Mois : avril 2016

  • Le Maroc, seul contre tous

    La formule « le Maroc accueille avec satisfaction… » semble avoir été éludée par les autorités marocaines pour s’exprimer sur le contenu du rapport que le Secrétaire Général de l’ONU sur le Sahara Occidental vient de soumettre au Conseil de Sécurité.
    En effet, le Représentant Permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, s’est contenté de dire que son pays « prend note » du rapport et se réserve le droit d’y revenir. Il faut comprendre que Rabat attend de voir la décision du Conseil de Sécurité et la suite qu’il va donner aux remarques et recommandations du diplomate nord-coréen. Il ests clair que le Maroc compte poursuivre son programme d’outrage contre la personne de Ban Ki-moon si la résolution du Conseil de Sécurité n’est pas de son goût. L’essentiel pour les responsables marocains c’est de gagner du temps jusqu’au 31 décembre 2016, date de la fin du mandat de Ki-moon.
    Aux nombreux revers essuyés par le Maroc s’ajoute la décision du Conseil de Sécurité d’accepter l’intervention de l’Envoyé Spécial de l’Union Africaine pour le Sahara Occidental qui exprimera la position de l’Afrique sur ce contentieux qui dure depuis plus de 40 ans. Ce sont ces revers qui ont poussé le Maroc à forcer un sommet extraordinaire avec les monarchies du Golfe. Dans une tentative déséspéré de prouver aux marocains que leur pays n’est pas seul dans son aventure contre la communauté internationale.
  • Bruits de bottes au Sahara occidental

    A la veille de la réunion du conseil de sécurité
    Bruits de bottes au Sahara occidental
    24 Avril 2016
    La partie de bras de fer entre le Maroc et les Sahraouis se poursuit à distance. Les Sahraouis ne comptent pas croiser les bras face aux manoeuvres marocaines.
    A la veille de la réunion du Conseil de sécurité de l’Onu, prévue ce 27 avril, les Sahraouis passent eux aussi à l’offensive. Ainsi des manoeuvres militaires ont été effectuées hier dans les territoires libérés du Sahara occidental. 
    L’Armée populaire de libération sahraouie (ALPS) en particulier et la direction politique du Front Polisario en général adressent ainsi un message au Maroc et à la communauté internationale puisque, de la sorte, ils n’écartent absolument pas le retour aux armes pour faire aboutir leurs revendications.
    C’est une réponse sans ambages aux manoeuvres marocaines qui se sont accentuées ces derniers temps avec, comme point culminant, les attaques frontales contre le Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon. Ces manoeuvres militaires interviennent en effet dans un contexte explosif où chaque partie veut influer sur le cours des événements. 
    Le Maroc, qui occupe le territoire du Sahara occidental depuis une quarantaine d’années et refuse depuis au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination, a radicalisé sa position ces derniers temps en s’en prenant particulièrement au Secrétaire général de l’Onu. Défiant la communauté internationale le Maroc, sans doute avec le soutien tacite de son allié, la France, s’est même permis le luxe d’expulser la composante civile de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un referendum au Sahara occidental (Minurso). 
    Cette action du Maroc est intervenue suite à la tournée effectuée dans la région par Ban Kimoon et surtout ses déclarations à propos de la question de décolonisation du Sahara occidental. 
    Pour rappel Ban Kimoon avait clairement indiqué, alors qu’il effectuait une visite dans les camps de refugiés sahraouis, que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation. Le Secrétaire général de l’Onu a aussi fait montre de sa préoccupation par rapport aux conditions de vie des réfugiés sahraouis en plaidant pour le référendum d’autodermination.
    Ç’en est apparemment trop pour le Maroc qui saisit cette opportunité pour tirer à boulets rouges sur Ban Ki-moon. Rabat remue alors ciel et terre et rue dans les brancards au point où le porte-parole de Ban Ki-moon s’est cru alors obligé d’apporter quelques précisions en atténuant les propos de son patron. 
    C’est dans ce contexte, et sans doute soutenu en douce par ses alliés à l’exemple de la France, que la Maroc expulse alors les membres civils de la Minurso. Un défi grave à la communauté internationale et à l’Onu et à son Conseil de sécurité. Mais le premier responsable de l’Onu ne semble pas impressionné par ces pressions marocaines. 
    Car Ban Ki-moon persiste et signe. « Il est temps d’engager des négociations sérieuses sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permet l’autodétermination du peuple du Sahara occidental » a indiqué le Secrétaire général de l’Onu dans le rapport qui a été adressé au Conseil de sécurité. Et c’est ce rapport qui sera examiné par les membres du Conseil de sécurité de l’Onu mercredi prochain. 
    Par ailleurs nous apprenons que le président du Conseil national sahraoui, Khatri Addouh, effectue à partir d’aujourd’hui une visite de trois jours en Algérie à l’invitation du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, a indiqué hier un communiqué de la Chambre haute du Parlement. Khatri Addouh rencontrera, durant sa visite, des responsables du Parlement et du gouvernement, précise la même source.
    Par : KAMAL HAMED
  • Manœuvres militaires sahraouies dans les zones libérées

    par Yazid Alilat
    Le Front Polisario a annoncé hier samedi que des manœuvres militaires avaient été organisées le même jour « dans la région d’Aghouinit, dans les territoires libérés du Sahara occidental », par l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS). Ces manœuvres, selon un communiqué de l’agence de presse sahraouie, ont été menées « dans la zone sud par les unités 1, 3 et 7 de l’ALPS ». L’organisation de ces manœuvres militaires, très rares en cette période de l’année, coïncide avec un agenda onusien chargé, dont l’examen par le Conseil de sécurité de l’ONU du rapport semestriel de son SG, Ban Ki-moon, sur la situation au Sahara occidental. Selon le chef d’état-major de l’Armée de libération sahraouie, « ces manœuvres s’inscrivent dans le cadre du programme annuel du ministère de la Défense », et « font suite aux récents agissements de l’occupant marocain qui sont de nature à saper les négociations entre les deux parties ». Les manœuvres militaires sahraouies sont également une réaction face « à l’expulsion par le Maroc de la composante civile de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) », ajoute le chef d’état-major de l’ALPS. 
    Comme elles « préparent les troupes en prévision de toute urgence », précise-t-il. Youcef Ahmed, membre du secrétariat général du Front Polisario, explique de son côté que ces manœuvres militaires sont « un message » de l’Armée de libération sahraoui pour « la libération des territoires occupés du Sahara occidental ». « Cette libération est notre principal objectif », a-t-il affirmé avant d’appeler le Conseil de sécurité de l’ONU « à garantir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et mettre fin au conflit au Sahara occidental ». La direction politique du Front Polisario rappelle ainsi aux membres du Conseil de sécurité que le dossier de décolonisation du Sahara occidental reste pendant, en dépit des efforts déployés par les secrétaires généraux de l’ONU qui se sont succédé depuis le cessez-le-feu en 1991. 
    Dans son rapport sur la situation au Sahara occidental qui sera discuté à la fin du mois par les membres du Conseil de sécurité, M. Ban a rappelé qu’ « il était temps d’engager des négociations sérieuses, sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permet l’autodétermination du peuple (du Sahara occidental) ». Il a souligné dans ses recommandations au Conseil de sécurité de l’ONU, contenues dans son dernier rapport sur le Sahara occidental, qui sera examiné 27 avril, qu’une « solution politique doit impérativement inclure la résolution du conflit au Sahara occidental ». L’inquiétude des Sahraouis sur la menace que fait peser le Maroc sur la Minurso, en expulsant son personnel, a été en outre évoquée par M. Ban dans son rapport, où il relève que « cette mission a été mise en place pour surveiller le cessez-le-feu et organiser un référendum d’autodétermination ». Mais l’expulsion de sa composante civile par le Maroc, mécontent que le SG ait parlé d’occupation du Sahara occidental, « a empêché cette mission de maintien de la paix de l’ONU d’effectuer ses fonctions », selon le SG de l’ONU, pour qui « l’incapacité de la Mission à exécuter ses tâches entraînerait, à court et à moyen terme, des conséquences importantes sur la stabilité de la région et sur la crédibilité des opérations de maintien de la paix du Conseil de sécurité et des Nations unies ». Le SG de l’ONU estime en fait que « la sécurité dans ces territoires risque de se détériorer avec cette crise qui a fortement impacté la mission de la surveillance du cessez-le-feu de la Minurso ». Les manœuvres militaires sahraouies sont par ailleurs un message clair au Maroc et à la communauté internationale que l’option de la reprise des combats est sur la table, à défaut d’organisation d’un référendum sous l’égide de l’ONU pour l’autodétermination au Sahara occidental.
  • Montée des tensions sur le dossier sahraoui

    par Kharroubi Habib
    Les monarchies arabes ont de tout temps manifesté leur soutien au Maroc sur la question du Sahara occidental. Mais jusqu’à peu elles ont évité de le faire ostensiblement pour ménager l’Algérie. Elles ont rompu avec cette ligne et affichent désormais une totale solidarité avec la monarchie marocaine dont l’expression résonne comme une « déclaration de guerre » à l’endroit de l’Algérie. 
    Leur implication au côté de Rabat, maintenant franchement assumée, est venue en réplique au refus de l’Algérie d’intégrer les alliances militaires arabes et musulmanes qu’elles ont échafaudées pour censément faire face aux menaces que représentent la prétention à l’hégémonie régionale de la part de l’Iran et les organisations islamo-terroristes dont les actions minent leur stabilité nationale. Ce qu’il y a d’alarment dans la manière par laquelle elles ont cette fois affiché leur soutien à Rabat est qu’elle a conforté Mohammed VI et le Makhzen dans leur intransigeance à ne faire aucun compromis qui mettrait fin au blocage que connaît le dossier sahraoui. 
    L’Algérie n’est pas dupe de l’intention à son égard de ces monarchies, qui est qu’elles veulent lui créer une situation de tension avec son voisin de l’Ouest qui s’additionnant aux problèmes que lui vaut sa crise intérieure politique et économique et aux dangers sécuritaires qu’elle connaît à ses autres frontières l’oblige : soit à changer de position sur le conflit du Sahara occidental et même celle ayant trait à ceux que le Moyen-Orient connaît, soit à se lancer dans une guerre ouverte avec le Maroc. Assuré du soutien de ces monarchies et comptant sur celui de chancelleries occidentales trouvant leur intérêt à mettre l’Algérie en mauvaise posture, le Maroc est visiblement tenté de s’en prendre à elle quitte à aller à la confrontation ouverte. 
    Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a parfaitement pris conscience que la perspective d’un embrasement régional découlant de l’impasse dans laquelle est le dossier du Sahara occidental n’est pas simple spéculation pessimiste. Il a pris la mesure de sa réalité et sa gravité au contact des réfugiés sahraouis à qui il a rendu visite et dont il a entendu le refus d’admettre qu’il soit question du maintien du statu quo dont l’ONU est responsable. Dans le rapport qu’il a présenté au Conseil de sécurité il a souligné ce fait dont il n’a pas caché qu’il peut être cause de la reprise des hostilités entre les Sahraouis et le Maroc, ce qui inéluctablement entraînera leur élargissement les transformant en conflit armé régional. 
    Le Front Polisario a confirmé la conclusion alarmante du rapport de Ban Ki-moon en mettant en garde l’ONU qu’il ne peut plus se contenter de ses promesses non tenues à l’égard des Sahraouis dans un message adressé en son nom au Conseil de sécurité par son président Mohamed Abdelaziz et qu’il vient d’accompagner par l’organisation de manœuvres militaires au but évident de démontrer que les Sahraouis sont fin prêts à reprendre leur lutte de libération nationale. 
    Ce n’est certes pas le soutien maintenant ostensible affiché par les monarchies arabes au Maroc qui est susceptible de faire baisser la tension dans le conflit marocco-sahraoui. Quoiqu’elle ne veut nullement de cette perspective où les monarchies veulent l’entraîner en représailles de ses positions à l’encontre de leurs menées dans le monde arabe, l’Algérie n’ôtera pas son soutien aux Sahraouis. Ils se leurrent ceux qui pensent qu’elle n’a pas le choix de faire autrement en tablant qu’il existerait sur le sujet désaccord entre ses autorités et leur population. Sur cette question et sur celle de la Palestine, ces autorités par ailleurs décriées ont au contraire l’appui franc et massif des Algériens.
  • Montée des tensions sur le dossier sahraoui

    par Kharroubi Habib
    Les monarchies arabes ont de tout temps manifesté leur soutien au Maroc sur la question du Sahara occidental. Mais jusqu’à peu elles ont évité de le faire ostensiblement pour ménager l’Algérie. Elles ont rompu avec cette ligne et affichent désormais une totale solidarité avec la monarchie marocaine dont l’expression résonne comme une « déclaration de guerre » à l’endroit de l’Algérie. 
    Leur implication au côté de Rabat, maintenant franchement assumée, est venue en réplique au refus de l’Algérie d’intégrer les alliances militaires arabes et musulmanes qu’elles ont échafaudées pour censément faire face aux menaces que représentent la prétention à l’hégémonie régionale de la part de l’Iran et les organisations islamo-terroristes dont les actions minent leur stabilité nationale. Ce qu’il y a d’alarment dans la manière par laquelle elles ont cette fois affiché leur soutien à Rabat est qu’elle a conforté Mohammed VI et le Makhzen dans leur intransigeance à ne faire aucun compromis qui mettrait fin au blocage que connaît le dossier sahraoui. 
    L’Algérie n’est pas dupe de l’intention à son égard de ces monarchies, qui est qu’elles veulent lui créer une situation de tension avec son voisin de l’Ouest qui s’additionnant aux problèmes que lui vaut sa crise intérieure politique et économique et aux dangers sécuritaires qu’elle connaît à ses autres frontières l’oblige : soit à changer de position sur le conflit du Sahara occidental et même celle ayant trait à ceux que le Moyen-Orient connaît, soit à se lancer dans une guerre ouverte avec le Maroc. Assuré du soutien de ces monarchies et comptant sur celui de chancelleries occidentales trouvant leur intérêt à mettre l’Algérie en mauvaise posture, le Maroc est visiblement tenté de s’en prendre à elle quitte à aller à la confrontation ouverte. 
    Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a parfaitement pris conscience que la perspective d’un embrasement régional découlant de l’impasse dans laquelle est le dossier du Sahara occidental n’est pas simple spéculation pessimiste. Il a pris la mesure de sa réalité et sa gravité au contact des réfugiés sahraouis à qui il a rendu visite et dont il a entendu le refus d’admettre qu’il soit question du maintien du statu quo dont l’ONU est responsable. Dans le rapport qu’il a présenté au Conseil de sécurité il a souligné ce fait dont il n’a pas caché qu’il peut être cause de la reprise des hostilités entre les Sahraouis et le Maroc, ce qui inéluctablement entraînera leur élargissement les transformant en conflit armé régional. 
    Le Front Polisario a confirmé la conclusion alarmante du rapport de Ban Ki-moon en mettant en garde l’ONU qu’il ne peut plus se contenter de ses promesses non tenues à l’égard des Sahraouis dans un message adressé en son nom au Conseil de sécurité par son président Mohamed Abdelaziz et qu’il vient d’accompagner par l’organisation de manœuvres militaires au but évident de démontrer que les Sahraouis sont fin prêts à reprendre leur lutte de libération nationale. 
    Ce n’est certes pas le soutien maintenant ostensible affiché par les monarchies arabes au Maroc qui est susceptible de faire baisser la tension dans le conflit marocco-sahraoui. Quoiqu’elle ne veut nullement de cette perspective où les monarchies veulent l’entraîner en représailles de ses positions à l’encontre de leurs menées dans le monde arabe, l’Algérie n’ôtera pas son soutien aux Sahraouis. Ils se leurrent ceux qui pensent qu’elle n’a pas le choix de faire autrement en tablant qu’il existerait sur le sujet désaccord entre ses autorités et leur population. Sur cette question et sur celle de la Palestine, ces autorités par ailleurs décriées ont au contraire l’appui franc et massif des Algériens.
  • Bruit de bottes au Sahara occidental

    par Moncef Wafi
    «P réparer les troupes en prévision de toute urgence», l’explication officielle des manœuvres militaires effectuées hier dans les territoires libérés du Sahara occidental, par l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS), se passe de tout commentaire superflu. Et ce qui n’était que verbe, il y a quelques semaines, se concrétise aujourd’hui sous forme d’une mobilisation en perspective de la reprise de la lutte armée. 
    Ces manœuvres militaires sahraouies nous rapprochent plus d’une confrontation armée avec l’occupant marocain que d’une solution pacifique sous l’égide onusienne. Une option diplomatique qui s’éloigne de plus en plus avec l’appui français qui plombe le Conseil de sécurité et des pays du Golfe qui ont rassuré les Marocains de leurs appuis militaire et financier. Les Sahraouis, excédés par l’incapacité de la Minurso à organiser le référendum sur leur autodétermination, savent qu’ils ne peuvent compter que sur leurs armes pour pousser Rabat à des négociations sérieuses et sans conditions préalables. Et pour cela, ils se disent prêts à sacrifier leurs vies pour la cause, pour la libération des territoires occupés du Sahara occidental, le «principal objectif» des Sahraouis. 
    Ces manœuvres, qui interviennent à seulement quelques jours de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU qui doit statuer sur l’avenir de la Minurso au Sahara occidental, sont également un message à la face du monde quant à la détermination du peuple sahraoui à recouvrer son indépendance. Une détermination à en découdre palpable chez les plus jeunes bercés aux exploits guerriers d’El Ouali, tombé au champ d’honneur en 1976. Cette plus que probable reprise de la lutte armée devra consommer la fin d’un statu quo meurtrier pour le peuple sahraoui dont a profité pleinement le Maroc qui a repris du terrain sur le plan diplomatique contre intérêt économique. 
    Ce risque d’embrasement dans la région n’est pas pour arranger les affaires de personne et laisse les portes grandes ouvertes à une internationalisation du conflit avec l’implication supposée des armées du Golfe. Les Sahraouis veulent en finir avec 25 ans d’une trêve inutile à l’ombre d’appétits économiques et d’une frilosité onusienne anesthésiée par les intérêts des ex-puissances coloniales. La guerre qui approche à grandes enjambées serait le pire scénario qui puisse être écrit, et les morts qui tomberont des deux côtés, les Sahraouis promettant d’exporter leur lutte au cœur même des villes marocaines, une marque de honte au fronton de l’ONU, carcasse inutile devant les aspirations de la dernière colonie en Afrique.
  • Sahara occidental: Risque d’escalade

    C’est le statu quo au Sahara occidental. Les solutions tardent à se faire jour et l’impatience des populations sahraouies, qui ne voient rien arriver, risque de vite atteindre ses limites.
    Les signaux d’un revirement fâcheux prédisant le retour aux armes se font de plus en plus précis. Hier, des manœuvres militaires ont été effectuées dans la région d’Aghouinit, dans les territoires libérés du Sahara occidental, par l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS), en présence du Premier ministre, Abdelkader Taleb Omar, et du ministre de la Défense, Abdelah Lehbib. 
    Ces manœuvres, bien qu’elles s’inscrivent dans le cadre du programme annuel du ministère de la Défense sahraoui, font suite aux «récents agissements de l’occupant marocain, de nature à saper les négociations entre les deux parties (le Maroc et le Front Polisario)», a indiqué le chef d’état-major de l’ALPS. Il faut dire que le contexte particulièrement délétère dans lequel interviennent ces manœuvres est de nature à renseigner sur ce plan de dernier recours que les dirigeants sahraouis s’apprêtent activement à actionner, en cas d’un nouvel échec de la communauté internationale à apporter une solution définitive. Le recours à la force militaire est donc une option non négligeable. 
    Les manœuvres militaires d’hier sonnent déjà comme un avertissement de plus. Il est à inscrire dans une optique de changement de stratégie face à la paralysie internationale qui peine sérieusement à sortir des déclarations d’intention et de vœux pieux. Youcef Ahmed, membre du secrétariat général du Front Polisario, a indiqué que cette manifestation se veut un message de l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS), en tant qu’aile armée du Front Polisario, pour «la libération des territoires occupés du Sahara occidental. Cette libération est notre principal objectif», a-t-il affirmé. 
    Ce climat de tension est accentué notamment par la dernière décision du royaume chérifien qui a procédé à l’expulsion de la composante civile de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), déployée, rappelle-t-on, sur décision du Conseil de sécurité et ayant pour mission l’organisation d’un référendum libre et intégré, en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui.
    Jeu trouble de la France
    Cette décision a été, en effet, très mal perçue par la partie sahraouie. Cela, estiment les dirigeants sahraouis, risque d’attiser davantage le climat de tension déjà à son comble.
    Dans de telles conditions, l’escalade n’est donc pas à écarter. Ce risque est d’ailleurs sérieusement appréhendé par les acteurs internationaux largement acquis à l’option d’un référendum d’autodétermination. 
    Exception faite d’un certain nombre de lobbies actionnés par des pays pour qui le maintien du statu quo dans cette région est fortement recommandé. L’ONU, elle-même, à travers son secrétaire général, Ban Ki-moon, s’en est vertement prise à ces lobbies qui bloquent tout processus de paix. C’est dans ce contexte que le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a lancé jeudi, depuis Bruxelles, un «appel pressant» au Conseil de sécurité de l’ONU pour rétablir la pleine autorité de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). Il a exhorté, par la même, l’Union européenne à «assumer ses responsabilités» envers le peuple sahraoui. L’expulsion de la composante civile de la Minurso par le Maroc, a-t-il poursuivi, «ouvre la voie à l’escalade et menace très sérieusement le processus de décolonisation engagé par l’ONU au Sahara occidental». 
    Le ministre sahraoui des Affaires étrangères a estimé que le Conseil de sécurité doit «arrêter une date et un calendrier précis» pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination, un objectif pour lequel la mission onusienne (Minurso) a été créée. Pour Ould Salek, des parties étrangères bloquent néanmoins le processus entamé par l’ONU, refusant une solution durable dans cette région. «Le Conseil de sécurité est devenu une partie du problème. C’est de l’intérieur du Conseil de sécurité que la France bloque le processus», a-t-il dénoncé.
    Par Karim Benamar

  • Moroccoleaks : Analyse préliminaire du rapport du Secrétaire Général de l’ONU

    Analyse synthétique duMinistère marocain des Affaires Etrangères sur le rapport (S/2014/ 258 du 10 avril 2014), que compte présenter le Secrétaire Général des Nations Unies au Conseil de sécurité sur la question du Sahara Occidental, et ce, en application de la résolution 2099 (2013).
  • Moroccoleaks : Document confidentiel fuité par Anders Kompass

    Le suédois Anders Kompass, directeur des opérations de champ au HCDH passait régulièrement au Représentant Permanent du Maroc à Genève des documents confidentiels sur le Sahara Occidental. Vous trouverez ici un compte-rendu d’une réunion entre le ministre marocain des affaires étrangères et la Haut Commissaire pour les Droits de l’Homme.
    Kompass a été viré du HCDH après avoir fuité un rapport confidentiels sur les viols d’enfants en Centrafrique par des casques bleus. Cependant, c’est le silence radio au HCDH sur les informations que Kompass passait au Maroc sur les activités du Commissariat en relation avec le Sahara Occidental.

  • Moroccoleaks : Stratégie d’escalade proposée par Hilale

    La décision de l’ONU de traiter le Sahara Occidental en tant que territoire non-autonome irrite au haut point les autorités marocaines. L’ambassadeur Omar Hilale propose un plan pour maintenir le statu quo qui « consacre son contrôle sur le Sahara et lui draine un soutien international grandissant, particulièrement dans l’actuel contexte politico-sécuritaire ».