Mois : octobre 2012

  • Des petits pas au grand pas

    par Bachir Ben Nadji
    Je continue à vous écrire, Dieu merci la forme est toujours là et j’espère que ça durera le plus longtemps possible. En toute honnêteté, je vous avoue que la semaine dernière j’ai omis volontairement de vous parler du Sahara occidental, un des pays qui se situe lui aussi beaucoup plus prêt de nous, alors que je suis parti un peu plus loin, loin de nos frontières et oublié nos voisins de l’ouest et le conflit qui les oppose. L’un indépendant depuis longtemps, l’autre qui aspire à l’être depuis quelques temps. 
    Hé oui le dossier du Sahara occidental «empoisonne» les relations avec notre voisin du nord-ouest, et si c’était seulement le seul. Et comme par hasard et comble du bonheur, (et quelle coïncidence !) la question est d’actualité avec la tournée de Christopher Ross, l’envoyé spécial du Chef de l’ONU au Sahara occidental, entre le 26 octobre et le 15 Novembre dans la région nord africaine et européenne. 
    Tout le monde ou presque sait que le Front Polisario mène depuis quelques années une âpre lutte politique pour faire parvenir le royaume du Maroc à reconnaître qu’il s’agit du dernier pays à subir la colonisation, alors que la communauté internationale le crie sur tout les toits de l’ONU, de l’UA et d’autres organisations mondiales et régionales qui le reconnaissent en tant que tel. Le Front Polisario et la République arabe sahraouie démocratique (RASD) tentent sagement de convaincre le palais qu’il s’agit d’une question de décolonisation. Le Polisario avait pendant quelques années essayé de faire comprendre au Maroc, par la voie des armes, que le peuple sahraoui veut son indépendance, mais le palais est resté intransigeant et sourd au bruit des armes, aux morts, aux grandes pertes que subissait la région. Il n’a pas pu faire revenir à la raison les politiques marocains, conseillés par les va-t-en guerre et les marchands d’armes, ses fournisseurs de toujours et … ses véritables ennemis et de son peuple, abandonné, subissant les affres de la misère. 
    Alors, dites-moi, est ce que les choses vont rester «tel quel», est ce que le peuple sahraoui restera indéfiniment dans cette situation ? 
    Hé bien non ! Je jure devant Dieu et les hommes que le peuple sahraoui jouira un de ses jours de sa liberté et de son indépendance et il en fera ce qui lui semblera le meilleur, selon ses propres choix, que cela fasse plaisir ou non ! 
    Pour cela, il faut reconnaître que le Maroc n’est pas la puissance coloniale qu’étaient la France, l’Angleterre, et à un degré moindre le Portugal. Ces grands pays ont colonisé pendant très longtemps des peuples de plusieurs continents, lesquels, et malgré tout ce qui a été fait, sont indépendants. 
    Et là, je peux vous dire que tout le monde le souhaite et le sait, les Marocains et les Sahraouis, nous et beaucoup d’autres peuples qui goutons au plaisir de la liberté et de l’indépendance. 
    Alors, évitons les tartufferies, regardons la réalité en face et advienne que pourra. Les officiels marocains semblent aimer la politique des petits pas….qui les mènera un de ces quatre au Grand Pas. Avoir accepté de s’asseoir à la même table avec les Sahraouis est une grande victoire et ce n’est pas encore fini. Du premier round de Manhasset House au quatrième et au…énième ne mènera qu’à l’indépendance. Nous, algériens, savons ce que ce genre de rencontre signifie. 
    Evian existe toujours et sera indéfiniment un repère dans notre histoire nationale et dans celle de la France coloniale. 
    Pour ‘occasion, laissez-moi vous raconter quelque chose. Lors des obsèques de feu Chadli Bendjedid, les responsables marocains et sahraouis présents se regardaient, sous cape et de quelle manière ! Ils n’étaient pas comme lors de l’enterrement de feu le président Ahmed Benbella, proches les uns des autres, mais n’étaient pas loin les uns des autres. Ils étaient dans la même rangée. Le protocole présidentiel a fait son travail de manière convenable afin d’éviter un clash médiatique, sur lequel aurait sauté l’agence de presse marocaine (la MAP), et amplifié comme ce fut le cas en avril dernier. Et là, au Carré des Martyrs du cimetière d’El Alia, ils étaient visibles les uns aux autres et il n’y avait qu’à voir combien ils étaient proches surtout quand un membre de la délégation officielle marocaine a quitté sa place pour aller saluer chaudement notre ministre des Travaux publics. Cette personnalité marocaine était à quelques… doigts des responsables sahraouis et cela, nous semble-t-il, ne l’a nullement gêné ni offusqué. 
    Je vous dirais que la tournée de Ross en Afrique du Nord et dans quelques pays européens (dixit le communiqué de l’ONU) nous renseignera sur les intentions du palais royal, lui qui ne le reconnaît pas car n’ayant pas cautionné l’ingérence des Marocains dans les affaires de la Minurso. 
    Est-ce que les Marocains recevront l’envoyé spécial de l’ONU, que lui diront-il s’ils accepteront de l’entretenir ? 
    Vont-ils lui raconter leur plan d’autonomie et quel plan, dites-moi ? Un plan d’annexion pur et simple des territoires du Sahara occidental, niant l’existence d’un peuple qui lutte pour être seulement libre et qui aspire jouir de son indépendance. 
    Croyez-moi que l’entêtement des Marocains ne les mènera nulle part et à aucun résultat. Il ne fera que retarder les échéances qui aboutiront à l’indépendance de la RASD par le biais du référendum d’autodétermination que les instances internationales reconnaissent. Cette situation dure depuis 1974, soit 38 ans, mais n’ira pas aux 132 années que la France a fait subir aux Algériens et qu’elle commence 50 ans après à « reconnaître » à petites doses. Bienvenues à toutes les doses pour que les Algériens s’oxygènent et s’enivrent au fil des cinquantenaires…de liberté. 
    Dans quelques années on dira, sans nul doute, que les Sahraouis ont bien fait d’attendre. Ils auront laissé le temps au temps pour que les générations futures profitent elles aussi de ce que les aïeux ont aspiré et pour lequel ils ont résisté…lors de la colonisation espagnole et du déni…marocain. 
    Je vous dirais enfin que l’Espagne en tant que puissance coloniale initiale des territoires du Sahara Occidental a sa part de responsabilité, car ayant bradé l’avenir d’un peuple. Les chantres des Droits de l’homme qui ont choisi leur camp, pas le meilleur, seront eux aussi jugés par l’Histoire avec un grand H.
  • Solidarité étrangère avec les travailleurs sahraouis

    Des syndicalistes de divers pays ont exprimé à Boujdour leur solidarité avec les travailleurs et le peuple du Sahara occidental et rendu hommage à leur persévérance et leur détermination dans leur lutte pour leur indépendance. Des représentants d’organisations syndicales mondiales participant aux travaux du 7e Congrès de l’Union générale des travailleurs de Sakiet El-Hamra et ouadEdhahab (UGTSARIO) ont réitéré leur engagement aux côtés des travailleurs sahraouis, notamment ceux se trouvant dans les territoires occupés du Sahara Occidental. 
    Dans ce contexte, le représentant de l’Union générale des travailleurs espagnols Josebe Echevaria a mis en relief les conditions difficiles que vit le peuple sahraoui et «dont la persévérance atteste de sa détermination à poursuivre la lutte pour sa liberté». Le représentant espagnol a souligné que la Conférence internationale de solidarité avec les travailleurs sahraouis prévue mardi sera l’occasion de réaffirmer la solidarité avec les travailleurs sahraouis, exprimant le souhait que la prochaine édition de cette Conférence se tienne dans un pays africain, latino-américain ou asiatique. 
    De son côté, la représentante des commissions ouvrières espagnoles Mme Victoria Montero a renouvelé le soutien permanent de son organisation aux travailleurs du Sahara occidental, soulignant qu’«en dépit de la conjoncture économique difficile que traverse actuellement l’Espagne, une manifestation de solidarité avec le peuple sahraoui sera organisée au mois de novembre prochain et à laquelle participera son organisation».
    Le représentant de la Centrale syndicale cubaine Carlos Ramos a déclaré pour sa part que ce Congrès constitue une occasion pour approfondir le débat sur la situation réelle que vivent les travailleurs sahraouis, exprimant le soutien constant de Cuba au peuple sahraoui dans sa lutte pour son indépendance.
    Mohamed Chérif N.
    Le Jour d’Algérie, 25 oct 2012
  • Enquêteur de l’ONU : Le Maroc fait recours à la torture

    Le Maroc utilise la torture dans son propre pays et contre les oposants dans le territoire contesté du Sahara occidental, a déclaré mardi un enquêteur de l’ONU .
    L’enquêteur des droits de l’homme a donné des détails d’un voyage spécial au Maroc et au Sahara Occidental alors au moment où le Conseil de sécurité de l’ONU débat la question d’accorder a la mission de l’ONU au Sahara occidental un mandat lui permettant d’enquêter sur les violations des droits de l’homme.
    « Il ya beaucoup de preuves de l’usage excessif de la force », a déclaré Juan Mendez, Rapporteur spécial sur la torture, aux journalistes après la présentation d’un rapport à l’Assemblée générale des Nations Unies.
    « Chaque fois qu’il ya un sentiment que la sécurité nationale est en jeu, il ya une tendance à utiliser la torture lors des interrogatoires. Difficile de dire combien si elle est omniprésente ou systématique, mais elle est assez fréquente que le gouvernement du Maroc ne pourrait pas ignorer sa pratique», a-t-il ajouté.
    Mendez s’est rendu au Maroc et au Sahara occidental pour une durée d’une semaine au mois de Septembre, à l’invitation du gouvernement, qui est actuellement membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.
    Il a dit qu’il y avait des signes de changement au Maroc, où un parti islamiste modéré contrôle le parlement depuis Novembre dernier.
    « Le Maroc développe une culture de respect des droits de l’homme qui est un très bon point de départ pour l’élimination de la torture dans un proche avenir. Mais il est loin de pouvoir se vanter que la torture a été éliminé», a dit Mendez.
    L’expert a dit qu’il était en train de finir un rapport sur les pratiques que son équipe recopilé à ce sujet pendant le voyage au Maroc et au Sahara occidental, que le Maroc a annexé en 1975.
    «Au Sahara occidental elles n’étaient pas différentes de celles du Maroc, » at-il dit.
    « Nous avons trouvé le même genre de preuves que le mauvais traitement lors des interrogatoires, par exemple, est toujours proche de se produire, surtout quand il ya usage excessif de la force lors de manifestations et elles se trouvent à la fois au Sahara Occidental et au Maroc. »
    AFP Mobile, 23 oct 2012
  • Nouvelle tournée maghrébine de Christopher Ross

    M.Christopher Ross effectuera, entre le 27 octobre et le 15 novembre, une nouvelle tournée maghrébine afin de tenter de relancer le processus de dialogue informel direct entre le Maroc et le Front Polisario. Au terme des contacts qu´il aura sur place avec les deux parties impliquées dans le conflit sahraoui, le Maroc et le Front Polisario, ainsi que les dirigeants des pays de la région intéressés à ce conflit qui se situe à leurs frontières, l´Algérie et la Mauritanie, le Représentant de l´Onu pour le Sahara occidental élaborera un rapport à l´intention de M. Ban Ki-moon sur la situation qui prévaut dans l´ancienne colonie espagnole. Auparavant, il se rendra, également, dans certains pays européens, dont l´Espagne, qui lui a renouvelé sa confiance récemment, et vraisemblablement aussi en France, où il plaidera, selon le porte-parole de l´Onu, pour une «solution politique du conflit du Sahara occidental mutuellement acceptable et garantissant l´autodétermination du peuple sahraoui».
    Cette tournée est la première que M. Ross entreprend dans la région depuis que le Maroc a décidé, en mai dernier, de lui «retirer sa confiance». Les autorités marocaines avaient accusé le diplomate américain de pencher pour les thèses du Front Polisario dans ce conflit. Il est vrai que dès sa prise de fonction, en janvier 2010, le représentant onusien avait annoncé la couleur en soutenant que le droit du peuple sahraoui à l´autodétermination était incontournable. A cette raison de fond est venue se greffer une accusation marocaine plus immédiate sur le prétendu «dépassement» de sa mission. Le diplomate américain avait présenté, en avril dernier, un rapport au SG de l´Onu qui le soumettra devant le Conseil de sécurité, accusant les autorités marocaines d´avoir «espionné» les activités de la Minusro. Cet organisme onusien chargé de la surveillance du cessez-le feu au Sahara occidental est de plus en plus sollicité par les organisations humanitaires internationales pour élargir sa mission à la surveillance des droits de l´homme dans l´ancienne colonie espagnole. Rabat soupçonne M. Ross d´avoir inspiré cette initiative qui fait son chemin à l´Onu. 
    En plus de son soutien à la tenue d´un référendum, le diplomate américain a toujours pris ses distances par rapport au plan du Roi Mohammed VI sur l´«autonomie du Sahara» qui fait l´impasse sur le droit à l´autodétermination du peuple sahraoui.
    Le Royaume du Maroc s´est employé activement, depuis ces six derniers mois, à demander le départ de M. Ross. Ce à quoi M. Ban Ki-moon a réservé un refus catégorique en exprimant à plusieurs reprises sa «pleine confiance» à M. Christopher Ross. Les autorités marocaines, qui ont essuyé un sérieux revers diplomatique dans cette affaire, ont fini par renoncer à exige la tête de Christopher Ross. Devant l´Assemblée générale de l´Onu, le ministre marocain des Affaires étrangères, M. El Othmani, avait fait part de la disponibilité de son pays à reprendre les négociations avec le Front Polisario, tout en insistant sur la formule consacrée par le régime de Rabat du «cadre de l´intégrité territoriale du royaume». C´est dans ces conditions difficiles que M. Ross tentera de faire avancer le processus de décolonisation du territoire sahraoui.
    B. H.
    El Moudjahid, 22 oct 2012
  • 7ème congré de l’UGTSARIO:La viste de Christopher Ross en filigrane

    La visite de Christopher Ross prévue pour cette semaine dans la région a constitué l’essentiel de l’intervention du président sahraoui lors de l’ouverture du 7ème Congrès des travailleurs sahraouis prévu du 21 au 23 Octobre. Incontestablement, Mohamed Abdellaziz affiche son optimisme et mise beaucoup sur cette visite de l’envoyé spécial de Ban Ki-Moo pour sensibiliser sur la cause de son pays dans ce discours de circonstance prononcé devant des syndicalistes venus des quatre coins du monde et ralliés à la cause sahraouie dans sa lutte pour son autodétermination. 
    Les travailleurs sahraouis ont leurs manières à eux d’internationaliser leur conflit pour arracher leur autodétermination. En effet, raison pour laquelle se tient aux camps de réfugiés «Izza et Karama», le 7ème congrès sous l’égide de l’UGTSARIO, union générale des travailleurs du Polisario. La clôture de ce Congrès est prévue pour aujourd’hui après-midi après l’élection d’un nouveau SG et du bureau national de l’Union. 
    Actuellement, le bureau du congrès avance trois candidats pour prétendre au poste du SG de l’Union conformément à la loi en vigueur. Les rumeurs persistances au niveau des congressistes avancent le nom de l’actuel SG, Mohamed cheikh Lahbib, actuel premier responsable de l’UGTSARIO pour succéder à lui-même. Rencontré en marges du congrès qui se tient en présence du président sahraoui Mohamed Abdellaziz, le congrès a vu la participation de tous les travailleurs sahraouis que ce soit ceux des territoires occupés, de l’immigration ainsi que ceux des camps de réfugiés «Izza et Karama» de Tindouf. Pour notre interlocuteur, plus de 450 délégués ont participé à ce rendez-vous syndical qui a été rehaussé par la présence de notre pays qu’est l’Algérie. 
    En effet, Med Cheikh Lahbib suit avec attention le déroulement des travaux ouverts à la presse internationale et dirigés par le bureau sous la présidence de Abba Khelifa qui ont repris tôt, hier matin, dans la wilaya de Boudjdour ex-«27 Février» pour l’adoption mais aussi la suggestion sur le rapport moral ainsi que le bilan financier présenté par l’UGTSARIO .Les interventions se poursuivent à l’heure où nous mettons sous presse sur le contenu de ce rapport dont nous tenons une copie. 
    Ce congrès a vu la participation des syndicalistes internationaux venus d’Afrique tel l’Algérie, l’Afrique du sud et le Nigeria, de l’Europe par les Français, les Espagnols, les Italiens, les Portugais ainsi que les Autrichiens. Côté Amérique Latine, les amis camarades sont venus comme à l’accoutumée du Brésil, de Cuba ainsi que du Mexique sans oublier les amis de la RASD que sont les Japonais et les Chinois qui participent pour la première fois. 
    Le moment le plus émouvant de cette manifestation syndicale baptisée sous le nom du chahid «Said Dember» fut sa sœur. Ce jeune informaticien a payé de sa vie son combat pour la liberté de son pays pour son autodétermination puisqu’il est et vu son jeune âge l’artisan des évènements de « Gdaim Ezzik » dans les territoires occupés à Layoun, considéré comme étant le premier soulèvement de ce qui a été qualifié du printemps arabe. 
    Le représentant algérien de l’UGTA nous dira en marges des travaux que seule l’action syndicale peut porter haut et fort les aspirations du peuple sahraoui pour sensibiliser sur sa cause. Mohamed Guttache, secrétaire national chargé des relations générales au niveau de la centrale, reste catégorique car selon lui, la diplomatie syndicale tend avant tout à faire connaître la cause à travers les résolutions qui serviront de feuille de route pour sensibiliser sur le conflit marroco-sahraoui. Cette option sera partagée par Sergio Vasoli Vasoli du syndicat italien CGIL ainsi que du représentant du syndicat brésilien CUT central Unica de trabajos brésilien.
    De notre Envoyée spéciale: Nadira FOUDAD
  • La visite de la dernière chance?

    Le Gouvernement de Mohamed Abdelaziz met les bouchées doubles pour accueillir l’envoyé spécial de l’ONU, Christopher Ross, dans la perspective de suivre de plus près le projet d’autodétermination du peuple sahraoui qui ne peut se concrétiser que grâce à l’institution de Ban Ki-Moun .Celle-ci s’est déclarée officiellement favorable à un dénouement du conflit qui perdure depuis déjà 35 années pour la simple raison que cette institution onusienne a publié un rapport en faveur de la RASD où elle reconnaît que le belligérant qu’est le Makhzen doit négocier car le département de Ban Ki Moon reconnaît sa responsabilité de l’ONU à l’égard du peuple du Sahara occidental ». 
    L’autodétermination de la RASD doit s’acquérir par le Référendum auquel s’oppose le Maroc après le veto que lui avait accordé la France de Sarkozy. Mais qu’en est-il aujourd’hui de la position française après l’élection du socialiste François Hollande à la tête de la République française. Le département onusien sous la coupe de Ban Ki Mooon et depuis la publication du dernier document plaide en faveur de la réunion des efforts des deux antagonistes dans la perspective de réussir cette autodétermination qui reste sous la responsabilité du Polisario pour arracher sa souveraineté en tant qu’Etat indépendant par l’organisation de son référendum, dernière colonie du continent africain.
    L’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, se rendra prochainement dans les camps de réfugiés selon les propos de l’ambassade à Alger qui prépare une visite officielle demain aux camps de réfugiés à Tindouf. Elle portera essentiellement sur les nouveaux développements dans la région et l’accent sera mis sur les échanges de vues ainsi que les pourparlers avec les interlocuteurs-clés que sont les deux antagonistes sur la manière d’accélérer les progrès vers l’objectif central énoncé dans les résolutions successives du Conseil de sécurité, en d’autres termes, une solution politique mutuellement acceptable, qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental». 
    Dans ce rapport adressé en avril dernier au Conseil de sécurité, Ban Ki-moon avait dénoncé les obstacles posés par le Maroc à la MINURSO , en citant les « entraves » qui empêchent cette dernière d’accomplir pleinement sa mission et de s’acquitter de son mandat de « manière crédible » dans les territoires sahraouis occupés.  » La MINURSO n’est pas dans la capacité d’exercer pleinement ses fonctions de surveillance de maintien de la paix et d’observation, et ne dispose pas de toute l’autorité lui permettant d’empêcher l’érosion de son rôle’’, avait affirmé le chef de l’ONU. Cette visite est fortement saluée par la population du camp de 27 Février contacté par nos soins. Elle est notamment saluée par le Front Polisario qui a assuré de sa « pleine coopération » pour arriver à un consensus sur l’indépendance de cet Etat reconnu par 88 pays. 
    Cette annonce intervient deux jours après l’adoption par la Commission de l’ONU chargée des questions de décolonisation d’un projet de résolution sur le Sahara occidental, qui sera soumis au vote à l’Assemblée générale de l’ONU avant fin décembre 2012. Les responsables onusiens focalisent sur cette option de reprendre langue avec les responsables concernés et appuient, en outre, le processus de négociation initié par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, et loue les efforts déployés à cet égard par le Secrétaire général et son Envoyé personnel». 
    Il est à rappeler que Christopher Ross devait se rendre dans la région à la mi-mai dernier, mais le gouvernement marocain avait décidé, unilatéralement, d’en retirer sa confiance, et ce, quelques semaines après la publication d’un rapport de l’ONU qui avait critiqué les autorités marocaines. Cette annonce de visite de Ross intervient deux jours après l’adoption par la Commission de l’ONU chargée des questions de décolonisation d’un projet de résolution sur le Sahara occidental, qui sera soumis au vote à l’Assemblée générale de l’ONU avant fin décembre 2012.
    Nadira FOUDAD
  • Le Maroc et le Mujao tentent d’impliquer le Front Polisario au Sahel

    La tentative marocaine d’établir un lien imaginaire entre le Front Polisario et les organisations terroristes sévissant au Sahel est désavouée par la France. «Nous n’avons pas connaissance de tels liens», a déclaré, hier, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Philippe Lalliot lors d’un point de presse. 
    Le porte-parole du Quai d’Orsay répondait ainsi à une question d’un journaliste sur l’arrivée de centaines d’islamistes soudanais et sahraouis dans le Nord Mali, occupé depuis fin juin par des groupes armés dont certains se revendiquent d’Aqmi. «Si l’information concernant l’arrivée d’une centaine de jihadistes dans ses rangs était confirmée, ce serait une source de préoccupation supplémentaire», a déclaré M. Lalliot.
    Un responsable du Mujao, affilié à Aqmi, auteur de l’enlèvement des diplomates algériens à Gao, ville du nord du Mali, a confirmé à l’AFP l’arrivée d’islamistes dans le Nord Mali alors qu’une opération militaire étrangère pour libérer le nord du pays est en préparation : «Ils veulent la guerre ? On va faire la guerre. C’est pourquoi nos frères viennent de partout.
    Ils viennent des camps de Tindouf en Algérie, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de partout». Cette information a été démentie aujourd’hui par la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui évoque une opération «d’intoxication» visant à décourager une intervention armée internationale. «L’arrivée de convois de combattants jihadistes du Soudan et du Sahara occidental est une information archi fausse. Nous démentons formellement», a déclaré à l’AFP Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, l’un des responsables du MNLA.
    L’intox vise à utiliser la volonté de la communauté internationale de lutter contre le terrorisme pour l’amener à se débarrasser du Front Polisario. Le Mujao entre dans le jeu, lui, qui, rappelle-t-on, avait enlevé trois humanitaires européens (deux Espagnols, une Italienne) des camps de réfugiés sahraouis à Tindouf. Le rapt avait eu lieu le 23 octobre 2011, rappelle-t-on, encore. Une année jour pour jour. Enigmatique. Comme est énigmatique le fait que le Mujao qui est censé, si l’on se refére à son appellation, sévir en Afrique de l’Ouest, vise l’Algérie, en particulier.
    M.A.
  • Intox et désinformation franco-marocaine à propos du Sahel

    Le MNLA dément la présence de djihadistes sahraouis au Mali
    Les indépendantistes touaregs refont parler d’eux. Après de longs mois de silence, et tandis que les affidés du Mujao et d’Aqmi faisaient la loi au Nord Mali, à coup de châtiments corporels et d’exécutions sommaires, voilà que le MNLA refait surface. Cette sortie médiatique coïncide avec les bruits de bottes qui se font de plus en plus précis et menaçant. Pour ces touaregs «laïcs», il s’agit de se démarquer d’une position française de plus en plus incommodante. 
    Ainsi, la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a démenti «formellement» hier un afflux de djihadistes soudanais et sahraouis dans le nord du Mali, y voyant une «intoxication» destinée à décourager une intervention armée internationale.
    «L’arrivée de convois de combattants jihadistes du Soudan et du Sahara occidental est une information archi-fausse. Nous démentons formellement», a déclaré Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, l’un des responsables du MNLA vivant à Ouagadougou. Ce dernier met en porte à faux les médias à la solde des Français et des Marocains qui tentent de diaboliser les habitants de cette région, et d’impliquer coute que coute les Sahraouis dans un conflit qui ne les concernent pas.
    Des témoignages, confirmés de source sécuritaire malienne, précise l’agence de presse «officielle» AFP, ont fait état de l’arrivée ce week-end de «centaines» de djihadistes venus du Soudan et du Sahara occidental et prêts à se battre au côté des groupes islamistes occupant le nord du Mali depuis près de sept mois, en cas d’intervention armée internationale.
    Il s’agit d’une «intoxication pour intimider les armées internationales qui veulent intervenir dans le nord du Mali», a poursuivi Ibrahim Ag Mohamed Assaleh.
    «Nous reconnaissons qu’il y a depuis longtemps quelques Soudanais dans les forces du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, l’un des groupes islamistes du nord), dont l’un est au commissariat de Gao (l’une des grandes villes de la région) pour l’application de la charia», a-t-il seulement admis. Le MNLA, qui a lancé une offensive armée dans le nord du Mali en janvier, s’est ensuite allié aux différents groupes islamistes armés pour prendre les principales villes du nord, avant d’en être évincé par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et ses alliés. Ces informations sur l’arrivée de renforts djihadistes sont intervenues après une réunion internationale vendredi à Bamako qui a demandé au Mali de redoubler d’efforts pour faciliter l’envoi d’une force armée ouest-africaine pour reconquérir le nord, avec l’aval de l’ONU et le soutien logistique de pays comme la France et les Etats-Unis.
    Une source sécuritaire malienne a donc confirmé hier à l’AFP à Bamako «l’arrivée de nouveaux terroristes dans le nord du Mali», mais a jugé «exagéré» le chiffre de «plusieurs centaines». Un député de la région de Gao, Abdou Sidibé, a estimé de son côté le nombre de nouveaux venus à «beaucoup plus» qu’«une centaine de djihadistes».
    «Les djihadistes ont ouvert ces derniers jours une nouvelle base dans la région de Gao, dans une zone qui a une frontière avec le Burkina Faso. A Gao, c’est désormais le trop-plein. Les renforts des islamistes se sont installés là où ils n’étaient pas à l’époque, par exemple au gouvernorat de la ville, à la mairie et à l’entrée est de la ville, avec du matériel de guerre», a-t-il raconté.
    Quel crédit accordé aux propos de ce député, dont le seul souci est de «libérer» le Nord du Mali des groupes islamistes, peu importe les moyens, y compris l’intoxication et la désinformation ? Faute de recoupement de l’information, les probabilités d’un afflux massif de terroristes soudanais et sahraouis reste peu probable.
    A Paris, le Quai d’Orsay feint ne pas accorder trop d’importance à ces informations. Lors d’un point de presse hier, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Vincent Floreani, a déclaré que «si l’information concernant l’arrivée d’une centaine de djihadistes (…) était confirmée, ce serait une source de préoccupation supplémentaire». Ce qui est dit en langage diplomatique sous entend le redoublement d’effort militaire et logistique pour réussir l’opération militaire au nord Mali que la France appelle de ses vœux.
  • Mohamed Abdelaziz espère des avancées avec la visite de Ross dans la région

    Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a affirmé avant-hier soir que l’objectif d’une intégration régionale regroupant les pays du Maghreb ne peut se concrétiser sans le règlement du conflit sahraoui vieux de 36 ans. 

    «Il n’y aura pas de Maghreb sans le Sahara»
    Dans une allocution devant les participants aux travaux du 7e congrès de l’Union générale des travailleurs sahraouis (UGTSARIO), M. Abdelaziz a ajouté à l’adresse du Maroc, pays occupant une partie du Sahara occidental, que la lutte du peuple sahraoui continuera jusqu’à la concrétisation de son objectif suprême.
    Qualifiant le Maroc d’intransigeant qui ne veut pas d’un règlement pacifique de la question, le président sahraoui, également secrétaire général du Front Polisario, a déclaré que «l’indépendance du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, est un droit garanti par la légalité internationale».
    Le leader sahraoui n’a d’ailleurs pas hésité à porter la responsabilité sur le Maroc s’agissant des tensions qui règnent dans la région, notamment avec la multiplication d’actes terroristes.
    Car, selon lui, «la drogue et le terrorisme sont les deux principaux aspects du crime organisé transnational» et c’est bien le Maroc qui est le producteur et l’exportateur de la résine de cannabis.
    Revenant sur le processus de paix, Mohamed Abdelaziz a souhaité que la prochaine visite du médiateur de l’ONU, Christopher Ross, «rétablira l’ordre des choses».
    «Nous saluons la visite attendue de M. Ross dans la région en espérant qu’elle puisse permettre à la MINURSO d’accomplir sa mission dans les plus brefs délais», a-t-il dit en substance, soulignant la «disposition des Sahraouis à coopérer» avec l’ONU et l’urgence de «protéger les droits de l’homme» au Sahara occidental et de libérer tous les détenus sahraouis.
    Pour M. Abdelaziz, il s’agit en définitive «d’organiser un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui et de permettre à la mission de travailler, à l’instar des instances similaires dans le monde, dans un climat de confiance, de transparence et de liberté de mouvement et de contact avec les citoyens sahraouis».
    Le 7e congrès de UGTSARIO s’est ouvert dimanche soir à Boujdour, avec la participation de quelque 457 délégués représentant différents secteurs sahraouis, aux côtés de 30 participants issus des territoires sahraouis occupés.
    Le congrès, qui porte le nom du martyr Saïd Sid Ahmed Dambar, est placé sous le slogan «Résistance, persévérance et développement». Plusieurs délégations étrangères représentant 27 organisations mondiales ont été présentes aux travaux.
    Le congrès permettra entre autre de trouver les moyens de relever les défis rencontrés par les travailleurs sahraouis, de tracer les stratégies de l’organisation pour les années à venir, de mettre en place les plans d’action à même de promouvoir les travailleurs sahraouis. Les participants s’attelleront à trouver les mécanismes permettant de protéger les travailleurs sahraouis dans les territoires occupés. Les travaux se poursuivront jusqu’au 23 octobre.
    De notre envoyé spécial aux camps des réfugiés sahraouis, Yassine Mohellebi
    Le Jeune Indépendant, 22 oct 2012
  • Le chef de la MINURSO en visite en Algérie

    Le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a reçu hier à Alger le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef de la Mission de l’Onu pour l’organisation du référendum au Sahara Occidental (Minurso), M. Wolfgang Weisbro-Weber. L’audience s’est déroulée au siège du ministère des Affaires étrangères. Dans une déclaration à la presse, M. Weisbro-Weber, dont c’est la première visite en Algérie en tant que chef de la Minurso, a déclaré avoir écouté un exposé et pris des notes sur le sujet (conflit au Sahara Occidental), exprimant son respect au gouvernement algérien.
    El Moudjahid, 22 oct 2012