Mois : juin 2016

  • 40 ans de combat pour la liberté

    Le parcours du défunt est long, et même très long, puisqu’il remonte à la création du Front Polisario (Front de libération du Sahara occidental) depuis sa création le 10 mai 1973. Un moment historique contrarié par l’invasion marocaine deux années plus tard, en novembre 1975.

    Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario est décédé des suites d’une longue maladie, a annoncé hier l’ambassade de la RASD à Alger. Mohamed Abdelaziz, qui a succédé à El Ouali Mustapha Sayyed, mort au combat en 1976, ne pourra donc pas poursuivre la lutte du peuple sahraoui, qui dure depuis près d’un demi-siècle, pour le recouvrement de ses droits nationaux.
    Toutefois, le parcours du défunt est long, et même très long, puisqu’il remonte à la création du Front Polisario (Front de libération du Sahara occidental) depuis sa création le 10 mai 1973. Un moment historique contrarié par l’invasion marocaine deux années plus tard, soit en novembre 1975. C’est donc le début de la lutte armée contre le nouvel occupant, une phase soutenue par l’écrasante majorité des pays de la planète, s’agissant d’une question de justice, qui plus est soutenue par l’ONU, qui avait inscrit le Sahara occidental sur sa liste des pays et territoires non autonomes.
    L’ONU n’a jamais renié ses positions, puisqu’à travers le processus de paix qu’elle parrainera, toutes ses résolutions auront pour référents les appels rappelant avec force qu’il s’agit d’une question de décolonisation. Mohamed Abdelaziz a bien dirigé la lutte armée de son peuple, mais il n’en a par contre jamais fait une fin en soi. Il a siégé par conséquent à la table des négociations avec la puissance d’occupation, jusqu’à la conclusion d’un accord de paix en 1990.
    Ce fut un succès majeur pour le peuple sahraoui dont l’Etat est reconnu internationalement, la RASD étant par ailleurs membre fondateur de l’Union africaine (UA) en 1999. C’est cet accord conclu après d’âpres négociations entre le Maroc et le Front Polisario qui sera ensuite endossé par l’ONU une année plus tard, devenant même le sien. Le Maroc reconnaissait donc le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, et donc le choix entre l’indépendance totale et le rattachement au Maroc.
    Une phase décisive contrariée par le refus du Maroc d’appliquer le plan en question. C’est là justement qu’apparaît le leadership du défunt Mohamed Abdelaziz, qui a fait preuve à la fois d’intransigeance et de souplesse. Pas question de renoncer aux droits nationaux du peuple sahraoui, mais sans abandonner la voie diplomatique. Il fallait, laissait-il entendre, épuiser tous les moyens, et on se rend compte de quelle manière, la question sahraouie est sortie de l’oubli et que désormais elle s’impose d’elle-même.
    On a vu dernièrement comment avait réagi la Cour de justice européenne ne s’opposant pas par ailleurs à la démarche entreprise auprès d’elle par le Front Polisario. Ou encore, la décision américaine d’exclure les territoires sahraouis de la zone de libre-échange Etats-Unis-Maroc. Une gifle pour ce dernier, qui a déployé des moyens considérables pour faire entériner son occupation du Sahara occidental. Plus que cela, la défaite marocaine est totale pour n’avoir pu faire des Sahraouis de bons sujets.
    Lors des négociations Maroc-Front Polisario entamées à Londres en 1997, tout a été dit avec une extrême précision et l’ONU en prendra acte lors d’un vote du Conseil de sécurité en 1995, déjouant une manœuvre marocaine en vue d’élargir le corps électoral sahraoui. La boucle est ainsi bouclée, et elle le sera encore plus avec la situation dans les territoires occupés où, constate-t-on, le sentiment indépendantiste n’a jamais été aussi fort. Ce sont ces périodes-là que le défunt leader sahraoui a dirigées ou encouragées. Un parcours remarquable avec une internationalisation de fait de la question du Sahara occidental.

    http://www.elwatan.com/-00-00-0000-322140_108.php

  • Un combattant de la liberté s’en va

    Mohamed Abdelaziz s’est éteint, hier, suite à une longue maladie. Depuis 1976, il portait très haut le flambeau qui symbolisait la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance. Il est mort après des années de lutte acharnée sans pouvoir accéder au doux rêve qu’il caressait…
    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – L’annonce de son décès a jeté l’émoi parmi les personnalités algériennes qui le connaissaient. Dans la presse algérienne, où il comptait énormément d’amis et de sympathisans, la nouvelle a été perçue comme un choc, même si tous savaient que Mohamed Abdelaziz, souffrant, n’en avait plus pour longtemps. 
    La gorge étreinte, d’anciens journalistes spécialisés dans le dossier du Sahara occidental et ayant vécu les rudes batailles contre les FAR (Forces armées royales) évoquent le personnage connu pour son haut sens des responsabilités. Les plus jeunes tentent de retrouver les photos prises avec lui dans les camps de réfugiés de Tindouf. En treillis militaire, il n’hésitait pas à recevoir tous les représentants de la presse, algérienne ou internationale, qui désiraient le rencontrer ou l’interviewer. Hier, la nouvelle a fait le tour des agences du monde en très peu de temps. Né en 1948 à Smara, il était chef militaire et membre fondateur du Front Polisario où il est élu au bureau politique en 1973. Après l’assassinat d’El-Ouali Mustapha, il est élu secrétaire général du Front Polisario en juin 1969. En octobre 1976, il est désigné président de la RASD (République arabe sahraouie démocratique) un poste qui ne l’empêche pas de poursuivre des opérations militaires pour un certain temps encore. 
    A Alger, la nouvelle tombe alors que s’ouvre un Conseil des ministres bien attendu. Le Président Bouteflika ouvre la séance en observant une minute de silence et par la lecture de la Fatiha à la mémoire du défunt. Il décide également de décréter un deuil national de huit jours à la mémoire du leader sahraoui. 
    Un message de condoléances est adressé au président du Conseil sahraoui qui assure l’intérim. En France, en Espagne, en Italie, à Cuba, au Mexique et bien ailleurs dans le monde, la nouvelle est mise immédiatement en ligne. Le décès intervient à un moment crucial que traverse le dossier du Sahara occidental. Celui où le roi du Maroc décide de mettre fin à toute solution politique et laisse entrevoir la possibilité de recours de nouveau aux armes pour s’approprier le Sahara qu’il convoite. 
    De son vivant, Mohamed Abdelaziz avait été salué pour sa sagesse qui avait justement évité la reprise du conflit en s’astreignant à toutes les recommandations internationales qui lui étaient faites. Chef militaire mais aussi diplomate, il avait accepté la signature d’un cessez-le-feu (en septembre 1991) remettant ainsi le sort de tout un peuple qu’il conduisait aux Nations-Unies, espérant que sa démarche pacifique aboutirait à libérer les siens. 
    L’Histoire retiendra qu’à son époque, la diplomatie sahraouie, très active à travers le monde, a abouti à une condamnation unanime du Maroc par la communauté internationale. Récemment, la Cour de justice de l’Union européenne a même été jusqu’à suspendre ses accords commerciaux avec le royaume. Ces dernières années, l’une de ses missions consistait aussi à tenter de calmer les jeunes Sahraouis, impatients et excédés par des années de souffrance et d’attente qui appellent à la reprise de la lutte armée pour en finir. Son successeur parviendra-t-il à calmer les esprits ? Certaines informations avancent le nom de Brahim Ghali. Cet ancien ministre de la Défense sahraoui semble avoir été choisi pour occuper, prochainement, le poste de coordinateur du Front Polisario. Son parcours fait de lui l’homme tout désigné pour assurer la succession. Mohamed Abdelaziz est mort. Son combat continue…
    A. C.
    L’Algérie décrète un deuil national de 8 jours 
    «A la suite du décès du Président Mohamed Abdelaziz, secrétaire général du Front Polisario, président de la République arabe sahraouie démocratique, Son Excellence Monsieur Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a entamé la séance du Conseil des ministres, qu’il a présidé ce jour, par l’observation d’une minute de silence et la lecture de la Fatiha à la mémoire du regretté défunt», a indiqué un communiqué de la présidence de la République. 
    «M. le Président de la République a également décrété un deuil national de 8 jours à travers tout le territoire national, en hommage à la mémoire du défunt leader sahraoui», a ajouté la même source. 
    Le chef de l’Etat a adressé aussi un message de condoléances au président du Parlement sahraoui, qui assure l’intérim du défunt, a conclu la même source.
    APS
  • Une délégation du Congrès américain en visite de cinq jours aux camps de réfugiés sahraouis

    Une délégation du Congrès américain effectue à partir d’hier une visite de cinq jours aux camps des réfugiés sahraouis, a-t-on appris lundi auprès des organisateurs.
    La délégation américaine comprend plusieurs conseillers des Congres- men démocrates et républicains, membres de la Chambre des Représentants et du Sénat, selon l’ONG américaine, Defence Forum Foundation, l’organisatrice de cette visite.
    Il s’agit de la deuxième visite de représentants du parlement américain aux camps des réfugiés sahraouis. La première a été organisée mi-janvier 2016 pour soutenir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et exprimer le refus de la politique de colonisation menée par le Maroc. Cette visite de soutien au peuple sahraoui intervient, alors que les Nations unies sont toujours en attente du rétablissement de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (MINURSO), dont la composante civile a été démantelée par le Maroc par des mesures de rétorsion dénoncées par la communauté internationale. En mars dernier, la commission des droits de l’homme, Tom Lantos, du Congrès américain a tenu une audition sur le Sahara occidental qui a constitué un véritable procès contre la politique du Maroc dans les territoires sahraouis occupés. Le Maroc avait alors accentué son travail de lobbying pour empêcher de porter ce débat au sein de cette institution importante qui exerce une grande influence sur la vie politique américaine.
    L’audition en elle-même a été un exploit car elle a réussi à rallier plusieurs membres du Congrès, des ONG et des organismes internationaux à la cause sahraouie. De même, la société civile américaine représentée par des ONG s’est mobilisée dernièrement pour dénoncer les violations quotidiennes des droits de l’homme dans les territoires occupés par le Maroc.
    Début mars, la Fondation Kennedy a recensé ces violations dans un rapport documenté qui a révélé de graves exactions commises par les forces de sécurité marocaines contre la population sahraouie entre juillet et décembre 2015.
  • LE LION D’ES SMARA NOUS QUITTE

    Le leader révolutionnaire Mohamed Abdelaziz, président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario, est décédé à l’âge de 68 ans des suites d’une longue maladie. C’est ce qu’a annoncé, hier, la direction du mouvement de libération du Sahara occidental sous occupation marocaine depuis 41 ans.
    Le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, a décrété un deuil national de huit jours à travers le territoire national tandis que le Polisario a décrété un deuil de 40 jours à la mémoire de son leader. 
    Infatigable combattant, le défunt est né en 1948 à Smara, où il a effectué ses études primaires puis secondaires avant de décrocher un diplôme en médecine. 
    Il s’est engagé dès les premières années de la lutte du parti de la « Saguia el Hamra et Rio de Oro », créé en 1965, contre d’abord le colon espagnol puis l’occupant marocain en 1965. 
    Il était membre fondateur du Front Polisario et élu au bureau politique du Front lors de son congrès fondateur du 10 mai 1973. Mohamed Abdelaziz était un chef militaire au front, au côté des combattants du mouvement, jusqu’à son élection suite à l’assassinat d’El-Ouali Mustapha Erraqibi (membre fondateur du Front Polisario et son secrétaire général, le 9 Juin 1976) dans une opération menée par l’armée mauritanienne. 
    Lors du 3e congrès du Front Polisario (août 1976) Mohamed Abdelaziz fut désigné secrétaire général du Front et président du Conseil du commandement de la Révolution. 
    En octobre 1976, lors du 5e congrès, il fut également désigné président de la RASD. Il est réélu à ce poste depuis cette date à ce jour. Pour les Sahraouis, il était le symbole de tout un peuple dans la lutte contre le colonialisme marocain. Il était commandant de région militaire jusqu’en 1976.
    À la suite de la mort de El-Ouali Mustapha Sayed, il est élu secrétaire général du Front Polisario et président du Conseil de commandement de la révolution en août 1976. Il a été élu président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en octobre 1982, et réélu à ses fonctions en 1985, 1989, 1991, 1999, 2003 et 2007. 
    Il a été élu vice-président de l’OUA en 1985, puis de l’Union africaine en 2002. A cause de sa maladie, Mohamed Abdelaziz, 68 ans, s’est éloigné de la scène politique depuis plusieurs mois. Le secrétariat général du Front, basé dans les camps de Tindouf, a décrété un deuil national de 40 jours. 
    Selon le règlement interne du Polisario, l’intérim sera assuré par le président du Conseil national du Front, Khatri Addouh, dans l’attente de l’organisation d’un congrès extraordinaire qui désignera le futur chef de cette entité qui revendique l’indépendance du Sahara occidental. 
    Le Président du conseil sahraoui devrait remplacer le défunt au poste de président de la RASD et de SG du Front Polisario jusqu’à l’élection, au bout de ces 40 jours, d’un nouveau président dans une assemblée extraordinaire. 
    Lors du Conseil des ministres, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a entamé la séance par l’observation d’une minute de silence et lecture de la Fatiha du Saint Coran, à la mémoire du défunt président sahraoui. Mohamed Abdelaziz a milité aussi en faveur d’un règlement politique du plus vieux conflit en Afrique qui oppose son pays au Maroc depuis 1975. 
    Le Maroc et le Front Polisario ont conclu un cessez-le-feu en 1991 suivi de négociations qui ont conduit à la signature des accords de Houston (Etats-Unis). Ces accords prévoient la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, qui a été ensuite renié par l’occupant marocain.
    Face aux faux-fuyants du Maroc, appuyé dans sa politique coloniale notamment par la France et Israël, il avait mis en garde en avril dernier l’ONU d’un risque de reprise des combats pour la libération de son pays si la mission des Nations unies dans ce territoire (MINURSO) ne pouvait pas assumer pleinement son mandat La MINURSO déployée en 1991 pour surveiller un cessez-le-feu au Sahara occidental en attendant que soit défini le statut de ce territoire, (ex-colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975). 
    Dans une lettre adressée au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, Mohamed Abdelaziz précisait que « le peuple sahraoui sera alors de nouveau contraint de défendre ses droits par tous les moyens légitimes, y compris la lutte armée qui est légalisée par l’ONU pour tous les peuples colonisés ». 
    Lors d’une tournée dans la région début mars dernier, Ban Ki-moon a fortement irrité Rabat en parlant d’occupation, alors que le Maroc considère le Sahara occidental comme partie intégrante du royaume. 
    En représailles, le Maroc a expulsé la quasi-totalité des experts civils expatriés de la MINURSO et fait fermer un bureau de liaison militaire.
  • Les Américains plus forts que Ban

    par Moncef Wafi
    Le poids de Washington sera-t-il plus fort que celui de Ban Ki-moon ? Tout porte à le croire. Et les derniers événements de la crise sahraouie le prouvent avec l’avant-projet de résolution présenté par les Etats-Unis au Conseil de sécurité, fin avril dernier. Un texte, dit-on, loin d’être favorable aux intérêts du Maroc. Les Américains ont insisté sur le retour immédiat des éléments de la composante civile et politique de la Minurso expulsés par le Maroc en mars alors que le Conseil de sécurité avait renvoyé Ban et Rabat dos à dos sur cette question. C’est dans cette logique qu’une délégation du Congrès américain, démocrates et républicains, effectue depuis hier une visite de cinq jours, la deuxième, aux camps des réfugiés sahraouis. La présence des représentants du Parlement américain a pour objectif de soutenir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et exprimer le refus de la politique de colonisation menée par le Maroc, selon l’ONG américaine, Defense Forum Foundation, l’organisatrice de cette initiative. 
    La réaction américaine, vécue comme un véritable camouflet par les Marocains, exhume l’option de l’autodétermination, l’avant-projet américain précisant que la principale mission onusienne est d’abord l’organisation du référendum au Sahara occidental et non pas uniquement la surveillance du cessez-le-feu de septembre 1991 entre le Maroc et le Polisario. Cette visite, mais aussi la position américaine, est l’aveu d’un échec consommé des Marocains qui se sont engagés dans une guerre de lobbying dans les couloirs onusiens et des institutions américaines. Pourtant, jusqu’à aujourd’hui, Rabat n’a pas réhabilité la Minurso dans ses effectifs civils imposant au reste du monde un statu quo de fait. La présence des congressmen consacre encore une fois l’énorme travail accompli par les ONG américaines qui ont été à l’avant-garde du combat pour les droits de l’homme dans les territoires occupés. La fondation Kennedy, qui fait partie de ces organisations, avait recensé ces violations dans un rapport documenté sur les dépassements des forces de sécurité marocaines contre la population sahraouie entre juillet et décembre 2015. Un engagement citoyen qui contraste singulièrement avec le travail du Commissariat onusien pour les droits de l’homme lourdement noyauté et corrompu par les Marocains. 
    Les révélations sur cette affaire renseignent sur l’inefficacité d’un organisme censé défendre les civils sahraouis. De là à dénigrer le travail de l’ONU ? Ban Ki-moon aura eu au moins le mérite d’être le dynamiteur d’une situation ankylosée par des années d’un silence international complice des exactions marocaines.
  • Moroccoleaks : Plan d’action pour l’Afrique

                                                                                                   

    Rabat, le 6 juin 2013


    Note 
    au sujet
    du Plan d’action pour la mise en œuvre 
    de la stratégie du Maroc pour contrer l’offensive menée, 
    en Afrique, par les adversaires de son intégrité territoriale 
    Sur la base de la stratégie du Maroc visant à contrer les manœuvres que mènent les adversaires de son intégrité territoriale, notamment en Afrique, le plan d’action suivant devra être mis en place. 
    Tout en s’appuyant sur les atouts du Maroc et ses multiples acquis, ce plan d’action devra viser le dépassement, ou du moins le contournement, des différents obstacles qui risquent d’affaiblir la position du Maroc et la consolidation de l’ensemble des acquis réalisées par le Maroc et ce en vue de conforter la position du Maroc. 
    Parallèlement, un troisième axe plus global s’impose par ailleurs et porte sur la nécessité pour le Maroc de définir une stratégie pour un repositionnement en Afrique, eu égard au choix de l’Afrique comme priorité stratégique de la politique extérieure du Maroc et aussi à la position de l’Afrique comme nouvelle frontière de l’économie mondiale et de croissance. 
    La contre-offensive du Maroc devra viser fondamentalement la mise en échec de toute tentative d’implication de l’Union Africaine dans la question du sahara et faire admettre par l’UA la centralité du processus onusien pour la recherche d’une solution politique à ce différend. 
    L’objectif principal consiste à empêcher l’adoption par le Conseil Exécutif de l’UA, lors de sa prochaine session prévue en janvier 2014, de toute décision qui réintroduit dans le débat le plan de règlement de l’OUA devenu caduc ainsi que les résolution de l’UA de 2009 appelant à l’organisation d’un referendum d’autodétermination dans le territoire du sahara. 
    Cette occasion devra être utilisée par contre pour soutenir les Nations Unies dans leurs efforts de recherche d’une solution politique à cette question et faire éviter à l’UA de saboter le processus de négociation en cours. 
    Sur le plan opérationnel, les mesures à engager par le Maroc dans ce cadre sont de deux natures, celles devant être arrêtées et engagées d’un commun accord avec les pays amis et celles unilatérales visant à renforcer les capacités d’action du Maroc.
    1 – Les mesures à prendre en coordination avec les pays amis :
    Il devra être procédé à la définition d’un noyau dur ou premier cercle de pays amis avec lesquels il faudra partager les éléments de la stratégie marocaine et se concerter sur le plan d’action à mettre en œuvre dans ce cadre. Ce noyau de pays servira d’entremise pour toute action concertée que le Maroc souhaiterait mener au sein de l’UA. 
    Ce groupe pourra comprendre notamment le Sénégal, la Cote d’Ivoire, le Gabon et le Burkina-Faso. 
    A cet effet, une première réunion devra être organisée, dans les meilleurs délais, avec les Ministres des affaires Etrangères de ces pays. 
    Un deuxième groupe de pays devra être constitué et comprendre les pays qui soutiennent l’intégrité territoriale du Maroc, en l’occurrence, la Guinée, la Guinée Equatoriale, la Gambie, le Congo, la RDC, le Benin, du Cap Vert, le Togo, le Niger, le Tchad, Les Comores, Djibouti, l’Erythrée, le Cameroun, les Seychelles, la Lybie, la Tunisie, l’Egypte, le Sierra Léone, le Liberia, le Soudan, le Kenya et le Rwanda. 
    Ce deuxième groupe devra servir de relais et de support pour appuyer toutes les actions que les pays du premier cercle engageront à cet effet au sein de l’UA.
    Cette démarche devrait être relayée, selon la même configuration, au niveau des Ambassadeurs de ces pays à Rabat, qui devront être impliqués au maximum. 
    Une approche devra être arrêtée d’un commun accord avec les Ministres des Affaires Etrangères de l’ensemble de ces pays amis, pour associer directement les Représentants permanents de leurs pays à Addis-Abeba.
    Un mémorandum complet sur la question du Sahara devra être préparé et remis à tous les interlocuteurs comme support à ces démarches. 
    Un rapport exhaustif sur la question du sahara devra être adressé à la Présidence de l’UA et à la Présidente de la Commission de l’UA, pour qu’il soit pris en compte dans le rapport complet que cette dernière devra présenter devant le Conseil Exécutif en janvier 2014. Ce rapport devra également être remis aux représentants de tous les Etats membres, à l’exception de l’Algérie. 
    2 / Les mesures à engager pour renforcer la capacité d’action du Maroc 
    Une task force devra être instituée pour assurer la mise en œuvre et le suivi de l’ensemble des actions définies dans le cadre de cette stratégie. Cette task force qui pourra être présidée par le Secrétaire Général, devra comprendre des représentants du Ministère (les Directeurs concernés des Affaires Africaines, des Nations Unies, de la Diplomatie Publique diplomates et un membre du Cabinet de Monsieur le Ministre) et des personnalités indépendantes. 
    Cette task force aura la charge de veiller à la préparation de tous les mémorandums et rapports que le Maroc sera amené à produire. 
    Cette task force devra disposer de ressources et moyens conséquents à la hauteur des enjeux. Un budget de 1 million de dollars devra lui être alloué. 
    L’Ambassade du Royaume du Maroc à Addis-Abeba doit constituer un élément central de la mise en œuvre de cette stratégie et devra être dotée de ressources et de moyens lui permettant de jouer pleinement cette nouvelle mission. A cet égard, il y a lieu de procéder dans un premier temps à la nomination de quatre diplomates auprès de ce poste qui seront munis d’une lettre de cadrage de leur mission. Une demande pourra être adressée à la DGED pour le renforcement de son antenne à Addis-Abeba. 
    Les Ambassadeurs de Sa Majesté le Roi en Afrique devront être impliqués au maximum dans ce cadre. Ils pourront être instruits pour sensibiliser leurs pays d’accréditation sur les tenants et les aboutissants de la stratégie marocaine en perspective de la prochaine réunion du Conseil Exécutif de l’UA. Les résultats de ces démarches pourront servir de base pour la réunion des Ambassadeurs en Afrique qu’il serait fort indiqué de maintenir cet été. 
    3 / Les actions à engager au niveau international
    Pour conforter sa position, le Maroc sera amené à engager d’autres actions. 
    Au niveau de l’ONU : Des démarches doivent être entreprises auprès du Secrétaire Général des Nations Unies pour l’informer des manœuvres visant à saboter le processus de négociation et justifier ainsi la réappropriation par l’UA du dossier du sahara. Il faudra également faire part au Secrétaire Général des Nations Unies du refus du Maroc de voir son Envoyé Personnel rendre compte à l’UA de son mandat. 
    Dénoncer la situation des populations séquestrées à Tindouf. A cet égard, il faudrait entreprendre des démarches auprès du HCR et du CDH pour les contraindre à se saisir sérieusement de la question de la violation des droits des populations séquestrées dans les camps de Tindouf. Cette démarche renforcée par les résolutions du Conseil de Sécurité, vise à acculer l’Algérie sur une question où elle est la plus inconfortable et la plus vulnérable. 
    La mobilisation des médias nationaux et internationaux ainsi que les ONG marocaines et internationales de défense des droits de l’homme, est à cet égard indispensable.
  • Moroccoleaks : Points soulevés, lors du diner offert par M. le Gouverneur à la délégation allemande, le 10.05.2013

    Compte rendu du diner avec une délégation de l’Association allemande pour les Nations unies à El Aaiun sous la conduite de son vice-président Ekkehard Griep et qui a demandé de rencontrer leur compatriote de la MINURSO


    M. Le Gouverneur a offert un dîner en l’honneur de la délégation allemande, auquel ont assisté le Général, chef de la composante Militaire de la MINURSO, le Représentant Spécial M. Wolfgang Weisbrod Weber et Enrico Magnani du Bureau politique.
    En l’absence de M. le Gouverneur, les membres du Bureau de la Coordination ont, sur instruction, assisté à ce dîner.
    Au cours des discussions, les questions suivantes ont été soulevées par les membres de la délégation : 
    La délimitation de l’espace maritime du Maroc et la question posée par la position des îles canaries par rapport à la compétence de la zone économique exclusive du Maroc a été soulevé par M. Sven Simon, assistant à l’université de Gessen et a « proposé ses services » pour proposer des solutions au Maroc sur cette question. 
    L’avis du Conseiller juridique de l’ONU, Hans Corell sur la légalité de l’exploitation des ressources au Sahara par notre pays a fait l’objet de discussions, en langue allemande entre M. Sven Simon et le Représentant Spécial. M. Sven a déclaré que la gestion de la richesse halieutique sera « le prochain domaine de bataille » de la question du Sahara. 
    L’achat, récemment, par le Maroc des navires de guerre auprès des Pays Bas et de la France a été soulevé par un membre de la délégation en s’interrogeant sur la capacité de notre pays à surveiller un aussi vaste espace maritime, il s’est aussi demandé sur la nationalité des bateaux de pêches évoluant dans les eaux du Sahara. 
    La question des Droits de l’homme et leur importance dans le processus politique en cours a été soulevé par le chef de la délégation qui a indiqué que tout processus politique ne pourra ignorer cette composante importante. Le Représentant Spécial a baissé la tête et a refusé d’enchainer sur les propos du chef de la délégation. 
    Le rôle du Bureau de la Coordination avec la MINURSO a été, également, soulevé pour détourner la discussion sur les droits de l’homme et le chef de la délégation s’est déclaré ne pas être au courant qu’il existe une structure de l’Etat Marocain, qui facilite le travail de la mission sur les aspects techniques et logistiques. 
    En discutant des problèmes sociaux au Sahara, M. Falk Foll a émis l’avis selon lequel le Maroc devra favoriser la création d’une classe moyenne au Sahara qui devra jouer le rôle de levier pour résorber les foyers de contestation, comme cela a eu lieu en Allemagne, lors de la réunification. 
    Le processus de réunification allemande pourrait servir d’exemple, dans l’éventualité où un rapprochement des points de vue entre les parties pourrait être envisagé. Sur ce point, les membres de cette délégation procéderont à la publication de rapports et d’articles dans des revues spécialisées au sujet de la question du Sahara. 
    La possibilité d’adapter au cas du Sahara l’expérience que cet organisme allemand a mené au Timor oriental, lors du passage de Wolfgang Weisbrod Weber dans ce pays, a été également soulevée à trois reprises, lors de ce dîner par le chef de la délégation. 
    Pour cette première visite, le chef de la délégation a expliqué que cet organisme a rassemblé les membres de ce groupe à partir de plusieurs régions d’Allemagne et dans des domaines différends, afin que chaque compte rendu qui sera établit puisse mettre en exergue un aspect spécifique de la question du Sahara. Une importance est néanmoins donnée à l’aspect juridique en faisant participer à cette visite 3 spécialistes en Droit. 
    Le chef de la délégation s’est interrogé sur l’impact de la dernière résolution du Conseil de Sécurité sur le comportement futur des parties. Il compte organiser un déplacement à Tindouf dans le futur pour rencontrer le polisario et se faire une idée au sujet de la situation dans les camps a-t-il déclaré. 
    La possibilité de voir des sociétés allemandes réaliser, dans le futur, des projets au Sahara a aussi été soulevée par la délégation, tout en indiquant que la mission principale de ce premier déplacement est plutôt « semi académique ». d’autres déplacements auront certainement lieu ont-ils déclaré.
  • L’hommage du président Bouteflika pour le président sahraoui Mohamed Abdelaziz

    DIA-31 Mai 2016: Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a indiqué que le peuple sahraoui perdait avec la disparition de son président, Mohamed Abdelaziz, un vaillant militant qui « a fait de la paix un principe stratégique et un choix incontournable », se disant peiné que le défunt soit décédé avant que son pays n’ait recouvré sa liberté et son indépendance.
    « C’est un grand malheur qui vient frapper le peuple sahraoui frère et tous les hommes épris de liberté et de paix dans le monde par la disparition du combattant et militant Mohamed Abdelaziz, secrétaire général du Front Polisario président de la république arabe sahraouie démocratique« , a écrit le président Bouteflika dans un message de condoléances au président du conseil national sahraoui Khatri Eddouh, suite au décès du président sahraoui.
    Le président de la République s’est dit « d’autant plus peiné par la nouvelle de son décès que le défunt ait rendu l’âme avant de voir se concrétiser, l’objectif pour lequel il a voué sa vie entière et avant que le soleil de liberté ne se lève sur sa patrie, lui qui nourrissait de grands espoirs, en euvrant
    dans ce sens, d’y retourner avec ses compagnons libres et souverains à travers la consécration véritable du plan de paix onusien sur la question du Sahara occidental ».
    Le Chef de l’Etat a poursuivi: « Il me peine également que le peuple sahraoui perde un de ses vaillants et courageux combattants et un des braves fondateurs du Front Polisario, qui, dés le début de la révolution, a pris les armes pour libérer son pays pour devenir de sitôt le commandant militaire général du Front avant d’être désigné, quelque temps après, son secrétaire général et chef d’état major du conseil de la révolution grâce a ses compétences sur le terrain et son savoir faire en matière de gestion des affaires politiques« .
    « Il a vécu en combattant, commandant ses courageux compagnons dans les arènes du combat légitime et partageant, dans la dignité, avec son peuple, les adversités de la vie sans jamais perdre l’espoir que, tôt ou tard, sa cause triomphera« , rappelle le président Bouteflika ajoutant que « constant et persévérant, le défunt qui était enclin à la paix n’avait de cesse d’appeler ses adversaires à entendre la voix de la raison pour éviter l’effusion de sang des frères ».
    « Il frappait à toutes les portes et montait à toutes les tribunes internationales négociant pour la dignité de son peuple et appelant la justice internationale à rétablir ses compatriotes dans leur droit à l’autodétermination pour qu’il puissent joindre leurs efforts à ceux de leurs voisins, pour parachever l’édifice de l’union maghrébine sur la base de la coopération et du respect mutuel », lit-on
    dans le message du président Bouteflika qui fait remarquer que « le défunt ne désespérait pas au fil des années et attendait que sonne l’heure de la victoire faisant de la paix un principe stratégique et un choix incontournable dans son combat ».
    « Il ne fléchissait point dans les situations difficiles. Convaincu qu’il était de la justesse de sa cause, il a pris les commandes avec ses compagnons dans un contexte de bouleversements sans jamais céder ni dévier de son chemin. Il tenait bon dans son cheminement vers la concrétisation de son but, mobilisant le soutien et la reconnaissance en faveur de sa cause avançant dans cette démarche d’un pas ferme et déterminé qui aura laissé son empreinte dans tous les continents et dans tous les foras internationaux notamment l’union africaine« , a encore soutenu le président de la République.
    « Alerte à tout ce qui concernait sa cause, il se saisissait de la moindre opportunité usant d’arguments et moyens de persuasion en puisant sa force de dialogue dans sa sagesse jusqu’a ce que son corps exténué, céda à la maladie avant qu’il ne quitte notre monde« , déplore le Chef de l’Etat pour qui « le peuple sahraoui frère vient de perdre un de ses symboles et la communauté internationale et tous les opprimés de la terre, un messager des valeurs de liberté et de coexistence pacifique qui a favorisé l’adhésion des peuples du monde, des sociétés civiles et des militants des droits de l’homme à la cause légitime de son peuple« .
    « Le président Mohamed Abdelaziz a quitté la vie d’ici bas mais il restera vivant dans l’esprit, la mémoire et l’histoire du peuple et des militants sahraouis qui trouveront réconfort en le fait qu’il est mort en martyr pour la défense de sa patrie. Les martyrs sont voués à une vie éternelle, leur oeuvre sera pérennisée par les efforts de leurs compagnons qui ont suivi et suivront leur voie et oursuivront leur combat jusqu’à la victoire » a écrit le président Bouteflika.
    « L’espoir du peuple algérien et de tous les peuples qui soutiennent la cause du peuple sahraoui est que la direction du Front Polisario trouve le meilleur moyen de poursuivre la lutte au sein de l’unité, cette unité dont le défunt Mohamed Abdelaziz a fait sa priorité majeure et qui a fait la gloire de la cause sahraouie à travers le monde« , a ajouté le président Bouteflika.
    « Tout en partageant votre douleur pour cette perte incommensurable et en tout en vous présentant ainsi qu’ à sa famille, ses proches et ses compagnons d’armes mes condoléances les plus attristées en mon nom personnel et au nom du peuple et gouvernement algériens qui viennent de perdre un grand ami. Je prie Dieu Tout-puissant d’accorder au défunt Sa sainte miséricorde et de l’accueillir en Son vaste Paradis parmi les fidèles et les sincères et de vous prêter réconfort en cette pénible épreuve« , a affirmé le président Bouteflika.
    APS