Mois : septembre 2012
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Selon les observateurs, la France écarte toute collaboration concernant l’autodétermination du peuple sahraoui. Qu’elle soit de droite, qu’elle soit de gauche, la France est avant tout royaliste. Elle s’aligne sur les humeurs des rois. Sur les diktats des rois. Qatar ou Maroc, Libye, Syrie ou Sahara occidental, la France s’incline devant les jeux des Palais. La gauche n’est que caviarde. Royale. La droite bling-bling où le capitalisme, les invasions, la course aux richesses des autres, les opportunités… font le mode de toute une diplomatie et qui reviendra certainement un jour aux commandes féodale et royale.La France a donc la passion des rois. Le respect des rois. Le complexe des rois. La France tremble devant les rois. Ça a été son histoire. Ça sera sans aucun doute son horizon. L’appréciation de l’élégancedes premières dames françaises, des Présidents français est souvent une note donnée par Buckingham Palace. Haute magnificence de la classe. De la somptuosité. De la tenue. Du savoir-vivre. De l’art de mener des relations saines, de cette politique qui a donné, à travers l’histoire, le tournis aux Bourbons.La France n’est que complexes.Complexité. Méfiance. Mépris à l’égard des autres peuples, spécialement à l’égard des ex-colonies dont elle souhaiterait confisquer l’identité encore une fois, «benguiguiser», par le biais de la francophonie, par le biaisde la francophilie ou par le biais de quelques intellectuels faussaires bonifacisés, françafriquiser par le biais de quelques coup de putschs pour maîtriser les circuits du CFA, des richesses pétrolières, de l’uranium du Niger, des déstabilisations récurrentes au Mali, en Côte-d’Ivoire, au Niger, en Mauritanie… pour en perturber la stabilité des viles flibusteries.Qu’a-t-elle donc, la France, à s’encombrer des tribus à qui elle ne consacre qu’une vulgaire et humiliante pub de voiture pour les animaux ? Qu’a-t-elle à de s’encombrer de ces enfants, hommes et femmes des camps sahraouis qui n’ont que la richesse des graines de sable du Sahara pour chiffrer leur misère ?L’humanisme français n’est qu’un forage dans les déserts des autres, des milliers de dollars dans les banques des autres, un marché fructueux dans les sociétés des autres… L’ère des lumières n’est qu’un sombre rayon qui, désormais, n’illumine plus les palais de France. N’éveille plus les châtelains de naguère. Le roi de l’Elysée –toujours le même-, les Ducs –toujours les mêmes-, le Baron de Matignon – toujours le même- ont toujours été masqués dans ce bal que raconte la fin du Comte.S.M.Le Jeune Indépendant, 8 sept 2012
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Communiqué du CNASPS
Une rencontre de consultation et de coordination regroupant M. Lamari Mohamed Mahreze président du CNASPS, M. Farouk Ksentini président de la commission nationale consultative de défense et de promotion des droits de l’homme et une délégation officielle de la RASD conduite par M. Lehraitani Lehcène, conseiller du président de la RASD, et composée du SG du ministère de l’Information et de la responsable politique auprès du Front Polisario.Cette activité de solidarité qui intervient à quelques jours seulement de la mission effectuée par la Fondation Kenendy, nous permettra d’échanger les informations autour du dossier des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, d’en tracer une stratégie d’actions pour la dénonciation de leurs violations répétées ainsi qu’également de coordonner les actions de chaque partie afin d’en garantir l’efficacité. -
Le CNAPS, satisfait de la décision de Ban de garder Ross
Le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) a exprimé sa satisfaction sur le renouvellement de la confiance du secrétaire général des Nations Unies, Ban-Ki-moon en la personne de son envoyé personnel au Sahara Occidental Christopher Ross.
Dans un communiqué qu’il a rendu public mercredi, le comité national de solidarité avec le peuple sahraoui a indiqué que le comité note avec satisfaction le maintien par Ban Ki Moon de M. Ross en tant qu’envoyé spécial et personnel chargé du conflit au Sahara Occidental et sur son refus de la requête non fondée par le Maroc de changer ce dernier.
Le CNASPS a exprimé ses vœux que Ross continue sa mission au Sahara Occidental et réussisse à organiser le plus tôt possible un référendum pour l’autodétermination du peuple Sahraoui selon les chartes du conseil de sécurité.
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Rabat en état d’alerte
Le rapport de la fondation Kennedy, qui a épinglé le Makhzen sur ce dossier, a laissé groggy le gouvernement marocain.«Chaque fois qu’un homme défend un idéal, ou agit pour améliorer le sort des autres, ou se bat contre l’injustice, il envoie un petit souffle d’espoir, et se croisant à partir d’un million d’autres centres d’énergie et d’audace, ces souffles construisent un courant capable d’abattre les murs les plus puissants de l’oppression et de la résistance», c’est le message délivré par Robert F. Kennedy à partir du Cap (Afrique du Sud) un certain 6 juin 1966.En digne héritière, sa fille le sème aux quatre coins de la planète. Le pouvoir marocain devrait le méditer. Comment va au fait le Makhzen après la publication du rapport du Centre Robert Kennedy pour la Justice et les droits de l’homme (RFK Center)? Pas trop bien apparemment. Il supporte mal l’étiquette de tortionnaire justifiée qui colle à la peau de ses forces d’occupation dans les territoires occupés du Sahara occidental. Une réputation qu’il traine encore et que même la fermeture des cachots de Tazmamart (prison secrète pour prisonniers politiques au sud-est du Royaume) n’ont pas réussi à faire disparaître.Les militants sahraouis emprisonnés à la Carcel negra (prison noire) sont les nouvelles victimes des geôles marocaines. Kerry Kennedy, la présidente de RFK Center et la délégation qui l’a accompagnée ont recueilli des témoignages qui attestent de l’existence de la torture et de la violence dans les territoires sahraouis. Pour le gouvernement marocain, tout rapport ou déclaration qui lui sont défavorables en ce qui concerne le dossier du Sahara occidental, sont frappés de suspicion et déclarés partiaux ou déséquilibrés. C’est le cas pour celui rendu public par la fondation Kennedy suite à ses visites dans les territoires occupés du Sahara occidental (El Ayoun, Dakhla, Smara…) et dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf (Sud algérien). Comme ce fut le cas de celui de Christopher Ross.Le représentant personnel du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental avait fourni un document qui faisait état de l’extraction d’aveux de Sahraouis, sous la torture, par les forces d’occupation marocaines. Rabat a vu rouge et l’a déclaré persona non grata. Quant au rapport de la fondation Kennedy, il y a vu un «caractère partial». Le Makhzen n’a pas encore digéré le contenu du document du RFK Center qui dénonce la répression dans les territoires annexés du Sahara occidental.«Le gouvernement marocain enregistre la précipitation ayant marqué la publication du rapport des observations préliminaires, élaboré par la fondation Kennedy au sujet de ses visites dans les provinces du sud du Royaume et dans les camps de Tindouf, en Algérie, pour y faire le point sur la situation des droits de l’homme» a déclaré le porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha El-Khalfi. Le chef de la diplomatie marocaine, Saâdeddine El Othmani, qui l’a, de son côté, qualifié de déséquilibré a relevé «la nature biaisée de cette organisation (RFK Center Ndlr) ainsi que l’attitude partiale et dénuée de neutralité dans son traitement du conflit artificiel autour du Sahara».Le rapport final de la fondation Robert F. Kenedy, qui sera présenté lors des travaux de la 4e Commission onusienne sur la décolonisation, à New York, sera particulièrement redoutable… Rabat est déjà en état d’alerte.L’Expression; 5 sept 2012 -
Kerry Kennedy a brisé le mur du silence
Il est hautement symbolique que la nièce de l’ex- Président Kennedy qui, il y a plus d’un demi siècle soutenait le droit à l’indépendance de l’Algérie, se rende au Sahara occidental pour faire avancer le droit à l’autodétermination des sahraouis. La visite que vient d’effectuer dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc et dans les camps de refugiés sahraouis Kerry Kennedy présidente de la fondation Kennedy est d’autant plus méritoire et importante qu’elle a réussit a briser le mur du silence qu’a érigé le Maroc autour d’un territoire qu’il occupe illégalement au mépris de la communauté internationale et des résolutions de l’ONU .De fait, le Maroc a tout fait pour empêcher cette visite et a été jusqu’à distiller des rumeurs et des informations invérifiables et invérifiées faisant croire à un possible enlèvement de la nièce Kennedy par Aqmi. Pour ce faire le Maroc a fait agir ses puissants relais aux États- Unis et jusqu’au sein de la CIA , pour faire croire a ce scénario digne des romans d’espionnages mais habituels des embrouillaminis de Rabat. La présidente de la fondation, Kerry Kennedy, a révélé publiquement les entraves des autorités marocaines pour brouiller la mission. La présence d’une organisation de la taille de la fondation Kennedy, de l’Organisation mondiale contre la torture et de Frontline a fait trembler le gouvernement marocain…La délégation a assisté à la répression d’une manifestation pacifique des Sahraouis. Le Maroc avait peur d’une visite qui le gênait au plus haut point en raison du prestige et de la crédibilité de la fondation Kennedy pour la justice et les droits de l’homme et aussi pour son influence au sein de l’opinion publique américaine et de l’administration US ainsi qu’au sein des institutions internationales.La panique de Rabat s’explique aussi par le fait que c’est la première fois qu’une mission de ce niveau se rend dans les territoires sahraouis occupés et dans les camps de réfugiés. D’autant que cette visite intervient dans un contexte particulièrement marqué par un black-out total sur la question sahraouie et sur les violations des droits de l’homme dans les territoires occupés. Cette mission a eu lieu aussi au moment où le Maroc affiche clairement ses velléités de bloquer le processus de négociations en retirant sa confiance à l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross. Mais là aussi le Maroc a subit un cuisant échec puisque Ban Ki-moon, refuse de se faire dicter sa conduite et a renouvelé sa confiance à C.Ross. C’est un sérieux revers pour Rabat au moment où les Pays Non-alignés viennent de renouveler leur soutien au droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui.Dans les camps de réfugiés sahraouis la délégation conduite par Kerry Kennedy a bénéficié d’une liberté de mouvement totale dans les camps. Les membres de la délégation ont rencontré les gens qu’ils souhaitaient rencontrer en toute liberté. Ils se sont rendus dans la prison des droits communs. Les sahraouis ont montré qu’ils n’ont rien à cacher. Les sahraouis espèrent ainsi que le geste sans précédent de la nièce de l’ex-président Kennedy permettra de donner à l’opinion mondiale et à la communauté internationale une autre vision de la réalité de la situation dans les territoires que celle imposée par le Maroc et ses soutiens occidentaux.Pour Mhamed Khedad, haut responsable sahraoui, le rapport qu’elle produira aura «un impact sur la nécessité de la prise en charge de la question des droits de l’homme dans les territoires occupés pour qu’enfin nos populations qui vivent sous occupation puissent respirer et exprimer librement leur opinion.» «Que cette mission permette une Minurso crédible, qui soit à la hauteur des standards internationaux et que l’ONU puisse prendre en charge les critiques formulées par l’Envoyé spécial Christopher Ross, de libérer immédiatement les détenus politiques qui croupissent dans les prisons marocaines», a-t-il ajouté avant de réitérer l’urgence de permettre aux parlementaires européens, aux diplomates, aux médias et toutes les ONG de pouvoir se rendre dans les territoires occupés pour constater les souffrances qu’endurent les Sahraouis du fait d’une occupation illégale de leur pays. Il a par ailleurs rappelé qu’en retirant sa confiance à C. Ross, le Maroc a «montré clairement sa volonté de bloquer le processus du règlement du conflit en s’assurant le soutien des pays comme celui de la France qui empêche l’avancée du règlement du conflit». «Nous, nous montrons notre disponibilité et notre respect de la légalité internationale. Nous cherchons un règlement définitif et démocratique du conflit dans le cadre des Nations unies. Le peuple sahraoui doit exercer son droit à l’autodétermination comme tous les peuples en lutte pour leur émancipation. J’espère que le rapport de la mission de la Fondation Kennedy pèsera de tout son poids pour que la question sahraouie soit sérieusement traitée au niveau du Conseil de sécurité », a-t-il encore dit.Mokhtar BendibLe Courrier d’Algérie, 5 sept 2012 -
M6 n’aime pas RFK
Ils sont tout de même très forts ces Marocains ! Largement discrédité par la visite de la courageuse Kerry Kennedy, présidente du centre américain Robert-Kennedy pour la justice et les droits de l’Homme dans les camps sahraouis, Rabat n’a rien trouvé de mieux que d’agresser cette emblématique invitée du Polisario.“L’hospitalité » marocaine est à géométrie variable. À l’inverse de Nicolas Sarkozy qui se voyait offrir un superbe palais à Marrakech, c’est à coup de violences verbales, d’intimidations, de filatures et de brutalités policières que la délégation américaine a été accueillie par les Marocains dans Al-Ayoune occupée. Mme Kerry Kennedy a certainement eu tort, au regard du palais royal, de venir voir de plus près ce qui se passait réellement dans les camps de réfugiés au Sahara Occidental et de ne pas jouer aux touristes occidentaux aveuglés par le charme des riads marocains. Et qu’importe son CV. Qu’elle soit une Kennedy, connus pour leurs engagements humanitaires de père en fille, ayant de l’influence au Sénat, portant un regard juste sur le drame des femmes sahraouies ne change rien. Quand on franchit le Rubicon avec le Maroc, la matraque sort.Le Maroc a gratifié l’opinion publique mondiale de quoi il était capable quand on s’interroge sur sa conception des droits de l’Homme. Paniqué face à cette visite audacieuse, le Maroc a sorti la grosse artillerie pour dissuader l’activiste américaine de venir, jusqu’à inventer une tentative de kidnapping par Aqmi ! De deux choses l’une. Soit le Maroc s’inquiète de la sécurité des invités du Polisario et auquel cas, il aurait tort car la visite des camps de réfugiés s’est déroulée dans d’excellentes conditions d’accueil et de protection. Soit le Maroc est très bien informé sur les intentions des terroristes d’Aqmi jusqu’à les anticiper !Reste que cette agitation marocaine ne saurait masquer l’essentiel. Les Sahraouis ont eu une opportunité, depuis longtemps, de rencontrer des membres de la communauté internationale pour témoigner des atrocités marocaines quotidiennes. Le Polisario est sorti grandi car il a fait la démonstration qu’il est capable de gérer les camps de manière “remarquable » comme l’a dit Kerry Kennedy. Maintenant, il s’agit que cette mission ne soit pas la seule qui ait le courage moral et physique de témoigner en faveur du droit des Sahraouis à l’indépendance.Liberté, 2 sept 2012 -
Couleuvres royales
par M. SaadouneLe gouvernement islamiste marocain que dirige Abdelilah Benkirane ne serait plus en odeur de sainteté auprès du Palais. Les procès que lui fait la presse proche du Palais et du Makhzen en sont le signe. La très officielle agence de presse marocaine MAP avait donné le ton récemment en pointant un risque de dérive «populiste» d’Abdelilah Benkirane. Celui-ci a bien eu quelques «écarts» de langage qui ont déplu fortement à la cour royale.Malgré une réforme constitutionnelle accordant en théorie plus de pouvoirs au chef du gouvernement, les «conseillers» du Palais forment un gouvernement «bis» que d’aucuns, au Maroc, qualifient de gouvernement « réel». Les islamistes du PJD – qui sont très loin de revendiquer une monarchie constitutionnelle où le «roi règne mais ne gouverne pas» – pouvaient-ils utiliser la petite marge de pouvoir théorique formellement concédée dans la Constitution pour amener la monarchie à lâcher du lest ? En moins d’une année d’exercice, on peut dire que le pari est déjà perdu. En prenant la charge du gouvernement dans un contexte de détérioration de la situation économique et sociale, le PJD n’a pas reçu de cadeau. Au contraire, pour le roi et les adversaires des islamistes, c’était le «meilleur moment» de donner la charge au PJD, de l’épuiser afin qu’il apporte la preuve de son échec et/ou de son incompétence.Il y a quelques semaines, un journal européen titrait de manière expressive que «Benkirane n’amusait plus le roi». On passe désormais à un autre registre. Le ton de la presse marocaine est désormais que Benkirane «agace royalement le roi». En avril dernier, Benkirane avait osé critiquer ce gouvernement royal de l’ombre en dénonçant l’existence de «bastions de contrôle sous la domination de personnes dépourvues de titre politique». Depuis, le chef du gouvernement a œuvré à battre sa coulpe, allant jusqu’à présenter publiquement des excuses au roi et à ses conseillers. Le Palais a en effet multiplié par différents canaux les rappels à l’ordre sur les pouvoirs intouchables du roi. Le souverain, passant outre le chef du gouvernement, a ainsi convoqué le ministre de l’Intérieur et les patrons de services de sécurité pour exiger des mesures contre des fonctionnaires (police, gendarmerie et douanes) qui auraient racketté des Marocains résidant à l’étranger à leur entrée au pays.Un «coup» spectaculaire qui avait le bon côté de montrer un roi soucieux du bien-être de ses sujets et surtout de rappeler, au gouvernement, qu’il est maître à bord. Et seul maître à bord. Benkirane a avalé la couleuvre royale mais un dirigeant du PJD n’exerçant pas de fonction gouvernementale, Abdelali Hamidine, membre du secrétariat général du PJD, n’a pas hésité à qualifier cet acte royal d’intervention inconstitutionnelle et de grave empiétement sur les prérogatives du chef du gouvernement. Abdelali Hamidine a critiqué dans la foulée la cérémonie d’allégeance au roi dont il a relevé le caractère anachronique. C’est la critique de trop apparemment et le Palais en tient rigueur au chef du gouvernement. Vendredi, une activité de la jeunesse du PJD à laquelle devait participer Benkirane a été interdite par les autorités.Le roi Mohammed VI ne supporte presque plus Benkirane et ne serait pas loin de siffler la fin de partie. Cela permettrait aussi de passer au débit du gouvernement du PJD la panade diplomatique où le Maroc a été mis par la décision de «retrait de confiance» à l’égard de Christopher Ross. Les procès qui se multiplient contre un gouvernement, pourtant très docile, montrent que malgré les «réformes», le roi n’est pas prêt à se délester d’une partie de ses pouvoirs. Même pour un islamiste de sa majesté.Le Quotidien d’Oran, 2 sept 2012 -
Sahara Occidental : un combat pacifique, jusqu’à quand ?
par Kharroubi HabibLa présidente de la fondation Robert Kennedy pour les droits de l’homme qui a effectué à la tête d’une délégation américaine une visite en territoires sahraouis occupés et dans les camps de réfugiés à Tindouf a déclaré être admirative du combat pacifique que mènent les Sahraouis contre l’arbitraire dont ils sont victimes et pour faire prévaloir leurs droits dont celui de l’autodétermination. En territoires occupés du Sahara Occidental, elle a eu l’occasion de vérifier combien ce combat est digne de respect tant il est mené dans des conditions extrêmement dangereuses pour les citoyens et militants sahraouis qui osent défier «l’ordre de l’occupation». Vérification qu’il lui a été facile à faire au vu du traitement infligé à la délégation qu’elle conduisait par les policiers et nervis du Makhzen. Délégation que ces derniers n’ont pas lâchée d’une semelle durant son séjour, n’hésitant pas à bousculer et à insulter une de ses membres qui s’est avisée de filmer une scène de violence de la police contre une femme sahraouie. La déléguée américaine prise à partie est la propre fille de la présidente de la fondation Robert Kennedy.Incident qui a fait dire à celle-ci que «la violence que nous avons pu constater n’est pas un événement isolé». Ce que confirment à ses yeux les témoignages des dizaines de femmes sahraouies que la délégation a rencontrées et qui lui ont fait état des affres de la prison et de l’agression physique subis par leurs maris et fils en raison de leurs activités politiques. Ce qu’a découvert en territoires occupés du Sahara Occidental d’arbitraire et de violation des droits la délégation américain est la terrible réalité de l’occupation qu’endure la population sahraouie et que les soutiens étatiques et médiatiques internationaux du royaume marocain récusent en attribuant les accusations portées en la matière contre les autorités chérifiennes de propagande entretenue par l’Algérie et ses stipendiés du Front Polisario. Faut-il comprendre parmi ces stipendiés de l’Algérie l’émissaire spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, qui a lui aussi vérifié que la question des droits de l’homme en territoires occupés du Sahara Occidental pose problème et qu’il y a nécessité pour que la Minurso soit dotée d’un mécanisme indépendant de contrôle et d’évaluation du problème ?En vérité, le sort dramatique fait à la population sahraouie par l’arbitraire et la répression exercés sur elle par les forces de police marocaines et leurs auxiliaires est connu de tous. Il se trouve seulement que malgré cela le royaume marocain continue de bénéficier de la bienveillante passivité dans l’indignation des puissances se prétendant inflexibles et intraitables sur la question des droits de l’homme là où ils ne sont pas respectés. Dans ces conditions jusqu’à quand alors les Sahraouis continueront ce combat pacifique pour leur liberté et dignité que la présidente de la fondation Robert Kennedy a dit admirer ? Le processus de négociation entre Sahraouis et Marocains est dans l’impasse. L’occupation marocaine a trop duré, la répression est d’une violence inouïe. Et cela sans que la communauté internationale s’en émeuve et fasse comprendre aux autorités marocaines que c’en est trop de leur piétinement de la légalité internationale et des droits de l’homme.Par le prestige de la fondation qu’elle préside, par celui de son nom, Kerry Kennedy qui a été en territoires occupés du Sahara Occidental, qui a vu et entendu, est en mesure d’interpeller cette communauté internationale, de l’alerte sur l’amère incompréhension qui est celle des Sahraouis quant à son inertie. Incompréhension qui leur fait envisager de prendre leur destin en charge autrement que par la voie du combat pacifique.Le Quotidien d’Oran, 2 septembre 2012