Année : 2013

  • Sahara Occidental: Christopher Ross souligne l’urgence d’une solution

    par S. C: Synthèse
    L’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, a souligné jeudi à Rabat «l’urgence du règlement de la question sahraouie, au regard de la situation prévalant au Sahel». Il a déclaré à la presse à l’issue d’un entretien avec le chef de la diplomatie marocaine, Saad Dine El Otmani, que «la situation dans la région du Sahel et de son voisinage rend une solution plus urgente que jamais de la question du Sahara Occidental». L’émissaire onusien a indiqué que sa nouvelle tournée, qui s’étalera jusqu’au 3 avril prochain, est «consacrée à la recherche d’une solution à la question du Sahara Occidental conformément aux résolutions successives du Conseil de sécurité». M. Ross a précisé qu’il présentera les conclusions de cette tournée au Conseil de sécurité le 22 avril prochain. 
    Durant son séjour au Maroc, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU s’est également entretenu le même jour avec Karim Ghellab, Mohamed Cheikh Biadillah et Abdelilah Benkirane, respectivement présidents des deux chambres du Parlement marocain et chef du gouvernement, avant d’avoir des entretiens le lendemain avec le ministre de l’Intérieur, Mohand Laenser. Avant d’arriver au Maroc, le représentant onusien s’était rendu mardi à Madrid où il avait eu un entretien avec le secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires étrangères, Gonzalo de Benito. 
    A partir d’hier, M. Ross devait se rendre, et pour la deuxième fois depuis sa nomination en 2009, au Sahara Occidental, notamment dans les villes d’El Aaiun et de Dakhla et sa visite devra durer cinq jours, selon des sources médiatiques. Rappelons que M. Ross avait effectué une visite régionale en octobre 2012 et à l’issue de laquelle il avait présenté un rapport devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Il avait exprimé sa «forte préoccupation du statu quo en prévenant que s’il perdurait, ce conflit pourrait nourrir une frustration croissante et déclencherait de nouvelles violences et hostilités qui seraient tragiques pour les peuples de la région». 
    De son côté, le Front Polisario, par la voix de son bureau politique, a accueilli favorablement la visite de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara Occidental. Le représentant sahraoui a ainsi affirmé sa disposition à collaborer avec les Nations unies pour la décolonisation du Sahara Occidental, à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui libre, juste et régulier. A l’issue d’une réunion du bureau du secrétariat du Front Polisario, présidée par le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, l’agence de presse sahraouie a précisé que cette instance estime que «le Conseil de sécurité ne pouvait rester indifférent face aux violations flagrantes des droits de l’homme commises par le Maroc contre les civils sahraouis sans défense». A cet égard, l’instance suprême du Polisario a rappelé «le procès militaire inique et illégal à l’encontre des 25 prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik». Il a réitéré son appel à l’ONU à intervenir pour demander l’annulation des sentences injustes prononcées à l’encontre du groupe de Gdeim Izik et la libération de tous les détenus politiques sahraouis dans les prisons marocaines. Le bureau du secrétariat a également dénoncé «le blocus imposé par le Maroc au Sahara Occidental, rappelant notamment le refoulement, début mars, d’une délégation de parlementaires européens de l’aéroport de Casablanca».
  • Cinq jeunes sahraouis s’introduisent dans le siège de la MINURSO à Smara

    Pour la deuxième fois, un groupe de jeunes sahraouis réussit à s’introduire à l’intérieur du siège de la MINURSO (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) à Smara. Ils exigent une réunion avec l’envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations-Unies pour le Sahara Occidental, Christopher Ross qui, normalement, devrait être aujourd’hui à El Aaiun, capitale du territoire occupée par le Maroc. 
    Deux des cinq jeunes qui ont investi le siège onusien à Smara ont été sérieusement blessés par le fil de fer barbelé quand ils ont franchi en force le mur qui entoure le siège onusien.
    Pour empêcher les citoyens sahraouis de prendre contact avec la MINURSO, les autorités marocaines ont déployé un contingent militaire qui campe autour du siège onusien. Suite à l’incidente ce matin, ce contingent a été dispersé pour éviter que des journalistes ou observateurs découvrent que le siège onusien est entouré de forces de sécurité marocaines.
    Pour rappel, la MINURSO se trouve dans le territoire du Sahara Occidental depuis 1991 et elle est la seule mission onusienne à ne pas avoir un mandat pour surveiller le respect des droits de l’homme dans ce territoire.
  • Conseil de sécurité : Le « groupe des amis du Sahara occidental » soutient Christopher Ross

    La visite de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental a suscité la réaction de certains pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, qui ont exprimé leur satisfaction et leur soutien à cette mission pour qu’elle permette de sortir de l’impasse.
    Connus sous l’appellation « groupe des amis du Sahara occidental », des pays membres permanents du conseil de sécurité, auxquels s’ajoute l’Espagne, ont accueilli favorablement la visite de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, prévue du 20 mars au 3 avril dans la région, en émettant l’espoir de « la fin de l’impasse actuelle ». Sous la direction de la représentante des Etats-Unis à l’ONU, Mme Susan Rice, ils ont publié un communiqué conjoint dans lequel ils ont exprimé leur satisfaction pour cette nouvelle tournée de Christopher Ross.
    « Le Groupe des amis du Sahara occidental a salué l’annonce de la prochaine visite de l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, Christopher Ross, dans la région, y compris au Sahara occidental», a indiqué le communiqué. Dans ce cadre, le communiqué souligne que les pays membres du Groupe des amis du Sahara occidental « expriment leur soutien aux efforts de médiation du secrétaire général de l’ONU et de son envoyé personnel en vue de la prochaine étape de leur engagement avec les parties (au conflit) et les Etats voisins ».
    En outre, les cinq pays de ce Groupe ont souligné qu’ils « encouragent les parties à faire preuve de souplesse dans leurs relations avec l’envoyé personnel et entre eux, dans l’espoir de mettre fin à l’impasse actuelle et d’avancer vers une solution politique », a encore précisé le communiqué. Le porte-parole de l’ONU, Eduardo del Buey, avait indiqué vendredi dernier que cette prochaine visite, « qui entre dans le cadre du mandat de Christopher Ross et des différentes résolutions du Conseil de sécurité, vise à préparer la prochaine étape dans le processus des négociations et une éventuelle reprise des pourparlers directs en vue de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable, qui devra assurer l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
    Cette nouvelle tournée de Christopher Ross dans la région intervient après celle effectuée en octobre dernier à la suite de laquelle il avait présenté un rapport devant le Conseil de sécurité de l’ONU. L’envoyé personnel de Ban Ki-moon avait alors exprimé sa « forte préoccupation » du statu quo de la situation en prévenant que s’il perdurait, « ce conflit pourrait nourrir une frustration croissante et déclencherait de nouvelles violences et hostilités qui seraient tragiques pour les peuples de la région ». En conséquence, il avait soutenu que la question du Sahara occidental, qui dure depuis bien trop longtemps, « doit être résolue et elle peut être résolue s’il y a une volonté de s’engager dans un véritable dialogue ».
    C’est ainsi qu’il avait annoncé qu’au lieu de convoquer immédiatement un autre round de négociations entre le Front Polisario et le Maroc, il allait entreprendre, préalablement, de larges consultations à l’échelle internationale et régionale suivies de « navettes diplomatiques » à travers plusieurs visites dans les pays de la région, dont le Sahara occidental. Dans ce sens, il avait émis l’espoir qu’une telle démarche soit susceptible « de jeter les bases pour une reprise efficace des réunions » entre les deux parties au conflit. A signaler, le prochain rapport du secrétaire général de l’ONU sur la question du Sahara occidental sera soumis au Conseil de sécurité en avril prochain.
  • « La France doit exercer des pressions sur le Maroc »

    L’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental entame, dès demain, une nouvelle tournée dans la région, notamment dans les territoires occupés, dans l’espoir d’une reprise rapide des négociations entre le Front Polisario et le Maroc. Dans quelle mesure cette éventualité est-elle possible ?
    Effectivement, M. Christopher Ross entame une seconde tournée dans la région (la première a eu lieu en octobre dernier) après la vaine tentative de retrait de confiance dont il a été l’objet de la part du royaume marocain. Une conspiration qui a lamentablement échoué au profit la légalité internationale. Cette visite, qui va conduire, une nouvelle fois, l’émissaire international dans les territoires aussi bien occupés que libérés, intervient quelques jours après sa tournée dans les capitales européennes. Nous espérons que M. Ross ait obtenu un soutien, fut-il moral, de la part des pays détenteurs de sièges permanents au Conseil de sécurité et du groupe d’Amis du SG de l’ONU pour le Sahara occidental qui ont rendu public un communiqué dans lequel ils réaffirment leur soutien aux efforts du médiateur international. Cela dit, la réussite de cette mission dépend des pressions que le Conseil de sécurité exercera sur le Maroc, dans l’espoir de le pousser à collaborer, tant avec nous qu’avec M. Ross, et à entamer des négociations sérieuses et concrètes, et non des discussions stériles, comme celles qui ont été menées jusque-là. Je crois qu’il est urgent d’entamer une nouvelle ère de discussions. Je crois aussi que la France doit exercer des pressions sur son allié marocain.
    Qu’attendez-vous de cette nouvelle visite de M. Ross ?
    Lors de sa dernière tournée en 2012, M. Ross a fait savoir son intention d’accroître ses efforts politiques, notamment, à travers les visites des pays de la région, ceux siégeant au sein de l’instance suprême de l’ONU et ceux qui forment le groupe des Amis du Sahara occidental. Nous pensons que cette nouvelle sortie devrait apporter quelque chose de nouveau dans le sens où l’émissaire international redouble de pressions sur la partie marocaine pour infléchir sa position et la mettre au diapason de la légalité internationale et du processus de décolonisation.
    Est-ce qu’il y a des signes de fléchissement dans la position marocaine ?
    Hélas, non. Le Maroc continue dans sa politique de fuite en, avant, de blocage et, surtout, de provocation. Preuve en est, les dernières condamnations, contre toute légalité, des militants sahraouis par un tribunal militaire, ou le renvoi de parlementaires de l’Union européenne qui s’apprêtaient à se rendre dans les territoires occupés.
    Quelle sera la réaction ou la position du Front Polisario en cas d’échec des efforts menés par le diplomate américain ?
    Je crois qu’il faudrait, d’abord, s’interroger sur la réaction de la communauté internationale, si échec il y aura bien sûr. Quelle sera également la réaction de M. Ross, et du SG de l’ONU ? Le porte-parole de M. Ross a, récemment, mis l’accent sur le besoin urgent de reprise du dialogue dans le but du règlement de la question sahraouie en vertu des résolutions du Conseil de sécurité et de la légalité internationale. Il a mis en garde contre les risques et les menaces du statu quo sur la stabilité et la sécurité d’une région déjà instable en raison de ce qui se passe au Mali. Je crois que le SG et son représentant spécial sont parfaitement conscients de cette situation. Et c’est dans ce souci qu’ils espèrent que cette nouvelle tournée portera ses fruits en poussant le Maroc à reprendre un dialogue fructueux, et non pas un simulacre de dialogue. Nous croyons qu’en plus d’un dialogue sérieux, les responsables onusiens devraient veiller à l’encadrement des futurs pourparlers et ce, pour ne pas laisser la partie marocaine noyer les questions essentielles.
    Quelles retombées ont les événements qui secouent les pays du Sahel, et la guerre du Mali, sur la cause sahraouie ?
    Jusqu’ici, les retombées ne sont pas positives. Toute intervention étrangère dans la région ne peut être perçue que dans ce sens parce que cela influe négativement sur la stabilité de la région, sur les pays voisins et, notamment, sur les aides humanitaires en faveur des réfugiés. La situation au Mali est très complexe. Notre vision de ce conflit est la même que celle de l’Algérie. Nous avons publiquement et officiellement condamné le terrorisme et le crime organisé, non sans plaider pour un dialogue franc et responsable avec toutes les composantes de la société malienne dans le cadre de l’unité territoriale et sociétale du Mali. Un processus qui devrait accompagner les opérations militaires françaises et africaines conduites dans le pays.
    Dans un mois, le SG de l’ONU rendra public le rapport annuel sur le Sahara occidental. Du nouveau en perspective ?
    Contrairement aux rapports antécédents, marqués par une description assez floue, voire tendancieuse, du conflit, les deux derniers documents (2011, 2012), ont été, de notre point de vue, assez objectifs, notamment dans la définition de la nature du conflit (décolonisation), les voies de règlement (les résolutions du Conseil de sécurité,…). En gros, ces deux rapports ont été d’une clarté sans faille pour ce qui est du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination. Et toute action qui va à l’encontre de ce principe est de facto vouée à l’échec. Ils ont, également, alerté la communauté internationale sur la dégradation de la situation des droits de l’Homme. C’est pourquoi, nous appelons le Conseil de sécurité à mettre en place un mécanisme de contrôle et de protection des droits de l’Homme dans les territoires occupés de façon à protéger le peuple sahraoui des exactions commises par le colonisateur. Nous pensons, nous sommes convaincus que le prochain rapport sera plus objectif et concret.
    Propos recueillis par Amine Goutali
    HORIZONS, 20/03/2013
  • Sahara occidental, Ross va-t-il mettre fin au statu quo ?

    Christopher Ross sera demain au Sahara occidental. Première escale : El Aaiun, la capitale du Sahara occidental occupé par le Maroc. Il y séjournera jusqu’à dimanche prochain.
    Dakhla, une autre ville sahraouie occupée, proche de la frontière mauritanienne, l’accueillera ensuite. Objectif assigné à cette tournée, la seconde après celle qu’il a effectuée en octobre 2012 au terme de laquelle il avait proposé des « navettes diplomatiques » : « préparer la prochaine étape dans le processus de négociations et une reprise possible des discussions directes afin de trouver une solution politique mutuellement acceptable qui aboutisse à l’autodétermination pour la population du Sahara occidental », explique Eduardo del Buey, le porte-parole adjoint de l’ONU.
    L’envoyé personnel de Ban-Ki-moon, qui restera dans la région jusqu’au 3 avril prochain, rencontrera ensuite des représentants du Maroc à Rabat, et de la RASD dans les territoires libérés. Il aura aussi des « consultations avec les pays voisins », l’Algérie et la Mauritanie. Selon del Buey, « le conflit actuel au Mali et les risques accrus d’instabilité et d’insécurité au Sahel et au-delà rendent une solution au conflit du Sahara occidental plus urgente que jamais ».
    Ross, qui s’est rendu, en février à Washington, Moscou, Paris, Madrid, Londres, Berlin et Berne, pour solliciter un soutien à sa démarche et soutenir que « la question du Sahara occidental, qui dure depuis bien trop longtemps, doit être résolue, mais ne peut être résolue que s’il y a une volonté de s’engager dans un véritable dialogue », réussira-t-il, cette fois-ci, à amener les deux parties (Maroc et RASD) à « jeter les bases » d’une reprise efficace des pourparlers ? Deux choses dépendent de la réponse qui sera apportée à cette question.
    L’une, l’issue de ce conflit qui pourrait « nourrir une frustration croissante et déclencher de nouvelles violences et hostilités » qui pourraient être tragiques pour les peuples de la région.
    L’autre, le contenu du rapport que le SG de l’ONU soumettra en avril prochain au Conseil de sécurité. Mis à nu par le procès de Gdeim Ezik, une nuée de rapports d’ONG internationales sur la torture à « huis clos » au Sahara occidental occupé, l’affaire des députés européens qui ont été expulsés manu militari de l’aéroport de Casablanca, le dernier rapport du département américain sur le trafic de drogue qui classe le Royaume juste derrière l’Afghanistan, Rabat appréhende, pour la première fois, un élargissement des prérogatives de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme.
    « Nous continuerons la lutte pacifique pour recouvrer notre indépendance et, si nécessaire, nous renouerons avec la lutte armée pour affronter l’occupation marocaine dans nos territoires », a déclaré, le 16 mars dernier, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz.
    Djamel Boukrine
    HORIZONS, 20/03/2013
  • Le Maroc n’a rien à craindre grâce au soutien de ses alliés africains

    La tournée de Sa Majesté le roi du Maroc Mohamed VI dans l’Afrique de l’Ouest et la chaleur de l’accueil manifestée dans chacune de ses scales, reflettent l’influence et le poids dont jouit le Maroc dans l’ensemble du continent africain.
    A tour de rôle, les dirigents du Sénégal et de la Côte d’Ivoire ont remercié le souverain marocain de l’effort de développement consenti par le Maroc pour raffermir l’économie de leurs pays respectifs et exprimé leur soutien clair et sans équivoque à la position marocaine sur le conflit du Sahara Occidental.
    Comme souligné par l’ensemble de la presse ivoirienne et marocaine la Côte d’Ivoire est un allié du Maroc pour le Sahara et le soutien du président Allassan Ouattara sera décisif dans l’issue final du conflit qui oppose le Maroc aux « terroristes du Polisario ». D’ailleurs les déclarations du ministre des affaires étrangères malien, Tiémane Coulibaly, à New York constituent la balle de grâce pour le mouvement du Polisario.
    Les déclarations des dirigents de ces puissants pays africains ont fait écho dans le monde entier, ce qui contribuira largement à incliner la balance en faveur du projet d’autonomie marocain proposé pour clôre le conflit artificiel du Sahara Occidental, un contentieux créé de toutes pièces par l’Algérie.
    Les lecteurs habituels de notre blog vont sûrement être surpris par le titre et le contenu des premiers paragraphes de cet article. En tout cas, c’est l’idée véhiculée par la presse makhzénienne qui veut tirer des profits imaginaires du soutien d’une poignée de pays africains qui ne méritent même pas la dénomination d’Etat.
    Concernant le Mali, son état actuel en décrit largement la pourriture de la situation créée par une poignée de voleurs et de mafiosos dont les connexions avec les cartels de la drogue ne sont plus à prouver. L’absence d’un Etat digne de son nom a jetté la population dans les mains de la mouvance terroriste et la misère quotidienne au point de n’avoir ni armée ni police ni aucune institution qui mérite d’être citée.
    Le Côte d’Ivoire, un pays ravagé par la guerre inter-ethnique, malgré le volontarisme d’Alassane Ouattara de se mettre au devant de la crise malienne et ainsi remercier la France de l’avoir intrônisé, piétine à sa place faute d’avoir les moyens et une armée capable d’accomplir cette mission.
    Si, pour gagner la bataille du Sahara Occidental, le Maroc ne doit compter que sur le soutien de pays pareils, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’est pas sorti de l’auberge. Par contre, si c’est pour la consommation interne, les brevis marocaines en ont trouveront un regal pour leurs gorges.
  • Maroc : Offensive migratoire contre l’Espagne

    L’Etau se resserre contre le gouvernement marocain au sujet du Sahara Occidental. Les partenaires européens expriment de plus en plus son mécontentement envers le royaume chérifien à cause de ses violations des droits de l’homme dans l’ancienne colonie espagnole. L’accord de pêche piétine devant le refus de l’Europe de reconnaître la souveraineté du Maroc sur les eaux du Sahara Occidental. L’accord agricole semble suivre le même chemin. Les produits agricoles provenant du Sahara Occidental et le préjudice porté aux intérêts des agriculteurs européens par les exportations marocaines ont un poids non négligeable sur le destin de cet accord. Le procès et le jugement des prisonniers de Gdeim Izik, le refoulement des parlementaires européens, les empêchant de visiter le territoire du Sahara occidental, les prises de position des ONG comme Amnesty International et Human Rights Watch ont, par ailleurs, fragilisé davantage la position marocaine.
    La France, parrain du Maroc au Conseil de Sécurité, semble privilégier une politique d’équilibre au Maghreb en vue de doper ses relations économiques avec l’Algérie et gagner son soutien dans sa guerre contre le terrorisme au Mali. A l’Elysée, on est conscient que continuer à s’en prendre au peuple sahraoui nuit considérablement les relations entre les deux pays. De ce fait, le Maroc risque de ne plus pouvoir introduire des amendements dans le rapport annuel du Secrétaire Général de l’ONU et les résolutions du Conseil de Sécurité sur le Sahara Occidental. Celles-ci auront comme base les résultats de la tournée régionale de l’Envoyé Spécial de l’ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, dont la médiation dérange à Rabat à cause de son attachement au principe d’autodétermination préconisé par toutes les résolutions du Conseil de Sécurité et de l’Assemblée Général de l’ONU.
    En tant qu’ancienne puissance coloniale, le poids de la position espagnole dans ce conflit n’est pas négligeable. Le gouvernement de Mariano Rajoy a tourné le dos la politique d’alignement de Madrid sur la position autonomiste marocaine. Raison pour laquelle, les deux villes de Ceuta et Melilla sont scénario d’assauts répétitifs de centaines de migrants sub-sahariens. Le Maroc renoue avec ses vieilles méthodes de chantage pour faire plier l’Espagne et l’Europe.
  • Scandale : Nouveau-né avec des traces de la torture subie par sa mère pendant sa grossesse

    Smara, Sahara Occidental occupé par le Maroc
    Décidément, les sahraouis auront connu de toutes les couleurs. A cause de la répression pratiquée par les autorités marocaines au Sahara Occidental, voici un fait inédit qui mérite toute l’attention des organisations de défense des droits de l’homme.
    Une femme sahraouie qui, en état de grossesse, a été enlevée et tourturée par la police marocaine montre dans une vidéo diffusée sur Youtube son bebé né avec des nombreuses tâches moires sur son corps comme séquelles du mauvais traitement subi par sa mère étant enceinte.
    Hatra Aram, citoyenne de la ville de Smara, capitale culturelle du Sahara Occidental, est incapable de contrôler son émotion lorsqu’elle voit les tâches noires dans le corps de son bebé. « Je souffre encore de ce qu’ils m’ont fait. Je peux, à peine me lever à cause de mon dos et mon appareil génitale », dit-elle en montrant les traces de la torture que la police marocaine lui a infligée.
    « Je voudrais poser quelques questions aux autorités marocaines : Quelle est votre réponse à ces traces de torture qui sont nés avec ce bébé? Qu’est-ce que vous pensez de ces taches noires qui sont aapparues sur tout le corps de ce nouveau-né? Qu’est-ce que vous allez lui dire quand il grandira et à tous les enfants de sa génération? Allez-vous les tuer ou les déporter? J’aimerais bien en avoir la réponse ».
    L’amertume et la douleur n’ont pas bougé d’un iota le courage de cette dame. Elles s’adressent aux Marocains dans un ton menaçant : « Quoi que vous faites, nous ferons jamais marche arrière par rapport à nos revendications. Nous sommes un peuple qui aspire à la liberté et notre terre, le Sahara Occidental est une colonie et la communauté internationale est unanime à ce sujet ».
    « J’invoque le monde, l’ONU qui est présente sur le territoire de dénoncer la politique de terreur pratiquée par les autorités marocaines. Nos enfants souffrent le martyre pour le simple fait de revendiquer des droits légitimes. Pourquoi des cas comme celui de ce bébé et de nombreux autres restent impunis et ne reçoivent aucune punition? », se demande-t-elle, en soulignat que « la répression arrive jusqu’aux écoles. Le 15 Novembre dernier, mon fils Abou Jihad Abed a été enlevé de l’intérieur de l’école Mansour Dahbi pour être battu et torturé ».
    « Au cours du groupe de Gdeim Izik essai, les Marocains ont menacé de me chasser de cette maison, dont vous pouvez remarquer les conditions précaires ».
    « Je prie la communauté internationale, le Front Polisario et nos élites résidant à l’étranger de défendre le droit de ce bébé innocent qui n’a commis aucun crime. Il a été torturé alors qu’il était encore dans le ventre de sa mère. Quelle conscience humaine peut admettre qu’une femme enceinte soit victime du traitement le plus cruel? Regardez les séquelles de l torture. Les cicatrices parlent d’elles-mêmes. Ma vision de l’œil droit a été sérieusement détéritorée à cause des coups que j’ai reçus dans le visage ».
  • La résolution du conflit du Sahara Occidental est "en majorité entravée" par la France

    La résolution du conflit du Sahara Occidental est « en majorité entravée par les multiples efforts de la France » qui empêche la recherche d’une solution « durable », a indiqué vendredi, l’ancien ambassadeur sahraoui enFrance, Sadafa Bahia.
    « Depuis longtemps, si le conflit du Sahara Occidental traîne en longueur, c’est à cause de la France qui s’est constamment rangée derrière le Maroc pour le soutenir dans son occupation illégale de nos territoires et la spoliation de nos richesses « , a déclaré M. Bahia, en accueillant une délégation de jeunes Algériens établis en France dans les camps de réfugiés sahraouis.
     » La France a grandement entravé la résolution du conflit du Sahara Occidental par ses efforts soutenus en faveur des autorités marocaines, pour des intérêts mutuels entre les deux pays « , a-t-il ajouté.
    Pour lui, les jeunes Algériens établis en France, en découvrant la question sahraouie et en prenant conscience de notre  » immense détresse et souffrance », seront « les dignes ambassadeurs de notre noble cause » une fois de retour en France.
    « Cette solidarité vient à point nommé pour nous revigorer dans notre combat. Des jeunes qui ont parcouru toute cette distance pour nous soutenir, est une preuve de leur bonne foi pour nous aider et nous prêter main forte pour que notre combat pour l’indépendance aboutisse « , a-t-il encore affirmé.
    Il a souligné que ces jeunes auront une « mission sacrée « , en portant auprès de la société civile française et européenne notre combat en faveur de l’émancipation de notre peuple de l’oppression marocaine.
    De son côté, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères sahraoui, Bachir Radhi a indiqué qu’il attendait que le message et le combat des sahraouis soient répercutés en France, précisant que cette jeunesse « vivifiante a un rôle extrêmement important  » auprès de la société civile et des partis politiques.
    Interrogé au sujet de la position de France depuis l’élection de François Hollande à la tête de la République française, il a indiqué que « jusqu’à maintenant le bilan restait mitigé mais sa position pourrait évoluer « .
     » Tout sera clair au moment où M. Hollande se rendra au Maroc et nous constaterons si vraiment la position officielle de la France aura changé « , a-t-il dit.
    Une délégation des jeune Algériens établis en France a entamé jeudi soir une visite de trois jours dans les camps de réfugiés sahraouis dans la wilaya de Tindouf, dans le cadre de « la caravane de l’indépendance « .
    Le Sahara Occidental est la dernière colonie en Afrique que le Maroc occupe depuis 1975.
    APS, 16/03/2013
  • Mohamed VI à la rescousse de son ami Karim Wade?

    Le Roi Mohamed VI est arrivé aujourd’hui à Dakar pour un séjour de 48 heures. De sa dernière visite au Sénégal, les sénégalais ont gardé le cliché de sa sortie, dans les rues de la capitale sénégalaise, au volant d’une voiture en compagnie du fils de l’ancien président, Karim Wade, un grand ami au souverain marocain convoqué aujourd’hui même par la justice sénégalaise pour répondre sur les sources de sa fortune. Une coïncidence de date qui n’est pas passée inaperçue par la presse locale.
    Le DakarActu remarque que  » outre la version officiellement servie, pour expliquer la raison de la visite, il nous revient que l’illustre héritier de Hassan II serait en service commandé, décidé à sauver le soldat Karim Wade, en bien mauvaise posture. Dans tous les cas, avérée ou pas, la coïncidence du séjour du roi avec la convocation de Karim n’en demeure pas moins plus que troublante, si nous faisons le lien avec la solide amitié qui lie le souverain marocain à Wade fils, nous serions même tentés de dire la famille Wade, si nous nous rappelons de la proposition qu’il avait faite au président Wade à la perte de son pouvoir ».
    Pour porter secours à son copain, le roi Mohamed VI possède une carte de poids pour amener le président sénégalais Macky Sall à faire pression sur la justice sénégalaise en vue de lâcher Karim Wade. Alcaly Cissé, ancien député détenu au Maroc depuis le mois d’août 2012 et sous menace d’extradiction vers l’Arabie Saoudite où il risque d’être soumis à la torture et au mauvais traitement ou même être exécuté. La détention de Cissé aurait été la réponse de Mohamed VI aux poursuites de son ami Wade.
    Amnesty International et plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont invité le président Sall à aborder l’affaire Alcaly Cissé avec le Roi du Maroc en vue de libérer cet ancien député sénégalais.
    Pour rappel, une dépêche de Wikileaks a révélé qu’il ya deux ans, Karim Wade a passé quelques heures en détention à l’aéroport de Casablanca où il a été pincé en possession de haschich. Il a ensuite été libéré sur instruction du roi du Maroc, Mohamed VI. L’officier de police qui a osé l’interpeller a été déterré dans le Sahara Occidental, territoire disputé avec les sahraouis. Raison officielle de sa libération : « l’arrestation du jeune Wade pouvait mettre en danger les relations entre le Sénégal et le Maroc ». 
    Grâce à Wikileaks, on a appris que la destination Sahara Occidental est conçu par les autorités marocaines comme une punition pour ceux qui osent contrarier le roi.