Mois : avril 2016

  • Ban Ki-moon: «Il est temps de régler la question sahraouie»

    Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a affirmé la poursuite des efforts des Nations unies jusqu’à parvenir à une solution à la crise sahraouie et à permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination.
    Dans son rapport annuel remis au Conseil de sécurité, le Sg de l’ONU a réitéré le droit des Sahraouis à l’auto-détermination sans pour autant céder aux pressions du Maroc qui a expulsé, rappelons-le, les membres de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).
    Ban Ki-moon a fait savoir qu’en dépit du fait que le règlement de la question sahraouie n’a pas connu d’avancées, les efforts des Nations unies, de la Minurso et des instances spécialisées relevant de l’ONU revêtent une grande importance, affirmant que l’aboutissement à une solution rapide du conflit au Sahara occidental sera de nature à atténuer les risques qui pourraient en découler en cas du non-aboutissement.
    Le responsable onusien a dit avoir constaté de visu, lors de sa visite dans les camps de réfugiés sahraouis, la frustration croissante des Sahraouis due au fait que le processus de résolution du conflit n’a pas avancé.
    A ce titre, il incite le Conseil de sécurité à accorder plus d’intérêt, notamment à la situation humanitaire misérable qui se poursuit depuis 40 ans, regrettant également le fait qu’aucune progrès n’est enregistré depuis avril 2007. La date à laquelle le Conseil de sécurité a appelé à ouvrir de véritables négociations pour parvenir à une solution politique.
    Pour lui, « il est temps d’engager des négociations sérieuses sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permet l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental », sachant que Rabat a vivement réagi suite à la visite de Ban Ki-moon dans les camps de réfugiés sahraouis et au cours de laquelle il a indiqué être «profondément attristé par cette tragédie humanitaire et qu’il est temps d’agir»./ Abdessalam Sekia
    Le Sg de l’ONU a ajouté avoir donné des instructions à son envoyé personnel au Sahara occidental, Christopher Ross de déployer plus d’efforts pour réaliser un progrès dans le processus du règlement du conflit.
  • Moroccoleaks : Pourquoi le Maroc ne veut pas de la composante civile de la MINURSO

    Le Maroc craint un changement dans le mandat de la MINURSO. Une note révélée par le hacker Chris Coleman apporte les raisons de cette crainte.
    La composante civile de la mission onusienne pour le Sahara Occidental chargé du référendum et pourrait être chargée de la surveillance de la situation des droits de l’homme.
    Pour le Maroc, accepter l’élargissement du mandat de la MINURSO ou la mise en place d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme est « synonyme de timorisation du dossier, et in fine, prélude à une indépendance programmée de cette région », selon les termes de l’ambassadeur Omar Hilale dans une note envoyée à son ministère.
    Hilale rappelle que « les composantes des droits de l’homme sont intégrées dans 15 missions de maintient de la paix et missions spéciales de soutien politique et de consolidation de la paix : en Afghanistan, au Burundi, en Répulique Centrafricaine, en côte d’Ivoire, au Darfour, en RDC, en Guinée Bissau, à Haiti, en Iraq, en Libye, au Libéria, au Sierra Leone, en somalie, au Doudan et au Timor-Leste ».
  • Franco Roberti : En Afrique du Nord, Daech assure le transport du haschich marocain vers l’Europe

    Daech et la mafia italienne ont travaillé ensemble dans le trafic du cannabis de l’Afrique du Nord vers l’Europe, a déclaré le chef des services anti-terroristes de l’Italie, Franco Roberti.
    Dans une interview accordé au journal britannique The Independent, Roberti a affirmé que les services italiens de lutte contre la mafia ont trouvé des éléments qui prouvent que le crime organisé italien et des « terroristes présumés » ont travaillé ensemble dans le trafic de haschich.
    Franco Roberti, anti-mafia nationale de l’Italie et la tête anti-terrorisme a déclaré la police avait trouvé des preuves que le crime organisé italien et des «terroristes présumés» ont été trafic de haschich ensemble, la forme comprimée de résine de cannabis, selon les enquêtes en cours.
    M. Roberti a déclaré que la route de la contrebande du haschich commence à Casablanca pour traverser l’Algérie, la Tunisie et Trobuck, dans l’est de la Libye, selon la même source.
  • Sahara Occidental: Le pari gagné de Ban Ki-moon

    Dans le but de maintenir le statu quo, les autorités marocaines ont tout fait pour bloquer toutes les tentatives de faire progresser les négociations recommandées par le Conseil de Sécurité. Dans sa dernière année à la tête des Nations Unies, Ban Ki-moon avait l’intention de résoudre le conflit du Sahara Occidental. Le Maroc a tout fait pour entraver cette démarche. D’abord en essayant de repousser la visite de Ban Ki.moon dans la région jusqu’au mois de juillet après l’avoir reportée à plusieurs reprises de sorte qu’elle n’influera pas sur le prochain rapport.
    En effet, le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, avait indiqué qu’outre l’accent qui sera mis sur la situation humanitaire des réfugiés sahraouis, la visite de Ban Ki-moon dans la région s’inscrira également dans le cadre de la préparation du prochain rapport sur la situation au Sahara Occidental que doit présenter Ban Ki-Moon en avril au Conseil de sécurité.
    Son souci de faire bouger les lignes s’est heurté aux manœuvres marocaines visant à torpiller toute idée de relance du processus. A Rabat, les autorités marocaines lui ont annoncé qu’il n’était pas le bienvenu sous prétexte que le roi se trouvait absent à l’étranger et que son avion ne sera pas autorisée à atterrir à l’aéroport de El Aaiun. Il voulait s’y enquérir de la situation de la MINURSO dont le siège se trouve dans la capitale du Sahara Occidental sous occupation marocaine.
    « J’entends apporter ma pierre aux négociations engagées pour régler ce différend de longue date et favoriser les pourparlers afin que les réfugiés sahraouis puissent rentrer chez eux au Sahara occidental dans la dignité », a déclaré le chef de l’ONU à son arrivé à la capitale mauritanienne, Nouakchott. Mission accomplie ! Avec sa tournée et le vacarme soulevé par les autorités marocaines il a réussi à sonner le glas sur un conflit laissé à la traîne depuis 40 ans en vue de pousser la communauté internationale à entretenir un engagement sérieux envers le peuple sahraoui.
    Ainsi, le Maroc a échoué dans sa tentative de faire avorter la tournée régionale de Ban Ki-moon et l’empêcher de l’inclure dans le rapport annuel soumis au Conseil de Sécurité.
    Dans ce rapport, M. Ban a fait un exposé détaillé des éléments qui font obstruction á une solution pacifique du conflit. Le premier étant la volonté marocaine d’imposer des conditions préalables à toute négociation. Le deuxième est le démantèlement de la « MINURSO », dont la mission est l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Et le troisième, les attaques contre la personne du Secrétaire général de l’ONU.
    Il a rappelé la compétence juridique du Front Polisario reconnue par la Cour européenne de Justice pour défendre le droit de la population sahraouie à bénéficier des revenues de ses ressources naturelles. Droit réitéré par le chef de l’ONU dans son rapport.
    À l’instar des recommandations du Comité de l’ONU pour les droits économiques, sociaux et culturels qui a « prié le Maroc de faire des efforts dans le cadre des mécanismes des Nations Unies pour trouver une solution pacifique à ce conflit, afin de permettre au peuple sahraoui de jouir de ses droits économiques, sociaux et culturels », signalant que les Sahraouis doivent toujours faire face à la discrimination dans leurs droits légitimes dans ce domaine.
  • ENSEMBLE! Collectif du Havre soutient les prisonniers politiques sahraouis

    Soutien au peuple sahraoui ! Libération des prisonniers !
    Le Maroc a expulsé le 7 avril une délégation de juristes européens venue Rabat pour apporter leur soutien à des détenus sahraouis. Les juristes français, belge et espagnols espéraient attirer l’attention sur le cas de treize prisonniers qui ont récemment fait une grève de la faim pour protester contre leur détention.
    Ces treize Sahraouis, ainsi que 11 autres, avaient été condamnés à de lourdes peines de prison après le démantèlement par la force du camp de Gdeim Izik, près de Laâyoune, par les autorités Marocaines. Les condamnés sont tenus pour responsables de la mort de neuf agents de sécurité marocains pendant l’assaut, qui rappelons le, a fait également de nombreuses victimes, morts et blessés, parmi les 25000 sahraouis qui manifestaient pacifiquement ce jour-là (8 novembre 2010).
    C’est pour attirer l’attention sur leur cas et leur grève de la faim, qui s’est récemment achevée après 36 jours, que ces huit juristes s’étaient rendus à Rabat.
    Un peu d’histoire :
    En 1975, le pouvoir de Hassan II, profitant de l’atmosphère de fin de règne du régime franquiste occupe puis annexe le Sahara occidental sans tenir compte du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ni des résolutions de l’ONU, ce qui entraîne l’exil des Sahraouis dans le Sahara algérien. Le mouvement de libération sahraoui, le Front Polisario, proclame la RASD (République arabe sahraouie démocratique) en 1976 qui sera progressivement reconnue par les deux tiers des pays africains et plusieurs dizaines d’autres pays dans le monde. Après 15 ans de guerre, l’ONU met en place en 1991 un plan de paix qui prévoit la tenue d’un référendum sous deux ans. Les blocages du Maroc, qui poursuit sa politique coloniale, n’ont pas permis l’organisation de ce référendum à ce jour.
    Pour nous :
    La solidarité avec le peuple sahraoui est donc plus que jamais à l’ordre du jour et ENSEMBLE! fidèle à ses valeurs anti-impérialistes et anti-coloniales demande :
    – l’arrêt de la colonisation du territoire sahraoui par le Maroc
    – l’élargissement de la mission actuelle de l’ONU à la question des droits de l’homme,
    – le respect du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui,
    – la tenue dans les meilleurs délais du référendum prévu par l’ONU.
    Rassemblement de soutien :
    Un rassemblement de soutien aux prisonniers et au peuple sahraoui dans son ensemble a eu lieu hier 20 avril, sur le parvis de la Zac Coty. Nous étions peu nombreux, mais déterminés à obtenir la libération des prisonniers et l’autodétermination du peuple sahraoui.
  • Sahara occidental : la délicate mission de Ban-Ki-Moon

    A quelques mois de la fin de son mandat à la tête de l’Organisation des nations unies, le secrétaire général de cette instance mondiale Ban-Ki-Moon a décidé d’entamer une tournée dans les campas de réfugiés Sahraouis, mais aussi dans les pays concernés par le problème sahraoui.
    Après la capitale mauritanienne, Nouakchott, où il s’est entretenu vendredi avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, Ban-Ki-Moon est depuis aujourd’hui dans les camps de réfugiés sahraouis, près de Tindouf. En plus d’un tête-à-tête avec le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, le SG de l’ONU devait se rendre, selon les agences de presse, dans le camp de Smara, puis à Bir Lahlou, derrière le mur de défense érigé par le Maroc, pour rencontrer les membres de la Mission des Nations-unies pour le référendum au Sahara Occidental (Minurso) déployée en 1991 pour superviser une consultation électorale sans cesse repoussée depuis 1992.
    Cette visite qui exclut, pour l’heure, le Maroc (la visite dans le Royaume est prévue pour le mois de juillet prochain) sera ponctuée par une rencontre avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika ce dimanche dans sa résidence à Zeralda, dans la banlieue ouest d’Alger. Mais d’ores et déjà l’on s’interroge sur la capacité de Ban-Ki-Moon de relancer le processus de négociation entre le Maroc et le Polisario qui est pratiquement au point mort. «Faire avancer la situation au Sahara occidental est important », a-t-il indiqué diplomatiquement vendredi à Nouakchott.
    «J’entends apporter ma pierre aux négociations engagées pour régler ce différend de longue date et favoriser les pourparlers afin que les réfugiés sahraouis puissent rentrer chez eux au Sahara occidental dans la dignité », a-t-il encore ajouté. Si les propos fleurent quelques soucis de faire bouger les lignes, il n’en demeure pas moins que la mission s’annonce fort délicate en raison des manœuvres marocaines visant à torpiller toute idée de relance du processus.
    Mi février, c’est un responsable sahraoui qui dénonçait les tentatives marocaines d’annuler cette visite de Ban dans la région. «C’est une véritable démonstration d’obstruction aux efforts du secrétaire général de l’ONU, le gouvernement marocain continue à mettre des obstacles pour empêcher la visite de Ban Ki-Moon dans la région », avait déclaré Ahmed Boukhari à l’APS.
    Selon lui, «les autorités marocaines ne veulent pas que cette visite ait une relation avec le prochain rapport sur le Sahara Occidental que doit présenter Ban Ki-Moon au Conseil de sécurité en avril (…). C’est une stratégie bien connue du Maroc: bloquer tout progrès dans le dossier sahraoui pendant le mandat de Ban Ki-Moon qui arrive à échéance en fin 2016 ». Il y a aussi le travail de lobbying fait auprès des Français, les Espagnols, les Saoudiens et les Emiratis, pour leurs soutiens infaillibles. Ajoutez à cela : les accusations de terrorisme formulées à l’encontre des réfugiés sahraouis et les prétendues manœuvres de l’Algérie, à ses yeux, à l’origine du blocage.
    Il y a quelques jours, Rabat s’es singularisé par le gel de ses contacts avec l’UE pour protester contre l’annulation de l’accord agricole lequel concernait le Sahara occidental. Attachée à sa « troisième voie», une large autonomie au Sahara sous souveraineté marocaine, Rabat persiste à refuser «une solution basée sur l’autodétermination du peuple sahraoui », comme le défendent les sahraouis soutenus par l’Algérie. Dégât collatéral : Rabat accuse l’Algérie de bloquer la construction maghrébine alors que dans les déclarations de Marrakech et de Zeralda, les membres de l’UMA avaient bien pris le soin de délier le règlement de la question sahraouie de la construction du Maghreb.
    Au regard des évolutions et des mutations de la situation dans la région, la faible volonté de la communauté internationale, beaucoup plus préoccupée par d’autres questions comme celles de la Syrie, du pétrole, des réfugiés et du terrorisme, nul doute que le règlement de la question sahraouie n’est pas pour demain. Ban-Ki-Moon pourra-t-il réussir là où d’autres avant lui ont échoué ?
    Sofiane Tiksilt
  • Sahara occidental: La responsabilité du Conseil de Sécurité

    Dans un récent article, intitulé The Responsibility of the UN Security Council in the Case of Western Sahara, publié dans la revue International Judicial Monitor, Hans Corell, ancien sous-secrétaire général aux affaires juridiques et ancien conseiller juridique des Nations Unies, signale trois possibles options pour solutionner le conflit du Sahara Occidental, au vu des considérations du Secrétaire général de l’ONU dans son dernier rapport au Conseil relatif à la situation dans ce territoire. 
    Dans ce rapport, en date du 10 avril 2014, le Secrétaire général de l’ONU signalait que « le Sahara occidental figurant dans la liste des territoires non autonomes depuis 1963, les efforts entrepris par l’ONU grâce à mon Envoyé personnel, à mon Représentant spécial et à la MINURSO [Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un Référendum au Sahara Occidental] resteront extrêmement utiles jusqu’à l’instauration du statut définitif». S’il n’y avait pas de progrès avant le mois d’avril 2015 (date prévue pour le renouvellement du mandat de la MINURSO), le Secrétaire général considérait que le moment était venu que les membres du Conseil de Sécurité abordent une révision intégrale du cadre établi, en avril 2007, pour le processus de négociation entre les parties du conflit.
    Par conséquent, la question, d’après Corell, est de savoir comment le Conseil de Sécurité doit dorénavant aborder la question primordiale, à savoir, comment mener à terme l’autodétermination du peuple sahraoui. Ce processus s’est prolongé pendant des décennies et les négociations actuelles sont devenues une farce qui est arrivée à sa fin. Il s’agit d’une question politique que le Conseil doit aborder mais toute solution adoptée doit être conforme au droit international. Le Conseil – signale Corell- doit considérer maintenant des options plus radicales que dans le passé, parmi elles, les suivantes :
    1) Transformer la MINURSO en une opération similaire à celle de l’Administration Transitoire des Nations Unies au Timor Oriental (UNTAET / ATNUTO), et habilitée pour exercer l’autorité législative et exécutive, y compris l’administration de justice.
    2) Ordonner à l’Espagne de mener à terme sa responsabilité en tant que puissance administrative du Sahara Occidental. Mais, compte tenu que l’Espagne abandonna cette responsabilité (un « devoir sacré », selon l’article 73 de la Charte de l’ONU) en 1976, cette option, quoique légale, peut ne pas être souhaitable, prenant en compte, en outre, que l’Espagne est actuellement un membre non permanent du Conseil de Sécurité.
    Le problème des deux options antérieures est que toutes deux requièrent de l’organisation d’un référendum à travers lequel le peuple sahraoui puisse exercer son droit à l’autodétermination. Ce qui implique que le processus d’identification des électeurs, qui a été un problème constant depuis des années, continuera à l’être.
    3) Étant donné que la question du Sahara Occidental est dans l’agenda des Nations Unies depuis quatre décennies, la solution pourrait être une troisième option plus radicale : que le Conseil de Sécurité reconnaisse le Sahara occidental comme un État souverain. Du point de vue légal, il s’agirait d’une option acceptable et elle n’empêcherait pas que le peuple sahraoui cherche une solution différente à son autodétermination à l’avenir s’il le souhaite.
    Par dessus-tout, cette dernière option requiert un grand effort pour soutenir la création de capacités d’auto-gouvernement afin d’éviter la formation d’un État failli et les dangers qui en découlent, particulièrement en ce qui concerne la situation de sécurité dans certains pays voisins. Une solution à ce problème pourrait être que le Conseil de Sécurité rende effective sa décision cinq ans à l’avance, par exemple, et que pendant cette période elle dote la MINURSO d’un mandat similaire à celui donné à l’UNTAET / ATNUTO.
    Hans Corell souligne qu’il suggère ces possibles solutions à titre exclusivement personnel et dans une neutralité absolue, sans autre intérêt que celui du respect de la loi (the rule of law) et désirant que tout État membre de l’ONU respecte les normes que la propre Organisation a établi. Ces suggestions sont basées sur son expérience en tant que juge et conseiller juridique pendant de nombreuses années dans son propre pays (la Suède) et, plus tard, comme conseiller juridique de l’ONU pendant une décennie. De fait, en 2002, à la demande du Conseil de Sécurité, Hans Corell émit un avis relatif au Sahara Occidental sur la légalité de certains actes des autorités marocaines, plus concrètement concernant l’offre et la signature de contrats avec des entreprises étrangères pour l’exploration de ressources minérales sur ledit territoire. L’avis concluait que si à l’avenir il y avait des activités d’exploration et d’exploitation sans prendre en compte les intérêts et désirs du peuple sahraoui, l’on serait en train de violer les principes du droit international applicable aux Territoires Non Autonomes. Plus tard, Corell soutint que les Accords de pêche signés entre l’Union européenne et le Maroc en 2007 n’étaient pas conformes au droit international concernant le Sahara Occidental.
    La raison pour laquelle Hans Corell pose maintenant la question du Sahara Occidental est qu’il considère que nous sommes face à une situation où le Conseil de Sécurité court le risque de ne pas mener à terme son mandat tel que l’y contraint l’article 24 de la Charte de l’ONU, où on lui confie la responsabilité primordiale de maintenir la paix et la sécurité internationales. Dans le passé, il y a eu de graves déficiences à ce propos y compris des cas où les propres membres permanents du Conseil ont violé la Charte de l’ONU. Ce manque de respect et de défense de l’État de droit au niveau international doit simplement arriver à sa fin, signale Corell. Il faut défendre l’autorité des Nations Unies et le Conseil de Sécurité doit être à l’avant-garde de cette défense. Il est donc impératif que, dans le traitement de la question du Sahara Occidental, le Conseil agisse avec autorité, détermination et conformément à la loi.
    L’ancien sénateur George McGovern (dans la préface du livre de Stephen Zunes et Jacob Mundy,Western Sahara: War, Nationalism, and Conflict Irresolution) est bien clair à ce sujet : « Ce qui est ici en jeu est quelque chose de plus que le destin de quelques centaines de milliers de Sahraouis qui vivent sous l’occupation militaire marocaine dans le Sahara Occidental et dans les camps de réfugiés dans l’Algérie voisine. Tel que le signalent les auteurs [S. Zunes y J. Mundy] ce qui est en jeu, en dernière instance, c’est le système légal international postérieur à la Seconde Guerre Mondiale. Si l’on ne concède pas au peuple du Sahara Occidental le droit de choisir son propre avenir, y compris l’option à son indépendance, et si l’on permet au Maroc de maintenir sa domination sur ce territoire, ce sera la première fois, depuis la fondation des Nations Unies, que la communauté internationale consentira qu’un territoire non autonome reconnu est annexé par la force sans le consentement de sa population, et ce sera aussi la première fois que l’on permettra à un pays d’élargir son territoire par la force militaire contre la volonté d’une population soumise. Seuls les territoires arabes encore occupés par Israël depuis 1967 sont toujours sous ce contrôle étranger hostile. Et bien que la résolution de ce conflit n’ait toujours pas été trouvée, elle a pour le moins attiré l’attention de la communauté internationale, alors que la situation comparable dans le Maghreb a été maintenue dans une relative obscurité ».
    Luis Portillo Pasqual del Riquelme
  • Sahara occidental : Le conflit doit être réglé pacifiquement

    Le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a, dans son dernier rapport sur la situation au Sahara occidental, insisté sur un règlement pacifique et mutuellement acceptable du conflit, soulignant l’impasse dans le processus de négociation en raison de l’obstinations du Maroc qui fait fi des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
    Le conseil de sécurité « m’a prié de fournir un rapport sur la situation au Sahara occidental avant la fin de période de mon mandat. Cela couvre les développements intervenus depuis mon rapport en date du 10 avril 2015 (S/ 2015/246) et décrit la situation sur le terrain, l’état d’avancement des négociations politiques sur le Sahara occidental (…) la mise en œuvre de la résolution 2218 (…) », a souligné M. Ban dans son rapport présenté lundi.
    Il a tenu à préciser qu’il a soumis le présent rapport, aux membres du Conseil, en application de la résolution 2218 (2015) du Conseil de sécurité, par laquelle le Conseil a prorogé le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) jusqu’au 30 avril 2016. Dans cette optique, le secrétaire général a rappelé s’être rendu dans la région « entre les 3 et 7 mars dernier, « pour apporter sa propre contribution au processus de négociation, pour rendre hommage à l’opération de maintien de la paix des Nations Unies, la MINURSO, et son personnel, pour s’enquérir lui-même de la situation humanitaire sur le terrain, et discuter d’autres sujets de préoccupation ».
    Exprimant sa déception quant aux agissements du gouvernement marocain qui, a-t-il dit, a fait montre d’hostilité à « un certain nombre de ses déclarations et actions » au cours de ce voyage, le chef de l’Onu a regretté qu’ »il (gouvernement marocain) a choisi de renoncer à demander des précisions par la voie diplomatique, et délivré un certain nombre de déclarations publiques et communiqués et organise des manifestations de protestation de masse à Rabat et Laayoune ».
    Dans une déclaration du 4 novembre 2015 , « je rappelle que le statut définitif du Sahara occidental est l’objet d’un processus de négociation mené sous mes auspices, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, et le regret exprimé par l’absence de véritables négociations sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple sahraoui ».
    Ban a aussi regretté que le Représentant permanent du Maroc, Omar Hilale l’ai appelé le 5 novembre dernier pour « exprimer la consternation de son pays au contenu et au calendrier de la déclaration, et a souligné que l’utilisation du terme « statut définitif » était nouvelle et « contredit » les résolutions du Conseil de sécurité, qui appellent à « une solution politique mutuellement acceptable ».
    M. Ban a déploré qu’ »en réaction à ses récentes déclarations et ses actions au cours de son voyage dans la région, le ministre des Affaires étrangères marocain, Salaheddine Mezouar, l’ait appelé le 14 mars dernier pour lui adresser une lettre indiquant que le Maroc avait droit à des clarifications immédiates, formelles et publiques » à ses propos, ainsi qu’à « ses intentions concernant […] les paramètres convenus lors de sa conversation téléphonique avec le roi Mohammed VI ».
    Le 15 mars, relève le rapport, le gouvernement du Maroc a annoncé une série de mesures qui ont « considérablement influé » sur la capacité de la MINURSO pour mener à bien ses fonctions, « y compris une importante réduction de la composante civile, plus particulièrement le segment politique, ainsi que l’annulation de la contribution volontaire du Maroc pour le fonctionnement de la MINURSO ».
    En réponse au manque de personnel que cela a créé dans la Mission, le Département d’appui aux missions a mis en place temporairement un concept improvisé de soutien logistique pour permettre la continuité des fonctions administratives de base lorsque cela est possible. Seuls 28 membres internationaux du personnel civil reste à Laayoune, alors que 25 exercent des fonctions limitées de Las Palmas (Espagne).
    Dans son rapport, de plusieurs pages, Ban a fait savoir que le président sahraoui Abdelaziz, a dans une lettre du 17 novembre 2015, exprimé sa « profonde inquiétude » quant au contenu du discours du roi du Maroc, qu’il appelait « intentionnellement provocateur et vise clairement à tracer une ligne dans le cadre du processus politique des Nations Unies ». Par la suite, M. Abdelaziz a déclaré que le Front Polisario n’exclurait pas la reprise de la lutte armée, car le référendum qui avait été convenu n’a pas eu lieu.
    Il a également dénoncé la visite du souverain marocain à Laayoune occupée comme contraire au droit international.
    Toujours dans son rapport, Ban a rappelé, qu’à l’occasion de son quarante-deuxième anniversaire le 10 mai 2015, le Front Polisario a du 16 au 22 décembre dernier, tenu son 14e général Congrès des peuples avec la participation de 2.472 délégués.
    Le communiqué final du Congrès a accusé le Maroc d’intransigeance dans son refus de reprendre les négociations. Il a accueilli « mon intention de visiter la région et l’intensification des efforts de mon Envoyé personnel pour une nouvelle opportunité », exprimant sa volonté de participer de manière constructive à la recherche d’un règlement.
    Cependant, il a également averti que l’attitude de défi du Maroc des efforts des Nations unies pourrait conduire à des conséquences graves.
  • El Polisario respalda el llamamiento de la ONU para restablecer la Minurso

    El Frente Polisario respaldó hoy el llamamiento de Naciones Unidas para que se restablezcan las plenas capacidades de su misión en el Sahara Occidental (Minurso).
    « La decisión unilateral de Marruecos de expulsar a personal de la Minurso presenta una grave amenaza para el pueblo del Sahara Occidental y es un serio desafío a la autoridad del Consejo de Seguridad de la ONU », señaló en un comunicado el coordinador del Polisario para la Minurso, Mohamed Khadad.
  • Kidnapping au siège de l’ONU

    Il a pu enfin voir la lumière et respirer l’air de la liberté après plusieurs de jours de kidnapping. Un kidnapping pas comme les autres, puisque la victime, dans ce cas-ci, n’est pas un être humain. L’objet de l’enlèvement n’est autre que le rapport du Secrétaire Général de l’ONU sur le Sahara Occidental. Ban ki-moon devait le soumettre au Conseil de Sécurité le 8 avril, mais il n’a pu le faire que le 18 avril. Dix jours de pressions, de tractations et d’amendements pour « configurer » le rapport au goût des autorités marocains et des intérêts de la France.
    L’auteur du crime du kidnapping est un récidiviste. Depuis plusieurs années s’adonnent à cette pratique au vu et au su de tous les membres du Conseil du Sécurité, où son droit de veto lui permet de menacer le chef de l’ONU de lever une banderole rouge pour empêcher le passage de son rapport.
    Dix jours de retard dans la présentation du rapport prouvent que la gomme du Représentant de la France auprès de l’ONU a dû beaucoup travailler pour effacer les paragraphes qui accablent le Maroc. La question de la surveillance des droits de l’homme à leur tête.
    Selon l’agence Reuters, se basant sur des sources diplomatiques, le Maroc jouissait au sein du Conseil du soutien de la France et du Sénégal. Ce qui met à nu le prétendu soutien de la Russie dont la presse marocaine s’est fait l’écho.
    La France et le Maroc ont gagné la « bataille de Ban Ki-moon », mais n’ont pas gagné la guerre. Avec la crise fabriquée en toute pièces avec le SG de l’ONU, ils ont réussi à éteindre le feu qu’il a allumé avec sa détermination à résoudre le conflit du Sahara Occidental avant son départ, mais ils ne pourront jamais éteindre le feu de la détermination des sahraouis et leur volonté de se libérer du joug colonial marocain.