Mois : juin 2012
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Conflit d’intérêts
par Ponce de LeónIl serait intéressant de savoir comment Mme Belkacem rend compatibles sa position dans le gouvernement Hollande et son appartenance au Comité Consultatif des Marocains à l’étranger (depuis décembre 2007), nommée personnellement par le roi Mohamed VI et, en conséquence, à la solde de celui-ci. Le conflit évident d’intérêts, qui n’est pas nouveau puisque la jeune Mme Belkacem a déjà occupé le poste de porte-parole dans le cabinet de Mme Ségolène Royal tout en exerçant la même fonction au Maroc, ne semble pas, pour le moment, attirer l’attention des socialistes; mais cette fois, je crois qu’ils sont allés un peu loin car il s’agit d’un Ministre de la République…Quoique… vu la complicité des socialistes, comme celle de toute la droite en France, aujourd’hui avec Mohamed VI, hier avec Hassan II, peut-être n’y a-t-il pas de conflit d’intérêts … ce qui serait plus grave… N’oublions pas que, en tant que marocaine, Mme Belkacem doit soumission à son Roi, commandeur des croyants. Il est inévitable de penser qu’avec une telle présence au coeur du Gouvernement de la République, nous ne pouvons pas attendre de M Hollande d’autre politique que celle suivie par ses prédécesseurs en ce qui concerne le soutien aux thèses marocaines sur le Sahara Occidental, de non respect, en somme, des résolutions des Nations Unies depuis 1975.Cette position contraste par ailleurs avec la position du nouveau Premier Ministre, révélée récemment par une lettre de M Ayrault adressée à une association française d’amis de la RASD, dans laquelle la présence du Royaume du Maroc au Sahara Occidental est qualifiée, à juste titre, d’occupation. Verrons-nous bientôt éclater le conflit d’intérêts?Plan de Paix au Sahara Occidental, 27/06/2012 -
Prémisses
La défaite aurait-elle en fait été une libération pour un certain cadre de l’UMP ? C’est du moins l’impression que nombre d’entre eux donnent aujourd’hui en critiquant de façon acerbe la stratégie adoptée par leur parti pour aborder la présidentielle d’avril dernier. Une présidentielle à la suite de laquelle Nicolas Sarkozy a dû quitter l’Élysée après seulement un mandat à la tête de la France. Visiblement, pour certains membres du gouvernement ainsi que pour plusieurs cadres de l’UMP la droitisation de la campagne et du discours de leur candidat a été très mal vécue et est subie comme une véritable épreuve qu’il a fallu endurer par loyauté pour Nicolas Sarkozy.Ce dernier, entouré de conseillers à l’idéologie proche de celle du Front National aurait en effet été dévoyé et convaincu de durcir conséquemment sa ligne pour s’aligner sur celle de Marine Le Pen. Une stratégie, qui, on le sait aujourd’hui, loin d’avoir fonctionné semble surtout avoir favorisé le vote FN en décomplexant et en dédiabolisant en grande partie le programme du parti d’extrême droite.Ainsi, loin d’avoir fait gagner des voix à Nicolas Sarkozy, cette stratégie de droitisation a visiblement au contraire encouragé de nombreux électeurs encore frileux à franchir le pas et à voter pour celle qui portait sans ambages le discours le plus radical. Car après tout, quitte à être d’accord avec des idées et des points de programme de l’extrême droite, autant aller jusqu’au bout et voter pour la candidate du FN. Une défaillance dans la stratégie de l’équipe de Sarkozy que beaucoup critiquent après coup et notamment ceux qui sont aujourd’hui prêts à prendre la tête du parti.De nombreuses voix à l’UMP s’élèvent notamment pour demander une révision de la charte des valeurs du parti pour remplacer celle datant de 2002, établie à la création du mouvement. Une révision qui sera le prémisse d’un changement important à la tête du parti, un nouveau président pour l’UMP devant être désigné dans les prochains mois. Une désignation qui attise déjà toutes les convoitises et qui laisse augurer des tensions immenses entre les différents prétendants et leurs supporters. Reste à savoir qui des militants veulent avoir pour président et surtout si ces tensions grandissantes ne vont pas laisser le champ libre à Marine Le Pen qui est bien décidée pour sa part à détruire l’UMP pour reconstruire une nouvelle droite dont elle serait la dirigeante.F. M.Le Jour d’Algérie, 27/06/2012 -
Situation des femmes sahraouies : L’Internationale socialiste des femmes invitée à agir
La Secrétaire générale de l’Union nationale des femmes sahraouies (UNFS) et membre du secrétariat du Front Polisario, Fatma Mehdi, a demandé à l’Internationale socialiste des femmes de constituer une délégation pour s’enquérir de la situation des femmes au Sahara Occidental envahie par le Maroc en 1975 et 1979.Dans son intervention lors des travaux de la réunion des groupes de l’Internationale socialiste des femmes, dimanche à Istanbul (Turquie), la SG de l’UNFS a appelé à « constituer une délégation pour s’enquérir de la situation dans les territoires occupés du Sahara Occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis », a précisé la même source. Mme Mehdi a, à cette occasion, présenté un exposé sur la réalité de la situation des femmes sahraouies qui pâtissent de l’absence de paix, de l’achoppement du projet de négociations et de la régression des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés.Evoquant « les femmes qui parviennent à résoudre les conflits par le dialogue et la négociation », thème de la rencontre d’Istanbul, la présidente de l’Internationale socialiste des femmes, Pia Locatelli, a souligné l’importance de la participation des femmes à la médiation et à la négociation pour le règlement des conflits et pour la paix mondiale. La vice-présidente de l’Internationale socialiste des femmes pour la région de la Méditerranée et du Moyen-Orient, Caralee Antqona, a, quant à elle, axé son intervention sur les guerres et les conflits que connaît la région et les initiatives les plus importantes menées par l’Internationale socialiste des femmes dans ce domaine.Rédaction/Le Midi Libre, 27/06/2012 -
Bruits de bottes entre Turquie et Syrie
La destruction de l’avion de combat turc vendredi dernier par les forces du régime d’El-Assad laisse craindre une escalade de la crise entre les deux pays voisins à tel point que leurs relations ne semblent vraisemblablement tenir plus qu’à un fil.C’est d’ailleurs pour cela que le l’Otan s’est réuni hier matin à Bruxelles à la demande de la Turquie qui, après la destruction de l’un de ses avions de combat par la Syrie, a invoqué l’article 4 du traité de l’Alliance prévoyant que tout pays membre peut porter une question à l’attention du Conseil quand il estime que son intégrité territoriale ou sa sécurité est menacée. A ce propos, il est à souligner que l’option militaire n’a jusqu’à présent pas été privilégiée par l’Otan. D’ailleurs, Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l’Otan, a déclaré juste avant la réunion qu’ «une intervention militaire étrangère n’est pas la bonne voie pour la Syrie». Pour les responsables de l’Alliance occidentale, les conditions de 2011 pour intervenir en Libye ne sont pas réunies pour la Syrie, à savoir une base légale internationale sous la forme d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU et l’appel de l’opposition syrienne à une intervention.En revanche, jouant la carte de la prudence, Anders Fogh Rasmussen a réaffirmé la solidarité de l’Otan à la Turquie, tout en condamnant le comportement de la Syrie qu’il appelle à tout mettre en œuvre pour éviter qu’un nouvel incident de ce genre se reproduise. «La sécurité de l’Alliance est indivisible. Nous soutenons la Turquie dans un esprit de solidarité forte», a-t-il dit. «Nous jugeons cet acte inacceptable et le condamnons dans les termes les plus fermes». Il a précisé que l’article 5 du traité de l’Atlantique-Nord, qui organise la solidarité entre Etats membres et autorise le recours à la force en cas d’agression, n’avait pas été invoqué. «Je ne pense pas que la situation continuera à s’envenimer, a-il estimé, je pense que la Syrie va prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter qu’un tel évènement se reproduise à l’avenir, au regard de l’évolution de la situation dans la région». Toutefois, il est indiqué que les 28 Etats membres de l’Otan avaient prévu de nouvelles consultations et qu’ils continuaient de suivre l’affaire de très près.A noter que c’est seulement la seconde fois depuis la création de l’Otan en 1949 qu’est évoqué l’article 4, la précédente ayant été faite en 2003, également à la demande de la Turquie, à propos de la guerre contre l’Irak.Le jour d’Algérie, 27/06/2012 -
Les jeunes Sahraouis manifestent à Paris
Ce mardi 26 juin 2012, de 15h à 18h, une trentaine de jeunes sahraouis se sont retrouvés place du Trocadéro à Paris pour une manifestation appelée par l’Association des Sahraouis Réfugiés en France. Voir le tract ici.Ci-dessous le texte d’explications et de revendications qui a été lu. (voir la vidéo ici)« Notre pays, le Sahara Occidental est occupé par le Maroc, dans la violence depuis 1975. C’est une COLONIE.2700 km de mur marocain, les champs de mines antipersonnel écartèlent nos familles entre campements de réfugiés et territoires occupés.L’actualité c’est :23 civils Sahraouis en prison militaire au Maroc depuis 19 mois sans jugement : ils avaient manifesté.Une centaine d’autres prisonniers politiques, maltraités, torturés2 jeunes Sahraouis assassinés par des policiers marocains, enterrés sans enquête et contre la volonté des parentsNous sommes interdits dans notre pays, rejetés par son occupantDu fait de la France, la mission de l’ONU sur place n’a pas les moyens de protéger nos frères, quotidiennement frappés, torturés, enlevés, emprisonnés abusivementTous les jours :Notre terre, notre mer, sont pillées par le Roi du Maroc, ses généraux, ses fonctionnaires et des entreprises étrangères. Ils volent phosphate, sable, poissons, eau douce, fruits et légumes… Ce qui est et pousse en territoire occupé n’appartient pas à l’occupant.Le Maroc doit quitter la partie de notre territoire qu’il occupeLe Maroc répondre de ses crimes, et payerLes prisonniers politiques sahraouis doivent être jugés équitablement ou libérés sans conditionChristopher Ross, envoyé spécial de l’ONU doit pouvoir se rendre dans les territoires occupés pour y constater la réalité.La communauté internationale doit faire pression sur le Maroc et soutenir tous les efforts pour que le problème se résolve sans reprise du conflit armé.La France doit cesser de cautionner les crimes et vols marocains au Sahara OccidentalL’UE, l’Onu doivent cesser de payer au roi du Maroc ce qu’il vole au SaharaNous refusons la destruction de notre paysNous revendiquons le respect de nos droits et le premier, vivre libre sur notre terre. »APSO, 27/06/2012 -
Conflit d’intérêts
par Ponce de LeónIl serait intéressant de savoir comment Mme Belkacem rend compatibles sa position dans le gouvernement Hollande et son appartenance au Comité Consultatif des Marocains à l’étranger (depuis décembre 2007), nommée personnellement par le roi Mohamed VI et, en conséquence, à la solde de celui-ci. Le conflit évident d’intérêts, qui n’est pas nouveau puisque la jeune Mme Belkacem a déjà occupé le poste de porte-parole dans le cabinet de Mme Ségolène Royal tout en exerçant la même fonction au Maroc, ne semble pas, pour le moment, attirer l’attention des socialistes; mais cette fois, je crois qu’ils sont allés un peu loin car il s’agit d’un Ministre de la République…Quoique… vu la complicité des socialistes, comme celle de toute la droite en France, aujourd’hui avec Mohamed VI, hier avec Hassan II, peut-être n’y a-t-il pas de conflit d’intérêts … ce qui serait plus grave… N’oublions pas que, en tant que marocaine, Mme Belkacem doit soumission à son Roi, commandeur des croyants. Il est inévitable de penser qu’avec une telle présence au coeur du Gouvernement de la République, nous ne pouvons pas attendre de M Hollande d’autre politique que celle suivie par ses prédécesseurs en ce qui concerne le soutien aux thèses marocaines sur le Sahara Occidental, de non respect, en somme, des résolutions des Nations Unies depuis 1975.Cette position contraste par ailleurs avec la position du nouveau Premier Ministre, révélée récemment par une lettre de M Ayrault adressée à une association française d’amis de la RASD, dans laquelle la présence du Royaume du Maroc au Sahara Occidental est qualifiée, à juste titre, d’occupation. Verrons-nous bientôt éclater le conflit d’intérêts? -
L’UNFS demande à l’Internationale socialiste des femmes de s’enquérir de la situation des femmes sahraouies
ISTANBUL, 25 juin 2012 (APS) – La Secrétaire générale de l’Union nationale des femmes sahraouies (UNFS) et membre du secrétariat du Front Polisario, Fatma Mehdi, a demandé à l’Internationale socialiste des femmes de constituer une délégation pour s’enquérir de la situation des femmes sahraouies, a rapporté lundi l’Agence de presse sahraouie (SPS).Dans son intervention lors des travaux de la réunion des groupes de l’Internationale socialiste des femmes, dimanche à Istanbul (Turquie), la SG de l’UNFS a appelé à « constituer une délégation pour s’enquérir de la situation dans les territoires occupés et dans les camps de réfugiés sahraouis », a précisé la même source.Mme Mehdi a, à cette occasion, présenté un exposé sur la réalité de la situation des femmes sahraouies qui pâtissent de l’absence de paix, de l’achoppement du projet de négociations et de la régression des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés.Evoquant « les femmes qui parviennent à résoudre les conflits par le dialogue et la négociation », thème de la rencontre d’Istanbul, la présidente de l’Internationale socialiste des femmes, Pia Locatelli, a souligné l’importance de la participation des femmes à la médiation et à la négociation pour le règlement des conflits et pour la paix mondiale.La vice-présidente de l’Internationale socialiste des femmes pour la région de la Méditerranée et du Moyen-Orient, Caralee Antqona, a, quant à elle, axé son intervention sur les guerres et les conflits que connaît la région et les initiatives les plus importantes menées par l’Internationale socialiste des femmes dans ce domaine.APS, 25/06/2012 -
L’ONU approuve un budget de près de 61 millions de dollars pour la MINURSO
NEW YORK – L’Assemblée générale de l’ONU a approuvé un budget de 60,8 millions de dollars pour le financement de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) sur la période allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013.Ce budget se compose d’un montant respectivement de 58,2 millions de dollars pour financer le fonctionnement de la MINURSO, de 2,4 millions de dollars destinés au compte d’appui aux opérations de maintien de la paix de cette Mission, et de 131.700 dollars destinés à la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi (Italie) liée à la MINURSO.Par ailleurs, l’Assemblée générale de l’ONU a engagé le Secrétaire général « à continuer de prendre des mesures pour assurer la sûreté et la sécurité de tout le personnel qui participe à la MINURSO en tenant compte de la résolution 1502 adoptée par le Conseil de sécurité en août 2003 », indique l’ONU.L’Assemblée générale de l’ONU a avalisé, pour la période allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013, un budget de plus de 7 milliards de dollars pour 14 opérations de maintien de la paix (OMP) et missions politiques spéciales des Nations Unies.Il s’agit, entre autres, de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour et des Mission des Nations Unies au Soudan du Sud, au Tchad, en RDCongo, en République centrafricaine, en Côte d’Ivoire, en Ethiopie et en Erythrée.APS, 25/06/2012 -
Un comité bésilien de solidarité avec le peuple sahraoui est né
Les amis du peuple sahraoui au Brésil ont annoncé la formation d’un comité brésilien de solidarité avec le peuple sahraoui, regroupant les membres de plus de 14 organisations et partis, outre nombre de personnalités, d’intellectuels et d’activistes de la société civile, a indiqué dimanche l’Agence de presse sahraouie (SPS).Le comité a « organisé une conférence spéciale pour annoncer son installation », en présence de l’ambassadeur sahraoui en mission au Brésil, Hamdi Bueha et le représentant du ministère sahraoui des Affaires étrangères, Karim Lagdaf, selon SPS citant une source de l’ambassade sahraouie en mission dans la capitale brésilienne.Outre des parlementaires du parti des travailleurs, du parti communiste du Brésil (PCdob), du parti communiste brésilien (PCB), du parti socialiste brésilien (PSB), du parti démocratique des travailleurs (PDT), du parti socialisme en liberté (PSOL), cette conférence a vu la participation de la centrale unique des travailleurs (CUT), de la centrale des travailleurs brésiliens (CTB), et de la coordination brésilienne des organisations civiles.Le mouvement sans terre (MST) et la commission brésilienne des droits de l’Homme, ainsi que des académiciens et intellectuels ont également pris part à cette rencontre.Lors de cette rencontre, le comité a mis l’accent sur la nécessité « de consentir tous les efforts nécessaires pour convaincre l’Etat brésilien de reconnaître la République sahraouie et le droit du peuple sahraoui à l’indépendance, face à l’obstination du Maroc à trouver une solution définitive au conflit par voie référendaire », selon la même source.Radio Algérienne, 25/06/2012 -
Le Sahara occidental révèle un manque de crédibilité de la politique étrangère de Rajoy
Le gouvernement de Rajoy n’a pas tenu ses promesses en ce qui concerne le Sahara occidental et l’Afrique du Nord en général. Et cet échec non seulement a conduit la politique espagnol des Affaires étrangères à la dérive, mais elle commence à la rendre ridicule. Le Ministre Garcia Margallo, semble déterminé à imiter son plus pénible prédécesseur, Moratinos Cuyaubé. Sa genou-flexion devant la tyrannie alaouite de Mohamed VI, non seulement a été « remercié » par une « gifle » du makhzen à l’Espagne, mais a été, en plus, désavouée par le Bureau du Secrétaire général de l’ONU. Le Parti socialiste, bien sûr, ne dit rien.I. Le Makhzen, pris de panique, rejette Christopher RossLe 17 mai 2012, le Makhzen a officiellement annoncé son rejet de Christopher Ross, Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental. Et il l’a fait, comme je l’ai déjà dit ici, à peine trois semaines après avoir voté publiquement, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, en faveur de la résolution 2044 du Conseil qui stipule textuellement:6. (Le Conseil de sécurité) affirme son ferme soutien à l’engagement du Secrétaire général et son Envoyé personnel pour parvenir à une solution à la question du Sahara occidental dans ce contexte et appelle à l’intensification des réunions et des contacts;
Comme je l’ai dit, en primeur, sur ce blog, les vraies raisons du rejet sont que Ross, diplomate habile, a su trouver les moyens de relancer le processus de décolonisation en déjouant le blocage imposée par l’attitude intransigeante du Makhzen. Parmi ces moyens se trouvent des discussions sur les mesures de confiance, des discussions sur la question des richissimes ressources naturelles du territoire et des mesures pour briser le blocus médiatique que le Makhzen a imposé sur le Sahara occidental en empêchant l’accès d’observateurs internationaux et en réprimant brutalement tous ceux qui, à partir de l’intérieur du pays, cherchent à briser le blocus. Pour mettre fin à ce blocus médiatique, il avait prévu une visite au Sahara Occidental. La PREMIERE à être effectuée par un Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU depuis le retrait de l’Espagne.II. ROSS soutenue par tous … SAUF LE GOUVERNEMENT RAJOYLa décision du Makhzen veut dire que le Maroc désavoue le Conseil de sécurité qui, à l’unanimité, avait exprimé son soutien à Ross et à ses efforts quelques jours plus tôt, le 24 Avril.La diplomatie du Makhzen a été activée en quête de soutien … sans succès.– La France a refusé de se joindre au « front anti-Ross » du Makhzen– États-Unis a déclaré qu’elle maintient son soutien à Ross;– L’Algérie a réitéré son soutien à Ross;– Le Front Polisario a déclaré qu’il soutenait Ross ; …– Et le Secrétaire général de l’ONU a également déclaré son appui à Ross. En outre, l’ONU a désigné représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental un diplomate allemand, M. Wolfgang Weisbrod-Weber que le Makhzen a voulu bloquer.L’Espagne, par contre, a gardé le silence.III. LE GOUVERNEMENT RAJOY consomme sa genou-flexion devant le SULTANLe ministère des Affaires étrangères de l’Espagne a annoncé le 20 la visite du ministre espagnol à Rabat.Au cours de celle-ci, le ministre a fait une offrande à Hassan II, responsable de violations graves des droits de l’homme au Maroc et au Sahara occidental, et qui, dans des déclarations à Eric Laurent, il a reconnu qu’il avait fait chanter l’Espagne.Lors de la conférence de presse conjointe organisée à côté du ministre marocain des Affaires étrangères, il a rejoint le Makhzen dans ses critique contre Ross. Ignacio Cembrero y raconte l’histoire ainsi:(Margallo) a ouvertement critiqué le diplomate américain Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, au Sahara depuis 2009.» il serait pertinent que l’émissaire spécial sur le dossier (Sahara, ndlr) s’intéresse aux thèmes centraux et non aux thèmes accessoires « , a déclaré Garcia-Margallo dans une conférence de presse avec son homologue marocain Saaedin El Othmani. Le ministre espagnol faisait allusion au fait que le médiateur Ross a convoqué des réunions informelles entre les délégations du Maroc et du Front POLISARIO et a essayé prioritairement que les deux parties appliquent des mesures de confiance avant d’entrer pleinement dans la négociation.Le dévouement du gouvernement Rajoy face à Mohammed VI atteint un point tel que, comme rappelé par Cembrero:Lorsque, en Janvier dernier, le président Mariano Rajoy s’est rendu pour la première fois, à Rabat, il a réitéré au sujet du Sahara Occidental: « Nous sommes avec ce dit l’ONU. » Son secrétaire général, Ban Ki-moon, a déclaré à plusieurs reprises qu’il a pleine confiance en Ross, mais Garcia-Margallo estime que le Maroc a au moins une raison pour se méfier de lui en tant que médiateur.Avant cela, le 23 mai, le représentant espagnol à l’ONU, Gonzalo de Benito, a timidement soutenu Ross dans ses réponses aux questions en espagnol…et il n’a pas eu le courage de le faire dans ses réponses en français aux questions des médias du Makhzen.IV. AINSI LE MAKHZEN REMERCIE LA NOUVELLE TRAHISON DU GOUVERNEMENT ESPAGNOL AUX SAHRAOUISLe makhzen « a remercié » la trahison espagnole au Sahara Occidental en gardant ses ambitions expansionnistes sur les territoires espagnols de Ceuta et Melilla.Y a-t-il une plus grande preuve de la «réussite» de la politique étrangère de ce gouvernement?V. L’ONU DESAVOUE EXPRESSEMENT LE GOUVERNEMENT DE RAJOYCependant, le 22 juin, le porte-parole du bureau du Secrétaire général de l’ONU, lors de la conférence de presse habituelle, en réponse à une question sur les déclarations du gouvernement espagnol sur Ross, a désavoué le gouvernement espagnol.Voici le texte original suivi de ma traduction:Question: Can you update us on the status of Mr. [Christopher] Ross’mission in Western Sahara? He is going to be holding talks in Geneva, I think in June or July, and he announced he was going to the region as well; we have no news of that. And then yesterday the Spanish Foreign Minister had some criticism about Mr. Ross and his mission?
Question: Pouvez-vous nous mettre à jour sur l’état de la mission de M. (Christopher) Ross au Sahara Occidental? Va-t-il organiser des conversations à Genève, je pense, en juin ou juillet, et il a annoncé qu’il allait se rendre dans la région, nous n’avons pas de nouvelles sur cela. Et en plus, le ministre espagnol des Affaires étrangères a fait, hier, certaines critiques vis-à-vis de Ross et de sa mission?Spokesperson: Well, just to reiterate the Secretary-General’s full support for and confidence in his Personal Envoy for Western Sahara, Mr. Ross. And with reference to media reports that you refer to, let me just say that the Secretary-General underlines that his Envoy has given ample opportunity to the parties to discuss the core issues during the informal rounds of negotiations. To date, the parties have not moved beyond their initial positions.
Porte-parole: Eh bien, je veux juste réitérer le plein appui et la confiance du Secrétaire général en son Envoyé personnel pour le Sahara occidental, M. Ross. Et en ce qui concerne les nouvelles des médias dont vous parlez, permettez-moi de vous dire que le Secrétaire général souligne que son Envoyé a donné aux parties l’occasion de discuter des questions centrales au cours des cycles de pourparlers informels. Jusqu’à présent, les parties ne sont pas allés au-delà de leurs positions initiales.VI. UNE DIPLOMATIE DISCRÉDITÉE INCAPABLE DE DEFENDRE LES INTERETS DE L’ESPAGNEL’épisode rapporté a une gravité extraordinaire.Le fait que le gouvernement espagnol contredise ses affirmations solennelles (encore une fois) sur le Sahara occidental n’est pas anodin.Le fait que le gouvernement de Rajoy réitère, en janvier, le soutien de Rajoy solennelle à l’ONU dans le conflit au Sahara occidental … pour ensuite, s’aligner, au mois de juillet, du côté du Makhzen contre l’ONU, rappelle trop ce qui est arrivé dans le passé, lorsque le soutien solennel au référendum d’autodétermination, était suivi des déclarations de soutien au Makhzen.Cela a un contexte et ce coût s’appelle CRÉDIBILITÉ. Le Gouvernement de Rajoy, avec ce genre de déclarations, achève ce qu’il pourrait avoir de crédibilité internationale.Et seul un ignorant peut penser que ce manque de crédibilité ne se voit pas dans d’autres forums internationaux dans lesquels l’Espagne joue grand. Par exemple, dans les forums qui traitent de la crise financière espagnole …Desde El Atlantico, 24/06/2012