Mois : avril 2016

  • Sahara occidental: Les reproches des Etats Unis au Maroc.

    Les Etats-Unis ont reproché au Maroc de vouloir geler le processus onusien du Sahara occidental.
    C’est ce qui a fuité lors de la visite de travail au Maroc, le 21 octobre 2014, de John Desrocher, Sous-secrétaire adjoint pour les Affaires du Proche-Orient au Département d’Etat. 
    Ce dernier a déclaré aux officiels marocains que « la dynamique doit se poursuivre et éviter de geler le processus ».
    Le responsable américain a également affirmé « ne pas comprendre le refus permanent du Maroc d’accueillir Mme Bolduck et de continuer à surseoir à la visite de M.Christopher Ross alors que ce dernier a apporté toutes les précisions aux questions qui lui ont été soulevées ».
    S’agissant de la déclaration des Etats Unis, lors du briefing du 27 octobre 2014, le responsable américain a indiqué que l’ensemble des commentaires qui lui ont été fournis par les autorités marocaines sera intégré dans ce cadre.
  • Moroccoleaks : Le Maroc soupçonne l’ONU de préparer une solution imposée aux parties

    A Monsieur le Secrétaire général
    Objet : Question du Sahara marocain / Analyse préliminaire du rapport du Secrétaire Général de l’ONU
    J’ai l’honneur de vous soumettre, ci-après, l’analyse synthétique de cette Direction sur le rapport (S/2014/ 258 du 10 avril 2014), que compte présenter le Secrétaire Général des Nations Unies au Conseil de sécurité sur la question du Sahara marocain, et ce, en application de la résolution 2099 (2013).
    Analyse du rapport du Secrétaire général : 
    Aspects politiques 
    Le Secrétaire général indique que la situation au Sahara marocain est demeurée calme sans crainte de reprise des hostilités militaires dans le moyen terme (§2) 
    Le rapport fait état des efforts considérables du Maroc dans la région du Sahara en termes d’investissements, d’infrastructures et de développement économique et social (§ 3) 
    Le nombre important des délégations étrangères qui visitent le Sahara marocain (S4) ; 
    La soumission à Sa Majesté le Roi en octobre 2013 par le Président du CESE du rapport final sur le modèle développement, et la reconnaissance par le SG que ce document constitue une partie du vaste processus de régionalisation lancée par Sa Majesté (§7) ; 
    La référence à la situation de frustration des jeunes dans les camps de Tindouf, en raison de l’absence de progrès dans le processus politique et les conditions économiques en plus des mesures sécuritaires imposées par l’Algérie et le polisario (§9) 
    La référence aux lettres du polisario pour dénoncer l’exploitation des ressources du Sahara et le rappel par le Secrétaire général de l’avis juridique de l’ONU de 2002 que les contrats d’exploration ne sont pas illégales et que l’exploitation des ressources sont conformes au droit international tant que leurs retombées sont dans l’intérêt de la population locale » (§11 et 12) 
    Le rapport décrit de manière plus ou moins factuelle le déroulement des consultations menées par l’EP dans la région et les discussions avec les parties autour sa nouvelle approche de diplomatie de la navette, en soulignant que le processus n’a plus d’options et que des progrès doivent être faits durant 2014 (§15-§31) ; 
    Le rapport fait sienne l’appréciation de l’EP de l’existence d’un manque de confiance de la part des sahraouis par rapport à la mise en œuvre de l’autonomie ; (§ 18) 
    Le Rapport consacre de manière explicite le refus de l’Algérie d’être partie aux négociations et que le différend ne devrait en aucun cas être lié ni à aux relations entre l’Algérie et le Maroc ni à l’évolution de l’intégration régionale ; (§20 et 24) ; 
    L’appui unanime du Groupe des amis du SG pour le Sahara à l’approche de l’EP et leur compréhension au sujet du besoin de progresser par rapport aux deux questions relatives à la substance de la solution politique et les moyens de réaliser l’autodétermination (§26) ; 
    Le rapport singularise deux questions liées au processus politique : la substance de la solution politique mutuellement acceptable et les moyens de satisfaire l’exercice de l’autodétermination ; 
    S’agissant des étapes à venir, le rapport fait état de la volonté de l’EP d’examiner les réponses des parties à ses questionnaires et de poursuivre ses consultations bilatérales de manière régulière (une fois par mois). Le briefing qu’il compte faire devant le conseil en octobre 2014 évaluera l’utilité de sa nouvelle approche. (par 32). 
    Le rapport fait état de la coopération du Maroc dans le cadre de son dialogue avec la MINURSO au niveau des autorités locales et des antennes du CNDH, et pour régler certaines difficultés techniques (drapeaux et plaques des véhicules) (§ 47 et 50). 
    Le rapport souligne le rejet par le Maroc de toute implication de l’UA dans le processus politique (par 86 et 88). 
    Volet militaire : 
    Le rapport indique que la MINURSO a continué de maintenir ses bonnes relations et sa communication avec les FAR (§33) ; 
    Le rapport souligne que le nombre des violations générales par les FAR de l’Accord militaire No.1 a diminué drastiquement passant de 42 en 2013 à 6 en 2014, tout en précisant que les FAR ont saisi la MINURSO que ces activités civiles ne violent pas l’Accord militaire No.1 (§35 et 36) ; 
    La MIUNRSO souligne dans son évaluation globale que les violations ne portent pas préjudice au cessez le feu (§42) ; 
    Le rapport souligne que le polisario continue d’escorter les observateurs de la MINURSO (§41) ; 
    Le rapport souligne les efforts des FAR dans le domaine du déminage (§45) ; 
    C- Aspects liés aux droits de l’Homme et questions humanitaires : 
    Le rapport souligne que le Programme Alimentaire Mondial (PAM) continue de fournir des rations alimentaires à 90.000 personnes et 35.000 rations supplémentaires aux personnes vulnérables, en attendant l’enregistrement (§54) ; 
    Conformément à la recommandation du rapport du Secrétaire général et l’appel du Conseil de sécurité dans sa résolution 2099, le HCR a poursuivi son dialogue avec l’Algérie, pour l’envoi d’un expert durant la seconde moitié de 2014 pour discuter des modalités de réalisation de l’enregistrement dans les camps (§63) ; 
    Le rapport souligne la reprise du programme des visites familiales et la tenue d’un 5ème séminaire apolitique en mars 2014 ; (§67) ; 
    Il indique que des allégations des violations des droits de l’Homme au Sahara et aux camps de Tindouf en Algérie, continuent d’être rapportées (§70) ; 
    Le rapport met en exergue toutes les mesures prises par le Maroc pour le renforcement de la protection et promotion des droits de l’Homme (§70- 77) ; 
    Le rapport fait référence à la lettre de Monsieur le Ministre pour informer le SG sur le projet de loi interdisant le jugement des civils par le tribunal militaire (§82) ; 
    Le rapport mentionne les lettres adressées par le polisario au Secrétaire général de l’ONU au sujet des allégations de violations de droits de l’Homme au Sahara marocain (§84) ; 
    Le rapport s’étale sur les plaintes d’ONGs pro-polisario relatives aux restrictions à la liberté d’association et à l’enregistrement d’ONgs pro-polisario (§ 79-80) ; 
    Le rapport passe sous silence la situation des droits de l’homme dans les camps de Tindouf en Algérie (§83) ; 
    Il fait état de l’annonce par le polisario de la création d’un « conseil national sahraoui des droits de l’Homme » (§84). 
    Appréciations d’ordre général : 
    Si le rapport est plus concis par rapport à celui de 2013, il n’en demeure pas moins qu’il est incohérent, biaisé, déséquilibré et met expressément sur le même pied d’égalité un Etat membre des Nations Unies et un acteur non étatique ; 
    Le rapport souligne que le Sahara figure sur la liste des territoires non autonomes, en contradiction avec tous les efforts menées par les Nations Unies visant à trouver une solution politique à un différend régional, impliquant deux Etats voisins ; 
    Le rapport dédouane l’Algérie en colportant sa thèse qu’elle n’est partie au différend mais peut aider au règlement, en défendant le principe de l’autodétermination ; 
    Malgré tous les efforts réalisés par le Maroc en matière de promotion et de protection des droits de l’Homme, le rapport récidive en insistant sur la nécessité d’une surveillance des droits de l’Homme au Sahara. la mention de l’objectif ultime d’un mécanisme indépendant et durable de monitoring orientera les débats au conseil de sécurité dont certains membres vont insister sur l’adjonction d’un para sur l’impératif de ce mécanisme 
    Le Secrétaire général met sur le même pied d’égalité le Maroc et le polisario en termes d’obligations en matière de coopération avec les mécanismes internationaux des droits de l’homme, en reconnaissant, en particulier, la création par le polisario d’un « conseil national sahraoui des droits de l’Homme » 
    le rapport colporte clairement la thèse du polisario et de l’Algérie au sujet de l’exploitation des ressources naturelles et passe sous silence les efforts consentis par le Maroc pour le bien être de la population du Sahara ; 
    Il met en doute la légalité de l’accord de pêche signé par le Maroc avec l’UE 
    Le rapport ouvre la voie à une nouvelle étape dans le processus en deux temps : la première concerne le briefing de l’EP en octobre 2014 sur l’évaluation de sa nouvelle approche et la seconde en avril 2015 pour l’évaluation du processus politique dans sa globalité ; 
    En d’autres termes, la nouvelle étape du traitement du dossier serait de nature à revoir tout le processus politique et les conditions de son lancement et un prélude pour « enterrer » définitivement la proposition marocaine d’autonomie, dans la perspective d’une « solution » qui sera imposée aux parties.
  • Moroccoleaks : Pour Ross, la solution se trouve entre l’intégration et l’indépendance

    La rencontre avec l’Envoyé Personnel s’est déroulée en trois phases :
    Une première séance de travail a été consacrée dans la matinée essentiellement à l’examen du Code de conduite et des principes généraux régissant le comportement des parties et les garanties quant à la stricte confidentialité des discussions 
    Une deuxième séance de travail ayant pour cadre le déjeuner offert par Mme la Ministre Déléguée a été consacrée pour l’essentiel aux relations bilatérales entre le Maroc et l’Algérie. 
    Une troisième séance de travail, ayant eu lieu l’après midi, a porté sur l’examen du questionnaire communiqué à la partie marocaine par M. Ross. 
    L’objectif de la délégation marocaine durant ces rencontres a consisté, tout d’abord, à amener l’Envoyé Personnel à revoir la portée et le contenu du Code de conduite proposé, à clarifier la démarche sous-jacente au questionnaire et à presser M. Ross à préciser, en toute clarté, l’objectif ultime recherché.
    Cadrage de la démarche de l’Envoyé Personnel 
    L’exercice a porté sur une série d’amendements devant être introduits au Code de conduite proposé par l’Envoyé Personnel, portant sur la médiation sur le futur statut du Sahara.
    Il lui a été rappelé que son rôle est celui d’un facilitateur et non d’un médiateur. De plus, le Code de conduite est censé régir le comportement des Parties durant la discussion et non de déterminer ou de tenter d’orienter le statut final du Sahara.
    Le titre du Code et la démarche intrinsèquement proposés doivent être revus en conséquent. L’Envoyé Personnel y a consenti sans difficulté. Des clarifications et des cadrages lui ont été demandés sur chacun des concepts énumérés, dont certains prêtent à différentes interprétations à savoir :
    La discrétion sur « les discussions bilatérales », alors que le format de ces démarches doit nécessairement inclure l’Algérie dans ses déplacements et non se limiter à Rabat et Tindouf. 
    La stricte confidentialité souhaitée mais souvent mise à mal par le polisario. 
    Les briefings aux membres du groupe des amis dans les capitales, qui ne sont pas nécessaires qui risquent de porter atteinte à la confidentialité des discussions. 
    Le caractère inopportun de toute visite dans le Sahara, qui ne revêt aucun intérêt dans le contexte de ces discussions. 
    Des ambiguïtés lui ont été signalées : Sur l’objectif final de sa démarche, notamment au sujet de la limitation des Pays devant assister les Parties dans la négociation, aux seuls partenaires, la France, les Etats-Unis et l’Espagne.
    Dans ses réponses, M. Ross s’est montré ouvert à toutes les remarques formulées par le Maroc. Il a accepté de revoir le contenu de ce Code et sa portée.
    Sur la question de ses visites au Sahara, il a reconnu qu’il n’était pas utile d’en parler dans ce Code, mais il a réitéré sa position qu’il devrait avoir la possibilité d’aller au Sahara quand il le souhaite.
    A ce propos, la délégation marocaine a réitéré que ces visites ne doivent pas constituer une norme et que l’essentiel est de préserver la sérénité des discussions et du nouveau processus.
    Cadrage au sujet du questionnaire 
    Conformément aux instructions reçues, la délégation marocaine afin, de ne pas avoir à subir la démarche de l’Envoyé Personnel, a utilisé le questionnaire communiqué à la partie marocaine, pour valoriser l’Initiative d’Autonomie, pousser M. Ross à dévoiler son objectif ultime, et à responsabiliser l’Algérie dans le processus.
    Valorisation de l’autonomie 
    En rappelant la genèse de l’initiative marocaine et le fait qu’elle représente en soit un compromis historique et un cadre de négociations, cette initiative répond à l’essentiel des interrogations posées par M. Ross (sur les séquences, les garanties, l’exercice de l’autodétermination).
    La délégation marocaine a mis en exergue que M. Ross avait commis une erreur en s’éloignant de l’Initiative d’Autonomie, et en tentant de la banaliser dans le seul but de rassurer l’Algérie et le Polisario. Cette erreur a pesé sur sa facilitation. Par ailleurs, la citation, hors contexte et de façon incomplète de Feu Sa Majesté Le Roi Hassan II, ne doit pas le conduire à faire des constats hâtifs. L’Initiative d’Autonomie contient tous les éléments constitutifs du compromis. 
    Objectif ultime de M. Ross 
    Cet aspect a été martelé à M. Ross. Il lui a été expliqué que le Maroc ne pouvait s’engager sérieusement dans ce processus, sans avoir une idée claire de l’objectif ultime. Après une pause demandée par M. Ross pour consulter ses collaborateurs, il est revenu et a exprimé la position suivante :
    « Pour moi, toutes les possibilités de l’intégration à l’indépendance sont sur la table, ma conviction est que la solution est entre les deux. Cette solution comporte un accord entre les parties et quelque chose qui tienne compte du droit à l’autodétermination ».
    Il a ajouté que si cette conviction devait être dévoilée ou exposée publiquement, il niera de l’avoir exprimé. 
    Pour les prochaines étapes, et préalablement à tout engagement dans cet exercice, il a été demandé à M. Ross: 
    La définition d’un horizon précis « end-game » ; 
    La clarification du Référentiel (autodétermination) ; 
    La précision du format (Algérie) ; 
    La définition des contours du compromis. 
    La responsabilité de l’Algérie a été un argument constant réitéré par la délégation marocaine sur chacune des questions évoquées. 
    M. Ross partage d’une certaine façon l’opinion selon laquelle le pouvoir à Alger est monolithique et rigide sur cette question. Il maintient que sa démarche consiste à faire preuve de patience et de doigté vis-à-vis d’Alger, ce qui lui a été à nouveau reproché.
    L’aspect le plus complexe de la discussion a été celui relatif à la souveraineté. Pour le Maroc, cette question est tranchée. M. Ross a exprimé le point de vue selon lequel cela n’est pas encore le cas.
    Un constat de désaccord a été fait sur cet aspect. 
    Conclusion:
    La réunion a été utile car, M. Ross a d’une certaine façon dévoilé en partie son objectif politique ultime (formule entre l’indépendance et l’intégration). 
    Il reste flou quant aux moyens d’y parvenir, même s’il a évoqué son souhait de présenter le fruit de ces efforts avant la fin de l’année. 
    La démarche de M. Ross sera handicapée, comme à l’accoutumée par l’absence d’engagement d’Alger et le fait que le polisario n’a aucune marge d’autonomie dans la prise de décision. 
    C’est pourquoi, il est essentiel de donner le sentiment d’interagir avec M. Ross pour donner du contenu au processus politique, tout en restant d’une vigilance absolue sur les fondamentaux de la position nationale. (Autonomie et rien d’autre). 
    En effet, sans cadrage, ce processus pourrait représenter un double risque. D’un côté, les exemples évoqués et termes utilisés dans les questions de M. Ross suggèrent que, pour lui, la solution n’est pas à trouver entre intégration et indépendance mais entre autonomie et intégration « plus que l’autonomie et moins que l’intégration ». L’autonomie n’est pas comme un effort pour le compromis mais plutôt son point de départ. 
    D’un autre côté, la possibilité qu’il avance avec une vitesse variable selon l’interlocuteur : discussion approfondie sur la substance avec le Maroc, discussion exclusivement sur l’autodétermination avec le polisario et contact superficiel avec l’Algérie.
  • Sahara Occidental: l’échec d’une Mission

    Le 25 avril 2015, le Conseil de sécurité des Nations Unies a prolongé d’un an la présence de la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental) dans l’ancien Sahara espagnol, divisé en territoires occupés (envahis illégalement par le Maroc) et le territoire de la République arabe sahraouie démocratique (la RASD occupe un cinquième de l’ancien Sahara espagnol). Lorsque le cessez-le-feu convenu entre le POLISARIO (Front populaire pour la libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro) et le Maroc a mis fin à la guerre qui avait duré depuis 1976, la résolution 690 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 29 avril 1991 a établi la MINURSO.
    Cette Mission (comprenant quelque 250 militaires et civils) avait pour objet d’organiser un référendum sur l’autodétermination du Sahara occidental, en plus de surveiller le maintien du cessez-le- feu, d’assurer le déminage du territoire (en 2014 plus de 3 200 mines ont été désactivées), gérer avec les deux parties la libération des prisonniers politiques, faciliter les visites familiales entre les deux territoires etc. Mais cette mission a échoué dans son objectif principal, vu que le référendum n’a toujours pas eu lieu, bien qu’il y ait eu un recensement des Sahraouis, organisé par l’Espagne, contestée par le Maroc et faisant l’objet d’un désaccord sur la question de savoir si les électeurs devraient être ceux qui vivent au Sahara occidental ( ce qui inclurait de nombreux colons marocains) ou les Sahraouis ethniques (ce qui inclurait des réfugiés à Tindouf, les Izarguien vivant entre le parallèle 27° 40’N et l’Oued Draa –l’ancien Cap Juby colonial- et même les Imraguen établis sur la côte mauritanienne).
    Mais, que ce soit du fait des divergences sur le recensement ou des difficultés que soulève périodiquement le Maroc (qui, paradoxalement, craint qu’une grande partie des colons installés dans le territoire sahraoui votent pour l’indépendance), un référendum contraignant reste en suspens. Dernièrement, le Maroc a décidé d’ignorer le recensement et de ne pas accepter le référendum, n’admettant qu’un système de large autonomie pour l’ancienne colonie, ce que rejettent les Sahraouis.
    Pendant ce temps, les autorités marocaines d’occupation continuent de commettre des abus constants contre la population sahraouie : arrestations arbitraires, répression des manifestations pour l’indépendance, matraquages, perquisitions sans mandat, exclusion des Sahraouis des emplois dans l’agriculture et la pêche, brutalité policière, homicides dans les postes de police, détentions provisoires sans dates de procès, dépossession de leurs ressources naturelles etc. Mais comme la MINURSO ne s’est pas vue attribuer une compétence pour enquêter sur les violations des droits humains et les dénoncer, ses membres doivent rester impassibles face à leur violation continue.
    En mars 2014, le Royaume-Unis a proposé de doter la MINURSO de cette compétence, mais le Maroc a protesté à hauts cris, affirmant que cela affecterait sa souveraineté nationale; et la France, véritable mentor du Makhzen [pouvoir royal, NdT], s’est opposée à l’initiative, si bien que la résolution 2152 (2014) du Conseil de sécurité de l’ONU qui a prorogé le mandat de la MINURSO jusqu’au 30 Avril 2015 ne mentionne pas, comme cela avait été proposé, la surveillance des violations des droits humains. Et la même chose est arrivée un an plus tard avec la Résolution 2218 (2015), qui a prorogé le mandat jusqu’au 30 Aavril 2016. L’absence de cette mention est d’autant significative que l’Espagne (qui est encore formellement le pays administrant le Sahara occidental et a maintenu un silence stratégique à ce sujet) faisait déjà en 2015 partie du Conseil de sécurité comme membre non permanent; et que les USA, la France, la Grande-Bretagne et la Russie membres permanents avec droit de veto, constituent avec l’Espagne le Groupe des Amis du Sahara. Comme on dit, si c’est cela que font vos amis, que ne feront pas vos ennemis !
    Il est frappant de constater qu’aucune information sur le Sahara occidental ne passe dans les médias espagnol, en dépit de l’existence d’agences de presse comme Sahara Press Service et d’ organisations comme Western Sahara Resource Watch, qui rendent compte sans filtre marocain de la réalité du Sahara Occidental. Ce qu’on appelle le grand public espagnol n’entend parler des Sahraouis que lorsque leurs enfants sont accueillis en Espagne pour les vacances d’ été ou lorsque des ONG collectent de la nourriture et des fournitures scolaires pour les camps de Tindouf. Le public n’est pas informé sur la répression et les actes de félonie commis par le Maroc au Sahara, qui est le dernier territoire dans le monde soumis à une puissance colonialiste! Espagne Si près de l’Espagne, si près des Canaries…
    Les politiciens espagnols ont adopté sur le Sahara occidental et sa population sahraouie une position quand ils sont dans l’opposition et un autre radicalement opposée quand ils sont au pouvoir. Ainsi, Felipe González a proclamé en 1976 devant les Sahraouis : « Je ne vais pas promettre, je m’engage devant l’histoire en vous disant que le PSOE sera avec vous jusqu’à la victoire finale »; mais le président n’a pris au cours de sa longue carrière aucune mesure favorable aux Sahraouis (reconnaissance de leur nationalité espagnole, reconnaissance de la RASD etc.), et le journal « El Mundo » a rapporté le 1er mars 2010, que Felipe González construisait une villa en front de mer à Tanger, avec la bénédiction de Mohamed VI, avec qui il a d’excellentes relations.
    Trinidad Jimenez s’est manifestée à Madrid le 12 juillet 2003 en faveur de l’indépendance du Sahara occidental en exhibant des autocollants sahraouis. Mais alors qu’elle était ministre des Affaires étrangères en octobre 2010, elle a prétendu ne détenir aucune information sur l’attaque et le démantèlement (avec la mort de plusieurs Sahraouis) du Camp de la Dignité de Gdeim Izik, pacifiquement installé à la périphérie d’El Ayoune, alors que toutes les agences presse, le Congrès espagnol et le Parlement européen avaient déjà pris connaissance de ce qui était arrivé. Pas une action au profit des Sahraouis, pas un mot de condamnation des exactions marocaines …
    Esteban Gonzalez Pons, aujourd’hui membre du parlement européen, et Iñaki Oyarzabal, actuellement parlementaire basque, ont arboré un drapeau espagnol au milieu des drapeaux sahraouis lors d’une manifestation à Madrid le 13 octobre 2010, pour exprimer l’engagement de l’Espagne aux côtés des Sahraouis. Mais depuis 2011, le gouvernement du Parti populaire, dont ils sont membres, n’a pas pris aucune mesure en faveur des habitants du Sahara occidental, ni n’ a condamné les abus de l’occupant marocain contre la population, ni n’a reconnu la nationalité espagnole des résidents recensés ou de leurs descendants. Il ne reconnait pas non plus l’authenticité des documents délivrés par les autorités de la RASD. Il ne dissuade pas non plus les entreprises espagnoles de commercer avec les produits (phosphates, sable) extraits du sol sahraoui, ou le poisson pris dans ses eaux, en violation de l’art. 73 de la Charte des Nations Unies et de l’art. 1.2 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (New York, 12/19/1966). Ces mêmes eaux que, d’ailleurs Miguel Arias Canete, aujourd’hui commissaire espagnol de l’Union européenne, situait « au sud d’Agadir ». Tout comme l’Institut Cervantès, qui a des centres au Maroc (Casablanca, Fès, Marrakech, Rabat, Tanger et Tétouan), en Algérie (Alger et Oran), et à Tunis, annonce qu’il va ouvrir un centre à El Ayoune, qu’il place en « Afrique du nord », comme si l’expression Sahara occidental était néfaste. Tout cela pour ne pas incommoder le Commandeur des croyants*.
    Seul un parti, Union, Progrès et Démocratie (UPyD) a présenté le 29 ctobre 2009 au Congrès des députés une proposition de motion non-contraignante pour établir les principes qui devraient régir la politique étrangère espagnole concernant le Sahara occidental (dont le soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui, la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique etc.). La proposition a été rejetée et aujourd’hui, UPyD n’est plus représenté au parlement.
    Cependant, la réalité judiciaire est têtue. Le plénum de la Chambre pénale de l’Audiencia nacional a rendu une ordonnance le 4 juillet 2014 dans l’affaire de l’assassinat du citoyen espagnol Baby Handay Buyema le 8 novembre 2010 au campement de Gdeim Izik, ordonnance par laquelle il maintient ouverte l’enquête sur l’affaire. Pour sa part, la Cinquième chambre centrale d’instruction a rendu une ordonnance le 9 avril 2015 mettant en accusation onze fonctionnaires marocains (gendarmes, policiers etc.) pour génocide commis lors de l’invasion et de l’occupation subséquente du Sahara occidental. L’important est cette ordonnance rappelle que l’Espagne, par mandat des Nations Unies, reste formellement l’administratrice du Sahara occidental et a, par conséquent, une compétence juridique sur le territoire (art. 8 du Code civil et 23.1 de la Loi organique du pouvoir judiciaire). D’autre part, la Cour de justice de l’Union européenne vient d’annuler le 10 décembre 2015, l’accord agricole entre l’UE et le Maroc du 12 mars 2012 car le Maroc (dont la Cour rejette la souveraineté sur le Sahara occidental,) exploite illégalement les ressources naturelles du territoire au détriment du peuple sahraoui. La Cour a ainsi reconnu le droit indéniable du Front POLISARIO, représentant légitime du peuple du Sahara occidental selon les Nations Unies, de plaider en Europe pour la défense de ses intérêts.
    La réalité diplomatique est également tenace. Le Front POLISARIO a récemment obtenu une reconnaissance internationale spéciale le 23 juin 2015 en étant reconnu comme partie au Protocole additionnel (8 juin 1977) aux Conventions de Genève sur la protection des victimes des conflits armés internationaux.
    Nous sommes en février 2016. Il y a 40 ans, l’Espagne a quitté le Sahara occidental, qui a été immédiatement occupé par le Maroc, qui a persécuté son peuple avec des bombardements au napalm, l’empoisonnement de puits, la pose de mines, les fusillades, les viols etc. La répression féroce continue, et la MINURSO persiste dans son incapacité forcée à veiller au respect des droits humains. On peut se demander ce que feront les Amis du Sahara en avril 2016 quand la prorogation de la mission sera examinée par le Conseil de sécurité.
    NdT
    * Amīr al-mu‘minīn, titre du roi du Maroc, inscrit dans la constitution du royaume.
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=17769
  • Moroccoloeaks: Le Makhzen reconnaît qu’il viole les droits de l’homme au Sahara Occidental et au Maroc

    Dans une note interne, les autorités marocaines désignent les domaines où les les procédures spéciales trouveront des lacunes : « la liberté d’expression, de la liberté d’association, les détentions arbitraires, les disparitions forcées, la torture, les exécutions extrajudiciaires, la situation des défenseurs des droits de l’homme, la liberté de religion, la lutte anti-terroriste ». 
    Le Makhzen reconnaît aussi que les violations des droits de l’homme dans le territoire du Sahara Occidental sont plus nombreuses que sur le territoire marocain. « Certaines procédures spéciales pourraient vouloir se focaliser exclusivement sur les provinces du sud et faire ressortir une réalité distincte du reste du territoire national », souligne la note.
    Texte intégral de la note
    Monsieur le Ministre
    Objet :Question du Sahara/Note de réflexion sur les enjeux de l’interaction future du Maroc avec les procédures spéciales du CDH.
    A la lumière de l’engagement pris par le Maroc pour accorder un accès sans réserve, ni restrictions à tous les titulaires de mandats relevant des procédures spéciales du Conseil des Droits de l’Homme (PP 12 de la résolution 1979), j’ai l’honneur de vous soumettre une note de réflexion sur certains aspects relevant de la mise en œuvre de cet engagement, ainsi que sur  les enjeux de l’interaction avec les procédures spéciales du Conseil des droits de l’Homme dans le contexte de l’instrumentalisation éhontée de la question des droits de l’homme par l’Algérie et le polisario au Sahara marocain
    1. Interaction actuelle positive du Maroc avec les procédures spéciales du CDH :
    Au cours de la dernière décennie, et à la faveur des réformes engagées par le Maroc en matière de promotion des droits de l’homme et de défense des libertés fondamentales, le Maroc s’est inscrit, aussi bien au niveau de la démarche que de la méthode, dans une logique d’interaction positive et constructive avec les procédures spéciales de la défunte Commission des droits de l’Homme et le nouveau Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.
    Au niveau de la démarche :
    Le Maroc a toujours participé activement dans le processus de consultation pour la négociation des résolutions portant création des mandats relevant des procédures spéciales du Conseil des droits de l’Homme 
    1-Sur le plan des droits civils et politiques :
    • Le Maroc a été l’instigateur avec la Norvège de la résolution sur les défenseurs des droits de l’Homme et l’a présentée, en 2000, devant l’ancienne Commission des droits de l’Homme
    • Le Maroc est le seul pays arabe à avoir cooparainé , depuis 2003, jusqu’à ce jour, les résolutions portant sur des thématiques problématiques telles que les résolutions présentées par la France sur la détention arbitraire, les disparitions forcées ou involontaires ou la résolution soumise par le Danemark sur la lutte contre la torture ;
    • Le Maroc est devenu, depuis 2010, avec la France et l’Argentine, auteur principal, de la résolution sur les disparitions forcées qui a reconduit, pour 3 années, le mandat de la procédure du Groupe de travail sur les disparitions forcées et involontaires
    2- Sur le plan des droits économiques et socio- culturels :
    • Le Maroc a toujours participé et introduit des ajouts aux résolutions portant sur la promotion des droits économiques et socio-culturels
    • L’objectif de ces ajouts étant de mettre en valeur les actions entreprises par le Maroc, dans le cadre de l’INDH, dans les résolutions portant sur la lutte contre l’extrême pauvreté, le droit à l’éducation et au logement convenable, le droit à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement…etc.
    • Le Maroc a toujours appuyé la mise en place et la reconduction des procédures spéciales du CDH, dont l’objectif est de promouvoir les droits économiques et socio-culturels.
    Au niveau de la méthode :
    1- Réponse systématique aux communications et ouverture sur les visites des procédures spéciales du CDH durant la décennie 2000 :
    a- Réponse aux communications des procédures spéciales
    Conscient de l’importance de l’interaction avec les mécanismes du CDH, le Maroc a toujours répondu, de manière appropriée, aux communications, appels urgents, communications bipartites, tripartites et même groupées des rapporteurs spéciaux, experts indépendants, groupes de travail du Conseil des droits de l’Homme. Ci- après quelques éléments d’appréciation sur les réponses du Maroc
    • Le Maroc a reçu 54 communications, pendant les 8 dernières années, dont seules 18 ont porté sur des allégations concernant des personnes originaires des provinces du Sud ;
    • Le Maroc a répondu, au cours des 3 dernières années à 7 communications émanant des procédures spéciales en 2009, 12 en 2010, et 5 pour le premier trimestre de 2011 ;
    • Le taux de réponses à ces communications a atteint sur les trois dernières années une moyenne globale de 94 % et 100% pour l’année 2010.
    L’objectif de réagir dans les délais impartis aux procédures spéciales étant de refléter la réponse du Maroc dans les rapports de ces mécanismes dans leur rapport qui sont soumis au Conseil des droits de L’Homme.
    b-Invitation par le Maroc de 4 procédures spéciales du CDH:
    Au cours de la décennie 2010, le Maroc a invité 4 procédures spéciales qui ont effectué des visites au Maroc. Il s’agit de :
    • La rapporteuse spéciale sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants (2000);
    • La rapporteuse sur le droit à des migrants (2003)
    • Le rapporteur spécial sur le droit à l’éducation (2006) ;
    • Le Groupe de travail sur les disparitions forcées et involontaires (2009)
    Au terme de leurs visites, les 4 procédures ont partagé leurs rapports avec le Maroc, pour des remarques et observations générales, avant sa soumission au Conseil des droits de l’Homme. Les 4 rapports ont été, grossomodo,équilibrés et ont fait l’objet d’un débat interactif positif avec les membres du CDH
    2- Participation du Maroc au débat interactif sur les rapports des 4 procédures après leurs visites au Maroc :
    La stratégie du Maroc aussi bien à l’ancienne Commission des droits de l’Homme qu’au Conseil des droits de l’Homme a été toujours de prendre le devant, au cours du dialogue interactif entre les procédures spéciales et les membres du CDH, et de s’exprimer dans un esprit constructif sur le contexte des visites qui s’inscrivent dans le choix irréversible du Maroc pour la promotion des droits de l’homme. L’objectif étant de démontrer que notre pays interagit positivement avec les mécanismes alors que d’autres pays, notamment de la région refusent tout dialogue ou même toute visite.
    En plus de son positionnement au CHD dans le cadre du dialogue avec les procédures spéciales, le Maroc a été, cette année, l’un des rares pays qui ont répondu substantiellement aux recommandations des procédures spéciales. Ainsi, pour gêner certains pays notamment l’Algérie dont le nombre de disparus dépasse 2000 cas et maintenir le momentumde la visite du GTDFI, première de son genre dans le monde arabe et en Afrique, le Maroc s’est exprimé lors de la dernière session du CDH, pour souligner qu’il a répondu favorablement, dans le cadre de son interaction positive avec cette procédure spéciale, à 22 des 24 recommandations du GTDFI, soit un ratio de plus de 90%.
    Cette méthode participative conforte le Maroc dans sa démarche d’ouverture sur les procédures spéciales et consacre son rôle dynamique de partenaire crédible. Cependant, l’engagement pris par le Maroc sur son ouverture sans réserve, ni restrictions sur les 33 procédures du CDH doit nous interpeller sur les perspectives et les enjeux de notre interaction dans le contexte de la nouvelle stratégie suite à l’appel lancé par le dénommé abdelaziz aux sahraouis à « l’intifada de l’indépendance dans tout le Royaume »
    1. Perspectives et enjeux de l’interaction avec les procédures spéciales
      1. Obligations du Maroc :
    Au regard de son engagement d’accorder un accès sans entrave à toutes les procédures spéciales, le Maroc est appelé à garantir aux titulaires de mandats la liberté de mouvement dans l’ensemble du territoire national et la liberté d’investigationnotamment en ce qui concerne:
    • l’accès aux prisons, aux centres de détention et aux lieux d’interrogatoire ;
    • les contacts avec les autorités centrales, locales et avec toutes les branches du gouvernement ;
    • les contacts avec les représentants des ONG, d’autres institutions privées, et les médias ;
    • les entretiens, confidentiels et libres de toute supervision, avec des témoins et autres personnes, y compris celles privées de liberté ;
    • l’accès à tous les documents relevant du mandat.
    • la garantie que les personnes privées contactées par le titulaire de mandat ne fassent l’objet d’aucune action de représailles ni de poursuites judicaires.
      1. Contraintes :
    Le pari pris par le Maroc à travers l’ouverture sur les procédures spéciales induit certaines contraintes parmi lesquelles il y a lieu de citer :
    • L’augmentation éventuelle du nombre de communications d’allégations de violation des droits de l’homme dans la région du Sahara serait utilisée par les séparatistes ;
    • Les demandes de visites qui seront formulées par les procédures spéciales ne sauraient être refusées ou ignorées.
    • Ces visites, à la différence des communications et autres modes d’actions des procédures spéciales (appels urgents, communication, déclarations) pourraient s’avérer problématiques.
    • Parmi les procédures spéciales dont la visite au Maroc pourrait s’avérer problématique, il y a lieu de citer celles concernées par les thématiques de la liberté d’expression, de la liberté d’association, les détentions arbitraires, les disparitions forcées, la torture, les exécutions extrajudiciaires, la situation des défenseurs des droits de l’homme, la liberté de religion, la lutte anti-terroriste.
    • Certaines procédures spéciales pourraient vouloir se focaliser exclusivement sur les provinces du sud et faire ressortir une réalité distincte du reste du territoire national.
    • Les éventuels refus ou retards dans la concrétisation des visites, ainsi que la multiplication d’allégations et de communications seraient utilisés par nos adversaires pour réclamer la mise en place d’une procédure spéciale exclusivement dédiée au Sahara, voire de justifier la demande de doter la Minurso d’un mécanisme de monitoring.
    • Les titulaires des mandats des rapporteurs spéciaux actuels sont soit des ressortissants africains ou latino-américains (ex : Rapporteur sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires(Sud africain) , la rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme (Ouganda), le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression (Guatemala), le Rapporteur Spécial sur la torture ou autres peines ou traitement cruels, inhumains ou dégradants(Argentine), Rapporteuse Spéciale sur le logement convenable (Brésil).
    • Le CNDH en tant qu’institution nationale habilitée à recevoir et traiter les plaintes de violation des droits de l’homme, risque d’être court-circuité par certains plaignants qui, à la faveur de la facilité de saisine des procédures spéciales et sur instigation de nos adversaires, s’adresseront directement aux mécanismes du CDH.
    • Dans la pratique et selon le code de conduite des procédures spéciales, des titulaires de mandats ont adressé des recommandations et même des communications à des autorités de fait et à des acteurs non étatiques, ce qui pourrait être utilisé par le polisario pour s’octroyer de la visibilité en tant qu’interlocuteur des procédures spéciales. Cependant, le Maroc doit faire prévaloir l’esprit et la lettre de la résolution 1979 qui stipule que l’amélioration de la situation des droits de l’Homme au Sahara et aux camps de Tindouf est conditionnée par le respect des parties (Maroc et Algérie) de leurs obligations en vertu du droit international
      1. Gestion de l’interaction future avec les procédures spéciales du CDH :
    L’engagement d’ouverture sur les procédures spéciales, bien qu’induisant des contraintes, s’apparente en fait à une invitation permanente que beaucoup de pays ont lancé en direction des mécanismes du CDH pour manifester leur engagement en faveur de la promotion et de la protection des droits de l’homme.
    Cette invitation ouverte suppose des contraintes qui être écartés à travers la définition rigoureuse des termes de référence des visites dans le cadre du strict respect des mandats et du code de conduite des procédures spéciales à savoir:
    • Les communications ne sont pas censées remplacer une procédure judiciaire ou autre à l’échelon national, leur objet principal étant d’obtenir des explications en réponse à des allégations de violations et de favoriser l’adoption de mesures visant à protéger les droits de l’homme ;
    • Les communications ne doivent comporter aucun jugement de valeur et ne revêtent en aucune manière un aspect accusatoire. Elles sont strictement destinées à recueillir des clarifications à l’égard d’allégations de violations de droits de l’homme.
    • Les visites ne sont effectuées qu’avec le consentement ou à l’invitation de l’Etat intéressé, la promotion du dialogue et de la coopération étant une obligation qui incombe aux procédures spéciales et aux parties prenantes. Cependant, la reproduction éventuelle du scénario Gdim Izik ou le flux d’allégations de torture ou détention arbitraire inciteraient à une demande de visite urgente de certaines procédures. D’où la vigilance et la nécessité de se préparer à des visites en termes de mise à niveau de nos centres de détention et de nos prisons dans tout le Royaume, conformément aux règles minima des Nations Unies en la matière.
    • Le programme officiel de visite est arrêté, selon le code de conduite des procédures spéciales, directement avec les autorités du pays hôte, avec le soutien administratif et logistique du bureau local de l’ONU et /ou du représentant sur place du HCDH, qui peuvent également contribuer à l’organisation de visites privées ;
    • L’éventuelle contribution de la Minurso à la préparation des visites doit donc être écartée, étant précisé que c’est le Maroc qui administre la région Sahara ;
    • Les visites ne doivent pas se focaliser uniquement sur les provinces du sud, conformément à la résolution 1979. Dorénavant, toute demande de visite doit être adressée au Maroc et à l’Algérie à moins que les autorités algériennes ne considèrent pas Tindouf une partie de leur territoire.
    • Les termes de références des visites doivent obligatoirement préciser les responsabilités de l’Algérie et du Maroc pour éviter le scénario du rapport de la visite inachevée de l’équipe du HCDH au Maroc et en Algérie en 2006
    • Le rapport de la visite doit être soumis en premier à l’Etat hôte pour vérification et correction d’éventuelles erreurs ou incompréhension (misunderstanding) ;
    • Les institutions nationales indépendantes des droits de l’homme constituant, selon le code de conduite pour les procédures spéciales, l’interlocuteur idéalement indiqué pour interagir avec les procédures spéciales. Le respect du rôle de ces institutions nationales en tant que voie de recours initiale et incontournable pour recevoir et traiter les plaintes de violations des droits de l’homme doit être impérativement souligné conformément au paragraphe 131 du code de conduite qui stipule « Independent national human rights institutions are usually ideally placed to interact with, and facilitate , the work of mandate holders, as well as to contribute to the implementation of , and follow-up, to their recommandations. The roles of the two actors should be mutually reinforcing in various respects”.
    • L’annonce du Maroc de son ouverture sur les procédures spéciales du Conseil des droits de l’Homme a été certes une réaction intelligente de la part du Maroc dans le contexte de la pression sur l’impératif d’un mécanisme international de monitoring des droits de l’Homme au Sahara marocain. Cependant, le polisario avec l’appui de l’Algérie, recourront à toutes les procédures pour contester la souveraineté du Maroc sur le Sahara et demanderaient même une rencontre de certaines procédures spéciales qui visiteraient le Maroc avec les membres intéressés du Conseil de sécurité under the Arria formula, telle que prévue par le para 89 du Code de Conduite qui stipule  «  One of the most important forms of follows up consists of interactive dialogue between mandate holders who are presenting their reports and the HRC. Around one third of the mandate holders also report to the GA, and some have informally briefed the security council”
    • Le Maroc a intérêt a répondre aux communications, à définir les termes de référence des visites et à bilateraliser le différend sur le Sahara pour contrecarrer l’objectif tant recherché par l’Algérie, depuis des années, consistant à inscrire la question du Sahara sur l’agenda du Conseil comme situation des droits de l’Homme. Cette stratégie sera confortée quand le Maroc deviendrait membre du CDH car il serait en mesure de voter et de sensibiliser davantage ses amis. D’où l’importance d’envisager à présenter notre candidature dés notre élection au Conseil de sécurité.
     
  • L’alliance royale

    John Kerry, le secrétaire d’Etat américain, a été chargé de cette mission au moment où le souverain marocain tire à boulets rouges sur Ban Ki-moon, le Secrétaire général de l’ONU.
    C’est au lobby prosioniste J Street Political Action Committee basé aux Etats-Unis, qui soutient la politique israélienne de colonisation des territoires palestiniens que le chef de la diplomatie américaine s’est adressé pour faire un discours particulièrement élogieux de notre voisin de l’Ouest. «Nous sommes honorés pour le travail accompli au Maroc par Sam Kaplan (un juif américain ancien ambassadeur des USA au Maroc, membre de J Street Political Action Committee Ndlr). Le Maroc, ce pays fascinant, dont l’histoire se confond avec des points clés, non seulement avec celle des USA, au début de sa naissance, mais aussi avec l’histoire du peuple juif», avait affirmé John Kerry à l’occasion d’un dîner de gala organisé à Washington, le 18 avril, par le groupe de pression pro-Israël, J-Street. Pour ceux qui avaient encore le moindre doute, la connexion entre le Royaume et le sionisme est attestée. Cette déclaration équivaut à une preuve par 9. Mohammed VI fricote avec Israël. Il n’a fait qu’entretenir d’anciens liens. Le successeur d’Hillary Clinton confirme: «Vous avez aidé à garder notre relation avec le Maroc, au plus haut niveau et parmi les plus fortes dans la région. Vous avez oeuvré au maintien et au renforcement de ces relations avec le Royaume, qui remontent littéralement aux premiers jours de la fondation de notre nation», a-t-il ajouté en direction de l’ex-ambassadeur américain.
    Le paradoxe des puissances
    Confirmant la tâche à laquelle avait été missionné le «diplomate» US: conserver le Maroc dans le giron américain, des pays hostiles à la création d’un Etat palestinien indépendant et à l’autodétermination du peuple sahraoui. Le souverain marocain est prêt à tout pour garder sous sa coupe le Sahara occidental. Manigancer avec un des tout-puissants groupes de pression pro-israélien qui soutient l’idéologie sioniste ne lui pose vraisemblablement aucun problème de conscience. Mohammed VI a vendu son âme au diable.
    Il est bel et bien dans les griffes de Satan. Le Maroc et Israël «semblent travailler de concert pour saper les activités de la Commission des droits de l’homme du Congrès américain chargée de faire respecter l’engagement des Etats-Unis à défendre les droits de l’homme des Sahraouis», écrivait en 2013 le site d’information juif américain Mondoweiss. Un deal entre Rabat et Tel-Aviv qui a eu le gel des activités du «Comité Al Qods» qui ne s’est pas réuni depuis l’année 2000 contre un soutien du lobby sioniste américain au projet marocain de colonisation du Sahara occidental?
    Le gel des activités du «Comité Al Qods» pendant plus de 10 années (2010-2014), présidé par le roi du Maroc qui a pour objectif de préserver la Ville sainte contre les agressions israéliennes attesterait d’un deal entre Rabat et Tel-Aviv. La contrepartie? Un soutien du lobby sioniste américain au projet marocain de colonisation du Sahara occidental. C’est tout le paradoxe de ces grandes puissances occidentales (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne…) qui veulent promouvoir la démocratie et la liberté à travers le monde et qui usent du droit de veto pour priver les peuples palestinien et du Sahara occidental à décider librement de leur destin. Ignorent-elles qu’elles apportent de surcroît un soutien indéfectible au premier producteur de cannabis au monde? Impossible.
    Ban Ki-moon l’intraitable
    Elles ne peuvent non plus ignorer que le Maroc, plaque tournante reconnue du trafic de drogue, détient désormais un autre triste record. Celui de plus gros pays pourvoyeur de terroristes au monde (plus de 3 000 Marocains combattent sous la bannière de Daesh en Irak et en Syrie). La nationalité d’origine des assaillants qui ont endeuillé la France, le 13 novembre 2015 ainsi que ceux qui ont commis les attentats sanglants qui ont frappé Bruxelles le 22 mars atteste que le royaume a gagné ses galons de pays narcoterroriste. Ils sont dans leur quasi-majorité belgo-marocains. Ils ont martyrisé la Belgique et… la France qui use de son droit de veto pour que ne soit pas organisé un référendum d’autodétermination au Sahara occidental.
    C’est donc assuré de ces appuis au sein du Conseil de sécurité que le souverain marocain s’est rendu au sommet Maroc-pays du Golfe qui se tient à Riyadh. Il n’a eu bien entendu aucun mal à arracher le soutien de ces monarchies à son projet d’annexion du Sahara occidental. «Les pays du Golfe sont solidaires avec le Maroc, notamment en ce qui concerne la question du Sahara», a affirmé le monarque wahhabite, Salman Ben Abdelaziz. Gonflé à bloc, le roi du Maroc a tiré à boulets rouges sur le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies qui a présenté un rapport très défavorable, aux autorités marocaines, au Conseil de sécurité concernant le dossier sahraoui. «Les choses en sont arrivées au point d’engager une guerre par procuration où le secrétaire général des Nations unies est instrumentalisé pour essayer de porter atteinte aux droits historiques et légitimes du Maroc concernant son Sahara, comme en témoignent les déclarations partiales du responsable onusien et ses agissements inacceptables…», a déclaré Mohammed VI dans un discours prononcé à partir de la capitale saoudienne.
    Survolté, il a carrément accusé le numéro un de l’ONU de ne pas avoir les mains libres dans la gestion du conflit du Sahara occidental. «Il est l’otage de certains de ses collaborateurs et de ses conseillers, auxquels il délègue la supervision de la gestion de nombre de dossiers importants, en se contentant, lui, d’appliquer les propositions qu’ils lui présentent…», a-t-il accusé avec arrogance. Une attaque d’une violence inouïe probablement unique dans les annales de l’histoire des Nations unies. La réplique ne s’est pas fait attendre. Elle a été cinglante à la hauteur de l’insolence méprisante de l’héritier de Hassan II. Le missile a été décoché par le porte parole du SG de l’ONU qui a mis en exergue l’«objectivité» et la «neutralité» des proches collaborateurs de Ban Ki-moon. «Leur unique allégeance est à la Charte des Nations unies. Ils sont au service du secrétaire général. Et c’est dans ce cadre-là qu’ils prodiguent leurs conseils» à Ban Ki-moon, a souligné Stephan Dujarric lors d’un point de presse tenu, jeudi dernier, à New York. De quoi faire davantage fulminer Mohammed VI.

  • Obama refuse de rencontrer le roi du Maroc à Riyadh

    La visite du roi du Maroc Mohammed VI en Arabie Saoudite a été très courte. D’habitude, le souverain marocain prend son temps dans le royaume wahhabite comme signe d’amitié et remerciement pour le soutien inconditionnel de Riyadh aux efforts marocains de s’assurer le contrôle définitif du territoire du Sahara Occidental et de ses innombrables richesses.

    Cependant, cette fois-ci, le séjour du roi Mohammed VI dans les Lieux Saints n’a pas dépassé les 24 heures. 
    Selon certaines sources, Mohammed VI est rentré au Maroc en vitesse suite au refus du président Obama de lui accorder un entretien à cause de son obstination à maintenir les violations des droits de l’homme au Maroc et au Sahara Occidental. 
    Et pour ne pas essuyer un autre revers personnel, Mohammed VI a envoyé sa sœur Hasna, pour participer à New York à la signature du protocol environnemental. 
  • La question du Sahara Occidental, sujet de discussion entre Lamamra et la vice-présidente du gouvernement espagnol

    Le ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, s’est entretenu samedi à New York avec la vice-présidente du gouvernement espagnol, Mme Soraya Saenz de Santamaria.
    Les discussions entre Lamamra et la responsable espagnole ont porté sur la coopération bilatérale, la lutte contre le terrorisme et la situation qui prévaut actuellement au Mali. 
    Les deux parties ont également abordé la question du Sahara Occidental à la lumière des derniers développements qui se sont produits dans les territoires sahraouis occupés.
    APS
  • Erreur de traduction dans le rapport de Ban Ki-moon sur le Sahara Occidental

    Dans le texte en français du rapport du SG de l’ONU sur le Sahara Occidental, se trouve une grave erreur de traduction du début du paragraphe 25.
    25. In Algeria, the President, Abdelaziz Bouteflika, confirmed that his country’s position remained unchanged and reiterated that Algeria would accept any solution that Frente Polisario endorsed.
    25. En Algérie, le Président Abdelaziz Bouteflika a confirmé que la position de son pays restait inchangée et réaffirmé que l’Algérie n’accepterait aucune solution approuvée par le Front Polisario.
  • Coup de force afin d’influer sur la décision du Conseil de Sécurité

    Tenant à une démonstration de force afin d’influer sur la décision prochaine du Conseil de sécurité

    Mohamed VI obtient le soutien de ses alliés du Golfe sur la question du Sahara occidental 
    Au moment même où les rencontres se multiplient dans les pays européens et aux Etats-Unis pour soutenir la cause sahraouie, les monarchies du Golfe ont, elles, exprimé en fin de semaine dernière leur soutien à Rabat sur cette question.
    Au moment même où les rencontres se multiplient dans les pays européens et aux Etats-Unis pour soutenir la cause sahraouie, les monarchies du Golfe ont, elles, exprimé en fin de semaine dernière leur soutien à Rabat sur cette question. 
    «Nous soulignons notre soutien à toutes les causes politiques et sécuritaires importantes pour notre pays frère, le Maroc, notamment en ce qui concerne le Sahara occidental», a déclaré le roi Salmane d’Arabie saoudite à l’ouverture du sommet conjoint entre le Conseil de coopération du Golfe (CCG) et le Maroc. 
    Le CCG regroupe les six monarchies arabes de la péninsule : Arabie saoudite, Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar et les Emirats arabes unis. Le roi d’Arabie a souligné que le CCG «rejetait catégoriquement toute atteinte aux intérêts du Maroc» sur ce territoire occupé qui demande son indépendance. 
    Le roi Mohammed VI a, de son côté, appelé les monarchies du Golfe à protéger son pays de ce qu’il a qualifié de «complots contre son intégrité territoriale». Selon lui, les discussions annuelles en avril du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental sont utilisées comme un «épouvantail pour faire chanter le Maroc». Il a accusé le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon d’être utilisé dans une «guerre par procuration» contre le Maroc au travers de ses «déclarations biaisées». 
    Le conflit qui l’oppose au Secrétaire général de l’ONU, le souverain marocain a tenu à le placer dans le cadre des «plans d’agression attentatoires» à la stabilité du monde arabe. «Ils tentent, selon les conjonctures, soit de délégitimer la présence du Maroc dans son Sahara, soit d’appuyer l’option de l’indépendance et la thèse séparatiste, ou encore d’affaiblir l’Initiative d’autonomie dont la communauté internationale atteste le sérieux et la crédibilité», a expliqué le roi aux chefs des monarchies du Conseil de coopération du Golfe, accusant les proches collaborateurs du Secrétaire général de l’ONU d’avoir des positions hostiles au Maroc. 
    Le roi a souligné que Ban Ki-moon «est instrumentalisé pour essayer de porter atteinte aux droits historiques et légitimes du Maroc concernant son Sahara, comme en témoignent les déclarations partiales du responsable onusien et ses agissements inacceptables afférant au Sahara Marocain». «La situation est dangereuse cette fois-ci. C’est sans précédent», a-t-il encore affirmé. Mohamed VI sera rapidement rassuré par ses alliés qui, dans le communiqué conjoint, ayant sanctionné le Sommet de Ryad, ont exprimé leur rejet de toute atteinte aux intérêts suprêmes du Maroc et à son intégrité territoriale. 
    Le sommet conjoint entre le Conseil de coopération du Golfe (CCG) et le Maroc n’a été en réalité que l’occasion pour le Roi Mohammed VI d’être assuré, une fois de plus, du ferme soutien des pays du CCG à la marocanité du Sahara ainsi qu’à la proposition marocaine d’autonomie pour le Sahara. Une réaffirmation sans surprise puisque le Maroc est un proche allié de l’Arabie saoudite. Il est membre de la coalition militaire arabe dirigée par Ryad, qui intervient depuis plus d’un an au Yémen. Ce besoin urgent du Maroc de la réaffirmation des pays du Golfe de leur soutien, notamment sur le plan militaire, – puisque le roi Salmane d’Arabie saoudite a souligné que le dossier du Sahara marocain était en tête des priorités de la politique extérieure des pays du CCG, réaffirmant leur détermination à maintenir au plus haut niveau dans les domaines politique, économique, militaire et sécuritaire, leur coordination avec le Maroc-, n’est autre qu’une démonstration de force du Royaume chérifien face au profond désaccord qui l’oppose au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, mais aussi en perspective de la prochaine décision du Conseil de sécurité qui devra débattre du dernier rapport onusien sur la situation au Sahara occidental. 
    Le roi Mohamed VI a déclaré que «la sécurité et la stabilité des pays du Golfe arabe sont indissociables de la sécurité du Maroc», une menace à peine voilée à l’adresse du Conseil de Sécurité qui, si jamais il était tenté de prendre position pour le Sahara occidental, doit maintenant se rappeler que cela risque de remettre en cause la stabilité de toute la région du Golfe. 
    Au lendemain des graves accusations portées par le roi du Maroc contre le Secrétaire général de l’ONU, ce dernier a décidé de répliquer par l’intermédiaire de son porte-parole, Stephan Dujarric, qui a défendu, lors d’un point de presse tenu à New York, l’ «objectivité» et la «neutralité» des proches collaborateurs de Ban Ki-moon. «Leur unique allégeance est à la charte des Nations unies. Ils sont au service du secrétaire général. Et c’est dans ce cadre-là qu’ils prodiguent leurs conseils» à Ban Ki-moon, a précisé le porte-parole, ajoutant que le Maroc et l’ONU avaient négocié durant les dernières semaines une issue à la crise mais qu’actuellement c’est le Conseil de sécurité qui a la main. Il devra se réunir dans trois jours pour débattre du rapport de Ban Ki-moon et annoncer les mesures à prendre. 
    A préciser que le Secrétaire général des Nations unies a accablé le Maroc dans son dernier rapport sur la situation au Sahara occidental, insistant sur un règlement pacifique et mutuellement acceptable du conflit, et soulignant l’impasse dans le processus de négociation en raison de l’obstination du Maroc qui fait fi des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
    H. Y.