Mois : juin 2016

  • Décolonisation : le Front Polisario accuse la « Puissance occupante » d’avoir opté pour la confrontation avec la communauté internationale

    Comité spécial de la décolonisation, 5e séance – matin
    ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
    COUVERTURE DES RÉUNIONS
    Le Comité spécial de la décolonisation a poursuivi ce matin l’examen de la question du Sahara occidental en entendant le représentant du Front Polisario, qui a accusé la « Puissance occupante » d’avoir « choisi l’option de la confrontation avec la communauté internationale, de mettre fin au processus de paix et de pousser la région dans la direction du pire scénario ».
    M. Ahmed Boukhari a notamment estimé que la tenue d’un référendum d’autodétermination était la clef du règlement de la situation. « Nous pensions que le Maroc accepterait un tel référendum mais il n’en est rien », a-t-il déclaré.
    L’intervention du Front Polisario a été chahutée par un tumulte provoqué par le délégué du Maroc, qui demandait la parole sur une motion d’ordre et accusait le Président du Comité de « ne pas respecter les règles ». 
    Le Président du Comité, M. Rafael Darío Ramírez Carreño (Venezuela) a jugé « déplorable pour la diplomatie » le comportement du représentant du Maroc, pays observateur au Comité. Plusieurs membres du Comité ont ensuite salué le discours du représentant du Front Polisario, « représentant du peuple sahraoui ». 
    Cette séance faisait suite à deux autres, tenues lundi 13 et mardi 14 juin, durant lesquelles le représentant du Maroc avait demandé avec insistance qu’un Sahraoui élu lors des élections régionales organisées par le Maroc l’an dernier puisse aussi s’exprimer, avant de s’opposer à la prise de parole du représentant du Front Polisario. 
    À l’occasion de très vifs échanges entre le représentant du Maroc et le Président du Comité, ce dernier avait rappelé qu’aux termes des résolutions de l’Assemblée générale, le Front Polisario était le représentant du peuple du Sahara occidental.
    Ce matin, le Président du Comité spécial a commencé la séance en lisant une note préparée par l’Indonésie et adoptée par consensus en séance privée. Cette note, a-t-il indiqué, a été préparée après un long débat sur « l’incident du 14 juin ». 
    La note reprend les différents points de vue sur la question examinée par le Comité. Ces derniers y expriment leur plein soutien au Président du Comité, lequel a le plein contrôle des débats. Compte tenu de l’incident regrettable du 14 juin, découlant de l’irrespect de la procédure par un membre qui ne siège pas au Comité, ce dernier précise que le représentant du Front Polisario est le représentant du Sahara occidental. 
    Le Comité est conscient qu’il ne peut aller à l’encontre des décisions de l’Assemblée générale. La différence entre un représentant et un pétitionnaire d’un territoire non autonome est qu’un représentant n’a pas à demander l’autorisation pour prendre la parole. Enfin, les membres du Comité reconnaissent le fait que le Président du Comité n’est pas obligé de respecter la pratique du Président sortant. 
    Cette note a été elle-même l’objet d’interventions lors de la séance de ce matin. La Côte d’Ivoire a ainsi demandé si, au sein du Comité, les décisions étaient prises ou non par consensus. Si la réponse est affirmative, l’on ne peut progresser, a dit son représentant, favorable pour laisser M. Boukhari s’exprimer au nom du Front Polisario, mais non au nom du Sahara occidental.
    Antigua-et-Barbuda aurait souhaité que la note fût distribuée pour examen avant la présente séance. Le Président a rappelé que la note lue par le Secrétariat était le fruit d’un accord obtenu en séance informelle du Comité. 
    L’Équateur, le Chili, Cuba, le Nicaragua, la République arabe syrienne et la Bolivie ont successivement rappelé que, certes, les points de vue de certains États étaient clairement différents de ceux de la majorité du Comité, mais que la note les reflétait et que ces mêmes États, après de longues discussions transparentes et inclusives, en avaient accepté les termes.
    À l’origine de la note, l’Indonésie a relevé qu’il n’avait jamais de solution facile ni de position unique quand on traite de la question du Sahara occidental et de la représentation du Front Polisario. L’objectif du document était de refléter la position des différents États membres du Comité, a-t-elle expliqué, avant d’appuyer l’impartialité du Président.
    Dans son intervention, M. Boukhari a affirmé que le Sahara occidental présentait des caractéristiques spécifiques qui le rendaient différent des autres territoires à l’ordre du jour du Comité. Il est en effet le seul d’Afrique à l’ordre du jour et est inscrit au programme à la fois de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, qui y a créé une mission dont le seul mandat est de mener à bien un référendum d’autodétermination.
    M. Boukhari a également rappelé que le Secrétaire général avait nommé un envoyé spécial, ainsi qu’un représentant spécial sur la question, alors que l’Union africaine avait elle aussi nommé un envoyé spécial, l’ancien Président du Mozambique Joachim Chissano.
    M. Boukhari a rappelé que la situation du Sahara occidental avait déjà causé un sanglant conflit de 16 années et a averti que, si la situation devait se prolonger, elle constituerait non seulement un crime international à l’encontre du peuple sahraoui, mais aussi une menace permanente à la paix et la sécurité de la région.
    Du fait de ces particularités, le Comité spécial devrait consacrer davantage de temps et d’efforts à la question du Sahara occidental, afin d’assurer la décolonisation complète du territoire, a poursuivi M. Boukhari, qui a réitéré sa demande d’une session spéciale du Comité sur le sujet et de l’envoi d’une mission au Sahara occidental, afin qu’il mette à jour ses informations et analyses, sachant que la dernière visite du Comité spécial dans le territoire date de 1975.
    Rappelant ensuite qu’en vertu de l’Article 73 de la Charte des Nations Unies, le Comité devait, en ce qui concerne les territoires non autonomes, travailler d’une part avec la puissance administrante et d’autre part avec les représentants légitimes de ces territoires, M. Boukhari a affirmé que le représentant légitime du peuple sahraoui était le Front Polisario, qui doit donc se voir accorder le statut approprié.
    En outre, a-t-il affirmé, pour les Nations Unies, le Maroc n’est pas la puissance administrante. Tout au contraire, aux termes de la résolution 3437 (1979) de l’Assemblée générale, le Maroc est un pays qui occupe illégalement un territoire qui ne lui appartient pas et a y a transféré des milliers de colons afin de faire du peuple sahraoui une minorité. Le droit international, et en particulier les Conventions de Genève, est très clair à cet égard, a-t-il dit. 
    De ce fait, « malgré les manœuvres, insultes et intimidations du Maroc, le Comité doit reconnaître que les mesures juridiques, politiques, administratives prises par ce pays au Sahara occidental ne sont ni légitimes ni légales ». « Le Comité a été créé pour mettre fin au colonialisme, pas pour le légitimer », a encore affirmé le représentant du Front Polisario.
    M. Boukhari a jugé préoccupants les événements survenus depuis la dernière session régulière du Comité spécial en 2015. L’attaque directe du Maroc contre la personne du Secrétaire général après sa visite en mars au Sahara occidental et sa décision unilatérale du 16 avril d’expulser la composante civile et politique de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) démontrent que la puissance occupante a choisi l’option de la confrontation avec la communauté internationale, de mettre fin au processus de paix et de pousser la région dans la direction du pire scénario », a-t-il ajouté.
    Il a encore fait observer que, malgré les demandes du Conseil de sécurité inscrites dans sa résolution 2285 (2016), le personnel de la MINURSO n’est pas retourné au Sahara occidental et que les négociations formelles entre le Maroc et le Front Polisario n’avaient pas repris. Au contraire, a-t-il souligné, il semble que le Maroc ait tenté de transformer vendredi dernier une visite technique des Nations Unies destinée à convaincre le Maroc d’accepter le retour de tout le personnel expulsé en visite touristique. 
    Une fois de plus, le Maroc tente de jouer la montre et la communauté internationale ne doit pas tomber dans son jeu, a affirmé M. Boukhari, pour qui le Conseil de sécurité ne doit pas attendre le rapport du Secrétaire général prévu le 31 juillet, mais agir tout de suite. 
    Le Conseil de sécurité doit assumer ses responsabilités et éviter un scénario qui jetterait les peuples sahraouis et marocains dans la confrontation. Pour le Front Polisario, la MINURSO est le symbole de l’engagement de la communauté internationale en faveur de la décolonisation du dernier territoire non autonome d’Afrique. La Mission, a-t-il dit, doit donc revenir mais ce retour n’est pas une fin en soi: son objectif doit être la reprise des négociations directes entre les deux parties en vue d’un règlement pacifique du conflit, lequel se trouve dans l’application du principe d’autodétermination.
    Enfin, M. Boukhari a attiré l’attention du Comité sur le pillage continu et illégal des ressources naturelles du Sahara occidental, concluant sur la persistance des violations des droits de l’homme du peuple sahraoui, et en premier lieu de son droit à l’autodétermination.
    Le délégué de l’Équateur a déclaré avoir entendu avec « beaucoup d’intérêt » le discours du représentant du Front Polisario en tant que « représentant du Sahara occidental ». Il a déploré « les cris et les bruits » proférés durant son intervention, lesquels « n’auraient jamais dû se produire ». 
    Il a regretté « la diplomatie élégante et traditionnelle menée d’antan par la délégation qui a fait autant de bruit aujourd’hui ». Il est impensable de se comporter d’une manière aussi incompatible avec les usages en cours au sein des Nations Unies, a-t-il dit. Enfin, il a appuyé l’idée d’une visite du Comité sur place avant de demander à M. Boukhari des précisions sur un référendum d’autodétermination.
    Les représentants de Cuba, de la Bolivie et du Venezuela se sont eux aussi félicités du fait que M. Boukhari ait pu s’exprimer. M. Boukhari est le représentant du peuple sahraoui et un interlocuteur valable, a ajouté le délégué du Venezuela, qui a en outre jugé sa position conciliatrice. Il a également dit sa déception devant « l’entreprise de diffamation menée par un État Membre ».
    Enfin, M. Boukhari a dénoncé la position « digne de Tartuffe » du Maroc sur la question du référendum d’autodétermination, notant que ce pays avait déclaré de manière unilatérale que le Sahara était marocain, comme l’atteste l’emploi de l’expression de « Sahara marocain » au lieu de « Sahara occidental ».
    La prochaine réunion publique du Comité spécial aura lieu lundi 20 juin.
  • Réponse de Jean-Marc Ayrault à une question sur les prisonniers politiques sahraouis

    Sahara occidental – Réponse de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, à une question – Assemblée nationale (Paris, 14/06/2016)
    Les prisonniers sahraouis détenus à la prison de Rabat-Salé ont décidé le 6 avril 2016 de suspendre leur grève de la faim, ayant obtenu des promesses de voir certaines de leurs revendications satisfaites. La France a accueilli cette nouvelle avec soulagement. S’agissant des peines en cours, les seules voies de recours possibles sont celles prévues par le système judiciaire marocain.
    La France entretient un dialogue confiant et régulier avec les autorités marocaines en matière de droits et de libertés publiques. Elle encourage les autorités marocaines dans leur intention de mettre en oeuvre les dispositions de la nouvelle constitution, qui a apporté des garanties fortes en matière de droits humains et donné un statut constitutionnel à plusieurs instances indépendantes. Depuis l’entrée en vigueur en juillet 2015 de la réforme de la justice militaire, les civils ne peuvent plus être poursuivis devant les tribunaux militaires.
    S’agissant de la question du Sahara occidental, la France soutient activement la recherche d’une solution politique conforme au droit international, juste, durable et mutuellement agréée, sous l’égide des Nations unies et conformément aux résolutions du Conseil de sécurité./.
    (Source : site Internet de l’Assemblée nationale)
  • Nouvel échec du Maroc aux Nations Unies

    Le Maroc continue d’accumuler les échecs diplomatiques au niveau ds Nations Unies en dépit de l’arrivée de celui que le Makhzen considérait comme l’homme de choc qui allait tordre le bras de la communauté internationale et offrir au roi Mohammed VI dans un plateau d’argent le territoire du Sahara Occidental et ses alléchantes ressources naturelles dont le contrôle constitue le plus grand rêve marocain depuis 40 ans.
    En effet, Omar Hilale a été nommé représentant du Maroc auprès des Nations Unies suite à ses « exploits » à Genève où il a réussi à corrompre les fonctionnaires onusiens en vue d’empêcher le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme de rapporter sur la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental. L’un de ces fonctionnaires, le suédois Anders Kompass, a été viré probablement à cause des informations confidentielles qu’il transmettait au diplomate marocain.
    Quelques mois après son débarquement à New York, il était déjà grillé par les documents confidentiels de la diplomatie marocains révélés par le cyber-activiste Chris Coleman. Selon The Guardian, le chef du Département des Affaires politiques, Jeffrey Feltman, a demandé des explications. Hilale, sans nier l’authenticité des documents, a déclaré qu’ils ont été modifiés. A Managua, Hilale vient d’essuyer un nouvel échec. Malgré ses cris dans la salle des débats du Comité de Décolonisation de l’ONU, Hilale n’a pas pu imposer sa marionnette déguisée en représentant de la population sahraouie. Pire encore, le président du Comité lui a rappelé que le Front Polisario est le seul et unique représentant du peuple sahraoui reconnu par les Nations Unies.
  • Le Makhzen préoccupé par le retour des relations entre l’Algérie et la Mauritanie

    Le gouvernement marocain n’a pas digéré le réchauffement des relations diplomatiques entre l’Algérie et la Mauritanie.
    En effet, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération de la République islamique de Mauritanie, Isselkou Ould Ahmed Izid Bih, a effectué le 24 mai dernier une visite en Algérie en sa qualité d’envoyé spécial et porteur d’un message au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de son homologue mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz.
    A l’aéroport international Houari-Boumediene, le chef de la diplomatie mauritanienne a été reçu par le ministre d’Etat ministre, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra.
    Lors de leurs entretiens, les deux responsables examineront «les relations bilatérales et les moyens d’élargir la coopération algéro-mauritanienne en prévision de la réunion de la 18e session de la Grande commission mixte, prévue fin 2016 à Alger».
    «Les questions politiques et économiques internationales ainsi que les questions arabes à la lumière des préparatifs en cours pour le Sommet arabe qui se tiendra fin juillet prochain à Nouakchott», sont également à l’ordre du jour de leur entrevue.
    Pour rappel, ce dégel dans les relations entre les deux pays est intervenu après la crise diplomatique qui a prévalu après l’expulsion, il y a une année, du premier conseiller de l’ambassade algérienne à Nouakchott.
    Le diplomate algérien a été accusé d’être derrière un article, publié sur un site d’informations mauritanien, évoquant une plainte que Nouakchott aurait l’intention de déposer auprès de l’Onu contre le Maroc, accusé de vouloir «envahir le nord de la Mauritanie avec de la drogue».
    Derrière cet article, une crise diplomatique s’est déclenchée entre les deux pays. Pour Nouakchott, ces informations pourraient nuire aux relations avec Rabat. La Mauritanie avait donc décidé de mettre un terme aux fonctions du diplomate à l’ambassade algérienne.
    Selon les observateurs, ce retour des relations diplomatiques entre les deux pays frères a fortement déplu au roi du Maroc qui a refusé par deux fois de recevoir le ministre des AE mauritanien qui est venu l’inviter au nom du président mauritanien au Sommet arabe qui aura lieu les 25 et 26 juillet prochains.
    Cette position tranchée du Maroc s’explique aussi par le fait de la présence d’un ministre mauritanien à l’enterrement du président sahraoui et les trois jours de deuil national décrétés par la Mauritanie.
    Par ailleurs, certains salariés marocains travaillant pour la société de télécommunications Mauritel ont été priés de partir car ils occupaient des postes dans des sites sensibles où auraient dû travailler des Mauritaniens.
  • Chris Coleman divulgue des documents secrets: le Makhzen embarrassé

    Document compromettant le Prince Zeid, Haut Commissaire des NU aux Droits de l’Homme
    Les documents secrets du ministère marocain des Affaires étrangères sur le dossier du Sahara Occidental divulgué par le pirate des réseaux sociaux Chris Coleman en 2014, font toujours le buzz et tentent d’embrasser de plus en plus le Royaume Chérifien, selon le journal péruvien La Razon.
    Le hacker a pu dévoiler les pratiques « malsaines » auxquelles le Maroc a eu recours pour atteindre son objectif, celui de maintenir sa domination sur le Sahara occidental et « discréditer » le Front Polisario, le représentant légitime du peuple sahraoui, reconnu par les Nations Unies, lit-on dans un article paru mercredi à Lima, au Pérou.
    «Les révélations du hacker Chris Coleman dépassent de loin celles de Wikileaks Assange et Snowden confidences et renseignent sur le pourrissement dans lequel évolue la diplomatie marocaine concernant la question sahraouie », selon le même article paru dans le journal.
    Celles-ci, ont montré comment la mission diplomatique marocaine à l’ONU, conduite par Omar Hilale, a pu corrompre le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et des hauts responsables onusiens. Les informations livrées par le hacker, retracent en outre les dessous d’une affaire d’espionnage dont a fait l’objet les services du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
    Le hacker a notamment évoqué le Prince Zeid Raad Al Hussein, Haut Commissaire actuel aux droits de l’homme à Genève, qui a collaboré avec le Maroc au mois d’avril 2014 lorsqu’il exerçait en tant que représentant de son pays au Conseil de Sécurité. Selon une lettre envoyée par Omar Hilale le 6 juin 2014, le Prince Zeid et sa délégation ont, en avril 2014, « été d’un grand appui au Maroc, lors de l’examen de la question nationale par le Conseil de Sécurité.
    Cela augure d’une position bienveillance de sa part lorsqu’il assumera ses fonctions de Haut Commissaire, et permet d’espérer qu’il pourra contenir la politisation de la question des droits de l’homme par le Secrétariat á New York ». « En outre, sa nomination devra contribuer à approfondir les relations de partenariat et de coopération que nous entretenons avec le Haut Commissariat aux Droits de l’homme, et qui se sont renforcées après la récente visite de Mme Pillay », ajoute la lettre. 
  • Elecciones 26J: Ciudadanos se olvida del Sáhara Occidental en su programa de gobierno

    (Alfonso Lafarga).- El Programa de Gobierno de Ciudadanos para las elecciones del 26 de junio de 2016, que incluye “350 soluciones para cambiar España a mejor”, no hace ni una referencia al Sáhara Occidental, al que sí dedico un párrafo en el programa de las elecciones del 20 de diciembre de 2015.
    En su programa electoral del 20DCiudadanos especificó sobre el conflicto del Sáhara Occidental su “compromiso activo a favor de una solución justa, duradera y mutuamente aceptable por las partes, que asegure la autodeterminación del pueblo saharaui de acuerdo a las resoluciones de las Naciones Unidas”. A esto añadió que la situación en la región no es la misma que hace décadas y marcó la necesidad de una “resolución pacífica y duradera del conflicto desde un enfoque regional que integre todas las dimensiones”.
    Seis meses después, el conflicto en la excolonia española ha quedado fuera del Programa de Gobierno de Ciudadanos. En el apartado dedicado a “Más protagonismo de España en el mundo y lucha contra el terrorismo” se habla de renovar los compromisos bilaterales con Francia o EEUU, impulsar las relaciones con Iberoamérica y Portugal, aumentar la presencia en Asia-Pacífico, del yihadismo, los derechos humanos… pero nada sobre el territorio que España abandonó sin proceder a su descolonización y entregó a Marruecos y en el que sigue teniendo responsabilidad según las Naciones Unidas y la Audiencia Nacional.
    El Partido Popular (PP) y el Partido Socialista (PSOE),reproducen literalmente en sus respectivos programas electorales la misma propuesta que llevaron para el 20D.
    PP: “En cuanto al territorio del Sáhara Occidental, continuaremos defendiendo una posición en la que se mantenga el papel central de Naciones Unidas y una vía dialogada para la solución, sobre la base de los parámetros establecidos por el Consejo de Seguridad de Naciones Unidas, una solución política, justa, duradera y mutuamente aceptable que prevea la libre determinación del pueblo del Sáhara Occidental en el marco de las disposiciones conformes a los principios y propósitos de la Carta de Naciones Unidas, animando a las partes y países vecinos a avanzar el proceso”.
    PSOE: “Promover la solución del conflicto de Sáhara Occidental a través del cumplimiento de las resoluciones de Naciones Unidas que garantizan el derecho de autodeterminación del pueblo saharaui. Esto facilitará el diálogo entre Marruecos y Argelia y favorecerá una mayor integración, desarrollo y estabilidad en el Magreb. España impulsará el seguimiento del respeto de los derechos humanos, tanto en el Sáhara Occidental como en los campos de refugiados de Tinduf”.
    Podemos e Izquierda Unida, por su parte, en el compromiso al que llegaron dio como resultado un acuerdo programático de “50 pasos para gobernar juntos”, el 48 de los cuales está dedicado al Sáhara Occidental.
    UNIDOSPODEMOS: “Defendemos la libre determinación del Sáhara Occidental”.
    Podemos ha editado su propio programa para el 26J, el conocido como estilo Ikea, en el que aparece el mismo párrafo sobre el Sáhara Occidental que llevó en de las elecciones del 20D.
    PODEMOS: “Compromiso con la libre determinación del Sáhara Occidental y concesión de la nacionalidad española a la población saharaui residente en España Defendemos el derecho a la libre determinación del pueblo saharaui. Por ello, asumiremos un papel más activo en el Consejo de Seguridad de la ONU y exigiremos revisar el marco general del proceso negociador, para fortalecer el mandato de la mediación de la ONU y posibilitar que el Consejo de Seguridad sancione a aquellos que obstruyan el proceso político. Además, abogaremos para que la Misión de las Naciones Unidas para el Referéndum del Sáhara Occidental (MINURSO) contribuya a la supervisión del respeto y defensa de los derechos humanos y la organización de desplazamientos oficiales sobre el terreno, tanto en el Sáhara Occidental como en los campamentos de refugiados de Tinduf. Asimismo, aumentaremos las partidas de ayuda humanitaria para los campamentos saharauis, apoyaremos programas de formación y movilidad de la población saharaui y favoreceremos el acceso a la nacionalidad española de los saharauis residentes en nuestro país, con los mismos derechos que otras personas en su situación”.“Por último, abogaremos por el nombramiento de un Representante Especial de la Unión Europea para el Sáhara Occidental que pueda hacer un seguimiento regular de la resolución del conflicto a nivel comunitario”.
    Unidos Podemos, en su punto 49, promueve el reconocimiento del Estado palestino por parte de España, medida que en las anteriores elecciones generales Unidad Popular-Izquierda Unidapedía para la Republica Árabe Saharaui Democrática (RASD) y que ahora ha quedado fuera de estos 50 pasos para gobernar juntos.
  • La Mauritanie espionnée par l’opérateur de téléphonie Mauritel

    Les sites makhzéniens ont beau pointer du doigt la présence de Bouamatou et Ould Chavi au Maroc pour justifier le coup de froid dans les relations entre Rabat et Nouakchott, mais la réalité est beaucoup plus amère.
    Le Maroc détient 51% des actions de l’opérateur de téléphonie Mauritel mais les marocains ont profité de leurs droits pour y installer des agents télécommandés par la DGED, le service d’espionnage marocain dont les activités sont plus que connues en Mauritanie.
    Mais Rabat a tort de mépriser les services de sécurité mauritaniens dont l’efficacité est plus que prouvée. Ces derniers ont découvert derrière le placement de haut cadres marocains dans la société Mauritel un large réseau chargé d’espionner les communications de l’Etat mauritanien. Raison qui a poussé ce dernier à demander au Maroc de confier des postes de responsabilité sensibles à des citoyens mauritaniens. 
    Mais les marocains ne l’entendent pas de cette oreille. En voyant qu’une importante source de renseignement allait leur échapper, ils ont répondu par le silence à la requête mauritanienne. 
    Face à la négative de Rabat, Nouakchott a décidé de suspendre le travail des marocains en leur retirant le permis de travail.
    Par conséquent, l’affaire Bouamatou ou quiconque d’autre n’a rien à voir avec une question qui est en somme une question de souveraineté et de sécurité nationale, les télécommunications étant un atout stratégique dans la surveillance du territoire.
  • Hillary Clinton : une candidate favorite à l’élection présidentielle américaine «achetée» par le Makhzen

    Dans un long article très documenté et à l’intitulé significatif, «Campagne marocaine pour influencer Hillary Clinton et d’autres dirigeants américains» – comprendre «corrompre» –, le média américain Intercept, qui cite des informations obtenues auprès du ministère américain de la Justice, montre comment le Maroc a utilisé des lobbyistes pour influencer la politique extérieure des Etats-Unis pendant le mandat d’Hillary Clinton comme secrétaire d’Etat, puis pour soutenir la candidature de celle-ci à l’élection présidentielle de novembre prochain. 
    Il est clair que l’élection d’Hillary Clinton à la Maison-Blanche serait une catastrophe pour l’Algérie. Les informations données par Intercept indiquent que le Makhzen a longtemps cherché à influencer la famille Clinton sur les relations Etats-Unis-Maroc, en particulier à propos de la question de la décolonisation du Sahara Occidental, en ayant recours à de soi-disant consultants et des think tanks. Il cite le recrutement de Justin Gray, un membre du super-comité d’action politique de Clinton (Super PAC), appelé Priorities USA Action, en tant que lobbyiste, qui aurait été payé par le Makhzen 25 000 dollars par mois, un montant qui représente, précise Intercept, environ un tiers du budget annuel de fonctionnement de son cabinet-conseil. 
    Gray et deux autres lobbyistes employés par son cabinet Global Advisors et recrutés également par le Makhzen, Ed Towns et Ralph Nurmberger, ont fait des dons à la Super PAC d’Hillary Clinton. Le média américain rappelle l’affaire de la fondation Chelsea Clinton qui avait accepté un financement de plus d’un million de dollars de la part d’une société contrôlée par le roi du Maroc pour l’organisation d’un événement de cette fondation à Marrakech en mai 2015. 
    On comprend pourquoi les deux Clinton, Bill et Hillary, passent leur temps à faire l’éloge du Maroc et de Mohammed VI, le présentant comme pays démocratique, et un leader et un modèle dans la région. Hillary Clinton, à l’époque où elle était secrétaire d’Etat, avait demandé le soutien du Maroc pour appuyer la position américaine dans la guerre menée par les groupes terroristes contre la Syrie. Elle voulait que la Ligue arabe empêche la diffusion des programmes de la télévision publique syrienne par les satellites et réseaux arabes sous prétexte de «mettre un terme à de fausses images» et à «de la propagande». 
    Les documents cités par Intercept et dont la véracité n’a pas été contestée par les personnalités concernées, montrent un degré très élevé de complicité entre le Makhzen et Hillary Clinton. Une victoire de cette dernière à l’élection présidentielle américaine prévue en novembre 2016 augurerait de perspectives mauvaises pour l’Algérie dans ses relations avec les Etats-Unis. 
    Il est sûr que l’arrivée d’Hillary Clinton à la Maison-Blanche signifiera un alignement complet de la position américaine concernant le Sahara Occidental sur la thèse marocaine qui privilégie une solution du conflit à travers le statut d’autonomie qui serait accordé à ce territoire et non pas le référendum d’autodétermination qui consacrerait le droit du peuple sahraoui à l’indépendance.
    Houari Achouri

  • texte intégral de l’intervention d’Ahmed Boukhari au séminaire de Managua sur la décolonisation

    Managua (Nicaragua), 02/06/16 (SPS) – Voici le texte intégral de l’intervention d’Ahmed Boukhari, membre du Secrétariat National et représentant du Front Polisario à l’ONU, au séminaire sur la décolonisation qui s’est tenu à Managua, Nicaragua, du 31 mai au 2 juin 2016

    Monsieur le Président, honorables délégués et participants au séminaire,
    Mes premières paroles vont à l’honorable Gouvernement de la République du Nicaragua pour lui exprimer ma reconnaissance pour cette nouvelle démonstration de la générosité et de la coopération aux efforts de décolonisation de l’ONU dont il fait preuve en accueillant pour la seconde fois ce Séminaire à Managua, dans la patrie de Sandino.
    J’aimerais aussi profiter de cette occasion pour féliciter l’Ambassadeur de la République Bolivarienne du Venezuela, M. Rafael Ramirez, pour sa brillante élection à la Présidence du Comité Spécial des 241. Je voudrais aussi féliciter le Bureau qui l’assiste dans la noble tâche qui consiste à remplir les objectifs qui sont assignés par la communauté internationale au Comité des 24.
    M. le Président,
    En cette occasion comme dans toutes les précédentes, la délégation du Front Polisario, en tant que légitime représentant du peuple du Sahara occidental, en vertu des faits dérivés de sa longue lutte pour la libération nationale et de la légalité internationale, comme il est établi dans la résolution 34/37 de l’Assemblée Générale et les suivantes, participe à ce séminaire dans le but d’informer le Comité Spécial sur la situation relative au Sahara occidental, le dernier Territoire Non Autonome africain qui reste inscrit à l’agenda de ce Comité Spécial.
    On le sait, M. le Président, nous avons été une colonie espagnole de 1884 à 1975, dans le cadre du découpage de l’Afrique en colonies issu de la Conférence de Berlin de 1885 où les puissances européennes se sont partagé notre continent, comme elles l’avaient fait pour le continent américain au Traité de Tordesillas quatre siècles auparavant. Les peuples des deux continents, au bout d’une longue lutte pour la liberté, ont réussi à se libérer du joug colonial, et ont inspiré ensemble la rédaction de la célèbre résolution 1514 de décembre 1960, considérée comme la Magna Carta de la décolonisation, qui a donné naissance à ce Comité.
    Le peuple sahraoui n’était pas, ne pouvait pas être, l’exception à la décolonisation, et entreprit donc sa lutte légitime pour l’indépendance nationale, en utilisant d’abord des moyens pacifiques, puis, à partir de 1973, par l’unique moyen qui restait à sa disposition, la lutte armée sous la direction du Front Polisario. Nous avions espéré que l’Espagne, puissance coloniale et administrative du Territoire du Sahara occidental, remplirait ses obligations à l’égard de la décolonisation, comme elle s’y était volontairement engagée, telles qu’elles avaient été définies par de nombreuses résolutions de l’Assemblé Générale de l’ONU et l’avis de la Cour Internationale de Justice du 16 octobre 1975, ainsi que par le rapport de la mission de visite envoyée par ce Comité au Sahara occidental en mai 1975.
    L’Espagne n’a pas rempli ses obligations. Au contraire, elle a offert notre pays et notre peuple à deux pays voisins, le Maroc et la Mauritanie, pour qu’ils le divisent, le partagent et l’occupent en vertu des accords dits de Madrid de 14 novembre 1975. Cependant, dans sa lettre du 26 février 1975 au Secrétaire Général de l’ONU, le gouvernement espagnol considère que « la décolonisation ne sera pas valide tant que le peuple sahraoui n’aura pas exprimé sa volonté de façon valide ». 
    On sait peu que ces deux pays, trois ans auparavant, avaient signé en juin 1972, en marge de l’ONU et dans le dos du peuple sahraoui, un accord ultra-secret pour se partager le territoire, comme l’a révélé l’ancien président de la Mauritanie Mokhtar Ould Daddah dans un récent livre intitulé La Mauritanie contre vents et marées. L’abandon espagnol et l’invasion conjointe mauritano-marocaine provoquèrent une guerre brutale contre un peuple désarmé et surpris par les événements et la faible réaction des Nations Unies. Cependant, la détermination du peuple sahraoui et la solidarité de notre continent africain et de beaucoup de nations, particulièrement en Amérique latine et dans les Caraïbes, ont fait échouer les plans des deux pays envahisseurs. La Mauritanie s’est retirée de la guerre en vertu de l’accord passé avec le Front Polisario en août 1979, et a, en février 1984, reconnu formellement la République Sahraouie, maintenant membre de plein droit de l’Union Africaine.
    Au bout de 16 ans d’une guerre cruelle, le Maroc a accepté le verdict des faits et le message clair et sans équivoque de la Communauté internationale, contenu dans la résolution 34/37 de l’Assemblé Générale des Nations Unies et dans la résolution 104 du 19e sommet de l’Organisation de l’Unité Africaine. Il a accepté le plan de paix élaboré conjointement en 1988 par l’ONU et l’OUA, aujourd’hui UA, basé sur la reconnaissance du droit du peuple sahraoui à choisir librement son avenir par un référendum d’autodétermination. Ce plan a été approuvé par le Conseil de Sécurité dans ses résolutions 658 (1990) et 680 (1991), aux termes desquelles il a créé une mission, la MINURSO2, avec le mandat explicite d’organiser le référendum d’autodétermination qui permettrait au peuple du Sahara occidental de choisir entre l’indépendance et son intégration au sein de la puissance occupante, comme décrit dans la résolution 34/37 de l’Assemblé Générale des Nations Unies.
    Un espoir était né pour la dernière colonie africaine à encore figurer à l’agenda de ce Comité. Le référendum aurait dû se tenir six mois après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre les deux parties belligérantes le 6 septembre 1991.
    Le référendum n’a pas eu lieu jusqu’à maintenant. Pourquoi? La réponse est simple. Parce que le Maroc, la puissance occupante, a décidé de renier les engagements qu’il avait contractés en vertu de son acceptation du plan de paix, au moment précis où l’ONU venait de terminer l’opération coûteuse d’identification et de recensement des électeurs. Dans une lettre adressée au Secrétaire Général de l’ONU en avril 2004, le Maroc a annoncé qu’il déclarait unilatéralement sa souveraineté sur le Sahara occidental, considérant, je cite, “qu’un référendum où figurerait la possibilité de l’indépendance constitue une remise en cause de la souveraineté du Maroc sur le Sahara”.
    À l’évidence cet argument manque de sérieux, et son incohérence a été soulignée par le secrétaire général de l’époque, Kofi Annan, dans son rapport d’octobre 2004, je cite, « le Maroc avait déjà accepté que l’indépendance était l’une des options du référendum que la MINURSO allait organiser. »
    Après cette volte-face, le Maroc s’est évertué à saper les efforts des Nations Unies en vue de la décolonisation. À partir de là, tous les efforts de la communauté internationale et de négociateurs de l’envergure de James Baker et de ses successeurs, agissant dans le cadre des résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité, se sont heurtés à l’attitude intransigeante et à l’obstructionnisme de la puissance occupante, dont les actes continuent à nous mettre sur la voie du pire des scénarios.
    Une preuve en est le discours qu’a prononcé le roi du Maroc à la nation le 6 novembre 2015, à l’occasion du quarantième anniversaire de l’invasion du Sahara occidental. Il a dit, je cite : “Le Maroc restera dans son Sahara et le Sahara demeurera dans son Maroc jusqu’à la fin des temps ”.
    Il est vrai que de plus grandes puissances que le Maroc avaient dit plus ou moins la même chose au sujet de leurs propres colonies. La France l’avait dit à propos de l’Algérie. Le Portugal l’avait dit à propos de l’Angola et du Mozambique. Et l’Espagne l’avait dit à propos de la Guinée équatoriale et du Sahara occidental. Ces propos vont contre la logique de l’Histoire. Ils constituent néanmoins, en plein XXIe siècle, un défi regrettable et inutile à la Communauté internationale ainsi qu’aux principes et aux résolutions de l’ONU qui considèrent comme non-négociable le principe de la libre détermination des peuples soumis à une colonisation ou à une occupation étrangère. Il est vrai, et tout aussi regrettable, que les Conseil de Sécurité, garant de l’intégrité du Plan de Paix de 1991 qui a donné à la MINURSO sa raison d’être, continue de fuir la responsabilité qui lui incombe en vertu du Plan de Paix et de la Charte des Nations Unies, d’autant plus au vu des récents développements qui montrent que le péril pourrait atteindre le point de non-retour.
    Il y a dans cette salle plusieurs membres permanents et non-permanents du Conseil. Nous avons été les témoins, comme toute la communauté internationale et particulièrement l’Afrique, des énormes efforts fournis par certains membres du Conseil pour éviter qu’on arrive à ce point de non-retour. Ces efforts se sont reflétés dans le vote et dans l’explication de vote sur la récente Résolution du Conseil de Sécurité 2285. Nous les en remercions.
    Comme on sait, M. le Président, en mars dernier, le Maroc a empêché le secrétaire général de se rendre à Laâyoune3, où se trouve le siège de la MINURSO. Ban Ki Moon a néanmoins pu mener à bien les autres phases de sa visite. Il a constaté de ses propres yeux la réalité que vit le peuple sahraoui, tant dans les camps de réfugiés que dans les zones libérées, et il a déclaré publiquement que cette réalité l’avait profondément ému. La réalité, c’est un peuple expulsé de sa terre par la force des armes d’une armée d’occupation, forcé à vivre dans des conditions pénibles pendant que son pays est dépouillé de ses ressources et que sa population est soumise à une politique de répression brutale, documentée par l’ONU même et les organisations de défense des droits de l’homme présentes dans les zones occupées. Une telle situation ne peut qu’émouvoir la conscience de tout démocrate ou gouvernement amoureux de la paix.
    Le Secrétaire Général a employé le terme d’occupation. Ce n’est pas une surprise. L’Assemblée Générale de l’ONU, dans ses résolutions 34/37 et 35/19, considère explicitement que nous sommes face à une « occupation militaire du Sahara occidental ». De plus, les deux résolutions ont demandé au Maroc, je cite, « de mettre fin à son occupation du Sahara occidental ». Ce sont des faits. Ce sont des résolutions de l’ONU. On n’invente rien. Ce n’est pas un concept nouveau, mais c’est le concept dont s’est saisi le Maroc pour lancer une campagne de dénigrement contre l’institution du Secrétaire Général, et pour justifier la rupture finale avec le processus de paix afin que « le Maroc reste au Sahara jusqu’à la fin des temps. » Les termes “jusqu’à la fin des temps ” ne sont pas une invention d’une presse dévoyée ou hostile. Ce sont les propres termes du roi du Maroc en personne. Plus grave, la campagne contre le Secrétaire Général a été suivie, une semaine plus tard, le 14 mars, par l’expulsion de la composante civile et politique de la MINURSO du territoire non-autonome du Sahara occidental. Après avoir dénigré le Secrétaire Général, et avoir décrétépersona non grata l’envoyé personnel de Ban Ki Moon, l’ambassadeur Ross, le Maroc a choisi de défier le Conseil de Sécurité. Dans sa résolution 2285, (2016), le Conseil a fixé un délai de 90 jours au Maroc pour qu’il accepte que les contingents de la MINURSO reviennent au Sahara occidental. Jusqu’à présent le Maroc refuse et continue de tourner le dos à la volonté unanime du Conseil.
    Voici les faits très brièvement résumés, M. le Président. Ce sont des faits. Pas des conjectures ou des élucubrations. Vous en avez été témoins. Mon intervention est complétée par une annexe jointe.
    Permettez-moi d’ajouter en guise de conclusion que nous nous trouvons devant la menace d’un échec possible de la Communauté internationale et en particulier, que le Conseil de sécurité risque de en pas être en mesure d’apporter son appui à la résolution du dernier point qui figure encore à l’agenda de ce Comité, le processus de décolonisation de la dernière colonie d’Afrique. Si le Conseil de Sécurité adopte la politique de Ponce Pilate, l’Assemblée Générale, et ce Comité en particulier, doivent continuer à assumer leurs responsabilités en matière de décolonisation. Nous devons avoir une conscience claire de ce qu’impliquerait un éventuel échec des Nations Unies.
    Ceci dit, nous devons avoir une conscience claire de ce qu’impliquerait l’éventuel échec d’un processus de paix dans une région soumise depuis longtemps à des dangers menaçant sa sécurité. La faillite probable du processus de paix dans lequel le peuple sahraoui avait placé toute sa confiance ne peut déboucher que sur un scénario de guerre, à un retour au point de départ de 1975. C’est à dire, à un conflit ouvert, à la prolongation des souffrances d’un peuple innocent, et à l’aggravation de la tension dans une région déjà secouée par de nombreux défis en provenance de la zone de conflits qu’est le Sahel.
    Le Front Polisario ne désire pas le retour au conflit armé. Nous savons par notre expérience, et l’expérience d’autres peuples, que la guerre est la pire façon de résoudre un conflit qui peut et doit être résolu par la voie civilisée de la négociation honnête, transparente, fidèle aux principes et aux résolution de l’ONU en matière de décolonisation. Le Front Polisario considère qu’il existe encore un espace pour que l’ONU intensifie ses efforts pour épargner à la région la spirale de la confrontation. Si toutefois la confrontation s’avère inévitable parce que ceux qui peuvent et doivent déployer ces efforts décident de ne pas le faire, dans ce cas, nous assumerons notre obligation de défendre le droit de notre peuple à l’indépendance.
    Face à cette situation, il incombe plus que jamais au Conseil Spécial d’assumer ses responsabilités. Le silence n’est pas une option. Nous sommes au croisement des routes qui mènent, soit vers une paix juste et durable par les moyens qu’a proposé l’ONU, ou vers l’inconnu. Selon nous, ce Comité a été créé pour mener à bien la décolonisation. Il ne doit pas être influencé de manière active ou passive, neutralisé par des menaces ou neutralisé par la stratégie du vacarme et de la confusion par ceux qui veulent le faire dévier de la noble responsabilité qu’il a contractée envers la dernière colonie africaine qui figure encore à son agenda.
    Sur la question spécifique du Sahara occidental, sa position est claire. En d’autres termes, il se trouve devant une question de décolonisation qui doit se résoudre par l’application du principe d’autodétermination dans les termes définis par la résolution 1514 (XIX) et qui sont la base et la justification du Plan de règlement qui a motivé l’envoi de la MINURSO. Cette position doit être maintenue et réaffirmée. Par ailleurs, le Comité a envoyé une Mission au Sahara occidental en ami 1975. Plus de 40 années se sont écoulées. Il est difficile de comprendre qu’il n’ait pas jusqu’à maintenant envoyé d’autre mission, et il est difficile de comprendre que ses rapports et ses documents de travail sur le Sahara occidental se limitent à faire un résumé insipide, incolore et inodore des rapports qu’a présentés le Secrétaire Général au Conseil de Sécurité. L’heure est venue, M. le Président, Honorables Membres du Comité, de mettre fin à cette anomalie, en retournant au Sahara occidental pour y recueillir des renseignements de première main sur la situation qui y règne.
    Pour terminer, le Front Polisario désire solliciter de la part de ce Comité la tenue d’une session spéciale consacrée au Sahara occidental.
    Je vous remercie.
    Notes
    1-Ou Comité spécial de la décolonisation : comité de l’ONU chargé d’observer et de promouvoir le processus de décolonisation de certains territoires.
    2-Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental.
    3-Laâyoune est la ville la plus importante du Sahara occidental. Elle est située au bord de l’Atlantique, à 500 km au sud d’Agadir. Son nom est fréquemment orthographié El Aaiún ou El-Ayoun.
  • Le député du FLN encense le Maroc et son roi : Bouabdellah se met au baisemain

    Il semble bien que pour le député FLN, Wahid Bouabdallah, pour ne pas le nommer, le mois sacré du Ramadhan n’est pas propice à la sérénité, à la piété et au calme.
    Il est vrai que le personnage, qui a été un gestionnaire calamiteux aux postes successifs de responsabilité qu’il a occupés, est un invité régulier d’un site électronique, où il s’impose au moins une fois l’an pour « disserter » sur tout et rien. Mais le plus grave pour ce député rebelle et controversé, qui n’hésite pas à critiquer au passage le premier responsable du parti FLN, qui l’a investi pour la députation, est qu’il récidive en s’ingérant gravement dans la politique extérieure de l’Algérie, comme il l’a fait alors qu’il dirigeait la compagnie nationale Air Algérie, en s’attaquant gravement à l’Iran, et en refusant d’envisager l’ouverture d’une ligne directe Alger-Téhéran, au motif que l’Iran utiliserait ses aéoronefs pour faire du prosélytisme. 0n laissera le lecteur juge de telles énormités avancées dans les déclarations au même site électronique où le député Bouabdallah que l’on entend pas beaucoup au Parlement a ses habitudes. Des déclarations qui ont précipité son écartement de la DG d’Air Algérie.
    Ainsi, dans sa dernière livraison à ce site, il donne son avis sur le projet de loi visant à museler les militaires à la retraite, critique Amar Saâdani et, pour ne pas être en reste, défend mollement le général Toufik. Comme si ce dernier avait besoin d’un avocat zélé pour le remettre à nouveau sous les feux de l’actualité. Ne parlons pas de Chakib Khellil, qu’il accablait en termes sybillins dans des déclarations en mars 2016 à un quotidien arabophone, dont la vente fait polémique. Dans ces déclarations Bouabdellah pensait que les affaires Sonatrach et autoroute Est-Ouest “ne peuvent pas être sans fondements”. « Sans quoi, affirmait-il, ce serait insulter la justice algérienne qui a traité de ces deux dossiers ».(…) Sur la « réhabilitation » de l’ancien ministre de l’Énergie le député FLN, critiquant au passage son chef de parti estimait alors qu’il y avait un « problème » pour mener cette réhabilitation “des zones d’ombre entourent toujours le dossier”. Il citait, alors, le projet de réalisation du gazoduc GR2, et s’interrogait sur l’octroi du marché à Saipem, alors que l’offre de Cosider était trois fois moins coûteuse. “Pourquoi Chakib Khelil n’a-t-il pas appliqué le principe de préférence nationale au profit de Cosider qui allait réaliser le projet dans les délais, et selon les normes requises ?”, se demandait aussi celui qui a dirigé Cosider.
    Sur le retour de Khelil au pays, il l’enfonce plus qu’il ne le défend, et se demande si l’on n’a pas « voulu l’exfiltrer pour qu’il ne parle pas ? « Est-ce qu’il est revenu pour aider l’Algérie sur le plan technique? J’en doute », estime celui qui a réponse à tout. » Est-ce qu’il est revenu parce qu’on estime qu’il a été victime d’une bavure? Personne n’a de réponses à ces questions. Mais je suis convaincu que le Président reste au-dessus de ces petites aventures. Des personnes anticipent et pensent que cela va lui plaire. Tout cela n’est que mise en scène » , affirme-t-il, le plus sérieusement du monde.
    Il revient par ailleurs à son dada préféré les relations algéro-marocaines, revendique sa naissance au Maroc et parle affectueusement de Mohammed VI, « digne héritier » de son grand père, en des termes que ne renierait pas la propagande marocaine et les sites électroniques du secrétaire particulier de M6, dont la vocation est d’attaquer l’Algérie et de traîner ses dirigeants dans la boue.
    Mais relevons quelque énormités sur ce souverain « adoré » par des sujets qu’il ruine au profit de sa cassette personnelle comme le révèlent des journalistes marocains exilés mais qui interviennent régulièrement sur les réseaux sociaux pour dénoncer le comportement d’un roi il est vrai très « rock and roll « . Un souverain qui s’est absenté de son pays en 2015 pas moins de 255 jours pour des vacances le plus souvent dans des lieux paradisiaques et dans ses somptueuses résidences en France notamment.
    Alors et « au risque « de nous » surprendre », le député Bouabdallah, nous « confirme » que Mohammed VI « est un roi qui aime son pays. Il est très accessible et se promène seul. Les gens l’accostent et ça ne l’énerve jamais » , (…) n’en jetez plus, la corbeille de roses de Kalaat Mgouna est pleine. Il est vrai que M6 qui a démultiplié la fortune royale depuis son accession au trône ne peut qu’aimer un pays vampirisé mais ou il vit très peu, si ce n’est pour de courts séjours en raison de charges obligatoires nécessitant sa présence. Le reste du temps il se repose, sur celui que les journalsites marocains lucides forcés à l’exil surnomment, le « vice roi », son secrétaire particulier Mounir Majidi et sur son cabinet noir ou figurent en bonne place ses anciens condisciples du collége royal .
    Quant au « travaux d’Hercule » d’un souverain absent on reste dubitatif quand on sait le niveau de pauvreté de millions de marocains. Le député Bouabdallah, qui n’a pas brillé par le génie de sa gestion la où il est passé au point ou il a été remercié sans ménagement de son dernier poste avant de se lancer dans la députation, aime bien cracher dans la soupe et affirme péremptoire : »Chez nous, on utilise beaucoup le « bendir » mais les résultats tardent à venir. » On aura remarqué la pique perfide en direction de celui qui est son patron Amar Saâdani. Mais d’autres suivent. Ainsi lorsqu’il affirme : « Si vous jetez un coup d’œil sur les CV des ministres du gouvernement et les capitaines d’industries, cela va vous faire rougir » (…). Aux dernières nouvelles, celui qui a juste un diplôme de programmeur informatique n’est pas devenu diplomé des grandes écoles par correspondance ou par un tour magique ? Mais celui qui n’est pas à une contradiction près et qui » défend Mohammed VI » parce que il » pense sincèrement qu’il est bon, qu’il est près de son peuple et que ce dernier l’aime », estime cependant que le président Bouteflika » est proche de son peuple d’une autre manière. »
    Comme à son habitude le député Bouabdallah ne craint pas de s’aventurer en des domaines qui lui sont étrangers parle pêle-mêlé et dans un parfait amalgame, du Sahara occiental des relations algéro-marocaines, de décolonisation, des expulsions massives de Marocains et de biens d »Algériens spoliés. » On nous a enlevé nos terres et nos biens. Il y a eu des expulsions en masse ». Alors et puisque Boubdallah n’hésite a singulariser ses malheurs que ne saisisse t-il pas au roi M6 du royaume enchanté, pour que dans sa grande bonté il le rétablisse dans ses droits. Rappelons tout de même au député qui se pique de diplomatie et de relations internationales que le président Bouteflika n’a pas hérité du problème du Sahara occidental. Une question de décolonisation contrariée par le Hassan II-zappé au passage par Bouabdallah -pour consolider son trône .N’en déplaise au député qui se fait un piètre relais de la propagande marocaine, l’Algérie et son Président n’ont pas et n’ont jamais eu l’intention de « régler » une question du seul ressort des Sahraouis dont la justesse de la cause se fonde sur un principe qui a couronné notre lutte de libération : le droit imprescriptible et inaliénable à l’indépendance. Quant à l’organisation du référendum renvoyons le député aux modalités du plan Baker dument accepté par le Maroc et son engagement solennel auparavent au sommet de l’OUA à Nairobi, d’accepter comme l’exigeaient l’Onu et l’Oua le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui .
    Cerise sur le gâteau le député Bouabdallah dédouane le Maroc- premier producteur mondial de haschish selon des institutions internationales spécialisées- sur la production massive de drogue et ses implications dans l’économie marocaine. Il pense que » la drogue provient du Maroc (parce que )l’offre existe parce qu’il y a une demande. À qui la faute ? Ni à l’un, ni à l’autre. La mafia n’a pas de frontières. Je doute que ce soit une opération du gouvernement marocain « .
    On se perd en conjonctures sur les déclarations de ce député et sur leur timing au moment ou le peuple sahraoui en deuil pleure la disparition de son grand leader le défunt président Mohamed Abdelaziz.
    MOKHTAR BENDIB