Année : 2015

  • Sahara occidental: Christopher Ross, éternel retour et visite pas comme les autres

    L’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, qui n’a plus effectué de déplacement dans la région depuis un an, y entame depuis mercredi dernier une tournée, dont la première étape est Rabat. 
    L’envoyé de l’ONU « devrait arriver aujourd’hui, samedi, dans les camps de réfugiés sahraouis », a-t-on appris de sources proches de l’ambassade sahraouie à Alger. Pour sa part, le coordinateur sahraoui avec la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental, la Minurso, Mhamed Khaddad, cité par l’agence de presse sahraouie SPS, a déclaré, jeudi dernier, que la visite de M. Ross dans la région s’inscrit dans le cadre des visites pour la préparation d’un nouveau round de négociations entre le Front Polisario et le Maroc. 
    « La visite de M. Ross et auparavant celle de Mme Kim Bolduc, chef de la Minurso », est l’« expression claire de l’échec des tentatives marocaines pour contrecarrer les efforts de l’ONU pour régler le conflit du Sahara occidental », a confirmé le responsable sahraoui. « En attendant de tenir un référendum, l’ONU, représentée dans sa mission au Sahara occidental, doit avoir les pouvoirs pour surveiller et signaler la situation des droits de l’homme, et travailler pour le respect du statut juridique du Sahara occidental et l’arrêt de l’exploitation illégale par le Maroc des ressources naturelles sahraouies », a déclaré M. Khaddad. 
    Pour sa part, le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq, a indiqué que M. Ross « aura des entretiens avec le Maroc et le Front Polisario ainsi qu’avec les Etats voisins ». Sans donner de détails sur les étapes de cette tournée, le porte-parole a indiqué que « certaines dispositions pour cette visite n’avaient pas encore été mises au point ». Rappelons que le Conseil des ministres sahraoui avait salué, la semaine dernière, le retour de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, et la prise des fonctions de Kim Bolduc, représentante spéciale pour le Sahara occidental et chef de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso). 
    Au terme d’un entretien, tenu la semaine dernière au camp de réfugiés sahraouis de Smara, avec la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU et chef de la Minurso, Mme Kim Bolduc, le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, avait exprimé l’engagement de la partie sahraouie à aider la responsable onusienne dans le cadre de sa mission, qui consiste en l’organisation d’un référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui.
    Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique. 40 ans se seront écoulés depuis que le Maroc occupe illégalement ses territoires. En 1991, un cessez-le-feu avait été signé sous l’égide des Nations unies, entre le Maroc et le Front Polisario, après une guerre dévastatrice ayant fait des milliers de morts, de détenus et de disparus. Une mission onusienne, la Minurso, comme son nom l’indique, avait pour mission l’organisation d’un référendum d’autodétermination début 1992. 24 ans après, ce n’est toujours pas le cas. 
    Quelles que soient les allégations et manœuvres marocaines, la question sahraouie est une question de décolonisation. Selon la doctrine des Nations unies, la seule et unique solution est l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Mais ce référendum tarde à être organisé… Et les raisons sont connues. 
    « Le Maroc craint les résultats de ce référendum. Nous le défions, quel que soit le nombre de ses colons et des militaires déployés dans les territoires occupés d’organiser ce référendum. Nous concernant au Polisario, nous sommes convaincus que les Sahraouis voteront sans conteste pour leur indépendance », avait déclaré Mhamed Khaddad dans un entretien à Reporters en août dernier. Nous l’avions rencontré en marge des travaux du 2e congrès de l’Union des étudiants de Seguia El Hamra et Rio de Oro, qui se sont tenus à Aousserd. 
    Par ailleurs, le conseil péruvien de solidarité avec le peuple sahraoui (Copesa) s’est élevé contre l’organisation de la session 2015 du forum de Crans Montana dans la ville occupée de Dakhla, au Sahara occidental et appelé son pays à ne pas y assister. « L’organisation suisse +Forum de Crans Montana+ qui oeuvre en faveur d’un monde meilleur, plus humain et plus juste a malheureusement choisi de tenir sa session 2015, dédiée à l’Afrique, à Dakhla, ville du Sahara occidental occupée par le Maroc qui s’y livre aux plus graves violations des droits de l’homme contre la population sahraouie et à un pillage sans précédent de ses ressources naturelles », s’est insurgé Ricardo Sanchez Serra, journaliste péruvien, président du Copesa. Le journaliste estime « contre-productif que la réunion se tienne dans un territoire occupé militairement ». Une telle attitude s’inscrit, de son point de vue, en contradiction avec le principe même de cette organisation selon lequel les problèmes doivent être examinés dans un climat de paix et de coopération.
    http://www.reporters.dz/sahara-occidental-christopher-ross-eternel-retour-et-visite-pas-comme-les-autres/41049
  • Petit rappel aux marocains : Résolution adoptée par l’Assemblée générale le 18 décembre 2014

    Résolution adoptée par l’Assemblée générale le 18 décembre 2014 
    [sur la base du rapport de la Troisième Commission (A/69/487)] 
    69/165. Réalisation universelle du droit des peuples à l’autodétermination 
    L’Assemblée générale, 
    Réaffirmant l’importance, pour la garantie et le respect effectifs des droits de l’homme, de la réalisation universelle du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes consacré par la Charte des Nations Unies et énoncé dans les Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme 1 , ainsi que dans la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, figurant dans sa résolution 1514 (XV) du 14 décembre 1960, 
    Se félicitant de l’exercice progressif du droit à l’autodétermination par les peuples sous domination coloniale, étrangère ou extérieure et de leur accès au statut d’États souverains et à l’indépendance, 
    Profondément préoccupée par la persistance d’actes ou de menaces d’intervention et d’occupation militaires étrangères qui risquent ou ont déjà eu pour effet d’empêcher l’exercice du droit des peuples et des nations à l’autodétermination, 
    Constatant avec une vive préoccupation que, du fait de la persistance de cet état de choses, des millions de personnes ont été ou sont déracinées et deviennent des réfugiés ou des déplacés, et soulignant qu’il faut d’urgence une action internationale concertée pour leur venir en aide, 
    Rappelant les résolutions pertinentes adoptées par la Commission des droits de l’homme à sa soixante et unième session2 et à ses sessions antérieures concernant la violation du droit des peuples à l’autodétermination et d’autres droits fondamentaux comme suite à une intervention, une agression et une occupation militaires étrangères, 
    Réaffirmant ses résolutions antérieures sur la réalisation universelle du droit des peuples à l’autodétermination, y compris la résolution 68/153 du 18 décembre 2013, 
    _______________ 1 Résolution 2200 A (XXI), annexe. 2 Voir Documents officiels du Conseil économique et social, 2005, Supplément n°3 (E/2005/23), chap. II, sect. A. 
    A/RES/69/164 Réalisation universelle du droit des peuples à l’autodétermination 
    2/2 
    Réaffirmant également sa résolution 55/2 du 8 septembre 2000 contenant la Déclaration du Millénaire, et rappelant sa résolution 60/1 du 16 septembre 2005 contenant le Document final du Sommet mondial de 2005, dans lesquelles est reconnu, notamment, le droit à l’autodétermination des peuples sous domination coloniale ou sous occupation étrangère, 
    Prenant acte du rapport du Secrétaire général sur le droit des peuples à l’autodétermination3, 
    1. Réaffirme que la réalisation universelle du droit à l’autodétermination de tous les peuples, y compris ceux qui sont soumis à une domination coloniale, étrangère ou extérieure, est une condition essentielle à la garantie et au respect effectifs des droits de l’homme ainsi qu’à la préservation et à la promotion de ces droits ; 
    2. Se déclare fermement opposée à tous les actes d’intervention, d’agression ou d’occupation militaires étrangères, qui ont eu pour effet d’empêcher l’exercice du droit des peuples à l’autodétermination et d’autres droits fondamentaux dans certaines régions du monde ; 
    3. Demande aux États responsables de tels actes de mettre fin immédiatement à leur intervention et à leur occupation militaires dans des pays et territoires étrangers ainsi qu’à tous les actes de répression, de discrimination et d’exploitation et à tous les mauvais traitements infligés aux peuples visés, et en particulier aux méthodes cruelles et inhumaines qu’ils emploieraient contre eux à ces fins ; 
    4. Déplore les souffrances de millions de réfugiés et de déplacés qui ont été déracinés du fait des actes susmentionnés et réaffirme leur droit de retourner dans leurs foyers de plein gré, dans la sécurité et dans l’honneur ; 
    5. Prie le Conseil des droits de l’homme de continuer à prêter une attention particulière aux violations des droits de l’homme, notamment le droit à l’autodétermination, qui résultent d’une intervention, d’une agression ou d’une occupation militaire étrangère ; 
    6. Prie le Secrétaire général de lui faire rapport sur la question à sa soixante-dixième session, au titre de la question intitulée « Droit des peuples à l’autodétermination ». 
    73e séance plénière 18 décembre 2014
  • Crans Montana à Dakhla, déjà, la déconfiture – Avant mars, février

    De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
    A Bruxelles, on évoque le montant — faramineux — du chèque de Mohammed VI à ceux de Crans Montana. Pour qu’ils s’assoient sur le droit international, insultent le peuple sahraoui et créent un dangereux précédent. Les ripostes sont nombreuses. Cinglantes. Le 24 février sera un point d’orgue qui peut mettre fin, ici, à l’effroyable initiative de l’organisation suisse… Récit d’une affaire de gros sous qui se terminera mal.
    L’intergroupe du Parlement européen sera installé le 24 février à Bruxelles. Crans Montana en aura pour son grade.
    Récit d’un forum payé rubis sur l’ongle pour nuire au Polisario.
    Dans sa réponse à la lettre que lui a adressée Mohamed Sidati, représentant du Polisario en Europe, le responsable du Forum Crans Montana s’est fendu de réponses à des questions non posées.
    Le responsable sahraoui le sommait de dire si oui ou non, Dakhla était ville marocaine aux yeux du droit international, si oui ou non, l’organisation d’un événement dans des territoires occupés, relevant de la doctrine des Nations-Unies en matière de décolonisation, le monsieur de Montana a livré des explications ubuesques, mystérieuses, confuses et indignes d’un organisme sérieux, se prétendant indépendant. Dans sa correspondance au ministre de la RASD, le principal chef de Crans Montana, la complice de Mohammed VI, évoque «la non-connaissance du courriel de Sidati», «la non-réactivité à temps du Polisario» et, culot suprême, «le ton impoli du délégué sahraoui à Bruxelles». 
    Comme si le représentant du peuple opprimé, colonisé et luttant pour son indépendance quémandait une invitation à participer ou à prendre la parole dans ce forum de la honte. Pour autant, les réponses, plutôt les non-réponses, de Crans Montana sont à archiver, elles serviront, à moyen terme, peut-être même à court terme, à dénuder cette organisation suisse, à montrer son vrai visage, mettre de la lumière sur ses intentions et ses motivations.
    Payée rubis sur l’ongle par le palais royal, Crans Montana a choisi Dakhla en toute conscience, après avoir étudié tous les paramètres.
    Le chèque royal ayant pesé lourdement dans la balance. On parle, ici, à Bruxelles de quatre millions d’euros pour le chef et de six autres millions d’euros à partager entre deux de ses complices. Les séjours à El Mamounia et dans les hôtels de luxe de Marrakech, Tetouan, Casa, Rabat ne sont pas compris dans le «deal».
    Des membres influents de l’organisation feront savoir, nous dit-on, ici, leur colère et leur désapprobation de l’initiative, à sommes sonnantes et trébuchantes, plus trébuchantes que sonnantes en l’espèce, prise par la coordination du soi-disant laboratoire d’idées économiques hélvetiques. Déjà, des cabinets d’avocats prestigieux, des ONG dont Amnesty, Human Rights, Peuples encore colonisés, l’Union africaine, la Talk-Force mondial de soutien au peuple sahraoui, ont rendu publique leur détermination à ester en justice Crans Montana pour son odieux acte.
    Le 24 février à Bruxelles sera installé le groupe européen «Paix pour le peuple sahraoui». Composé de plus de cent vingt euro-députés de toutes les formations politiques (droites, gauches, communistes, verts, indépendants), il s’attellera à démolir, point par point, l’argumentaire de ceux qui veulent organiser à Dakhla le forum de la honte… Crans Montana.
    Une imposture à plusieurs millions d’euros. Dakhla ? Une ville sahraouie sous colonisation marocaine.
    A. M.
    http://www.lesoirdalgerie.com/pdf/2015/02/12022015.pdf
  • Maroc : le makhzen bloque une enquête journalistique sur la fortune de M6

    Le roi du Maroc est parmi les hommes les plus riches au monde. Mais il ne veut pas que l’on en parle trop, eu égard à la grande misère dans laquelle vit une grande partie du peuple marocain. C’est ainsi que Mohammed VI, vient d’actionner ses services pour tuer dans l’œuf une enquête que le quotidien français Le Monde s’apprêtait à publier sur sa fortune. Le très sérieux quotidien parisien a, en effet, «ajourné» la publication d’un très gênant dossier portant sur les comptes bancaires de la famille royale marocaine à l’étranger. But avoué du Makhzen : «Des milieux franco-marocains et algériens, soutenus par une horde de «contestataires du royaume» sont impliqués dans ces investigations.» Comme à son accoutumée, le Palais royal n’hésite pas à pointer du doigt l’Algérie lorsque des journalistes français, américains ou britanniques prennent l’initiative d’enquêter sur la fortune du «roi des pauvres». Pour ce faire, il fait appel à des médias proches de la DGED (contre-espionnage marocain). Un site web marocain s’en prend violemment au quotidien français en des termes péjoratifs, qualifiant le travail des deux journalistes, Fabrice Lhomme et Gérard Davet, de «pseudo-investigation». Et d’ajouter : «Les journalistes d’investigation n’ont rien trouvé d’exclusif, ni même d’assez consistant pour alimenter et donner un semblant de crédibilité à leur article.» Un hebdomadaire marocain tient à rappeler qu’«aucun extrait de l’article du quotidien français n’a encore été publié». Il faut savoir que la contestation au sein même du Palais a tendance à prendre des proportions importantes. Outre celle de Moulay Rachid, frère du roi, à qui on avait arraché le titre de prince héritier au profit de Moulay Hassan, le fils de 11 ans du souverain, il y a celle de Moulay Hicham, le cousin du roi, qui, selon les statistiques réunies par un média marocain, a fait l’objet de pas moins de 45 articles en l’espace d’une année, et neuf dans les 30 derniers jours.
    «Tous évoquent le fils de Moulay Abdellah en des termes péjoratifs et soulignent ses relations avec le journaliste d’un site opposé au Makhzen, le sportif et ancien détenu Zakaria Moumni, ses «machinations contre Mounir Majidi» ou encore ses fautes de français». Selon Marianne. «Sa fortune personnelle a pourtant doublé en cinq ans. Le budget de fonctionnement du Palais est deux fois supérieur à celui de l’Élysée alors que le PNB du pays est plus de 25 fois plus faible que celui de la France», indiquait l’hebdomadaire français. Le budget alloué à la monarchie marocaine est régulièrement en hausse et dépasse de loin celui de plusieurs grands ministères. Une ligne de crédit pharaonique qui échappe à tout contrôle, s’indignait de son côté un journal en ligne marocain.
    M. B.
    http://lecourrier-dalgerie.com/maroc-le-makhzen-bloque-une-enquete-journalistique-sur-la-fortune-de-m6/
  • Maroc : les retrouvailles Paris-Rabat éclipsées par le scandale HSBC

    Le voyage « privé » de Mohamed VI à Paris dont le clou a été l’audience que lui a finalement accordée le Président français François Hollande, a été fortement éclipsé par les révélations du scandale des dépôts bancaires cachés de la banque HSBC, qui touche le monarque et la famille royale marocaine de plein fouet. ,La rencontre M6-Hollande qui était censée marquer la fin du froid diplomatique en cours depuis un an entre les deux pays, a été ternie par la publication de l’enquête «jugée malvenue et tendancieuse» par le site d’information marocain «360» qui en avait révélé l’existence. Un site qui appartient, selon le site marocain au secrétaire du souverain marocain Madjidi, qui apparaît aux côtés de M6 sur le listing de Hsbc. Le quotidien français Le Monde a publié une enquêté de grande ampleur sur un système international de fraude fiscale entre 2005 et 2007. Parmi les non cités, celui du roi du Maroc. Mais pour revenir à la présence du roi du Maroc en France et le rendez-vous à l’Elysée, obtenu comme en 2012 de haute lutte, sont en réalité liés au développement du dossier du Sahara occidental.
    En effet, Mohamed VI et son entourage immédiat, sont obsédés par la question du Sahara occidental et voulaient la tête des deux envoyés du Secrétaire général de l’ONU, pas assez pro-marocains et qu’ils n’ont pas réussi à corrompre comme ils l’ont fait pour d’autres fonctionnaires onusiens. Ils ont perdu ! Christopher Ross, peut revenir dans la région et Kim Bolduc vient d’être reçue à Rabat, puis de se rendre dans les campements sahraouis, avant de s’installer à Al Ayoun , pour diriger la Minurso. La «brouille» franco-marocaine est finalement devenue embarrassante pour Mohamed VI, qui a besoin du soutien français à la prochaine réunion du Conseil de sécurité qui discutera en avril du renouvellement du mandat de la Minurso.
    C’est pourquoi il fait tout désormais pour réchauffer les relations…Des relations qui auraient été torpillées par l’Algérie selon l’inénarrable chef de la diplomatie marocaine Mezouar.
    Des propos qui ont irrité Paris au plus haut niveau qui plus est a subi des pressions intolérables du puissant lobby marocain en France. Sans parler des patrons des 700 PME française et de la colonie françaises forte de 80 000 membres installés au Maroc. Pour l’Association française de soutien au peuple sahraoui, la « diplomatie française, aujourd’hui déployée largement dans le monde, doit soutenir résolument le Secrétaire général des Nations-unies, et faire en sorte que dans ce conflit de décolonisation vieux de 40 ans, le droit enfin s’applique et permette à un peuple de territoire non-autonome de s’autodéterminer.» «Comme l’a rappelé justement Madame Kim Bolduc, c’est à la fois une affaire de respect du droit et de sécurité dans la région.
    Or la situation au Sahara occidental est préoccupante», ajoute l’Association qui rappelle au Monde que, le jeune Sahraoui Mohamed Lamine Haidallah est mort dans la nuit du samedi 7 février à l’hôpital Hassan II d’Agadir, des suites des graves lésions (commotion cérébrale) subies lors d’un tabassage perpétré contre lui trois jours auparavant à El Ayoun occupée, par un groupe de colons marocains.
    «Il est temps pour les autorités marocaines de prendre la mesure de la situation et d’accepter les règles du droit international», souligne par ailleurs l’Association française d’amitié et de soutien au peuple sahraoui.
    M. Bendib
    http://lecourrier-dalgerie.com/maroc-les-retrouvailles-paris-rabat-eclipsees-par-le-scandale-hsbc/
  • Si riche Sahara occidental

    La question du Sahara occidental recouvre de plus en plus celle du développement économique du Maroc. Car les territoires que Rabat appelle « provinces du Sud » contribuent largement aux recettes d’exportation du royaume. Les partisans de l’indépendance contestent la légalité de cette exploitation.
    par Olivier Quarante, mars 2014
    Sur le principal axe routier reliant la grande ville du nord du Sahara occidental, El-Ayoun (1), à Dakhla, à plus de cinq cents kilomètres au sud, on ne compte plus les camions qui transportent poulpes et poissons blancs. La région totalise mille deux cents kilomètres de côte, et ses eaux sont parmi les plus poissonneuses du monde. Selon un rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) du Maroc (2), le secteur de la pêche représente soixante-quatorze mille emplois (3), auxquels il faut ajouter une importante activité non déclarée. Pesant à elle seule 17 % du produit intérieur brut (PIB) de ce territoire, 31 % des emplois locaux et 78 % des captures marocaines, la pêche des « provinces du Sud » — comme on appelle officiellement au Maroc le Sahara occidental — génère une richesse immense. Le Royaume se l’est appropriée en 1975, en même temps qu’il annexait ce territoire considéré comme « non autonome (4) » depuis le vote de la résolution 2072 à l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) en 1965.
    Sur cette route unique et dangereuse, on croise d’autres camions, qui peuvent acheminer des tomates, des concombres et des melons produits près de Dakhla. Selon l’organisation non gouvernementale (ONG) Western Sahara Resource Watch, les environs de la ville comptent onze sites agricoles, parmi lesquels celui de la société Tawarta. Une serre longe la route sur au moins cinq cents mètres. Dans cette ferme agricole, on produit des tomates cerises commercialisées sous le nom « Etoile du Sud », une marque appartenant à la société française Idyl. Injustement estampillées « origine Maroc », ces cultures, qui couvraient près de six cents hectares en 2008 (5), sont ensuite exportées en Europe via Agadir, à mille deux cents kilomètres de là.
    Des droits inaliénables… ou presque
    Le CESE y voit une activité à « haute valeur ajoutée ». Le plan Maroc vert prévoyait pour le Sahara occidental le passage de trente-six mille tonnes de primeurs en 2008 à quatre-vingt mille tonnes en 2013, pour atteindre cent soixante mille en 2020, sur une superficie de deux mille hectares. La totalité de ces productions est programmée pour l’export. Le nombre d’employés, actuellement autour de six mille, triplerait dans le même temps.
    Plus au nord, à une dizaine de kilomètres d’El-Ayoun, on découvre le port exploité par l’Office chérifien des phosphates (OCP). Une fine poussière trouble la vision. Elle provient des phosphates transportés depuis la mine de Bou Craa grâce à un tapis roulant qui s’étend sur une centaine de kilomètres à travers le paysage désertique. On devine seulement les silos de stockage et la silhouette de vraquiers (6) venus du monde entier pour embarquer le minerai. Cette ressource est primordiale pour le royaume : l’OCP est le second producteur et le premier exportateur de phosphate brut et d’acide phosphorique dans le monde, ainsi que l’un des principaux exportateurs d’engrais phosphatés. Le Maroc en retirait 6 % de son PIB en 2012 et détient les réserves mondiales les plus importantes.
    Vice-président d’une association qui travaille sur la question des ressources naturelles au Sahara occidental, M. Mohamed Alisalem Bobeit, que l’on rencontre dans une maison d’El-Ayoun, parle calmement. Il a bien conscience de l’importance de PhosBoucraa pour le Maroc. Le site produit autour de 10 % des phosphates extraits par l’OCP et celui-ci prévoit de doubler sa production d’ici à 2020. « C’est le pillage de ressources qui appartiennent au peuple sahraoui », estime M. Bobeit. Il prend des risques à s’exprimer publiquement sur le sujet : M. Sid Ahmed Lamjayed, le président de l’association (illégale, puisque le Maroc ne reconnaît aucune association créée par des Sahraouis), a été arrêté le 25 décembre 2010, après le vaste mouvement de protestation de Gdeim Izik (7), et condamné à la prison à perpétuité par le tribunal militaire de Rabat.
    Mais son analyse est de plus en plus partagée, si l’on en juge par la multiplication des manifestations. Arrêt de l’exploitation des ressources tant que le conflit n’est pas réglé par l’organisation d’un référendum d’autodétermination : depuis octobre 2010 et la manifestation de Gdeim Izik, cette revendication est au cœur du conflit qui oppose le Front Polisario (mouvement politique armé considéré par l’ONU comme le « représentant légitime du peuple sahraoui ») au Maroc. « Une résolution de l’ONU qui interdirait l’exploitation des ressources par le Maroc créerait les conditions favorables pour une avancée vers le règlement du conflit », estime M. Brahim Sabbar, secrétaire général de l’Association sahraouie des victimes de violations graves des droits de l’homme commises par l’Etat marocain (ASVDH).
    Divisée, la « communauté internationale » a en réalité laissé le Maroc prendre possession de ce territoire de deux cent soixante-dix mille kilomètres carrés. Ainsi, il a pu contrôler PhosBoucraa, en accord avec l’occupant antérieur, l’Espagne, qui exploitait le site depuis 1962 et en est restée actionnaire jusqu’en 2002. Pourtant, la guerre avec le Front Polisario avait déjà éclaté, et le Sahara occidental était déjà inscrit sur la liste des territoires non autonomes régis par l’article 73 de la Charte des Nations unies. En 1962, l’Assemblée générale de l’ONU consacrait le droit des peuples « à user et à disposer des ressources naturelles que recèlent leurs territoires pour assurer leur développement et leur bien-être (8) ». La jurisprudence a par la suite confirmé les « droits inaliénables » des peuples des territoires non autonomes sur leurs ressources naturelles, ainsi que leur droit « d’être et de rester maîtres de la mise en valeur future de ces ressources ».
    Tout le débat actuel tourne autour de la question des bénéfices que retireraient — ou pas — les Sahraouis de l’exploitation économique mise en œuvre par le Maroc. La signature pour le royaume, en octobre 2001, de contrats de prospection pétrolière avec deux compagnies, dont TotalFinaElf, a donné à l’ONU l’occasion de rendre un avis qui nuançait les grands principes énoncés précédemment. « La question est de savoir si la règle de la “souveraineté permanente” [sur les ressources naturelles] interdit à la puissance administrante toute activité liée aux ressources naturelles du territoire non autonome qu’elle administre, ou seulement celles qui seraient entreprises au mépris des besoins et des intérêts de la population de ce territoire, sans qu’elle en bénéficie »,déclare le secrétaire général adjoint aux affaires juridiques.
    Mais aucun mécanisme d’évaluation de ces intérêts n’est prévu. Les conditions qui permettraient aux « peuples coloniaux des territoires non autonomes » d’exercer leurs droits légitimes sur leurs ressources naturelles ne sont pas définies. Dès lors, la question devient un élément du rapport de forces entre les parties en conflit. Le Front Polisario dénonce le « pillage » des ressources et le mépris du « peuple du Sahara occidental ». Il a engagé en novembre 2012 une procédure judiciaire devant la Cour européenne de justice pour demander l’annulation de l’accord de libre-échange commercial et agricole entre l’Union européenne et le Maroc, qui, signé au mois de mars précédent, inclut le Sahara occidental. Premier argument avancé : l’absence de consultation du Front Polisario.
    Versement d’allocations 
    pour acheter la paix sociale
    Les autorités marocaines, elles, déploient une intense activité pour convaincre que l’exploitation économique profite à la « population du territoire ». Elles multiplient les annonces de nouveaux programmes d’investissement, relayées régulièrement dans la presse française (9) et abondamment dans la presse marocaine. On y parle de « population locale », sans que l’on sache s’il s’agit des Sahraouis ou des Marocains installés par centaines de milliers dans cette zone. Le Front Polisario, lui, évoque le « peuple du Sahara occidental ». Les deux expressions sont utilisées par le conseiller juridique de l’ONU pour désigner les Sahraouis, ce qui ne fait qu’ajouter à la confusion.
    Le makhzen (le palais) fait tout pour accréditer l’idée que les Sahraouis profitent des richesses naturelles. L’OCP, par exemple, mènerait une politique sociale : « Tous les revenus nets de PhosBoucraa sont réinvestis dans la région et bénéficient à ses habitants », peut-on lire dans son rapport d’activité 2012. Sur le site minier, on a recruté pas moins de cinq cent trente jeunes Sahraouis après les événements de Gdeim Izik. Il s’agissait d’embaucher les enfants des retraités qui y travaillaient déjà à l’époque espagnole et qui n’étaient pas satisfaits de la retraite qu’ils touchaient. « Un accord a bien été trouvé, mais les jeunes ont été embauchés à un statut auquel plus personne n’est recruté, donc à un salaire moindre », regrette pourtant M. Eddia Sidi Ahmed Moussa, figure du syndicalisme local, secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs sahraouis (interdite).
    Autre levier : l’octroi de la carte de promotion nationale, une aide sociale équivalant à environ 150 euros mensuels, qui semble largement attribuée. Plusieurs récits recueillis sur place confortent l’idée que, s’agissant des Sahraouis, cette allocation permet d’acheter la paix sociale et de réguler l’agitation politique à travers la distribution de l’argent par des chefs de tribu. Les autorités peuvent aller jusqu’à retirer l’aide à une personne vue dans une manifestation prosahraouie.
    Le Parlement européen renouvelle l’accord de pêche
    Peut-on parler de réels « bénéfices » ? En l’absence de données fiables sur le territoire, que le Maroc n’est pas contraint de fournir puisqu’il n’est pas considéré par l’ONU comme la « puissance administrante » (10), impossible de répondre de façon certaine. L’instrumentalisation de cette question pour servir la politique royale, en revanche, ne fait aucun doute. La définition en novembre 2013 d’un« nouveau modèle de développement des provinces du Sud » élaboré par le CESE avait pour but d’apporter la contribution de la « société civile »à la « réussite de l’initiative marocaine d’autonomie » (11). Depuis 2007, Mohammed VI présente celle-ci comme le contre-projet au référendum d’autodétermination demandé chaque année par l’ONU depuis 1991.
    Dernier exemple en date : le 10 décembre 2013, la majorité du Parlement européen a validé le nouvel accord de pêche qui doit prolonger, entre 2014 et 2017, celui de 2007-2011. Cette fois encore, le Maroc comprend — sans même que cela soit mentionné dans le protocole — les eaux du Sahara occidental. L’accord prévoit à nouveau le versement d’une subvention annuelle (30 millions d’euros, au lieu de 36 précédemment, pour développer le secteur de l’industrie). En contrepartie le Maroc attribue des licences à des bateaux européens et des quotas de pêche espèce par espèce. La même assemblée ayant refusé en décembre 2011 de reconduire le premier accord, ce nouveau vote favorable apparaît comme un signal de soutien adressé au gouvernement marocain et à sa politique « réformiste ».
    Pour cela, le service juridique du Parlement européen évacue très vite la question des bénéfices, en considérant que le Maroc peut inclure les eaux du Sahara occidental et qu’un tel accord est légal dans la mesure où le royaume « respecte ses obligations envers le peuple du Sahara occidental ». Tant pis si les seuls parlementaires européens autorisés à se rendre dans ce territoire sont ceux du groupe d’amitié Union européenne – Maroc. Le député français Gilles Pargneaux (Parti socialiste), président de ce groupe, ne s’y trompe d’ailleurs pas : « Il était illusoire de vouloir résoudre le problème du Sahara occidental par le rejet de cet accord de pêche. Je rappelle que la proposition d’autonomie du Sahara occidental présentée par le Maroc aux Nations unies en 2007 est la seule solution possible (12). » Tant pis aussi pour l’intérêt purement économique et financier du texte : une évaluation indépendante du précédent accord de pêche avait montré un rapport coût-efficacité « très faible » et une inefficience tout à fait exceptionnelle.
    Premier investisseur étranger au Maroc, la France contribue activement à ce statu quo en défaveur des Sahraouis. En novembre dernier a eu lieu l’inauguration du nouveau port de pêche de Boujdour, impressionnant avec sa digue principale de sept cent vingt-quatre mètres et sa digue transversale de deux cent soixante mètres. Il a été réalisé avec le soutien financier de l’Agence française de développement, dont la contribution au Maroc est passée de 380 millions d’euros en 2011 à 831 millions en 2012. A Boujdour, Mme Sultana Khaya, jeune militante sahraouie des droits humains, vient de créer la Ligue pour la protection des ressources naturelles. Elle redoute une exploitation du pétrole par Total, qui menait en juillet 2013, soit douze ans après le premier contrat au Sahara occidental, une mission de prospection sismique sur une zone de plus de cent mille kilomètres carrés nommée « Anzarane offshore »…
    Olivier Quarante
    Journaliste.
    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/03/QUARANTE/50237
  • Déclaration de presse Freedom Now – Maroc

    Jeune association constituée le 25 avril 2014, « FREEDOM NOW » qui défend la liberté de la presse et d’expression, a présenté son premier rapport sur « la situation de la liberté de la presse et d’expression au Maroc durant l’année 2014 ». En effet, la liberté d’expression pour être une valeur fondamentale et un droit, est considérée comme un instrument essentiel de défense de l’ensemble des libertés, un élément important pour l’édification de la démocratie.
    En enregistrant un ensemble de violations contre la liberté d’opinion et d’expression, « FREEDOM NOW », considère ces atteintes comme des violations de la loi et des preuves supplémentaires confirmant le non respect de l’Etat marocain de ses engagements politiques, juridiques et moraux envers la société. « FREEDOM NOW » attire l’attention sur les effets négatifs que produisent ces violations sur la libre circulation des informations et des idées au sein de la société. Ces violations ne constituent pas seulement des atteintes contre les journalistes et les utilisateurs des médias, mais également des atteintes flagrantes contre le droit à la liberté d’opinion et d’expression consacré par les conventions et traités internationaux et édicté par la législation interne et le droit des citoyens d’accéder librement aux informations et aux idées.
    A noter que les cas de violations enregistrés ne sont pas exhaustifs et que plusieurs autre cas d’interdiction de réunions et de manifestations ont eu lieu durant la période étudiée.
    Dans la rédaction de ce rapport, « FREEDOM NOW » s’est référé à la Déclaration conjointe relative aux crimes contre la liberté d’expression » adoptée le 25 juin 2012. Une Déclaration coadoptée par le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, la Représentante de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe sur la liberté des médias, la Rapporteure spéciale pour la liberté d’expression de l’Organisation des Etats Américains et le Rapporteur spéciale sur la liberté d’expression et l’accès à l’information de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. La dite déclaration prévoit la nécessité pour les Etats de traduire clairement dans leur systèmes juridiques les infractions commises contre la liberté d’expression pour les qualifier de crimes graves pour ce qu’ils constituent comme violations directes contre l’ensemble des droits humains.
    Sur la base de ces principes directeurs qui ont encadré l’élaboration de ce rapport, « FREEDOM NOW » s’est appuyée sur l’observation des cas de violations et a évalué la situation de la liberté de la presse et d’expression en interpellant la réalité marocaine et en rappelant au pouvoir en place les contours du principe de la liberté d’expression et ses limites tels que définis à la fois par les textes universels des droits humains et dans législation interne.
    « FREEDOM NOW » s’est appuyé sur le travail effectué par sa « commission d’observation et d’élaboration des rapports » pour enregistrer des violations commises par différents acteurs. Des violations recueillies auprès de différents organes de presse ou des victimes elles-mêmes.
    Ainsi, Freedom Now a enregistré vingt cas de violations entre la date de sa constitution en avril 2014 et le 22 décembre de la même année, présentées comme suit :
    – Treize cas concernant des journalistes appartenant à la presse électronique, trois cas concernant des chanteurs de rap, deux cas concernant des journalistes de presse écrite, un cas concernant un utilisateur internet et un cas concernant une bloggeuse.
    Par ailleurs, les violations enregistrées commises par différents acteurs se déclinent comme suit :
    – Les autorités locales, l’Etat marocain, la police, le gouvernement,
    le département de la justice, des militants, l’Agence nationale de réglementation des télécommunications et des responsables politiques au sein de l’exécutif.
    Pour être une force de proposition pour améliorer l’arsenal juridique lié à l’exercice des libertés, le rapport de « FREEDOM NOW » dresse une série d’observations concernant la situation actuelle du cadre juridique régissant la liberté d’opinion et d’expression. Un cadre juridique caractérisé par une politique de contrôle et de surveillance. En outre, le rapport fait la lumière sur trois projets de loi qui devraient être adoptés prochainement, à savoir le projet du Code de presse et d’édition , le projet de loi relatif au droit d’accès à l’information et le projet de loi instituant le Conseil national de la presse. Cet éclairage permet de mesurer à quel point ces projets de textes ont répondu ou non aux attentes du mouvement marocain de défense des droits humains tout au long de la dernière décennie pour ensuite présenter les recommandations que « FREEDOM NOW » juge opportunes pour l’amendement de ces projets de loi.
    Nonobstant les avancées contenues dans ces projets de lois par rapport aux actuels textes en vigueur, ces projets n’apportent pas de solutions crédibles à certaines problématiques fondamentales qui continuent d’handicaper l’exercice de la liberté d’opinion dans notre pays. Par conséquent, ces projets de lois n’ont pas répondu aux requêtes exprimées par les professionnels et les instances de défense de droit humains.
    Par ailleurs, ce rapport contient des développements dédiés aux médias publics, en ce sens que « FREEDOM NOW » considère que la réforme de ce secteur constitue la principale entrée à toute autre réforme en matière de médias, de liberté et de manière générale pour toutes les questions liées à la démocratie.
    Premièrement, parce que les médias publics, financés par les contribuables et contrôlés par une instance indépendante sont les seuls à pouvoir garantir la diversité et un véritable pluralisme au sein des sociétés démocratiques.
    Deuxièmement, parce que les médias publics et spécialement l’audiovisuel en tant que médias de masse exercent toujours une influence considérable sur le public et constituent une convoitise pour tous ceux qui tentent de s’accaparer le pouvoir et l’exercer de manière unilatérale.
    Se fondant sur son analyse de la situation des médias publics au Maroc, « FREEDOM NOW » considère que le contrôle permanent exercé par le pouvoir sur ces médias qui sont la propriété de l’Etat et donc du peuple constitue la plus grande violation contre l’indépendance et le pluralisme de ces médias et le plus grand frein devant leur émancipation pour qu’ils soient au service de l’intérêt général.
    A travers son rapport, « FREEDOM NOW » considère que le champ de la liberté de la presse et d’expression au Maroc est caractérisé par une logique de contrôle direct et absolu sur les médias publics et un contrôle indirect et absolu sur la presse privée. En effet, les médias publics, toujours contrôlés par le pouvoir sont utilisés pour la propagande officielle et censurent toutes les voix dissidentes.
    Quant aux médias privées, la majorité d’entre eux agissant dans la presse radio, écrite ou numérique manquent de professionnalisme et font l’objet de manipulation indirecte pour servir le pouvoir en place, à travers le contrôle des subventions publiques, des sources de financements et de la publicité.
    En conclusion de son rapport, « FREEDOM NOW » enregistre que les lignes rouges, l’expansion de l’autocensure et l’apparition d’une nouvelle génération de violations visant à taire toutes les voix dissidentes et à imposer le point de vue unique du pouvoir sont les principales caractéristiques de la scène médiatique marocaine aujourd’hui.
    Ainsi, « FREEDOM NOW » retient les conclusions suivantes :
    – Les cas d’emprisonnement de journalistes , les harcèlements menés
    contre des organes de presse indépendants, l’importante régression en matière de libertés et de droits acquis, tels la liberté de réunion, de constitution d’association et de manifestation pacifique confirment que la situation de la liberté de la presse et d’expression au Maroc aujourd’hui est pire que celle qui avait prévalu durant les trois dernières années du siècle dernier.
    – Les restrictions contre la liberté d’expression, la continuité du
    monopole du pouvoir sur les médias publics et la mise à mort de la presse indépendante en disent long sur les volontés de réformes politiques et démocratiques sachant que la démocratie ne peut exister sans presse libre ni médias publics indépendants.
    Enfin, si le Maroc a consacré dans le préambule de la Constitution de
    2011 le principe de la supériorité des conventions et traités internationaux et s’est engagé à respecter les droits humains tels qu’ils sont universellement reconnus, le gouvernement doit traduire ses principes et vœux dans la législation relative à la liberté de la presse et d’expression pour garantir son plein exercice au Maroc.
    Rabat le 12 février 2015
    Le rapport sur la liberté de presse et d’expression est téléchargeable sur la page Facebook de Freedom Now.
    Source : https://www.facebook.com/salaheddine.elayoubi/posts/861563377225336?notif_t=notify_me
  • Marokleaks, Swissleaks, le cauchemar marocain continue

    Au moment où le Maroc a été contraint de se soumettre à la volonté de la communauté internationale dans le conflit du Sahara Occidental, le roi Mohammed VI a voulu a voulu projeter une fausse image de ses relations avec la France, jusque là son principal soutien dans le contentieux qui l’oppose aux sahraouis qui se battent depuis 40 ans pour leur droit à l’autodétermination.
    Mohammed VI a dû se retrancher dans son palais de Betz pendant plus de 10 jours pour obtenir une rencontre avec le président François Hollande et ainsi sceller la fin d’une année de brouille entre les deux pays. Mais c’était sans compter sur les scandales qui semblent avoir rendez-vous avec le Maroc dans cette période de tension avec la France, les Etats-Unis et les Nations Unies.
    En effet, après les scandales révélés par le mystérieux hacker Chris Coleman dans ce qui a été appelé MarocLeaks, voilà le SwissLeaks qui tombe au moment où Mohammed VI veut lancer le message de « tout va bien avec Paris ». 
    Les informations révélées par l’enquête publiée par Le Monde sur le compte bancaire secret du roi mohammed VI en Suisse ont fait basculer les résultats escomptés de la rencontre du roi du Maroc avec François Hollande. La normalisation désirée par Rabat s’est vu perturbée par la publication d’une enquête par le quotidien français Le Monde, sur les comptes privés de la famille royale marocaine.
    De telles révélations après les documents secrets de la diplomatie marocains publiées par Coleman peuvent être un avertissement pour freiner l’arrogance de Rabat qui veut imposer à la France sa vision de la solution du conflit du Sahara Occidental. Une arrogance reflétée par la décision de Rabat de suspendre la coopération judiciaire et anti-terroriste avec la France.
    L’enquête arrive comme une deuxième punition pour le Maroc pour son insolence avec ses maîtres de l’Hexagone. Pour cacher cette réalité, les autorités marocaines pointent du doigt l’Algérie et le Prince Hicham.
  • Marokleaks, Swissleaks, le cauchemar marocain continue

    Au moment où le Maroc a été contraint de se soumettre à la volonté de la communauté internationale dans le conflit du Sahara Occidental, le roi Mohammed VI a voulu a voulu projeter une fausse image de ses relations avec la France, jusque là son principal soutien dans le contentieux qui l’oppose aux sahraouis qui se battent depuis 40 ans pour leur droit à l’autodétermination.
    Mohammed VI a dû se retrancher dans son palais de Betz pendant plus de 10 jours pour obtenir une rencontre avec le président François Hollande et ainsi sceller la fin d’une année de brouille entre les deux pays. Mais c’était sans compter sur les scandales qui semblent avoir rendez-vous avec le Maroc dans cette période de tension avec la France, les Etats-Unis et les Nations Unies.
    En effet, après les scandales révélés par le mystérieux hacker Chris Coleman dans ce qui a été appelé MarocLeaks, voilà le SwissLeaks qui tombe au moment où Mohammed VI veut lancer le message de « tout va bien avec Paris ». 
    Les informations révélées par l’enquête publiée par Le Monde sur le compte bancaire secret du roi mohammed VI en Suisse ont fait basculer les résultats escomptés de la rencontre du roi du Maroc avec François Hollande. La normalisation désirée par Rabat s’est vu perturbée par la publication d’une enquête par le quotidien français Le Monde, sur les comptes privés de la famille royale marocaine.
    De telles révélations après les documents secrets de la diplomatie marocains publiées par Coleman peuvent être un avertissement pour freiner l’arrogance de Rabat qui veut imposer à la France sa vision de la solution du conflit du Sahara Occidental. Une arrogance reflétée par la décision de Rabat de suspendre la coopération judiciaire et anti-terroriste avec la France.
    L’enquête arrive comme une deuxième punition pour le Maroc pour son insolence avec ses maîtres de l’Hexagone. Pour cacher cette réalité, les autorités marocaines pointent du doigt l’Algérie et le Prince Hicham.
  • L’Algérie n’ouvrira pas ses frontières au pays de la drogue

    Non, les frontières terrestres avec le pays du commandeur des croyants à la drogue demeureront verrouillées ! Les convoyeurs du kif qui avaient dans le passé utilisaient l’Algérie comme une passerelle entre la Tunisie, la Libye et bled Moulay el-kif ne viendront pas. 
    Durant cinq années consécutives, du temps de l’ouverture de la frontière, moins de 200 Marocains sont entrés en Algérie, la plupart des maçons et plâtriers cherchant du travail. Cette situation a enragé le ministre des Affaires étrangères du roi, qui, devant le parterre des députés marocains, au lieu de présenter son programme, s’est déchaîné contre l’Algérie, en indiquant aux députés que tous les malheurs que vivait le Maroc venaient de l’Algérie. «L’Algérie nous harcelle de tous les coins», expliqua-t-il aux députés, qui ont été surpris de voir pour la première fois un ministre des Affaires étrangères sortir du sujet et s’embarquer dans une diatribe haineuse contre un pays voisin. 
    Avant lui, c’était Driss El-Basri qui accusait l’Algérie de terrorisme, alors qu’il entretenait des relations étroites et occultes avec les services français pour manigancer le coup de Marrakech et plus tard celui de l’autocar à Béni Ounif, où 23 Algériens ont trouvé la mort. L’Algérie s’est contentée de verrouiller les passages légaux. 
    Les agents du Makhzen, eux, continuent à superviser les chargements de drogue en direction du territoire algérien, avec la complicité de trafiquants algériens résidant dans la bande frontière. Le ministre marocain des Affaires étrangères semblait devant le Parlement déchargé de toutes ses prérogatives, sauf celle de propager la haine contre l’Algérie à cause du verrouillage de la frontière. Le palais royal a toujours adopté une position négative envers l’Algérie, mal conseillé par les lobbies sioniste et français.
    Cheikh Hamdane
    http://www.algeriepatriotique.com/article/l-algerie-n-ouvrira-pas-ses-frontieres-au-pays-de-la-drogue