Mois : mai 2012

  • Le Ministre espagnol Miguel Arias à Nouakchott.

    Le ministre espagnol de l’Agriculture, de l’Alimentation et de l’Environnement, Miguel Arias Canete, est attendu le 29 mai prochain à Nouakchott. Durant son séjour en Mauritanie, il tentera de sensibiliser les autorités mauritaniennes sur l’importance pour l’Espagne de la signature d’un nouvel accord de pêche entre l’UE et la RIM. 
    L’actuel accord expire le 31 juillet 2012 Les négociations relatives à sa reconduction achoppent toujours sur le montant des compensations financières à verser à l’Etat mauritanien. 
    Le dernier protocole d’accord permettait à environ 110 navires européens (principalement espagnols) de pêcher dans les eaux territoriales mauritaniennes en contrepartie du versement par l’UE de 76,25 millions d’euros par an. 
    Par ailleurs, pour la signature d’un nouvel accord de pêche avec l’UE, la Mauritanie exigerait également le débarquement des prises dans les ports mauritaniens, l’engagement d’écouler 2% des captures pélagiques sur le marché local et l’embarquement de marins mauritaniens à concurrence de 60% des équipages. 
    Rappelons que la Mauritanie a d’importants accords de pêche avec des pays comme le Japon et la Chine. Le secteur représente plus de 20% des recettes budgétaires et emploie plus de 36 000 personnes. 
    Source :RIM24
    Le Calame, 22/05/2012
  • Le PAM et le HCR avertissent d’une aggravation de la crise des réfugiés au Sahel

    New York, May 22 2012.- Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé mardi une opération régionale d’;urgence conjointement avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) pour répondre aux besoins alimentaires spécifiques de centaines de milliers de personnes qui ont fui le conflit au Mali et franchi les frontières vers les pays voisins.
    « Nous travaillons aux côtés du HCR pour venir en aide à des familles contraintes d’;abandonner leur maison au Mali et qui ont un besoin urgent de nourriture et d’;abris», a déclaré la Directrice exécutive du PAM, Ertharin Cousin. « Les réfugiés maliens ont fui le conflit dans leur propre pays et se retrouvent de l’;autre côté de la frontière dans les pays limitrophes qui subissent déjà les conséquences sévères d’;une sécheresse régionale ».
    À ce jour, le PAM a apporté une assistance alimentaire aux personnes déplacées internes et aux réfugiés au Mali, en Mauritanie, au Burkina Faso et au Niger dans le cadre de son opération régionale d’;urgence au Sahel, qui vise à venir en aide à environ 9,6 millions de personnes touchées par la crise. Cette situation résulte de la combinaison de plusieurs facteurs : insécurité, sécheresse, déficits céréaliers et hausse des prix alimentaires.
    La nouvelle opération régionale d’;urgence du PAM prévoit d’;atteindre 300 000 déplacés internes et 255 000 réfugiés cette année et permettra au PAM de donner plus de flexibilité dans sa réponse à une situation complexe et en constante évolution. Le HCR sera le partenaire principal du PAM dans le cadre de cette réponse dont le coût s’;élève à 77 millions de dollars.
    « Le Sahel représente une combinaison mortelle issue de la sécheresse et des déplacements liés aux conflits. Ce n’;est pas uniquement un dramatique problème humanitaire, c’;est devenu une menace pour la paix et la sécurité mondiales », a déclaré Antonio Guterres, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. « Le soutien des donateurs est crucial si nous voulons que l’;effort humanitaire progresse ».
    Le HCR travaille au Niger, au Burkina Faso et en Mauritanie pour venir en aide aux dizaines de milliers de réfugiés qui continuent à venir du Mali, dont de nombreux avec leur bétail. L’;aide comprend le forage de puits pour les réfugiés et les communautés d’;accueil et l’;établissement de sites de réfugiés. Dans les frontières du Mali, le HCR travaille avec ses partenaires pour atteindre les populations déplacées à l’;intérieur du pays.
    L’;afflux de réfugiés en provenance du Mali a exacerbé la grave crise alimentaire qui sévit à grande échelle dans le Sahel, où la faim et la malnutrition menacent de nombreuses vies. Cette situation exerce en effet une pression supplémentaire sur des personnes déjà vulnérables et touchées par l’;insécurité alimentaire, et qui pour certaines ont été réduites à manger des plantes sauvages pour survivre.
    Prévenir et traiter la malnutrition aiguë parmi les 3,5 millions d’;enfants et mères enceintes et allaitantes est au cœur de la réponse du PAM au Sahel. L’;insécurité alimentaire au cours de la période de soudure engendre des pics significatifs des niveaux de malnutrition aiguë et de mortalité infantile dans cette région, où les taux de malnutrition sont traditionnellement élevés même en dehors des périodes de crise.
    « Le temps ne joue pas en notre faveur», a déclaré Mme Cousin. « Si de nouvelles denrées ou contributions financières ne sont pas reçues immédiatement, l’;incapacité de pré-positionner et de distribuer assez de nourriture lors de la période de soudure, de juin à septembre, serait catastrophique pour les personnes les plus vulnérables et qui souffrent d’;insécurité alimentaire, en particulier les femmes et les enfants ».
    Le plan du PAM d’;étendre ses opérations d’;urgence pour atteindre 9,6 millions de personnes lors de la période de soudure pourrait être contrarié à moins qu’;un financement suffisant puisse être obtenu pour combler le déficit actuel d’;environ 360 millions de dollars US.
    May 22 2012 10:50AM
    UN News Center, 22/05/2012
  • plus que jamais, l’Afrique du Sud semble déterminée à prendre la tête de l’Union Africaine

    Vendredi dernier, le gouvernement sud-africain, par la voix de Lindiwe Zulu, le conseiller en politique étrangère du président Jacob Zuma, a réitéré sa détermination à « faire pression pour que le Ministre de l’Intérieur, Nkosazana Dlamini-Zuma, devienne présidente de la Commission de l’UA ». Elle a aussi déclaré que l’Afrique du Sud était en train de conduire une campagne pour persuader les autres pays, en particulier en Afrique de l’Ouest, de soutenir son candidat. Le Gabon, pays originaire du titulaire du poste, Jean Ping, a subi un important revers politique quand le président Français, Nicolas Sarkozy, a perdu sa réélection. Sarkozy, selon de nombreux rapports, avait été un fervent partisan de la reconduite de Jean Ping, mais les observateurs ne sont pas certains que Hollande, son successeur, montrerait le même intérêt et sans le soutien français, le Gabon n’est pas assez puissant pour défier l’Afrique du Sud.
    Il y a un vieux dicton qui dit: «les gens sages ne s’unissent pas derrière une personnalité, mais derrière un principe. Les personnalités vont et viennent mais les principes restent ». Dans sa déclaration, Mme Zulu a dit que le lobbying de l’Afrique du Sud était soutenu par la Southern African Development Community (SADC), et ces pays font à leur tour pression sur les pays d’autres régions d’Afrique pour qu’ils votent pour le Dr Dlamini-Zuma. Il est prévu en Juillet au Malawi, une nouvelle élection qui aura lieu lors du 19e sommet de l’Union africaine du 15 au 16 de ce mois. A un mois de cette élection, le Comité ad hoc mis en place pour présenter à l’Assemblée de l’UA les candidats potentiels, s’est réuni à deux reprises. La première fois le 17 Mars 2012 et à nouveau le 14 mai 2012 à Cotonou, au Bénin. À ces deux occasions le résultat n’a pas été concluant. Lorsqu’on a demandé au conseiller de Jacob Zuma aux Affaires étrangères, pourquoi l’Afrique du Sud se donnait tant de mal à obtenir la présidence de l’Union africaine, elle a répondu en disant que celui qui occupe la présidence de l’UA, devrait être en mesure d’assumer un statut important en Afrique, et projeter ce statut à l’étranger de manière crédible. Cette personne ne devrait pas simplement obéir aux ordres de tel ou tel puissant pays. Il devrait être au service de l’Afrique. Selon la presse sud-africaine, l’intérêt soudain pour le poste de président de la commission de l’UA est le reflet de la bataille souterraine féroce pour contrôler l’Afrique? En Afrique du Sud, une forte perception dit que les pays développés ne veulent pas voir les pays BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) gagner trop d’influence en Afrique.
    Beaucoup en Afrique du Sud sont d’avis que la campagne entre Ping et Mme Dlamini-Zuma pour le poste de président de la Commission de l’UA, n’est pas nécessairement en relation avec la protection des intérêts de l’homme ordinaire de la rue en Afrique; parce que, comme cela fut évident au cours de la dernière élection du président de la Commission de l’UA, les activités françaises ont été ouvertement exposée en appui a celui qu’ils pensaient soutenir leurs intérêts pour le mieux à la tête de l’UA. L’Afrique du Sud voudrait plus d’indépendance contre les influences extérieures et plus d’échanges avec les pays BRICS. Il est largement admis que l’ordre du jour de l’UA n’est pas toujours déterminé par des intérêts africains, mais que l’agenda est actuellement et sans surprise, en proie à des contradictions par la faute de dirigeants que Thabo Mbeki qualifie comme « ayant des cartes de visite avec des adresses françaises », une référence à peine voilée à des gens comme Jean Ping et Ali Bongo. Beaucoup d’observateurs neutres ont exprimé l’opinion que le Gabon seul, sans la protection de la France, ne pouvait pas se dresser sur le chemin des pays qui voudraient imprimer un leadership réel en Afrique. Au lieu de contrecarrer les efforts que mène l’Afrique du Sud, peut-être que le Gabon devrait prendre sa place parmi les petits pays de l’Afrique de l’Ouest. L’Afrique a besoin de leadership fort à l’UA et tous les efforts devraient être faits pour élire des dirigeants qui ne se vendront pas l’Afrique à la France, l’Union Européenne ou d’autres entités.
    Il semble que les Etats-Unis soit toujours en soutien à Jean Ping, vu qu’il ait été récemment invité par le secrétaire d’Etat américain, Hillary Clinton, pour une cérémonie en marge du sommet du G8, aux côtés de 4 dirigeants africains, le président Mills du Ghana, Jekaya Kikwete de Tanzanie, du béninois Thomas Yayi Boni et du Premier ministre Meles Zenawi d’Ethiopie. Mais la réponse à toutes les questions sera donnée dans environ 45 jours à Lilongwe, au Malawi.
    Le Gabon énervant, 22/05/2012
  • Après la chute de Sarkozy L’Union africaine se révolte contre Ocampo Jean Ping, «Ce Procureur fait de la politique»

    Le Temps-21/5/2012
    Après la chute de Sarkozy, les soutiens de Ouattara commencent à s’effriter. L’Ua vient, en tout cas, de rentrer dans la danse avec la sortie de Jean Ping qui qualifie Ocampo de «vedette de la télévision». Il y avait une guerre larvée entre Jean Ping, le Président de la Commission de l’union africaine et l’Argentin Ocampo, le tout puissant Procureur à problèmes de la Cpi. On se rappelle que ce juge onusien l’avait à l’époque, traité de grand «plaisantin». Mais c’était la belle époque sarkosienne qui régentait sur le continent, la politique
    africaine au nom du poulain Ouattara. Jean Ping avait alors, avalé la couleuvre presque sans rien dire. Car qui oserait défier l’un des hommes clés du système de Sarkozy. L’union africaine (ua) n’était donc pas d’accord que l’Afrique soit harcelée par la justice internationale. Mais elle n’a rien dit. L’ua n’était pas aussi d’accord que le Président Gbagbo soit déporté à la Cpi. Là aussi, elle n’a pas eu le courage de dire publiquement non à Sarkozy. Elle a laissé faire. A cause de la peur de tout perdre. Dans les bureaux douillets de cette organisation aux murmures. Jean Ping et ses lieutenants se sont faits diplomatiquement corrects. Au nom de la Françafrique qui fait et défait les empêcheurs de piller en rond. Au nom aussi de la Communauté internationale qui s’est donné droit de vie et de mort sur les pouvoirs africains. Même les grands efforts et les grands moyens que le Président Gbagbo a, dans le temps, déployé pour que ce Gabonais soit élu à la tête de cette Institution africaine seront vite de vagues souvenirs. Il n’y a que le présent qui compte. Et ce présent, c’est son poste à la tête de l’ua. C’est vrai qu’il le doit au vote des chefs d’Etat du continent. Mais il craint aussi la colère venant de Paris. Car qui dit Paris dit Bruxelles. Alors qu’il est notoirement su que l’union africaine dépend encore 50 ans après, de l’aide de l’union européenne. une vraie aberration. Mais c’est ça le paradoxe africain. Aujourd’hui que Sarkozy est parti, à l’ua, on se donne des ailes. Surtout que les nouveaux dirigeants français prônent la rupture dans les rapports a Jean Ping, le Président de la Commission de cette union pour attaquer l’un des hommes forts du système Sarkozy, dans la gestion du dossier ivoirien. A l’occasion de l’une de ces nombreuses tournées africaines, l’homme a fait une sortie qui a été reprise le vendredi 18 mai par Vox Arica, une chaîne de télévision qui se veut panafricaine. «Ocampo fait de la politique. Il est devenu une vedette de la télévision», lâche le diplomate africain, Ocampo, qui pour régler des comptes personnels, bafoue le droit. Souvent contre l’avis de plusieurs juges de cette même juridiction. En tout cas, si les choses ne tenaient qu’à lui seul, la Cpi serait remplie de pro-Gbagbo. un «remake», sous une forme policée des goulags du Nord. Jean Ping ne s’est pas arrêté en si bon chemin, dans ses envolées contre la Cpi. Pour lui, cette institution judiciaire ne trouve que ses criminels sur le continent noir. Pourtant, il y a aussi de grands criminels de guerre en Occident. Il suffit seulement d’ouvrir les yeux pour savoir qui est ainsi, mis en cause. N’empêche, l’homme évoque l’une de ses visites aux usa. «Une fois, je suis allé aux Usa. Les Américains m’ont demandé pourquoi les Africains ne respectaient pas la Cpi. Je leur ai répondu : ‘’vous-mêmes, vous avez refusé de ratifier le traité de création de la Cpi’’». Voila qui est bien clair maintenant. Jean Ping a peut-être décidé finalement de dire la vérité de façon audible, pour s’inscrire dans la lutte pour la souveraineté des pays africains. On ne sait jamais. L’adage dit aussi qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire. Sur ce terrain, il y a déjà l’Afrique australe qui donne de grandes leçons de courage et de dignité au reste du continent. Le Président Sudafricain Jacob Zuma ne fait d’ailleurs pas dans la dentelle, en parlant de la mission que doit jouer l’union africaine. Il propose que l’Institution favorise la décolonisation de l’Afrique, en luttant contre la pauvreté qui est l’un des grands maux de ce continent. Evidemment, cela passe nécessairement par la décolonisation totale de l’Afrique. Car la soumission est une entrave au développement. Ainsi se résume aussi le combat du Président Gbagbo. C’est pourquoi il a été déporté dans la prison de La Haye par l’Onu. D’aucuns diraient que cela rappelle un certain Lumumba.
    Guehi Brence
    gbrence02063193@yahoo.fr
    ivoirien.net, 21/05/2012
  • Palais au Maroc : Sarkozy s’explique

    Chers lecteurs de 13 lignes, je ne comprends pas cette énième polémique. Il paraît que j’aurais reçu un palais au Maroc pour la naissance de Djulia ? Est-ce qu’on n’a plus le droit de recevoir des cadeaux maintenant ? C’est ça le changement? Il faut culpabiliser pour tout? Et puis d’abord, pourquoi on continue à s’acharner sur moi ? C’est bon là, je ne suis plus président ! Je prends mes vacances comme tout le monde. Je suis normal. J’ai le droit de prendre du repos. Et puis qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? Que je rende le cadeau, c’est ça ? Et qu’est-ce que je vais dire à Djulia, moi, dans quinze ans ? « Si Papa avait été intelligent, on aurait pu partir en vacances dans un palais au Maroc » ? C’est ça que vous voulez comme exemple pour la jeune génération ? Des pères ratés qui n’assument pas et qui n’ont pas de palais au Maroc? Et puis, c’est quoi tous ces jaloux ? Vous m’en voulez parce que vous voudriez être à ma place, c’est ça, hein? Ben il fallait y penser avant, les gars ! Faut avoir des idées parfois ! C’est vrai, fallait y songer quand vous avez rédigé votre liste de naissance, au lieu de mettre « doudou », « bavoir » et « maxi-cosy ». Moi j’ai mis « 1 Palais au Maroc ». Faut oser, c’est tout ! 
    13lignes.be, 22/05/2012
  • Mohamed VI remercie Sarkozy pour son alliance contre les sahraouis

    JE BALANCE, JE BALANCE ! SARKOZY EST AU MAROC ET A MARRAKECH EN PARTICULIER SUR INVITATION ROYALE
    Sarkozy qui refusait de dire vers quelle destination, il comptait se rendre, vient d’être repéré : fini le secret bien gardé : on balance, on balance !!!. Il pensait peut-être, qu’il passerait inaperçu !
    L’ex-président Sarkozy et la belle Carlita se refont une santé sous le soleil orientale et où ça , mes amis ? – mais au Maroc, bien sûr !!.
    Sarkozy est arrivé exactement, mercredi dernier à Marrakech en visite privée, après sa défaite cuisante face à François Hollande
    Ils séjournent dans une résidence mise à la disposition du couple à par le roi Mohammed VI. Cette résidence qui est généralement réservée aux invités du roi, appartient à la famille royale .
    Cette résidence royale est de plus située au coeur de la Palmeraie où, jadis je m’éclatais avec mes amis : qui aurait cru qu’un jour un ex-président, viré avec perte et fracas, viendrait ternir les lieux et, s’adonnerait aujourd’hui, à son sport favori, le jogging, sans se soucier des grosses merdes dont il nous a gratifié : il court, il court encore le furet !
    Il devrait séjourner jusqu’au 31 Mai. Ensuite, nous espérons, qu’une fois bien reposé et remis de ses émotions, il pourra enfin, nous rendre des comptes sur les affaires en cours.
    Sauf, s’il décide de continuer ses vacances en Libye, histoire de revoir ses vieux amis du CNT, qui doivent amèrement le pleurer. Il pourrait ainsi, nous ramener les armes qui leur généreusement prêté, malgré notre refus.
    J’espère aussi que le roi par amitié, n’aura pas la mauvaise idée d’en faire son ministre des finances, le peuple risquerait de le regretter !!!.
    MUTINE NEWSY, 22/05/2011
  • L’impatience des jeunes Sahraouis

    REPORTAGE • Après vingt et un ans de cessez-le-feu, la jeunesse sahraouie perd confiance dans le processus politique et dans le Front Polisario. Rencontres en exil.
    DE RETOUR DE TINDOUF
    Ahmed Lehbib-Abdi appartient à la première génération sahraouis née dans les camps de réfugiés. Comme des dizaines de milliers de compatriotes, ses parents ont fui leur terre – le Sahara occidental – au début de la guerre qui a opposé le Front Polisario au Maroc entre 1975 et 1991 pour s’installer de la province de Tindouf, en Algérie. Ils imaginaient rester une saison, tout au plus, dans cette partie du désert réputée pour la rigueur de son climat. Mais les camps de khaimas (tentes traditionnelles) du début ont progressivement été ceintes de maisons précaires au gré des naissances. Le cessez-le-feu onusien, qui sonnait en 1991 comme la promesse d’une autodétermination prochaine, n’a été suivi d’aucune avancée diplomatique.
    Aujourd’hui, alors que ceux de l’âge d’Ahmed deviennent parents à leur tour, l’horizon paraît plus que jamais bouché. L’ONU assiste sans mot dire à la colonisation du Sahara occidental, à coups de subventions, attirant des familles marocaines dans le besoin.
    Exil étudiant
    «La RASD (la République sahraouie basée en Algérie et sur une petite partie méridionale du Sahara occidental, ndlr) dit que nous devons être patients. Mais notre génération en a assez, assène Ahmed. Cela fait dix ans que l’ONU diminue son aide. Maintenant, on a vraiment l’impression d’être au pied du mur et de ne plus avoir rien à perdre. Notre terre est l’une des plus riches du monde et nous vivons grâce à des aides humanitaires, ce n’est pas normal.»
    A Smara, le camp où il est né, Ahmed s’exprime, imperturbable, en dépit du brouhaha joyeux qui envahit la pièce. Une quinzaine de voisins et amis préparent le thé et discutent.
    Militant depuis l’âge de 12 ans, Ahmed Lehbib-Abdi est secrétaire général du syndicat des étudiants sahraouis, l’UESARIO. Des jeunes qui, pour se former, sont contraints à l’exil. Et malgré la solidarité des pays d’accueil, leur vie est loin d’être une sinécure. «Les aides internationales incluent le loyer et les frais de scolarité, mais pas toutes les autres dépenses. Pour ceux dont les familles vivent dans les camps, sans aucune ressource, cela peut prendre beaucoup plus longtemps que les autres de terminer un cycle d’études.»
    Partis en Algérie, en Espagne ou à Cuba, les diplômés doivent, au retour, se réadapter à la vie des camps et inventer des solutions pour trouver du travail. Certains deviennent chauffeurs ou tiennent une petite boutique; d’autres se rêvent infirmiers. Mais les postes sont rares et la majorité des jeunes est inactive.
    Lamina, 21 ans, a vécu en Andalousie pendant deux ans, où elle a étudié l’espagnol et l’arabe. Faute de moyens, elle a dû rentrer. Elle travaille ponctuellement pour des festivals et des événements sportifs organisés par des ONG espagnoles.
    D’autres encore tracent habilement leur route et trouvent dans l’activisme matière pour une carrière internationale. Majra, 25 ans, travaille à la librairie de l’English School tous les jours, de 9h à midi. Elle a été la première diplômée sahraouie de cette école fondée en 2005 par des missionnaires américains. Désormais parfaite anglophone, et militante à temps partiel, Majra a participé en décembre 2011 au 17e Festival mondial de la jeunesse et des étudiants qui s’est tenu à Pretoria, en Afrique du Sud. Une délégation de cent un Sahraouis était présente, dont deux tiers de la diaspora.
    «Le rôle de l’UESARIO est avant tout politique, souligne Ahmed. Pour nous, chaque étudiant est un messager potentiel, un miroir de notre cause. Il est crucial d’être actifs et de donner une visibilité à notre peuple.» «La plupart des gens ne connaissent pas notre situation, analyse Majra. Mais quand on raconte l’histoire des camps, de l’occupation, ils s’intéressent, ils sont touchés.»
    Printemps arabes
    Des deux côtés de la frontière, la génération d’Ahmed bout. Si l’ONU a perdu depuis longtemps tout crédit, c’est désormais le Polisario qui est con­testé. Les jeunes n’acceptent plus la politique de statu quo réitérée lors du dernier congrès du Front, en décembre 2011. Sur fond de conflit intergénérationnel, le scénario d’une reprise des armes contre l’occupant est de plus en plus populaire.
    «Dans la présentation que j’ai faite à Pretoria, se souvient Majra, j’ai évoqué les printemps arabes. Beaucoup de gens de chez nous pensent que ce qui s’est passé en octobre 2010 (au Sahara Occidental, ndlr) a été le vrai précurseur des révolutions.» Quelques semaines avant l’immolation de Mohamed Bouazizi, l’installation d’un «camp de protestation» à 12 km de Laâyoune, avait entraîné des affrontements brutaux. Selon les chiffres de Rabat, dix policiers auraient perdu la vie. Le Polisario a, pour sa part, annoncé la perte de dix civils et la disparition de cent soixante-neuf personnes.
    Depuis, la situation dans les territoires occupés demeure tendue. «Nous soutenons nos amis en manifestant aussi de notre côté. Là-bas, leur vie est très dure, ils sont constamment interpellés par la police et certains n’osent même plus aller à l’école», selon Majra
    Le 27 février dernier, anniversaire de la création du gouvernement en exil, six étudiants sahraouis ont été emprisonnés à Salé (Maroc) pour avoir manifesté contre la mort d’un des leurs. «En tout, depuis 2007, trois étudiants ont été tués par les autorités marocaines», affirme Ahmed. Procès bâclés, torture, viol: les militants manquent cruellement de leviers diplomatiques pour faire face à la répression. Malgré la parution de nombreux rapports d’ONG, le silence de la communauté internationale reste la norme.
    Reprendre les armes?
    Mais l’heure n’est pas à la résignation. «Les organisations de jeunes n’ont jamais été aussi mobilisées», affirme Majra. «C’est très possible qu’il se passe bientôt quelque chose.»
    Symptomatique de la colère qui monte, le congrès du Front a été «très conflictuel». «Nous ne pouvons attendre vingt ans de plus. Il faut trouver un moyen de débloquer la situation. Et le seul moyen d’agir dans le contexte actuel, c’est de reprendre les armes, insiste Ahmed. Beaucoup de jeunes y pensent.»
    Le Courrier (Suisse), 19/05/2012
  • Hollande interpellé sur la question sahraouie

    par Kharroubi Habib
    Parce qu’il a épinglé leur pays sur la question des droits de l’homme au Sahara Occidental occupé et sur les entraves qui empêchent la Minurso d’exercer pleinement ses fonctions de surveillance, de maintien de la paix et d’observation dans ce territoire, les autorités marocaines ont décrété leur « retrait de confiance » à l’envoyé spécial de l’ONU au Sahara Occidental, Christopher Ross, et lui interdisent l’entrée dans le Royaume où il devait se rendre dans le cadre d’une nouvelle visite dans la région. 
    Ce que faisant, les autorités marocaines ont infligé un humiliant camouflet à Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, qui a endossé le rapport de Christopher Ross les clouant au pilori. Mais leur décision constitue également un défi à la communauté internationale qui a donné son aval à la nomination de Christopher Ross. C’est pourquoi les Nations unies ne doivent pas se satisfaire de la simple expression par Ban Ki-moon du « maintien de sa confiance » à son envoyé spécial, mais agir plus fermement en direction de Rabat. 
    Les Marocains veulent en fait pousser Ross à jeter l’éponge et, par voie de conséquence, torpiller les négociation qu’ils ont été obligés d’engager avec le Polisario sur la base du plan de paix de l’ONU, basé sur le principe de la reconnaissance pour le peuple sahraoui à exercer son droit d’autodétermination. 
    Leur geste vise aussi très vraisemblablement à mettre devant le fait accompli le nouveau président français François Hollande. Ce n’est pas un hasard en effet si leur décision est intervenue à peine Hollande investi à l’Elysée. Il n’est pas attendu que le nouveau Président français « révolutionne » la position de l’Etat français sur la question du Sahara Occidental, qui est, comme on le sait, favorable au Maroc. Mais il lui est prêté la détermination de ne pas se montrer indifférent, comme le fut son prédécesseur, aux souffrances du peuple sahraoui victime de la répression du Makhzen et aux atteintes aux droits de l’homme qui se commettent contre lui. 
    Gênées par l’initiative marocaine visant l’envoyé spécial des Nations unies, les nouvelles autorités françaises se sont contentées de faire savoir qu’elles « en prennent acte ». Il est clair cependant qu’après les soutiens internationaux qui se sont exprimés en faveur de Christopher Ross, elles doivent expliciter le sens et les conséquences de « leur prise d’acte » de la décision marocaine. Hollande n’ignore pas que le soutien sans faille prodigué par la France à la partie marocaine est la cause que les autorités chérifiennes défient la communauté internationale et bafouent sans crainte les droits de l’homme en territoire sahraoui occupé. 
    C’est la France qui, notamment, bloque l’élargissement de la mission de la Minurso que demande explicitement Christopher Ross dans son accablant rapport qui a fait réagir Rabat. Après ce rapport, cet élargissement de la mission de la Minurso s’impose comme une urgente nécessité pour la protection de la population sahraouie. Et c’est de la réponse que fera sur le sujet le nouveau pouvoir français que l’on saura si François Hollande a décidé d’en finir avec la politique à géométrie variable et sélective en matière de défense des droits de l’homme qu’a pratiquée son prédécesseur. 
    Certes, le nouvel occupant de l’Elysée a l’emploi du temps accaparé par d’autres priorités, mais les « amis marocains » lui imposent de se découvrir sur la question sahraouie et ont fait ce qu’il fallait pour lui forcer la main.
  • Le printemps arabe : L’Algérie doit faire attention

    Les changements politiques ainsi que les troubles qui touchent les pays de la région pourraient être bénéfiques et utiles pour l’Algérie, est le constat fait hier, par les experts invités au colloque international ayant pour thème  » l’espace public médiatique et la sphère politique dans les sociétés maghrébines « , tenu hier l’hôtel Djazaïr.  » Objectif de la tenue de cette rencontre de tirer bénéfice des changements politiques et médiatiques vécus ces derniers temps par des pays de la région « , a déclaré à la presse Rédha Mezoui, directeur de laboratoire d’études et d’analyses des politiques publiques en Algérie et enseignant universitaire. Une bonne analyse de ce qui s’est passé dans les pays de la région pourrait être un remède et un vaccin contre les troubles internes et l’instabilité chronique. Dans son intervention le chercheur Mohamed Lakhdar Maougal est allé loin dans l’analyse de la situation. Il a révélé dans ce cadre que des forces étrangères menacent sérieusement l’Algérie d’une intervention militaire.
    Dans ce cadre, il a cité une rencontre internationale organisée par l’Otan en Belgique cette année. «J’ai eu l’occasion de participer à une rencontre organisée à Bruxelles par l’Otan, je vous assure que j’ai été témoin d’une menace sérieuse d’intervention militaire étrangère sur le sol algérien», a-t-il annoncé devant une assistance composée de chercheurs et de journalistes. Toujours sur ce point il dira :  » ce qui se passe au Sahel est loin d’être qualifié de question sécuritaire contre l’organisation l’Aqmi mais, c’est une question qui cache d’autres dossiers plus compliqués « .
    Pour soutenir ses propos il cité la déclaration de l’ex-président français Nicolas Sarkozy. « La déclaration en direct sur les plateaux de télévision lors du face-à-face avec Hollande de Nicolas Sarkozy sur l’Algérie, en la qualifiant de puissance régionale capable de résoudre les problèmes du Sahel notamment des otages français s’inscrit dans cette offensive occidentale contre l’Algérie », a-t-il expliqué. L’Algérie constitue pour ces puissances, d’après le conférencier un obstacle pour le projet de la reconfiguration de l’empire occidental. Dans son intervention Mohamed Lakhdar Maougal est revenu également sur la terminologie des révolutions arabes. « Les révolutions tunisienne et égyptienne ont donné naissance à de nouveaux termes comme  » peuple veut renverser le régime, ou le mot (dégage) « . Sur la révolution tunisienne il dira que les Occidentaux disaient avant le départ de Ben Ali que le peuple tunisien a besoin de pain et non de démocratie. Pour lui la révolution tunisienne était au départ spontanée. Notons que ce colloque s’étale sur deux jours, et est le fruit d’une initiative commune entre l’Université d’Alger 3 en partenariat avec l’Ecole nationale supérieure des statistiques et d’économie appliquée. 
    Par Rachid Chihab
    Les Débats, 22/05/2012
  • L’appui du département d’État US à Christopher Ross

    Le département d’État américain avait déclaré qu’il continuait à appuyer «les efforts de médiation» que déploient Ban Ki-moon, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations et Christopher Ross, son Envoyé personnel, pour aider les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, à «parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental». «Il n’y a pas de changement dans notre politique», affirmait dans son briefing quotidien, Philipp Crowley, le porte-parole du département de Hillary Clinton. 
    Cet appui et celui de l’Assemblée générale onusienne, qui a demandé à la quatrième Commission onusienne chargée de la décolonisation de continuer à suivre la situation au Sahara occidental, ne sont pas nouveaux. Ils puisent leur substance dans «les principes énoncés dans la Charte des Nations unies et par la Résolution 1514 du 14 décembre 1960 portant Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Cette position des officiels américains est partagée par la société civile. 
    Régulièrement des organisations américaines des droits de l’Homme comme Robert F. Kennedy Center for Justice and Human Rights (RFK Center, basée à Washington) ou la fondation Open Society Foundation, dont le fondateur et président est le philanthrope américain George Soros, appellent le Conseil de sécurité de l’ONU à introduire en urgence un mécanisme de surveillance des droits de l’Homme au sein de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso). Les deux ONG rappellent que, lors de sa création en 1991, un des objectifs de la Minurso était l’organisation d’un référendum d’autodétermination conformément au Plan de règlement adoptés par le Maroc et le F. Polisario.
    M.B.
    Le Courrier d’Algérie, 22/05/2012