Mois : février 2013

  • Le Sahara occidental, la plaie de l’intégration

    C’est déconnectée des réalités économiques et financières mondiales que l’Union du Maghreb arabe (UMA) fête aujourd’hui son 24e anniversaire.
    L’intégration économique par le marché du moins, tellement prônée par les précédents dirigeants demeure un voeu pieux et renseigne sur la tétanie qui mine ce bloc, pourtant tellement sollicité par l’Union européenne, par les USA et par la Chine. En fait, le Maghreb se résume à un ensemble de pays qui continuent à fonctionner individuellement face aux grands ensembles mondiaux. Le projet du Grand Maghreb uni qui est déjà vieux de 23 ans pâti finalement de blocages d’ordre politique, notamment de la question du Sahara occidental qui reste irrésolue du fait de l’entêtement du Maroc, affirme le politologue Makhlouf Sahel, maître de conférence à l’Université d’Alger III. Selon ce dernier, seul le règlement du conflit dans le cadre de la légalité internationale et la consécration de l’indépendance du peuple sahraoui pourront permettre à l’UMA de faire correctement face aux grands défis de l’heure. Dans ce contexte vicié par les rivalités, les responsables des cinq pays membres (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie) continuent de se rencontrer périodiquement (UMA) et ne cessent, depuis 1989, de faire du surplace, loin des aspirations des peuples et des potentialités, marginalisant de plus en plus la région au sein de l’économie mondiale.
    La Déclaration des chefs d’Etat relative à la fondation de l’UMA, adoptée au Sommet de Marrakech, marque, pour sa part, la volonté des pays membres de traduire dans les faits le rêve des générations maghrébines d’édifier une union viable. Pourtant, la Déclaration des chefs d’Etat relative à la fondation de l’UMA, adoptée initialement au Sommet de Marrakech recommande que l’Union du Maghreb arabe doit être perçue comme étant «une communauté complémentaire… qui coopère avec des institutions régionales similaires, une communauté… participant à l’enrichissement du dialogue international et mettant ses potentialités au service du renforcement de l’indépendance des Etats parties de l’Union et à la sauvegarde de leurs acquis, oeuvrant avec la communauté internationale pour l’instauration d’un ordre mondial où prévaut la justice, la dignité, la liberté, les droits de l’homme et où les rapports sont empreints d’une coopération sincère et d’un respect mutuel». Aussi, le Dr Abderrahmane Mebtoul, expert international, juge-t-il nécessaire, du fait de la densité des rapports culturels que les relations passionnelles entre pays du Maghreb soient transcendées dans le cadre des intérêts bien compris de chaque nation. Aussi, poursuit-t-il, la dynamisation des relations entre ces pays ne sera possible que si les dirigeants ont une vision commune du devenir commun de leur population et des enjeux géostratégiques mondiaux.
    A l’en croire, la région peut se muer en un nouveau vecteur de la croissance de l’économie mondiale sous réserve d’une meilleure gouvernance et de son intégration, selon une vision pragmatique et progressive.
    L’expression, 15 fév 2013
  • Elisabeth Guigou exprime sa confiance en Christopher Ross

    Avec le bureau de la Commission des Affaires étrangères, j’ai rencontré ce matin à l’Assemblée Christopher Ross, envoyé personnel du Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon, pour le Sahara occidental.
    Nous avons échangé sur la situation au Sahara occidental, et partagé nos interrogations sur l’ensemble des aspects de ce dossier, notamment sur la situation des droits de l’homme et des réfugiés.
    J’ai exprimé ma confiance au représentant du Secrétaire général de l’ONU, pour trouver une solution politique juste, durable et mutuellement agréée.
  • Torture au Maroc : le rapport Mendez bientôt rendu public

    Le rapport final du Rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Juan Mendez, sera dévoilé dans quelques jours à Genève lors de la 22e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
    L’argentin Juan Mendez, Rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, présentera son rapport final sur la torture au Maroc dans quelques jours, à l’occasion de la 22e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève.
     Ce rapport, le premier du genre, fait suite à sa visite au Maroc en septembre dernier. Juan Mendez avait passé une dizaine de jours dans le royaume pour rencontrer les autorités marocaines, des représentants de la justice, de la société civile, des groupes de défense des droits de l’homme, des agences de l’ONU, ainsi que des victimes de violences et leurs familles.
     Juan Mendez avait fait part de ses premières observations fin septembre lors d’une conférence de presse donnée à Rabat. Il affirmait alors que « le Maroc développe une culture de respect des droits de l’homme qui est un bon point de départ en vue de l’élimination de la torture dans un futur proche. Mais le pays est loin de pouvoir affirmer qu’il a éliminé la torture ».
    Il expliquait notamment : « Chaque fois qu’il est question de sécurité nationale, il y a une tendance à utiliser la torture dans les interrogatoires. Il est difficile de dire si c’est très répandu ou si c’est systématique, mais cela arrive assez souvent pour que le gouvernement marocain ne puisse l’ignorer »
    Torture, impunité, prisons secrètes : ce que dit l’ONU
     Pour rédiger son rapport final, Juan Mendez a pu s’appuyer sur les travaux du Comité de l’ONU sur la torture, qui a présenté son rapport périodique Maroc en juin 2012. Ce document fait en effet un point complet sur les sujets de préoccupation du Comité, la collaboration de l’Etat marocain et les recommandations de l’ONU.
     Voici ci-dessous les grands axes de ce rapport Maroc, qui n’a fait l’objet d’aucune publicité dans le royaume depuis sa publication.
    Aspects positifs
     Le Comité de l’ONU sur la torture se félicite du « dialogue constructif » entre ses experts et l’Etat marocain. Il note également « avec satisfaction » la ratification par le Maroc d’un certain nombre de conventions internationales, de la mise en place du CNDH, du vote de la nouvelle constitution et du lancement de la réforme de la justice.
    Définition et criminalisation de la torture
     Selon le Comité, le Maroc « devrait s’assurer que les projets de loi actuellement devant le Parlement étendent le champ de la définition de la torture, conformément à l’article premier de la Convention contre la torture. L’État partie, conformément à ses obligations internationales, devrait veiller à ce que quiconque se rend coupable ou complice d’actes de torture, tente de commettre de tels actes ou participe à leur commission fasse l’objet d’une enquête, et soit poursuivi et sanctionné sans pouvoir bénéficier d’un délai de prescription.
    Utilisation de la torture dans les affaires de sécurité
    Le Comité se dit « préoccupé par les nombreuses allégations d’actes de torture et de mauvais traitements commis par les officiers de police, les agents pénitentiaires et plus particulièrement les agents de la Direction de surveillance du territoire (DST) – désormais reconnus comme officiers de police judiciaire – lorsque les personnes, en particulier celles suspectées d’appartenir à des réseaux terroristes ou d’être des partisans de l’indépendance du Sahara occidental, sont privées de l’exercice des garanties juridiques fondamentales comme l’accès à un avocat ou durant les interrogatoires dans le but de soutirer des aveux aux personnes soupçonnées de terrorisme ».
    Impunité des responsables de torture
    Le Comité « est particulièrement préoccupé par le fait de n’avoir reçu à ce jour aucune information faisant état de la condamnation d’une personne pour actes de torture au titre de l’article 231.1 du Code pénal. Le Comité note avec préoccupation que les officiers de police sont dans le meilleur des cas poursuivis pour violences ou coups et blessures, et non pour le crime de torture, et que selon les données fournies par l’État partie, les sanctions administratives et disciplinaires prises à l’endroit des officiers concernés ne semblent pas proportionnées à la gravité des actes commis. Le Comité note avec préoccupation que les allégations de torture, pourtant nombreuses et fréquentes, font rarement l’objet d’enquêtes et de poursuites et qu’un climat d’impunité semble s’être instauré en raison de l’absence de véritables mesures disciplinaires et de poursuites pénales significatives contre les agents de l’État accusés des actes visés dans la Convention, y compris les auteurs des violations graves et massives des droits de l’homme commises entre 1956 et 1999 ».
    « Transfèrements secrets » de la CIA
    Le Comité « prend note des déclarations de l’État partie selon lesquelles il n’était pas impliqué dans les opérations de «transfèrements secrets» menées dans le contexte de la lutte internationale contre le terrorisme. Néanmoins, le Comité reste préoccupé par les allégations selon lesquelles le Maroc aurait servi de point de départ, de transit et de destination de «transfèrements secrets» opérés en dehors de tout cadre légal, notamment dans les cas de MM. Mohamed Binyam, Ramzi bin al-Shib et Mohamed Gatit. Il note que les informations lacunaires fournies par l’État partie sur les enquêtes qu’il a menées à ce sujet ne sont pas à même de dissiper ces allégations. Le Comité est gravement préoccupé par les allégations selon lesquelles tous ces «transfèrements secrets» se seraient accompagnés de détention au secret et/ou dans des lieux secrets, d’actes de torture et de mauvais traitements, notamment lors des interrogatoires des suspects, ainsi que de refoulements vers des pays dans lesquels les personnes auraient été également soumises à la torture ».
    Les prisons secrètes du Maroc
     Le Comité « prend note des déclarations faites par l’État partie durant le dialogue selon lesquelles il n’existait aucun centre de détention secret au siège de la DST à Témara, comme l’attestaient les résultats des trois visites effectuées par le Procureur général du Roi en 2004, mais aussi par les représentants de la Commission nationale des droits de l’homme et par plusieurs parlementaires en 2011. Toutefois, le Comité regrette le manque d’informations relatives à l’organisation et à la méthodologie de ces visites, qui au vu de la situation et des allégations nombreuses et persistantes de l’existence d’un tel centre de détention secret ne permettent pas de lever le doute sur ce point. Cette question reste donc un objet de préoccupation pour le Comité. Ce dernier est également préoccupé par les allégations selon lesquelles des lieux de détention secrets existeraient également au sein même de certains établissements de détention officiels. D’après les allégations reçues par le Comité, ces centres de détention secrets ne feraient l’objet d’aucune surveillance ni inspection de la part d’organes indépendants. Pour finir, le Comité est préoccupé par les allégations selon lesquelles une nouvelle prison secrète aurait été construite dans les environs d’Ain Aouda, près de la capitale de Rabat, pour y détenir les personnes soupçonnées d’être liées à des mouvements terroristes ».
    Torture au Sahara
    Le Comité « est préoccupé par les allégations faisant état d’arrestations et de détentions arbitraires, de détentions au secret et dans des lieux secrets, d’actes de torture et de mauvais traitements, de l’extorsion d’aveux sous la torture et d’un usage excessif de la force par les forces de sécurité et par les forces de l’ordre marocaines au Sahara occidental. »
    Traitement des migrants et des étrangers
    Le Comité « prend note » des informations fournies par le Maroc mais « reste toutefois préoccupé par les informations reçues selon lesquelles, dans la pratique, des migrants illégaux ont été reconduits à la frontière ou expulsés en violation des lois marocaines, sans avoir eu la possibilité de faire valoir leurs droits. Suivant plusieurs allégations, des centaines d’entre eux auraient été abandonnés dans le désert sans eau ni nourriture. Le Comité déplore le manque d’information sur ces événements de la part de l’État partie, ainsi que sur les lieux et les régimes de détention des étrangers en attente d’expulsion qui ne relèvent pas de l’administration pénitentiaire. Le Comité déplore enfin le manque d’information au sujet des enquêtes éventuellement menées sur les violences commises par les forces de l’ordre à l’encontre de migrants clandestins dans les régions de Ceuta et Melilla en 2005 ».
    Coopération avec les mécanismes de l’ONU
    Le Comité recommande au Maroc « d’intensifier sa coopération avec les mécanismes des droits de l’homme de l’ONU, notamment en autorisant les visites, entre autres, du Groupe de travail sur la détention arbitraire, de la Rapporteuse spéciale sur la traite des êtres humains, en particulier les femmes et les enfants, et du Rapporteur spécial sur le droit de réunion et d’association pacifiques ».
    Il invite aussi le Maroc « à envisager d’adhérer aux principaux instruments relatifs aux droits de l’homme auxquels il n’est pas encore partie, notamment au Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et au Statut de Rome de la Cour pénale internationale ». (un projet de loi a été validé en décembre dernier par le gouvernement pour ratifier ce protocole facultatif à la Convention contre la torture).
    Enfin, le Comité de l’ONU exhorte le Maroc « à diffuser largement les rapports qu’il a soumis au Comité, ainsi que les conclusions et recommandations de celui-ci, par le biais des sites Internet officiels, des médias et des organisations non gouvernementales ».
    fr.lakome, 13 fév 2013
  • Le Maroc et ses alliés se frottent les mains

    L’effervescence que vivent l’Afrique du Nord et le Sahel, relègue au second plan une question, pourtant capitale, puisqu’il s’agit de la décolonisation. Le Maroc et ses alliés se frottent les mains, en constatant que le «Printemps arabe» n’a pas eu pour seule conséquence le déclenchement de la guerre au Mali, puisqu’il a participé à faire quelque peu oublier le dossier du Sahara occidental, dont presque personne ne parle. 24 militants sahraouis, qui croupissaient dans les prisons marocaines sans jugement depuis plus deux années, sont actuellement jugés à Rabat par un tribunal militaire, en totale contradiction avec les principes primaires des droits de l’Homme.
    Les militants des droits de l’Homme relèvent le caractère illégal et injuste d’un tel procès. Et pour cause, les prisonniers ont été arrêtés dans le cadre d’une grande manifestation pacifique au Sahara occidental occupé qui a consisté en une vaste action de protestations contre les conditions de vie des Sahraouis sous occupation, le groupe de «Gdeim Izik» n’a rien à faire dans un tribunal militaire marocain.
    Les amis de la RASD tentent d’attirer l’attention des instances internationales sur ce énième manquement aux règles internationales par le Maroc, mais rien n’y fait. L’ONU, l’UE et autre UA sont sourdes aux appels des militants des droits de l’Homme qui ne réclament en fait que l’application des lois onusiennes sur la décolonisation.
    Voilà donc un peuple qui est dans son droit, mais dont on a ravi la liberté et l’indépendance et qui tente pacifiquement de reprendre ce qui lui appartient de droit, mais ignoré par les grands de ce monde. Il aurait fallu peut-être que les jeunes Sahraouis reprennent les armes, pour que la communauté internationale se penche sérieusement sur leur problème. Il faut bien se rendre à l’évidence, les luttes pacifiques ne sont pas toutes entendues. L’Afrique du Sud et l’Inde ne sont, en réalité, que des exceptions. Enfin, de quoi je me mêle ‘ Khelli l’bir beghtah.
    Info-Soir, 13 fév 2013
  • Nouvel échec des négociations pour un accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne

    Le cinquième round de négociations sur la pêche entre le Maroc et l’Union européenne s’est terminé sans que les deux parties ne parviennent à un accord. « Il n’y a pas encore de signature, mais c’est normal. Les premiers rounds ont permis de régler des questions techniques, nous sommes désormais sur des sujets plus politiques », qui réclament davantage de temps, a précisé une source proche du dossier, citée par l’AFP.
    Ces négociations, qui ont donné lieu à cinq rounds de pourparlers depuis novembre, doivent permettre de sortir du blocage né du rejet par le Parlement européen, fin 2011, de la prolongation d’un précédent accord qui permettait à 120 navires battant pavillon de 11 pays européens – dont une centaine pour la seule Espagne – de pêcher dans les eaux du Royaume. En fait, les discussions achoppent sur plusieurs questions, selon des experts. « Les pourparlers piétinent car le Maroc se refuse d’être à la merci du Parlement européen et de courir le risque d’essuyer un nouveau rejet de la part des eurodéputés », selon une source marocaine. Le Maroc voudrait que « le protocole soit soumis sous forme de projet aux eurodéputés », et que les « négociations approfondies » soient entamées une fois que le texte aura reçu le feu vert du Parlement de Strasbourg.
    Sur le plan technique, la commission européenne chercherait à réduire sa part dans la contrepartie financière versée au Maroc, au profit d’une augmentation de celle des armateurs, notamment espagnols, qui sont favorables à une rapide reconduction du protocole. La commission veut ainsi répondre aux critiques qui parlent d’un « pacte onéreux pour le contribuable communautaire ».
    Le cinquième round a notamment porté sur cette question « de la rétribution financière » et « des quotas ». Un 6éme round devrait se tenir dans quinze jours à Bruxelles. Mais la date exacte n’a pas encore été arrêtée ».
    L’ancien accord concédait 119 licences de pêche à la flotte européenne, dont une centaine de bateaux espagnols. Signé en 2007, l’accord, qui permettait à la flotte européenne, et particulièrement espagnole, de pêcher dans les eaux territoriales du Sahara occidental, n’avait pas été reconduit en décembre 2011 par les députés européens. Ils l’avaient rejeté, en recommandant que les intérêts du peuple sahraoui soient « mieux pris en compte ».
  • Russie-Algérie: Le Sahara Occidental ay menu

    Le ministre russe des Affaires étrangères en Algérie : La situation au Sahel et en Syrie au menu
    par El-Houari Dilmi
    Le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Serguei Lavrov, a entamé, à partir d’hier lundi, une tournée africaine, avec pour première étape Alger où il est arrivé en fin d’après-midi. 
    Le chef de la diplomatie russe aura des entretiens avec le président, Abdelaziz Bouteflika, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son homologue algérien, Mourad Medelci. Selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères, cité par la presse de Moscou, la visite de Serguei Lavrov tournera autour de la «consolidation des relations avec l’Algérie, qui jouit d’une grande influence dans le monde arabe et en Afrique, dans le bassin méditerranéen et partout dans le monde». La Fédération de Russie compte également «poursuivre sa coordination avec l’Algérie autour de nombreuses questions d’actualité dans le monde», selon le communiqué du ministère des AE russe, ajoutant que pour Moscou, «les peuples de la région du Maghreb et du Sahel doivent déterminer par eux-mêmes leur avenir, sans ingérence étrangère». L’évolution de la situation en Syrie et au Mali, le conflit israélo-arabe, le Sahara Occidental, la lutte antiterroriste et le crime organisé figurent également au menu des entretiens de Serguei Lavrov avec les dirigeants algériens, rapportent les médias russes. Evoquant le soutien indéfectible de Moscou à Alger lors de l’attaque terroriste contre un site gazier dans le Sud algérien, le communiqué du ministère des Affaires étrangères russe rappelle l’autre priorité, celle de consolider les relations économiques entre les deux pays dans le domaine énergétique, les infrastructures de base, la technologie notamment. Le renforcement des travaux de la commission mixte algéro-russe, dont la prochaine réunion est prévue à Alger, sera également au centre des entretiens de Lavrov avec son homologue algérien, surtout en ce qui concerne les échanges commerciaux et la recherche scientifique. 
    Cette visite de travail du ministre de la Fédération de Russie s’inscrit dans le cadre du «dialogue politique régulier entre l’Algérie, pérennisé par la déclaration conjointe signée par les chefs d’Etat des deux pays, le 06 octobre 2010, et vise à consolider les relations d’amitié et de coopération entre Alger et Moscou», selon le porte-parole du MAE, Amar Belani. «Les entretiens qui auront lieu à cette occasion porteront sur l’examen des voies et moyens susceptibles de renforcer davantage la coopération bilatérale dans tous les domaines d’intérêt commun ainsi que sur l’échange de vues sur les questions politiques régionales et internationales, en particulier, les derniers développements intervenus dans la région du Sahel et au Proche-Orient», indique encore le porte-parole des AE, cité par l’Aps. Les deux pays ont célébré, il y a quelques mois, le cinquantenaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques. Au sujet de la situation au Sahel, Serguei Lavrov a estimé, dimanche, que la France «est en train de combattre au Mali ceux qu’elle avait armés en Libye», appelant les Occidentaux à avoir «une vue d’ensemble» sur la région. «Au Mali, la France lutte contre ceux qu’elle avait armés en Libye contre le régime de Kadhafi, en violant l’embargo du Conseil de sécurité de l’ONU», a déclaré M. Lavrov dans une interview à la télévision russe diffusée et dont les extraits sont publiés par les agences de presse russes. «Les mêmes groupes luttent en Syrie contre le régime du président Bachar Al-Assad», a poursuivi le ministre. «Je suis accablé par l’incapacité de nos partenaires d’arrêter de fixer un point sur la carte et d’avoir une vue d’ensemble sur la région», a-t-il poursuivi. 
    Pour rappel, la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, s’était abstenue lors d’un vote sur la Libye, en mars 2011, qui a permis les frappes internationales contre les forces de Kadhafi, conduisant à la chute du régime. Mais Moscou n’a eu de cesse, par la suite, de répéter que l’ampleur de l’intervention des avions de l’Otan contre les installations libyennes sortait du cadre de la résolution des Nations unies. M. Lavrov doit également se rendre en Afrique du Sud pour préparer la prochaine réunion des chefs d’Etat du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Le Mozambique et la Guinée sont les autres étapes de la tournée africaine du chef de la diplomatie russe.
  • Le Parlement européen inquiet devant les violations continues des droits de l’homme au Sahara occidental

    BRUXELLES, APS- Le Parlement européen a exprimé samedi à Bruxelles dans une résolution adressée à la 22ème session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, sa préoccupation devant les violations continues des droits humains au Sahara occidental.
    « Le Parlement européen fait part de ses préoccupations au vu des violations permanentes des droits de l’homme au Sahara occidental, et appelle à la protection des droits fondamentaux de la population du Sahara, y compris la liberté d’association, la liberté d’expression et le droit de manifester « , lit-on dans cette résolution.
    « Le Parlement européen qui demande que soient libérés tous les prisonniers politiques sahraouis, salue la nomination d’un envoyé spécial pour le Sahel et souligne la nécessité d’un suivi international de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental « , poursuit-on dans la même résolution.
    Le Parlement a réitéré son soutien  » à un règlement juste et durable du conflit, sur la base du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies « .
    Le ministre sahraoui délégué pour l’Europe, M. Mohamed Sidati, a estimé que ce texte « confirme les décisions antérieures du Parlement européen notamment son rapport du 13 décembre 2012 », et « réaffirme les positions de la grande institution européennes sur la question sahraouie et son attachement au respect et à l’application du droit international au Sahara occidental, à savoir le rejet de la politique d’occupation et de répression du Maroc ».
    « Cette prise de position du Parlement européen doit être lue, comme un message de condamnation et de réprobation de la dérive répressive du gouvernement marocain au Sahara occidental « , a ajouté M. Sidati. Il a indiqué, notamment, que cette résolution intervient au moment où les autorités marocaines organisent  » un procès inique, illégal contre 24 prisonniers politiques sahraouis devant un tribunal militaire « .
    Le procès des 24 prisonniers politiques sahraouis ou « groupe Gdeim Izik », se déroule devant un tribunal militaire à Rabat. Sa troisème audition a repris samedi avec l’audition des prévenus.
    Des observateurs européens, pour la plupart des magistrats, avocats et militants des droits de l’homme, ainsi que des Eurodéputés, assistent au procès.
  • Les autorités marocaines imposent un black out médiatique (ministre sahraouie)

    ALGER, APS. – La ministre sahraouie de la Culture, Khadidja Hamdi, a dénoncé dimanche à Alger le « black out médiatique » imposé par les autorités marocaines au procès des 24 prisonniers politiques sahraouis, en cours depuis deux jours à Rabat, le qualifiant d’ « illégal » et « injuste ».
    « Il y a un black out médiatique imposé par les autorités marocaines au procès des 24 prisonniers politiques sahraouis ou +groupe Gdeim Izik+, malgré la présence de parlementaires européens et d’observateurs internationaux interdits d’accès au tribunal « , a affirmé la ministre sahraouie.
    Regrettant l’absence totale d’informations sur le procès, Khadidja Hamdi a qualifié d’ « inadmissible » la « mise à l’écart des médias présents » sur place par les autorités marocaines », laissant ainsi l’opinion internationale et l’opinion publique marocaine dans l’ignorance de ce qui se déroule au tribunal militaire.
    Ce « premier procès de civils sahraouis devant un tribunal militaire », a été qualifié par la ministre de « contraire au droit international et au droit marocain lui-même », estimant que la décision de traduire des civils devant une juridiction militaire plaçait les « autorités marocaines dans l’impasse ».
    S’exprimant au sortir d’une réunion avec son homologue algérienne, la ministre sahraouie a rappelé que le seul tort des 24 membres du groupe Gdeim Izik est d’avoir dressé un campement à El Ayoun (Sahara occidental) occupée pour « défendre leurs droits politiques, économiques et sociaux », avant d’en être délogés par les forces d’occupation marocaines et jetés en prison.
    Ces prisonniers politiques sahraouis, en détention depuis plus de 27 mois, sont notamment accusés d’ « atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat, formation d’une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l’exercice de leur fonction ».
    Souhaitant un dénouement heureux par la « libération pure et simple » de ce groupe de prisonniers sahraouis, la ministre sahraouie a, en outre, dénoncé leur longue détention avant la tenue de leur procès, la qualifiant « inacceptable » au 21e siècle ».
    Plusieurs associations internationales de défense des droits de l’homme, des intellectuels et avocats ont réclamé la libération « inconditionnelle » du groupe de Gdeim Izik, dénonçant la comparution de civils devant une juridiction militaire.
    Pour sa part, Khalida Toumi a appelé les médias a faire écho à ce procès « autant que possible » pour montrer à la face du monde l’ « atrocité des pratiques coloniales… » marocaines, au moment même où le peuple sahraoui s’apprête à célébrer le 40ème anniversaire de sa lutte pour le droit à l’autodétermination, a-t-elle rappelé.
    La visite de la ministre sahraouie en Algérie s’inscrit dans le cadre de l’évaluation de l’accord de coopération, d’échange et de formation dans le domaine de la culture entre l’Algérie et la République arabe sahraoui démocratique (RASD).
  • La France "lâchera"-t-elle Mohammed VI’

    Tous les peuples de la planète ont le droit de vivre libres
    C’est de l’Hexagone, allié traditionnel et soutien inconditionnel du Maroc, que des voix s’élèvent pour permettre au peuple sahraoui de décider librement de son destin.
    Le moment est venu pour Paris de prouver qu’il ne fait pas dans la politique des «deux poids deux mesures» et que tous les peuples de la planète, sans distinction, ont le droit de vivre libres. Pour le démontrer, sa position vis-à-vis du conflit du Sahara occidental doit être corrigée. «Assez de répression, Autodétermination»: Ce sont les maîtres mots de la motion adoptée à l’unanimité par les participants à une conférence internationale sur le respect des droits de l’homme au Sahara occidental, qui s’est tenue les 2 et 3 février à Paris. «Solidaires des peuples des pays arabes dans leurs combats pour la liberté, la dignité et la justice sociale, nous soutenons la lutte légitime du peuple sahraoui pour le droit inaliénable à l’autodétermination, reconnu par les Nations unies», souligne le texte qui a sanctionné cette rencontre.
    Le message adressé à l’Organisation des Nations unies, aux pays membres de l’Union européenne… ciblait principalement la France, alliée traditionnel et soutien inconditionnel du Maroc. Des membres du gouvernement de Nicolas Sarkozy, et non des moindres, l’avaient publiquement affiché.
    «La France, comme d’ailleurs le Conseil de sécurité, juge intéressante la proposition marocaine qui mérite d’être discutée», avait déclaré, au mois de mars 2009, l’ex-chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique. Des propos qui ont été renforcés par ceux de l’ancien Premier ministre français de l’époque. «Cette proposition d’autonomie constitue la base la plus pertinente pour sortir de l’impasse.
    La France encourage les négociations autour de la proposition marocaine…», avait réaffirmé François Fillon, lors d’une conférence de presse qui avait clôturé les travaux de la 10e réunion de haut niveau franco-marocaine à Paris, au mois de juillet 2010 (voir L’Expression du 24 octobre 2012). Que dit aujourd’hui François Hollande’.
    «La position de la France ne change pas: une résolution de l’ONU et le projet d’autonomie, intéressant, mais qui n’avance pas», a confié à l’hebdomadaire panafricain, Jeune Afrique, l’actuel locataire de l’Elysée avant de s’envoler pour sa première tournée en Afrique, au mois d’octobre 2012. Quelle lecture possible pour ce type de déclaration’.
    La position donne l’impression d’être moins tranchée que celle adoptée par son prédécesseur, mais elle demeure encore assez ambiguë pour en conclure que le gouvernement socialiste s’en soit démarqué.
    Camper sur cette position revient en quelque sorte à mettre des bâtons dans les roues à l’envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental qui a entamé une «navette diplomatique» par Moscou et qui doit le mener successivement en France, en Espagne, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Suisse pour tenter de sortir de l’impasse le conflit du Sahara occidental.
    C’est l’avis du président de la Coordination européenne pour la solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco) pour qui la France aura une «responsabilité éminente» dans la réussite de cette tournée. «Il ne faudrait pas que la France, puissance au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, mette, une fois de plus, son veto ou mette des obstacles à Christopher Ross» a déclaré Pierre Galand, en marge de la conférence internationale sur le Sahara occidental.
    En «refusant d’appliquer les résolutions internationales pour le droit à l’autodétermination, le Maroc se comporte en puissance coloniale, et fait obstacle à la paix et à la stabilité dans la région du Maghreb». a souligné le Sénateur belge. En d’autres termes, le soutenir dans le conflit qui l’oppose au Front Polisario revient à cautionner son usage de la force, de la pratique de la torture et des procès inéquitables dénoncés par les organisations internationales de défense des droits de l’homme (Centre Robert-Kennedy, Human Rights Watch…).
    L’EXPRESSION, 4/2/2013
  • La France a une ’’responsabilité éminente’’ dans la réussite de la prochaine tournée de Ross (Galand)

    PARIS – La France a une ’’responsabilité éminente’’ dans la réussite de la prochaine tournée européenne de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a affirmé, samedi à Paris, le sénateur belge et président de la Coordination européenne du soutien au peuple sahraoui (Eucoco), Pierre Galand.
    ’’Il ne faudrait pas que la France, puissance au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, mette, une fois de plus, son veto ou mette des obstacles à Christopher Ross’’, lors de sa prochaine mission, a déclaré l’homme politique belge à l’APS, en marge d’une conférence internationale sur le ’’respect des droits de l’homme au Sahara occidental’’.
    A l’approche de la réunion du Conseil de sécurité, prévue fin avril pour trancher la question de la Minurso, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental a repris son bâton de pèlerin pour faire avancer les choses dans ce dernier dossier de décolonisation en Afrique. Il doit, pour ce faire, se rendre successivement en France, en Espagne, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Suisse.
    Pour M. Galand, ces consultations, qui dureront jusqu’au 15 février prochain en vue d’un nouveau round de négociations entre les parties au conflit (Front Polisario-Maroc), prévu pour mars, il est ’’souhaitable’’ que M. Ross vienne aussi au Parlement européenne, à Bruxelles.
    ’’J’espère qu’il viendra d’abord à Paris, mais aussi au Parlement européen pour y écouter la voix des peuples à Bruxelles où cette Assemblée a été capable de prendre, l’année dernière, trois positions tout à fait conformes au droit du peuple sahraoui’’ , a-t-il souhaité, citant, entre autres positions, l’adoption par le Parlement de la revendication ’’légitime’’ d’autodétermination, la protection du peuple sahraoui sur le territoire ’’aussi longtemps qu’il y a l’occupation marocaine’’ , la protection ’’légitime’’ de ses ressources naturelles et son droit ’’populaire, normal ’’d’être aidé’’ aussi longtemps qu’il sera réfugié’’.
    Aux yeux du sénateur belge, construire un ’’Etat de droit’’ au Sahara occidental sera ’’la meilleure solution pour tout le Maghreb’’. ’’C’est la solution de paix dans une région qui est particulièrement perturbée aujourd’hui’’, a-t-il dit, estimant que M. Ross a une ’’grande responsabilité’’ dans la recherche d’une issue à cette question, mais la France a une responsabilité « éminente’’, selon lui, de faire en sorte que la mission annoncée de M. Ross ’’puisse être réussie’’.
    Au terme d’une conférence internationale sur le respect des droits de l’homme au Sahara occidental, tenue au sénat français, les participants ont adopté une motion appelant à la tenue ’’rapide’’ du référendum d’autodétermination pour « permettre au peuple sahraoui de décider librement de son avenir’’ .
    Pour le sénateur belge, ce message est en direction notamment des plus hautes autorités françaises, ainsi qu’au Parlement, mais aussi aux autorités européennes et onusiennes, pour prendre ’’enfin les dispositions nécessaires pas simplement pour faire des résolutions mais pour les mettre en œuvre’’.
    APS, 3/2/2013