Mois : décembre 2013

  • Réfugiés sahraouis : A quand la fin de l’errance

    Après l’occupation illégale des territoires du Sahara occidental, les populations n’avaient d’autre choix que de fuir pour tenter de sauver leur vie et leur dignité. Elles traversent massivement les frontières algériennes pour trouver refuge dans le sud de notre pays. 
    Les réfugiés sahraouis ont été accueillis par les autorités algériennes au début de l’année 1976. Ils sont près de 200 000 Sahraouis à s’établir dans les 5 principaux camps de réfugiés dans le sud-ouest de l’Algérie, à Tindouf plus précisément. 
    Sous des tentes ou dans des semblants de baraques faites d’argile et de parpaing, ces milliers de Sahraouis se sont habitués, au fil des années, à faire face, en premier lieu, aux rudes conditions climatiques avec des températures avoisinant en cette période estivale, les 45 à 48° à l’ombre. Ne leur parviennent que les aides humanitaires des pays amis de la Rasd, du Croissant-Rouge algérien et du HCR.
  • Mohammed VI risque d’être chahuté à Paris

    Le souverain marocain est stigmatisé à cause de sa politique coloniale et criminelle au Sahara occidental, mais aussi pour le régime dictatorial qu’il alimente au royaume, sous des dehors de fausse démocratie et de réformes factices. Le moins que l’on puisse dire c’est que Mohamed VI, le souverain marocain, risque de vivre un mauvais quart d’heure à l’occasion de la visite de deux jours qu’il doit effectuer en France les 6 et 7 décembre courant, afin de prendre part à un prétendu sommet sur la sécurité en Afrique. Prétendu, car la France est très mal placée pour parler de pareilles questions, elle qui a ouvert la boîte de Pandore en contribuant à éliminer Kadhafi, ce qui a engendré un conflit armé au Mali, puis en y intervenant militairement, avec les terribles conséquences que l’on connaît présentement. Bref, une dizaine de partis politiques français et d’associations, dont «Survie et Sortir du colonialisme», ont décidé de «chahuter» ce sommet en organisant un «contre-sommet» pour contester la venue à Paris de «dictateurs africains dont le roi du Maroc». 
    Ce «contre-sommet» devrait ainsi se présenter sous la forme de deux événements distincts. Il s’agit d’abord d’un «Tribunal citoyen» pour ce mercredi, qui traitera la question du Sahara occidental avec la participation de Bachir Moutik, représentant en France de l’Association des familles des prisonniers disparus sahraouis. Selon les organisateurs, le «Tribunal citoyen de la Françafrique» visera à établir un bilan de 50 ans de «françafrique et d’interventions françaises sur le sol africain». Le lendemain, un rassemblement inter-organisations est prévu place de la République, pour dire que «la paix en Afrique ne doit pas se décider à l’élysée avec des dictateurs.» Un des organisateurs a affirmé qu’ils vont «demander, à cette occasion, l’annulation du sommet, la fin du soutien diplomatique, économique, militaire, policier et des ventes d’armes aux régimes répressifs, ainsi que la suppression des bases militaires françaises en Afrique.» 
    Selon le secrétaire du Comité pour le respect des libertés et droits humains au Sahara occidental (Corelso), Jean-Paul Le Marec, le mouvement associatif de solidarité avec la lutte du peuple sahraoui est «directement concerné» par la manifestation, puisque, a-t-il affirmé, le gouvernement français «continue de soutenir le Maroc qui poursuit sa politique de répression dans les territoires occupés, condamne des militants sahraouis à de très longues peines de prison et refuse la mise en œuvre du référendum d’autodétermination.» 
    Pour rappel, un sommet «Pour la paix et la sécurité en Afrique» est attendu les 6 et 7 décembre à Paris, en présence d’une quarantaine de dirigeants africains, du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, celui de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ainsi que la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma. Ce sommet sera consacré aux questions de défense et de sécurité dans le continent, qui feront l’objet d’une première table ronde à huis clos le 6 décembre, au cours de laquelle les participants examineront les menaces qui pèsent sur l’Afrique, dont le terrorisme, la piraterie et la sécurité des frontières. À suivre…
    Kamel Zaïdi

  • Accord de pêche Maroc-UE : Le protocole de la honte

    Dossier : Elles constituent 60 % des exportations du royaume chérifien – Quand le Makhzen pille les richesses du Saharaµi

    Derrière les gesticulations politiques, des milliards de dollars…
    Violations n Dernière colonie d’Afrique, le Sahara occidental, voit ses richesses naturelles pillées et contribuer, selon des études récentes, à hauteur de 60% des exportations du royaume chérifien.
    L’agriculture à Dakhla
    Au cours des dernières années, le Maroc a déplacé des milliers de colons pour travailler dans les plantations de fruits et légumes des territoires sahraouis occupés. L’agriculture a, en effet, connu un essor lors de ces dernières années dans la région de Dakhla, dans le sud-ouest. Officiellement, le Maroc catégorise les activités agricoles par «développement des provinces du sud». Toutefois, force est de constater que ce «développement» est réalisé sans la participation du peuple sahraoui et qu’elle ne lui apporte absolument rien. Ainsi, un rapport du Centre régional d’investissement (CRI) de Dakhla estime à 1 million d’acres la zone dédiée à la production agricole dans le pays. À ce jour, plus de 529,5 ha sont exploités en six larges zones irriguées d’environ 1,434 hectare, situées dans un rayon de 70 kilomètres autour de la ville de Dakhla. Cinq de ces zones sont équipées de serres et de systèmes d’irrigation qui produisent une bonne qualité des cultures hors sol . Tomates, concombres et melons produits sur des terres occupées, arrivent sur les marchés européens, nord-américains et de l’ex URSS. Jusqu’à 6 000 personnes sont employées dans le secteur de la tomate dans la région (Dakhla). La plupart des employés sont d’origine marocaine. La culture agricole au milieu d’un désert exige une technologie avancée. Pourtant, dans la région de Dakhla, les plantes sont cultivées sous serre, hors sol et nourries avec des solutions d’éléments nutritifs. Pour l’irrigation, l’eau est tirée de 300 à 600 mètres de profondeur, d’une importante nappe souterraine d’eau fossile non renouvelable. En décembre 2008, le magazine marocain Tel Quel a révélé que le roi du Maroc était propriétaire d’entreprises dans le secteur de la tomate au Sahara occidental occupé. L’un des grands producteurs actifs dans la zone contestée est la société française, Azura, dont les produits sont disponibles dans toute l’Europe.
    La pêche, premier secteur économique marocain
    La pêche maritime marocaine capture en moyenne 1 million de tonnes de poissons par an. Le développement rapide, que la pêche a connu ces dernières années, et qui place le Maroc comme le premier secteur porteur de ce pays, repose essentiellement sur le pillage et l’exploitation des côtes et des zones hauturières sahraouies. Et si les experts ne disposent que de peu de chiffres pour l’étayer, pour eux les différents bilans du secteur parlent d’eux-mêmes. Ainsi, rien que pour la période comprise entre 1985-2000, les prises ont plus que doublé, passant de 346 000 tonnes à 765 000 tonnes. 
    Produits sahraouis étiquetés «marocains»
    Boycott n Plusieurs acteurs économiques de par le monde n’ont pas manqué depuis plusieurs années déjà de marquer leur distance quant à des produits provenant du Sahara occidental étiquetés comme «marocains».
    Les derniers en date sont quatre grandes chaînes alimentaires suédoises qui ont déclaré au début de cette année qu’elles ne voulaient plus importer ni vendre des produits provenant du territoire occupé, faussement étiquetés comme produits «marocains ». Les quatre principales chaînes suédoises d’alimentation Axfood, Coop, ICA et Bergendahls/ City Gross ont signé une lettre d’intention avec le réseau suédois de soutien au Sahara occidental, Väst sahara Aktionen, décrivant leurs positions vis-à-vis des importations du Sahara occidental. 
    «Les importations en provenance du Sahara Occidental ont gagné en visibilité en Suède en 2010», explique Sören Lindh de Väst sahara Aktionen. À l’époque, un documentaire diffusé à la télévision nationale suédoise a révélé que bon nombre des populaires comprimés d’oméga 3 contenaient de l’huile de poisson originaire du Sahara occidental occupé. 
    En conséquence, la plupart des produits ont été interdits par les magasins et les supermarchés de santé suédois, jusqu’à ce qu’il soit assuré que les produits ne contiennent pas d’huile de poisson provenant de ce territoire occupé. Mais ce n’est pas seulement les produits oméga-3 qui sont tachés par l’occupation. D’autres produits, qui sont susceptibles d’avoir leurs origines au Sahara occidental, ont été trouvés dans les magasins suédois, étiquetés comme provenant du Maroc, emballés aux Pays-Bas ou en France.
    Les quatre chaînes ont publié la déclaration d’intention suivante : «Nous estimons qu’il est incompatible avec nos engagements éthiques d’acheter et de revendre des matières premières et des produits du Sahara occidental occupé. Cette position est conforme au droit international, et nous voulons rendre notre position claire pour nos consommateurs, détaillants, acheteurs et autres intermédiaires dans notre chaîne d’approvisionnement. Une indication formelle de l’origine, comme «produit au Sahara occidental», permettrait d’identifier positivement les marchandises non désirées, et fait encore défaut aujourd’hui. Cela nous impose une attention et des vérifications supplémentaires pour identifier et éviter les produits en provenance du Sahara occidental tout au long de la chaîne d’approvisionnement. «L’engagement des chaînes alimentaires fournit une base pour une coopération constructive pour limiter et prévenir le trafic de produits sahraouis en violation du droit international», déclare Lindh. Il ajoutait : «L’initiative sera bien accueillie par le peuple sahraoui qui possède les ressources de la terre, mais ne bénéficie pas de leur richesse.»
    Les plus importants gisements de phosphate du monde
    Les gisements de phosphate du Sahara occidental sont estimés comme les plus importantes du monde avec plus de 50 milliards de tonnes sur des réserves mondiales estimées à 65 milliards de tonnes. Saviez-vous que le plus long tapis roulant du monde se trouve au Sahara occidental ? Des grandes mines de phosphate de Boukraa, les phosphates du Sahara occidental sont transportés sur une distance de plus de 100 kilomètres, jusqu’au port d’El Ayoun, la capitale du Sahara occidental. De là, les cargos transportent les phosphates vers divers pays, où ils sont utilisés dans la production d’engrais. 
    Pour ce minerai qu’exploite une entreprise marocaine (OCP), c’est à peu près le même scénario que pour les autres ressources, selon l’enquête de Raf Custers. «L’exportation prime, la transformation sur place passe bien après, alors que le phosphate est nécessaire au pays même et qu’une industrie de transformation sur place pourrait procurer des emplois et des revenus», note Raf Custers. Au Sahara occidental, les Sahraouis «n’osent pas parler ouvertement. 
    La police marocaine fait le guet partout», ajoute-t-il, citant le témoignage d’un Sahraoui selon lequel «nous n’existons plus, tout devient marocain. Les Sahraouis qui travaillaient à Boukraa, dans la mine de phosphate, ont été remplacés en grande partie par des colons marocains». Dénonçant l’octroi par la puissance occupante de larges concessions aux entreprises étrangères dans l’exploitation des richesses naturelles du Sahara occidental, l’auteur relève par ailleurs que l’entreprise marocaine chargée de l’exploitation du phosphate de ce territoire non autonome n’a pas pour objectif le développement de ce territoire. «Car, encore une fois, l’économie marocaine est adaptée au marché mondial, et non aux besoins intérieurs», ajoute-t-il. «Le Maroc occupe le Sahara occidental depuis des décennies et administre le pays comme une province du Grand Maroc», souligne-t-il, avant de préciser que «la frontière entre le Maroc et le Sahara occidental a été effacée, jusque sur les cartes terrestres marocaines». 
    Le protocole de la honte
    Le 18 de ce mois, un nouveau protocole de pêche a été signé entre le royaume du Maroc et le président du Comité des représentants permanents des Etats membres de l’Union européenne (UE). Un accord qualifié d’«éminemment» politique, inspiré des Accords de Madrid de 1975, par le ministre d’Etat chargé de l’Organisation dans le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Bachir Mustapha Essayed. Tout en soulignant que l’occupant marocain «se livre à un forcing incroyable avec l’aide de la France et de l’Espagne» pour amener le Parlement européen (PE) à adopter ce protocole, il a soutenu que «ces accords constituent une infraction flagrante de la légalité et du droit international, ainsi que des statuts de l’UE». Un accord d’autant plus «honteux» que «depuis l’occupation marocaine du Sahara occidental, les Sahraouis vivent des aides internationales». «Le rôle de la France et de l’Espagne dans la conclusion de ces accords est considéré comme un viol de la légalité internationale», a-t-il affirmé. Un viol d’autant plus flagrant que les accords qui lient plusieurs pays, dont les Etats-Unis et les pays d’Europe du Nord, excluent le Sahara occidental. Pour l’heure, 94 parlementaires de plusieurs pays et groupes politiques européens se sont prononcés sur cet accord le jugeant, «illégal»…
    Info-Soir, 2 décembre 2013
  • La commission de soutien au peuple sahraoui dénonce les violations des droits de l’homme au Sahara Occidental

    Monia Bousalmi, porte-parole de la commission nationale tunisienne de soutien au peuple sahraoui, a dénoncé lors d’une rencontre, ayant regroupé les activistes de la société civile en Algérie, ce qui a considéré les violations des droits de l’homme commises par le Maroc au Sahara Occidental, dont les harcèlements dont ont été victimes les militants politiques dans cette région. 
    Monia Bousalmi a appelé la nécessité de faire la lumière sur les problèmes du Maghreb, notamment la cause du Sahara Occidental qui doit être réglée selon les résolutions de la légitimité internationale. 
    De son côté, le président de la municipalité de Boumhel, Taher Belhaj Yahia a indiqué que le droit du Peuple Sahraoui à disposer de lui-même est sacré en estimant que la stabilité ne peut être instaurée dans la région sans l’indépendance du Sahara occidental. 
    Il a ajouté que la solidarité du peuple tunisien avec son homologue sahraoui ne date pas d’hier mais depuis les années 1970 mais la censure que l’ancien régime tunisien a pratiqué ces dernières décennies a empêché le peuple tunisien d’exprimer cette solidarité.