Mois : avril 2016
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Enlisement absolu du conflit du Sahara occidental
C’est l’impasse historique. Le Maroc, principale partie directe au conflit au Sahara occidental qu’il occupe depuis 1975, n’est pas en conflit avec le seul Polisario, le mouvement qui représente le peuple sahraoui. Il l’est désormais, et de manière ouverte, avec le SG de l’ONU. Avec les indépendantistes sahraouis, le conflit est de nature politique et militaire.Avec M. Ban Ki Moon, il est de caractère diplomatique et s’exprime dans le registre de la crispation et de la rigidité. Comme lorsque le roi du Maroc jette lui-même de l’huile sur le feu, ne laissant même pas à ses sherpas du gouvernement le soin d’envenimer les choses dans ce qui est une réelle stratégie de la tension et du pourrissement.Et encore une fois, c’est lui qui monte au créneau pour dramatiser à l’excès la situation au Sahara occidental. Et il l’a fait cette fois-ci devant les monarques et autres princes du Golfe, évoquant à l’occasion une «situation dangereuse cette fois-ci et sans précédent». Toujours dans le même registre, il a appelé les pétromonarchies du Golfe à «protéger» son pays de ce qu’il a qualifié de «complots contre son intégrité territoriale». Pis encore, il a accusé le SG des Nations unies, de manière implicite mais claire, d’être la troisième partie au conflit.Etant donné que de son point de vue, les discussions annuelles en avril du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental «sont utilisées comme un épouvantail pour faire chanter le Maroc». Et surtout que Ban Ki Moon est à ses yeux l’instrument d’une «guerre par procuration» contre le Maroc. L’arme onusienne de cette«guerre par procuration», les «déclarations biaisées» du SG de l’ONU qui a affirmé récemment, dans son rapport périodique sur le Sahara occidental qu’il «est temps d’engager des négociations sérieuses sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permet l’autodétermination du peuple du Sahara occidental». Et c’est le même Ban Ki Moon qui avait provoqué l’ire et le fiel royaux en parlant d’occupation du Sahara occidental lors d’un voyage dans la région début mars.Ces propos inédits du SG de l’ONU ont signé le début des hostilités avec le Palais royal. En représailles, le Maroc a expulsé la plupart des experts civils expatriés de la mission des Nations unies dans ce territoire (Minurso) et fait fermer un bureau de liaison militaire, empêchant de fait la mission de fonctionner. Rappel utile, cette mission a été déployée en 1991 pour surveiller un cessez-le-feu entre le Maroc et le Polisario et aider à définir le statut du territoire, ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975.L’enlisement du conflit au Sahara occidental est également favorisé par les régimes pétromonarchiques du Golfe, alliés diplomatiques et militaires du Maroc. A leur tête, l’Arabie Saoudite qui dirige une coalition militaire arabe qui intervient depuis plus d’un an au Yémen et dont le Maroc est un élément actif.Les six monarchies du CCG, le Conseil de coopération des pays du Golfe, réunis récemment à Ryad, avec la participation du Maroc, ont en effet réitéré leur plein soutien aux thèses de Rabat sur le Sahara occidental.Avec le soutien actif de la France au Conseil de sécurité de l’ONU et l’attitude ambiguë mais franchement bienveillante de Washington, le conflit du Sahara occidental n’est pas prêt d’aboutir à la solution politique que prône clairement Ban Ki Moon.N. K. -
MAKHZEN / CCG : Alliance royale contre l’Algérie
Epinglé tout récemment par le SG de l’ONU sur la question sahraouie, le Makhzen semble mettre tout son poids pour rallier à sa cause -perdue d’avance- l’Arabie Saoudite. Les positions de principes de l’Algérie, réitérées à chaque occasion, sont le prétexte venant à point nommé pour motiver cette alliance royale contre l’Algérie.L’Union du duo royal est scellé à Riyad à l’occasion de la tenue du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Salman Ben Abdelaziz l’aura clairement déclaré. «le CCG «soutient le Maroc» dans le conflit du Sahara Occidental. L’information a été répercutée à l’évidence par Al-Arabiya à l’occasion du sommet CCG-Maroc qui a eu lieu mercredi dernier. «Les pays du Golfe sont solidaires avec le Maroc, notamment en ce qui concerne la question du Sahara», a affirmé le roi saoudien.De son côté, le roi du Maroc a remercié ses donateurs pour «le soutien matériel et moral des Etats du Golfe», soulignant que «la sécurité du Golfe et du Maroc est une et indivisible». Ce ne sont pas là de simples échanges de politesse d’autant le ministre saoudien des Affaires étrangères affirme que «Riyad soutient l’initiative d’autonomie proposée par Rabat sur la question du Sahara».En fait cela n’est pas un fait inédit. Les liens du Makhzen et les dynasties arabes remontent à la nuit des temps. C’est le fait que l’annonce de l’alliance soit clamée haut et fort qui est nouveau. C’est une sorte de «rapprochement stratégique» entre le Makhzen et les richissimes monarchies du Golfe qui se renforce en s’inscrivant dans un instinct face «Printemps arabe Le Makhzen a, été contraint de participer à l’agression armée saoudienne contre le Yémen, au même titre que la Jordanie, une autre monarchie qui ne doit sa survie qu’aux pétrodollars injectés par le CCG, et l’Egypte qui s’apprête à céder deux îles à Riyad contre le financement de nouveaux armements destinés, en premier lieu, à défendre les intérêts saoudiens.Les analystes estiment que «le sommet Maroc-CCG de Riyad vise, en fait, «à renforcer les contours d’une alliance et d’un pacte militaire qui se positionnerait principalement contre l’Iran et son influence régionale». Ce sommet était-il inscrit dans l’agenda de la visite, début avril, de Tayeb Belaïz en Arabie Saoudite ?L’envoyé spécial du président Bouteflika à Riyad n’avait pas nié, en effet, dans une déclaration à la presse, l’existence de divergences profondes entre les deux pays. «Les différends entre l’Algérie et l’Arabie Saoudite ne sont pas de nature à altérer la relation fraternelle qui lie nos deux pays», avait relativisé le ministre d’Etat et conseiller du président Bouteflika, affirmant toutefois que l’Algérie «respecte une doctrine héritée de la guerre de Libération nationale et basée sur le principe de non-intervention dans les affaires internes des Etats». Mais les rois ne semblent pas enclins à ouvrir une nouvelle page dans leur relation avec l’Algérie. Ils ont jeté leur dévolu sur le Maroc, plus docile et trop faible pour pouvoir imposer son point de vue sur la scène arabe.SL/AP -
La question sahraouie dans la chaîne parlementaire française LCP
« Plusieurs milliers de Sahraouis vivent depuis 40 ans dans des camps de réfugiés, victimes d’une situation géopolitique qui laisse le Sahara occidental partagé entre une zone indépendante et un zone contrôlée par le Maroc. Même si l’ONU a reconnu leur droit à l’autodétermination, la situation reste bloquée. Cependant, dans les camps, les Sahraouis résistent et perpétuent leur traditions et leur culture ». C’est le texte qui accompagnait la présentation d’un documentaire, selon le présentateur du programme, qui s’interroge « sur l’avenir du Sahara Occidental, un avenir qui semble bien loin aujourd’hui des préoccupations de la communauté internationale ».
Pour le débat 4 invités :
– Le Réalisateur du documentaire : Hervé Féron, député socialiste
– Moustapha Toussa : journaliste franco-marocain
– Régine Villemont, présidente de l’Association des Amis de la République Arabe Sahraouie Démocratique,
– Belire Nabil, directeur de recherche à l’IRIS (Institut des Relations Internationales et Stratégiques), auteur du livre Géopolitique de la Méditerranée.
http://play.lcp.fr/embed/324138/131064/darkmatter/0 Voici le reportage: [youtube https://www.youtube.com/watch?v=0e4bMZcuFN8]
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Printemps conspi – Le roi du Maroc dénonce à Riyad un complot contre le monde arabe
« Le 20 avril, le premier sommet Maroc-Pays du Golfe a eu lieu à Riyad. Une occasion pour le roi Mohamed VI de s’assurer du soutien politique et économique des dirigeants des pays du Conseil de Coopération du Golfe, notamment sur la question du Sahara-Occidental.Dans son discours donné à l’occasion du sommet Maroc-CCG [Conseil de Coopération du Golfe] à Riyad, le roi Mohammed VI a alerté ses confrères du Golfe sur un complot qui vise la stabilité du monde arabe”, rapporte Le Desk. Ainsi le roi du Maroc a averti les souverains des pays membres du CCG : “La situation est dangereuse, la stabilité des pays arabes est menacée. Nous faisons face à un complot qui vise notre sécurité commune”.Et d’ajouter : “Après la fragmentation du Machreq, c’est désormais le tour du Maghreb. Le complot contre notre intégrité territoriale en est la preuve”, en rappelant les récents “agissements” du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et de “certains de ses conseillers contre la cause nationale”. Il s’agit des récentes déclarations de Ban Ki-moon qui a qualifié la présence marocaine au Sahara-Occidental d’“occupation”. (…) »Lire la suite et la fin de cet article sur Courrier International.L’AVIS DU LABO SOLEIL VERTDiantre, serait-ce encore et toujours la manifestation d’un conspirationniste inculte, boutonneux et frustré, qui se vautrerait de la sorte dans la plus vile théorie du complot parce qu’il aurait raté sa vie ?Finalement, Taguieff, Fourest et leurs potes avaient bien raison : ces couches populaires sous-éduquées et désargentées relaient les pires théories du complot, quand bien même elles n’en sont pas à l’origine…Apparemment en mal de reconnaissance sociale et voulant sans doute faire quelque chose de sa vie si terne, le Roi du Maroc tombe dans la plus infâme paranoïa, car derrière le complot occidental comme le rappellent les chasseurs de conspis, Wikipedia et le gouvernement français, « on » sait bien ce qui se cache ! -
CCG : regain d’hostilité vis-à-vis de l’Algérie
L’hostilité des pétromonarchies du Golfe envers l’Algérie n’est pas chose nouvelle. Elle est même historique tant les divergences de fond avec notre pays sur quasiment tous les grands dossiers qui font, depuis des lustres, l’actualité internationale sont patentes. Sauf que ces derniers temps, celle-ci semble être montée d’un cran.Une montée que nombre d’observateurs expliquent par l’irritation manifeste de leurs souverains respectifs de voir notre pays s’en tenir à la ligne qu’il a toujours défendue dans ses relations extérieures. En clair, à une diplomatie autonome basée sur les principes cardinaux de respect de la souveraineté des autres états et, partant, de la non-ingérence dans leurs affaires internes, et de respect du droit à l’autodétermination des peuples dont les droits sont bafoués.Des principes qui ont poussé notre pays à s’opposer, parfois frontalement, à ces monarchies dans les dossiers syrien, yéménite, libyen. Mais également dans leur scabreuse et dangereuse machination qui leur a fait classer, aujourd’hui, par deux organisations, une panarabe : la Ligue des Etats arabes, et l’autre panislamique : l’Organisation de la conférence islamique (OCI), le Hezbollah libanais comme organisation terroriste ; le caractère dangereux de cette classification ne résidant pas uniquement dans l’affaiblissement ainsi visé de « l’axe de la résistance » aux menées sionistes dans la région mais par le début de la concrétisation sur le terrain de la « fitna » entre sunnites et chiites à laquelle œuvrent, aujourd’hui, ouvertement ces pétromonarchies. Et ce, à la grande joie des « maîtres du monde » et de l’entité sioniste qui n’ont eu de cesse, jusque-là, sans succès, d’obtenir une telle classification par les grandes organisations internationales.C’est, à l’évidence, cette réaffirmation, exprimée dans les positions qu’il a adoptées dans les tous les dossiers précités, par notre pays de sa volonté de rester maître de ses positions (dans les grands dossiers internationaux) qui lui valent ce regain d’hostilité de la part de ces monarchies. Principalement, de leur chef de file, le royaume wahabite des Al Saoud. Qui s’est mis, ces derniers temps, à vouloir, avec l’aval de ses parrains occidentaux et la complicité des autres membres du CCG (Conseil de coopération du Golfe), régenter la politique de tous les autres pays arabes. Une volonté de plus en plus ouvertement affichée depuis l’avènement du mal-nommé « printemps arabe » et la mainmise « khalédjite », qui s’en est suivie, sur la Ligue des Etats arabes.Cette dernière pas du tout innocente : l’organisation panarabe n’étant plus aujourd’hui, de ce fait, qu’un moyen de faire avaliser à ses membres des politiques tracées ailleurs ; un « ailleurs » qui n’est aucunement une des capitales des pays composant le CCG. Ni son intervention, par organisations terroristes interposées, en Syrie, ni celle ouverte, par le biais d’une prétendue coalition islamique qu’elle dirige apparemment, dans la crise yéménite ne servent, en effet, à long terme, les intérêts bien compris de l’Arabie saoudite. Et, à plus forte raison, ceux des autres pétromonarchies du Golfe. Et ce, de par les retombées forcément négatives sur leur stabilité, leur intégrité territoriale et, partant, leur pérennité en tant qu’Etats : un accroissement de la violence dans les deux pays précités et leur démembrement programmé qui en est attendu, ne pouvant rester sans suites sur la carte politique actuelle de la péninsule arabique.Ce que semblent ignorer, ou feignent, pour des raisons qu’il est difficile d’expliquer présentement, de le faire, leurs souverains. Qui préfèrent foncer, tête baissée, dans la concrétisation d’agendas élaborés par les « maîtres du monde » dans le seul objectif de la préservation et de la pérennisation de leur domination sur ce vaste espace éminemment stratégique qu’est l’aire arabo-sahélienne ; une domination qu’ils veulent assurer, faut-il le rappeler, par la destruction, prélude à leur démembrement, des états-nations le composant. En se réunissant mercredi dernier, à Ryad, la capitale du royaume wahabite, avec le souverain marocain, les monarques du « Khalidj » et leur hôte, ont expressément confirmé qu’ils n’étaient que les agents consentants de l’exécution de ces agendas.Les premiers, en renouvelant, avec plus de force que jamais auparavant, leur soutien à la colonisation par le Maroc du Sahara occidental ; un soutien qu’ils n’ont pas manqué, en l’occasion, de faire accompagner d’un autre qui se veut un véritable pied-de-nez à l’organisation onusienne et, partant, à ses résolutions appelant à l’organisation d’un référendum d’autodétermination dans ce territoire indûment occupé, depuis plus de quarante années maintenant, par notre « voisin de l’Ouest » : les monarques du Golfe se sont, effet, ouvertement rangés du côté de leur protégé dans le bras-de-fer qui l’a opposé dernièrement au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, à propos, précisément, de la question du Sahara occidental.Ce faisant, ils l’ont ouvertement encouragé à poursuivre sa politique de défi de la légalité internationale et de fuite en avant dans cette question. Un encouragement qui ne s’est pas limité à la seule sphère politique mais qui s’est étendu à celle, particulièrement sensible pour un pays comme le Maroc où les problèmes sociaux sont endémiques, à celle économique : les pétromonarchies du Golfe s’étant engagées, non pas uniquement à poursuivre leur aide, déjà conséquente, mais à investir directement au Sahara occidental.En contrepartie de toutes ces largesses politico-financières, qui lui sont accordées, faut-il le rappeler, en piétinant la légalité internationale, la monarchie marocaine s’est engagée – avait-elle les moyens de faire autrement ? – à participer à toutes les menées agressives initiées par ses parrains du Golfe. Plus particulièrement, par leur chef de file saoudien. Un engagement qui signifie pour les sujets de Sa Majesté, la possibilité de servir, à tout moment, de chair à canon dans des aventures criminelles contre des peuples frères qui sont totalement contraires à ses intérêts. Une possibilité d’autant plus présente que leur « bien-aimé » souverain a déjà concrétisé cet engagement.Et ce, en participant, entre autres, à l’agression que mène, depuis plus d’une année, contre le peuple yéménite, la prétendue coalition islamique. Une coalition à laquelle a sèchement et très justement refusé de prendre part l’Algérie. Et c’est là, une des raisons, avec les divergences de fond susmentionnées existantes dans les positions de notre pays avec celles des monarchies du Golfe, qui expliquent la position outrageusement favorable au Makhzen affichée, depuis quelques jours, par celles-ci dans la question du Sahara occidental. Une position dont le danger réside dans le fait qu’elle pérennise la tension dans la région, aujourd’hui, particulièrement sensible du Maghreb.Et, partant, empêche son unité. Mais n’est-ce pas là l’objectif inavoué de ce soutien sans limites au makhzen marocain ? Et ce, d’autant plus que les conséquences d’un tel soutien s’intègrent parfaitement dans l’objectif des « maîtres du monde » de reconfigurer, par le démembrement des pays le composant, la carte politique de l’espace arabo-sahélien.Mourad Bendris -
La guerre promise par les Al Saoud
par Moncef WafiSans surprise, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) s’est aligné derrière l’Arabie saoudite sur la marocanité du Sahara occidental comme il l’a fait auparavant concernant le Hezbollah et bien d’autres dossiers. Ce sommet des rois, ceux des six pays du CCG et celui du Maroc, qui s’est tenu à Ryad, consacre, si besoin est, la position des monarchies du Golfe vis-à-vis de la question du Sahara occidental et sonne comme un défi au droit international. Une légalité piétinée par les Saoudiens connaissant leur pédigrée dans la violation des droits de l’homme.Les Al Saoud l’avaient promis et comme juste retour d’ascenseur à l’engagement des 1.500 soldats marocains pour aller combattre au sol contre le Yémen, Ryad a décidé d’investir dans les principales villes occupées du Sahara. Dans ses bagages, les capitaux en provenance du Koweït, du Qatar, du Bahreïn et des Emirats. Pourtant, loin de simples considérations diplomatiques, ce sommet scelle le soutien des monarchies du Golfe «à toutes les causes politiques et sécuritaires importantes» du Maroc, dixit le roi wahhabite. En évoquant l’aspect sécuritaire de la question en réponse à l’appel de Mohamed VI pour protéger son pays de «complots contre son intégrité territoriale», on ne peut pas s’empêcher d’y lier les dernières déclarations des Sahraouis sur une éventuelle reprise de la lutte armée.De là à trouver un lien de cause à effet, il n’y a qu’un pas à franchir que beaucoup d’observateurs n’hésiteront pas à faire. En effet, et après avoir zappé la Minurso et en attendant une hypothétique réaction du Conseil de sécurité de l’ONU, tout indique que le conflit entre Sahraouis et Marocains est dans sa phase de non-retour. Fatigués d’un statuquo voulu par Rabat et découragés par une diplomatie encline à pactiser avec la solution marocaine au détriment des recommandations onusiennes, le Polisario affûte ses armes en perspective d’une guerre qu’on estime proche. Ban Ki-moon himself le craint plus que tout et a appelé, a prié pour la relance d’un dialogue sérieux et sans conditions pour l’autodétermination du Sahara occidental.Ryad a ainsi promis que si guerre il y a, ses forces armées ou celles de la coalition arabe, qui bombarde actuellement femmes et enfants au Yémen, interviendront aux côtés des troupes marocaines. Un cas de figure plausible dans la mesure où les deux parties, le CCG et le Maroc, se sont mises d’accord. Reste maintenant à connaître la position algérienne sur ce soutien diplomatique et ces menaces à peine voilées des Saoudiens qui sonnent comme une ultime provocation pour les Algériens. Lamamra va-t-il interpeller la partie saoudienne sur cette décision ou le sujet sera-t-il au menu de la prochaine visite du roi Salmane dans notre pays ? -
Moroccoleaks : Note dans la perspective de l’échéance d’avril (2014)
Un an après le choc de la proposition américaine visant à élargir le mandat de la MINURSO à la surveillance, le 6 janvier 2014 plus précisément, le Représentant Permanent du Maroc auprès des Nations Unies, Mohammed Loulichki, a envoyé une note au Ministre marocain des AE envoyée dans laquelle il fait des constats et avance des propsitions d’action pour la préparation de la session d’examen par le conseil de Sécurité de la question du Sahara Occidental.Le rendez-vous des débats du Conseil pour la prorrogation de la mission onusienne au Sahara Occidental est appelée par les diplomates marocains « échéance d’avril ».Loulichki signale que l’examen de la question cette année « se situe dans un contexte particuièrement difficile marqué par une attente de nos partenaires de mesures concrètes en matière des droits de l’homme ».Sur la France, il rappelle que la « posture de ce pays, pendant longtemps notre principal appui au seil du Conseil, est devenue la cible des critiques de la part de l’Algérie et du Polisario, surtout sur l’aspect des droits de l’homme. Il importe de rappeler, à cet égard les nuances apportées par Paris à sa position durant les débats de l’année dernière (non utilisation du véto, respect des droits de l’homme, non appui àl’autonomie dans le discours français et le rappel du Quai d’Orsay de « l’attachement de la France au droit de manifester » au lendemain de l’adoption de la résolution 2099). Nous sommes, donc, appelés à nous concerter davantage avec ce pays à différentes niveaux, à partager avec lui, en priorité, nos intentions et notre stratégie et à le mettre dans la confidence, en vue de nous assurer de son appui agissant au Conseil, seul à même de nous prémunir contre les états d’âmes des américains et la complicité britannique ». -
Sahara Occidental : Un mur autour d’El Aaiun occupée, protection ou agression ?
Du 17 mars au 13 avril, une entreprise marocaine inféodée aux autorités d’occupation a construit un mur de 4 km à 500 mètres le long du quartier du 25 mars, dans la banlieue est de la ville d’El Aaiun, au Sahara Occidental occupé. Selon les informations recueillies par l’Equipe Média, cette portion est la première tranche d’un mur destiné à entourer toute la ville, soit de 20 à 25 km de long.Le mur de 1,70 m de hauteur et de 2 mètres de largeur va de la bande de l’Oued Essaguia jusqu’au check point établi sur la route entre El Aaiun et Essmara occupée. Il a été construit en sable et roches par la société Omar Sbayou, qui a mobilisé pour le chantier 60 ouvriers, 4 bulldozers Poclain et 6 camions.Le responsable Omar Sbayou est un ancien élément de l’armée marocaine chargé des arrestations de civils sahraouis, devenu un homme d’affaires très riche au Sahara Occidental. Ses ouvriers sont des colons marocains.Les terres sur lesquelles passe le mur appartiennent à la commune. Les autorités d’occupation ont décidé de la construction du mur sans aucune consultation avec le peuple sahraoui, le propriétaire légitime de la terre. Aucun affichage n’est disponible au public à la wilaya, pas plus qu’il n’y a d’information dans les médias autorisés par le colonisateur. Sous couvert d’anonymat, quelques journalistes sahraouis reconnus par les autorités d’occupation ont admis avoir l’information, mais avoir reçu l’interdiction de la Wilaya d’en faire écho.Le mur a des conséquences sur la libre circulation des citoyens sahraouis et sujets marocains, mais va surtout entraver le passage des familles de bédouins sahraouis avec leurs troupeaux.C’est un mur similaire que l’armée marocaine avait construit autour du camp de protestation de Gdaim Izik en 2010, pour pouvoir contrôler les 20 mille Sahraouis déplacés là en signe de protestation contre leurs médiocres conditions de vie.En 1975 et les années suivantes, après l’invasion et l’occupation militaire d’une partie du Sahara Occidental par le Maroc, celui-ci avait construit des murs autour de toutes les villes du Sahara Occidental pour empêcher les citoyens sahraouis de fuir vers les camps des refugiés mais aussi pour protéger ses colons et ses intérêts au sein des villes occupées. Ces murs n’avaient plus été entretenus après la construction en dur des quartiers périphériques par des colons marocains et avaient progressivement été détruits par le vent.Ce mur construit dans un contexte international particulier soulève l’inquiétude chez de nombreux Sahraouis. Après l’annulation par la Cour européenne de justice en décembre 2015 de l’accord agricole de libre échange UE-Maroc du fait de son application sur les terres occupées, et la rupture des relations diplomatiques entre ces deux protagonistes, puis la visite du Secrétaire Général de l’ONU dans les campements et sa conséquence l’expulsion par le Maroc des agents onusiens de maintien de la paix en territoire occupé, l’isolement de la région laisse craindre la multiplication de violence à huis clos.Équipe Média Sahara Media Team الفريق الإعلامي -
Mohammed VI fâché contre Paris ?
L’intervention de la France en vue de contraindre le Maroc à réviser son expulsion de la composante civile de la MINURSO a provoqué la colère du roi Mohammed VI et l’a poussé à chercher de l’aide auprès des pays du Golfe, selon le site sahraoui SOUMOUD.NET.« Il est devenu habituel que le roi du Maroc aille cherche du secours à l’Elysée dans tous les RDV de la question du Sahara Occidental avec le Conseil de Sécurité. Cependant, cette fois-ci, un élément nouveau a fait que Mohammed VI prenne la direction de Riyadh au lieu de Paris pour quémander de l’aide », relève la même source.Le site sahraoui signale signale que le roi d’Arabie Saoudite a répondu au SOS marocain, en dépit de son occupation dans les préparatifs de la visite du président américain Barack Obama.« L’attention des observateurs a été attirée par un paragraphe de son discours dans lequel il a dit que « « Le Maroc est libre dans ses décisions et ses choix et n’est la chasse gardée d’aucun pays ». Une allusion claire à la France, qui a essayé de faire pression sur le Maroc pour l’amener à faire marche arrière dans sa décision d’expulser la composante civile de la MINURSO. Une information corroborée par le journal marocain Al-Ayam qui cite des sources bien informées » ajoute la même source.« L’intervention de Paris se trouve, donc, derrière la colère du roi Mohammed VI dont les décisions improvisées et contraires aux résolution des Nations Unies ont mis son pays dans une situation peu enviable »m conclue le site. -
La présence du Maroc au Sahara, une occupation, selon deux résolutions de l’ONU
Résolution 34/37 (1979)(…)Déplore vivement l’aggravation de la situation découlant de la persistance de l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc et de l’extension de cette occupation au territoire récemment évacué par la Mauritanie;Demande instamment au Maroc de s’engager lui aussi dans la dynamique de la paix et de mettre fin à l’occupation du territoire du Sahara Occidental;(…)Résolution 35/19 (1980)(…)Ayant également à l’esprit la vive préoccupation de l’Organisation des Nations Unies, de l’Organisation de l’Unité Africaine et des pays non alignés devant l’aggravation de la situation qui prévaut au Sahara Occidental du fait de la persistance de l’occupation de ce territoire par le Maroc(…)Réitère l’appel contenu dans sa résolution 34/37, par lequel elle a demandé instamment au Maroc de s’engager dans la dynamique de la paix et de mettre fin à l’occupation du territoire du Sahara Occidental(…)Liens des deux résolutions