Mois : février 2016

  • AU, Spain strengthen resolve against terror

    LAGOS, (CAJ News) – THE African Union (AU) and Spain have restated their commitment to strengthen partnerships to combat the Boko Haram insurgency, among other insecurities.
    This follows the AU Commissioner for Peace and Security of the African Union, Smaïl Chergui, visiting the European country at the invitation of the Government of Spain.
    During the working visit to Madrid, officials discussed peace and security issues of mutual concern and options to enhance cooperation between Spain and the African bloc.
    Chergui expressed the African Union’s appreciation for Spain’s important support to African peace missions and emphasized the role of Spain, in its capacity as a non-permanent member of the UN Security Council (UNSC), in promoting a better understanding of African positions on peace and
    security issues concerning Africa in the UNSC.
    The discussions focused on several issues of common interest and concern, including the AU efforts in support of peace and reconciliation in Somalia, Mali, Libya, Burundi and South Sudan, as well as in searching for a lasting and durable solution to the conflict in Western Sahara.
    The regional and international efforts to counter-terrorism and transnational organized crime were also highlighted during the meetings.
    In this respect, Chergui informed his hosts the state of operationalisation of the Multi-National Joint Task Force (MNJTF) to counter the threat of the Boko Haram terrorist group and other efforts the
    AU undertook to strengthen collaboration and coordination between member states in combating terrorism and transnational threats.
    “Finally, the two sides commended the exemplary relations existing between the AU and Spain in the area of peace and security and reiterated their commitment to further strengthen their partnership,” Chergui said.
    Boko Haram, the Nigerian terror group said to be the deadliest globally, is among the biggest problems the AU is facing.
    More than 20 000 civilians have been killed and over 2 million displaced during the insurgency.
    – CAJ News
    http://cajnewsafrica.com/2016/02/19/au-spain-strengthen-resolve-against-terror/
  • Le Makhzen fait feu de tout bois

    A Rabat, l’échéance d’avril est devenue un cauchemar. A chaque fois que la date de la réunion du Conseil de Sécurité sur le Sahara Occidental approche, le mercure du thermomètre du Makhzen monte. La fièvre regagne les coulisses de la DGED, la seule institution au Maroc qui tire les ficelles dans la question du Sahara Occidental.
    La réaction commence par l’annonce du démantèlement d’une cellule terroriste. Cette année, le mot « dangeureuse cellule » a été ajoutée par les journaux de Sdi Yassine. Ensuite, viennent les opérations de pure chantage : des africains sont lâchés pour faire l’assaut des murailles qui entourent les deux villes espagnoles de Ceuta et Melilla. C’est un message dirigé au pays toujours considéré par la communauté internationale comme la puissante administrante du Sahara Occidental. Message dirigé aussi aux pays européens pour leur rappeler que le Maroc joue un rôle protecteur pour l’Europe.
    Cette année, la visite du Secrétaire Général de l’ONU constitue un tournant dans ce conflit et fait au Maroc l’effet de l’huile versée sur le fait. De ce fait, et suite aux résultats médiocres que la promotion de Mbarka Bouaida a apportés, Nasser Bourita a été nommé Ministre et vite dépêché en Espagne pour quémander leur soutien face à l’offensive de l’ONU en vue de résoudre le contentieux qui traîne dans ses annales depuis 40 ans.
    Au même temps, Salaheddine Mezouar s’entretient avec John Kerry à Washington dont l’ambassadrice à Alger vient de visiter les camps des réfugiés habillée du manteau traditionnel des femmes sahraouies. 
    Au niveau interne, les néo-makhzéniens qui se font passer par des démocrates, genre Ali Anouzla, sont instrumentalisés pour donner l’image d’un Makhzen intraitable dans l’affaire du Sahara Occidental. Cette année, on a ajouté un autre ingrédient dans la mise en scène, : la chaîne 2M a été condamnée à payer 1 dirham symbolique pour avoir publié une carte du Maroc sans le Sahara.
    Finalement, le Makhzen s’est rendu compte que la nomination de celui qui était considéré l’as de la corruption et le Superman qui allait soumettre les collaborateurs de Ban Ki-moon à sa volonté, l’ambassadeur Omar Hilale, s’est avéré un mythomane qui ne faisait que gonfler ses rapports avec des exagérations plus qu’évidentes. Un fait qui a été corroboré par les déclarations du suédois Anders Kompass au journal The Guardian.
  • Après son scandale, le Crans Montana Forum a clôturé ses travaux avec l’enlèvement de deux jeunes sahraouis

    Au moins, deux jeunes sahraouis ont été enlevés le Dimanche 15 Mars, une journée après la clôture du Forum Crans Montana à Dakhla occupée. Selon l’Observatoire Médiatique sahraoui de la Documentation des Violations des Droits de l’Homme, branche Dakhla, il s’agit bien du jeune Fadili Hnan et un autre jeune non-identifier encore. L’enlèvement vient après une campagne de chasse policière contre ces deux jeunes sahraouis qui sont connus par leur position explicite envers l’Independence du Sahara Occidental et leur refus catégorique de la farce du Crans Montana Forum de prendre lieu dans leur terre occupée. Comme il parait, les forces d’occupation marocaines ont reporté la détention de ces deux jeunes jusqu’après la clôture du Forum par peur de l’impact négatif qu’un tel fait peut engendrer à un forum qui s’est viré au fiasco avant même son inauguration. Par ailleurs, des manifestations nocturnes qui ont pris lieu à Dakhla simultanées avec les travaux de ce forum ont été violemment dispersées sans enregistrer de victimes ou incarcérations.
    Après la clôture du forum, le temps de rendre les comptes est venu.
    De plus, le Crans Montana Forum s’est achevé sur un scandale retentissant après que l’ONU a publié un communiqué officiel qui dément les allégations mensongères des organisateurs de ce forum qui ont déclaré que l’ONU faisait partie prenante dans les travaux de ce forum à Dakhla, à travers la présence de M. Douste-Blazy, conseiller spécial du Secrétaire général sur les financements innovants. Le communiqué onusien souligne que la présence de M. Douste-Blazy est “exclusivement à titre privé”
    “Alors que Dakhla est décrite dans les matériaux du Forum comme étant une ville du Maroc, le statut définitif du Sahara occidental fait l’objet d’un processus de négociations mené sous les auspices du Secrétaire général, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies” a rappelé l’ONU dans sa note.
    Pour rappel, l’Union Africaine avait publié un communiqué dans lequel elle rejette la demande des organisateurs de Crans Montana pour prendre part dans ses travaux à Dakhla occupée. De même, l’Union Européenne, l’ONU, la Grande-Bretagne, la Suisse et d’autres pays et ONGs ont rejeté la demande de Crans Montana visant à faire cautionner le projet du fait accompli marocaine à travers ce forum, qui s’est arrangé au côté de l’occupant au mépris du droit et la légalité internationale.
    Pour un observateur dans les affaires économiques et stratégistes, l’absence de toutes ces instances continentales, internationales et pays influents et leur boycott de ses travaux ont rendu les recommandations de ce forum juste un encre sur papier.
    K. Asmar.
    Freedomsupport, 15 février 2016
  • La prostitution au Maroc finance-t-elle Daech ?

    Le plus vieux métier du monde a encore de beaux jours devant lui. On n’a plus le «bousbir» (célèbre quartier de maisons closes) d’antan, cette antre de la prostitution légalisée du temps du Protectorat installée dans l’ancienne médina de Casablanca, où les soldats français, et autres marocains en mal de plaisir, venaient se divertir, mais le commerce du sexe fleurit toujours dans toutes les villes du pays. «Durant les années 1970, raconte ce témoin sexagénaire, il n’existait pas de quartier où il n’y avait pas une maison close, sous la houlette d’une entremetteuse, pour accueillir les clients à longueur de journée. La passe ne coûtait pas plus de dix dirhams, et les jeunes y venaient vivre leur première expérience sexuelle. Les hôtels avaient aussi leur lot de prostituées, jeunes, belles et moins belles, l’entremetteuse les présentait au client, qui faisait son choix. On y proposait même des garçons». La loi interdisait, comme d’ailleurs de nos jours, la prostitution, mais, comme à l’époque, elle était pratiquée à grande échelle, pauvreté et précarité obligent. Mais pas seulement.
    La nouveauté en effet en ce début de XXIe siècle est que le plus vieux métier du monde devient un business lucratif et une voie facile et rapide d’enrichissement, pour celles et ceux qui offrent leur corps comme marchandise, sur un marché de plus en plus demandeur. Ceci dit, la pratique de la prostitution comme on le sait est condamnée par les mœurs, abhorrée par la religion, interdite par la loi. Cela va de l’article 497 à l’article 504 du code pénal. Les peines d’emprisonnement vont de deux à dix ans et les amendes de 5 000 DH à un million de dirhams.
    La prostituée et le client sont punis selon les dispositions de l’article 490 du code pénal, qui stipule que «toute relation sexuelle extraconjugale entre un homme et une femme est considérée comme prostitution et punie d’une peine d’emprisonnement ferme allant d’un mois à un an». Si une des personnes est mariée, c’est l’article 491 qui est appliqué et qui «punit d’une peine d’emprisonnement ferme d’un an à deux ans tout conjoint impliqué dans une affaire d’adultère». La poursuite est annulée si la conjointe annule la plainte. D’un autre côté il n’existe pas d’étude sur le sujet pour éclairer nos lanternes d’une manière scientifique, ni de statistiques officielles pour estimer le nombre de ces vendeurs de sexe.
    «A défaut de ces statistiques officielles, nous ne disposons que de monographies préparées par nos étudiants sur le sujet, et elles montrent, toutes, que la prostitution est pratiquée partout au Maroc. Nouveauté : elle a changé de forme. La précarité et la pauvreté constituent toujours la cause principale, mais les choses ont évolué ces dernières années avec une société de consommation qui crée de plus en plus de frustrations», remarque Jamal Khalil, sociologue (voir entretien). Le phénomène touche désormais toutes les catégories sociales, milieu estudiantin compris, et la misère n’en est plus le principal moteur. Les quelques fines études sur le sujet dont on dispose sont le produit d’associations de lutte contre le sida, car, elles savent que le principal facteur de propagation de cette maladie est la prostitution, et les enquêtes qu’elles mènent sur ce milieu sont riches d’enseignements. L’une d’elles, menée en 2008 par l’Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS), a révélé des réalités insoutenables. D’abord le jeune âge des prostituées : sur un échantillon de 500 travailleuses du sexe ayant fait l’objet de cette enquête, 32,6% ont eu leur premier rapport sexuel entre 6 et 15 ans (peut-on parler de rapport sexuel à cet âge ?), 59,4% ont été payées pour la première fois entre l’âge de 9 et 15 ans, et 90% des interrogées déclarent avoir intégré le monde de la prostitution avant l’âge de 20 ans. Ensuite, sur la manière dont des enfants sont exploités sexuellement : 13% de l’échantillon, ajoute l’enquête, sont des petites filles vierges qui proposent sodomie, fellation ou encore «coups de pinceaux» à la va-vite. 
    Centre-ville de Casablanca, un quartier de la prostitution bas de gamme.
    L’enquête de l’OPALS a touché la catégorie démunie de la population qui vend son corps pour gagner sa vie. On la trouve dans toutes les villes du Maroc, c’est la plus courante. «La grande majorité des prostituées ne l’est pas devenue par choix, ni par goût de luxe. Elles y ont échoué après une longue dérive et n’ont que leur corps comme source de revenus», coécrivent les deux sociologues, Soumia Naâmane et Chakib Guessous dans leur livre Grossesses de la honte (Ed. Afrique Orient, 2011). Mais, selon la catégorie sociale des vendeuses de sexe et de leurs clients, cette prostitution peut être «bon marché», comme elle peut être de luxe.
    Commençons par la première, la prostitution dite «bon marché» : Casablanca, Boulevard Mohammed V. Les travaux du tramway ont eu un impact négatif sur les commerces de cette artère principale du centre-ville. Mais, s’il y a une activité qui n’a pas été touchée par ce remue-ménage, c’est bien la prostitution. Sur l’artère principale mais également dans les ruelles adjacentes, vers Mers Sultan, le centre-ville historique et ses multiples cafés sont les endroits du business de la chair. «A la terrasse des cafés, une clientèle normale vient s’attabler. Pour le reste et à l’étage, ce sont des lieux de marchandage pour des passes», explique Rachid, serveur dans une crémerie de Mers Sultan. Dans cet univers, le prix d’une passe est de 100 DH et les ébats se déroulent en majorité dans des appartement à proximité du café. Dans chaque quartier, c’est une entremetteuse qui assure le bon fonctionnement de ce système et qui se fait payer également pour la transaction sexuelle. «C’est 60 DH pour moi et 60 DH pour l’entremetteuse», avoue, Hanane, 30 ans, qui vend sa chair depuis déjà plusieurs années.
    Mais, d’où viennent ces femmes qui se prostituent pour moins de 100 DH la passe ? Qui les a poussées à devenir des professionnelles de la prostitution ? En fait, on trouve de tout dans ce marché de la chair. Notamment des quadragénaires, voire des quinquagénaires, qui travaillaient, plus jeunes, dans des bars, mais que la flétrissure de l’âge a fait dégringoler au bas de l’échelle. Une marchandise usée, à prix bas. On y retrouve également des mères célibataires, des filles violées et abandonnées par leurs familles… «Moi, je travaillais dans une usine de textile à Lissasfa pour 1 200 DH par mois. Mais je devais coucher impérativement avec le chef pour garder mon boulot. Coucher pour coucher, autant le faire pour de l’argent», explique Hanane, qui habite encore le même quartier. Les prostituées qui exercent au centre-ville vivent en général dans les quartiers périphériques de Casablanca, souvent à plusieurs sous un même toit. Elles choisissent également de vivre dans les zones surpeuplées, une façon de se noyer dans la masse et passer inaperçues.
    Au centre de Casablanca, tout près du Marché central, nous avons rencontré Najiba, la quarantaine, affublée d’une djellaba. Elle y vient chaque jour chercher du «travail» : «Si c’est pour le ménage, c’est tant mieux. Mais si c’est pour une passe, je ne dis jamais non», lance-t-elle. Elle est de mèche avec une entremetteuse du quartier qui lui assure le gîte pour la passe. Cette dernière «arrose» les policiers et ces derniers ferment les yeux. Najiba, mère célibataire, deux enfants, vit avec cinq autres femmes dans une même maison à Sidi Elkhadir, à Sidi Maârouf. «Nous avons toutes des enfants. On doit payer 300 DH pour la propriétaire, 300 DH pour la personne qui nous garde les enfants. Il faut nourrir ces enfants, leur acheter des vêtements, les envoyer à l’école… Vous comprenez pourquoi je vends mon corps à 100 DH la passe», avoue Najiba, dépitée. Le lieu de la passe ? Chez l’entremetteuse, chez le client, ou encore dans certaines salles de cinéma. Les séances de l’après-midi servent à accueillir les ébats sexuels de ceux qui ne peuvent se payer une chambre chez l’entremetteuse. Une bonne partie des salles de cinéma, du moins celles encore ouvertes, sont concernées par ce business. D’ailleurs, il n’est pas rare de trouver à proximité de ces salles des femmes reconnaissables à leurs regards aguichants et à leur démarche provocante.
    «La passe varie selon la tête du client et la nature de la prestation. Une salle de cinéma, c’est pas ce qu’il y a de plus confortable», explique le serveur d’un café à proximité d’une salle de cinéma au centre-ville.
    Les filles de joie, on les trouve aussi, la nuit, du côté du boulevard d’Anfa, à l’affût de clients potentiels. Le racolage bat son plein : des voitures s’arrêtent et disparaissent dans le noir à la recherche d’une «planque» où pratiquer, si ce n’est dans les voitures mêmes, ou dans les taxis en contrepartie d’un pécule pour le chauffeur. Parmi ces prostituées, quelques-unes sont des SDF. Là, l’ambiances est glauque, et, parfois, elles se contentent de montants dérisoires pour une passe (15 ou 20 DH), pour se procurer de quoi s’acheter de la drogue, ou leur bouteille de vin. Il leur arrive d’être brutalement agressées et poursuivies par la police.
    D’autres, un peu plus «préservées», se placent près des hôtels longeant le boulevard d’Anfa où elles se querellent constamment pour un meilleur emplacement. Ce même type de prostitution est répandu dans les quartiers populaires. A Sidi Bernoussi extension, là où de nouveaux immeubles poussent chaque jour, des prostituées vivant dans les bidonvilles avoisinants se rabattent sur les maçons et autres ouvriers des chantiers; la passe va de 20 à 50 DH et l’acte est consommé sur le chantier même.
    Direction Tanger. La ville du détroit, la nuit tombée, vit au rythme de visiteurs venus goûter aux délices d’une chair, pas trop chère, assez attirante, abondante à satiété. Lieu : un hôtel trois étoiles, sur la corniche, face à la mer. Les passes y sont quotidiennes, dans un cadre plus feutré, plus confortable. A proximité : une discothèque. Une clientèle masculine diversifiée : nationaux, Espagnols, Français, Hollandais, MRE, ressortissants de pays du Golfe. De l’alcool à profusion, on s’amuse. La clientèle féminine : des prostituées, de 18 à 30 ans, venues en majorité d’autres villes (Fès, Meknès, Taounate, Azrou, Sefrou, Asilah, Larache…), pour être plus discrètes et pour rencontrer des clients plus généreux. Chacune a son histoire.
    Là encore, c’est la misère qui pousse la fille à vendre son corps, mais ce n’est pas la seule raison. Il y a même des filles qui ont fait des études, certaines ayant des diplômes universitaires. Siham et Malika, deux sœurs, 30 et 22 ans, viennent de Sefrou. La première a une licence en langues, sa cadette a laissé tomber les études au niveau du collège. «Je me suis mariée à 16 ans avec un homme que je n’aimais pas, mes parents me l’ont imposé. Ça n’a pas duré plus de deux ans, j’ai eu avec cet homme une fille, elle a maintenant 12 ans. J’ai repris mes études après le divorce, mais une fois diplômée, pas de travail», se désole Siham. La suite coule de source : de Fès, elle met le cap sur Tanger, pour vendre son corps et gagner de l’argent.
    «Ici, les clients sont généreux, et on passe inaperçues. On ne se plaint pas, nos corps sont encore jeunes et séduisants pour attirer une bonne clientèle, ce qui nous a permis de louer un appartement pas loin de cet hôtel à 3 500 DH le mois», reprend Siham. Malika, la cadette, était elle aussi, mariée, mais à un Saoudien. Pas pour longtemps. Juste ce qu’il fallait à ce dernier pour profiter d’une chair fraîche, et pour elle de se faire offrir quelques bijoux. Elle ne parle pas, écoute sa sœur raconter leur histoire, sans broncher. L’ambiance s’échauffe dans la boîte. Par grappes, les filles sont réunies en cercles autour de tables, en train de boire, et d’attendre un signe du client. La discothèque n’est qu’un lieu de rencontres, et la soirée qui dure jusqu’à trois heures du matin est égrenée par des passes dans l’hôtel d’à côté, ou dans d’autres. La passe coûte de 400 à 1 000 dirhams, c’est en fonction de l’heure de la nuit à laquelle elle a lieu, et selon sa durée. La moisson journalière de la fille peut atteindre jusqu’à 1 500 DH par jour, mais il y a des jours où elle ne gagne pas le moindre sou.
    «Les filles ont des charges liées à leur activité, raconte un client habitué du lieu. Les intermédiaires sont nombreux, et pour continuer à fréquenter cette boîte elle se doit de s’acquitter des pourboires au serveur, à la préposée au vestiaire, au videur, au chauffeur de taxi et au réceptionniste de l’hôtel. A chacun d’eux elle donne entre 50 et 100 DH. Mais les clients mettent souvent la main à la poche pour les aider. Ici, les filles préfèrent l’hôtel à l’appartement, elles se méfient de clients agressifs et brutaux, elles y sont plus à l’aise. Il faut ajouter à ces charges la dîme de la police quand la fille est arrêtée lors d’une rafle, c’est pourquoi elles préfèrent ne jamais s’afficher dans la rue avec un client, mais que ce dernier les rejoint à l’hôtel». La prostitution de ce niveau bat son plein dans toutes les grandes villes. La clientèle est souvent constituée de cadres de sociétés, de fonctionnaires, de commerçants plus ou moins fortunés, et d’étrangers qui font miroiter leurs devises en échange de jeunes filles à peine pubères. Elle se pratique dans des hôtels moyenne gamme, ou dans des appartements appartenant à des entremetteuses.
    Cette prostitution finance également Daech.
    Le président du Centre marocain d’études stratégiques (CMES) a fait une inattendue révélation à un site d’information de l’armée américaine : Daech s’intéresserait aux prostituées marocaines. En effet, Mohamed Benhammou, professeur à l’université Mohammed V – Souissi de Rabat, expert international sur les questions de sécurité et de terrorisme et président du Centre marocain d’études stratégiques – CMES, a révélé que le groupe terroriste en Syrie et Irak, Daech, a commencé à recruter des prostituées au Maroc.
    Faisant sa révélation au site Magharebia, web-média d’information, édité par le commandement de l’armée américaine en Afrique, l’US Africom, le Pr Benhammou a déclaré qu’il existe une dimension nouvelle concernant le voyage des femmes marocaines vers la Syrie et l’Irak, pour aller rejoindre Daech. Cette dimension est liée aux réseaux de prostitution dont l’attention s’est tournée vers la région lorsque la guerre a éclaté en Syrie.
    Mohamed Benhammou a expliqué que le CMES, le Think Tank qu’il préside, avait il y a trois ans, publié un rapport sur le crime transnational dans lequel, il relevait d’intenses activités des réseaux mondiaux de prostitution, impliquant des femmes marocaines, vers la Turquie et la Jordanie et ce en parallèle avec l’émergence en Syrie et en Irak du groupe Daech.
    Selon Benhammou, Daech et les réseaux de prostitution travaillant pour lui, exploitent le désir des filles marocaines d’immigrer en Europe et les attirent vers la Turquie, où de nombreuses jeunes filles ainsi trompées, se sont retrouvées otages de ces réseaux, qui vendaient leurs corps aux combattants de Syrie. Une fois à Istanbul, en Turquie, ou en Syrie, les candidates à l’immigration clandestine ne maîtrisent plus leur sort. Les réseaux de prostitution leur confisquent leurs passeports. Et puis, ils les exploitent sur place dans la prostitution, généralement pour le compte de leurs clients, originaires notamment du Golfe. Elles sont donc prises dans le piège. Elles ont en commun plusieurs caractéristiques: belles, jeunes, analphabètes et originaires pour leur majorité de petites localités et de patelins. Ce qui voulait dire qu’elles ont été triées méticuleusement. Elles sont issues de familles modestes, de familles à problèmes ou divorcées. Elles font des allers-retours Casa-Istanbul, sachant qu’elles sont discrètes. On peut meme assister à certaines disputes entre deux prostituées au sujet d’un client régulier. Elles se sont habituées à leur nouveau « métier », très rentable. Elles percevaient chacune jusqu’à 15.000 dollars par mois. Ce qui les pousse à se professionnaliser, ayant parfois le consentement et la bénédiction de leurs parents ou de leurs proches. Quand on a commencé à parler de l’appel à « Jihad An-Nikah » en Syrie, et avec la présence importante de femmes dans ces zones de guerre, il existe un lien entre les réseaux de prostitution, d’un côté, et les réseaux de criminalité transnationale et les réseaux terroristes, de l’autre. Au Vietnam, les prostitués tiraient des renseignements de l’armée française puis de l’armée américaine. Certaines prostituées sont exploitées par ces groupes terroristes comme Daech. Sur le plan sexuel, les membres de Daech font croire aux prostituées qu’elles servent la bonne cause et que c’est un moyen de se repentir. Bien plus que cela, ils leur proposent le double de ce qu’elles touchaient en les persuadant qu’elles peuvent tirer profit de leurs relations sexuelles, en devenant émissaires entre leurs réseaux ou en devenant des agents de renseignement auprès des camps adverses ou des Etats ciblés. Ces prostitués sont originaires du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie, mais aussi de l’Afrique subsaharienne et de l’Europe. La plupart d’entre elles sont arabes. C’est ce qu’on appelle les « putes de guerre », l’appellation existe dans les livres qui relatent l’histoire de la prostitution et de la guerre. En tout cas, il ne faut pas faire la séparation entre terrorisme et criminalité transnationale. La différence, s’il y en a vraiment, réside dans l’objectif de chaque groupe. Pour le premier, il est idéologique. Pour les seconds, il est matériel. En dehors de cette différence, les criminels usent de tous les moyens de renseignement pour atteindre leur objectif. Il y a une interconnexion entre les deux.
    Mohamed Benhammou en a dit :
    ‘‘Daech a profité de cette situation pour rallier les réseaux de prostitution et recruter des femmes pour le groupe dans le cadre du jihad annikah’’.
    Le président du CMES a ajouté :
    « Daech propose aux prostituées un ensemble d’incitations financières et morales, comme un salaire mensuel, une chance de se repentir, de sortir du cercle de l’illégalité et d’effacer leur passé en s’adonnant au jihad, ainsi qu’une possibilité de continuer à exercer leur profession sous le prétexte du mariage avec les combattants du groupe ».
    Mohamed Benhammou conclut :
    « C’est ainsi qu’est né le jihad annikah, par le biais d’une alliance entre Daech et les réseaux de prostitution mondiaux. Ce groupe terroriste cherche à offrir à ses combattants stabilité émotionnelle et calme, tandis que les réseaux de prostitution et les trafiquants d’êtres humains veulent de l’argent. »
    A noter que selon le site de l’armée US, Magharebia, le phénomène des femmes marocaines voyageant vers la Syrie et l’Irak a pris ces derniers mois une dimension alarmante, le nombre de ces femmes étant estimé entre 300 et 500.
  • Après Ross, c’est Ban Ki-moon qui subit l’ire des marocains

    Par : Kharroubi Habib
    Depuis que l’ONU a annoncé que son secrétaire général Ban Ki-moon envisage dans le cadre des efforts onusiens de relance du processus de négociation de paix pour le Sahara Occidental, d’effectuer une visite dans la région en mars prochain incluant qu’il se rendra dans le territoire sous occupation marocaine, le Palais royal et la diplomatie chérifienne tentent fébrilement de faire renoncer à son projet le responsable onusien ou à tout le moins d’en différer la date. Leur offensive contre cette visite a pris la forme d’une campagne médiatique faisant croire que Ban Ki-moon a arrêté sa décision sous influence des lobbys diplomatiques pro-algériens et pro-indépendantistes sahraouis. Qu’il ne serait par conséquent pas un « visiteur » neutre et donc susceptible à l’issue de sa visite de remettre au Conseil de sécurité se réunissant en avril sur le dossier sahraoui des appréciations tronquées sur la situation en territoire occupé. Le roi et ses diplomates s’emploient à mobiliser et à faire agir contre sa visite tous les soutiens dont le Maroc dispose aux Nations unies.
    Il serait d’une gravité extrême que leur manigance aboutisse à faire renoncer Ban Ki-moon à sa visite programmée. L’annulation de sa visite signifierait en effet que l’ONU reconnaît la « souveraineté » du Maroc sur le territoire sahraoui occupé et que ses autorités ont le droit de refuser les visites en celui-ci aux visiteurs dérangeants. Cette prétention, le trône et le Makhzen ont déjà essayé de l’imposer comme fait accompli en tentant d’empêcher le représentant spécial pour le Sahara Occidental Christopher Ross de se rendre en territoire sous occupation marocaine. L’ONU avait alors fermement rabroué les autorités du Royaume et réitéré à l’intéressé sa confiance pleine et entière. Elle ne peut céder à la pression marocaine quand c’est son secrétaire général lui-même qui est cette fois en cause.
    Mais pourquoi les Marocains sont-ils à ce point affolés que le secrétaire général de l’ONU entreprenne de se rendre en territoire sahraoui dont leur propagande clame que sa population est totalement acquise à son rattachement au Royaume et satisfaite des réalisations accomplies à son profit grâce à ce statut ? N’est-ce pas ce que les visites à grand spectacle du roi en ce territoire ont cherché à imposer comme étant la réalité au Sahara Occidental. Si cela est vrai, pourquoi ne laisseraient-ils pas cette population « fière » de sa marocanité en faire la démonstration au secrétaire général de l’ONU qui ne pourrait qu’en prendre acte ?
    C’est que le Palais royal et le Makhzen sont conscients que même en organisant à Ban Ki-moon une visite à la « Potemkine », ils ne pourront empêcher que lui parviennent les véritables sentiments de cette population sahraouie et des preuves de la situation coloniale qui est la sienne. Les Sahraouis ne veulent pas du rattachement de leur pays au Maroc et c’est la cause que malgré l’engagement pris il y a des décades par les autorités de ce dernier, elles persistent à refuser l’organisation d’un référendum d’autodétermination dont elles savent sur quoi il aboutirait.
  • Ross arrive vendredi à la région en vue de préparer la visite de Ban Ki-moon

    L’Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, arrivera vendredi à la région en vue de préparer la visite tant attendue de Ban Ki-moon et que le Maroc tente d’empêcher par tous les moyens. 
    Le duo Ross-Ban résistent face aux mulitples coups d’arrogance et défi montrés par Rabat en vue d’imposer sa colonisation du Sahara Occidental et devenir le propriétaire de la plus grande réserve mondiale d’engrais grâce aux phophates sahraouis de Boucraa.
    Apparemment, la rencontre entre Mohammed VI et François Hollande n’a pas donné les fruits escomptés. Le Maroc comptait sur le soutien de Paris pour reporter la visite du chef de l’ONU dans la région, y compris le Sahara Occidental, territoire non autonome selon les résolutions de l’ONU.
    Le Maroc cherche le moyen de reporter le dossier du Sahara Occidental en attendant la fin du mandat du diplomate coréen qui avait promis de résoudre ce conflit qui dure depuis 40 ans.
  • L’égo marocain en prend un autre coup du site Brilliant Maps

    Le site Brilliant Maps vient d’asséner un sacré coup au petit ego des marocains gonflé par les dépêches de la MAP et des dizaines de site de la DGED. Cet ego développé par la propagande du Makhzen qui leur fait croire que leur pays est une puissance régionale, continentale, voire internationale, a été salement touché par les statistiques publiées par le site mentionné. 
    Dans une classification du monde selon l’indexe de développement humain, Brilliant Maps établit trois catégories de pays : le Premier, Deuxième et Tiers Mondes. Le Maroc figure parmi les pays du Tiers Monde.
    Le Premier en couleur bleue, le Deuxième en jaune et le Tiers Monde en rouge. Pire encore, le site a bien pris le soin de séparer la carte du Sahara occidental de celle du Maroc. 
  • Décès de Boutrous Ghali, l’homme de la France à l’ONU

    L’égyptien Boutros Boutros-Ghali est décédé mardi au Caire (Egypte) à l’âge de 93 ans. Il a été le premier africain á diriger l’ONU. de 1992 à 1996. 
    On lui reproche le fait que sous son mandat, l’ONU a été incapable de régler des conflits majeurs du moment (Yougoslavie, Rwanda et Sahara occidental). Sans doute à cause de sa proximité avec la France. Proximité qui a été récompensé avec sa nomination secrétaire général de la francophonie de 1997 à 2002.
    Sous l’influence de Paris, il a embrassé les thèses du Maroc dans le conflit du Sahara occidental au détriment de la légalité international et des droits légitimes du peuple sahraoui. A l’époque, Jacques Chirac occupait le palais de l’Elysée et s’est proclamé défenseur de la position marocaine au nom de l’amitié qui le liait au défunt roi Hassan II.
    Depuis lors, la France bloque toute solution du conflit qui oppose le Maroc aux sahraouis depuis 40 ans. Aux Nations Unies, le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-moon est obligé de soumettre son rapport sur le Sahara Occidental à l’ambassadeur de la France avant de le remettre au Conseil de Sécurité.
  • Solidarité avec le défenseur sahraoui des droits humains

    Ali Salem TAMEK
    Le défenseur sahraoui des droits humains Ali Salem TAMEK a entamé samedi 6 février 2016 un SIT-IN ouvert au siège de la section locale de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme à Assa, pour exiger des autorités marocaines de l’inscrire dans l’une des universités de la région.
    Ali Salem TAMEK a en outre commencé le 9 février 2016 une GREVE DE LA FAIM ILLIMITEE dans ces mêmes locaux, signifiant par-là la gravité de l’interdiction qui lui est faite de poursuivre des études supérieures.
    Depuis 2007, année d’obtention de son baccalauréat, monsieur Ali Salem TAMEK est interdit d’université. Cette mesure arbitraire et illégale est bien sûr liée à son engagement en faveur de l’application du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
    L’interdiction faite à monsieur TAMEK d’accéder à l’enseignement supérieur est une grave violation de son droit fondamental à l’éducation, et constitue une violation des conventions internationales relatives aux droits humains, pourtant signées par le Maroc.
    Monsieur TAMEK est ancien prisonnier politique : il a subi plusieurs arrestations et condamnations par la justice marocaine. Le 8 octobre 2009, il a été arrêté par les autorités marocaines, avec six autres militants sahraouis, après leur visite aux campements des réfugiés sahraouis à Tindouf. Après 5 audiences devant les tribunaux marocains, il a été mis en liberté conditionnelle le 14 avril 2011. Monsieur TAMEK est toujours en attente de son procès.
    Nous signataires de cet appel, nous déclarons notre solidarité avec le combat mené par Ali Salem TAMEK pour faire respecter son droit à l’éducation.
    Nous exigeons des autorités marocaines la levée immédiate de cette interdiction et l’inscription de Monsieur Ali Salem TAMEK dans l’université de son choix.
    Nous demandons à toutes les associations, ONG, syndicats et partis politiques de faire pression sur les autorités marocaines pour mettre fin à cette nouvelle violation des droits humains.
    Une grève de la faim est une chose sérieuse, aux conséquences qui peuvent être dramatiques. L’Etat marocain sera tenu responsable des suites de la grève de la faim d’Ali Salem TAMEK.
    Mise à jour : Le 16 février 2016, monsieur TAMEK a été transporté à l’hôpital d’Assa pour y recevoir des soins suite à la dégradation de son état de santé.
    Signataires :
    AARASD Association des Amis de la RASD
    ADTF Association Démocratique des Tunisiens en France
    AFAPREDESA Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis
    AFASPA Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique
    AHSETI Association Havraise Solidarité et Échange avec tous les Immigrés
    ASPS Lorraine Association de Solidarité avec le Peuple Sahraoui Lorraine
    Association ELGHORBA
    ATF Association des Tunisiens en France
    ATMF Association des Travailleurs Maghrébins de France
    CNT-France Confédération Nationale du Travail – France
    CORELSO Comité pour le Respect des Libertés et des Droits Humains au Sahara Occidental
    CRLDHT Comité pour le Respect des Libertés et les Droits de l’Homme en Tunisie
    FASTI Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés
    Fédération des Travailleur-se-s de l’Education de la CNT-F (FTE-CNT)
    La Voie Démocratique Paris (Annahj-Paris)
    LJESF Ligue des Jeunes et Etudiants Sahraouis de France
    MRAP Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples
    Parti Communiste Français – PCF
    Plateforme pour la solidarité avec le peuple du Sahara Occidental
    Solidaires Etudiant-e-s, Syndicats de luttes
    Union Syndicale Solidaires
    SOURCE : SAWTELJAMAHIR
  • Après Ross, c’est Ban Ki-moon qui subit l’ire des marocains

    Par : Kharroubi Habib
    Depuis que l’ONU a annoncé que son secrétaire général Ban Ki-moon envisage dans le cadre des efforts onusiens de relance du processus de négociation de paix pour le Sahara Occidental, d’effectuer une visite dans la région en mars prochain incluant qu’il se rendra dans le territoire sous occupation marocaine, le Palais royal et la diplomatie chérifienne tentent fébrilement de faire renoncer à son projet le responsable onusien ou à tout le moins d’en différer la date. Leur offensive contre cette visite a pris la forme d’une campagne médiatique faisant croire que Ban Ki-moon a arrêté sa décision sous influence des lobbys diplomatiques pro-algériens et pro-indépendantistes sahraouis. Qu’il ne serait par conséquent pas un « visiteur » neutre et donc susceptible à l’issue de sa visite de remettre au Conseil de sécurité se réunissant en avril sur le dossier sahraoui des appréciations tronquées sur la situation en territoire occupé. Le roi et ses diplomates s’emploient à mobiliser et à faire agir contre sa visite tous les soutiens dont le Maroc dispose aux Nations unies.
    Il serait d’une gravité extrême que leur manigance aboutisse à faire renoncer Ban Ki-moon à sa visite programmée. L’annulation de sa visite signifierait en effet que l’ONU reconnaît la « souveraineté » du Maroc sur le territoire sahraoui occupé et que ses autorités ont le droit de refuser les visites en celui-ci aux visiteurs dérangeants. Cette prétention, le trône et le Makhzen ont déjà essayé de l’imposer comme fait accompli en tentant d’empêcher le représentant spécial pour le Sahara Occidental Christopher Ross de se rendre en territoire sous occupation marocaine. L’ONU avait alors fermement rabroué les autorités du Royaume et réitéré à l’intéressé sa confiance pleine et entière. Elle ne peut céder à la pression marocaine quand c’est son secrétaire général lui-même qui est cette fois en cause.
    Mais pourquoi les Marocains sont-ils à ce point affolés que le secrétaire général de l’ONU entreprenne de se rendre en territoire sahraoui dont leur propagande clame que sa population est totalement acquise à son rattachement au Royaume et satisfaite des réalisations accomplies à son profit grâce à ce statut ? N’est-ce pas ce que les visites à grand spectacle du roi en ce territoire ont cherché à imposer comme étant la réalité au Sahara Occidental. Si cela est vrai, pourquoi ne laisseraient-ils pas cette population « fière » de sa marocanité en faire la démonstration au secrétaire général de l’ONU qui ne pourrait qu’en prendre acte ?
    C’est que le Palais royal et le Makhzen sont conscients que même en organisant à Ban Ki-moon une visite à la « Potemkine », ils ne pourront empêcher que lui parviennent les véritables sentiments de cette population sahraouie et des preuves de la situation coloniale qui est la sienne. Les Sahraouis ne veulent pas du rattachement de leur pays au Maroc et c’est la cause que malgré l’engagement pris il y a des décades par les autorités de ce dernier, elles persistent à refuser l’organisation d’un référendum d’autodétermination dont elles savent sur quoi il aboutirait.