Mois : décembre 2013
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France – Algérie : Paroles…
Est-il concevable que le président Bouteflika ait mis à profit l’audience qu’il a accordée au Premier ministre français pour le charger de transmettre ses félicitations et ses remerciements à François Hollande pour son intervention militaire au Mali ? Si de pareils propos ont pu être tenus (à en croire Ayrault, et seulement lui), ils ont pu être ironiques, ou à tout le moins rentrer dans le moule diplomatique en réponse aux propos mielleux mais combien faux tenus par ce même responsables lorsqu’il a abordé la question du Sahara occidental. Que l’on en juge…L’Algérie, qui a toujours joué un rôle nodal dans le maintien de la paix et la stabilité dans ce fragile État qu’est le Mali s’était farouchement opposée à toute intervention militaire étrangère dans ce pays. Cette prise de position de principe était d’autant plus justifiée, il faut le dire, que c’est précisément à cause de la France et de sa politique néo-colonialiste menée en Libye que la situation a gravement dégénéré au Mali, au point où des groupes terroristes, alimentés en armes et en munitions à partir des arsenaux de Kadhafi, ont pu défaire et humilier l’armée régulière malienne en tout juste quelques jours.Ce n’est pas tout. Si l’on remonte dans le temps, on peut se rappeler sans grand effort que c’est également à cause des pressions et «ordres tacites» donnés par Paris aux deux précédents présidents maliens (Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré) que les mesures prévues dans le fameux accord d’Alger, lequel avait permis dans le milieu des années 90 de mettre un terme à des années de guerre civile, n’avaient jamais été mises à exécution. Les germes de la reprise de ce conflit armé n’ont jamais été éradiqués. Les braises mal-éteintes, qui couvaient sous des cendres encore chaudes –comme l’avaient maintes fois signalé de notables touareg que Bamako faisait mine de ne pas écouter- pouvaient donc déclencher un nouvel incendie à la première occasion venue. Celle-ci est donc advenue à la suite de l’élimination de Kadhafi et du retour vers leur pays d’origine de milliers de touareg bien entraînés et lourdement armés.Pour revenir à l’opération Serval elle-même, il faut dire qu’elle n’a permis la libération de la partie septentrionale du Mali que de manière «virtuelle». Les terroristes et les extrémistes de tous bords et de tous poils n’ont pas été éliminés. Ils n’ont pas été affaiblis non plus. C’est à peine s’ils ont été éparpillés dans la nature, ce qui rend autrement plus difficile, carrément problématique, la lutte contre eux en vue de leur éradication.La situation actuelle, qui a également mis dans le même bain terroristes notoires, touareg désabusés et islamistes égarés a également rendu quasi impossible toute solution politique concertée qui aurait pu isoler les groupuscules radicaux afin de permettre leur élimination. À peu près une année après l’opération Serval, alors que la France vient de déployer de nouveaux soldats en RDC (République démocratique du Congo), le résultat est pour le moins mitigé, pour ne pas dire carrément catastrophique, étant entendu que la situation n’a jamais été aussi explosive.Aujourd’hui, plus personne ne peut dire qui est qui, ni qui fait quoi. Même les éléments «modérés», qui combattaient jadis l’hydre terroriste ont été forcés de se réfugier dans la clandestinité et de contracter des alliances quelque peu douteuses.La France, quant à elle, a tout récemment payé une autre forte rançon à ces mêmes terroristes qu’elle prétend combattre, ce qui représente une façon directe de financement du terrorisme. De sérieux dangers rôdent aujourd’hui à nos frontières sud et est alors que la drogue marocaine continue de circuler librement au Maghreb et au Sahel, finançant au passage les contrebandiers, les terroristes et les grands bandits. Tout cela, on le doit (en partie) à la France. Celle de Sarkozy d’abord, puis celle de Hollande ensuite…M. A.Le Courrier d’Algérie, 19/12/2013 -
Sahara occidental: Alger et Paris sur la même longueur d’onde ?
Accusée par les responsables politiques du Sahara occidental de soutenir le plan marocain de résolution de la crise du Sahara occidental, la France a-t-elle tourné le dos au royaume chérifien ? À en croire les déclarations du Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, la France soutient le plan de l’Organisation des Nations unies pour le règlement de ce dossier. En visite de travail de trois jours en Algérie depuis dimanche, le Premier ministre français a salué conjointement avec son homologue algérien les efforts déployés par l’ONU pour le règlement de ce dossier.Dans un communiqué conjoint rendu public, mardi, les deux pays se sont félicités de la «constance» de l’engagement de l’ONU et de la communauté internationale pour un règlement juste et durable» de la question du Sahara occidental. Ce règlement doit être «basé sur une solution politique mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément aux principes et aux objectifs de la Charte des Nations unies, ainsi que des résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité» de l’ONU, ont souligné les deux parties. À cet effet, l’Algérie et la France «apportent tout leur soutien aux efforts déployés par l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross. Suite à ce communiqué, la réaction des responsables politiques sahraouis ne s’est pas faite attendre. Ainsi, l’ ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Brahim Ghali, a jugé «positive» la position de la France sur le règlement du conflit du Sahara occidental exprimée dans un communiqué conjoint (Algérie-France) rendu public mardi au terme de la visite officielle du Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, en Algérie. «Nous considérons que la position exprimée par la France, sur le Sahara occidental, dans ce communiqué conjoint signé par le Premier ministre algérien et son homologue français, est positive», a indiqué Ibrahim Ghali dans une déclaration à l’APS, expliquant que «ce qui a été exprimé dans ce communiqué sur la question du Sahara occidental s’inscrit totalement dans la légalité internationale et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination». Le responsable sahraoui a estimé, dans ce contexte, que le contenu du communiqué relatif à la question du Sahara occidental «s’inscrit totalement», aussi, «avec les résolutions adoptées annuellement par le Conseil de sécurité des Nations unies consacrant le droit du peuple sahraoui à un référendum d’autodétermination».L’ambassadeur de la RASD a affirmé, en outre, que le contenu de ce document relatif à la question du Sahara occidental s’inscrit, également, dans le sens des résolutions de l’Assemblée générale de l’Onu ainsi que celles de la 4e commission onusienne en charge des questions politiques et des territoires non autonomes.H.N. A.Le Courrier d’Algérie, 19/12/2013 -
La France n’est pas contre un référendum d’autodétermination au Sahara occidental
On se demandait pourquoi la presse marocaine a passé sous silence la visite officielle du Premier ministre français Jean-Marc Ayrault, on sait maintenant pourquoi. Dans le communiqué conjoint publié après la première session du Comité intergouvernemental de haut niveau franco-algérien, qui s’est tenue à Alger les 16 et 17 décembre 2013, un des points d’accord entre les deux pays concernait le conflit du Sahara.« Les deux parties se félicitent de la constance de l’engagement des Nations Unies et de la communauté internationale pour un règlement juste et durable, basé sur une solution politique mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément aux principes et aux objectifs de la Charte des Nations Unies, ainsi que des résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité. Elles apportent tout leur soutien aux efforts déployés à cet effet par M. Christopher Ross, l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental. »
Pourtant, on croyait, selon ce que veulent nous faire croire les autorités marocaines, que la France était notre plus solide alliée au moment de défendre la viabilité de l’offre d’autonomie aux Sahraouis.Badr SoundoussDEMAIN, 19/12/2013 -
Les accords de pêche et le bal des hypocrites !
Il a suffi que je me fende d’un commentaire à propos de la signature de cet accord de pêche avec l’Europe pour que certains en conçoivent de l’amertume, sinon de la détestation à mon égard. Il y en a même qui éructent des postes haineux.Alors, parce que j’en ai le droit, en bon Marocain, je vais l’écrire encore une fois tout haut et tout fort: les bateaux européens n’ont rien à faire dans nos eaux territoriales. Pas plus que ces autres bateaux qui ont obtenu des licences de pêche frauduleuses, grâce à leur proximité avec le prédateur en chef. Le problème est encore plus grave lorsque ces mêmes bateaux sévissent au large du Sahara occidental, pour des raisons évidentes, sauf à ne pas voir la poutre plantée dans son œil.C’est un secret de Polichinelle: le régime marocain achète le soutien européen à sa dictature à n’importe quel prix. les licences de pêche en sont un ! Il est exorbitant à plus d’un titre !Les mêmes individus arguent du fait que les cotas accordés aux armateurs européens comme des « excédents ». De quel excédent parle-t-on ? De ce qui reste après le passage des chalutiers des officiers supérieurs de l’armée marocaine ? Des armateurs étrangers acoquinés aux proches du roi ?Demandez aux petits pêcheurs ce qu’ils pensent de ces prétendus excédents. Il n’y a plus de poisson sur les marchés marocains, ou alors à des prix inabordables pour le petit peuple !Enfin un autre argument bidon consiste à évoquer le poisson débarqué dans les ports pour y être traité, générant ainsi des emplois. On oublie de parler de tout ce qui n’est pas débarqué et qui échappe à tout contrôle parce que les armateurs jouissent d’une impunité totale car associés à des proches du roi ou sa famille ! Quant au poisson débarqué, il génère des emplois pour misérables, avec l’odeur du poisson pourri en prime !J’ai vécu trois mois pénibles avec des pêcheurs marocains dans une misère totale. Le pire pour ces hommes de la mer: ils consommaient le plus souvent des sardines en boîtes et se contentaient d’un pain. Le tout arrosé de thé à la menthe.Alors lorsque certains montent au créneau pour me parler des 40 millions d’Euros d’aide européenne ou d’autres aides mâtinées d’hypocrisie, je les renvoie à la vague de protectionnisme qui sévit un peu partout sur le vieux continent qui, après avoir « asséché » ses côtes, vient s’essayer au large des nôtres. J’imagine mal l’Islande, la France ou la Norvège autoriser des pêcheurs marocains, à venir taquiner la morue ou le saumon au large de ses côtes.A part ça, sans rancune ! On ne peut pas en dire de même pour tout le monde ! -
Sommet Paris-Alger: Le communiqué final évoque l’éducation, l’économie, la sécurité et le Sahara occidental
L’Algérie et la France ont publié, ce mardi 17 décembre, un communiqué commun à l’issue du sommet d’Alger. Après avoir rappelé les différents accords ratifiés à cette occasion, les deux pays ont souligné les avancées relatives à la circulation des personnes et notamment des jeunes appelés à se rendre en France pour étudier.Paris et Alger ont également souligné la qualité de leurs relations en matière de culture, d’éducation et d’enseignement, symbolisées par l’ouverture de deux écoles françaises à Oran et Annaba.Sur le plan économique, l’Algérie et la France ont « exprimé leur volonté de maintenir un haut niveau d’échanges en valorisant la dimension partenariale de la relation économique bilatérale algéro-française ». Sur le versant sécuritaire et consacré à la lutte contre le terrorisme, les deux pays se félicitent des liens développés sur ce sujet.Sur le volet du Sahara occidental, les deux parties « se félicitent de la constance de l’engagement des Nations unies et de la communauté internationale pour un règlement juste et durable basé sur une solution politique mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».Au terme du communiqué, il est mentionné qu’un sommet similaire aura lieu en 2015 à Paris. -
L’Algérie et la France se félicitent d’une solution qui permet “l’autodétermination du peuple du Sahara occidental”
“Les deux parties se félicitent de la constance de l’engagement des Nations Unies et de la communauté internationale pour un règlement juste et durable, basé sur une solution politique mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément aux principes et aux objectifs de la Charte des Nations Unies, ainsi que des résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.Elles apportent tout leur soutien aux efforts déployés à cet effet par M. Christopher Ross, l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental”.C’est effectivement un tournant dans la politique étrangère française vis à vis de ce conflit colonial et ne manquera pas, à n’en pas douter, de faire réagir fort négativement du coté de Rabat.Ce sont là des extraits du communiqué commun Algéro-Français signé par les deux parties à l’issue de la visite du Premier ministre Jean Marc Ayrault.Abbès Zineb -
Les «oublis» de Matignon
Dans l’interview confectionnée par les services du Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, et rendue publique dans trois médias algériens, il apparaît nettement que ces derniers n’ont pas voulu aborder les questions qui fâchent. Sur les conflits qui agitent la région, les divergences sont tellement fortes que même en employant la langue de bois la plus perfectionnée, Jean-Marc Ayrault n’aurait pu les atténuer et encore moins les nier.La décolonisation du Sahara Occidental est ainsi complètement occultée et on le comprend, les positions des deux pays sur cette question sont aux antipodes l’une de l’autre. Ce n’est pas un hasard si l’arrivée, dimanche soir, de Jean-Marc Ayrault à Alger a coïncidé avec la clôture d’une conférence, organisée par le gouvernement en solidarité avec la lutte du peuple sahraoui, qui demande à la France de s’aligner clairement sur le droit international qui implique l’autodétermination du peuple sahraoui. Non seulement la France ferme les yeux sur les violations des droits de l’Homme au Sahara Occidental, mais elle se comporte en partie prenante dans le conflit, en mettant son veto au Conseil de sécurité contre l’élargissement des compétences de la Minurso à la surveillance de ces dépassements graves dont est responsable l’occupant marocain.Sur le conflit en Syrie, c’est le même silence. On sait que Laurent Fabius, dont l’absence dans la délégation n’est pas sans signification, a tout fait, avec François Hollande, pour que les pays occidentaux interviennent dans ce pays frère. Sans la position intransigeante de la Russie et de la Chine, une ingérence à la libyenne aurait déjà eu lieu. L’expression «printemps arabe» devient taboue et n’a sa place ni dans les questions ni dans les réponses.Les divergences «externes» reflètent, en fait, un conflit d’intérêt entre nos deux pays, difficile à dissimuler. Reste la dimension strictement «bilatérale» des relations algéro-françaises. Elle est déterminée par la sphère économique. C’est elle qui a fait perdre à la France son statut de partenaire privilégié de l’Algérie. Le biais de la culture permettra-t-il aux Français de reprendre leur position dans le marché algérien ? Rien n’est moins sûr. Il faut, en plus, le dynamisme des pays émergents comme la Chine et le Brésil qui ont l’avantage d’être sur les mêmes positions que l’Algérie.Karim Bouali -
Créer un mécanisme de surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental (partis européens)
ALGER – Les participants au IVème Congrès du parti de la Gauche européenne ont demandé dans une résolution adoptée, dimanche à Madrid, « l’établissement » d’un mécanisme des Nations Unis pour la surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental.« Nous demandons l’établissement d’un mécanisme international de surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental », ont écrit les congressistes du parti de la Gauche européenne, dans leur résolution adoptée à l’issu des travaux de leur IVe congrès tenu à Madrid du 13 au 15 décembre.Le IVème Congrès du parti de la Gauche européenne, regroupe plusieurs partis et organisations de pays d’Europe. Une délégation sahraouie conduite par le représentant du front Polisario en Europe a pris part à ses assises.Les congressistes ont réaffirmé dans leur résolution leur « solidarité agissante » avec le peuple sahraoui dans « son combat pour le « parachèvement de la décolonisation au Sahara occidental ».Les congressistes ont appelé l’ONU à « parachever le processus de décolonisation du Sahara occidental » qui « demeure sous l’occupation militaire du royaume du Maroc ».La résolution fait état notamment d’ »atteintes » et de « violations par l’occupant marocain des droits fondamentaux et légitimes » du peuple sahraoui.Les congressistes qui ont relevé que « l’occupation marocaine porte atteinte aux droits fondamentaux du peuple du Sahara occidental », ont souligné « l’intégrité culturelle du peuple sahraoui » et dénoncé « la spoliation des ressources naturelles du Sahara occidental » du fait de la colonisation marocaine depuis 1975 des territoires sahraouis.Ils se sont engagés, par ailleurs, à « mener des campagnes de sensibilisation à travers l’ensemble de l’espace européen », en vue de « dévoiler et dénoncer la répression criminelle de l’occupant marocain contre les Sahraouis » des territoires encore sous occupation marocaine.La résolution fait état, en outre, de « l’engagement » pris par les congressistes à « exiger » du gouvernement espagnol à « assumer » sa responsabilité historique et politique pour « le parachèvement du processus de décolonisation du Sahara occidental ».Les congressistes ont dénoncé, par ailleurs, le « silence du gouvernement espagnol et de l’Union européenne face à la violence exercée par les forces de l’occupant marocain contre les Sahraouis dans les territoires occupés » et exigé des autorités coloniales marocaines « la levée du blocus politico-médiatique » imposé par Rabat sur les territoires sahraouis encore sous occupation marocaine.Les participants au IVe congrès ont appelé, en outre, le Conseil de l’Europe à « geler le statut avancé accordé au Maroc » et à geler également des accords UE- Maroc, affirmant que Rabat « n’a pas rempli la clause 2 relative au respect des droits de l’Homme ». -
AFRICOM : Le Maroc écarté du programme de coopération
Le Maroc n’est pas inclu dans le programme de coopération entre l’AFRICOM et les pays africains parce que ce pays, selon des responsables de cette institution, « focalise ses efforts sur le Sahara Occidental et sur la résolution de ce conflit ; il n’est pas non plus membre de l’UA avec laquelle nous travaillons étroitement ». Diplomatie oblige, ils ont ajouté que « cela n’empêche pas que c’est un partenaire important pour nous ». Le Maroc conditionne toute coopération au soutien de son occupation du Sahara Occidental.Par contre, « l’Algérie et la Mauritanie sont deux pays qui réfléchissent bien et font de bonnes propositions pour résoudre les problèmes de la région », a déclaré le général Carlton Everhart, commandant adjoint de la 3ème force aérienne de l’AFRICOM, aux journalistes mauritaniens et algériens reçus entre le 8 et le 14 décembre 2013 dans les casernes « Kelley » basées à Stuttgart en Allemagne pour les convaincre de sa bonne volonté de « rendre service aux Africains ».L’AFRICOM a lancé ses premières activités le 1er octobre 2007. Il est commandé depuis le 5 avril 2013 par le général David Rodriguez. Dans un data show projeté au club « Kelley », les militaires de l’USAFRICOM ont publié la liste des pays de l’Afrique du Nord chacun avec une remarque spécifique. On y lit «Algérie : leader régional dans la lutte contre le terrorisme ; Tunisie : sécurité des frontières internes ; Maroc : Sahara Occidental+ Union Africaine; Mauritanie : opérations AFRICOM pour le Mali ; Egypte : principal influent- OTAN- UE avec l’AFRICOM.Le général Carlton Everhart, commandant adjoint de la 3ème force aérienne, a fait savoir qu’il se rendra en Algérie, en avril prochain, pour s’entretenir avec le général Abdelkader Lounis des forces aériennes algériennes. Il fera, aussi, savoir aux journalistes mauritaniens qu’il se rendra dans leur pays en mars prochain.Il pense faire avancer, lors de ses visites, l’idée de la création d’un Centre de Commandement commun, dans la région du Maghreb. -
La guerre du kif
Les quantités de drogue saisies par l’Armée nationale populaire, ces dernières semaines, montrent qu’une véritable guerre est menée contre l’Algérie par les dealers du Maroc. Les années précédentes, les quantités découvertes se comptaient par kilogrammes. Ces deux dernières années, c’est par quintaux et à bord de camions que les dealers ont décidé de noyer les pays du Maghreb et du Sahel de leurs produits de la mort. La situation trouble et l’instabilité qui règnent dans les pays de la région ne laissent aucun doute sur les jonctions faites entre trafiquants de drogue et groupes terroristes. Les uns alimentant les autres pour pouvoir sévir en toute impunité.L’attitude de laisser-aller et de laisser-faire de la part des pouvoirs publics marocains aggravent la situation. Elle est peut-être également entretenue pour permettre à nos voisins de l’Ouest de pouvoir jouir de revenus en ces temps de crise économique et de chômage. En tolérant ce trafic, le gouvernement marocain se rend coupable de complicité de trafic de drogue. Il est évident que personne ne pourra déposer plainte contre un gouvernement qui ne fait pas son travail. Mais cela rend plus difficile ses relations avec les pays qui subissent cette agression.Les observateurs se posent la question si les frontières avec notre pays étaient ouvertes, quelles seraient les quantités de drogue qui transiteraient pour atteindre les groupes terroristes et ainsi leur permettre d’acquérir des armes et semer mort et destruction. Cette attitude pour le moins inamicale, langage diplomatique oblige, est intolérable pour les parents et les victimes.Elle est d’autant plus inamicale qu’elle détourne les forces de sécurité de leur rôle premier, à savoir la lutte contre le terrorisme. Le Maroc, sur ce terrain, ne peut affirmer lutter contre le terrorisme lorsqu’il alimente les groupes armés en produits leurs permettant de renforcer leur puissance de feu.Il est clair que de ce côté de la frontière des complicités existent. L’appât du gain facile fait souvent oublier que l’on commet crimes et délits. Au-delà de la question déjà épineuse de santé publique que pose la consommation de drogue, c’est l’utilisation des fonds obtenus qui pose question. La criminalisation du trafic et de la consommation de drogue ne semble pas suffire pour contenir ce phénomène.En réalité et au regard des quantités saisies, il s’agit d’une véritable guerre de la drogue qui est menée. Il faut donc mobiliser tous les moyens humains et matériels pour endiguer le phénomène. Cette mafia de la drogue associée aux groupes terroristes doit également avoir des liens avec celle de la contrebande de produits en tout genre. Les derniers amendements introduits dans le Code pénal seront-ils suffisants pour réduire ce trafic ? Rien n’est moins sûr tant qu’il sera plus facile d’avoir de gros revenus en s’adonnant à de «petits trafics» qu’en investissant ou qu’en travaillant la terre.La consommation de drogue dans la région a dû exploser avec la crise financière. Les Marocains ayant plus de facilité à commercialiser le kif que les produits agricoles. Dans des cas pareils, les Nations unies devraient pouvoir se doter d’instruments de sanctions envers les Etats narcotrafiquants ou qui ne mettent pas assez de moyens pour lutter contre les dealers de drogue. Des sanctions émanant de la communauté internationale feraient réfléchir des pays comme le Maroc ou l’Afghanistan. Elles les pousseraient peut-être à lutter de manière plus efficiente contre ce fléau qu’ils exportent dans une nouvelle sorte de guerre contre les populations des pays voisins. Il serait, en effet, grand temps que ces pays là soient mis au banc des accusés.Amine Echikr