Mois : juin 2012

  • Limousin : Le comité de soutien au peuple Sahraoui toujours très actif

    L’été arrive et déjà une grande chaîne de solidarité se met en place pour accueillir les jeunes enfants Sahraouis.
    Depuis déjà 10 ans, le Limousin vit une grande histoire d’amitié et de solidarité avec le peuple Sahraoui.
    Après l’insurrection toujours menée par le front Polisario, de nombreux ressortissants du Sahara Occidental ont dû prendre leur valise et partir en exil. Depuis, des milliers de réfugiés vivent dans le sud de l’Algérie, dans des camps de tôles et de toile et ont l’impression d’être les oubliés de l’histoire. « Lorsqu’il était encore président du groupe socialiste de l’assemblée nationale, le nouveau premier ministre Jean-Marc Ayrault avait régulièrement lancé des appels de soutien à la cause des Sahraouis, soulignent les responsables limousins du CLSPS. Aussi, nous espérons vivement qu’il demeurera fidèle à cette cause et nous l’encourageons à nous entendre ».Victimes de la crise espagnole
    Les bénévoles de l’association qui accueille tous les ans des enfants de Tindouf savent que les mois à venir seront difficiles. « Lorsque l’on connaît la situation actuelle de l’Espagne et que l’on sait qu’ils recevaient 90 % des enfants qui bénéficiaient d’un accueil l’été et qu’en outre ils fournissaient 90 % de toute l’aide accordée aux réfugiés des camps, nous pouvons nous inquiéter. Les enfants ont besoin de ces vacances ils ont besoin de vitamines alors qu’ils ne se nourrissent que de boîtes de conserves. Peu à peu, nous avons creusé un sillon très fertile et les Limousins ont répondu avec générosité à nos sollicitations ».

    L’accueil des enfants dans les familles françaises et l’intérêt porté par ces derniers à leur situation a plu aux autorités en exil qui ont décidé de généraliser l’apprentissage du français chez les enfants. Depuis quelques années, la classe de français financée par le Conseil régional du Limousin est devenue un exemple dans les camps. Les enfants francophones ont en outre la chance de pouvoir poursuivre leurs études dans les collèges algériens.Des familles d’accueil de plus en plus nombreuses
    24 enfants viendront cette année, âgés de 8 à 9 ans. Les enfants seront accueillis dans la deuxième moitié de juin. Ils seront pris en charge au lycée Condorcet à Limoges et travailleront leur français grâce aux stagiaires de Français-Langues étrangères de l’Université de Limoges. Ensuite, les enfants seront accueillis le 24 juin et rencontreront les familles qui sont tous les ans plus nombreuses pour de vraies vacances après un check-up médical ».
    Contact. Comité Limousin de Solidarité avec le Peuple Sahraoui, pour la région de Saint-Junien contactez Michel Trabaud au 06.08.88.50.90.
    Laurent Borderie
    Le Populaire.fr, 02/06/2012
  • Trigon distribue son premier film sahraoui

    «Wilaya» de Pedro Pérez Rosado raconte la vie dans les camps «provisoires»

    Trente-cinq ans que ça dure: victime d’une décolonisation hâtive après la mort de Franco, l’ex-Sahara espagnol vit toujours sous occupation marocaine, avec pour seul espoir une autonomie encore floue. Quant aux tenants de la République indépendante proclamée par le Front Polisario, ils vivent dans des camps de la wilaya (région administrative) de Tindouf, en Algérie. Pas étonnant que les cinéastes ne se soient pas bousculés pour évoquer ce conflit qui concerne moins d’un million de personnes sur du sable, en risquant de fâcher trois pays…
    Une génération tiraillée
    L’Espagnol Pedro Pérez Rosado constitue l’exception. Après plusieurs voyages et une première fiction historique, Cuentos de una guerra sahraui(2004), il y est retourné pour réaliser Wilaya, présenté dans la section Panorama du dernier Festival de Berlin. Une heureuse surprise de la part d’un cinéaste quinquagénaire inconnu au bataillon, passé par l’assistanat et la publicité. Et un film qui ne déparera pas le catalogue Trigon-Film.
    Son nouvel opus se penche sur la jeune génération de Sahraouis, nés dans ces camps de réfugiés «provisoires». On y suit Fatima, rentrée au pays à la mort de sa mère, après avoir grandi à Valence dans une famille d’accueil. Son dilemme: rester où se trouvent ses racines, sa sœur handicapée et son frère, ou bien retourner en Espagne, dont elle a adopté le mode de vie? En attendant, elle achète une voiture pour gagner sa vie avec des livraisons…
    Le scénario est un peu minimal, mais sa protagoniste (jouée par une belle Sahraouie de Valence) incarne bien le problème. L’autre avantage, c’est un professionnalisme qui ne se transforme jamais en facilité. Tourné en beau format Scope, sans excès de montage, de musique (Aziza Brahim) et de romanesque, Wilaya ne vise qu’à nous faire partager un moment et comprendre la vie dans ce coin oublié. Traditions et modernité, immobilité ou changement, surveillance ou indépendance, résignation ou fuite – tout ceci est bien évoqué dans ce film aux paysages sublimement… désespérants.
    VV Wilaya , de Pedro Pérez Rosado (Espagne/Sahara occidental 2012), avec Nadhira Mohamed, Memona Mohamed, Aziza Brahim, Ainina Sidameg, Mohamed Molud. 1h39.
  • El Presidente de la República pide al Rey de Arabia Saudí que interceda ante Marruecos para el fin del conflicto del Sáhara Occidental

    Bir Lehlu (Territorios Liberados), 31/05/2012 (SPS).- El Presidente de la República Árabe Saharaui Democrática (RASD) y Secretario General del Frente Polisario, Mohamed Abdelaziz, ha remitido una carta dirigida al Rey Abdulah Bin Abdelaziz en la que pide que interceda ante Mohamed VI para poner fin al conflicto del Sáhara Occidental y el sufrimiento de ambos pueblos el saharaui y marroquí.
    « Me dirijo a usted, su Majestad, para solicitar su intervención ante el rey de Marruecos para poner fin al alargamiento del conflicto y el sufrimiento de los dos pueblos el saharaui y el marroquí, y para entrar en negociaciones serias sobre la base de los acuerdos firmados con su padre, el difunto Hassan II, a fin de llegar a una solución que permita al pueblo saharaui decidir su futuro mediante un referéndum de autodeterminación libre y transparente, como está estipulado en la Carta y resoluciones de las Naciones Unidas », escribió el Presidente Abdelaziz al Rey de Arabia Saudí.
    El Presidente indicó también que Marruecos desde el inicio del conflicto en 1975 faltó a sus obligaciones y en especial en los que concierne al referéndum de autodeterminación del pueblo saharaui.
    El Presidente Mohamed Abdelaziz recordó el papel que ha jugado el difunto Rey de Arabia Saudí Fahd, en convencer a Hassan II para que acepte el referéndum de autodeterminación.
    « La historia ha demostrado desde el estallido del conflicto, que el pueblo saharaui pequeño en su número, permanece al igual que el resto de los pueblos que luchan, grande por la justicia de su causa », añadió.
    El Presidente Mohamed Abdelaziz indicó que la parte saharaui ha hecho muchas concesiones para llegar a la paz, subrayando que « no habrá concesión sobre el derecho del pueblo saharaui a la autodeterminación ».
    Asimismo, señaló que la iniciativa unilateral de Marruecos, y para la concesión de una autonomía al territorio, bajo soberanía marroquí, no es una solución para un conflicto sobre un territorio autónomo, en proceso de descolonización incompleta.
    El Presidente de la República denunció también las flagrantes violaciones de los derechos humanos en contra de la población civil saharaui por parte de Marruecos. (SPS)
  • Sahara Occidental : le président Abdelaziz appelle l’Arabie Saoudite à assurer une médiation entre son pays et le Maroc

    BIR LAHLOU, (TERRITOIRES LIBERES) – Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a appelé l’Arabie Saoudite à intervenir auprès du Maroc pour mettre fin à la prolongation du conflit au Sahara Occidental et aux souffrances des peuples sahraoui et marocain, a rapporté dimanche l’agence de presse sahraouie (SPS).
    « Face à l’impasse causée par le gel du processus de négociations après le refus par le Maroc de la médiation du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, M. Christopher Ross, je m’adresse à votre Majesté pour demander à sa Majesté le roi Mohamed VI de mettre fin au conflit et aux souffrances des peuples sahraoui et marocain », a indiqué le président Abdelaziz dans une lettre au souverain saoudien le roi Abdallah Ben Abdelaziz.
    Il demande au souverain marocain d’ »entamer sérieusement » des négociations avec la partie sahraouie sur la base de la charte conclue par le défunt Roi Hassan II avec les Sahraouis sur le respect de la volonté du peuple sahraoui de disposer de son avenir en toute liberté ».
    « Face à cette situation de blocage du processus de règlement du conflit qui oppose le Maroc aux Sahraouis depuis 1975, j’ai décidé de m’adresser à votre Majesté en qualité de serviteur des Lieux Saints de l’Islam », a encore écrit le président sahraoui, soulignant que cette initiative intervenait suite à « l’abandon du Maroc des engagements internationaux notamment ceux liés au référendum d’autodétermination du peuple sahraoui ».
    Le président Abdelaziz a rappelé d’autre part, le rôle important du défunt roi Fahd Ben Abdelaziz visant à convaincre le défunt Hassan II de prendre en considération les appels de la communauté internationale et d’accepter le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. « La question des droits historiques, seul argument déclaré du Maroc pour la poursuite de son occupation du Sahara Occidental, a été battue en brèche par la communauté internationale deux semaines avant l’invasion à travers l’avis de la Cour internationale de justice de La Haye.
    « Conscients de l’ampleur de la responsabilité qui nous incombe à l’égard de l’avenir des peuples sahraouis et marocains, nous avons fait des concessions mais la seule concession à ne jamais demander est d’abandonner la lutte pour le respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination », a encore dit le président Abdelaziz.
    « Le droit international, garant de la paix internationale, reconnait ce droit et accorde au peuple sahraoui et, au peuple sahraoui seulement, le droit de décider du statut final du territoire du Sahara Occidental soit par l’indépendance, soit par l’annexion au Maroc ou autre formule », a-t-il encore ajouté.
    Le président Abdelaziz a en outre affirmé que le Front Polisario était aussi courageux que le défunt Hassan II qui avait déclaré à Londres (juillet 1987) qu’il serait le premier à ouvrir une ambassade dans la ville de Layoune si les Sahraouis votaient pour l’indépendance.
    D’autre part, le président sahraoui a fait part de la disponibilité du Front Polisario « à accepter tout résultat du référendum sur l’autodétermination y compris l’annexion au Maroc et la reconnaissance de sa souveraineté sur le territoire si telle était la volonté du peuple sahraoui ». « Ce qui est inacceptable pour nous et pour toute personne raisonnable c’est de ne laisser aux Sahraouis qu’un seul choix et de le leur imposer, tout en prétendant qu’il s’agit d’un compromis », a-t-il ajouté.
    Mohamed Abdelaziz a, par ailleurs, appelé l’Arabie Saoudite à apporter de l’aide aux réfugiés sahraouis, tout en déplorant l’intransigeance du gouvernement marocain qui s’est gravement répercutée sur des dizaines de milliers de réfugiés sahraouis qui ont quitté leur pays en raison de l’invasion militaire marocaine de leur pays pour vivre pendant plus de 35 dans des conditions difficiles dans les camps de réfugiés à proximité des frontières algéro-sahraouies ».
    « Ces musulmans victimes d’injustice qui n’ont eu de tort que d’avoir revendiquér leurs droits légitimes ont extrêmement besoin d’un geste humanitaire de votre majesté et de votre pays le royaume d’Arabie Saoudite pour faire face à une situation socio-économique difficile ».
    Le président sahraoui s’est dit également convaincu qu’en dépit de toutes les difficultés « la solution de paix est possible » pour peu qu’il y ait une volonté politique chez la partie marocaine de trouver une solution juste et définitive au conflit et de panser cette blessure qui saigne depuis 37 ans.
    « Le peuple sahraoui musulman a malheureusement souffert de l’injustice et de la répression d’un Etat musulman frère et voisin uniquement pour s’être attaché à un droit reconnu par l’Islam et toutes les religions monothéistes ainsi que par les chartes et lois internationales », a ajouté le secrétaire général du Front Polisario.

    APS, 03/06/2012

  • Le président sahraoui demande à l’ONU d’intervenir pour faire la lumière sur l’assassinat d’un citoyen

    BIR LAHLOU, (Territoires libérés) – Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a demandé au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon d’intervenir « en urgence » pour faire la lumière sur les circonstances de l’assassinat d’un citoyen sahraoui Hamdi Tarfaoui près de Layoune occupée.
    Dans un message diffusé par l’agence de presse sahraouie (SPS), le président Abdelaziz a évoqué les « circonstances douteuses » qui entourent la disparition de Hamdi Mohamed Tarfaoui le 18 mai dernier. Les autorités d’occupation marocaine n’ont signalé sa mort qu’après 10 jours de « tergiversations suspectes », a-t-il souligné.
    Il a par ailleurs relevé que les autorités marocaines « n’ont à ce jour pas répondu » à la demande de la famille de la victime d’obtenir toutes les informations liées au décès avant son enterrement. Les autorités marocaines, a-t-il ajouté, « ont tenté de salir l’image de la victime en la faisant passer pour un ivrogne tué lors d’un règlement de comptes avec l’auteur présumé du crime ».
    Le secrétaire général du Front Polisario a souligné dans son message que les autorités de l’occupation ont l’habitude de ce type de procédés, précisant que la victime avait une conduite irréprochable au sein de sa famille et de la société en général.
    Les autorités marocaines, a-t-il rappelé, ont déjà eu à procéder de la sorte avec une autre victime Said Denber « assassiné par un policier marocain en décembre 2010. Le corps du défunt n’est toujours pas enterré en raison du refus des autorités de l’occupation marocaine de le soumettre à une autopsie ».
    Le président Abdelaziz a souligné que tout met en avant l’hypothèse d’un acte criminel commandité. « Des actes qui ne sont pas étrangers à la politique et aux procédés barbares adoptés par les autorités marocaines depuis leur invasion militaire au Sahara occidental le 31 octobre 1975 », a-t-il affirmé dans son message au secrétaire général onusien.
  • Le conflit sans fin du Sahara occidental

    Annexé par le Maroc et soutenu par l’Algérie, le Sahara occidental vit au rythme d’un contentieux territorial de près de 40 ans, réactivé après le rapport critique de l’ONU vis-à-vis des autorités marocaines, le 24 avril 2012.

    Le document demandait à Rabat «d’améliorer la situation des droits de l’Homme» dans l’ancienne colonie espagnole, seulement reconnue par l’Union africaine. Il l’accusait aussi de compliquer le travail des Casques bleus de la Mission des Nations-Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) sur le terrain.
    La Minurso y est déployée jusqu’au 30 avril 2013. Elle surveille le cessez-le-feu mis en place en 1991 après l’accord de paix signé entre Rabat et l’organisation autonomiste sahraouie, prévoyant notamment l’organisation d’un référendum d’autodétermination.
    Rabat ferme la porte au dialogue
    Après la sortie du rapport, le Maroc a retiré sa confiance à l’émissaire onusien en charge du dossier, estimant que le diplomate américain Christopher Ross faisait un travail «partial et déséquilibré».
    Sous-entendu : trop en phase avec les positions du Front Polisario (Front Populaire de Libération de Saguia el Hamra et Rio de Oro), mouvement armé créé en 1973 et soutenu politiquement et militairement par Alger, qui prône l’indépendance de cet immense territoire de sable enserré entre la Mauritanie et l’océan Atlantique.
    Un référendum sans cesse reporté
    Le vote se déroulerait sous l’égide de l’ONU et donnerait aux Sahraouis le choix entre l’indépendance, l’autonomie sous souveraineté marocaine ou le rattachement au Maroc. Pour Rabat, seule la seconde option est acceptable.
    Un territoire de la taille de la Grande-Bretagne
    Le Maroc occupe 80% du Sahara occidental. Le Polisario dirige les 20% restants, correspondant à la République arabe sahraouie démocratique. Les deux régions sont séparées par un mur de sable de quelque 2.000 kilomètres de long.
    C’est dans un contexte de guerre froide que Rabat a annexé en 1975 le Sahara occidental en même temps qu’il mettait fin à la colonisation espagnole. Une annexion menée par 350.000 Marocains lors d’une Marche verte organisée par le roi du Maroc Hassan II.
    Rabat considère ce territoire de 267.000 km² comme une de ses provinces du Sud, composante essentielle de l’identité marocaine.
    Des tensions qui empoisonnent les relations entre Rabat et Alger
    Le conflit dans cette région désertique et peu peuplée (507.000 habitants) exacerbe les difficultés de normalisation des relations entre le Maroc et l’Algérie, malgré de récentes tentatives de rapprochement, économiques notamment.
    Leurs frontières communes sont fermées depuis 1994 après un attentat à Marrakech attribué par les Marocains aux services secrets algériens.
    Le 9e et dernier round des pourparlers informels entre le Maroc et le Polisario, en mars 2012 dans la banlieue de New York, s’est encore soldé par un échec.
    Révoltes des populations
    Si depuis 2005, les manifestations autonomistes se sont multipliées dans les villes sahariennes sous contrôle marocain, elles ont souvent été réprimées violemment par les forces de l’ordre marocaines.
    Ainsi, en novembre 2010, lors d’une flambée de violence à Gdim Izik, à 12 km de la capitale Laâyoune. Des milliers de Sahraouis y campaient depuis plusieurs semaines pour protester contre leurs conditions de vie, alors que le sous-sol regorge de richesses.
    Les ressources, le nerf de la guerre
    En effet, le secrétaire général du Polisario et président de la République arabe sahraouie démocratique, Mohamed Abdelaziz, appelle à mettre fin au «pillage effréné» des ressources naturelles sahraouies.
    Elles concernent l’exploitation des ressources halieutiques et du phosphate, dont le Sahara occidental possède la deuxième réserve mondiale après la Chine. Une manne, à laquelle pourrait s’ajouter les revenus du pétrole (en cours de prospection) et ceux du tourisme, que Rabat commence à développer. Comme une manière supplémentaire de s’enraciner dans la région.
    Les ambitions d’Alger
    Quant à l’Algérie, qui accueille une majorité des réfugiés sahraouis, elle dit n’avoir aucune revendication territoriale sur son voisin. Toutefois, son alliance avec le Front Polisario lui permet de faire quelques projections, comme celle d’un accès privilégié à l’Atlantique.
    Car pour exporter ses richesses (pétrole, gaz, uranium…) vers le continent américain, cela lui permettrait d’abaisser le coût de ses exportations.
    L’implication des Occidentaux
    D’autres Etats, comme les USA, l’Espagne et la France jouent un rôle indirect dans ce conflit. Le premier depuis l’après-11 Septembre (aides de Washington à Alger contre le terrorisme), le second en raison d’un partenariat stratégique avec l’Algérie et le troisième très lié économiquement avec le Maroc.
    Aujourd’hui, les dirigeants du Polisario appellent la France à la neutralité dans ce conflit et à soutenir les efforts des Nations-Unies. Car le l’allié traditionnel de Rabat a réitéré le 18 mai 2012, par la voix de Bernard Valero, porte-parole du Quai d’Orsay, «son appui au plan d’autonomie marocain, qui est la seule proposition réaliste aujourd’hui sur la table des négociations et qui constitue la base sérieuse et crédible d’une solution».
    Le 26 mai, le Polisario a ainsi appelé le nouveau président français François Hollande à soutenir «le droit à l’existence du Sahara occidental».
    Francetv.fr, 31/05/2012
  • Le Maroc invente une histoire pour justifier l’assassinat d’un jeune sahraoui

    Deux semaines après sa disparition, les autorités marocaines ont présenté une histoire montée de toutes pièces pour expliquer le sort de Hamdi Tarfaoui, jeune sahraoui de 36 ans fonctionnaire à la Bachaouia (sous-préfecture) de la ville occupée d’El Aaiun, disparu immédiatement après un dîner organisé sous la supervision de la préfecture de El Aaiun. Selon les autorités marocaines, les personnes invitées, parmi elles deux ministres marocains et le gouverneur d’El Aaiun auraient été empoisonnés. La vérité est que Hamdi a parlé dans ce dîner et a accusé les ministres marocains de corruption. Cette réunion a également été filmée par la télévision locale. 
    Depuis lors, la famille de Hamdi Tarfaoui a remué ciel et terre pour retrouver leur fils. En vain. 
    Mardi dernier, 22 mai, la famille a organisé un sit-in devant la Bachouia (où il travaillait) et a exigé que le sort de Hamdi soit élucidé. Dans la soirée, l’électricité a été coupée dans toute la ville d’El Aaiun! Le lendemain, mercredi 23 mai, les autorités marocaines ont annoncé qu’ils ont découvert le cadavre de Hamdi découpé en morceaux, et ils ont dit que l’assassin (un homme marocain, qui, selon la version officielle marocaine, avait également tué une femme marocaine ) avait, apparemment, rejoint Hamdi pour se donner à l’alcool, une tentative de discréditer la réputation du jeune sahraoui. Mais il ya des doutes sur la version officielle marocaine. Selon des militants sahraouis, les services de renseignement marocains ont soumis le défunt Hamdi Tarfaoui à une stricte filature après sa participation à un forum sur l’agriculture organisé à Meknès, où Hamdi a exprimé sa préoccupation au sujet des activités répressives marocaines contre les Sahraouis. 
    Après le dîner à El Aaiun, la DST (« Direction du Surveillance des Territoires» – services secrets marocaines) a enlevé Hamdi et l’a accusé d’être derrière l’empoisonnement des personnes invitées. Les enquêteurs l’ont tué et tenté de se débarrasser de son corps. La mère de Hamdi refuse d’enterrer son corps avant qu’une autopsie soit faite.
    Le jeudi 31 mai, la police marocaine a arrêté un citoyen sahraoui dans une rue principale de la ville d’El Aaiun l’accusant d’être la personne derrière la publication des photos de la dépouille de Hamdi Tarfaoui qui se trouve encore à l’hôpital. Selon un témoignage, Mohamed El Zait Aamria, âgé de, 26 ans, dit-il, se promenait dans la rue lorsqu’une patrouille l’a enlevé. Il a été torturé et subi toute sorte de mauvais traitements. Selon ses déclaration, à la tête de la patrouille le dénommé Mouloud Dariaa et son assistant Mohamed Hasiouni alias Moustach et Abdel Ali Rachidi. Il a également dit qu’ils l’ont menacé, qu’il pourrait avoir le même sort de Hamdi Ertarfaoui.
  • Manifestation en faveur de la cause sahraouie devant l’Ambassade du Maroc à Londres

    LONDRES- Une manifestation de solidarité pour réaffirmer le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination a été organisée samedi devant le siège de l’Ambassade du Maroc à Londres, a-t-on constaté sur place.
    Plusieurs associations britanniques soutenant la cause sahraouie, à l’instar de Western Sahara Campaign, des étudiants et des artistes britanniques sympathisants de la lutte du peuple sahraoui, ont pris part à la manifestation.
    Les militants de la cause sahraouie et de la défense des droits de l’homme portaient des drapeaux sahraouis et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Maroc dehors, Maroc assassin », « Où sont les 651 détenus (sahraouis) ? », « Halte à la torture » et « Sahara libre ».
    « La Grande Bretagne, pays des droits de l’homme par excellence, aussi bien que la communauté internationale sont interpellées par la question du Sahara Occidental ou les droits de l’homme sont violés au quotidien par l’occupant marocain depuis des décennies », a déclaré à l’APS, Ken Ritchie, président de l’association Western Sahara Campaign, au cours de ce rassemblement.
    « Le parlement britannique devrait se pencher sur ce qui se passe au Sahara occidental, et condamner la violence comme il le fait lorsqu’il s’agit de la question syrienne », a-t-il ajouté.
    Des étudiants britanniques et d’autres nationalités et des représentants de syndicats ont tenu aussi à apporter leur soutien à la cause sahraouie.
    Pour le brésilien Marcelo Darley Marcedo, « ces manifestations doivent se dérouler au quotidien au Royaume-Uni et à travers le monde afin de sensibiliser la communauté internationale sur une cause juste, celle d’un peuple en lutte pour son indépendance ».
    « Les Sahraouis ont besoin de soutien de la communauté internationale qui doit réagir et condamner le Maroc pour ses agissements cruels contre un peuple épris de liberté », a-t-il ajouté.
    Pour l’étudiante espagnole Rocio Ruiz, il s’agit d’exercer une « pression maximale sur le Maroc pour obtenir les droits du peuple sahraoui ».
    APS, 2/6/2012
  • D’un Sarkozy de droite à un Sarkozy de gauche ? Le bling bling en moins

    En attendant de revenir, comme d’habitude, sur leurs promesses (après les législatives), les socialistes demeurent les meilleurs alliés des conservateurs sous quelque drapeau qu’ils se proclament et se revendiquent. 
    En attendant de revenir, comme d’habitude, sur leurs promesses (après les législatives), les socialistes demeurent les meilleurs alliés des conservateurs sous quelque drapeau qu’ils se proclament et se revendiquent. C’est une vieille histoire qui remonte aux années 20. S’attaquer à plus faible ne coûte pas. Et la politique internationale, notamment concernant ce qui se passe en Syrie («les Arabes qui s’entretuent entre eux, pourvu qu’ils continuent et s’en contentent»), est le cadet des soucis de Français, et inversement, ce qui se passe dans l’Hexagone intéresse peu de monde, de par le monde. Prenant prétexte de l’abominable tuerie de Houla, dont on ne connaît pas – à écouter les témoins de l’ONU – les ressorts exacts, la France et les autres supplétifs européens ont décidé d’expulser les ambassadeurs syriens, tout en entretenant les feux de la sédition en Syrie de l’extérieur. Il n’y a pas d’électorat pro-syrien en France. Bien au contraire, les sionistes font la pluie et le beau temps et les étrangers d’origine arabe, totalement amnésiques et dépolitisés, n’ont d’autre préoccupation qu’à se fondre (sommés qu’ils sont non plus de s’intégrer, mais de s’assimiler) dans un système culturel, social, économique et politique qui les rejette. Si rien ne venait à contrarier ce projet, le très probable serait la répétition du scénario ordinaire que l’on a vu à maintes reprises en Belgique, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Espagne… scénario que seuls les Grecs ont décidé peut-être de condamner (nous verrons cela le 17 juin prochain). A savoir, des socialistes (réformistes, socio-démocrates, centristes…) se substituer aux conservateurs pour pratiquer la même politique «pragmatique» et «réaliste» (sur l’air de «on ne peut faire autrement», se gardant de tout «déni de réalité»), sous le contrôle sourcilleux des marchés (on se souvient des déclarations de Hollande lors de son passage à la City). Avec un résultat identique : le retour de la droite encore plus déterminée et plus légitimée à conduire sa politique unilatérale en faveur d’un capital désormais affranchi de toute contrainte nationale. Avec le risque de la prolifération un peu partout des partis nazis. 
    L’injonction de BHL à Hollande 
    Cette hypothèse ne repose pas sur le vide : n’oublions pas que Jospin, ex-Premier ministre, entre 1997 et 2002, a plus privatisé qu’aucun gouvernement de droite avant et après lui. Le gouvernement Fabius — autre ex-Premier ministre bobo, aujourd’hui ministre des AE — n’est jamais revenu sur les mesures prises par le très ultra-libéral gouvernement Balladur (1986-88). Revenons à la Syrie et à la décision française dans la droite ligne laissée par Sarkozy, en réponse à l’injonction adressée par BHL ce jour à Hollande. Depuis 1991 (17 janvier), la politique impériale est claire : un retour militaire en force au Proche-Orient, profitant de l’affaiblissement de la Russie, dirigée alors par un alcoolique notoire qui, après le crétin et égotique Gorbatchev, a accentué la ruine de son pays qui a failli être vendu par appartements. Evidemment pour plus de transparence, de démocratie… Enfin, le baratin habituel. L’objectif est tout aussi clair : contrôler la jonction entre les trois continents et s’assurer des richesses énergétiques de la région pour contrôler toutes les économies de la planète dépendantes des importations d’hydrocarbures. Ce que les peuples européens ignorent est que ces initiatives guerrières sont aussi dirigées contre eux pour étrangler leur souveraineté. Mais pour y parvenir, il faut démanteler tous les pays et les Etats en provinces et en tribus. Pour avoir une idée, regardons le paysage après les interventions bellicistes de l’Empire et de ses vassaux, gardien de la liberté, de la démocratie et des bonnes mœurs. 
    La tentative de déstabilisation et de démantèlement de l’Algérie a échoué 
    L’Irak, transformé en 4 ou 5 petites provinces antagonistes. La Libye a cessé irrémédiablement d’être un État. Le Mali n’est plus qu’un souvenir. Le Soudan a divisé ses derricks. La Tunisie est affaiblie, en cours de réintégration dans les circuits touristiques internationaux, dont le peuple est jeté en pâture aux industriels du loisir en troupeaux. Le Liban est définitivement compartimenté et confessionnalisé (la région est spécialisée dans l’usage géopolitique des «murs»). L’Egypte (une vallée de 2 000 km de long, 20 de large et de 85 millions de pauvres bougres) va sans doute demeurer sous la botte de l’armée (qui reçoit pour cela un à deux milliards de dollars des Etats-Unis pour que les liens avec Israël ne soient pas rompus), avec la fidèle collaboration des «Frères musulmans» en liaison avec les autres «frères harkis» du Golfe (Arabie, Qatar, Bahreïn…) qui financent obséquieusement les coups de force israélo-américains, dans l’espoir de contrôler les âmes et les esprits. Illusions qui remontent aux Accords Sykes-Picot (1916) et au pacte Roosevelt-Ibn Saoud (1945). La tentative de déstabilisation et de démantèlement de l’Algérie a échoué. Mais elle n’est pas abandonnée. Les deux bords extrêmes de l’échiquier (islamistes de toutes obédiences, groupuscules «ârchiques» et «zaouiatiques», autonomistes et indépendantistes) s’agitent et cogitent. Pour le moment, en vain. Un obscur président d’un gouvernement offshore était en visite en Israël le 20 mai dernier. Le peuple algérien sait à quoi s’en tenir sans donner quitus à personne. Encore moins à des ectoplasmes sécessionnistes qui prennent leurs désirs pour des réalités. Beaucoup s’interrogeaient sur la ligne politique de Hollande : alternance sans alternative ou une vraie rupture intelligente ? La participation au financement du bouclier antimissiles US en Europe, le retrait des troupes françaises acrobatiquement réinterprété (en sorte qu’on se demande s’il aura vraiment lieu comme promis), l’accommodement consensuel avec Merkel et maintenant la continuité de la politique atlantiste et pro-sioniste sarkozienne… Tout cela indique que l’UMP et le FN ont de quoi se frotter les mains. Il ne s’écoulera pas un semestre avant que sa Majesté Sarkozy ne devienne très populaire pour partir à la tête d’une campagne victorieuse pour toutes les élections intermédiaires. Obama (noix de coco, noire à l’extérieur et tout blanchie à l’intérieur) a déjà montré la voie… 
    Djeha
  • Christopher Ross

    L’ambassadeur des Etats-Unis à Alger a affirmé, hier, que le département d’Etat américain apporte son soutien à Christopher Ross. Une position qui désavoue Rabat suite au retrait de confiance dont a fait l’objet l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental . Christopher Ross jouit toujours du soutien et de la confiance de l’administration américaine. 
    L’ambassadeur des Etats-Unis à Alger l’a confirmé, hier, en exprimant un «yes» ferme et appuyé. L’affirmation de Henry S. Ensher intervient cinq jours après la décision prise par le roi du Maroc de retirer sa confiance en l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental. Rabat avait accusé Christopher Ross d’user «dans plusieurs cas (…) d’une méthode déséquilibrée et partiale». «Les comportements contrastés de M. Ross s’écartent des grandes lignes qui ont été tracées par les négociations dans le Conseil de sécurité. Pour cela, le Maroc a décidé de retirer sa confiance», avait alors été chargé d’annoncer le gouvernement marocain à travers un communiqué. 
    En fait, une semaine avant l’annonce de cette décision, le ministre marocain des Affaires étrangères, Saad Eddine El Othmani, était reçu à Washington par le sous-secrétaire d’Etat américain, William Burns. Lors de la discussion, le représentant de Mohammed VI a plaidé le renvoi du représentant personnel du secrétaire général de l’ONU. Une option à laquelle s’est opposé catégoriquement William Burns. Cette position officielle a d’ailleurs été réitérée trois jours plus tard par le porte-parole du Département d’Etat lors d’un briefing consacré à la rencontre entre les deux responsables. «Le sous-secrétaire Burns a affirmé que les Etats-Unis continuent d’appuyer les efforts visant à trouver une solution pacifique, durable et mutuellement acceptable au conflit du Sahara occidental, ainsi qu’au processus de négociation des Nations unies dirigé par l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, l’ambassadeur Christopher Ross. Rabat savait à l’avance que Washington s’opposerait au renvoi de Christopher Ross. En agissant de la sorte, Mohammed VI est allé à l’encontre de la volonté d’un des principaux protagonistes dans la gestion politique et diplomatique du dossier sahraoui. Après avoir perdu l’appui de son principal allié, le désormais ex-président français Nicolas Sarkozy, voilà que le roi du Maroc subit un désaveu flagrant de la part de l’administration Obama. De son côté, Mohamed Abdelaziz a estimé, hier, que le retrait de confiance envers Christopher Ross est un signe de «la confusion et l’échec subi par le Maroc dans sa stratégie de colonisation». Rappelons que le Front Polisario avait apporté son soutien total à l’envoyé personnel de Ban Ki-moon. Une position que partage également l’Algérie, pays ayant le statut d’observateur dans le processus de règlement de ce dossier.
    T. H.

    Le site de Sig, 2/06/2012