Mois : mai 2012
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Département d’Etat US: Le Maroc viole les droits de l’Homme au Sahara
Le département d’Etat a dressé un tableau sombre de la violation des droits de l’Homme des sahraouis par les autorités marocaines. Dans son rapport mondial 2011 sur les droits de l’Homme publié jeudi, le département de Hillary Clinton note que »plusieurs questions des droits de l’Homme des sahraouis, qui continuent d’être une source de préoccupation, sont liées aux actions revendiquant l’indépendance » du Sahara occidental.Il cite ainsi « les limitations à la liberté d’expression et de réunion, l’utilisation de la détention arbitraire pour étouffer la dissidence, et la violence physique et verbale à l’encontre des détenus sahraouis lors des arrestations et durant leur emprisonnement. »Impunité quasi-générale à l’égard des fonctionnaires auteurs d’abusLe rapport observe « l’impunité quasi-générale à l’égard des fonctionnaires marocains qui commettent des abus, tandis que les sahraouis sont victimes de discrimination dans l’application des lois ».Le rapport relève également les cas de disparitions de plus d’une centaine de Sahraouis depuis les années 1970 et 1980, dont le sort reste inconnu. Le département d’Etat affirme que « des rapports crédibles » témoignent du recours par les forces de sécurité marocaines à la torture, coups et autres mauvais traitements des détenus sahraouis.Les ONG internationales et locales continuent à signaler des abus, en particulier contre les défenseurs sahraouis de l’indépendance, mentionne le rapport.Examens médicaux non autorisés dans les cas de tortureAbordant les conditions carcérales des prisonniers sahraouis, il note que l’observatoire marocain des prisons reçoit régulièrement des plaintes d’abus physiques et de torture déposées par les familles des détenus de la prison de Laayoune dont l’accès par les ONG des droits de l’Homme est interdit depuis 2008.Plus encore, ajoute le rapport, les ONG internationales et locales affirment que les tribunaux refusent souvent d’ordonner des examens médicaux ou de prendre en compte les résultats des examens médicaux dans les cas de torture.Par ailleurs, poursuit le rapport, les militants des droits de l’Homme et d’indépendance rapportent que « les autorités marocaines les accusent faussement d’infractions criminelles ».Un salaire supérieur de 85% en cas d’installation dans le territoire sahraouiSoulignant que l’impunité des forces de police « demeure un problème », le département d’Etat signale que, selon plusieurs ONG internationales et locales, le nombre de plaintes déposées contre la police par les victimes présumées de violations des droits de l’Homme a augmenté et que « les autorités marocaines rejettent presque toutes les plaintes en se fondant uniquement sur la version de la police. »Sur un autre chapitre, le rapport indique qu’outre les exemptions fiscales, les salaires des travailleurs marocains au Sahara occidental sont supérieurs de 85% par rapport à ceux pratiqués au Maroc afin d’inciter les Marocains à s’installer dans le territoire sahraoui ».Dans son rapport, le département d’Etat relève également que « la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara occidental (Minurso) est dépourvue du mandat de la surveillance des droits de l’Homme. »Algérie1, 25/05/2012 -
L’AMDH appelle à la libération de prisonniers politiques Sahraouis
Une ONG des droits de l’homme Marocaine appelle à la libération de prisonniers politiques SahraouisL’Association Marocaine des droits humains (AMDH) a appelé, jeudi à Rabat, à une intervention rapide pour la libération des 22 prisonniers politiques sahraouis détenus à la « prison locale 2″ de Salé (près de Rabat) depuis le démantèlement par les forces Marocaines du camp de Gdaim Izik (Sahara occidental) le 8 novembre 2010.« Compte tenu d’une série de violations et d’abus qui affectent les droits des prisonniers, le bureau central de l’AMDH appelle à une intervention rapide pour leur libération et au respect des règles de droit », a indiqué l’ONG Marocaine dans une lettre adressée au ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid, suite à une demande de soutien formulée, la semaine dernière, par le comité des familles des prisonniers Sahraouis.L’AMDH a souligné que la demande de libération intervenait après avoir constaté que les prisonniers avaient passé plus d’un an et quatre mois de prison préventive sans procès, et ce, en violation du paragraphe 3 de l’article 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.Le paragraphe en question stipule que « tout individu arrêté ou détenu du chef d’une infraction pénale sera traduit dans le plus court délai devant un juge ou une autre autorité habilitée par la loi à exercer des fonctions judiciaires, et devra être jugé dans un délai raisonnable ou libéré », note l’AMDH.L’organisation a également souligné que la demande de libération intervenait après avoir constaté la fin de l’enquête, le transfert du dossier à une cour et la suspension indéfiniment de l’affaire, en violation des procédures et des règles et l’esprit de la constitution marocaine qui stipule le respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire. -
Algérie : Le PAM présente une aide de 275 tonnes de dattes aux réfugiés Sahraouis
Le représentant du programme alimentaire mondial (PAM) auprès de l’Algérie, Oussama Othmane, a affirmé jeudi à Alger, que le programme a consacré 275 tonnes des 4000 tonnes de dattes offertes par l’Arabie Saoudite aux réfugiés du Sahara Occidental, près de Tindouf, au sud-ouest de l’Algérie.
Othmane a indiqué dans une conférence de presse animée aux côtés de l’ambassadeur Saoudien à Alger, que le programme « compte distribuer ces dattes avant le mois de Ramadhan aux réfugiés les plus démunis dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf ».
Il a précisé que ce don « contribue à la diversification des produits alimentaires destiné aux réfugiés afin de subvenir à leurs besoins alimentaires ». Le représentant du PAM a salué d’autre part, le rôle de l’Algérie dans la concrétisation du programme dans les meilleures conditions, soulignant les efforts déployés pour l’acheminement des dons aux réfugiés sahraouis.
De son côté, l’ambassadeur Saoudien à Alger, Sami Ben Abdallah Saleh, a indiqué que ce don, le deuxième du genre, est arrivé lundi dernier à Oran, rappelant que la caravane, composée de 15 camions avec des conteneurs frigorifiques était en route vers Tindouf.
Pour rappel, les réfugiés sahraouis se trouvent en Algérie depuis 1975, année où le Maroc a procédé à l’invasion du territoire sahraoui. -
Appel pour la création d’un front citoyen contre le retour du colonialisme en Afrique
ALGER – Le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Mahez Lamari, a plaidé, jeudi à Alger, pour la constitution d’un front citoyen africain pour la démocratie et contre le retour du colonialisme sous toutes ses formes en Afrique.S’exprimant lors d’une conférence internationale des villes jumelées et solidaires avec les villes sahraouies, organisée par le CNASPS à l’occasion de la journée de l’Afrique, M. Lamari a indiqué qu »’après une large concertation entre les acteurs de la société civile africaine et forts de leur consentement, nous appelons au lancement d’un front citoyen africain pour la démocratie et contre le retour du colonialisme sous toutes ses formes en Afrique ».Le président du CNASPS a souligné que la journée de l’Afrique constitue une opportunité pour rappeler qu’il existait encore en Afrique un pays vivant sous le joug de la colonisation, en l’occurrence le Sahara occidental.Il a souligné, dans ce contexte, que la célébration, le 27 mai, de la journée de l’Afrique, en Algérie, avec la participation de citoyens africains et de citoyens du monde épris de paix, de justice et attachés à la légalité internationale, est une occasion pour exprimer une solidarité « indéfectible » avec la lutte juste du peuple sahraoui pour l’indépendance.Il a rappelé que le Conseil de sécurité de l’ONU avait exprimé son appui pour un règlement juste et équitable de la question sahraouie, dans le respect du Droit international, estimant qu »’il lui appartenait de prendre les responsabilités qui lui incombaient pour mettre un terme à l’entêtement du colonialisme marocain ».De son côté, la commissaire de l’Union africaine aux droits de l’homme et des peuples, Maya Sahli, a souligné que le règlement de la question du Sahara occidental « relève largement du domaine de l’application des principes du Droit international ». Elle a estimé, à ce sujet, que la question sahraouie « est récurrente, ciblée par des comportements étatiques ambivalents ».Mme Sahli a considéré, en outre, que le retrait de confiance de la partie marocaine à l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, vise à défier la communauté internationale dans ses efforts pour un règlement pacifique et juste du conflit du Sahara occidental. Elle a souligné, d’autre part, que la signature de protocoles de jumelage de localités sahraouies à de villes algériennes et d’autres villes du monde « consacre une reconnaissance de la cause juste du peuple sahraoui ».Des présidents d’Assemblées populaires communales algériens (Mascara, Oran, Mohammadia, Mohamed Belouizdad, Alger-centre et Biskra) se sont succédés à la tribune pour exprimer la solidarité des franges des populations qu’ils représentent avec le combat des Sahraouis pour leur indépendance. Ils ont affirmé que les protocoles d’accords de jumelage devant être signé vendredi avec des localités sahraouies « permettront de consolider les échanges culturels, sportifs et socio-économiques » entre les deux peuples.La conférence de solidarité avec le peuple sahraoui a été organisée par le CNASPS, à la veille de la journée de l’Afrique, anniversaire de la Charte de l’Organisation de l’unité africaine adoptée le 27 mai 1963 à Addis-Abeba (Ethiopie).APS, 24/05/2012 -
Un candidat présidentiel égyptien reconnait la RASD comme Etat arabe
Clip publicitaire de la campagne présidentielle d’Abdelmouneim Abou El Foutouh (Photo capture d’écran) Rabat.- Le docteur Abdelmoneim Abou El Foutouh, le dissident de la puissante confrérie des Frères musulmans égyptiens candidat à la présidentielle égyptienne, reconnait la RASD comme un Etat avec lequel l’Egypte devrait maintenir des relations d’Etat. C’est-à-dire des relations diplomatiques.Dans le clip publicitaire qui explique sa politique étrangère, le Maroc et le Sahara sont séparés et un drapeau de la RASD trône sur les territoires sahraouis.Abdelmoneim Abou El Foutouh est considéré comme l’un des candidats favoris de l’élection présidentielle d’hier, 23 mai, même si ses chances de remporter la mise sont limités.Amine BouderaâDEMAINONLINE, 24/05/2012 -
Mohamed VI arrache un entretien avec François Hollande
Rabat.- C’est du jamais vu. Un souverain chérifien qui se démène comme un diable pour être reçu par un président français avant tout le monde. Depuis l’investiture de François Hollande dans ses fonctions présidentielles, le roi Mohamed VI a absolument tout fait pour squatter les alentours de l’Elysée et quémander une séance photos avec le nouveau président français.Tout a été fait. Envoi de délégations, officielles et officieuses, activation des réseaux de lobbystes français et franco-marocains à Paris, missives secrètes, etc…Faute d’obliger le nouveau chef d’Etat français à effectuer sa première visite officielle (hors UE) au Maroc, comme il l’a fait avec le pauvre Mariano Rajoy, obligé de venir à Rabat pour faire la bise à Abdelilah Benkirane en public, Mohamed VI voulait voulait être au moins le premier chef d’Etat à être reçu par Hollande à l’Elysée.Grâce aux wissamistes français du PS, dont l’ex-immigré catalan qui n’aime pas trop les marchés remplis d’Arabes, le ministre Manuel Valls, ainsi qu’à « l’amie de la famille », la première secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry, Momo vient d’obtenir satisfaction.Et aujourd’hui jeudi 24 mai 2012, un bref communiqué de l’Elysée annonce que «François Hollande, président de la République, recevra en entretien sa Majesté Mohammed VI, Roi du Maroc, jeudi 24 mai 2012 à 16h, au Palais de l’Elysée». Aâcha al malik !La persévérance, ça paye. Mais cet empressement à se faire une photo avec François Hollande cache peut-être autre chose. La trouille devant les futures réactions d’un chef d’Etat qui, dit-on, est moins réceptif à nos charmes culinaires et …financiers.CitoyenDemainonline, 24/05/2012 -
Ça bouge enfin au Sahara Occidental
par Abed CharefLe Maroc veut recuser l’émissaire de l’ONU au Sahara Occidental, l’américain Christopher Ross. Avec un obejctif : l’empêcher d’effectuer une visite qui risque de déraper au Sahara OccidentalElections législatives en Algérie, élections présidentielles en France, troubles en Libye, crise au Mali, où des groupes islamistes font sécession et veulent installer une « Khilafa » dans le nord du pays : l’actualité a été plutôt agitée depuis un mois, aussi bien en Algérie que dans son environnement immédiat, ce ui a laissé peu d eplace pour parler du Sahara Occidental, alors qu’un évènement d’importance est intervenu dans ce conflit.En effet, alors que le conflit sahraoui semblait s’enliser, installant toute la région dans l’impasse, une brusque agitation a repris, après la décision du Maroc de refuser l’émissaire des Nations Unies, l’américain Christopher Ross. L’émissaire de Ban Ki-moon est accusé par le Maroc de mener un travail « partial et déséquilibré », et d’adopter des comportements contrastés s’écartant des grandes lignes qui ont été tracées par les négociations au Conseil de Sécurité ».Autrement dit, le Maroc estime que M. Ross prend des initiatives favorables au Front Polisario, ne relevant pas de sa mission.Quelques rappels. M. Ross a été désigné émissaire spécial de l’ONU au Sahara Occidental pour maintenir les contacts établis entre le Maroc et le Front Polisario, depuis que les deux parties ont accepté de confier leur sort aux Nations Unies. L’émissaire de l’ONU ville ainsi à maintenir des discussions entre marocains et sahraouis de manière cyclique à Manhasset, près de New York, en présence d’observateurs de l’Algérie et de la Mauritanie. Il présente un rapport un Conseil de Sécurité, un rapport qui sert de base au renouvellement du mandat des forces des Nations Unies (MINURSO), présentes au Sahara Occidental. Les résultats des rencontres entre le Maroc et le Polisario, organisées par M. Ross démurent mitigés.Les discussions n’ont pas permis d’avancer dans la solution du conflit, chaque partie maintenant sa position : droit à l’autodétermination et indépendance pour le Polisario,autonomie pour le Maroc. Ces rencontres permettent toutefois de maintenir un minimum de dialogue, d’entretenir des contacts réguliers, au moins pour la gestion des affaires courantes, et d’encadrer le conflit dans un cadre onusien.M. Ross a un rôle central dans ce dispositif. Il a un mandat dont les contours sont forcément élastiques, pour pousser les deux parties à une solution. Le contenu de sa mission lui donne une certaine marge, indispensable dans ce genre de situation. Il peut prendre des initiatives, et celles-ci peuvent réussir, ou échouer. Avant lui, l’ancien secrétaire d’état américain James Baker avait déjà joué ce rôle, sans enregistrer d’avancée significative. Nombre d’analystes avaient cependant relevé qu’à la fin de sa mission, il avait fini par éprouver une certaine sympathie pour les sahraouis, alors que la position traditionnelle américaine est plutôt favorable au Maroc. Cette fois-ci, M. Ross a fortement indisposé les Marocains sur deux points. Dans son rapport au conseil de sécurité, il a demandé à la partie marocaine « d’améliorer la situation des droits de l’homme » au Sahara Occidental. C’est un point qui fait d’autant plus mal que, depuis qu’il a accepté de mettre les armes de côté, le Polisario insiste fortement les Droits de l’Homme, un sujet particulièrement sensible auprès de l’opinion occidentale. L’émissaire de l’ONU envisage également d’effectuer une visite au Sahara Occidental, ce qui irritefortement le Maroc. Sur place, le Polisario peut en effet organiser des manifestations d’envergure, qui peuvent donner du conflit une image totalement nouvelle et changer le climat politique au Sahara Occidental. C’est ce que redoute le plus le Maroc, car une démonstration de force de la volonté d’indépendance des Sahraouis peut faire basculer le conflit. Les dirigeants marocains ne s’y sont pas trompés. Ils ont déclenché un tir de barrage contre M. Ross, accusé de « dépasser ses prérogatives » et de « s’ingérer de façon flagrante dans un conflit où il est censé faire preuve de neutralité ». Un dirigeant marocain est allé plus loin, accusant M. Ross de « s’acharner contre le Maroc ». L’objectif est clair : déclencher un tir nourri contre l’émissaire de l’ONU, pour le discréditer, éventuellement le récuser, et tenter de le faire remplacer.Et entretemps, éviter, coûte que coûte, qu’il n’effectue une visite au Sahara Occidental, avec tous les risques de dérapage qu’elle comporte. Ne serait-il pourtant pas légitime, pour un émissaire de l’ONU dans un territoire faisant l’objet d’un conflit, de se rendre sur les lieux librement, pour y rencontrer les populations locales ? Le secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-Moon, ne s’est pas laissé faire. Il a réagi fermement à la décision marocaine, en renouvelant « toute sa confiance » à son émissaire. Mais M. Ban Ki-Moon n’est pas maître du jeu. Les Etats-Unis et la France sont les principaux acteurs qui peuvent influer sur une décision du conseil de sécurité, ou carrément l’imposer, pour orienter le conflit dans la direction souhaitée.Or, les deux pays sont plutôt favorables à la thèse marocaine d’autonomie, affirmée notamment par la secrétaire d’Etat américaine Hilary Clinton, et par la patronne du parti socialiste français Martine Aubry. Mais le front Polisario a indéniablement marqué un pas dans cette affaire, car pour soutenir le Maroc, les Etats-Unis seront contraints de désavouer leur propre diplomate, en pleine période électorale. Ce qui présente certains risques. Quant au président François Hollande, il devra bien mettre en cohérence les idées démocratiques qu’il prône, son discours sur la rupture avec la fameuse Françafrique, et la situation au Sahara Occidental. Une rupture avec la politique de son prédécesseur, qui séjourne au Maroc depuis qu’il a quitté la présidence française, pourrait au moins pousser François Hollande à prôner une solution démocratique au SaharaOccidental. Pourra-t-il le faire, ou bien les intérêts d’Etat, et la connivence traditionnelle avec le Maroc, finiront-ils par prendre le dessus ?Le Quotidien d’Oran, 24/05/2012 -
Amnesty International dénonce le Maroc pour des atteintes aux droits de l’homme
Dans son dernier rapport de 2012, L’organisation Amnesty International a dénoncé les atteintes aux droits de l’homme perpétrés continuellement au Maroc.« Les forces de sécurité utilisent une force « excessive » à l’encontre des manifestants opposés à la monarchie et aux institutions de l’Etat, qui continuent à faire face à des poursuites et emprisonnements », mentionne le rapport 2012 de cette organisation, soulignant « la persistance de la torture et autres mauvais traitements réservés aux détenus ».Le dernier rapport d’Amnesty International fait part de « brutalité » employée pour réprimer des manifestants dans les villes qui a conduit à des décès, de nombreux blessés et des condamnations à des peines de prison.« Les forces de sécurité ont harcelé les familles de militants dans le mouvement 20 février dernier et convoqué pour interrogatoire des dizaines de militants favorables à un boycott des élections législatives », lit-on dans le rapport étayant les atteintes aux droits de l’homme par des faits.Des manifestants pacifiques violemment dispersésLe 15 mai, affirme AI, des rassemblements et manifestations organisées par le mouvement 20 février à Rabat, Fès, Tanger et Témara ont été dispersés de force par les forces de sécurité, qui ont utilisé des matraques et coups de pied contre des manifestants qui exprimaient pacifiquement leur opinion. Le 29 mai, une manifestation organisée dans la ville de Safi par le mouvement 20 février a été violemment dispersée par les forces de sécurité.Un manifestant, Kamel Ammari, est décédé quelques jours plus tard suite à ses blessures, relève l’organisation. « Le 20 novembre encore, les forces de sécurité ont pris d’assaut les bureaux de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) dans la ville de Bou-Arafa et ont battu un certain nombre de personnel et les jeunes qui se préparaient à rejoindre une manifestation », indique encore le rapport 2012 d’AI.Restriction de la liberté d’expressionDans le domaine de la liberté d’expression, l’organisation des droits de l’homme affirme que les journalistes et les autres représentants de la presse, ont continué à faire face à des poursuites et d’emprisonnement pour avoir publiquement critiqué les fonctionnaires de l’Etat ou des institutions, ou publié des rapports sur des questions « politiquement sensibles ». Des personnes ont été détenues simplement pour avoir critiqué le gouvernement ou parlé de corruption dans leurs écrits.Le 9 juin 2011, l’éditeur du journal El-Massa, Rachid Nini, a été condamné à un an d’emprisonnement pour diffusion d’article « portant atteinte a la sécurité nationale ». Il avait été arrêté le 28 avril suite à la publication d’articles critiquant les pratiques antiterroristes des services de sécurité.Sa peine a été confirmée en appel en octobre, déplore l’organisation qui mentionne plusieurs autres cas flagrants d’atteintes aux droits de l’homme et de restriction de la liberté d’expression au Maroc. Le rapport d’AI mentionne, entre autres, le cas du chanteur de rap Mourad, Belrhouate arrêté le 9 septembre, « parce que certaines de ses chansons ont été jugés offensantes pour la monarchie ». Son procès a été reporté à plusieurs reprises et il est resté en détention jusqu’à la fin de l’année, relève le rapport.Algérie1, 24/05/2012 -
La France acculée
L’instauration du nouveau mode de gouvernance socialiste en France, en totale opposition avec le précédent, va-t-elle changer la configuration politique de la région du Maghreb ? Assurément quand on analyse les changements, les bouleversements mêmes, opérés dans la distribution des principaux portefeuilles. Celui des Français de l’étranger confié à une ministre d’origine algérienne va, à coup sûr, imprimer une toute autre vision de l’émigré devenu le bouc émissaire de la droite et son extrême promptes à le rendre comptable, pour ne pas dire coupable de tous les maux du pays.La nomination d’un ministre de la Défense qui s’est dit prêt à entreprendre le retrait des troupes françaises d’Afghanistan en accordant à cette opération sa priorité absolue, va couper l’herbe sous le pied de tous les «djihadistes» qui ont, jusque-là, trouvé un excellent prétexte pour commettre des attentats. Et c’est une manière très concrète de réhabiliter l’islam de France, gravement dévoyé par l’islamisme nourri aux croisades racistes. Par ailleurs, le Premier ministre, M. Ayrault, qui fut député-maire de Nantes, avait toujours affiché clairement ses positions vis-à-vis du problème du Sahara occidental, considérant la situation qui y prévaut comme «une occupation». Voilà qui annonce une rupture des relations privilégiées qu’entretenait l’ancienne équipe gouvernementale française avec la monarchie marocaine. L’ex-président Nicolas Sarkozy a été l’heureux bénéficiaire d’un riad royal de 700 m2 à Marrakech, offert par le roi Mohammed VI en guise de cadeau pour la naissance de la petite dernière.Sans compter les nombreux hommes politiques de droite qui disposent tous de somptueux pied-à-terre acquis à des prix dérisoires dans la ville ocre. Tout le problème consiste à savoir si le Président socialiste saura s’affranchir de la puissance américaine très présente au Maroc et franchement très hostile àl’autodétermination du peuple sahraoui. Une chose est sûre : quels que soient les éléments d’influence, les rapports francomaghrébins vont changer. Dans un sens ou dans l’autre. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l’bir beghtah.Rabah KhaziniInfo-soir (version PDF), 24/05/2012 -
Rencontre de soutien entre élus algériens et sahraouis
C’est hier à Alger qu’a eu lieu une rencontre bilatérale de solidarité ayant regroupé le Comité national algérien de soutien au peuple sahraoui (CNASPS) et les élus de différentes villes algériennes et villes de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Les villes algériennes qui ont pris part à cette rencontre sont : Alger, Oran, Batna, Biskra, Tiaret, Arris et Mascara, alors que du côté sahraoui, les villes à l’honneur étaient : El-Ayoun, Dakhla, Boujdour, Bir Lahlou, Tifariti, Ausserd et Gdym-izik.
L’organisation de cette rencontre intervient à la veille de la commémoration de la journée de l’Afrique et des accords de coopération entre les villes algériennes et celles de la RASD. D’ailleurs, à ce sujet, d’autres rencontres sont prévues aujourd’hui et demain à Alger. L’un des objectifs de ce type de rencontres, affirme-t-on, est de réaffirmer le soutien indéfectible des élus algériens et de la société civile à la cause du peuple sahraouie qui se bat pour son autodétermination.Par ces initiatives, il est également question de l’élargissement des réseaux de soutien à la cause sahraouie pour, dit-on, briser une bonne fois pour toutes l’omerta ainsi que le mur de la honte érigé par les autorités coloniales. Ce mur, rappelons-le, s’étend sur 2700 km séparant ainsi le territoire du Sahara occidental en deux. L’élargissement de la mission de la Minurso est également un point sur lequel les indéfectibles soutiens à la cause sahraouie, de par le monde, travaillent d’arrache-pied.Le retrait de confiance du Maroc à l’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross. Cette décision, précisons-le, a provoqué la cassure entre l’ONU et le Maroc et intervient seulement quelques semaines après le rapport accablant contre Rabat qu’a présenté Ban Ki-moon aux membres du Conseil de sécurité. Le gouvernement islamiste marocain accuse Christopher Ross d’avoir, dans plusieurs cas, «appliqué une méthode déséquilibrée et partiale pour mener sa mission ». Dans son communiqué, Rabat, a indiqué : «Les comportements contrastés de M. Ross s’écartent des grandes lignes qui ont été tracées par les négociations dans le Conseil de sécurité. Pour cela, le Maroc a décidé de retirer sa confiance». L’inflexibilité qui a marqué M. Ross par rapport à son prédécesseur, Peter Van Walsum, zélé défenseur du Maroc, sur le dossier du Sahara occidental, est agaçante pour Rabat, qui tente par tous les chemins de faire valoir son « plan d’autonomie » mais en vain.Les Etats-Unis qui désavouent le jeune monarque, qui selon certains observateurs, a encore du chemin à faire en diplomatie pour se faire entendre. Le diplomate avisé qu’est M. Ross, quant à lui, faut-il le rappeler, bénéficie d’un total soutien des Américains, de l’aveu même de l’ambassadeur US en Algérie, M. Henry S. Ensher, qui en réponse à une question, lors d’une conférence Lundi au siège de l’ambassade à Alger, pour savoir si son gouvernement apportait encore son soutien à M. Ross, a répliqué par un «Yes», sourire aux lèvres.Par : Massinissa Benlakehal
Le Midi Libre, 23/05/2012