Mois : mars 2017

  • Sahara Occidental : Le Maroc veut imposer des limites à la mission de la MINURSO

    En date du 3 septembre 2014, l’Ambassadeur du Maroc à l’ONU, Omar Hilal, a organisé une rencontre avec Mme Susana Malcorra, Chef de Cabinet du Secrétaire Général et Kim Bolduc.
    La réunion tient à un mois de la désignation de Mme Bolduc le 31 juillet 2014 Représentant Spécial du Secrétaire Général pour le Sahara Occidental et cheffe de la MINURSO. Celle-ci est restée bloquée à New York, le Maroc lui refusant l’entrée au Sahara Occidental pour entamer sa mission.
    L’objectif de cette rencontre était de dicter les conditions du Maroc sur le mandat de la MINURSO suite à la décision, un an auparavant, des Etats-Unis de proposer l’élargissement de son mandat au monitoring des droits de l’homme, à l’instar des autres missions de paix onusiennes.
    Le blocage marocain vise à imposer des conditions concernant le travail, le mandat et les prérogatives de la MINURSO surtout en ce qui concerne l’implication dans la question du respect des droits de l’homme au Sahara Occidental. Les propos de l’ambassadeur Hilale à ce sujet sont claires : » Mme Bolduc ne doit pas compliquer sa mission en essayant de s’ingérer dans les questions des droits de l’Homme qui ne relèvent pas de son mandat. Sinon, elle risque de se heurter à des problèmes et des difficultés qui vont compromettre sa mission. Elle n’aura aucune excuse de surprise en cas de ferme réaction des autorités marocaines », a-t-il dit.
    « »Le Maroc est prêt à travailler, la main dans la main, avec Mme Bolduc et développer un partenariat fructueux avec elle pour la mise en oeuvre du mandat de la MINURSO, qui se limite strictement à la surveillance du cessez-le-feu, au déminage et à l’assistance logistique aux mesures de confiance », a-t-il ajouté dans le but de limiter le mandat de la MINURSO.
    Il insiste pour que la question des droits de l’homme reste dans les mains du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’homme (HCDH) où Anders Kompass, Directeur des opérations et de la coopération technique veille à ce que les rapports de cette instance soient favorables au Maroc et où le soutien de Mme Navi Pillat a été acheté moyennant le versement annuel d’un million de dollars comme contribution au budget du HCDH. » La MINURSO n’a ni vocation, ni mandat pour s’occuper des questions des droits de l’Homme, que le Maroc traite avec le HCDH à Genève, dans le cadre d’un partenariat confiant et engagé », afirme-t-il.
    » Mme Bolduc doit s’engager à respecter le mandat de la MINURSO. C’est à cette condition qu’elle bénéficiera de l’appui et de la coopération des autorités marocaines », dit-il délattant la peur marocaine de voir la MINURSO surveiller les droits de l’homme ou menant des contacts avec la population civile sahraouie.
  • Sahara Occidental : La France au Conseil de Sécurité (III)

    Lors d’une rencontre du MAE marocain avec le chef de la diplomatie française Laurent Fabius à Paris tenue le 22 octobre 2013, ce dernier « a précisé que toutes les mesures devraient être prises afin d’éviter les « mauvaises surprises » de l’année passée », selon le compte-rendu de cette réunion rapportée par une note du 1er novembre 2013.

    « D’une manière générale, M. Fabius a laissé apparaître sa confiance et sa sérénité au sujet de l’échéance d’avril 2014 », a ajouté la note.

    D’un autre côté, Fabius « a plaidé pour conférer de la substance au concept de colocalisation afin de permettre aux opérateurs des deux pays d’investir les marchés émergents de l’Afrique et du Moyen Orient ».

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  • Sahara Occidental : Soulèvement contre la politique d’appauvrissement marocaine

    Les confrontations continuent dans les rues de la ville d’El Aaiun suite à l’intervention brutale des forces de répression du Maroc contre un groupe de chômeurs qui avait organisé le 24 mars un sit-in à l’intérieur d’un bus de la société Phosboucraa pour protester contre la marginalisation de la population dans la politique d’embauche des autorités d’occupation.
    Devenue une pratique habituelle du Maroc pour mettre à genou les contestataires de sa politique de répression et dilapidation des biens publics, Rabat prône la même politique d’appauvrissement contre la population sahraouie en vue de la soumettre à sa volonté.
    Ainsi, de nombreuses familles ont été privées de la subvention de l’Etat appelée Inaach, seule ressource de vie pour de nombreuses menages sahraouis.
  • Sahara Occidental : La France au Conseil de Sécurité (II)

    Le 10 octobre 2014, Tudor Alexis, Conseiller Politique à l’Ambassade de France à Rabat demande un entretien avec Azzedine Farhane, responsable de la Direction des Nations Unies et des Organisations Internationales au ministère marocain des affaires étrangères dans un contexte caractérisé par :
    – le conflit entre le Maroc et le Secrétaire Général
    – Nouvelle décision de retirer la confiance à l’Envoyé de l’ONU pour le Sahara Occident, M. Christopher Ross.
    – Refus d’autoriser Mme Kim Bolduc, cheffe de la MINURSO de se rendre au Sahara Occidental pour accomplir sa mission après le départ de l’allemand Wolfgang-Weber.
    Le diplomate français souhaite s’enquérir de la position du Maroc à la veille de la réunion du Conseil de Sécurité du 27 octobre 2014.
    1. Selon la note marocaine du 10 octobre 2014, « 1) Paris souhaite avoir des informations sur les consultations entre le Maroc et les Nations Unies au sujet du processus de négociations, ainsi que la prise de fonctions de Mme Kim Bolduc, Représentante spéciale du Secrétaire Général pour le Sahara; 2)Paris s’interroge sur la position du Maroc, en l’absence d’informations sur l’état actuel des relations entre le Maroc et les Nations Unies, et en perspective du briefing de M. Chris Ross, Envoyé Personnel du Secrétaire Général, devant le Conseil de sécurité, prévu le 27 octobre 2014; 3) Paris souhaite qu’une solution soit trouvée à cette situation ».

    Selon la même note, apès avoir exposé ses explications au diplomate français, le responsable marocain a saisi l’occasion « pour souhaiter que la France puisse défendre, comme elle l’a toujours fait, la position du Maroc sur la base de ce qui précède, en prévision du briefing du 27 octobre prochain au Conseil de sécurité ».

    Il y a lieu de souligner que la France n’a pas déçu son allié. Grâce à son soutien, le Maroc procédera plus tard à empêcher le Secrétaire Général en l’empêchant de se rendre au Sahara Occidental et à l’expulsion la composante civile de la MINURSO dont il continue de refuser le retour.

    Nous nous approchons de l’échéance d’avril où le Conseil de Sécurité doit se renouveller le mandat de la MINURSO et se prononcer sur la question du Sahara Occidental. La France continuera de protéger les intérêts du Maroc au détriment de la légalité et de la volonté de la communauté internationale.

  • Le travail de coulisse de la délégation marocaine à New York

    La diplomatie marocaine a toujours recours au trafic d’influence pour plaider ses thèses concernant le sahara Occidental.
    Elle a notamment recours à ces pratiques en anticipation de la présentation du rapport du secrétaire général de l’ONU au Conseil de sécurité.
    Dans cet exemple, l’Ambassadeur de la Mission permanente du Maroc auprés des Nations Unies, Mohammed Loulichki, a approché sucessivement Miguel De Serpa Soares, conseiller juridique des Nations Unies et Mme Susana Malcorra, Cheffe de cabinet du Secrétaire Général.
    Le choix de ces deux fonctionnaires de l’ONU n’est pas fortuit du fait qu’ils contribuaient directement dans la rédaction du rapport de l’ancien secrétaire Général, Monsieur Ban Ki Moon. Cette approche est précédée d’un déjeuner de travail afin d’établir un canal de communication.
    La démarche du diplomate marocain est clair à savoir, influer ces derniers pour les amener à insérer des passages favorables au maroc dans le rapport du secrétaire général de l’ONU.
  • Le Raz- le-bol britannique de la position contreproductif du Maroc.

    Voci un extrait d’un compte-rendu d’une rencontre du Ministre délégué, Youcef Amrani avec l’Ambasadeur du Royaume Uni, reflétant le raz le bol des britanniques de la position contre productive du Maroc:
    • – « il y avait des divergences entre le Maroc et le Royaume Uni, mais également des positions qui se rejoignent, notamment en ce qui concerne le caractère intenable du statu quo ».
    • – « dans le court terme il y aura une situation difficile à gérer. Nous comprenons la décision du Maroc de dire « enough is enough » », cependant, a-t-il ajouté, « à l’exception de la France, la décision inattendue et soudaine du Maroc a engendré beaucoup d’incompréhension, y compris au niveau du Groupe des Amis (GOF) et du Secrétaire Général ».
    • « l’approche conflictuelle décidée par le Maroc est dans l’ensemble considérée comme étant dure et contreproductive. Il a également noté « qu’il est difficile de distinguer le SG et le Conseil de Sécurité de cette défiance concernant C. Ross ».
    • L’Ambassadeur Tim Morris a qualifié « d’horrible (« awful ») l’aide-mémoire justifiant la décision du Royaume de retirer sa confiance à C. Ross ».
    • « le Royaume Uni ne pouvait pas soutenir un tel document dans la mesure où il ne partage pas certains des arguments avancés, et que ledit document révèle par ailleurs une démarche scientifique défaillante ».
    • « la situation sera difficile pour le Maroc sur le court terme et ce pour plusieurs raisons », en prenant soin de préciser : « « mais vous vous êtes mis dans cette situation tout seul, vous devrez donc traverser cette période difficile » ».
    • Il a ensuite affirmé « Que les choses soient claires, nous allons soutenir le Secrétaire Général de l’ONU et son Envoyé Personnel quoi qu’il fasse. Nous ne voulons surtout pas donner l’illusion que nous sommes d’accord ».
    • Au sujet de la Minurso, …. « le Royaume Uni considérait qu’il devait y avoir une certaine flexibilité dans la mise en œuvre du mandat de la Minurso, notamment en ce qui concerne l’accès de la mission onusienne aux personnes résidant sur ce territoire.
    • Il a ensuite déclaré « soutenir tous les rounds informels de l’Envoyé Personnel du SG, tout en « comprenant que cela devait mener quelque part ». Il a en outre précisé que « le Royaume Uni compte favoriser une approche équilibrée, « si vous êtes dans le jury, vous ne pouvez pas prendre partie ».
  • Sahara Occidental : La France au Conseil de Sécurité (II)

    Le 10 octobre 2014, Tudor Alexis, Conseiller Politique à l’Ambassade de France à Rabat demande un entretien avec Azzedine Farhane, responsable de la Direction des Nations Unies et des Organisations Internationales au ministère marocain des affaires étrangères dans un contexte caractérisé par :
    – le conflit entre le Maroc et le Secrétaire Général
    – Nouvelle décision de retirer la confiance à l’Envoyé de l’ONU pour le Sahara Occident, M. Christopher Ross.
    – Refus d’autoriser Mme Kim Bolduc, cheffe de la MINURSO de se rendre au Sahara Occidental pour accomplir sa mission après le départ de l’allemand Wolfgang-Weber.
    Le diplomate français souhaite s’enquérir de la position du Maroc à la veille de la réunion du Conseil de Sécurité du 27 octobre 2014.
    1. Selon la note marocaine du 10 octobre 2014, « 1) Paris souhaite avoir des informations sur les consultations entre le Maroc et les Nations Unies au sujet du processus de négociations, ainsi que la prise de fonctions de Mme Kim Bolduc, Représentante spéciale du Secrétaire Général pour le Sahara; 2)Paris s’interroge sur la position du Maroc, en l’absence d’informations sur l’état actuel des relations entre le Maroc et les Nations Unies, et en perspective du briefing de M. Chris Ross, Envoyé Personnel du Secrétaire Général, devant le Conseil de sécurité, prévu le 27 octobre 2014; 3) Paris souhaite qu’une solution soit trouvée à cette situation ».
    Selon la même note, apès avoir exposé ses explications au diplomate français, le responsable marocain a saisi l’occasion « pour souhaiter que la France puisse défendre, comme elle l’a toujours fait, la position du Maroc sur la base de ce qui précède, en prévision du briefing du 27 octobre prochain au Conseil de sécurité ».
  • Sahara Occidental : La Lituanie tient au principe du droit à l’autodétermination

    La Lituanie a toujours défendu le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Ce pays considére le Sahara Occidental comme territoire non – autonome sous occupation marocaine.

    Lors des consultations sur le Sahara Occidental à l’ONU, la délégation lituanienne s’est toujours montrée intransigeante sur cette question. Ce pays a toujours dénoncé les violations des droits de l’Homme (arrestations arbitraires, détentions, non enregistrement des associations), et défendu le droit d’associations et de liberté d’expression.

    Les représentant du Makhzen qui se sont succédés à l’ONU – Mezouar, Loulichki et maintenant Hilale – ont vainement tenté de changer la position de ce pays.

    Ils recevaient toujours une réponse claire et sans équivoque:  » Les instructions sur le Sahara Occidental viennent directement de la capitale, et la Mission n’a aucun moyen de les influencer, la Lituanie tient au principe du droit à l’autodétermination …. ».

    Documents liés au sujet:
    1– Calameo
    2– Calameo
    3– Calameo
    4– Calameo
    5– Calameo

  • Nouveau dérapage français

    par Abdelkrim Zerzouri
    Paris fait grincer des dents au Sahara occidental et à Alger, où l’on considère la position de la France exprimée dans une note aux parlementaires européens sur l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) au sujet de l’accord commercial UE-Maroc comme un mépris pour la légalité internationale. On devait forcément s’y attendre, les soutiens du ‘Makhzen’ commencent à faire leur lecture élastique et aléatoire de l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) au sujet de l’accord commercial UE-Maroc. 
    La décision de la justice européenne qui a, malgré son style fleuve d’anthropologie historico-judiciaire, clairement établi le caractère distinct et séparé garanti au territoire du Sahara occidental conformément au droit international, vient d’être dénaturée par la France qui estime dans une note, envoyée lundi aux parlementaires européens, que la décision de la CJUE ouvre une «période d’insécurité juridique qui pourrait être très préjudiciable aux opérateurs économiques». Il n’en fallait pas plus pour faire réagir Alger qui, par le biais de son ambassadeur à Bruxelles, dénonce des calculs politiciens auxquels s’adonnent, en particulier, un pays membre permanent du Conseil de sécurité (France) et certains cercles au sein de la Commission européenne pour contourner le droit international et sceller le sort du Sahara occidental dans le sens illicite voulu par le Maroc. 
    L’Algérie affiche également sa désapprobation à l’égard de l’UE, jugeant que sa compromission dans cette cabale contre le peuple sahraoui menace le droit international et la promotion de la paix. Le représentant du Front Polisario en France a qualifié pour sa part la position de la France vis-à-vis de la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) sur l’accord commercial UE-Maroc de «nouveau dérapage» qui s’aligne sur les thèses expansionnistes du Maroc. Non sans relever la gravité de la situation qui peut déboucher sur une reprise des sentiers de la guerre par les Sahraouis. Estimant que le soutien apporté par la France au Maroc dans son mépris pour l’ONU, l’Union africaine (UA) et l’UE est un choix qui peut encourager à commettre l’irréparable, avec toutes les conséquences qui en découleraient sur le plan de la stabilité de toute la région. 
    Mais, cela ne semble guère freiner l’activisme du roi et de ses alliés européens et africains, puisqu’il s’en est fait des amis en Afrique, où il mène également une grande offensive diplomatique qui joue sur la fibre sensible de l’économique, avant et après sa réintégration au sein l’UA, pour contrer les efforts onusiens de règlement du dossier du Sahara occidental dans le cadre de la légalité internationale. Le roi Mohamed VI veut isoler le Sahara occidental et ses alliés sur la scène internationale, faisant une priorité de ce dossier dans sa politique extérieure. Et il n’a pas fini d’accélérer le remodelage de l’opinion internationale autour de cette question de décolonisation, l’une des toutes dernières au monde (avec la Palestine), qu’il veut assimiler à un «état de fait». Quitte à mettre le feu aux poudres ? 
    Une folie que de s’aventurer sur ce sentier. Enfin, l’avenir proche le dira. En tout cas, déjà le bruit de bottes crisse sur les sables de cette vaste contrée désertique et prépare, au côté du flanc sahélien, infesté, un autre espace d’appui aux activités des groupes terroristes.
  • Comment un lanceur d’alertes a signé l’arrêt de mort de la diplomatie marocaine

    Le décès, en 1999, du roi Hassan II a marqué une nouvelle ère au Maroc et avec elle le départ de la génération d’un roi qui a mené le Maroc avec une main de fer, mais qui connaissait les limites de la diplomatie et ses règles.
    Le nouveau roi est plutôt connu par son tempérament imprévisible et son mépris pòur l’art de la diplomatie. Entouré par ses amis d’enfance auxquels il a confié le pouvoir, ces derniers n’hésitent pas à suivre la ligne de conduite dicté par leur roi.
    La génération de sages mise à l’écart, ils furent remplacés par des jeunes agressifs qui n’ont aucun lien avec le métier diplomatique. Leur choix étant basé sur le clientélisme, l’allégeance et le mépris du mérite, leurs bourdes ne se comptent plus, en particulier dans le dossier du Sahara Occidental où l’obsession de Mohammed VI à s’approprier les richesses de ce territoire a fait basculer la diplomatie marocaine vers une descente aux enfers sans précédents au point d’atteindre un niveau de dégringolade similaire à celui d’une république bananière de troisième ordre.
    Les conséquences de l’aveuglement de la nouvelle clic de Rabat sont devenus visibles : Rupture impulsive des relations diplomatiques avec de nombreux pays, l’enfermement sur soi comptant sur le soutien de ses alliés traditionnels, le Maroc est devenu un vassal qui dépend de ses maîtres du Golfe, la politique de l’autruche par rapport au contentieux du Sahara Occidental, des rapports quasi inexistants avec les voisins mauritaniens et algériens, tension avec l’Union européenne et enfin un grossier conflit avec les responsables des Nations Unies et son Secrétaire Général, Ban Ki-Moon.