Mois : mars 2016

  • La marche contre Ban Ki-moon : Un fiasco

    Les autorités du Maroc ont de plus en plus de mal à mobiliser les marocains pour défendre l’occupation du Sahara Occidental. Cela malgré les millions de Dirham distribués pour encourager les citoyens à y participer.
    Pour les citoyens qui habitent aux territoires occupés du Sahara occidental, une récompense de 500 DH a été octroyée à chaque personne portée volontaire pour participer dans la manifestation organisée pour s’en prendre au Secrétaire Général de l’ONU. Les habitants de Tantam et Guelmim ont reçu le montant de 60 DH. Les frais du transportent sont sur le compte du gouvernement qui a loué des dizaines de bus pour conduire ces gens jusqu’à Rabat.
    Malgré toutes les facilités et l’argent donné en cadeau, le nombre de manifestants peine à atteindre les 20.000 personnes. Un véritable échec pour le Makhzen. Le peuple marocain n’a plus rien à cirer des mensonges de son gouvernement sur des prétendues victoires dans le conflit du Sahara occidental. La réaction de beaucoup de citoyens a été de « tu as créé ce problème tout seul, alors débrouille-toi tout seul pour le résoudre ».

    Cette marche est de venue une véritable aubaine pour les vendeurs de vêtements sahraouis. la darraa et la melhfa. Le Makhzen en a acheté des centaines pour les colons qui ont décidé de participer dans la marche et ainsi se faire passer par des sahroauis.

  • Sahara oocidental: Paris «embarrasse» Alger sur sa partialité avec le Maroc

    Avec sa politique de deux poids, deux mesures, la France, par sa position de favoritisme soutenu envers et contre tous avec le Maroc sur la question du Sahara occidental, embarrasse au plus haut point l’Algérie, ce qui fait planer un nuage d’incertitude dans les relations algéro-françaises.
    Par la voix de son porte-parole, Romain Nadal, le ministère français des Affaires étrangères est pour la solution de l’autonomie préconisée par le Maroc, ce qui va à l’encontre des résolutions des Nations unies sur l’autodétermination du peuple sahraoui.
    Bien que le fonctionnaire du Quai d’Orsay ait tenté de justifier la position de son pays, ce qui ne l’a pas empêché tout de même de déclarer que la France et le Maroc parlent le même langage au sujet du Sahara occidental, tout en rappelant que la position de la France sur cette question est «bien connue et inchangée et que nous soutenons la recherche d’une solution juste, durable et mutuellement agréée, sous l’égide des Nations unies, en soulignant que le plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007 constitue une base sérieuse et crédible pour une solution négociée».
    Un plan d’autonomie rejeté par le Front Polisario qui revendique la tenue d’un referendum d’autodétermination, solution également soutenue par l’Algérie et la communauté internationale.
    Ces déclarations vont à l’encontre de la position algérienne, qui est avec la légalité internationale, sur l’autodétermination du peuple sahraoui, et sonnent comme un coup de poignard dans le dos de l’Algérie «l’amie» de la France comme l’a prétendu le président Hollande dans ses propos antérieurs.
    Pour rappel, les déclarations de Nadal sont venues au lendemain des protestations marocaines après la visite du SG de l’ONU, Ban Ki-moon, dans la région pour booster les pourparlers entre le Polisario et le Maroc, dont le roi n’a pas voulu le recevoir comme l’ont reçu les présidents des autres pays.
    Et partant, est-ce à dire que les autorités algériennes aient échoué à faire pression sur la France, en jouant la carte des investissements français en Algérie, pour faire admettre à la France de se plier à la position légaliste de la communauté internationale sur la question sahraouie ?
  • Brahim Fassi Fihri, Salah-Eddine Mezouar et les autres…

    Liste des Nations Unies des territoires non autonomes
    Tarek B.
    En sonnant la mobilisation du ban et de l’arrière-ban des forces politiques et syndicales pour un grand show médiatique, prévu ce dimanche à Rabat, les autorités marocaines donnent toute la mesure des déboires que leur a occasionnés la récente visite du secrétaire général des Nations unies à Tindouf et en zones sahraouies libérées.
    Outre les incontournables porte-flingues étrangers et une myriade d’ONG fantoches, grassement rétribués par la cassette royale – comme l’inénarrable eurodéputé français, Gilles Pargneaux –, les officiels ont entamé un lamento synchronisé pour reprocher, notamment, à Ban Ki-moon d’avoir utilisé le vocable «occupation» et, de ce fait, d’avoir violé le droit international.
    Même le damoiseau, Brahim Fassi Fihri, du haut du perchoir de l’institut Amadeus, dont il est le président fondateur par la (seule ?) grâce d’une lignée qui n’a certainement pas démérité de par sa proximité immédiate avec le Makhzen, s’est fendu d’une analyse pseudo-juridique affligeante. Ce «spécialiste» en herbe, emporté par une fougue toute juvénile, ose affirmer effrontément que l’Assemblée générale n’a jamais utilisé le terme «occupation» dans aucune de ses résolutions depuis 1980, que le Sahara Occidental est un «territoire non autonome» – reconnaît-il avec une témérité qui frise le crime de lèse-majesté – et que le Maroc y agit donc comme une «puissance administrante». 
    Notre jeune expert en enjeux politiques et géostratégiques n’a certainement pas la mémoire de son auguste père qui, lui, se souvient fort bien de toutes les étapes amères vécues au fil des évolutions du dossier du Sahara Occidental. Sans remonter aux années 1960, ni à l’arrêt de la Cour internationale de justice de 1975 qui a affirmé le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, ni même à la résolution 34/37 du 21 novembre 1979(*) que notre «spécialiste» a écarté arbitrairement d’une main bien légère, car celle-ci est tellement accablante, tâchons de rafraîchir la mémoire de ce jeune président d’un think tank «indépendant». 
    Suggérons-lui des pistes postérieures, mais tellement éclairantes comme la résolution 35/19 du 11 novembre 1980, où il est dit que l’Assemblée générale «a également à l’esprit la vive préoccupation de l’Organisation des Nations unies, de l’Organisation de l’Unité africaine et des pays non alignés devant l’aggravation de la situation qui prévaut au Sahara Occidental du fait de la persistance de l’occupation de ce territoire par le Maroc» (paragraphe 7).
    Dix ans plus tard, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté par consensus sa résolution 45/21 du 20 novembre 1990, aux termes de laquelle elle «réaffirme que la question du Sahara Occidental est une question de décolonisation à parachever sur la base de l’exercice par le peuple du Sahara Occidental de son droit inaliénable à l’autodétermination à l’indépendance».
    Enfin, revenons sur l’autre petit tour de passe-passe que notre «spécialiste» transcrit comme suit : «Le Sahara est considéré, en termes de droit onusien, comme «territoire non autonome»» et que, sous ce prisme, ce serait les «obligations d’une «puissance administrante» qui s’appliqueraient au Maroc». Or, sur la base des résolutions de l’ONU, le Comité spécial de décolonisation tient un tableau récapitulatif des 17 territoires non autonomes (dont le Sahara Occidental) inscrits à l’agenda de l’ONU. Il est loisible à tout un chacun de consulter ce tableau : la troisième colonne se réfère aux puissances «administrantes». Pour le Sahara Occidental, aucune puissance administrante n’y est inscrite. Et surtout pas le Maroc !
    En fait, il est clair que les autorités marocaines sont désemparées par la nouvelle tournure des évènements avec ce rappel brutal à la réalité de la légalité internationale. Leur hantise est que le rapport du secrétaire général (forcément imprégné des constats faits par M. Ban Ki-moon in situ) qui sera soumis en avril au Conseil de sécurité comporte de nouvelles recommandations portant sur une nouvelle approche de la question du Sahara Occidental, qui remisera la thèse autoproclamée de l’autonomie au rayon des produits périmés.
    Le discours hystérique structuré et orchestré autour de la personne du secrétaire général des Nations unies, accusé de grave partialité par un Mezouar, dépassé et déconcerté lors de son passage devant les parlementaires marocains, n’est que la traduction de ces sentiments primaires de colère et de désenchantement face à l’écroulement de la fiction de la marocanité du Sahara Occidental.
    T. B.
    (*) Aggravation de la situation découlant de la persistance de l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc au paragraphe 5 et demande au Maroc de mettre fin à l’occupation du territoire du Sahara Occidental au paragraphe 6.
  • RASD : des musiciens britanniques lancent une école pour les enfants dans les camps des réfugiés sahraouis

    Une école de musique au profit des enfants sahraouis a été lancée cette semaine dans les camps de réfugiés par une école britannique de musique « Stave House ». 
    L’objectif de ce projet, réalisé en concertation avec les ministères sahraouis de la Culture et de l’Enseignement, est de faire perpétuer la musique et la culture sahraouies parmi les jeunes générations. Le projet a été développé durant six mois, par le directeur fondateur de Stave House UK, Ruth Travers, et l’universitaire, chercheur en musique, Violeta Ruano, qui a obtenu récemment son doctorat sur la musique sahraouie, une recherche intitulée « le Sahara n’est pas à vendre : la musique, la résistance et l’exil dans la culture sahraouie ». 
    Les examinateurs avaient salué l’originalité de la thèse, a souligné la représentation du Polisario à Londres, qui a précisé que la première école de musique pour enfant « Stave House » a été lancée au camp de Boudjdour, et que d’autres écoles similaires seront lancées dans d’autres camps. 
    Le financement de ce projet était rendu possible grâce aux dons d’organismes britanniques et des amis de la cause sahraouie. Le représentant du Polisario à Londres, Ali Mohamed Ali Limam, estime que l’initiative permettra aux enfants de découvrir des talents à un âge précoce, mais elle contribuera aussi la préservation du patrimoine culturel du Sahara Occidental, chant et musique en particulier, que l’occupant marocain tente d’effacer.
  • Des sénégalaises esclaves en Arabie Saoudite

    Dans la photo, une sénégalaise est torturée par des saoudiens. Elle fait partie de ces pauvres sénégalais qui ont été dupés par les réseaux mafieux qui se sont enrichis en faisant de l’Arabie Saoudite El Dorado des africains.
    Cette femme est tombée dans le piège. Comme les autres, elle a dû payer au moins 2000 euros pour obtenir le visa vers son calvaire et le calvaire de milliers d’indonésiens, de philippins et d’ailleurs du monde musulman. L’Arabie Saoudite où l’esclavage est pratiqué sous ses pires formes. 
    Les femmes, une fois arrivées au pays, sont dépourvues de leurs documents et obligées à faire tout genre de travail domestique, violées, batues et jamais payées.
    C’est le pays que le président Macky Sall a choisi pour envoyer les soldats sénégalais dans une alliance phantasmagorique dont le but est d’agresser à d’autres pays musulmans avec la bénediction de leur maître, la France. 
    Macky Sall, le loup déguisé de mouton, ne fera rien pour cette femmes et pour les milliers de femmes sénégalaises qui sont victimes de ses amis. Il ne dira rien au nom des milliers de dollars qu’il met dans sa poche comme récompense pour sa prétendue « alliance ».
    Les femmes sénégalaises subissent le même sort au Maroc, un autre pays dont le « générosité » avec les responsables sénégalais est connue. Rappelons l’argent empoché par Mankeur Ndiaye pour le prétendu pèlerinage de ses parents. 
    Leur silence témoigne de leur bassesse.
  • Ce que le SG de l’ONU a vu et dit sème la panique à Rabat : Mohammed VI écrit à Ban Ki-moon

    L’onde de choc de la visite de Ban Ki-moon au Sahara Occidental continue de faire des ravages au Maroc où les shows médiatiques se succèdent pour tenter de conjurer une rage insondable qui enfonce le Makzen dans ses errements. Après donc les réunions au Parlement, le discours déclamatoire du Premier ministre, Abdelilah Benkirane, et la marche «spontanée» de ce dimanche à Rabat pour dénoncer les déclarations du secrétaire général de l’ONU, le chef de la diplomatie, Salah-Eddine Mezouar, va se rendre très rapidement à New York pour remettre à Ban Ki-moon une lettre de Mohammed VI. 
    Le Maroc a pour objectif de mettre une très grande pression sur le secrétaire général de l’organisation internationale afin de l’amener à faire amende honorable à ses déclarations sur le Sahara Occidental et le persuader de bien «tamiser» les observations qu’il mettra dans son rapport d’avril au Conseil de sécurité. La lettre du roi dramatise à l’excès la situation, en reprenant les menaces proférées par certains parlementaires lors de la réunion des deux Chambres, samedi, de prendre les armes pour récupérer les zones libérées par le Polisario.
     Le ton belliqueux utilisé par le Palais tranche clairement avec les discours ressassés sur les tribunes internationales prétendant que les autorités marocaines maîtrisaient la situation dans les territoires sahraouis, appelés abusivement «territoires marocains du Sud», et que ses populations vivraient en symbiose totale avec le royaume. Rabat compte surtout dans sa «contre-offensive diplomatique» sur l’appui de son protecteur français qui supervise et dirige en sous-main l’opération, en mettant en relief les résultats prétendument «contre-productifs» de la visite de Ban Ki-moon qui, au lieu de faciliter et favoriser la reprise des négociations, a paradoxalement exacerbé la tension dans la région. 
    Pour sa première visite dans la région, où une mission de maintien de la paix, la Minurso, est déployée depuis 1991, le secrétaire général des Nations unies s’est rendu dans les camps de réfugiés de Tindouf, puis dans la zone dite «tampon» de Bir Lahlou, où sont postés des observateurs militaires de la mission onusienne, à l’est du mur de défense érigé par l’armée marocaine. 
    Ban Ki-moon a constaté de visu la situation des réfugiés. Il déclarera à Alger, lors d’une conférence de presse animée avec Ramtane Lamamra : «J’ai été attristé de voir autant de réfugiés et, particulièrement, les jeunes qui y sont nés. Les enfants qui sont nés au début de cette occupation ont désormais 40 ou 41 ans. Soit quarante ans d’une vie difficile. Je voulais vraiment leur apporter l’espoir que ce n’est pas la fin du monde pour eux.» Les Marocains n’ont pas digéré le terme «occupation», utilisé à juste titre par le premier responsable de l’Organisation des Nations unies.
    R. Mahmoudi
  • Marruecos tiene miedo del próximo informe de Ban Ki-moon

    Marruecos no quería que el Secretario General Ban Ki-moon visite la región antes de abril, fecha en la que el Consejo de Seguridad evalúa los avances hechos en el proceso de paz en el Sáhara Occidental sobre la base de contenido del informe del jefe de la ONU. Esa es la razón que se encuentra detrás del supuesto desplazamiento del rey, un pretexto avanzado para evitar recibir a Ban a pesar de la insistencia de la comunidad internacional.
    La negativa de Marruecos no impidió a Ban hacer una parte de su agenda con el fin de realizar uno de los objetivos de esta gira: llamar la atención de la comunidad internacional sobre la situación de los saharauis refugiados y que date de 40 años y de esta manera obligar a su sucesor tenerlo en cuenta. De ahí, sus declaraciones cuyo objetivo es dar un impulso al proceso de paz nacido hace ahora 24 años, recordando que se trata de un problema de descolonización de un territorio no autónomo que debe disfrutar del derecho a la autodétermiantion.
    Marruecos ha protestado contra esta declaración y ha organizado varias manifestaciones para condenarlas. Pero la verdadera razón de esta campaña contra el responsable onusino es el miedo a lo que va a poner en su informe después de esas enérgicas declaraciones. Ellos saben muy bien que va a ser muy severo después de tantos años de indulgencia con las maniobras marroquíes tendentes a retrasar el fruto de los esfuerzos de las Naciones Unidas para encontrar una solución « justa y mutuamente aceptable sobre la base del derecho del pueblo saharaui a la autodeterminación  » según lo estipulado por las diferentes resoluciones del Consejo de Seguridad.
    El gobierno marroquí pretende crear un sentimiento de culpabilidad en el jefe de la ONU con el fin de obtener excusas traducidas en concesiones en el contenido del próximo informe que Ban someterá al Consejo de Seguridad a finales de abril.
    El ruido levantado por las autoridades de Marruecos demuestra el grado de pánico que reina en Rabat.
  • Le Maroc a peur du rapport de Ban Ki-moon

    Le Maroc ne voulait pas que le Secrétaire Général Ban Ki-moon, se rende dans la région avant le mois d’avril, date à laquelle le Conseil de Sécurité fait le point sur les avancées du processus de paix au Sahara Occidental sur la base du contenu du rapport du chef de l’ONU. C’est la raison derrière le prétendu déplacement du roi, un prétexte avancé pour éviter de recevoir Ban malgré les insistances de la communauté internationale.
    Le refus marocain n’a pas empêché Ban de faire une partie de son agenda pour réaliser l’un de ses objectifs de cette tournée : attirer l’attention de la cummunauté internationale sur la situation des réfugiés sahraouis et sur un conflit ui date de 40 ans et ainsi forcer son successeur à en tenir compte. De là, ses déclarations qui visent à donner un coup de pouce au processus de paix déclenché il y a, désormais, 24 ans, en rappelant qu’il s’agit d’un cas de décolonisation d’un territoire non-autonome qui doit jouir du droit à l’autodétermiantion.
    Le Maroc a protesté contre ces déclaration et a organisé plusieurs manifestation pour les condamner. Mais la véritable raison de cette campagne contre le responsable onusien est leur crainte de ce qu’il pourra mettre dans son rapport après ses déclarations fracassantes. Ils savent pertinemment qu’il va être très sévère après des annés d’indulgence avec les manoeuvres d’attermoiment des efforts des Nations Unies en vue de trouver une « solution juste et mutuellement acceptable sur la base du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination » tel que stipulé par les différentes résolutions du Conseil de Sécurité.
    Le gouvernement marocain cherche à culpabiliser le chef de l’ONU dans le but d’obtenir des excuses traduites en concessions dans le contenu du prochain rapport que Ban soummetra au Conseil de Sécurité fin avril. 
    Le vacarme soulevé par les autorités marocaines prouve le degré de panique qui règne à Rabat.
  • Ban Ki-moon est «déterminé» à prendre en compte l’avis des Sahraouis

    Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, est «déterminé» et «décidé» à prendre en compte l’avis des Sahraouis par le biais d’une autodé- termination, a affirmé vendredi, sur les ondes de RFI, l’universitaire Khadidja Mohsen Finan. Ban Ki-moon, dont la tournée «n’a peut-être pas fait avancer le dossier, (…) semble quelque peu déterminé à venir au terme de ce conflit qui a maintenant 40 ans», a précisé l’enseignante à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, estimant que Ban Ki-moon «est déterminé et décidé à prendre en compte l’avis des Sahraouis par le biais d’une autodé- termination». 
    Elle a relevé, par ailleurs, la difficulté d’organiser le référendum d’autodétermination parce que, a-t-elle expliqué, «le Maroc bloque depuis la fin des années 1990». Pour elle, à travers cette tournée dans les camps des réfugiés sahraouis et dans les territoires sahraouis libérés (Bir Lahlou), le SG de l’ONu tentera d’influencer le Conseil de sécurité et ceci montre, considère-t-elle, que «les Nations unies se trouvent dans une nouvelle posture». 
    Pour régler cette question de décolonisation, l’universitaire pense qu’il y a des pays qui «peuvent aider à cette sortie de crise», citant la France, l’Espagne et les Etats-Unis qui «sont du côté marocain». «Ce sont des pays qui peuvent amener les protagonistes à aller dans d’autres directions, en leur mettant en avant la nouvelle situation géopolitique dans le Nord de l’Afrique, avec l’installation d’Aqmi et de Daech maintenant», a-telle expliqué, soulignant que «tout cela est explosif et qu’on doit absolument commencer par résoudre la question du Sahara occidental». 
    Pour elle, la population sahraouie (aux camps de réfugiés et dans les territoires occupés) se trouve dans une situation de «lassitude» en raison «d’absence de perspective». Dans les camps de réfugiés sahraouis, Ban Ki-moon avait indiqué, samedi dernier, que sa visite lui a permis de constater de visu les «souffrances du peuple sahraoui et d’examiner les moyens de réaliser une avancée dans le processus de règlement du conflit qui dure depuis plus de 40 ans». 
    A Alger, il a affirmé que les Sahraouis «ont le droit à la dignité, à la protection de leurs droits humains et surtout à jouir de leur droit à l’autodétermination». La dernière colonie en Afrique, le Sahara occidental a été déclaré en 1964 par l’ONU territoire non-autonome. Il a été occupé de force par le Maroc en 1975. 
    Plusieurs rounds de négociations entre les parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, ont été organisés sous l’égide de l’ONU, mais ils butent sur la position de blocage de la partie marocaine en ce qui concerne l’organisation d’un référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui.
  • Grande agitation à Rabat

    Par Amine Bensafi 
    Le Parlement marocain a réuni ses deux chambres hier. Ce matin, des manifestations sont prévues dans les rues de la capitale. Rabat s’enfonce dans le rejet des décisions de l’ONU. Les autorités marocaines le savaient à l’avance, la tournée du Secrétaire général de l’ONU dans la région allait sérieusement mettre à mal le projet d’autonomie du Sahara occidental dans lequel elles s’investissent depuis des années. 
    Dans les camps de réfugiés sahraouis, à Tindouf, Ban Ki-moon a indiqué que sa visite lui a permis de constater de visu les «souffrances du peuple sahraoui et d’examiner les moyens de réaliser une avancée dans le processus de règlement du conflit qui dure depuis plus de 40 ans». A Alger, il a affirmé que les Sahraouis «ont le droit à la dignité, à la protection de leur droits humains et surtout à jouir de leur droit à l’autodétermination». 
    Pour avoir balayé les doutes et relancé l’exigence onusienne d’un référendum d’autodétermination du Sahara occidental, Ban Ki-moon a également conforté la position du Front Polisario qui signe ainsi une victoire diplomatique incontestable et éclatante. Cela on le savait. Mais à quel point cette tournée a-t-telle rétabli l’équilibre dans le dossier sahraoui ? On le découvre seulement aujourd’hui, c’est-à-dire une semaine après que Ban Ki-moon ait rejoint son bureau à New York, avec l’annonce d’une session extraordinaire du Parlement marocain, qui a réuni ses deux chambres hier après-midi en présence du Premier ministre, Abdel-Ilah Benkirane, pour entériner ce qui n’est en définitive qu’une nette dégradation des relations entre le Maroc et le Secrétariat général de l’ONU. 
    Tous les partis politiques marocains représentés au Parlement, dans une démarche que la presse locale qualifie de «spontanée» et dont les chefs se seraient réveillés le même matin avec la même idée en tête, ont interpellé le gouvernement marocain au sujet des déclarations de Ban Ki-moon sur le Sahara occidental. 
    Rabat avait déjà exprimé son rejet de la position du SG de l’ONU qui, pourtant, n’a fait qu’appeler au respect du droit du peuple sahraoui à déterminer par lui-même son avenir, en s’adossant aux résolutions de l’ONU et plus spécialement celles du Conseil de sécurité. Ban Ki-moon avait aussi appelé à relancer le dialogue entre le Maroc et le Front Polisario, sans vouloir imposer ce qui, cependant, constitue des résolutions de l’ONU qui font force de droit international. Mais, comme toujours, refusant la légalité internationale, les autorités marocaines rejettent tous ces principes et entendent lancer une importante marche «spontanée» à Rabat qui devrait avoir lieu aujourd’hui, avec les partis satellites du Makhzen et autres organisations dites de masse.
    Les autorités de Rabat pourront toujours s’agiter, la réalité est bien là : l’occupation du Sahara occidental, qu’il leur arrive de temps à autre de penser qu’elle finira bien par s’imposer comme un fait accompli, se révè- le de plus en plus coûteuse. En tournant le dos au Secrétariat général de l’ONU, Rabat démontre qu’il n’a aucun respect pour le droit international. Mais avant ce coup de froid historique avec l’instance onusienne, le Maroc est déjà entré dans une spirale négative avec son partenaire le plus important, l’Union européenne et cela, au lendemain d’un gel des contacts en raison de l’annulation de l’accord agricole conclu en 2012. Toujours à cause du Sahara occidental ! 
    A ce net recul de la diplomatie marocaine s’ajoute depuis toujours son isolement sur la scène continentale par rapport à l’Union africaine dont il n’est pas membre depuis l’adhésion de la Rasd (alors que l’UA milite en faveur de la libération de Ceuta et Melilla). Pour Rabat, qui semble pris de panique et qui ne manquera pas à brève échéance, comme toujours, de s’en prendre à Alger, il s’agit de l’une des heures les plus difficiles dans ses relations internationales. Un véritable coup dur après que Ban Kimoon ait enfoncé un premier clou sur le cercueil du projet d’autonomie.
    Les Débats, 13/03/2016