du Sahel.
    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, frontières, 
  • Un activiste sahraoui dévoile les secrets qui entourent les attentats terroristes commis par des marocains

    Depuis les attentats de Madrid de 2004, connus pour être « le 11 septembre européen », les services secrets marocains sont soupçonnés d’être derrière de nombreux attentats terroristes en Europe. En Espagne, ils sont nombreux et son catalogués de « conspirationnistes ». Cependant, les révélations d’un activiste sahraoui qui a séjourné dans les prisons marocaines apportent le maillon qui manquait au chaînon qui explique le modus operandi dans ces opérations.

    Mohamed Dihani est originaire du Sahara Occidental, un territoire non autonome dont une partie est occupée par le Maroc depuis 1975. Enlevé en avril 2010 par la police marocaine, il a été emprisonné pendant près de 6 ans dans lesquelles il a connu les pires des tortures physiques et morales en vue de le contraindre à accepter de participer à la formation d’un semblant de cellule terroriste qui sera accusée de planer des actions terroristes au Sahara Occidental dans le but de diaboliser les sahraouis aux yeux de la communauté internationale.

    Son expérience personnel et celles de nombreux détenus marocains ont permis à Mohamed Dihani de découvrir la réalité des prétendues « cellules démantelées » que les autorités marocaines ne cessent d’annoncer dont la « cellule d’Amgala », censée être dirigée par Dihani dans les plans de la DST marocaine. L’écrasante majorité des membres de la dénommée « cellule d’Amgala » que Dihani a rencontrés en prison n’avaient rien de radicaux et n’étaient même pas des pratiquants (ne font pas la prière). Ils étaient tous innocents et dénoncent une manipulation avec des visées politiques. L’annonce de la cellule d’Amgala a été dictée par la condamnation internationale de la sanglante répression du Camp de Gdeiz Izik, le 8 novembre 2010.

    Acculé par la légalité internationale au Sahara Occidental, Rabat tente de coller aux sahraouis l’image de terroristes dangereux pour les intérêts de l’Occident et que la présence du Maroc est nécessaire pour sécuriser le territoire.

    Mohamed Dihani se trouve actuellement en Tunisie dans le cadre d’un programme thérapeutique contre les séquelles de la torture physique et morale. Craignant l’approbation de la loi 22.20, il a décidé de profiter de son séjours à Tunis pour partager son vécu avec le public moyennant des interventions directes par visioconférence.

    Dans des conditions très émouvantes, Dihani a raconté son calvaire en versant beaucoup de larmes qui emporteront les traces de près de 6 ans de prison, de torture et des traitements les plus atroces que l’humanité puisse imaginer. Il a aussi dévoilé le calvaire de milliers de marocains qui se trouvent en prison pour des crimes qu’ils n’ont jamais commis. Des victimes collatérales des agendas politiques des autorités marocaines.

    Dihani a décrit, avec précision, l’ambiance qui entoure les annonces de démantèlement des prétendues cellules terroristes, une farce dont les dindons sont les pays européens et leur allié ultra-atlantique. Les services secrets marocains sont allés jusqu’à flirter avec le terrorisme en contribuant à la création et manipulation de ces cellules depuis l’intérieur de la prison de Salé-2 grâce à la présence dans la prison de cheikhs salafistes qui ont été retournés grâce à certains privilèges qui vont leur permettre de vivre comme des rois. « Ils sont les seuls à avoir le droit de recevoir leurs femmes et passer la nuit avec elles en prison », précise M. Dihani. Des déclarations qui semblent avoir contrarié les autorités marocaines au point de les pousser à demander à leurs homologues tunisiens l’extradition de Mohamed Dihani.

    En effet, Dihani a été visité par des officiels tunisiens qui lui ont informé que le Maroc a demandé son extradition. Après avoir entendu la version de Dihani, ils sont partis.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, terrorisme, attentats,

  • Un prisonnier du Sahara occidental ouvre la boîte de Pandore sur les prisons marocaines

    En mai 2020, le Maroc a demandé que le militant sahraoui et ancien prisonnier politique Mohamed Dihani soit extradé de Tunisie. Dihani se trouve en Tunisie pour suivre un programme de réhabilitation d’Amnesty International pour les blessures physiques et mentales qu’il a subies lors d’un séjour de cinq ans dans les prisons marocaines entre 2010 et 2015.

    Mohamed Dihani a commencé en mai à raconter en direct sur Facebook les tortures les plus incroyables et autres traitements dont il a été victime et vécu pendant sa détention au Maroc. Entre autres choses, il a été enfermé en isolement pendant un an et demi dans une cellule de 1 x 2 mètres et trois ans sans voir le soleil.

    Les autorités tunisiennes ont récemment informé Dihani que le Maroc avait demandé son extradition pour des accusations liées au terrorisme. Cependant, selon ses avocats, les autorités tunisiennes auraient traité Dihani avec politesse et respect.

    Mohamed Dihani, qui a grandi et vécu dans la partie occupée du Sahara occidental, a été arrêté en 2010 et a disparu pendant 6 mois. Il s’est avéré plus tard qu’il se trouvait dans la prison secrète de Témara et a été torturé pendant 10 jours. Il a ensuite été emmené à la prison de Salé, près de Rabat, où il a également été torturé.

    Il a été accusé de terrorisme présumé; pour avoir planifié une attaque terroriste en Italie, des tentatives d’exemption de prisonniers sahraouis et des meurtres et condamné à 10 ans de prison. La seule preuve contre lui était des aveux sous la torture. Mohamed Dihani a fait appel du verdict, affirmant qu’il était innocent et avoir été torturé.

    En 2013, un nouveau procès a eu lieu. Cinq jours auparavant, il avait été très violemment battu en prison. Des photos de ses supplices ont fuité de la prison. Lors du nouveau procès, la peine a été réduite à 6 ans et il a été libéré en 2015.

    Amnesty International écrit dans un rapport du 26 avril 2019 que Mohamed Dihani est surveillé depuis sa libération en 2015. Les défenseurs des droits humains du Sahara occidental comme Mohamed Dihani sont souvent soumis à divers types de harcèlement. En 2018, il a été arrêté à deux reprises lors de participation à de manifestations pacifiques. Il a été arrêté pour cela et accusé d’avoir diffusé de fausses nouvelles. En février, cependant, il a été libéré des charges, écrit Amnesty.

    Dans ses enregistrements sur Facebook en mai, Mohamed Dihani dit qu’il avait également été soumis à divers types d’extorsion pendant la prison: il serait libéré s’il organisait des attaques terroristes dans la partie occupée du Sahara occidental. Les propositions étaient des explosions, des assassinats et semer la peur dans la population. De cette façon, le Sahara occidental serait considéré par le monde extérieur comme une plaque tournante du terrorisme et des menaces à la sécurité internationale, tandis que la présence marocaine serait considérée comme importante pour la sécurité et la lutte contre le terrorisme. En outre, les autorités marocaines pourraient blâmer les militants du Sahara occidental et les condamner à de longues peines de prison. Ils pourraient également accuser le Polisario de financer le terrorisme et de collision avec Al-Qaïda. Ainsi, le Maroc apparaîtrait comme ayant une force de police fiable dans la région.

    Pendant longtemps dans les prisons marocaines, Mohamed Dihani a rencontré des prisonniers marocains condamnés pour terrorisme. L’un d’eux serait libéré s’il devenait officier d’information des services de sécurité marocains et était envoyé au Mali pour infiltrer Al-Qaïda. Après deux ans avec Al-Qaïda en 2005-2007, il a été arrêté parce qu’il refusait de fournir des informations spéciales au service de sécurité.

    Mohamed Dihani dit également qu’à travers ses codétenus, il a compris que les autorités marocaines elles-mêmes avaient créé de faux cellules terroristes juste pour montrer qu’ils les « démantelées ». Il cite en exemple la dénommée « cellule d’Amgala ».

    Lena Thunberg

    Sources:

    Tidskriften Västsahara nr 2/2013: Marockansk fångvård

    Amnesty International: UN must monitor Human Rights in Western Sahara and Sahrawi Refugee Camps

    Saharawinet: Former Saharawi political prisoner tells his story and unmasks Morocco manipulation of terrorism

    Saharawinet: Moroccan intelligence race against the clock to fabricate new terrorism charge against Saharawi former political prisoner Mohamed Dihani

    Tunisie: Malgré sa protection par Amnesty International, un saharaoui risque l’extradition vers le Maroc

    Vast-Sahara, 17 mai 2020

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, terrorisme, Mohamed Dihani,