Mois : mai 2012

  • Mohamed Abdelaziz : « Le Maroc a signé des accords qu’il a reniés »

    Entretien réalisé par Fatma Haouari
    Le président de la RASD et non moins SG du Polisario, Mohamed Abdelaziz, est revenu dans cet entretien qu’il nous a accordé, sur la décision du Maroc quant au retrait de confiance infligé à Christopher Ross qu’il juge arbitraire et infondé. Selon lui, cette décision cache mal le désarroi de Rabat et qui est, en réalité, un retrait de confiance non seulement à Ross mais aussi à l’ONU, incarnée par son secrétaire général, et à son système dans son ensemble.
    Il estime qu’en agissant de la sorte, le Maroc, un pays qui renie ses engagements et s’oppose à l’application des résolutions internationales, continue de défier la communauté internationale et de maintenir, contre vents et marées, le conflit du Sahara occidental dans l’impasse.
    Le Soir d’Algérie : Alors que Rabat a récusé Christopher Ross suite à son rapport accablant sur la situation des droits de l’Homme dans les territoires occupés, l’ONU et l’Algérie ont renouvelé leur soutien à l’envoyé personnel de Ban Kimoon, et les Etats-Unis ont fait de même, peut-on dire que la question sahraouie prend une nouvelle tournure ? 
    Le président Mohamed Abdelaziz : Je tiens tout d’abord à vous remercier vivement et, à travers vous, toute l’équipe du quotidien le Soir d’Algérie pour avoir accompagné admirablement la lutte du peuple sahraoui et pour la fidélité et la constance de cette aide. Pour revenir à la question, la décision unilatérale du Maroc de retirer sa confiance à l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, qui intervient quelques semaines après le rapport accablant contre Rabat présenté par Ban Ki-moon aux membres du Conseil de sécurité, cache mal le désarroi de Rabat. Cette décision infondée et injustifiée n’est, en réalité, que l’arbre qui cache la forêt puisqu’il s’agit d’un retrait de confiance non seulement à Ross mais aussi à l’ONU, incarnée par son secrétaire général et à son système dans son ensemble. N’est-ce pas le Maroc qui, en 2004, par la voix de son ministre des Affaires étrangères déclara que la démission de l’ancien envoyé spécial pour le Sahara occidental, James Baker, est le résultat de la «ténacité» de la diplomatie marocaine ? N’est-il pas aussi à l’origine de la démission de l’ancien responsable de la Minurso, chargé du référendum, Frank Ruddy, et avant lui l’ancien représentant spécial du secrétaire général et chef de la Minurso de 1990 à 1992. Le Maroc s’arroge, ainsi, le droit de dicter aux Nations unies ce qu’il y a lieu de faire par rapport à ce conflit et la conduite que doit suivre leur envoyé personnel pour le Sahara occidental. En agissant de la sorte, le Maroc, un pays qui renie ses engagements et s’oppose à l’application des résolutions internationales, continue de défier la communauté internationale et de maintenir, contre vents et marées, le conflit du Sahara occidental dans l’impasse.
    La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, appelle à un règlement rapide du différend qui oppose Rabat à l’émissaire de l’ONU, Christopher Ross, en rappelant le soutien de Paris au plan d’autonomie marocain sur le Sahara occidental, comment interprétez- vous cette déclaration ?
     
    Nous ne savons pas pourquoi la France s’entête à défendre un projet qui, en plus d’être en contradiction totale avec le droit international et la nature du conflit lui-même, fait abstraction des aspirations nationales du peuple sahraoui et sur près de 37 années de sacrifices, de souffrances et de luttes ininterrompues. Le Maroc s’est démené comme il peut ces dernières années pour vendre un projet d’autonomie qui n’a pas trouvé preneur et n’a ménagé aucun effort pour faire reconnaître sa souveraineté sur le Sahara occidental qu’aucun pays au monde ne lui reconnaît. Le statut définitif du territoire du Sahara occidental est et restera de la seule prérogative de son peuple. La question que l’on devrait poser est pourquoi la France, pays de la Déclaration universelle des droits de l’homme, clame-t-elle son refus de l’oppression et de l’agression un peu partout ailleurs et pas au Sahara occidental ? Notre vœu est qu’avec l’avènement de la gauche au pouvoir, la France d’aujourd’hui fera entendre sa voix avec force pour faire prévaloir la primauté du droit, la démocratie, le respect des droits de l’homme, le droit à l’existence et la justice au Sahara occidental également. Cela confortera, inéluctablement, la paix dans la région méditerranéenne et contribuera à l’édification d’un Maghreb arabe démocratique auquel aspirent l’ensemble de ses peuples, sans exclusion aucune. 
    La Mauritanie, qui est un observateur aux côtés de l’Algérie, ne s’est pas encore exprimée sur la question. Avez-vous des contacts avec le président mauritanien ?
    Nous avons des contacts réguliers et périodiques avec le président mauritanien. La Mauritanie est un pays frère et voisin avec lequel nous partageons des liens très forts, fondés sur la coopération, la complémentarité, le bon voisinage mais aussi un présent et un avenir communs.
    Comment est la situation dans les territoires occupés ?
     
    Au Sahara occidental, la situation dramatique des droits humains, déjà profondément mis à mal par les dures épreuves de près de 37 années d’occupation marocaine, s’aggrave de jour en jour du fait de la persistance des violations massives et systématiques, des violations des droits de l’homme qui ont affecté, au plus haut point, toutes les franges de la population sahraouie. Cette répression est d’ailleurs fortement dénoncée et documentée par plusieurs organisations et institutions internationales dont le Haut- Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, Human Right Watch, Amnesty International. Le cycle de l’injustice se poursuit, malheureusement, dans les prisons où croupissent des dizaines de défenseurs sahraouis des droits humains sans jugement aucun. Des dizaines d’entre eux sont depuis plusieurs jours en grève de la faim illimitée dans les prisons marocaines. Quelques-uns sont emprisonnés pour leurs opinions en faveur de l’autodétermination de leur pays, le Sahara occidental. D’autres emprisonnés à Salé au motif d’avoir visité leurs familles dans les campements de réfugiés, de l’autre côté du mur. Comme c’est le cas pour toutes les puissances occupantes, le Maroc ne se contente pas seulement d’occuper illégalement le Sahara occidental en réprimant ses habitants pour les empêcher d’exprimer leur aspiration à leur liberté et à leur indépendance, mais il accapare, tout aussi illégalement, ses richesses naturelles soumises à un bradage effréné. La situation prévalant dans les territoires occupés du Sahara occidental exige un engagement réel de la communauté internationale afin qu’on élargisse les prérogatives de la Minurso à la protection des populations civiles sahraouies dans les territoires sous occupation marocaine.
    Comment le peuple sahraoui a-t-il réagi au rapport de Christopher Ross qui s’est soldé par l’adoption par le Conseil de sécurité le 24 avril dernier d’une résolution prolongeant d’un an le mandat de la Minurso et qui incite le Maroc à améliorer la situation des droits de l’homme dans ce territoire qu’il occupe depuis 1975 ? 

    La particularité du dernier rapport du secrétaire général de l’ONU, qui s’est soldé, le 24 avril dernier, par l’adoption par le Conseil de sécurité est d’avoir clairement indiqué que la Minurso éprouvait des difficultés à effectuer ses missions précisant qu’elle n’est en mesure «ni d’exercer pleinement ses fonctions de surveillance, d’observation et de liaison liées au maintien de la paix, ni d’endiguer, de sa propre autorité, l’érosion de ses capacités de mettre en œuvre son mandat». Il avait également relevé que le principe de neutralité de la Minurso «est, depuis de nombreuses années, compromis par le Maroc», ce qui avait alors amené le Conseil à insister, dans sa résolution, sur la nécessité d’une totale liberté de mouvement de cette mission. Sous les auspices des Nations unies, le Maroc a signé des accords qu’il a reniés par la suite. Pendant de longues années, il a fait croire à la communauté internationale qu’il était prêt à aller à un référendum dont, manifestement, il n’en voulait pas. Le Maroc nargue et défie tout simplement cette même communauté internationale, raison pour laquelle nous avons, une fois de plus, lancé un appel pressant au Conseil de sécurité pour qu’il prenne les mesures et décisions nécessaires à même de sauvegarder et protéger l’autorité des Nations unies et la crédibilité de son œuvre de paix au Sahara occidental des dérives et conséquences de la stratégie de fuite en avant poursuivie par le Maroc.
    Le Maroc a-t-il peur que finalement l’ONU ne conclut à l’appui de l’autodétermination du peuple sahraoui si l’on tient compte du vent de liberté et de démocratie qui souffle dans les pays arabes et qu’il n’est pas admis que les peuples souffrent de la tyrannie ? 
    Acculé par le rapport accablant des Nations unies l’accusant d’entraver le travail de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental, le Maroc recourt, comme à son habitude, aux manœuvres dilatoires visant à entraver le processus du règlement du conflit sahraoui en poursuivant impunément ses violations des droits de l’homme dans les territoires occupés. L’ONU, qui a, depuis longtemps, clairement établi que le Sahara occidental était un territoire non autonome relevant de la résolution 1514, a une grande responsabilité pour mener à bien sa mission au Sahara occidental, et ce, en organisant un référendum devant permettre au peuple sahraoui de choisir en toute liberté son devenir. 
    F. H.
  • Ban Ki-moon réitère sa « pleine confiance » en son envoyé Christopher Ross

    Organisation des Nations Unies, 25 mai (EFE) -. Le Secrétaire général Ban Ki-moon a de nouveau soutenu le travail de son envoyé spécial pour le Sahara occidental, Christopher Ross, après que le Maroc a officiellement demandé son départ et sonné le nom de Colin Powell comme éventuel successeur.
    « Le secrétaire général a pleine confiance dans le travail de Ross », a déclaré M. Martin Nesirky, le porte-parole, lorsqu’on lui a demandé lors de sa rencontre habituelle avec les journalistes au siège de l’ONU sur la possibilité que l’ancien secrétaire d’Etat US remplace Ross suite à la décision du Maroc de lui retirer sa confiance.
    Le porte-parole du chef de l’ONU a réitéré une fois de plus le soutien du Secrétariat des Nations Unies à l’mbassadeur Ross et a évité de commenter ce que des sources diplomatiques ont classé, pour EFE, de « rumeurs »: « Ross est notre homme», conclu Nesirky déjà dans les couloirs de l’organisme onusien.
    Source: EFE/Elcomercio.es, 25/05/2012
  • Ban reafirma su « plena confianza » en Christopher Ross como enviado al Sahara

    Naciones Unidas, 25 may (EFE).- El secretario general de la ONU, Ban Ki-moon, volvió a respaldar el trabajo de su enviado especial para el Sahara Occidental, Christopher Ross, después de que Marruecos pidiera oficialmente su retirada y haya sonado el nombre del estadounidense Colin Powell como su posible sustituto.
    « El secretario general tiene plena confianza en el trabajo de Ross », dijo el portavoz de Ban, Martin Nesirky, al ser cuestionado en su habitual encuentro con la prensa en la sede central de la ONU acerca de la posibilidad de que el exsecretario de Estado de Estados Unidos reemplace a Ross tras la protesta marroquí.
    El portavoz del máximo responsable de la ONU reiteró una vez más así el apoyo de la Secretaría de Naciones Unidas a Ross y evitó entrar a valorar lo que fuentes diplomáticas calificaron en declaraciones a Efe de « rumores »: « Ross es nuestro hombre », remató Nesirky ya en los pasillos del organismo.
    Según publicó el diario marroquí Assabah, Powell podría ser propuesto próximamente como sustituto de Ross, después de que la pasada semana Marruecos pidiera oficialmente a la ONU la retirada del diplomático al considerar que no ha conseguido ningún avance en el proceso de negociaciones entre Rabat y el Frente Polisario.
    Una fuente diplomática consultada por Efe mostró su extrañeza ante la posibilidad de que Marruecos acepte a Powell como enviado, ya que su perfil no responde a las características que prefiere Marruecos, cuya Misión ante la ONU declinó comentar al respecto.
    Marruecos nunca vio con buenos ojos el nombramiento de Ross en enero de 2009 porque fue diplomático en Argelia, país considerado como el principal valedor del Frente Polisario, y ha dejado claro ya que sospecha de su parcialidad.
    El representante del Polisario ante la ONU, Ahmed Bujari, aseguró este viernes en Madrid que la retirada de Ross propuesta por Marruecos « no solamente descabezaría el proceso de negociación, sino el esfuerzo histórico hecho por la ONU » hasta el momento.
    La petición de Rabat respecto a Ross ha sido « una estupidez » y « una demostración de arrogancia » ante el secretario general de la ONU, dijo Bujari en su intervención en las VI Jornadas de las Universidades Públicas Madrileñas sobre el Sáhara Occidental.
    El anterior enviado especial para el Sahara, el holandés Peter Van Valsum, fue destituido por unas declaraciones que se consideraron desafortunadas en las que consideraba inviable celebrar un referéndum en el Sahara Occidental.
    Marruecos, que ocupó el Sahara Occidental en 1975, tras la salida de España, sostiene que la autonomía de la región es la única salida viable para el conflicto, mientras que el Frente Polisario apuesta por un referéndum de autodeterminación donde la independencia sea una de las opciones, lo que tiene las negociaciones estancadas. EFE
    Elcomercial.es, 25/02/2012
  • Mohammed VI et Nicolas Sarkozy: une si fructueuse amitié

    Mohammed VI et Nicolas Sarkozy à Tanger le 29 septembre 2011. REUTERS/Philippe Wojazer
    En cinq ans de mandat, l’ancien président a noué avec le roi du Maroc une amitié sur fond d’intérêts bien compris.
    «Sarkozy n’a pas de riad au Maroc, juste un copain roi»,titrait le quotidien français Le Monde du 23 mai. Clap de fin pour l’histoire de la «villa de Sarko à Marrakech»? Rien n’est moins sûr.
    Une dépêche de l’AFP a apporté la précision suivante:
    «L’ancien président français Nicolas Sarkozy et son épouse Carla, en visite privée au Maroc, séjournent dans une résidence mise à leur disposition à Marrakech par le roi Mohammed VI.»
    Riad, palais, villa… que de confusions!
    Fait rare dans les annales de la communication marocaine, l’information est livrée par un «responsable des autorités locales qui a requis l’anonymat»:
    «La résidence appartient à la famille royale et elle est située au coeur de la Palmeraie», assure la même source citée par l’AFP, qui ajoute que «la résidence où M. Sarkozy se ressource est réservée généralement aux invités du roi. Elle est très discrète, à l’abri des journalistes et l’ex-président y pratique régulièrement son jogging dans la palmeraie».
    Des liens complexes
    Soit. Mais le fait que Nicolas Sarkozy soit l’invité de Mohammed VI, ce qui n’est pas une nouveauté, n’invalide pas l’existence d’une villa qui aurait pu être offerte par ailleurs. Il n’est pas exclu que les deux affaires soient a priori distinctes. D’ailleurs aucun démenti n’est venu des protagonistes de l’affaire qui se refusent à tout commentaire.
    Dans l’entourage de Sarkozy, seul Brice Hortefeux a qualifié de «plaisanterie» l’existence de l’hypothétique villa offerte. «Une énième rumeur malveillante», fustige l’ancien ministre qui s’est refusé à préciser si l’ex-chef de l’Etat séjourne dans une résidence mise à sa disposition à Marrakech par le roi Mohammed VI.
    Pour le reste, l’énigme demeure entière: on le sait, les offrandes immobilières royales aux VIP sont rarement accompagnées de certificats de propriété nominatifs délivrés par un notaire…
    Sur le lieu de résidence actuel des Sarkozy, la presse en perd d’ailleurs son latin, évoquant tour à tour et dans la confusion la mise à disposition par le roi d’un palais, d’un riad ou d’une villa. Surtout qu’à Marrakech, le roi possède plusieurs palais et résidences, que ce soit à la Palmeraie ou ailleurs dans la ville.
    Des escapades fréquentes à Marrakech
    Aux dernières nouvelles, il serait logé au Jnane Kébir, un palais cossu connu pour son jardin luxuriant et ses salons à la décoration africaine. 
    Depuis 2008, lors de ses voyages privés à Marrakech, Sarkozy a été chaque année l’invité du roi et ce dans au moins trois résidences différentes, tantôt au Jnane Kébir, tantôt au Royal Mansour, un palace au superlatif qui appartient aussi au roi, mais également à La Mamounia, incontournable lieu de rendez-vous des VIP.
    Pour l’anecdote, il n’était pas rare de voir le roi lui même venir chercher Nicolas Sarkozy et sa petite famille à bord d’un 4X4 rutilant pour une balade dans Marrakech…
    L’ancien chef de l’Etat s’est rendu à Marrakech à quatre reprises en voyage privé: en mars 2008, juillet 2008, décembre 2009 et décembre 2010. Un record pour un président en exercice et surtout une certitude: pour tous ces voyages, Nicolas Sarkozy n’a pas payé. Pour les fêtes de fin d’année en 2011, seule son épouse Carla Bruni accompagnée de sa fille Guilia a fait le déplacement, Nicolas Sarkozy n’ayant pas eu le temps de les rejoindre en raison de la campagne présidentielle.
    Avec Nicolas Sarkozy, Marrakech est devenue plus que jamais le lieu de villégiature des politiques français. Il a en cela surpassé son prédécesseur, Jacques Chirac, ayant pour sa part toujours été fidèle à La Gazelle d’Or, l’hôtel de luxe autrement plus discret de Taroudant.
    Des liens indéfectibles
    Il faut dire que le roi du Maroc a eu le nez creux avec Sarkozy et son style bling-bling. La «diplomatie pastilla» dont le royaume est passé maître pour charmer ses alliés a vite fait oublier les premiers couacs diplomatiques du début de mandat de Sarkozy.
    On se rappelle l’ire de Mohammed VI de le voir choisir Alger pour son premier voyage officiel au Maghreb, de l’épisode tragi-comique de la vente manquée du Rafale à Rabat et de ce premier voyage officiel en 2007, à Marrakech justement, où Nicolas Sarkozy, en pleine tourmente de couple avec Cécilia avait fait grincer des dents le protocole chérifien en donnant du plat du pied au souverain chérifien (Nicolas Sarkozy avait croisé les jambes et il avait montré sa semelle à Mohammed VI).
    Le soutien total de Sarkozy au plan marocain d’autonomie du Sahara Occidental, ses envolées lyriques pour soutenir son «ami le roi» pendant les moments difficiles des révolutions arabes, ses tirs de barrages à tous les détracteurs du royaume au Parlement européen, ses aides financières au développement, sa coopération culturelle jamais démentie et tous ces contrats de prestige (dont le TGV) en partie pris en charge par le contribuable français ont, en cinq ans, tissés des liens indéfectibles entre les deux hommes.
    Une «amitié particulière» que le roi du Maroc voudrait perpétuer à tout prix, et surtout sans accrocs, avec François Hollande.
    Ali Amar
    SlateAfrique, 
  • Hollande-Bouteflika : une rencontre dans « les meilleurs délais »

    Par Le Matin DZ/AFP Par Yacine.K LE25/05/2012
    Le président François Hollande a réaffirmé jeudi son attachement à l’amitié ancienne et à la force des liens de la France avec l’Algérie et le Maroc en recevant le roi Mohammed VI à l’Elysée et en s’entretenant au téléphone avec son homologue Abdelaziz Bouteflika.
    C’est pratiquement dans les mêmes termes que la présidence française a décrit dans deux communiqués distincts diffusés presque simultanément « l’attachement à l’amitié » unissant ces pays d’Afrique du nord et l’ancienne puissance coloniale française et leur volonté de « construire un espace euro-méditerranéen »
    François Hollande a fait part au président Bouteflika « de sa volonté de développer encore les nombreux liens existant entre la France et l’Algérie » et de renforcer le « partenariat d’exception » entre les deux pays. Les deux présidents sont convenus par ailleurs « de se rencontrer dans les meilleurs délais », selon l’Elysée. Sachant qu’on est à la veille de la célébration du cinquantième anniversaire de l’indépendance algérienne, le président français ira-t-il jusqu’à se déplacer à Alger pour participer à l’événement ou invitera-t-il Bouteflika à Paris ? L’occasion sera-t-elle mise à profit pour évoquer le contentieux colonial ? Les jours prochains, on en saura plus.
    Il demeure que malgré la froideur des relations ces dernières années, Alger et Paris continuent de coopèrer sur le plan économique. L’Algérie est l’un des partenaires privilégiés de la France en Méditerranée, mais les relations entre Paris et son ancienne colonie traversent régulièrement des zones de tension. Le 11 mai, la France a distribué comme la plupart des capitales européennes et arabes ses satisfecits à Alger. Elle a salué la tenue des élections législatives en Algérie, estimant qu’elles s’étaient « globalement déroulées dans le calme et sans incident majeur ». Le nouveau présdent français s’est gardé de commenter les accusations de « manipulation » lancées par les islamistes sans doute pour éviter toute facherie avec le gouvernement algérien.
    Le lendemain, Paris avait simplement constaté qu’ »une nouvelle législature s’ouvre en Algérie », après la proclamation des résultats qui consacraient la prééminence de l’ancien parti unique le Front de libération nationale. Les islamistes ont été relégués à la troisième place, alors qu’ils s’étaient imposés partout dans les pays touchés par le Printemps arabe où des élections libres ont eu lieu.
    La France a toujours navigué avec sensibilité entre Alger et Rabat. Alors forcément quand on contacte l’un, il faut faire pareil avec l’autre. Aussi, François Hollande a sacrifié à la règle. Il a assuré Mohammed VI, en visite privée en France, de « son attachement à l’amitié entre la France et le Maroc », à l’occasion de leur première rencontre depuis la prise de fonction du socialiste français le 15 mai.
    Il « a salué le processus de réforme démocratique, économique et sociale en cours dans le royaume à l’initiative » du roi, soulignant que « la France se tient au côté du Maroc dans la voie qu’il a choisie de modernisation économique et d’approfondissement de l’Etat de droit ».
    Le Maroc est l’allié le plus proche de la France en Afrique du Nord. Le pouvoir de l’ex-président Nicolas Sarkozy avait notamment apporté ces derniers mois un soutien appuyé aux réformes politiques engagées par Mohammed VI dans le contexte des « printemps arabes ». Les islamistes modérés du parti Justice et développement ont remporté fin novembre 2011 les législatives anticipées et son responsable Abdelilah Benkirane a été désigné en janvier Premier ministre par le roi.
    Sur la question du Sahara occidental, la France officielle ne semble pas avoir changé. La semaine dernière, la France a réitéré « son appui au plan d’autonomie marocain (au Sahara occidental), qui est la seule proposition réaliste aujourd’hui sur la table des négociations et qui constitue la base sérieuse et crédible d’une solution dans le cadre des Nations Unies ».
    Cette déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères Bernard Valero intervenait alors que Rabat venait de retirer sa confiance à Christopher Ross, accusant l’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental de mener un travail « partial et déséquilibré », quelques semaines après un rapport des Nations unies critique vis à vis des autorités marocaines. En des termes très diplomatiques, Paris avait toutefois appelé « à un règlement rapide du différend » qui oppose Rabat à Christopher Ross.
    Le rapport de l’ONU mettait en cause des agissements des autorités de Rabat, accusées notamment de compliquer le travail des Casques bleus de la Mission de l’ONU (Minurso) au Sahara occidental, territoire occupé par le Maroc depuis 1975 et revendiqué par le Polisario, soutenu par Alger.
    Yacine K/AFP
    DELLYS LIFE, 25/05/2012
  • Une «fatwa» wahhabite légalise la pédophilie en Arabie Saoudite

    En islam, la femme a tous ses droits, mais la réalité est tout autre dans beaucoup de pays musulmans. Alors qu’en Afghanistan, des centaines d’écolières se font empoisonner par des taliban, qui répandent une poudre toxique dans leurs classes ou dans leur eau, terrorisant les parents pour les inciter à retirer leurs filles de l’école, en Arabie Saoudite, une fatwa vient d’être émise, autorisant les pères à marier leurs filles dès l’âge de 10 ans. Mansour Bin Askar, professeur à l’université du Roi Saoud à Riyad, a déclaré dans une interview que le mariage précoce a toujours été encouragé en Arabie Saoudite. «Pendant les guerres, le mariage précoce a permis de renforcer les clans familiaux, ainsi que l’influence des tribus», a-t-il expliqué, en ajoutant : « Le mariage précoce, d’un point de vue médical, ne peut nuire à la jeune mariée. Toutefois, il est important d’avoir son consentement et confirmer sa décision devant un juge de la charia.» 
    Cet illustre professeur d’université a omis d’expliquer l’aptitude mentale d’une petite fille de 10 ans à prendre une telle décision et les conséquences de ce mariage sur son psychique. Au Yémen, au début des années 2000, une petite fille a été mariée avant d’atteindre la puberté. Elle est morte, victime d’une hémorragie sévère. La fatwa de ce mufti reflète, en fait, les réalités de la vie au royaume. Les filles sont mariées très jeunes, avec des prétendants, en majorité des vieillards, choisis par leurs pères et tout refus est puni par la flagellation. Toujours à contre-courant des autres pays musulmans, l’Arabie Saoudite a conservé l’interprétation intégrale de la charia. 
    Selon Leonid Isaev, spécialiste du monde arabe, la charia prévoit le mariage précoce mais avec certaines nuances. «Tant que la fille n’a pas atteint l’âge de la puberté, il lui est interdit d’avoir des relations sexuelles», a-t-il souligné. Ce phénomène est fortement critiqué, suscitant de nombreux débats en Arabie Saoudite pour interdire la loi sur le mariage des petites filles, ce qui a déplu au cheikh Abdul Aziz al-Teraifi, un fonctionnaire du ministère des Affaires islamiques, l’un des adversaires les plus ardents de ces restrictions. «L’interdiction du mariage précoce aura un effet négatif sur la société saoudienne, ce qui est inacceptable dans un pays musulman», a-t-il déclaré au journal Saudi Gazette. 
    En juin 2011, un théologien saoudien, cheikh Saleh al-Fawzan, allé encore plus loin. Il a émis une fatwa où toute obstruction au mariage précoce des filles est considérée comme une violation des lois d’Allah. Selon le cheikh, les pères ont le droit de donner leurs filles en mariage même si elles sont encore au berceau.
    Mohamed El Ghazi
  • Mohamed VI et Hollande ont-ils évoqué le conflit du Sahara ?

    Rabat.- L’une des raisons qui ont poussé le roi Mohamed VI à quitter il y a une semaine son douillet palais et supporter quelques heures d’avion pour installer sa khaima au château de Betz (ou au Palais Broglie à Paris, à savoir) va au-delà de la photo de famille que le sultan souhaitait faire avec le nouveau président français, François Hollande.
    Mohamed VI est inquiet, et il a des raisons pour l’être.
    Le nouveau premier ministre français Jean-Marc Ayrault, c’est-à-dire l’homme de la plus haute confiance du président puisqu’il est chargé de mener la politique gouvernementale de l’Etat, a une vision sensiblement différente de celle ses prédécesseurs sur le conflit du Sahara occidental.
    Certains observateurs pensent qu’il a de la « sympathie » pour les thèses indépendantistes sahraouies.
    Dans une lettre, révélée par le professeur Carlos Ruiz Miguel de l’Université Saint Jacques de Compostelle en Espagne, envoyée par Jean-Marc Ayrault à la présidente de l’Association des amis de la République arabe sahraouie,Régine Villemont, le premier écrit à la seconde que « les socialistes dans leurs déclarations publiques s’en tiennent depuis l’occupation du territoire par le Maroc à une position privilégiant le respect du droit à l’autodétermination des peuples colonisés ».
    En somme, Ayrault, et le Parti socialiste français, estiment que le Maroc« occupe » le Sahara et que les Sahraouis sont des « colonisés » qui ont droit à l’autodétermination.
    Certes, la missive a été envoyée le 31 mars 2011 quand Ayrault n’était « que » le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, mais elle est significative d’un état d’esprit. Ayrault détaille dans sa lettre les trois positions du PS sur le conflit (Voir document ci-dessous) qui seraient toujours en vigueur.
    Ces positions, assez logiques et neutres du point de vue de la France, ne le sont nullement pour Rabat. Au nom des relations charnelles entre la France et le Maroc, ce dernier n’attend de son principal allié aucune logique, aucune neutralité. Le Maroc veut, et a toujours obtenu, un appui sans failles.
    Sans l’appui inconditionnel diplomatique français cela fait longtemps que le Conseil de sécurité de l’ONU aurait imposé au Maroc un référendum d’autodétermination ou du moins la surveillance des droits de l’homme au Sahara par la MINURSO, la mission des Nations Unies sur place.
    Quelque chose que le Maroc ne veut absolument pas en raison du peu de respect que font nos forces de l’ordre des droits d’autrui au Sahara, et partout ailleurs.
    Alors, Mohamed VI et Hollande ont-ils évoqué le conflit du Sahara lors de leur première rencontre ? Peut-être, ou peut-être pas, mais le communiqué final de leur rencontre n’en fait pas mention.
    Et Jean-Marc Ayrault, si l’on se réfère aux trois positions défendues par son parti, n’a sûrement pas changé d’avis.
    Bien entendu, au nom de la Realpolitik le nouveau premier ministre français va être obligé de mettre de l’eau dans son vin, mais avec les temps qui courent, cela n’est pas suffisant.
    Voir le chef de l’Etat marocain se démener comme un diable pour faire acte de présence à Paris, signifie beaucoup de choses. D’autant plus que la conversation téléphonique entre Hollande et le président algérien Abdelaziz Bouteflika, qui a eu lieu mercredi, a été rendue publique jeudi, c’est-à-dire le jour même de la visite de Mohamed VI à l’Elysée.
    Comme si l’Elysée voulait mettre sur le même pied d’égalité Rabat et Alger.
    Il faudra peut-être que la machine Mamounia se remette vite au travail, il y a péril au Palais.
    Thami Afailal
    Demainonline, 25/05/2012 

  • Réunion de l’ECOSOC, Comité Chargé des ONG

    Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York
    Comité chargé des organisations non gouvernementales 
    Reprise de la session de 2012 
    24e & 25e séances – matin & après-midi 
    LE COMITÉ DES ONG RECOMMANDE L’OCTROI DU STATUT CONSULTATIF À 19 ONG ET REPORTE POUR LA SEPTIÈME FOIS LA DEMANDE D’« AUSTRALIAN LESBIAN MEDICAL ASSOCIATION »
    Le Comité des ONG a décidé, aujourd’hui, de recommander au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer un statut consultatif spécial à 19 ONG qui avaient vu l’examen de leur dossier reporté. Il a inscrit sur la liste, l’ONG « Widows for Peace Through Democracy » (Royaume-Uni).
    Le Comité a en revanche jugé insuffisantes les précisions apportées par 35 ONG, dont « Australian Lesbian Medical Association » qui voit ainsi sa demande reportée pour la septième fois depuis 2009. « Des dizaines et des dizaines de questions ont été posées encore et encore à cette ONG que nous connaissons très bien », s’est impatienté le représentant d’Israël qui a dit voir une « aversion extrême » du Comité pour les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT).
    En l’absence d’un consensus sur la marche à suivre, le Comité a décidé de reporter, à sa prochaine session, l’examen du dossier du Bureau international pour le respect des droits de l’homme au Sahara occidental (Suisse). Le représentant du Maroc s’est prononcé pour la clôture pure et simple du dossier « sur une base purement procédurale », arguant que les objectifs de cette ONG n’ont rien à voir avec la promotion des droits de l’homme mais participent au contraire à une propagande contre le Maroc.
    Le Comité a aussi dialogué, sans prendre de décision, avec les ONG « Iran Human Rights Documentation Center » (États-Unis) et « Solicitors International Group Human Rights » (Royaume-Uni).
    En vertu de son mandat, le Comité peut accorder trois statuts dont, au rang le plus élevé, le statut consultatif général qui concerne des organisations poursuivant des activités sur la plupart des domaines d’action de l’ECOSOC. Il les autorise à soumettre au Conseil, des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à son ordre du jour ou à celui de ses organes subsidiaires.
    Vient ensuite le statut consultatif spécial qui concerne les ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité du Conseil. L’octroi de ce statut leur permet de soumettre des communications écrites et des pétitions.
    À la dernière marche, on trouve l’inscription sur la liste, accordée aux ONG qui contribuent de temps à autre aux travaux du Conseil. Elles ne peuvent soumettre au Conseil que des communications écrites.
    Le Comité des ONG poursuivra ses travaux demain, vendredi 25 mai à partir de 10 heures.
    OCTROI DU STATUT CONSULTATIF SPÉCIAL
    Le Comité chargé des ONG a recommandé à l’ECOSOC d’octroyer le statut consultatif spécial aux 19 ONG suivantes qui avaient précédemment vu leur demande reportée:
    Abiodun Adebayo Welfare Foundation, Nigéria
    Autonomous Women’s Center, Serbie
    British Overseas NGOs for Development (BOND), Royaume-Uni
    International Human Rights & Anti-Corruption Society, Nigéria
    Kerman Raad, Iran
    Movement for the Protection of African Child (MOPOTAC), Nigéria
    Pacific Disability Forum, Fidji
    Peace Operation Training Institute Inc., États-Unis
    Rainforest Partnership, États-Unis
    Rural Development Organization, Pakistan
    Rural Women Empowerment and Life Improvement Association, Japon
    Singapore Institute of International Affairs, Singapour
    Somali Women Civil War Survivors, États-Unis
    Swisscontact, Schweizerische Stiftung für technische Entwicklungs-zusammenarbeit, Suisse
    The Peacemaker Corps Foundation, États-Unis
    Unnayan Onneshan , Bangladesh
    Women’s Global Network for Reproductive Rights, Philippines
    World Welfare Association, Pakistan
    Young Men’s Hebrew Association of the City of New York, The, États-Unis
    Le Comité a inscrit sur la liste l’ONG Widows for Peace Through Democracy (Royaume-Uni).
    REPORT D’EXAMEN
    Les 35 ONG suivantes ont vu l’examen de leur demande reporté une nouvelle fois, leurs réponses n’ayant pas convaincu les membres du Comité.
    S’agissant d’Australian Lesbian Medical Association (Australie), le représentant du Maroc a voulu savoir si les membres, qui sont établis à l’étranger travaillent dans les bureaux de l’ONG ou s’ils travaillent simplement en son nom. Quelles sont exactement les questions que l’ONG ne comprend pas? s’est impatienté le représentant de la Fédération de Russie.
    « Des dizaines et des dizaines de questions ont été posées encore et encore à cette ONG que nous connaissons très bien », s’est impatienté à son tour le représentant d’Israël. « Les gens sont les gens et ils méritent tous les mêmes droits ». Il a dit avoir constaté une « aversion extrême » pour les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT). 
    L’ONU, a plaidé à son tour son homologue de l’Australie, doit encourager le droit, la liberté et le respect mutuel, et encouragé la participation à ses travaux du plus grand nombre d’ONG. La représentante de la Belgique a déploré que ce dossier se voie, une nouvelle fois, reporté pour des raisons, a-t-elle soutenu, qui ne sont pas liées à la résolution 1996/31 de l’ECOSOC. Son homologue des États-Unis a jugé « très inquiétant » le fait que le Comité refuse par consensus d’accréditer toute ONG qui s’occupe des LGBT. Ma délégation, a-t-elle ajouté, espère que les délégations ont enfin épuisé leurs questions et que nous pourrons nous prononcer sur cette demande à la prochaine session.
    Le représentant du Maroc s’est également dit préoccupé par le contenu du site Internet du Bureau international pour le respect des droits de l’homme au Sahara Occidental (Suisse) qui, a-t-il estimé, se rapproche de la propagande. Il aurait voulu que cette ONG « réajuste son diapason », mais elle insiste toujours, a-t-il déploré, pour « débarquer sur un terrain controversé qui n’a rien à voir avec les droits de l’homme ou les prérogatives de ce Comité ». « Ce n’est pas une question de liberté d’expression mais de conformité avec la résolution 1996/31 de l’ECOSOC », a-t-il tranché.
    La représentante d’Israël a observé pour sa part que le coprésident de l’ONG Addameer Prisoners Support and Human Rights Association(Ramallah) est membre du Front populaire pour la libération de la Palestine et qu’il a même annoncé une troisième intifada. Comment cette ONG peut-elle promouvoir les droits de l’homme alors qu’un membre de son conseil d’administration fait partie d’une organisation terroriste? s’est-elle étonnée.
    Elle a par ailleurs fait observer que l’ONG Al Tajdeed Cultural Social Society (Bahreïn) a qualifié l’Holocauste de parodie. Comment une organisation qui nie l’Holocauste peut-elle espérer contribuer au travail de l’ONU?
    Elle a également réclamé plus de précisions sur les projets menés par Al-Maqdese for Society Development (Jerusalem-Est) en faveur des droits de la femme. Par ailleurs, a-t-elle encore demandé, comment devient-on membre d’Al-Marsad, The Arab Centre for Human Rights in the Golan Heights(R.A.) (Golan syrien via Israël). En outre, le dossier de Jerusalem Legal Aid and Human Rights Center (Ramallah, Jérusalem-Est) n’est pas complet, et il y a une inconsistance dans le nombre des membres de Al-Mahdi Institute (Royaume-Uni).
    La délégation israélienne s’est également interrogée sur la raison pour laquelle les membres du conseil d’administration d’Iranian Vegetable OilIndustries Association (Iran) doivent avoir au moins 30 ans. Est-ce là le reflet du respect d’une loi nationale ou d’un règlement propre à cette ONG?
    Le représentant de la Chine a souhaité mieux comprendre comment Afrikaanse Forum vir Burgerregte (Afrique du Sud) participe à la création d’une société unie et stable. Son homologue de Cuba a voulu des éclaircissements sur les relations de cette ONG avec les gouvernements, tandis que la représentante du Venezuela a réclamé des exemples concrets de ses activités. Le représentant du Burundi a aussi voulu savoir quelles étaient les minorités dont cette ONG entend défendre les droits.
    Le représentant de la Chine a également formulé des préoccupations face à la manière dont la Coalition Mondiale Contre la Peine de Mort(France) use du vocable « Taiwan ». Il a aussi demandé des précisions sur la nature des relations de la New Era Educational and Charitable Support Initiative (Nigéria) avec la Fondation du Dalaï Lama. Quelle est sa position sur le Tibet? Il a posé la même question à la West Africa Centre for PeaceFoundation, (Ghana) dont le site Internet contient plusieurs textes du Dalaï Lama. La délégation chinoise a aussi voulu des précisions sur les activités menées par Palpung Munishasan Dharmachakra Sangh (Inde) dans le domaine du dialogue interreligieux, ainsi que sur les projets de Skyian WelfareOrganization (Pakistan).
    Le représentant de la Chine a par ailleurs relevé qu’en 2011, Asia Catalyst (États-Unis) avait indiqué n’avoir aidé aucune ONG en Chine alors que cette information est contredite sur son site Internet. Il a voulu connaitre la position d’Asia Center for Human Rights (ACHR) (République de Corée) sur différents domaines socioéconomique et culturel, avant de s’interroger sur le nom exact de Bridging the Gulf (Pays-Bas). Son homologue du Nicaragua a voulu des précisions sur les lieux de travail et les projets de cette ONG tandis que la représentante du Venezuela s’est interrogée sur ses membres.
    Le représentant de la Chine a aussi voulu connaître les détails des activités menées dans son pays par le Center for Global Nonkilling (États-Unis). Entend-t-elle entreprendre des activités au Sahara en coordination avec les autorités marocaines, a ajouté son homologue du Maroc.
    À son tour, le représentant de la Fédération de Russie a souhaité connaître la méthodologie et les sources d’informations des rapports préparés par le Center for International Policy (États-Unis) sur les flux financiers illicites. Quelle est la validité et l’objectivité des sources d’informations utilisées parChild Rights Information Network – CRIN (Royaume-Uni)? a renchéri le représentant de la Chine.
    La délégation chinoise a également voulu savoir pour quel pays et comment l’ONG Christian Solidarity Worldwide (Royaume-Uni) compilait les rapports utilisés à l’occasion de l’Examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme. Sur quelles informations se fonde-t-elle pour déterminer la valeur des données dont elle dispose? a ajouté la représentante du Venezuela.
    Son homologue du Pakistan a souhaité savoir avec quelles autres ONG l’Asian-Eurasian Human Rights Forum (Inde) avait participé au Conseil des droits de l’homme. Il a également voulu des précisions sur les membres de Shikhar Chetna Sangathan (Inde), ainsi que sur ses procédures d’élection.
    Le représentant du Pakistan a également observé que selon British Columbia Civil Liberties Association (Canada), le droit à la vie comprend le droit à une mort digne. Est-ce une position que cette ONG compte promouvoir au sein de l’ONU? a-t-il demandé, tout en rappelant que le droit à la mort n’est pas couvert par le droit international.
    Il a aussi voulu savoir pourquoi le Collectif des Familles de Disparu(e)s en Algérie (France) n’avait pas lancé une action qui lui permettrait d’avoir une présence physique dans le pays en question.
    Le représentant du Pérou a demandé de son côté si le certificat d’enregistrement de l’Asociación Centro Indígena para el Desarrollo Sostenible– CINDES (Pérou) avait été actualisé. Quelles est l’ampleur de ses activités et où a-t-elle l’intention de les étendre?
    Le représentant du Soudan a souhaité obtenir des précisions sur la nature des financements de Business and Professional Women VoluntaryOrganization – Sudan (Soudan). Il a également voulu savoir où elle travaille et avec qui elle coopère. Dans quels pays d’Afrique travaille TrustAfrica(Sénégal) et qui sont les membres de son conseil d’administration?, a-t-il ajouté.
    La délégation soudanaise a également réclamé des précisions sur les activités menées en Afrique par Asylum Access (États-Unis). Y est-elle enregistrée? Entretient-elle des relations avec des ONG africaines? Des Africains siègent-ils dans son conseil d’administration?
    Malgré la satisfaction de la représentante des États–Unis au sujet de l’Isfahan Association for Protection of Human Rights (Iran), son homologue de la Fédération de Russie a souhaité des précisions sur les projets de l’ONG depuis les évènements qui viennent de se produire au Moyen-Orient. Quelle est la nature des projets menés sur le plan international? a demandé la représentante de Cuba, et quelles sont les liens de l’ONG avec d’autres organisations? a voulu savoir la représentante du Nicaragua. De son côté, la représentante du Venezuela s’est interrogée sur le montant des contributions versées par ses membres.
    La représentante de Cuba a également demandé à Amuta for NGO Responsibility (Israël) de préciser la nature des relations qu’elle entretient avec différents gouvernements. Comment se positionne-t-elle par rapport au conflit israélo-palestinien, a ajouté la représentante du Venezuela.
    Cette dernière a par ailleurs estimé que les activités de Defense Small Arms Advisory Council (États-Unis) relèvent plutôt des questions traitées au sein de la Première Commission de l’Assemblée générale. Que pourrait-elle apporter aux questions économiques et sociales?
    Les représentantes du Nicaragua et du Venezuela ont également voulu connaître la liste exacte des pays dans lesquels l’Assyrian NationalCongress (États-Unis) est présente. Enfin, le représentant de la Turquie s’est demandé à quel titre l’ONG AUA Americas Chapter Inc (États-Unis) a pu participer à des conférences de l’ONU.
    Dialogue interactif
    Le Comité a eu un long échange avec l’ONG « Iran Human Rights Documentation Center » (États-Unis) qui documente les violations des droits de l’homme en Iran. Les représentants du Nicaragua, de Cuba, du Venezuela et du Pakistan ont multiplié les questions. L’ONG a indiqué qu’elle est composée essentiellement d’Iraniens qui mènent un travail de documentation sur la base juridique des jugements aboutissant à des exécutions. L’ONG a attiré l’attention sur son site Internet dans lequel se trouvent les documents liés aux droits de l’homme et à l’Iran, ainsi qu’à la mise en œuvre par l’Iran des textes internationaux auxquels elle a adhéré. 
    « Nous nous penchons sur les faits sans les juger », a affirmé l’ONG qui a d’ailleurs salué comme « une bonne nouvelle » la révision du Code pénal iranien pour en exclure la lapidation pour adultère. Répondant à une demande de précisions du représentant d’Israël, l’ONG a cité plus de 50 exécutions en Iran en deux semaines; la plupart étant liées au trafic de stupéfiants. À la Fédération de Russie qui s’est interrogé sur l’objectivité de l’ONG et son intérêt pour la question des assassinats de personnes travaillant dans le nucléaire iranien, l’ONG a répondu en condamnant tout acte de violence contre les scientifiques et en annonçant la publication prochaine d’informations sur les difficultés rencontrées par cette communauté. 
    Réagissant à une dernière intervention de l’Observateur de l’Iran qui a contesté l’impartialité d’une organisation qui obtient 86% de son financement du Gouvernement américain, l’ONG a précisé que tout son personnel est iranien et apolitique; son seul souci étant la question des droits de l’homme. 
    Au représentant de la Chine, l’ONG « Solicitors International Group Human Rights » (Royaume-Uni) a précisé que ses membres prennent en charge leurs déplacements ce qui explique des activités limitées compte tenu des ressources disponibles. Réagissant à une demande de précision du représentant du Burundi, l’ONG a expliqué qu’elle intervenait partout sans distinction. À la demande du Pakistan, elle a promis que des précisions sur les activités menées au Pakistan seront apportées sur le site Internet. 
    « Notre budget est modeste et ne couvre que nos dépenses administratives à Londres », a insisté l’ONG. À la représentante de Cuba, elle a répondu qu’elle ne dispense pas encore de cours en ligne.
  • Mohammed VI, premier chef d’Etat étranger reçu à l’Elysée

    François Hollande et Mohammed VI sur le perron de l’Elysée le 24 mai 2012.

    REUTERS/John Schults
    Par RFI
    Le premier chef d’Etat africain à rencontrer François Hollande au palais présidentiel est un monarque. Le nouveau président français a accordé jeudi 24 mai un entretien de 40 minutes au roi Mohammed VI qui était en voyage privé en France. L’Elysée a affirmé dans un bref communiqué l’attachement de François Hollande à l’amitié entre la France et le Maroc et souligné les liens exceptionnels qui la caractérise. Parmi les dossiers probablement évoqués, celui sans doute du Sahara occidental, pomme de discorde entre le Maroc et l’Algérie.
    Il aurait été inconvenant de refuser un entretien au roi du Maroc s’il était en voyage privé à Paris. Mohammed VI a sans doute voulu bousculer le calendrier du nouveau président car le souverain est en difficulté sur le dossier du Sahara occidental. L’ONU appuie le principe d’un référendum sur l’auto-détermination du territoire. Cela convient à Alger mais pas à Rabat qui a retiré sa confiance à Christopher Ross, l’émissaire de Ban Ki-moon.
    En mars 2012, la première secrétaire du PS Martine Aubry avait assuré à Mohammed VI que François Hollande soutenait son plan d’autonomie pour la région contestée. Sans doute le roi a t-il voulu l’entendre de la bouche du nouveau président français. Il a aussi peut-être choisi de prendre les devants car durant la campagne électorale, il n’avait pas sa préférence pour Nicolas Sarkozy, à qui il offre l’hospitalité dans son palais de Marrakech.
    Les experts de la région n’anticipent pas de rupture dans les relations entre la France et le Maroc, où la plupart des entreprises du CAC 40 sont présentes. Elles profitent de marchés lucratifs même si elles doivent souvent composer avec les exigences des filiales de la holding royale. De son côté, François Hollande peut désormais envisager de se rendre en Algérie, lors des célébrations de l’indépendance en juillet par exemple, sans froisser le Maroc, très susceptible sur les questions de protocole.
    RFI, 25/05/2012
  • Washington "soutient les efforts" de Christopher Ross pour le Sahara occidental (Département d’Etat)

    Les Etats-Unis « soutiennent les efforts » de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, et « exhortent le Maroc de continuer à travailler avec l’ONU », a déclaré, vendredi à l’APS, un porte-parole du département d’Etat.
    S’exprimant sur la position des Etats-Unis suite à la décision du Maroc de retirer sa confiance à l’émissaire onusien pour le Sahara occidental, le porte-parole adjoint au Bureau des Affaires du Moyen-Orient auprès du département d’Etat, Andy Hallus, a affirmé : « Comme nous l’avons déjà dit, nous soutenons le processus du Secrétaire général de l’ONU sur le Sahara occidental ainsi que les efforts de son Envoyé personnel, Christopher Ross ». En outre, « nous exhortons le gouvernement marocain de continuer à travailler avec l’ONU dans le cadre des efforts » menés par cette organisation pour le dossier du Sahara occidental, a-t-il ajouté.
    Les Etats-Unis, a-t-il poursuivi, « soutiennent les efforts menés par l’ONU pour trouver une solution pacifique, durable et mutuellement acceptable au conflit du Sahara occidental ». En conséquence, les Etats-Unis « continuent à avoir confiance dans le processus poursuivi par l’ONU à travailler avec les parties (Front Polisario et Maroc) afin de promouvoir une solution mutuellement acceptable à ce conflit », a encore affirmé M. Hallus. A ce propos, il a soutenu que les Etats-Unis « croient fermement que l’utilisation d’un processus dirigé par l’ONU est la bonne approche ».
    Il est à rappeler que cette position a été aussi exprimée par le secrétaire d’Etat adjoint américain, William Burns, lors d’une rencontre qu’il avait eue, il y a une quinzaine de jours, à Washington avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Saad-Eddine El Othmani. L’adjoint de Hillary Clinton avait alors affirmé à M. El Othmani que « les Etats-Unis continuent d’appuyer les efforts visant à trouver une solution pacifique, durable et mutuellement acceptable au conflit du Sahara occidental, y compris le processus de négociations des NationsuUnies dirigé par l’Envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental, l’ambassadeur Christopher Ross ».
    Par ailleurs, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Martin Nesirky, avait aussi déclaré que le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon « a pleinement confiance en Christopher Ross ».