Mois : novembre 2012

  • La duplicité de Mohamed VI

    Répondant indirectement au discours guerrier du souverain marocain , devenu coutumier du double langage à chaque fois qu’il évoque le dossier du Sahara occidental, pris en charge par L’ONU dont il vient pourtant de recevoir l’émissaire, le Président Abdelaziz, tout en intervenant à l’occasion de la commémoration du soulèvement historique de Gdeim Izik, près de Laâyoune occupée, a réitéré la détermination du peuple sahraoui à lutter par tous les moyens légitimes en sa disposition pour «arracher ses droits à la liberté et à l’indépendance». 
    «L’intransigeance, l’arrogance et l’intimidation auxquelles recourt le régime marocain ne sont que des signes d’échec qui ont toujours accompagné l’invasion et la colonisation à travers l’histoire», a estimé le Président sahraoui. Il a réaffirmé que le peuple sahraoui «rejette catégoriquement la proposition marocaine d’autonomie», ajoutant que «toute solution ne tenant pas compte du droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental est vouée à l’échec». Ce faisant, il a rendu un hommage à la résistance pacifique au Sahara occidental, notamment au groupe de militants sahraouis du camp Gdeim Izik qui croupit depuis deux ans sans jugement à la prison de Salé (Maroc) et qui mène depuis deux jours une grève de la faim pour «revendiquer sa libération immédiate et son droit à un procès équitable devant un tribunal civil». 
    Le Président sahraoui a exigé la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis qui se trouvent encore dans les prisons marocaines, dont certains sont condamnés à de lourdes peines d’emprisonnement, comme le cas de Mohamed Elhafed Laâza qui purge une peine de 15 ans de prison ferme. Tout comme il a demandé l’arrêt du pillage des ressources naturelles du peuple sahraoui, et la mise en lumière sur le sort des disparus sahraouis au Maroc. 
    À propos du discours du roi du Maroc qualifié de «décevant» le gouvernement sahraoui relève le satisfecit donné par le roi à ses forces de répression dans les territoires occupés du Sahara occidental, les «incitant à l’oppression des Sahraouis». «Le gouvernement sahraoui exprime ses regrets face à cette position coloniale confirmée par le roi du Maroc», indique le gouvernement sahraoui qui relève que ce discours constitue «un encouragement et une incitation à la répression, à l’oppression, aux violations des droits de l’homme et à l’assassinat des civils sahraouis sans défense». 
    Le gouvernement sahraoui a attiré, par la même occasion, l’attention de la communauté internationale sur la «répression brutale perpétrée par les forces marocaines dans les zones occupées du Sahara occidental durant et après la visite de Christopher Ross». Il estime en outre que le discours du roi du Maroc «est une fuite en avant, afin de semer la confusion en essayant d’inclure d’autres parties au conflit pour leur position conforme à la légalité internationale ayant défini les parties au conflit, à savoir le Front Polisario et le Maroc». 
    À contre-courant de l’histoire et faisant preuve d’une rare duplicité, M6 demande à la communauté internationale à «mettre un terme au drame enduré par les « séquestrés à Tindouf, à l’intérieur du territoire algérien, où sévissent, dans toute leur cruauté, la répression, la coercition, le désespoir et les privations, en violation flagrante des droits humains les plus élémentaires». Un discours indigne d’un gouvernant dont le discours propagandiste intervient précisément au lendemain de la visite dans les camps de refugiés sahraouis de l’envoyé spécial du SG de L’ONU , à qui ce même souverain a retiré sa confiance pour finalement la lui renouveler et le recevoir sur injonction des États-Unis , pour lequel et avec le départ annoncée de Hillary Clinton , bienveillante à l’égard de la politique coloniale du Maroc au Sahara occidental , la solution fallacieuse de l’autonomie n’a aucune crédibilité. Même François Hollande n’y croit plus à l’inverse de son appareil diplomatique et lui faudra beaucoup d’autorité pour faire que le Quai d’Orsay, abandonne sa position aveugle de soutien inconditionnel au Maroc et observe un minimum de neutralité. 
    À Alger, on se réveille enfin et on estime dans des déclarations de hauts responsables qui se confinent derrière l’anonymat et cités par un confrère que le monarque marocain «a été trop loin cette fois». «Nous le disons calmement, sans virulence et loin du ton réquisitorial auquel on nous a habitués, c’est bien le Maroc qui a torpillé le processus de normalisation des relations entre nos deux pays alors que nous étions engagés dans une dynamique constructive visant à assainir nos relations bilatérales.» a déclaré ce haut responsable qui relève que les propos du roi, interviennent dans un contexte marqué par un début de remise à flot des relations via un échange de visites ministérielles. Mieux encore, et pour une fois, ce haut responsable révèle que l’Algérie était prête à aller jusqu’à la réouverture des frontières comme point d’orgue d’une normalisation totale des relations avec le Maroc. Même si on ne voit pas très bien le lien qui est fait avec la réouverture des frontières l’Algérie ayant à chaque fois que le dossier sahraoui est un problème de décolonisation, pris en charge par l’ONU et qui ne saurait interférer avec une normalisation des relations bilatérales que le Maroc veut à son seul profit. 
    Comment peut-on parler côté marocain de normalisation au moment où le Maroc laisse délibérément agir des trafiquants de drogue , quant il ne les supervise pas pour inonder le territoire national. Selon des statiques récentes, les quantités saisies dépassent le fait de trafiquants individuels, ce qui laisse penser en nous forçant même à nous interroger sur ceux qui sont derrière cette agression menée à large échelle que c’est un appareil d’État qui est derrière ces opérations dont il tire d’énormes financements pour ces besoins d’opérations de déstabilisation de l’Algérie et d’achats de complaisance dans le dossier sahraoui , jusqu’à un lobby pro-marocain qui se fait de plus en plus agressif, et qui cherche à donner de la voix dans certains organes de Presse nationaux.
    Mokhtar Bendib
    Le Courrier d’Algérie, 12 nov 2012
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  • Des bâtons dans les roues d’un nouvel accord de pêche avec Bruxelles

    Le Maroc et l’UE ont repris leurs discussions pour un nouvel accord de pêche qui autoriserait la flottille européenne à se rendre dans les eaux contestées du Sahara occidental, presque une année après avoir été rejeté par le Parlement européen (PE). Les négociations entre des experts du ministère marocain de l’Agriculture et

    leurs homologues européens ont repris officiellement, selon un communiqué du ministère marocain de l’Agriculture et de la Pêche maritime, qui ne précise pas la
    durée de ces négociations. L’accord de pêche, signé en 2007, et qui permettait à la flotte européenne, et particulièrement espagnole, de pêcher dans les eaux territoriales du Sahara occidental n’avait pas été reconduit en décembre 2011 par les députés européens, qui l’avaient rejeté en recommandant que les intérêts du peuple sahraoui soient «mieux pris en compte», rappelle-t-on. 
    En riposte à cette décision, les autorités marocaines avaient, le jour même de l’annonce du vote du PE, le 14 décembre 2011, demandé à la flottille de pêche européenne de quitter les eaux marocaines et celles du Sahara occidental occupé, rappelle-t-on. Les négociations actuelles portent sur la conclusion d’un nouveau protocole établissant, entre autres, les principes, règles et procédures régissant la coopération économique, financière, technique et scientifique entre les deux parties, indique-t-on au ministère marocain de l’Agriculture. L’ancien accord concédait 119 licences de pêche à la flotte européenne, dont une centaine de bateaux espagnols. Plusieurs ONG avaient dénoncé l’ancien accord qui était en «violation du droit international», puisque le dossier du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, se trouve sous la responsabilité des Nations unies, notamment le Conseil de sécurité et la commission de décolonisation. 
    Le service juridique du PE avait conclu, à travers une étude en 2010, que cet accord de pêche avec le Maroc «ne bénéficie pas au peuple du Sahara occidental et n’obéit pas aux règles et conventions internationales», réaffirmant le fait que toute activité qui n’est pas en conformité avec les souhaits et les intérêts du peuple du Sahara occidental est «illégale». De nombreux gouvernements, Parlements et ONG européens, ont exigé, pour leur part, l’exclusion des eaux territoriales du Sahara occidental de l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc. 
    Les Etats-Unis, rappelle-t-on, ont mis de côté les richesses du Sahara occidental lors des négociations en 2004 pour la conclusion de l’accord de libre-échange (ALE) avec Rabat.
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  • Le Maroc planifiait un attentat contre la MINURSO

    Le Maroc tente, depuis des années d’inscrire le Front Polisario sur la liste des organisations terroristes et des trafiquants de drogue, en faisant croire qu’il avait des liens avec Al-Qaïda au Maghreb islamique et évoquant de prétendus rapports entre le Polisario et les narcotrafiquants qui sévissent dans la région du Sahel.
    Dans ce but, Mohamed Dihani a été enlevé le 28 avril 2010 à proximité de son domicile à El Aaiun. Il a passé six mois sous la torture pour lui faire accepter à reconnaître qu’il était le chef d’une cellule terroriste responsable d’attentats terroristes qui d’autres se chargeraient d’exécuter contre la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental), la bande de transport des phosphates de Boucraa et d’autres cibles.
    Les plans du Makhzen contre la mission onusienne opérant au Sahara Occidental ont échoué lorsque le jeune de 26 ans a refusé et raconté ce qui lui est arrivé à Brahim Dahane, défenseur des droits de l’homme et vice-président de l’association sahraouie des droits de l’homme, ASVDH.
    La flagrance du cas a conduit les autorités marocaines à faire marche arrière dans leurs plans contre la mission onusienne et attribuer à Dihani d’autres accusations telles que l’appartenance à un groupe jihadiste qui voulait attaquer, en Italie, une voie ferrée entre Livourne et Rome ou de préparer une attaque contre une haute personnalité du Vatican. Son procès était prévu pour aujourd’hui, 12 Novembre.
    Dihani résidait en Italie où il travaillait dans l’horecka et l’agriculture.
  • Sahara occidental et drogue, Bouteflika agacé par le Maroc

    Les déclarations marocaines hostiles à l’égard de l’Algérie agacent Abdelaziz Bouteflika, tout autant que l’augmentation des quantités de drogues marocaines qui transitent par le territoire nationale.
    Sur ces questions et sur d’autres sujets aussi, le président de la République s’en est plaint à l’émissaire des Nations Unies pour le Sahara Occidental, en visite de plusieurs jours dans la région.
    Christopher Ross, qui a fait ses révélations à des parlementaires algériens rencontrés lors de sa visite à Alger, a fait part des remarques du chef de l’Etat. Il a indiqué, selon les propos rapportés par le quotidien arabophone El Khabar, que Abdelaziz Bouteflika ne voit pas d’un bon oeil des déclarations de responsables marocains, s’en prenant à l’Algérie.
    Il s’agit surtout d’accusations marocaines qui font porter à l’Algérie la responsabilité de l’échec du règlement de la question du Sahara Occidental. Pourtant, l’émissaire onusien lui-même ne croit plus aux thèses marocaines, soutenues par les Français, selon lesquelles une indépendance du Sahara Occidental constituerait une menace sur la stabilité du Royaume.
    Pire que cela, le chef de l’Etat ne semble pas apprécier les affirmations marocaines qui font que, en dehors de la classe politique, les Algériens ne s’intéressent pas à la question du Sahara occidental. C’est d’ailleurs là une des questions que l’envoyé spécial des Nations Unies a posée avec insistance à ses interlocuteurs algériens.
    Qu’il s’agisse de la société civile, des partis politiques ou des parlementaires, les Algériens ont tenu, selon certains témoignages, pratiquement le même discours. Cette question est avant tout une « position de principe » de la diplomatie algérienne, disent certains.
    Pour d’autres, la problématique du Sahara occidental doit être réglée dans le cadre des Nations-Unies. C’est là d’ailleurs la mission principale de Christopher Ross.
    L’autre sujet qui agace Abdelaziz Bouteflika est l’augmentation effrénée des quantités de drogue produite au Maroc qui entrent sur le territoire algérien.
    Les services de la Gendarmerie et des Douanes, souvent aidés par l’armée, ont saisi en effet d’énormes quantités de drogues en provenance de notre voisin de l’ouest. Cela cache certainement d’autres quantités qui ont pu échapper à la surveillance des services de sécurité.
    Une bonne partie de cette drogue est destinée aux pays européens, tandis qu’une partie est consommée sur place. L’envoyé spécial des Nations Unies pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, effectue une tournée régionale de 10 jours pour tenter de trouver une solution à la question de l’autodétermination de ce territoire désertique occupé par le Maroc depuis 1975.
    Akli Ouali
  • Les frontières algéro-marocaines ne s’ouvriront pas avec le flux des drogues et des mensonges (responsable algérien)

    Un haut responsable algérien, ayant requis l’anonymat, a accusé le Maroc, d’avoir torpillé le processus de normalisation des relations bilatérales entre les deux pays.
    En réponse au discours provocateur du roi , le responsable algérien a révélé : « Nous déclarons, tranquillement, sans malice, que le Maroc a torpillé toute tentative d’apaisement, au moment où nous étions engagés dans une dynamique constructive visant à assainir nos relations bilatérales ».
    À l’occasion du 36e anniversaire de la « Marche verte » de 350.000 Marocains vers le Sahara occidental, organisée en 1975 par Hassan II, le roi Mohammed VI, a réitéré, l’attachement de son pays au projet de large autonomie pour le Sahara occidental, soulignant que l’absence de la volonté sincère de certaines parties, entrave le processus.
    Le responsable algérien a révélé, qu’au cours des dernières visites ministérielles, nous nous sommes aperçus que nos voisins marocains, ont multiplié les reniements en s’engageant dans des actions incompatibles avec l’esprit de rapprochement publiquement revendiqué.
    Le haut responsable algérien a notamment critiqué trois actes marocains :
    Premièrement : La contrebande continue des énormes quantités de drogue vers l’Algérie, provenant du Maroc, sachant que les quantités saisies dépassent l’acte unilatéral et isolé.
    Deuxièmement: La trêve n’a jamais été respectée par la presse marocaine, où plusieurs campagnes hostiles aux algériens, ont été enregistrées, et ce en dépit des promesses marocaines.
    Troisièmement : Après que le Maroc ait convenu de laisser l’ONU le soin d’assumer ses responsabilités, dans le dossier du Sahara Occidental, conformément à la légalité internationale, nos voisins ont changé d’avis tentant de changer les règles du jeu en faveur de la position marocaine.
  • Sahara Occidental : Ross déterminé à faire avancer le dossier de la décolonisation

    par Yazid Alilat
    L’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara Occidental, le diplomate américain Christopher Ross, a achevé jeudi à Alger, une nouvelle tournée dans la région, un peu moins de six mois après avoir été «récusé» par le Maroc. Cette «reprise» des tournées d’information dans la région vise, comme il l’a souligné dans plusieurs de ses escales, à relancer le processus de négociations qui doivent ouvrir la voie vers une solution juste et durable de ce conflit, à travers l’organisation d’un référendum. M. Ross a, comme à son habitude, entamé sa tournée dans la région par une première escale à Rabat, au Maroc, où il a discuté avec les responsables marocains qui persistent toujours à maintenir leur «solution» du conflit, c’est à dire la voie d’un vaste processus d’autonomie au Sahara Occidental. 
    Le représentant du SG de l’ONU s’est ensuite rendu dans les territoires sahraouis libérés, où il a rencontré autant les responsables du Polisario que les représentants de la société civile sahraouie. Au camp de réfugiés de Smara, il a réaffirmé la détermination de l’ONU à trouver un règlement à la question du Sahara Occidental, sur la base d’une solution garantissant le droit du peuple Sahraoui à l’autodétermination. «Mes discussions avec les responsables et les représentants de la société civile sahraouis contribuent à la recherche d’un moyen efficace d’aboutir à un règlement politique permettant l’autodétermination du peuple sahraoui», a déclaré M. Ross, à l’issue de cette visite et de ses rencontres avec le Président du conseil consultatif sahraoui et le wali de Smara. 
    M. Ross s’est également entretenu avec le président de la RASD, et le secrétaire général du front Polisario, Mohamed Abdelaziz, qui a réaffirmé l’attachement du Polisario à la légitimité internationale et à l’application des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies portant protection du droit du peuple sahraoui à exprimer son choix, libre, démocratique et transparent, à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Selon l’agence de presse sahraouie (SPS), ces entretiens «ont été d’un grand apport pour la recherche d’une solution politique garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination». 
    M. Ross a souligné de son côté «qu’il œuvrait depuis janvier 2009 à faciliter les négociations directes entre le Front Polisario et le royaume du Maroc avec la collaboration des deux pays voisins, l’Algérie et la Mauritanie, et l’appui de la communauté internationale en vue d’une solution politique juste et durable acceptée par les deux parties et garantissant au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination», a ajouté SPS. Pas fataliste, M. Ross a fait, par ailleurs, remarquer qu’en dépit «des différents rounds de négociations et de pourparlers entre les deux parties aucune avancée n’a été enregistrée vers cet objectif». «D’où l’objet de ma visite dans la région en vue de contribuer à l’évaluation de cinq années de négociations directes et obtenir des idées nouvelles sur les meilleurs moyens de réaliser un réel progrès dans le processus de paix», a-t-il encore précisé. 
    A Alger, le diplomate onusien a rencontré autant le Président de la république, Bouteflika, que les ministres des affaires étrangères et le délégué aux affaires maghrébines et africaines, ainsi que le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal. Avec les responsables algériens, il a indiqué avoir eu des discussions «approfondies et utiles», comme il a déclaré avoir abordé avec eux «les relations entre l’Algérie et le Maroc» et «les prochaines réalisations» sur la voie de l’édification de l’UMA. 
    M. Ross devrait faire un nouveau rapport sur sa tournée dans la région et le présenter au SG de l’ONU, M. Ban Ki Moon. Le rapport de M. Ross devrait suggérer autant la poursuite du processus de négociations directes ou sous les auspices des Nations-Unies entre le Maroc et le Polisario, le maintien de la Minurso et l’élargissement de sa mission à la protection des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, notamment. 
    Pour rappel, le Maroc avait provoqué une vive tension avec le SG de l’ONU mais également avec Washington lorsqu’il avait, au mois de mai dernier, retiré «sa confiance» à M. Ross, un des diplomates les plus respectés au département d’Etat. Le rapport accablant sur les violations des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, et les tentatives des autorités marocaines de limiter les mouvements de la Minurso avaient scandalisé le diplomate US, qui avait, en fait exigé dans son rapport que cette situation devait prendre fin. Il est vrai que le travail de M. Ross, qui veut aboutir à une solution qui fasse respecter la légalité internationale dans ce conflit, est à l’opposé de son prédécesseur, le diplomate néerlandais Peter van Walsum, qui avait déclaré devant les membres du conseil de sécurité de l’ONU que «l’indépendance du Sahara occidental n’est pas une option réaliste».
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  • Bouteflika préoccupé par le ton agressif de la diplomatie marocaine (El Khabar)

    En Algérie, l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a demandé de rencontrer des représentants de la société civile algérienne, a révélé le président de la Commission des Affaires Etrangères du Parlement algérien, Belkacem Abbès, au quotidien algérien El Khabar. Belkacem s’est entretenu avec Ross, accompagné par de représentants des différents groupes parlementaires. Le représentant du Mouvement pour la Paix a déclaré à El Khabar que Ross voulait savoir si l’intérêt portée à la question du Sahara Occidental se limite à la classe politique et non au peuple algérien.
    Selon l’APS, les présidents et représentants des groupes parlementaires ont souligné « le souci de l’Algérie de veiller au respect des principes de bon voisinage avec tous et de défendre les causes justes ».
    Ils ont également précisé que l’Algérie était soucieuse de contribuer à l’édification de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), ajoutant qu’ »elle n’est pas partie au conflit, mais elle déploie d’importants efforts pour parvenir à un règlement équitable conformément aux décisions de la légalité internationale et mettre un terme à ce conflit qui dure depuis 37 ans ».
    Les députés étaient unanimes à souligner qu’il s’agit d’une décolonisation et il est impératif de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination à travers un référendum libre et intègre sous l’égide des Nations unies ».
    Intervenant à cette occasion, le président de la commission des affaires étrangères, de la coopération et de la communauté Belkacem Abbès, a souligné que les relations avec le Royaume du Maroc « sont des relations d’amitié et de fraternité » rappelant que beaucoup d’ONG à travers le monde soutenaient le droit du peuple sahraoui à son autodétermination, conclue l’APS.
    M. Christopher Ross, indique El Khabar, a déclaré aux représentants des groupes parlementaires que dans ses conversations avec le Président Bouteflika le sujet des relations bilatérales avec le Maroc a éte traité et que Bouteflika a exprimé son souci pour le danger des drogues introduites à travers les frontières avec le Maroc et a insisté sur la nécessité que la partie marocaine allège le ton de sa diplomatie avec l’Algérie.
    Selon le même quotidien, Ross a déclaré aux responsables algériens qu’il n’est pas convaincu par l’argument avancé par la France et le Maroc prétendant qu’ils craignent que l’autodétermination du peuple saharaui ne conduise à la chute du trône alaouite.
  • Une trentaine d´Européens expulsés d´Al Ayoune

    Près de trente ressortissants européens ont été expulsés, avec brutalité, par la police marocaine du territoire sahraoui où ils se trouvaient en mission d´information sur la situation qui prévaut dans cette ancienne colonie espagnole. Il s´agit d´une vingtaine d´Espagnols, membres actifs des organisations civiles pro-sahraouies, et d´un groupe de quatre ressortissants norvégiens appartenant à la jeunesse des partis libéral et travailliste. Les autorités marocaines ont invoqué des « motifs de sécurité » pour demander à ces étrangers, dont elles n´ignoraient pas en fait la raison de leur présence à Al Ayoune, de quitter immédiatement la capitale sahraouie occupée. Ils ont laissé le choix aux deux groupes de se rendre à Marrakech ou à Agadir. 
    Le gouvernement marocain avait pris le soin de ne pas mettre tout ce monde dans l´avion, comme il l´avait fait dans le passé, pour ne pas s´exposer à des protestations diplomatiques de la part des gouvernements de ces ressortissants européens. Ces activistes ont vite deviné les craintes des Marocains. Une fois sur place, à Agadir, ils ont décidé d´occuper les locaux du consulat d´Espagne dans cette ville. Ils y seront délogés, mais la presse espagnole, interdite d´accès au Sahara Occidental, pu être alertée à temps. Les médias s´emparent de cette affaire, qui n´est pas inédite, puisque depuis que les manifestations de 2005 dans plusieurs villes du Sahara, puis en 2009 à Gdeim Izik (Al Ayoune), tous les étrangers (journalistes, membres de la société civile et parlementaires) sont reconduits manu militari par le premier avion à Las Palmas. 
    Au journal El Mundo, qui a consacré, jeudi, un long article à ce sujet, le porte-parole des activistes, Jefferson Cardenas, explique que la décision d´occuper pacifiquement les locaux du consulat espagnol a été prise pour alerter les autorités espagnoles sur le caractère « illégal » de leur expulsion du territoire sahraoui. « Le Sahara Occidental est un territoire non autonome que le Maroc occupe illégalement depuis 37 ans », dit-il, allusion à la « Marche Verte » décidée, en novembre 1975, par le Roi Hassan II et dont l´anniversaire était célébré dans le Royaume le jour même de leur expulsion. « Les Marocains n´ont aucun titre de souveraineté sur ce territoire colonial », a-t-il ajouté. 
    Le consul d´Espagne à Agadir a informé les ressortissants de son pays qu´il allait adresser une note de protestation aux autorités marocaines. Au ministère des Affaires étrangères à Madrid, des sources de la société civile croient savoir que cette énième expulsion de ressortissants espagnols « fera inévitablement l´objet d´une note de protestation diplomatique adressée à l´ambassade marocaine ». C´est ce qu´attend J. Cardenas avant de rappeler qu´« aucun pays au monde ne reconnaît au Maroc le droit de souveraineté sur ce territoire sujet à décolonisation ». Enfin, ces groupes d´activistes ont lancé un appel à la communauté internationale pour que la mission de la Minurso soit élargie à la surveillance des droits de l´homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental.
    Nassim A.
    HORIZONS, 9 novembre 2012
  • Sur la marche pour "La marocanité du Sahara" organisée par l’ambassade du Maroc à Bruxelles

    A première vue, il s’agit d’une marche spontanée des Marocains résidents en Belgique, le dimanche 4 novembre à Bruxelles, pour exprimer leur point de vue sur le Sahara occidental, en toute liberté dans la capitale de l’Europe, et surtout pour peser sur le travail de l’émissaire de l’ONU Christopher Ross.
    Manifester est un signe de maturité, de citoyenneté, et c’est une façon de tourner le regard médiatique pour défendre une cause qu’on croit juste et légitime.
    Seulement, derrière ces considérations de principe, il y a la dure réalité qu’on ne peut cacher par de la désinformation, de la manipulation et des manœuvres politiciennes.
    Cette marche a été téléguidée par l’ambassade du Maroc en Belgique par son concours et sa descente dans le terrain en employant tous les moyens d’influence dont elle dispose :
    * Démarchage dans les commerces (cafés et magasins),
    * Interventions dans les mosquées de la communauté marocaine en Belgique.
    * Recours à certains élus issus de l’émigration Marocaine (connus pour leur subordination au pouvoir politique au Maroc) à l’image de Fouad Ahidar élu du parti socialiste flamand.
    * Expatriement des « Gnaouas » payés royalement, pour faire de l’ambiance et attirer la foule.
    * Invitation du grand rabbin de la communauté juive en Belgique, Albert Guigui.
    * Envoi de la femme de l’ambassadeur du Maroc en Belgique Madame Samira Sitaïl dans les quartiers de la communauté marocaine à Bruxelles pour faire de la propagande politique, y compris auprès des jeunes enfants, comme en témoigne une vidéo.
    Les slogans et les images vidéos sont une démonstration éclatante de l’implication de l’ambassade du Maroc en Belgique.
    Parmi les marcheurs ou les manifestants, il y en a certainement beaucoup qui ont répondu favorablement à l’appel, par conviction respectable. D’autres sont venus uniquement par esprit opportuniste et pour montrer leur sourires et leurs beaux visages aux responsables de l’ambassade ou aux caméras de l’agence officielle marocaine d’information-MAP (Maghreb Arabe Press).
    Et bien sûr, tout le service diplomatique était mobilisé et en grand nombre pour l’occasion.
    Mais derrière cette pseudo unanimité que cherche à démontrer les services de l’ambassade des Marocains résidents en Belgique, il y a lieu de s’interroger sur l’opportunité et la légalité de la présence de certains participants à cette marche :
    -L’ambassadeur du Maroc en Belgique peut-il descendre dans l’arène par sa propre personne (dans la vidéo, la personne tenant le micro, un drapeau marocain, et un chapeau sur la tête), pour exhiber son patriotisme, ou alors il est censé observer une certaine retenue diplomatique, sachant qu’il est en principe et légalement, le représentant de tous les marocains de Belgique en dépit de leurs opinions sur telle question ou tel problème ?
    -La femme de l’ambassadeur doit-elle faire, et à quel titre, de la propagande de la position de son mari, « son excellence » l’ambassadeur du Maroc à Bruxelles?
    Les élus belges issus de l’immigration marocaine représentent-ils officiellement l’opinion de l’Etat de leur pays d’origine ou celle des citoyens du pays dans lequel ils ont été élus ?
    D’ailleurs, leurs fonctions sont rémunérées par les deniers de leurs concitoyens belges.
    Dans ce dernier cas, la position officielle de la Belgique s’inscrit dans les résolutions des Nations-Unies qui ne reconnaissent pas « la marocanité du Sahara occidental».
    N’y a-t-il pas ici une flagrante sortie de la coutume diplomatique de la part de l’ambassadeur du Maroc en Belgique ?
    N’y a-t-il pas ici une contradiction majeure d’élus issus de l’émigration marocaine par rapport à la position officielle de la Belgique?
    Sur le fond, le régime marocain est dans une impasse politique totale dans le dossier du Sahara occidental.
    Les habitants du Sahara occidental peuvent parfaitement-au regard de la légalité et du droit international-revendiquer l’indépendance par le biais d’un référendum d’autodétermination.
    Le blocage de cette solution vient essentiellement du pouvoir marocain qui est absolument sûr de sa défaite dans un tel schéma pour la résolution de ce problème qui dure depuis bientôt 40 ans.
    Du fait de sa gestion catastrophique du dossier du Sahara occidental, le pouvoir marocain a réussi l’exploit de retourner pratiquement toute la population sahraouie contre lui.
    Il est de notoriété publique, au Maroc même- que les Sahraouis perçoivent le Maroc comme une force d’occupation illégitime.
    Pour rappel, Hassan II avait conclu –en 1975 un accord avec l’Espagne de Franco pour partager le Sahara avec la Mauritanie. Mais vu l’incapacité de cette dernière à assumer son rôle néocolonial, et face à l’hostilité des Sahraouis, elle s’est retirée du territoire en conflit en 1978 pour permettre à Hassan II de s’emparer de cette partie et déclarer qu’elle lui appartenait également.
    Une incohérence politique totale qui explique, en partie, l’impasse du régime politique marocain aujourd’hui.
    Face aux échecs répétés de sa diplomatie, et ses contradictions vis-à-vis du droit international, Hassan II avait fini, contraint et forcé, par concéder dès 1981, lors du sommet de l’OUA (Organisation de l’unité africaine) à Nairobi au Kenya, le principe d’un référendum d’autodétermination pour régler cet épineux problème. Mais Hassan II s’est vite ressaisi de cet échec en trouvant une parade à son dilemme politique par une astuce qui veut que ce principe d’autodétermination impliquait selon lui la nécessité de faire participer au scrutin les 200 000 Marocains (considérés comme des « colons » par les sahraouis) installés au Sahara après son occupation par le Maroc en 1975.
    Un chiffre qui retourne complètement la donne (à son avantage) de tout probable référendum, sachant que le dernier recensement de la population sahraouie effectué par l’Espagne (ancienne puissance coloniale), juste avant son retrait, ne dépassait pas les 75 000 Sahraouis.
    Hélas pour lui, cette astuce était de courte durée, et se révélera foireuse par la suite, ayant été rejetée par les Sahraouis, et n’ayant pas acquis l’adhésion des Nations-Unies malgré tout l’effort de la diplomatie marocaine.
    Pris au mot d’organiser un référendum, Hassan II abusera –jusqu’à sa mort en 1999- du statut quo prétextant et inventant à chaque fois un énième problème qui empêche la tenue du référendum.
    Avec l’avènement de Mohamed VI, on change le vocabulaire et la rhétorique et même la sémantique.
    Plus question d’un référendum, mais plutôt d’une autonomie sous le drapeau marocain.
    Ce plan a été refusé par une très large majorité de sahraouis, et par leur représentant légitime le Front Polisario.
    Aux Nations-Unies et au Conseil de sécurité, seule la France – pour des raisons géopolitiques et d’intérêts économiques propres à la France et ses relations étroites avec le régime marocain –approuve ce plan.
    A ce jour la 4ème commission des Nations-Unise a inscrit le Sahara occidental sur la liste des territoires à décoloniser. L’ONU prône l’autodétermination par référendum, mais toutes les solutions proposées par la communauté internationale se sont vu refusées par l’état marocain.
    Par manque d’informations sur le sujet, par répression, et par une exploitation à outrance de l’Etat marocain (qui s’accapare tous les espaces d’information et d’expression au Maroc) de la fibre nationaliste et chauvine pour détourner les Marocains des vrais enjeux et des problèmes du pays, la majorité de la population marocaine –immigrés compris-baigne dans une ignorance presque totale de cette question.
    Les Marocains considèrent qu’il s’agit-là d’une question nationale et du patriotisme hérité des luttes anticoloniales.
    Or le pouvoir politique marocain d’aujourd’hui est pro-colonial.
    Il est même au service du colonialisme moderne. Un flagrant paradoxe !
    Ce conflit sert d’abord et avant tout, le pouvoir politique marocain et la monarchie marocaine. Faire semblant, dans la capitale de l’Europe, de montrer une unanimité de façade, mensongère et hypocrite, est une façon de légitimer un régime policier et de dictature tout court, aux yeux de l’Europe, et de l’opinion internationale
    C’est une falsification de l’histoire et de la réalité.
    La controverse autour du personnage de Christopher Ross -l’émissaire américain du secrétaire général des Nations-Unies M. Ban Ki Moon – à qui l’Etat Marocain a retiré sa confiance pour finalement courber l’échine et le recevoir -sous la pression et la colère – de la communauté internationale et des Etats-Unis –Madame Clinton en tête- montre clairement l’impasse du régime marocain.
    Le pouvoir marocain ne peut se dérober à assumer sa responsabilité écrasante dans cette question, et il ne peut compter éternellement sur l’hypocrisie occidentale pour maintenir une situation de non droit dans le territoire du Sahara occidental.
    Il va falloir accepter et assumer politiquement la tenue d’un référendum libre et honnête, pour régler définitivement ce dossier et jeter les bases d’une solution pacifique qui contribue à la construction du grand Maghreb des peuples.
    L’absurdité de la question du Sahara occidental, convient –paradoxalement –au régime politique marocain actuellement en place, qui tire profit de cette situation au plan intérieur, malgré les énormes efforts consentis par les Marocains.
    Le Sahara occidental coûte aux Marocains entre 3 et 5% de leur PIB annuel, et les dépenses militaires avoisinent les 36 milliards de dirhams (360 millions de dollars environ), soit 100 millions de DH par jour ! (Chiffres de 2009)
    Le Maroc se ruine pour entretenir le Sahara occidental.
    Ces montants, peuvent aisément couvrir les intérêts et les commissions payés annuellement pour la dette publique marocaine que le régime a contractée.
    Le Sahara occidental est un mirage devenu un véritable fardeau pour l’économie et pour le contribuable marocain, qu’on fait saigner à blanc.
    Tôt ou tard, les Marocains demanderont des comptes, et ce serait aux responsables de ce fiasco d’en assumer les conséquences.
    Saïd Karaoui (Bruxelles)
    Demain, 8 Nov 2012
  • Algérie : Plusieurs sites officiels piratés

    Hier encore, plusieurs sites Internet gouvernementaux et officiels ont été piratés. Il s’agit, entre autres, de sites d’institutions, d’agences, de partis politiques, de ministères… D’ailleurs même le portail du Premier ministre a été «victime» de cette attaque.
    Ainsi, pendant une bonne période de la matinée, nombre de sites officiels, à l’instar de ceux de l’Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement (AADL), du Front de libération nationale (FLN), de la Radio algérienne… étaient tout simplement inaccessibles. Une tentative d’y accéder donnait une image d’un «crâne danger enturbanné du drapeau algérien» – ce qui laisse penser que le (s) hacker (s) est (sont) des Algérien(s) – et relativement un texte long qui fustige la presse algérienne, dénonce le chômage, notamment des diplômés, les dispositifs de création d’emplois, les contrats du pré-emploi, le système de quotas visant l’«épanouissement» de la femme… Et si l’on active le son, on entendra une musique rap avec des paroles désapprouvant la misère et les problèmes sociaux, mais aussi
    économiques et politiques. Le piratage est signé «Nassim et le groupe de protection pour toujours…» Si quelques sites ayant fait l’objet de cette attaque ont été rétablis en début d’après-midi, à l’instar de celui de la Radio algérienne, d’autres affichent, à l’heure où nous mettons sous presse, la même image et le même texte, et diffusent la même musique. C’est le cas, en guise d’exemple, du site de l’AADL. 
    Avec cette énième attaque, dont on ignore les auteurs – le fait qu’elle soit signée par des pseudo algériens n’est pas, pour autant, une preuve qu’elle vient de l’intérieur du pays – prouve encore la vulnérabilité des sites officiels algériens.
    Rappelons qu’à la fin de l’année passée, l’Algérie a été la cible d’une attaque cybernétique perpétrée par des hackers marocains. Plusieurs sites, dont celui de notre ambassade à Washington, ont été, en effet, piratés par des hackers qui se sont présentés comme des nationalistes marocains qui défendent l’idée que le Sahara occidental appartient au royaume chérifien. Les Algériens avaient certes riposté de la même façon, mais cela ne résout pas, convenons-en, les tares de nos systèmes informatiques et leur sécurisation. 
    De l’avis des spécialistes, il n’existe pas de programme spécifique à la sécurité informatique en Algérie. Révélant l’absence de chiffres y afférents, faute d’organisme dédié à cette fin, ils estiment hasardeux de parler de sécurité et de protection des données sans le développement réel des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le cadre d’une politique cohérente et coordonnée entre les différents secteurs, ce qui n’est pas, assurent-ils, le cas. Rappelons que les études internationales classent l’Algérie parmi les derniers de la liste en matière d’accès aux TIC, mais aussi en sécurité informatique. Les mêmes spécialistes vont jusqu’à dire que l’infiltration, le piratage et l’espionnage des systèmes informatiques algériens menacent la sécurité de notre pays. La situation est encore plus inquiétante lorsqu’on sait que beaucoup de personnes utilisent des systèmes d’exploitation piratés et quand on sait également qu’il n’y a pas une stratégie nationale de sécurité informatique. Le recours à des étrangers pour l’installation et l’entretien des réseaux nationaux d’informatique, estime-t-on, expose nos installations à de multiples dangers, estiment des spécialistes en sécurité informatique.
    Les Débats, 8 Nov 2012