Mois : avril 2016
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L’obsession des socialistes Français : El Moudjahid a été plus clair dans cette affaire
Dans son éditorial de lundi sous le titre » Epouvantails « , le quotidien national El-Moudjahid a été plus clair pour aller au fond des choses en ce qui concerne les relations entre l’Algérie et la France en réagissant sur un ton direct et dénonciateur sur particulièrement la grossière manipulation du quotidien Le Monde et son exploitation propagandiste de » Panama Papers.« L’invitation sur les plateaux de la chaîne France 24, du ministre français des Affaires étrangères, de Ferhat Mehenni, qui ont abordé la question de la photo du président de la République publiée sur le compte Twitter du Premier ministre français, en élucidant ces trois événements El-Moudjahid écrit : » Il y a là un faisceau de faits de courte durée qui ne peut-être le résultat du hasard.Si la dérive du Monde a été mise sur le bon dos de la ’’liberté de la presse’’, les deux autres, circonscrites dans des institutions officielles de la République française, constituent, et il n’y pas d’autres mots pour les qualifier, d’ingérences directes dans nos affaires intérieures. A une année de la présidentielle française, El-Moudjahid se demande ce qui a bien changé pour que le pouvoir socialiste change son fusil d’épaule. « Car, avec cette agression caractérisée, on est bien loin des déclarations de bonne intention sur le fameux partenariat d’exception que les Présidents des deux pays, Bouteflika et Hollande, voulaient bâtir en regardant résolument vers l’avenir.Avec cette attitude pour le moins belliqueuse, que veut exactement le pouvoir socialiste qui se croit obligé à recourir à tels moyens, se situant à des années lumières de son discours apaisant sur sa relation avec notre pays ? « .A la lecture de cet éditorial d’El- Moudjahid, les relations entre les deux pays demeurent ambiguës. L’obsession des socialistes au pouvoir en France reste l’obstacle primordial, qui empêche de déterminer quels seraient les prochains pas à franchir dans ce » partenariat d’exception « .Il est reconnu depuis très longtemps que la position du Parti Socialiste (PS) n’a pas changé d’un iota sur l’indé- pendance et la souveraineté de l’Algérie. Une position rancunière axée sur l’ingé- rence dans les affaires internes de notre pays, sur la nécessité d’envenimer les relations entre les pays du Maghreb, la prise de parti pris dans le conflit du Sahara occidental en soutenant l’occupation coloniale du Maroc de ce territoire, etc. Mais en manipulant et exploitant des supplétifs à l’instar de ce Ferhat Mehenni.Le peuple algérien a trop souffert des agressions de l’Elysée et de ses relais dans les médias français et ailleurs au Maroc particulièrement. Ce peuple tient résolument à ne pas continuer à assister passivement à cette obsession française. A ce propos, l’éditorial d’El-Moudjahid rappelle : » Oui, on est bien en droit de se poser ainsi la question de savoir ce qui motive ce regain de tension dont on pouvait faire l’économie, d’autant plus que les défis auxquels nous sommes confrontés sont beaucoup plus importants que cette direction malheureuse et stérile. A chaque pas en avant réalisé avec la France correspond cent pas en arrière. Notre relation avec la France est-elle condamnée à ne jamais connaître la sérénité et l’équilibre des intérêts ? Ce qui est sûr, c’est que ces initiatives traduisent une panique chez certains milieux socialistes qui s’alignent ainsi, en vue de la présidentielle de l’année prochaine, sur des positions extrémistes et dommageables aux bonnes relations algéro-françaises « .Si l’on veut parler des relations algéro-françaises, on peut le dire qu’on ne peut pas du tout être convaincu qu’il s’agisse d’un conflit, ainsi que certaine presse le prétend de l’autre côté de la rive nord. Qui est à l’origine, qui est responsable de la présente crise entre les deux pays, sinon le pouvoir socialiste et ses relais dans ces agressions à répétition contre l’Algérie et ses gouvernants.L’attitude actuelle de Paris vise un objectif fondamental : la mise à feu de l’Afrique du Nord, l’Algérie en premier. Comment le tolérer ? Comment l’accepter ? Pour être encore plus clair, je dirais qu’il s’agisse de l’Algérie, de la Libye, de la Tunisie, de la Mauritanie (Le Maroc est déjà sous la coupe de la France), et à travers les pays du Sahel, ce qui ressort clairement c’est que l’ancienne puissance coloniale veut, partout, se placer en position de force dominante. Elle veut dominer tout le continent. Chacun à ses alliés et ses amitiés. Certains réagissent en fonction de ces alliances et de ces amitiés. Qu’on ne le néglige pas ! Affrontement entre la France d’une part, la Chine et la Russie d’autre part. Quelle farce, quelle honte ! On oublie ou on est amnésique pour reconnaître que la pénétration de la Chine et de la Russie dans le Monde arabe et en Afrique est due, essentiellement, aux besoins de ces Etats, de ces peuples de se libérer du goulot et du sentiment colonial de la France et qui empêchent leur développement économique et social.Tous les prétextes invoqués par la diplomatie française en aparté sont futiles et infondés, ne retiennent l’attention d’aucun arabe, d’aucun africain, d’aucune force nationaliste. La politique extérieure de l’Elysée se poursuit pour pousser vers l’abime le Monde arabe et le continent africain sans tenir compte ni de ce que ces peuples ressentent ni de ce qu’ils exigent au plus profond d’eux-mêmes. Alors que ceux qui agressent l’Algérie et ses dirigeants, tiennent un pays souverain, mènent des campagnes de déstabilisation, d’intoxication, empêchent les peuples arabes et africains de jouir de leurs droits fondamentaux, ne viennent pas nous donner des leçons de morale. Que le pouvoir socialiste en France adepte de » L’Algérie Française « , les partisans de la loi de la jungle dans les relations internationales, prennent conscience de leur comportement avant de dicter à l’Etat algérien sa façon de diriger la nation et à son peuple de vivre et de se développer.Pour El-Moudjahid : » Mais que ces milieux sachent que l’Algérie indépendante et souveraine est trop fière de sa liberté et de son unité pour qu’elle soit intimidée aujourd’hui par l’exposition d’épouvantails politiques qui appellent à des divisions ethniques ou par la mobilisation des néo-supplétifs, même si ceux-ci bénéficient de relais d’un quarteron de titres locaux qui se croient les seuls porteurs de la vertu démocratique. Sur la question de l’ingérence étrangère, même si le large consensus est parfois troublé par quelques aboiements médiatiques, mus par la sauvegarde d’intérêts étroits, nous ne pouvons que saluer ici la position patriotique de l’ensemble de nos formations politiques « .Ammar Zitouni -
Ban Ki-moon maintient la pression sur le Maroc
Il est temps « d’engager des négociations sérieuses sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permet l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », a affirmé hier le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon dans les recommandations de son rapport périodique sur le Sahara occidental, dont l’APS a obtenu une copie.Le rapport, transmis lundi au Conseil de sécurité, sera examiné le 27 du mois en cours, selon une source onusienne. Ban Ki-moon a réaffirmé que « la solution politique doit impérativement inclure la résolution du conflit au Sahara occidental », regrettant « le blocage du processus politique » entamé en 2007 qui n’avait pas, alors, réussi à ouvrir la voie à de véritables négociations.La difficulté fondamentale qui a empêché l’aboutissement de ce processus réside dans le fait que le Maroc a toujours unilatéralement « considéré son plan d’autonomie comme seule base pour les négociations », a-t-il indiqué. Ban Ki-moon a rappelé à ce titre que la Minurso a été créée par le Conseil de sécurité pour surveiller le cessez-le feu et organiser un référendum d’autodétermination mais l’expulsion de sa composante civile par le Maroc a empêché cette mission de maintien de la paix de l’Onu d’effectuer ses fonctions.L’incapacité de la Mission à exécuter ses tâches entraînerait, à court et à moyen terme, des conséquences importantes sur la stabilité de la région et sur la crédibilité des opérations de maintien de la paix du Conseil de sécurité et des Nations unies, a avertit M. Ban, qui s’est dit « très profondément préoccupé » par la situation sécuritaire dans les territoires sahraouis occupés.« La sécurité dans ces territoires risque de se détériorer avec cette crise qui a fortement impacté la mission de la surveillance du cessez-le-feu de la Minurso », a mis en garde Ban Ki-moon. Le chef de l’Onu a appelé le Conseil de sécurité à rétablir le mandat de la Minurso afin d’éviter de créer un précédent pour le reste des opérations de maintien de la paix de l’Onu dans le monde.Ban Ki-moon, qui a recommandé de proroger le mandat de la Minurso jusqu’au 30 avril 2017 a précisé qu il y aura risque d’une rupture de la trêve et d’une reprise des hostilités si cette mission est contrainte de quitter les territoires sahraouis occupés. Pour le chef de l’Onu, compte tenu de l’absence de progrès dans le processus de règlement du conflit au Sahara occidental « les efforts de l’Organisation des Nations unies à travers les actions de mon Envoyé personnel, de la Minurso, et des organismes présents sur le terrain restent très importants ».Pour maintenir la Minusro, Ban Ki-moon a fait savoir qu’il avait « soumis un projet de budget de 54,3 millions de dollars pour couvrir les besoins en financement de cette mission durant la période allant de juillet 2016 à juin 2017, un montant qui est en hausse par rapport aux 51,1 millions de dollars alloués entre juillet 2015 et juin 2016 ».Le SG de l’Onu a évoqué dans son rapport la nécessité de « maintenir une compréhension indépendante et impartiale de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental », en appelant le Maroc à renforcer sa coopération avec le Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme. -
Le Maroc est devant l’obligation de retrait du Sahara occidental
PARIS – Le Maroc se trouve, du point du vue du droit international, devant l’obligation de retrait du Sahara occidental qu’il a occupé de force et qu’aucun pays ne lui reconnait sa souveraineté sur ce territoire, ont affirmé mardi à Paris des juristes intervenant au cours d’une conférence internationale.Organisée mardi dans la salle Victor-Hugo de l’Assemblée française, en présence de parlementaires, d’universitaires, de juristes, de membres du corps diplomatique accrédité en France, dont l’ambassadeur d’Algérie en France, Amar Bendjama, et du mouvement associatif, la conférence a offert le temps d’un après-midi une tribune d’échanges autour du thème ‘‘Le règlement du conflit du Sahara occidental, une question de droit international’‘.Le maître de conférence au Centre de droit international de l’Université Libre de Bruxelles, Vincent Chapaux, a livré aux participants les éléments de base du droit international liés à la question sahraouie, en soulignant que la Maroc, en sa qualité de ‘‘puissance occupantes’‘, se trouve dans ‘‘l’obligation de retrait’‘ du Sahara occidental avec l’interdiction d’exploiter les richesses de ce territoire, déclaré par l’ONU, en 1964, non-autonome.Rappelant qu’aucun Etat ne reconnaît, à ce jour, la souveraineté marocaine du Sahara occidental, le professeur de droit a relevé que l’attitude de l’ONU dans le traitement de ce conflit est ‘‘très difficile’‘ depuis quelques années.‘‘Au départ, l’ONU a bien géré le dossier, mais depuis les années 2000, nous avons constaté un changement d’attitude en privilégiant les pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario, alors qu’il s’agit simplement d’appliquer et de faire respecter le droit international’‘, a-t-il soutenu, appelant les Etats tiers à ne pas reconnaître cet état de fait avec l’obligation de coopération pour ‘‘mettre fin à cette occupation’‘.C’est dans le même sens qu’a abondé Gianfranco Fattorini, représentant permanent de la l’association américaine des juristes auprès de l’ONU, en attirant l’attention sur le fait que le Maroc, du point de vue de l’histoire et du droit international, n’est pas reconnu comme une ‘‘puissance administrante’‘, au contraire elle ‘‘une puissance occupante’‘ au Sahara occidental, territoire inscrit dans le processus de décolonisation depuis les années 1960.‘‘La situation au Sahara occidental est une situation d’occupation avec toute sorte de violations des droits de l’Homme et de violations, entre autres, dans le jugement au Maroc des Sahraouis vivant dans un territoire non-autonome’‘, a-t-il affirmé.Pour sa part, l’avocat du Front Polisario du barreau de Lyon, Gilles Devers, dans son exposé sur les péripéties de la bataille juridique pour annuler l’accord agricole entre le Maroc et l’Union européenne, a indiqué que le tribunal de l’Union européenne a fondé sa décision de décembre 2015 sur le droit international qui n’accorde aucune paternité du Sahara occidental au Maroc.Pour le tribunal, a-t-il précisé, le Maroc n’a aucune souveraineté sur ce territoire, n’a pas de mandat pour l’administrer et le Front Polisario est le seul représentant de la peuple du Sahara occidental.‘‘En conséquence, le Front Polisario jouit maintenant, dans les tribunaux européens, du droit d’agir en justice, car il lui est reconnu’‘, a indiqué cet avocat qui a appelé l’Union européenne, ‘‘qui est un Etat de droit’‘, à respecter la décision de justice et à faire sortir les pays de l’UE de leur ‘‘ambigüité’‘.Mohamed Sidati, membre du secrétariat national du Front Polisario, ministre conseiller de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) auprès de l’Europe, a apporté des éléments d’éclairage au lendemain de la visite du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dans les camps de réfugiés sahraouis, soulignant que la situation au Sahara occidental n’a jamais été ‘‘aussi tendue’‘ et ‘‘aussi dangereuse’‘ depuis le cessez-le-feu, décrété en 1991 entre le Maroc et le Front Polisario.‘‘Avec ses réactions, ses blocages du processus de décolonisation, conforme au droit international, le Maroc veut remettre en cause les fondements même de l’ONU pour nuire à la paix et à la stabilité de la région’‘, a-t-il dit, relevant qu’il ‘‘veut rendre impossible la mission du secrétaire général de l’instance onusienne et de son représentant personnel pour le Sahara occidental’‘. -
Un rapport accablant
Dans son dernier rapport sur la situation au Sahara Occidental, le secrétaire général de l’ONU, a clairement déterminé les responsabilités et averti sur les risques qu’encoure toute la région face au blocage qui caractérise ce dossier.
Pour Ban Ki Moon, il ne fait aucun doute que le Maroc est grandement responsable de cette situation de blocage à cause de son entêtement à considérer son plan d’autonomie comme seule base pour les négociations. Il ne fait aucun doute pour le chef onusien que toute solution à ce conflit doit se faire dans le cadre des résolutions de l’ONU et qu’il est aujourd’hui plus que temps «d’engager des négociations sérieuses sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permet l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental».Ainsi, il est clair et évident aujourd’hui que l’autodétermination du peuple sahraoui est la seule base légale sur laquelle peut s’engager une résolution de ce conflit qui empoisonne les relations entre les pays du Maghreb et qui selon le rapport du Sg de l’ONU, et au vu des conséquences de la politique cavalière du Maroc, à gêner le travail de la Minurso pour la bonne exécution de ses tâches entraînerait, à court et à moyen terme, des conséquences importantes sur la stabilité de la région et sur la crédibilité des opérations de maintien de la paix du Conseil de sécurité et des Nations Unies».Le Maroc qui ne cesse d’essuyer les revers diplomatiques, s’est rappelons-le, violemment pris à la personne du SG de l’ONU lors de sa dernière visite dans les territoires occupés et les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf.Une panique et une réaction violente qui confirme tout le désarroi de la puissance coloniale qui voit ses thèses de plus en plus remises en cause par la communauté internationale et qui s’accroche à la seule France tel un naufragé qui s’accroche à la dernière planche de son bateau.Mais quoi qu’il en soit, le vent est en train de tourner et forcément, il ne tourne pas en faveur du Maroc.Par Abdelmadjid Blidi -
ALGÉRIE-MAROC A quoi joue la France?
Selon Harlem Désir, la base du règlement de la question du Sahara demeure «le plan d’autonomie présenté par le Maroc». Et l’ONU alors?
Lorsque le secrétaire d’Etat français chargé des Affaires européennes, Harlem Désir, a affirmé, lundi dernier, que la base du règlement de la question du Sahara «demeure le plan d’autonomie présenté par le Maroc», presque au même moment, Manuel Valls considérait que la position de la France est inchangée.Tous semblent oublier les engagements de Ban Ki-moon que le Maroc a déclaré comme adversaire. Même dans une déclaration à la presse, à l’issue d’entretiens avec le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Maroc, Salaheddine Mezouar, le secrétaire d’Etat français a souligné que les Nations unies se doivent de rester dans leur rôle pour aider au règlement de ce conflit. Le tout au moment où le rapport du secrétaire général des Nations unies et de son envoyé spécial relatif à la question du Sahara est attendu.
Désir a indiqué que la France s’attend à un rapport qui devrait contribuer à l’apaisement, relevant que c’est vraiment le message qu’il veut faire passer. Le Sahara occidental veut un référendum comme réaffirmé ces jours-ci lors de la réunion sur le sujet qui se tient à Djanet. La France continue-t-elle à opposer les points de vue de l’Algérie et du Maroc? Assurément, car ce qui importe pour la France est le partenariat entre l’Union européenne et le Maroc présenté comme «essentiel, stratégique et absolument vital pour l’avenir de l’Europe et de la Méditerranée».
En conclusion: «La France est totalement aux côtés du Maroc dans ses démarches juridiques» pour faire valoir, ce que le ministre considère comme «son droit» pour l’ensemble du partenariat économique, culturel et politique entre les deux parties.Le Maroc et la France sont aussi parties prenantes dans une tentative de s’immiscer davantage dans un autre dossier à propos de la situation régionale. En effet, Désir a indiqué avoir évoqué avec Mezouar la situation en Libye. L’initiative vise à promouvoir le rôle prétendu du Maroc dans le règlement de la question libyenne, «grâce notamment, aux accords de Skhirat» oubliant les affaires des vraies parties ayant facilité la transition.Les deux hommes sont pour que la Libye recouvre sa souveraineté et son intégrité territoriale et que le peuple libyen puisse retrouver la paix, la stabilité et la prospérité économique pour que ce pays soit en mesure de lutter contre le terrorisme et le trafic d’êtres humains, mais le Sahara occidental de pouvoir prétendre, selon eux, aux mêmes droits.Sur ce sujet et selon Mezouar, il n’y aurait que la position de la France sur la proposition marocaine d’autonomie au Sahara qui vaille. Ses entretiens avec le secrétaire d’Etat français ont porté longuement sur ce sujet. Mezouar va plus loin. Selon lui, il y a eu des «dérapages verbaux de Ban Ki-moon sur le Sahara» qui auraient été «dangereux car il existe une responsabilité clairement établie». Le ministre émet le voeu de voir le processus retrouver son cours naturel: celui de la négociation, ainsi que le rôle du secrétariat général. Et celui de l’autodétermination, alors? -
Sahara occidental Pression onusienne pour l’ouverture de négociations
En mission il y a un mois dans un camp de réfugiés sahraouis, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a réaffirmé hier vouloir relancer les négociations concernant le Sahara occidental, illégalement occupé depuis 1971 par le Maroc.Le diplomate a demandé l’ouverture de pourparlers « sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».Le secrétaire général a surtout déploré le blocage du processus politique entamé en 2007 du fait que le Maroc a toujours unilatéralement « considéré son plan d’autonomie comme seule base pour les négociations ».Aujourd’hui, l’expulsion de la composante civile par le Maroc de la Minurso, créée par le Conseil de sécurité pour surveiller le cessez-le-feu et organiser un référendum d’autodétermination, fait craindre pour la stabilité. L. S. -
Ban Ki-moon à propos du Sahara occidental: «Il est temps de tenir un référendum d’autodétermination»
par Mahdi BoukhalfaLe secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a, une nouvelle fois lundi soir, appelé le Maroc dans un rapport sur la situation au Sahara occidental, à coopérer pour accélérer une solution politique pour ce territoire colonisé.Après une première visite dans la région qui lui a permis de tâter le pouls de cette question de décolonisation au Sahara occidental encore pendante, M. Ban a estimé dans son rapport qu’il était «temps d’engager des négociations sérieuses sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permet l’autodétermination du peuple (du Sahara occidental)». Il a souligné dans ses recommandations au Conseil de sécurité de l’ONU contenues dans son rapport périodique sur le Sahara occidental qui sera examiné le 27 avril prochain, qu’une «solution politique doit impérativement inclure la résolution du conflit au Sahara occidental» et a au passage dit «regretter» le blocage du processus politique entamé en 2007, qui n’avait pas abouti à l’ouverture de vraies négociations entre les deux parties au conflit. Selon le SG de l’ONU qui a été violemment attaqué par Rabat après sa tournée en mars, «la difficulté fondamentale qui a empêché l’aboutissement de ce processus réside dans le fait que le Maroc a toujours unilatéralement considéré son plan d’autonomie comme seule base pour les négociations». Or, sur la table des négociations, il y a les trois options soumises au Maroc et au Front Polisario: l’intégration au Maroc, l’autonomie sous administration marocaine, ou l’indépendance. Les trois options doivent être validées par le peuple sahraoui à travers un référendum d’autodétermination. Ce que le Maroc, qui a occupé le territoire en 1975, a toujours refusé d’appliquer, faisant prévaloir son option, dite «la troisième voie», ou l’autonomie.Sur le cas de la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), M. Ban a rappelé que cette mission a été mise en place pour surveiller le cessez-le-feu et organiser un référendum d’autodétermination. Mais l’expulsion de sa composante civile par le Maroc, mécontent que le SG ait parlé d’occupation du Sahara occidental, «a empêché cette mission de maintien de la paix de l’ONU d’effectuer ses fonctions». Selon Ban Ki-moon, soumis à de terribles pressions depuis sa visite dans la région, «l’incapacité de la Mission à exécuter ses tâches entraînerait, à court et à moyen terme, des conséquences importantes sur la stabilité de la région et sur la crédibilité des opérations de maintien de la paix du Conseil de sécurité et des Nations unies». M. Ban a même indiqué «être très profondément préoccupé» par la situation sécuritaire dans les territoires sahraouis occupés. Il en précise les contours en relevant que «la sécurité dans ces territoires risque de se détériorer avec cette crise qui a fortement impacté la mission de la surveillance du cessez-le-feu de la Minurso». Il a de ce fait recommandé au Conseil de sécurité, qui doit se réunir sur la question à la fin du mois, de rétablir le mandat de la Minurso et «éviter de créer un précédent pour le reste des opérations de maintien de la paix de l’ONU dans le monde». Il a dans la foulée recommandé la prorogation du mandat de la Minurso d’une année, jusqu’au 30 avril 2017, avant de relever qu’il «y aura risque d’une rupture de la trêve et d’une reprise des hostilités si cette mission est contrainte de quitter les territoires sahraouis occupés». D’autre part, il a annoncé avoir proposé une rallonge du budget de la Minurso, qui va passer à 54,3 millions de dollars contre 51,1 millions de dollars pour couvrir ses besoins et les salaires du personnel pour la période allant de juillet 2016 à juin 2017. M. Ban a également relevé dans son rapport sur les droits de l’homme au Sahara occidental qu’il est important de «maintenir une compréhension indépendante et impartiale (de la situation des droits de l’homme) au Sahara occidental» et a rappelé aux autorités marocaines qu’elles doivent coopérer avec le Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.Ce chapitre du rapport du SG de l’ONU, notamment après sa visite dans les camps des réfugiés et les territoires libérés, et les rapports des ONG des droits de l’homme, a été au centre d’une vive contestation du Maroc, qui avait refusé que la mission de la Minurso soit étendue à la surveillance des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés où une véritable politique de repeuplement a été mise en place par les autorités d’occupation. Le rapport du SG de l’ONU, après l’intervention de lobbies pro-marocains pour le discréditer, confirme au moins que M. Ban est loin d’être manipulable, ni impressionné par une sauvage campagne de presse du Makhzen, encore moins par quelques soutiens de pays occidentaux pour qui le Maroc est une «dépendance» territoriale et un appendice politique au Maghreb. -
La responsabilité du Conseil de sécurité devant l’Histoire
par Moncef WafiAprès le gel des activités de la Minurso dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc après que Rabat ait expulsé son personnel civil, le Polisario a menacé de reprendre les armes. Le message du président sahraoui à l’adresse du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a été clair sur ce sujet. Hier, le Sud-Coréen prenant très au sérieux la volonté des Sahraouis est de nouveau sorti de sa réserve forcée après la tempête médiatique soulevée par le Makhzen accusant Ban de parti pris après sa visite historique dans la région pour relancer les négociations entre les deux parties.A un peu plus d’une semaine de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU qui devra examiner le rapport périodique de son SG sur le Sahara occidental, les tambours de la guerre commencent à résonner. Le Polisario, qui estime que le Maroc ne lui laisse d’autre alternative que de recourir aux armes, met le Conseil de sécurité devant ses responsabilités si ses membres ne font pas l’effort d’interpeller Rabat. Un Conseil où siège en permanence la France, un allié de choix du Maroc. Le rapport de Ban va dans le sens de négociations «sans conditions préalables et de bonne foi» pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permet l’autodétermination du peuple sahraoui.Pourtant le SG de l’ONU sait qu’il sera difficile d’arracher à son Conseil de sécurité une condamnation du Maroc, ce même Conseil encadré par les alliés du Royaume et qui avait presque désavoué Ban en ne demandant pas aux Marocains de revenir sur leur décision d’expulser la Minurso. En fait, tout converge à croire qu’on se dirige vers une reprise de la lutte armée pour l’indépendance du Sahara du fait même que la Minurso est empêchée de mener sa principale mission qui est d’organiser le référendum sur l’autodétermination du Sahara. Une issue au dossier dont le SG de l’ONU ne veut pas entendre parler. Même s’il a été obligé de présenter ses excuses au Maroc, Ban en a remis une couche accusant ouvertement Rabat d’être derrière l’échec de l’aboutissement du processus des négociations en s’entêtant à considérer son plan d’autonomie comme seule base pour les négociations.Le conflit est loin d’être résolu et ce n’est certainement pas l’attitude pro-marocaine du Conseil de sécurité qui devra le régler. Forcés, les Sahraouis comptent sur le retour de la Minurso auquel cas le Maroc se considérera au-dessus des lois internationales et aura son quitus pour une agression militaire. Les Sahraouis seront alors contraints de défendre leurs droits par tous les moyens légitimes, y compris les armes, certains de la légitimité de leur cause. -
Règlement du conflit : La France, un rôle clé
La France a « un rôle clé » à jouer dans la résolution du conflit au Sahara occidental, selon un député français du groupe parlementaire socialiste, républicain et citoyen (Meurthe-et-Moselle), rappelant qu’ »il n’y a pas d’alternative au strict respect de la résolution 1514 de l’ONU. »Dans une question adressée au ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, sur la situation des prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim illimitée à la prison marocaine de Rabat-Salé depuis le 1er mars 2016, le député Hervé Féron a affirmé que la France a « un rôle clé à jouer dans la résolution de ce conflit eu égard à sa relation privilégiée avec le Maroc, elle doit rappeler qu’il n’y a pas d’alternative au strict respect de la résolution 1514 de l’ONU » concernant le droit à l’autodétermination.Le député socialiste a indiqué qu’ »il souhaiterait savoir quelles démarches le gouvernement français compte entreprendre auprès du Maroc » afin que ce dernier reconnaisse à ces détenus le statut de prisonniers politiques, et qu’il entreprenne le processus de leur libération. 21 militants sahraouis ont été arrêtés et condamnés le 17 février 2013 par le tribunal militaire des forces de l’occupation marocaines à des peines de prison allant de 20 ans à la perpétuité.Il a ajouté que l’Organisation des Nations unies a reconnu que cette condamnation avait été faite de « manière arbitraire », dans un rapport de 2014 du rapporteur spécial sur la détention arbitraire. C’est pourquoi, a dit le parlementaire, aujourd’hui, n’ayant d’autre moyen pour se faire entendre, ces prisonniers, dont l’un d’entre eux est marié à une citoyenne française, « mettent leur vie en danger en se résolvant à mener une grève de la faim ».La visite de Ban Ki-moon, en mars dernier, dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf a été l’occasion de mettre en lumière la situation du Sahara occidental et celle de tous les prisonniers politiques sahraouis au Maroc et au Sahara occidental, a-t-il déploré. Il a rappelé que « le Secrétaire général des Nations unies ne s’y est pas trompé, lui qui a qualifié d’ occupation la présence marocaine dans la région allant de Tarfaya à Lagouira. »« Depuis plus de quarante ans, le Sahara occidental et le peuple sahraoui sont dans l’attente de la fin du processus de décolonisation, la marocanité de ce territoire n’ayant pas été reconnue par la Cour internationale de justice », ni par les Nations unies et encore moins par les instances internationales.Par ailleurs et à Djanet, les participants à la conférence régionale sur le Sahara occidental ont souligné à l’unanimité la nécessité pour le Conseil de sécurité d’assumer ses responsabilités pour la préservation de la stabilité en favorisant la tenue d’un referendum d’autodétermination du peuple sahraoui et amener le Maroc à respecter les décisions de l’ONU et à respecter la légalité internationale.Pour le président de la délégation de la Commission nationale algérienne de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), organisatrice de la rencontre, Boudjemâa Souilah, le Conseil de sécurité doit faire preuve de sérieux dans le dossier du Sahara occidental et de tenir compte du fait qu’il s’agit de la sécurité et de la paix dans la région.Il a ajouté que le monde doit prendre conscience que la question sahraouie relève de la décolonisation et que c’est une affaire à régler conformément aux exigences de la légalité internationale notamment la résolution 1514 sur le droit à l’autodétermination.M. B -
Sahara occidental : Ban Ki-moon pour des négociations sérieuses et sans préalable
Dans le rapport qu’il vient de soumettre au Conseil de sécurité , le Secrétaire général de l’ONU formule un certain nombre d’observations et recommandations dont voici les principaux points : Il estime qu’il est «essentiel de faire des progrès» pour répondre à la situation humanitaire tragique du peuple sahraoui qui dure depuis trop longtemps et «note avec regret que le processus politique qui a commencé en Avril 2007 n’a pas encore ouvert la voie à des négociations véritables» auquelles le Conseil de sécurité et lui-même ont appelé.Après avoir relevé la persistance des profondes divergences d’approches des deux parties au conflit le Front Polisario et le Maroc (…) il affirme que «Le moment est venu d’engager des négociations sérieuses sans conditions préalables et de bonne foi pour atteindre « une solution politique mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental « . il précise que «cette solution politique doit inclure la résolution du différend sur le statut du Sahara occidental, y compris par un accord sur la nature et la forme de l’exercice de l’autodétermination.»Selon Ban KI-moon, «L’Algérie et la Mauritanie, les pays voisins, peuvent et doivent faire des contributions importantes à ce processus» (…) Il rappelle par ailleurs l’importance et le rôle dévolu à la Minurso et fait observer que le Conseil de sécurité a créé «la Minurso pour surveiller le cessez-le-feu entre les parties, afin de maintenir le statu quo militaire, et, sous réserve de l’accord des parties, d’organiser un référendum d’autodétermination». Comme pour stigmatiser l’attitude du Maroc à l’égard de la Minurso il rappelle avec insistance que «Le Conseil de sécurité a confirmé la politique des fonctions de la mission dans la résolution 1056 (1996) et les résolutions ultérieures prolongeant le mandat.A cet égard et dans une claire référence à l’expulsion du personnel civil de la Minurso par le Maroc, BAN ki-moon souligne au point 93 de ses recommandations que «sans une composante civile internationale appropriée et entièrement doté en personnel, la mission ne peut pas remplir une composante de base de ses fonctions et ne pourra répondre aux missions confiées par le Conseil de sécurité».Il remarque ainsi que l’expulsion du personnel civil de la Minurso a «essentiellement donné lieu à la modification de facto du mandat de la Minurso» (…) Il insiste longuement sur les fonctions essentielles de la Minurso y compris dans l’avancée du processus de paix et estime que sa fonction est capitale «pour la crédibilité des opérations de maintien de la paix du Conseil de sécurité et des Nations unies et les missions politiques à l’échelle mondiale.» (…)Le SG de l’ONU demande ainsi au Conseil de sécurité de «rétablir et de soutenir le rôle et le mandat de la Minurso, en respecte des normes de maintien de la paix et l’impartialité de l’Organisation des Nations unies et surtout d’ éviter de créer un précédent pour les opérations de maintien de la paix des Nations unies dans le monde». Il pointe du doigt la lourde responsabilité du Maroc et met en garde contre, «la rupture du cessez- le-feu et la reprise des hostilités, avec son cortège de dangers et d’escalade dans la guerre à grande échelle.Un risque qui va s’amplifier de manière significative dans le cas où la Minurso est contrainte de partir ou se trouve incapable d’exécuter le mandat que le Conseil de sécurité lui a confié», souligne gravement Ban ki-moon, qui met ainsi de manière on ne peut plus claire le Maroc et ses alliés devant leurs responsabilités. Il recommande donc au Conseil de sécurité de proroger le mandat de Minurso pour une période supplémentaire de 12 mois, jusqu’au 30 avril 2017. D’autre part et se référant à sa récente visite dans les camps de réfugiés sahraouis, il «se montre grandement préoccupé par le manque chronique de financement du programme des réfugiés et la détérioration de la situation humanitaire des réfugiés, qui a été encore aggravé par les pluies torrentielles et les inondations à la fin de 2015». Il «demande instamment à la communauté internationale de poursuivre son soutien et d’augmenter le financement du programme humanitaire vital» .Progrès dans le processus de négociationEnfin et pour ce qui est de l’exploration et l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental, BAN Ki-moon «réitère mon appel à tous les acteurs concernés à « reconnaître le principe selon lequel les intérêts des habitants de ces territoires sont primordiaux conformément au chapitre XI» de la charte de L’ONU.Une observation d’autant plus importante que le Maroc et son allié la France s’agitent à Bruxelles pour faire remettre en cause la décision de haute cour de justice de l’Union européenne d’annuler l’accord agricole UE-Maroc .Mokhtar Bendib