Mois : juin 2012

  • Mali : Jeux dangereux

    par Yazid Alilat

    C’est pratiquement sur fond de grandes préoccupations de la communauté internationale et plus particulièrement les pays voisins que la situation au nord du Mali, aux mains désormais de groupes armés, évolue. Une évolution rapide, dangereuse, inquiétante. C’est en fait ainsi que les experts qualifient la situation qui prévaut dans cette partie du pays, où l’Etat est absent depuis la chute des villes de la région en avril dernier et la débandade de l’armée malienne devant les groupes surarmés de la rébellion et ceux affiliés aux groupes terroristes d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) ou de la dissidence (MUJAO) ou encore Ansar Eddine. Le Mali a été violemment divisé au lendemain du putsch militaire du 22 mars et la chute du régime de Toumani Touré, accusé d’avoir laissé traîner les choses dans le Nord du pays où la rébellion touareg devenait chaque jour un peu plus menaçante. Les événements de Libye et la chute du guide Maamar Kadhafi ont fait que des centaines de combattants touareg enrôlés dans l’armée libyenne, dont des officiers, ont vite fait de rejoindre le pays et les mouvements touareg, avec ‘’armes et bagages ». D’où cette facilité déconcertante avec laquelle ils avaient pu prendre le dessus sur l’armée malienne. Pour autant, cette déroute a immédiatement provoqué l’éclatement des forces dans la région, avec notamment l’alliance entre les groupes d’Aqmi, du Mujao et d’Ansar Edine, l’autre groupe rebelle touareg. Une mayonnaise tellement forte que les pays riverains, la Cédéao et l’Union africaine en sont venus à demander tout simplement une intervention militaire pour expurger la région des groupes terroristes et négocier avec la vraie rébellion, représentée par le MNLA, dont des émissaires ont été reçus dimanche par le médiateur de la Cédéao pour un plan de sortie de crise. Les choses restent cependant compliquées, et ce n’est pas une intervention militaire musclée contre la sédition du Nord qui va arranger les choses. Sur le plan diplomatique, des actions, certes, sont menées pour arriver très vite à une décantation de la situation, notamment chasser les groupes armés de la région nord du pays. Après les chefs d’Etat du Niger et de Guinée, l’Union africaine (UA) s’apprête à saisir l’ONU pour obtenir son appui à une intervention militaire. Des chefs d’Etat africains avaient appelé à la poursuite des négociations avec les mouvements armés «à l’exclusion des groupes terroristes», mais décidé d’une saisine du Conseil de sécurité de l’ONU en vue d’une éventuelle intervention militaire. Bien sûr, la voie du dialogue est privilégiée notamment avec le MNLA, actuellement poussé au dialogue avec la Cédéao après ses démêlés avec l’autre groupe armé touareg Ansar Edine, qui contrôle les trois grandes villes du Nord avec l’appui des groupes terroristes d’Aqmi. Mais, au-delà de ces péripéties qui ne semblent pour le moment pas inquiéter ni affoler le semblant d’autorité à Bamako, il y a un jeu malsain qui est en train d’être déployé dans cette région, où l’uranium, un minerai assez rare et utilisé dans l’industrie nucléaire et de l’armement, serait un des enjeux d’une lutte feutrée entre puissances occidentales. 
    Sinon, comment expliquer le brusque intérêt de la France à la sécurité du Niger avec ses mines exploitées par la française Areva, et le semblant de désintérêt par rapport à ce qui se passe au Mali. Il y a également le silence étonnant de Washington qui est même devenu inquiétant, alors que jeudi dernier à Istanbul, Hillary Clinton avait confirmé que son pays mènerait une guerre totale contre le terrorisme, là où il se trouve. Sauf que pour le Sahel, elle est restée muette. 
    Faut-il en conclure que la gestion des risques et des menaces en Afrique reste toujours subordonnée aux zones d’influence que se partagent les anciennes puissances coloniales ? 
  • Manifestation devant l’ambassade marocaine à Bruxelles

    Bruxelles. – Les Amis du peuple sahraoui en Belgique ont a organisé samedi 9 juin une manifestation de solidarité avec les prisonniers politiques sahraouis et le militant Lefkir Kaziza qui est entré dans sa 10 e jour de grève de la faim devant l’ambassade du Maroc à Madrid.
     Les manifestants ont exigé de l’Etat marocain de mettre fin aux violations des droits des droits de l’homme dans territoires occupés du Sahara Occidental, et demandé la libération immédiate de tous les prisonniers politiques sahraouie. Ils ont également dénoncé l’échec de la communauté internationale à mettre fin aux souffrances du peuple sahraoui, et appelé les Nations Unies et l’Europe faire pression sur le Gouvernement marocain afin d’accélérer le référendum pour le peuple sahraoui et de se conformer à la légalité internationale.
    L’évènement a été suivi par le représentant du Polisario à Bruxelles et les membres de la communauté sahraouie ainsi que des membres et fonctionnaires du Parlement européen. 
  • Kaziza

    Kaziza Lafkir, enormes ojos de azul transparente, mirada triste, con esa pena inmensa de tantos rostros del Sahara ocupado. Tu infancia acabó demasiado pronto, robada por quienes os arrebataron la tierra. Niño con temprana conciencia de ser excluido en su propia patria, Kaziza, cuántas lágrimas derramadas, el acoso en la escuela, las primeras detenciones, la expulsión del instituto. Ellos te cerraron todas las puertas, te negaron volver a estudiar, a ti, tan ávido de aprender, de conocerlo todo para ayudar a los tuyos. Tu humilde familia sabe demasiado acerca de sufrir en silencio, un hijo de la Intifada es un orgullo saharaui, pero al mismo tiempo un dolor inmenso…
    Ni siquiera te consideras valiente, dices que hay muchos más como tú, Kaziza, tu débil cuerpo esconde un gigante. Una y otra vez aprietas los dientes y haces lo que tienes que hacer, con esa conciencia saharaui que ellos han alimentado con años de torturas, golpes, injusticias y detenciones. Eres imagen viva de vuestra causa.
    Grande Kaziza, tu sensibilidad y el sufrimiento han encontrado otra vía de escape, la música y la poesía, que cultivas como buen saharaui. Sabes hasta qué punto remueve conciencias, y tu convicción te ha llevado a componer para la Intifada y Gdeim Izik canciones que vuelan libres por todo El Aaiun. Allí se ha quedado muda tu guitarra, compañera de tantas luchas en las calles de tu sublevada ciudad.
    Porque tú formaste parte del Campamento Dignidad, una de las gestas más grandes que han conocido los saharauis. Ahora que los artistas empiezan a ensalzarlo, tú avanzaste el camino. Fuiste con tus compañeros de los primeros en levantar una jaima en Gdeim Izik y convenciste a tu madre para formara parte de la sublevación. Entre aquellas jaimas que devolvieron el Sahara a los saharauis, te encargaste con otros compañeros de la vigilancia y protección del campamento.
    – En el campamento vivíamos de una manera digna, sólo hablábamos nuestro hasania, no había marroquíes, respirábamos la completa libertad y estábamos muy felices.
    Aquel paraíso os duró muy poco, veintiocho días en los que asombrasteis al mundo. La represión del monstruo fue brutal y descargó toda su ira contra vosotros. Vuestros ojos vieron represión, brutalidad y sadismo, arrasaron con todo, y fuiste tragado por aquel torbellino de destrucción, pagaste con tu hombro derecho, destrozado a culatazos. Llegaron las torturas, quemaduras de cigarro, palizas, hacinamiento en la cárcel, falta de comida y vejaciones. 
    Nada sabía yo, cuando te conocí, de todo por lo que habías pasado. Te encontramos en una actividad sobre violaciones de derechos humanos en el Sahara ocupado. Al llegar me senté a tu lado, un chico que supuse saharaui, frágil y silencioso, con tus enormes ojos de azul transparente y tu aspecto grave de niño triste. Al nombrarte desde la mesa como uno de los jóvenes del campamento de Gdeim Izik, te pusiste en pie y recibiste aplausos de respeto y reconocimiento. Te pedí que me escribieras tu apellido, no lo había entendido, cogiste el bolígrafo con la mano izquierda y lo escribiste con letra vacilante, LAFKIR, en mayúscula, y entonces me di cuenta que tu brazo derecho estaba sujeto por un cabestrillo. Con tu mínimo español te disculpaste por no poder escribir bien con la izquierda.
    Se nos rompió el corazón a quienes te rodeábamos cuando emitieron un video con testimonios de los territorios ocupados. Primero apareció Hamad Hmad, el gigante.
    – ¡Hamad! – susurraste, la ilusión se notaba brillar en tu voz, que entonces me pareció de niño.
    Pronto agachaste la cabeza y te tapaste con las manos, no podías soportar las fotos de torturas, miré de soslayo varias veces hacia ti, noté que sollozabas en silencio. Sentí ganas de abrazarte, pero no me atreví… no sabía cómo reaccionarías, así que seguí mirando discretamente hasta que te incorporaste.
    Kaziza, qué impacto supusieron vuestros testimonios, fue un shock presenciar las heridas del dolor en carne viva, veros tan fuertes y tan frágiles, rotos por las palizas, algo se nos quebró por dentro.
    Ofreciste un nuevo testimonio el siguiente día, en otras jornadas sobre el Sahara; incansables, queríais llevar vuestro mensaje lo más lejos posible.
    – Nuestros casos son apenas granos de arena en medio de una gran montaña – afirmaste. En el Sahara ocupado hay decenas de casos similares al tuyo, una juventud machacada cada día por el invasor, no entienden que los golpes alimentan vuestra saharauidad. No te preocupes, tus compañeros en los territorios ocupados mantienen lucha encendida.
    Tu relato sobre la experiencia en la cárcel nos sacudió a todos los presentes, sacabas tu fuerza saharaui para contar aquello sin romperte, y nos hiciste sentir cómo durante año y medio el dolor insoportable en el hombro, que te hacía perder la consciencia en ocasiones, lo ocupaba todo. Y ese dolor extremo fue el que te hizo desmayarte cuando finalizaste tu testimonio, un compañero te agarró en el aire cuando te caías hacia atrás. Se sucedieron gritos, carreras, y una rápida actuación para conseguir evacuarte a un hospital.
    Comienzas ahora una nueva vida, es el momento de curar tus heridas físicas, las que llevas dentro de ti serán más difíciles de recuperar, te espera un larguísimo y difícil camino, será duro, amargo y solitario y estará lleno de solidaridad, experiencias y lucha. En el hospital conocimos tu realidad, la de un niño travieso, inquieto y divertido, rebosante de energía y de ganas de hacer cosas y un joven madurado a fuerza de dolor, que se aprecia cuando tus ojos transparentes se enturbian, se agudizan tus ojeras y tus labios se fruncen en un gesto de determinación. Roto Kaziza, tu brazo se sale del hombro, aprietas una toalla entre los dientes y lo colocas, tu estómago, del tamaño de un pajarito, apenas admite comida, y tus ojos se arrasan de lágrimas cuando nos cuentas, con tu voz seria y profunda, que han detenido a tu madre tras darse a conocer tu testimonio.
    Kaziza Lafkir, enormes ojos de azul transparente, mirada triste, con esa pena inmensa de tantos rostros del Sahara ocupado, ojala, ahora que te siento como hermano, pudiera asegurarte que todo va a salir bien; que tu brazo quedará como antes; que cogerás peso, perdona mi insistencia, y te pondrás fuerte; que tú, con tu viva inteligencia, llegarás muy lejos; que arreglarás tu situación, que tendrás muchos amigos que te echen una mano. Al menos deseo que este largo camino que se abre frente a ti te sea más leve que estos veinte años pasados. Una vez más apretarás los dientes y harás lo que tengas que hacer. Ojala acabe pronto esta huida de Marruecos hacia delante, esta loca huida hacia ningún sitio que no sea la muerte y la destrucción.
    Conxi Moya
    Haz lo que debas, 11/06/2012
  • Le Maroc cherche-t-il à sanctuariser son armée?

    Un projet de loi garantissant l’immunité des militaires fait débat au Maroc. L’Etat est soupçonné de vouloir protéger une armée souvent accusée de porter atteinte aux droits de l’Homme en toute impunité.
    Le premier projet de loi du gouvernement dirigé par l’islamiste Abdelilah Benkirane, qui prévoit d’accorder aux militaires une immunité pénale contre toute poursuite judiciaire, suscite une vaste controverse et des débats sans fin sous la coupole du parlement et dans la presse locale.
    «Les personnels militaires au sein des Forces armées royales (FAR) qui exécutent des ordres reçus de leurs supérieurs dans la chaîne [de commandement] dans le cadre d’une opération militaire conduite dans le pays, ne pourront faire l’objet d’accusations pénales et bénéficieront de la protection de l’Etat contre toute exposition à des menaces, des poursuites, des attaques, des atteintes, des propos diffamatoires ou des insultes dans la pratique ou dans l’exécution de leurs devoirs ou après celles-ci»,stipule le chapitre 7 de ce projet de loi.
    En somme, la loi garantit aux militaires des forces armées marocaines une immunité absolue contre les poursuites pénales pour les opérations militaires réalisées sur le territoire national en vertu des ordres reçus de leur supérieur hiérarchique.
    Elle prévoit également que l’État protège les membres des forces armées contre les poursuites ainsi que la critique ou toute accusation.
    Une immunité «vague et inacceptable»
    Ce nouveau texte accorde une immunité «vague et inacceptable» à l’institution militaire, a déclaré le secrétaire général du parti Authenticité et Modernité (PAM) Abdelatif Wahbi. Le PAM qui avait été créé par Fouad Ali El Himma, un intime du roi, avait pourtant jusqu’à son basculement dans l’opposition, été un parangon du tout-sécuritaire.
    «Nous mettons en garde contre les conséquences néfastes de l’adoption de ce chapitre», a-t-il poursuivi, sans rejeter explicitement le concept de l’immunité. «Mais nous voulons la réduire et la cadrer, de manière à éviter toute conséquence et répercussion négative résultant des revers qui pourraient accompagner cette immunité».
    Le responsable politique a suggéré de demander l’avis du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH). Ce dernier, proche de l’institution royale, a finalement plaidé pour une révision du texte.
    Le ministre délégué à l’administration de la Défense nationale Abdellatif Loudiyi s’est défendu quant à lui de toute volonté politique de sanctuariser l’armée.
    «Il s’agit de protection, non d’immunité. Si quelqu’un a commis un crime, il sera déféré devant les tribunaux», a-t-il déclaré, «La loi protège les personnels militaires dans l’exercice de leurs missions et de leurs devoirs nationaux», a-t-il ajouté.
    Un désaveu juridique à l’international
    Il n’a pas convaincu la Commission internationale de juristes (CIJ) basée à Genève qui s’est déclarée profondément préoccupée par le fait que le projet de loi accorde l’immunité pour tous les crimes graves prohibés par le droit international pouvant être commis par les membres des Forces Armées Royales (FAR) en vertu des ordres de leurs supérieurs, notamment les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les actes de génocide, la torture et les disparitions forcées.
    Pour la CIJ, La loi ne prévoit pas non plus de mesures juridiques contre les supérieurs lorsque leurs ordres sont contraires au droit.
    Dans un communiqué rendu public, la CIJ a fait cette mise au point:
    «Au cours des cinquante dernières années, les forces armées marocaines et autres services de sécurité (ont) pu agir en toute impunité, sans avoir à rendre compte de leurs actes devant les tribunaux ou le Parlement. Ils ont bénéficié d’une immunité, de fait, contre toute procédure judiciaire pour leur rôle dans les violations de droits de l’homme documentées dans le rapport de 2005 de la Commission de vérité marocaine (ndlr : L’Instance Equité et Réconciliation-IER), notamment les exécutions sommaires et arbitraires, les disparitions forcées, les détentions arbitraires et les tortures et autres mauvais traitements.»
    Et pour cause, «Il s’agit de l’institution militaire, considérée au Maroc comme sacrée, ne relevant jusqu’ici que du seul pouvoir royal» rappelle le quotidien Le Soir Echos, qui s’interroge sur le caractère «intouchable» de l’armée royale.
    Des dossiers très embarrassants
    La proposition de loi a eu au moins l’avantage de délier la parole sur une institution qui ne souffre d’aucun commentaire ou critique dans les agoras publiques. Un parlementaire a même rappelé les exactions dont s’était rendu coupable l’institution militaire dans les années 1950 lorsqu’elle avait maté dans le sang la rebellion du Rif, faisant naître une inquiétude perceptible dans les médias comme Maroc Intelligence ou Al Massae
    Et si d’aventure cette boite de Pandore devait être ouverte, le pouvoir marocain serait effectivement dans l’embarras, tant les implications supposées et jamais éclaircies de l’armée lors de nombreuses vagues de répression contre des civils au Maroc sont légion: massacres durant les grandes émeutes urbaines, embastillement d’opposants dans des bagnes secrets, actes de torture, disparitions forcées, sont autant de plaies jamais cicatrisées de l’histoire récente du Maroc.
    Sans parler d’autres dossiers sensibles à l’international, comme celui de l’épisode de la guerre au Zaïre du temps du dictateur Mobutu Sese Seko ou lorsque des troupes marocaines avaient été accusées d’exactions contre des civils dans d’autres théatres d’opération africains sous la bannière des casques bleus des Nations Unies. Le Maroc a aussi activement participé à la«guerre contre la terreur» mené par l’administration Bush et aurait torturé sur son sol des ressortissants étrangers.
    Certains hauts gradés, comme les généraux Hosni Benslimane et Hamidou Laânigri poursuivis et recherchés par la justice espagnole pour «actes de génocide au sahara Occidental» selon l’accusation, sont d’ailleurs demeurés d’active au sommet de la hiérarchie militaire, malgré un mandat d’arrêt émis par Interpol à leur encontre.
    Une situation que le Maroc partage avec les pires dictatures qui protègent leurs dirigeants de toute extradition ou de comparution devant une instance judiciaire internationale. Le Maroc n’a d’ailleurs pas ratifié le traité instituant la Cour Pénale Internationale (CPI). 
    Une omerta persistante sous Mohammed VI
    Malgré son discours de réconciliation, Mohammed VI n’a jamais permis la mise en cause de ses officiers supérieurs, pour la plupart hérités de son père Hassan II. Ces derniers avaient d’ailleurs fait montre d’une grande fébrilité lorsque l’Etat, pressé par l’opinion publique nationale et internationale sur les cas des milliers de disparus durant les «années de plomb», s’était vu forcé d’admettre une part infime de sa responsabilité, sans pour autant faire toute la lumière, ni juger les auteurs de ces crimes demeurés jusqu’ici impunis.
    Depuis la montée de Mohammed VI sur le trône, l’omerta au sein de l’armée a d’ailleurs subsisté comme l’ont démontré les affaires du capitaine Mustapha Adib qui avait révélé la corruption généralisée au sein de ses rangs et celle du colonel Terhzaz, accusé de haute trahison pour avoir fait état au roi de la situation sociale des vétérans de la guerre contre le Polisario.
    Mieux, la nouvelle constitution du Maroc maintient l’armée dans une zone de confort institutionnel sans égale, au point où d’aucuns la définissent même comme une «milice» au service de la monarchie
    Le dernier rapport de Christopher Ross, l’envoyé spécial des Nations Unies, sur les violations des droits de l’Homme commises par l’armée marocaine au Sahara Occidental et qui lui a valu le désaveu du Maroc ne serait pas non plus étranger au projet de loi d’immunité des militaires. 
    Budgétivore, secrète, bardée de privilèges et de passe-droits, corrompue, l’institution militaire demeure toujours taboue. Ouvrir la moindre brèche dans son sanctuaire est considéré comme un acte antipatriotique voire de sédition. En définitive, la loi en gestation ne servirait qu’à graver dans le marbre cet état de fait.
    Ali Amar
    Slate Afrique, 11/06/2012
  • Le Front Polisario veut un référendum-Promis par l’ONU depuis 1991

    Le Front Polisario semble las des promesses de la communauté internationale et vient de saisir l’ONU pour organiser un référendum au Sahara Occidental, prélude à la paix dans la région. Une région qui connait, ces dernières années, de profondes mutations ainsi qu’une instabilité chronique ayant déjà fait du Mali, de la Libye et de la Mauritanie des pays à haut risque.
    Le Polisario demande à l’ONU de «permettre à la Minurso» (Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental) d’organiser le référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui et préserver les droits de l’homme dans ce pays.
    Dans un communiqué sanctionnant la réunion du bureau de son secrétariat national, le Front Polisario a rappelé la «nécessité de permettre à la Minurso d’accomplir sa principale mission dans les meilleurs délais, à savoir l’organisation d’un référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui et la préservation des droits de l’homme au Sahara occidental». Une réclamation maintes fois réitérée mais qui constitue une première du genre, cette fois-ci, vu que c’est bien l’ONU qui est désignée comme étant responsable du blocage de la situation.
    Avec le retrait de confiance du Maroc au médiateur Christopher Ross, survenu au mois de mai, le dossier du Sahara semble se diriger vers l’inconnu alors que le processus de paix, à travers les négociations directes initiées depuis juin 2007, semble sérieusement menacé.
    Le bureau du secrétariat national du Polisario a, d’ailleurs, dénoncé ce qu’il a qualifié d’«entraves incessantes» imposées par le gouvernement marocain aux «efforts internationaux, visant à parachever le processus de décolonisation» du Sahara occidental, considérant que «le refus par Rabat de collaborer avec l’envoyé personnel du SG de l’ONU, Christopher Ross, montre que le Maroc se soustrait de ses engagements internationaux et tente d’imposer sa logique expansionniste et colonialiste au monde».
    Selon la partie sahraouie, le retrait de confiance annoncé par le régime marocain au médiateur onusien peut être assimilé à une recherche d’escalade, plutôt qu’à une volonté de changement de la feuille de route tracée par M. Ross.
    Et la sortie marocaine a été simplement qualifiée d’escalade dangereuse, voire de volonté d’un retour à la guerre interrompue en 1991. Le Front Polisario a appelé en outre à l’arrêt immédiat du «pillage» des ressources naturelles du Sahara Occidental et à briser le mur de séparation qui divise ce pays.
    Il a également appelé à accélérer la libération de Mohamed Alhafad Izza ainsi que de l’ensemble des détenus politiques sahraouis, y compris ceux de Dakhla et de Gdzaïm Izik, lesquels ont observé, vendredi, une grève de la faim préventive «pour protester contre leur détention sans fixation de date de procès et contre la menace de leur jugement par un tribunal militaire».
    Y. M.
  • Washington enquête sur les informations publiées par Numidianews sur les dossiers Libyen, Syrien, Malien et du Polisario

    « Numidianews » a publié, au courant des deux dernières semaines, des informations classées par la maison blanche stratégiques pour la diplomatie américaine. Ces informations portent sur des dossiers d’actualité concernant en, premier lieu, la Syrie, le Mali ainsi que la Libye et le Sahara Occidental et sa lutte contre l’impérialisme marocain. Les informations rapportées par « Numidianews » ont été qualifiées par Washington d’« indiscrétions ». La justice américaine en est même arrivée à désigner des procureurs pour s’assurer des sources de « Numidianews ». 
    Le début a été par un article publié par « Numidianews » dans lequel elle a révélé un plan américain d’installer des bases militaires américaines en Libye, en particulier dans la région stratégique d’Oubari. Parmi les nouvelles rapportées par « Numidianews » et qui ont dérangé l’administration américaine, la nouvelle du contenu du sommet tenu entre le président Français, François Hollande et son homologue américain Barak Obama. Ce dernier a alors appelé le président français à soutenir le peuple Sahraoui dans sa cause qui l’oppose au Maroc. 
    En ce qui concerne le dossier Syrien, Numidianews a pu obtenir des nouvelles confirmées faisant état des préparatifs américaines de lancer un raid contre les fiefs du régime syrien présidé par Bachar Al-Assad. « Numidianews » a également fait état de la menace du virus « Flame » qui frappe le Moyen Orient et l’Iran et qui s’est propagé en Russie, en Europe ainsi que la Chine. Toutefois, ces pays n’ont pas osé faire état de son existence de crainte de douter de leurs capacités défensives aux attaques cybernétiques.
    Numidia News, 10/06/2012
  • Le rabbin Serfaty : «Les juifs doivent dénoncer les discriminations»

    Le rabbin Michel Serfaty, président de l’AJMF
    Trois jeunes de confession juive ont été agressés à Lyon récemment. Comment expliquez-vous cette recrudescence de la violence liée à la religion ?
    J’ai la chance de faire le tour de la France depuis 8 ans. Je peux prétendre affirmer que je reste l’un des rares juifs de France qui va à la rencontre de la jeunesse musulmane des zones urbaines sensibles pour discuter et échanger avec elle. Ma conclusion est simple. Sur dix jeunes que je croise, deux – ce qui représente environ 10 à 20% de la jeunesse -, expriment un rapport aux juifs biaisé du fait d’une accusation qui est portée, contre nous les juifs, d’être le soutien du sionisme parce que nous ne dénonçons pas les instances juives nationales françaises qui soutiennent Israël. Alors, quand on entend un discours qui est récurrent et qui est le même pratiquement dans toute la France, j’arrive à dire que c’est le discours classique des mouvances islamistes qui montent en France qui dénoncent les juifs pour avoir dévoyé leur judaïsme du fait de leur soutien au sionisme. Parmi les cas avec lesquels je discute, qui me prennent la main et me saluent et avec lesquels j’établis des relations chaleureuses, j’entends régulièrement cette réponse : «Oui à l’amitié, mais à condition…». C’est-à-dire qu’ils ressentent que l’amitié doit passer d’abord par la dénonciation du sionisme. Voilà grosso modo comment j’explique les actes de violence. Bien entendu, il faut ajouter à cela l’échec de l’intégration et le contact avec certains imams qui sont à la limite de l’antisémitisme mais qui, fort heureusement, sont minoritaires et ne représentent pas la majorité des imams qui prônent un discours beaucoup plus noble et beaucoup plus respectable.
    Vous avez été vous-même victime d’une agression en 2003. Comme réponse à vos agresseurs, vous avez créé une association d’amitié interreligieuse. Mais le fossé entre les communautés juive et musulmane semble toujours aussi large près de dix ans plus tard. Pourquoi, selon vous, malgré tous ces efforts de pacification ?
    Je tiens à faire une précision que je répète depuis l’agression que j’ai subie. Je dis de la façon la plus ferme : il n’y a aucun lien entre l’agression que j’ai subie et la décision que j’ai prise de me lancer dans la construction de l’amitié judéo-musulmane. La raison qui m’a poussé, en fait, à prendre cette initiative est venue de l’intérieur. Ce sont trois organisations importantes en France qui connaissaient mon implication dans le dialogue judéo-chrétien depuis quarante ans, qui m’ont sollicité pour me lancer dans pratiquement la même chose. Ces gens m’ont demandé si je pouvais être «indifférent à ce qui se passe». J’ai répondu que mener une action dans un arrondissement ou un quartier pour tenter d’apporter une solution était une erreur, face à des agressions qui ne cessent pas d’augmenter…
    Contre la communauté juive uniquement ?
    Contre la communauté juive, on en recensait une vingtaine en moyenne avant l’Intifada. Lorsqu’Ariel Sharon a foulé l’esplanade des Mosquées, on a observé une recrudescence des actes anti-juifs recensés par les ministères de l’Intérieur et de la Justice, lesquels sont passés de 20 à 1 560 en 2005. Face à cette situation donc, j’ai répondu que je ne voyais pas d’autre solution que d’aller à la rencontre de nos concitoyens musulmans à qui je me présenterai dans ma tenue la plus simple de Français de confession juive. C’est là que je me suis lancé dans cette action de terrain. Quand j’ai convoqué mon premier conseil d’administration pour le consulter sur la stratégie à adopter, les uns et les autres me disaient qu’ils allaient m’obtenir les salons du Sénat, de l’Assemblée nationale, de la Sorbonne, etc. A ceux-là, j’ai répondu que moi, qui suis de carrière universitaire depuis quarante ans et qui ai passé ma carrière entière dans les salons, j’estime que ce n’est pas dans les hauts lieux de la culture que vous allez entreprendre de nouer l’amitié entre juifs et musulmans ; cette action doit être menée dans les quartiers. Par conséquent, il faut faire le tour de la France, aller dans les quartiers des banlieues sensibles et se rapprocher de la population. J’ai proposé que nous fassions appel à une équipe de psychologues et d’animateurs pour que, ensemble, nous allions dans ces quartiers.
    Où en est votre initiative sur le terrain neuf ans après son lancement ? 
    Si, aujourd’hui, je devais faire la somme de ces tours effectués dans toute la France, je dirais que je rencontre une moyenne de 12 à 14 000 personnes par an. Nous avons aujourd’hui une quinzaine d’antennes dirigées chacune par un juif et un musulman. Ces représentations locales nous donnent la «température» des relations de l’islam au judaïsme en France. Certes, il y a une mouvance de l’islam de France, représentée par l’UOIF (Union des organisations islamiques de France) qui m’a dit clairement, lorsque j’ai contacté ses responsables et leur ai proposé de travailler ensemble, que l’initiative ne les intéressait pas. Néanmoins, je rencontre des Musulmans de tous les pays, des Maliens, des Mauritaniens, des Algériens, des Marocains, des Turcs, etc., et même des adhérents de l’UOIF.
    Qu’en est-il des autres organisations musulmanes ?
    Je puis vous assurer que nous avons des relations merveilleuses avec toutes les autres organisations musulmanes. J’ai comme mentor, et j’en suis très honoré, le recteur de la Mosquée de Paris, le docteur Dalil Boubakeur, et ce depuis neuf ans. Nous avons fort à faire, certes, pour pouvoir changer les mentalités, mais quand on approche nos interlocuteurs humainement, on sent cette frustration, on comprend leur situation de détresse, la souffrance qu’ils vivent à cause des discriminations. Je n’ai pas d’hésitation à lancer un appel à la communauté juive pour partager les souffrances et dénoncer ces discriminations dont les jeunes immigrés sont les premières victimes en France.
    Ces efforts ne sont-ils pas annihilés par une surmédiatisation de ceux qui prônent la violence ? Il n’y a qu’à voir comment l’affaire Merah a été traitée… 
    Je comprends votre remarque. Effectivement, en France, les médias se focalisent à chaque fois sur les actes antisémites. Pourtant, des centaines d’actes racistes contre les Africains, les Portugais, etc., sont recensés chaque année. Quand je consulte les chiffres et procède à des comparaisons, je constate que la religion la plus agressée aujourd’hui, c’est la religion catholique dont les lieux de culte subissent en moyenne 300 à 500 actes d’agression par an, alors que les actes xénophobes contre les musulmans tournent autour de 200 à 250 par an. Les actes anti-juifs, quant à eux, connaissent une recrudescence après l’affaire Merah, estimés à 360 par an. Dans les deux mois qui ont suivi cette affaire, il y a eu environs 90 actes supplémentaires contre la communauté juive.
    Par qui ces actes sont-ils commis ? 
    D’une manière générale, lorsque la commission des droits de l’Homme rend publics ses résultats dans les médias, elle parle des auteurs de ces crimes, mais comme la loi française interdit d’annoncer publiquement l’ethnie et la couleur, on ne peut que faire des déductions ou établir l’ethnie à partir des noms des agresseurs, des lieux où les actes sont déroulés. Mais nous constatons d’ores et déjà que les actes contre les musulmans et les chrétiens sont commis par des chrétiens de l’extrême droite opposés au catholicisme, qui agissent au sein de mouvements anticatholiques, ainsi que par des extrémistes islamistes. Ces actes sont parfois aussi commis par des voyous qui s’intéressent aux œuvres d’art des églises. Quant à ceux commis contre des juifs, ils sont, pour la plupart, le fait de personnes issues de l’immigration africaine et maghrébine.
    Les trois religions monothéistes prônent la paix et l’amour. Pourquoi ces mêmes religions sont-elles devenues une source de haine et de guerre ? Est-ce parce qu’elles n’arrivent pas à passer le message ? Sont-elles mal comprises ? 
    Je peux vous assurer que tous les imams que je rencontre prônent un véritable discours de paix et de tolérance. Ces imams me disent qu’ils évitent d’aborder le conflit israélo-palestinien parce qu’il envenime nos relations. Si en politique, nous pouvons avoir des opinions divergentes, il en est de même de nos opinions sur ce conflit. Par contre, les trois religions prônent la paix, si bien que nous avons franchi des pas exceptionnels dans notre quête d’amitié. Aujourd’hui, notre organisation est devenue un acteur reconnu dans les cercles des échanges judéo-chrétiens. C’est précisément pour cela qu’il m’a été demandé de m’impliquer dans le dialogue judéo-musulman. Entre musulmans et chrétiens, les relations existent ; il y a des rencontres régulières. Entre juifs et musulmans, nous avançons progressivement, nous gagnons du terrain. Je peux dire sans risque de me tromper que, malgré le discours extrémiste des salafistes, la grande majorité de musulmans de France est une majorité silencieuse, désireuse de développer des relations de paix. Je ne peux m’empêcher de croire que les religions sont un facteur de rapprochement et que les extrémistes des trois religions sont, en fait, très minoritaires. Nous sommes fiers qu’en France, aujourd’hui, plus de 2 700 mosquées soient officiellement reconnues par l’Etat. C’est un progrès tout à fait net malgré les accidents de l’histoire.
    Interview réalisée par Mohamed El-Ghazi et Sarah H.
  • Révision de l’accord Schengen : Les stigmates du sarkozisme

    par Bureau De Bruxelles : M’hammedi Bouzina Med

    Le vœu de l’ex-président français, Nicola Sarkozy, de stigmatiser l’immigration a remporté, jeudi dernier, le vote des ministres de l’Intérieur de l’Union. Le risque d’un clash institutionnel en Europe n’est pas à exclure. 
    Alors que la question sur l’adoption d’une stratégie commune de sortie de crise, telle celle d’un pacte de croissance, n’est pas encore tranchée définitivement, voilà revenue à l’ordre du jour celle de l’immigration qui complique, un peu plus, le fonctionnement institutionnel de l’Union européenne. Jeudi dernier, à Luxembourg, les ministres de l’Intérieur de l’UE ont adopté à «l’unanimité» la révision de l’accord Schengen par l’introduction d’une clause sur le «rétablissement des contrôles de la libre circulation aux frontières internes» des pays de l’Union. Ainsi, le projet commun franco-allemand, de l’ère Sarkozy en France, a survécu à sa défaite électorale du 6 mai dernier. On se souvient de la lettre adressée, en avril dernier, à la présidence danoise de l’union par l’ex-ministre de l’Intérieur français, Claude Géant, cosignée par son homologue allemand, Hans-Peter Friedrich, par laquelle ils demandaient de rendre certains pouvoirs de la Commission européenne aux Etats membres, afin qu’ils puissent réinstaurer le contrôle à leurs frontières internes et de pouvoir rapatrier les immigrés clandestins, particulièrement ceux en provenance de Grèce. La lettre en question avait soulevé une suite de réactions négatives des Institutions européenne (Commission et Parlement), ainsi que de la quasi-totalité des associations civiles et de droits de l’homme. 
    On pensait l’initiative française sans avenir. Pourtant, ce jeudi 7 juin, les ministres de l’Intérieur de l’UE ont franchi le pas en adoptant la mesure en question. Tout de suite après son adoption, la Commission et le Parlement européens ont manifesté leur réprobation et ont estimé que cela porte un sérieux coup à la cohésion du fonctionnement des Institutions européennes. Et pour cause, l’adoption d’une telle mesure requiert, selon le Traité de l’Union, la «concertation» au préalable des trois Institutions : Commission, Parlement et Conseil, soit un vote de codécision. 
    En ignorant la procédure, le Conseil des ministres de l’Intérieur a enfreint une règle juridique essentielle du fonctionnement de l’UE. D’ailleurs, lundi prochain (11 juin), la Commission des libertés civiles du PE se réunira (la réunion était programmée de longue date) pour étudier et voter le paquet «gouvernance de Schengen». Il est clair que le Conseil des ministres de l’Intérieur de jeudi a prévu de «court-circuiter» la Commission parlementaire. Cette dernière a, d’ores et déjà, appelé la présidence tournante de l’UE, le Danemark, à se prononcer sur la question et avancer une proposition. Quant à la Commission européenne, qui avait mis en veilleuse la demande franco-allemande d’avril, elle est mise «en demeure» de réagir immédiatement par un projet de texte sur cette même question. Entendu qu’avant d’émettre toute initiative au nom de l’Union, la Commission de Bruxelles use de la concertation et des avis de l’ensemble des 27 membres de l’Union. 
    On est en droit de croire que la décision du 7 juin provoquera plus de querelles qu’elle ne veut en régler. Tous les groupes politiques du Parlement ont manifesté leur incompréhension. Celui du groupe libéral, le belge Guy Verhofstadt, a déclaré «en prenant cette décision, le Conseil des ministres de l’Intérieur envoie un signal clair, à savoir qu’ils chercheront toujours des excuses pour fermer les frontières, tout comme ils nous ferment la porte…Nous ne pouvons accepter cela. Le Parlement décidera d’entamer ou non une action en justice contre le Conseil». Quant au président du PE, l’Allemand Martin Schulz, il a annoncé que : «Le Parlement européen est, profondément, déçu du comportement unilatéral et contreproductif du Conseil justice et affaires intérieures». Le PE affirme aussi qu’il «n’acceptera aucune raison de réinstaurer des contrôles aux frontières, sans un mécanisme fondé sur la communauté visant à évaluer et à garantir la nécessité de telles mesures». 
    En effet, il semblerait que le vote du Conseil des ministres de jeudi obéit plus à une attitude d’opportunisme démagogique en ces moments de crise multiple en Europe que d’une décision justifiée et argumentée politiquement et juridiquement s’entend. Car au fond, et comme le prévoit le Traité de Lisbonne, la fermeture des frontières internes d’un Etat n’est possible qu’en cas de menace grave sur la sécurité interne du dit pays. L’on se souvient que toute cette histoire trouve son origine dans les conséquences des soulèvements populaires en Tunisie et en Libye de l’hiver et printemps 2011, soutenues et encouragées par l’UE. Quelques 30 mille réfugiés fuyant, particulièrement, les bombardements en Libye avaient accosté sur les côtes italiennes et grecques. 30 mille réfugiés ont mis, grâce à l’alarmisme de l’ex-président Français Nicola Sarkozy, l’Europe entière dans une situation de «guerre contre l’immigration» d’une manière générale. 
    L’Europe confrontée à une sérieuse crise économique et financière n’avait pas besoin d’une énième querelle institutionnelle. Les immigrés ne sont pas à l’origine de la crise européenne. Que du contraire, ils lui apportent une plus value financière chiffrée et reconnue par tous les organismes d’évaluation économique européens. 
  • Honni soit qui… Mali pense !

    En parcourant, assez régulièrement, la presse internationale, on se surprend à découvrir que les médias d’un autre pays que le Maroc ont décidé de s’en prendre à nous, de nous lancer des attaques malveillantes et situées audessous de la ceinture, le tout sans la moindre raison apparente. 
    Rabat, on ne le sait que trop, nous reproche notre position légaliste (mais aussi humaniste) en ce qui concerne la noble et juste cause du Sahara occidental. Ses attaques, parfois sulfureuses et situées au bord de l’hystérie, on ne peut que les comprendre, et même les prendre avec toute la condescendance voulue. On sourit même lorsqu’on lit sur ces journaux que l’Algérie soutiendrait Al Qaïda au Maghreb arabe (AQMI) ainsi que le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et œuvrerait donc à affaiblir le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). On en sourit à peine, parce que même nos pires ennemis n’oseraient pas accorder du crédit à pareilles fadaises. On en sourit aussi parce que c’est carrément l’émir fondateur du sanguinaire GIA qui a avoué avoir été approché par le défunt Hassan II et son machiavélique «vizir», Driss Basri, afin de le financer, de le protéger et de l’armer rien que pour faire le plus de mal à la démocratie naissante en Algérie. Douloureux aura été le retour de flamme au royaume chérifien avec l’émergence de groupes takfiristes qui promettent souffler le trône de Mohammed VI. 
    Passons sur nos (meilleurs) amis marocains et interrogeons-nous sur les raisons qui poussent les Maliens à en faire autant, formulant les mêmes accusations avec force forfanterie. Disons simplement qu’un phénomène quelque peu similaire à celui qui avait touché le Maroc est en train de se produire pour eux… 
    Suite de l’explication demain… Histoire d’essayer de vous fidéliser, amis lecteurs… 
    Oussama
    Les Débats, 10/06/2012
  • Les 22 détenus politiques sahraouis de la prison de Salé (Maroc) en grève de la faim de 48 heures

    RABAT– Les 22 prisonniers politiques sahraouis détenus à la « prison locale 2 » de Salé (près de Rabat) depuis le démantèlement par les forces marocaines du camp de Gdaim Izik (Sahara occidental) le 8 novembre 2010 observent depuis vendredi une grève de la faim de 48 heures à l’appui de leurs revendications, a-t-on appris samedi de source proche de leurs familles.
    « Les détenus ont déclenché cette action notamment pour exiger leur libération sans conditions ou la fixation de la date de leur procès devant un tribunal civil et pour protester contre le comportement de la direction pénitentiaire à leur égard et la dégradation de leur état de santé », a précisé un membre du comité des familles des prisonniers sahraouis.
    Il a ajouté que cette action était « préventive » dont l’objectif d’attirer l’attention de la communauté internationale sur la violation de leurs droits et sur les conditions de leur incarcération, estimant qu’elle laissait présager, selon lui, une éventuelle « grève de la faim illimitée ».
    L’Association marocaine des droits humains (AMDH) avait lancé, en mai dernier, un appel à une intervention rapide pour leur libération, rappelle-t-on.
    « Compte tenu d’une série de violations et d’abus qui affectent les droits des prisonniers, le bureau central de l’AMDH avait appelé à une intervention rapide pour leur libération et au respect des règles de droit », avait écrit l’ONG marocaine dans une lettre adressée au ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid.
    L’AMDH avait souligné que la demande de libération intervenait après avoir constaté que les prisonniers avaient passé plus d’un an et quatre mois de prison préventive sans procès, et ce, en violation du paragraphe 3 de l’article 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
    Le paragraphe en question stipule que « tout individu arrêté ou détenu du chef d’une infraction pénale sera traduit dans le plus court délai devant un juge ou une autre autorité habilitée par la loi à exercer des fonctions judiciaires, et devra être jugé dans un délai raisonnable ou libéré », a noté l’AMDH. L’organisation a également indiqué que la demande de libération intervenait après avoir constaté la fin de l’enquête, le transfert du dossier à une cour et la suspension indéfiniment de l’affaire, en violation des procédures et des règles et l’esprit de la constitution marocaine qui stipule le respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire.
    Dénommés « Groupe Gdaim izik », les détenus sahraouis, militants des droits de l’homme, avaient été arrêtés après le démantèlement le 8 novembre 2010 du camp sahraoui près d’Al-Ayoun avant leur transfert à la prison locale 2 de Salé (ville jumelle de Rabat). Depuis leur incarcération, ils ont observé plusieurs grèves de la faim pour alerter l’opinion publique et revendiquer l’amélioration de leurs conditions de détention ainsi que la tenue d’un procès juste et équitable devant un tribunal civil ou leur libération inconditionnelle.
    Ils avaient également lancé « un appel aux puissances internationales qui défendent les droits humains et la justice » afin de « faire pression sur l’Etat marocain pour libérer tous les prisonniers politiques ». Par ailleurs, depuis leur arrestation, des membres de leurs familles avaient observé plusieurs sit-in à Rabat pour attirer l’attention sur leurs conditions d’incarcération.
    Ils avaient également lancé des appels à leur libération inconditionnelle ou la tenue d’un procès juste et équitable devant un tribunal civil.
    APS, 10/06/2012