Mois : mai 2012

  • Mouaamar Kadhafi fait peur aux rebelles libyens…même après sa mort

    L’ex bras droit du défunt colonel Mouammar Kadhafi, Ahmed Keddaf Eddam, sort de son silence dans un entretien exclusif accordé à Echorouk au Caire (Egypte).
    Echorouk : comment voyez-vous la Libye aujourd’hui ?
    Ahmed Keddaf Eddam : la guerre a transformé la Libye et l’Afrique en un champ de batail et en un bain de sang. La région est devenue une véritable zone de conflit. Des armes circulent librement dans toute la région, du sang effusé, des femmes violées et emprisonnées, personne n’est sûr. Bref l’avenir est incertain…
    Echorouk : c’est pour toutes ces raisons que vous avez proposées un plan de sortie de crise ?
    Ahmed Keddaf Eddam : j’ai proposé un plan pour sortir de la crise et pour panser les blessures du passé. Cette initiative ne peut aboutir qu’avec un vrai dialogue entre les vrais patriotes de la Libye. Nous n’avons que deux alternatives devant nous pour sortir de la crise actuelle: soit le dialogue, soit le « suicide » collectif. J’ai rencontré les représentants de plusieurs tribus libyennes ainsi que des jeunes. Certains ont rejeté mon initiative arguant que les uns ont été installé par l’Organisation du traité de l’atlantique nord (OTAN), et les autres sont fidèles à l’ancien régime (de Mouaamar Kadhafi).
    Echorouk : alors que le Conseil national de transition (CNT) minimise la crise, vous, en revanche, lui donnez une grande ampleur, pourquoi ?
    Ahmed Keddaf Eddam : les responsables du CNT voient la crise libyenne d’un seul angle. Je ne pense pas que les libyens qui étaient sortis dans les rues et les places publiques pour soutenir Mouammar Kadhafi soient envolés du jour au lendemain. Moi je communique avec les deux parties (les responsables du CNT et les pros Kadhafi). Je connais très bien leur manière de penser et comment ils se préparent pour se venger. Je sais que les tribus qui ont été lésées jusqu’à maintenant se préparent pour se soulever. D’ores et déjà, plusieurs quartiers de Tripoli se préparent. Pis encore, même ceux qui étaient contre le régime de Mouammar Kadhafi sont mécontents de la situation actuelle. Si le gouvernement libyen et le CNT sont satisfaits de la situation actuelle, cela ne reflète pas la volonté des libyens. Il ne faut pas se voiler la face : la situation actuelle en Libye est inquiétante. La solution pour sortir de cette situation réside sans le dialogue et la réconciliation.
    Echorouk : pensez-vous que le CNT est capable de faire sortir la Libye de sa crise ?
    Ahmed Keddaf Eddam : le CNT a la volonté, mais pas les capacités parce qu’il n’est pas enraciné chez les libyens. La majorité des responsables du CNT sont venus de l’extérieur. Ainsi ils ne connaissent pas la composante de la population libyenne. Certains d’entre eux ne connaissent pas la démographie libyenne, encore moins la nature et la mentalités libyennes.
    Echorouk : ne pensez-vous pas que votre initiative est irréalisable vu que le CNT demande votre extradition pour être jugé en Libye ?
    Ahmed Keddaf Eddam : si toutes les personnes ayant fait partie de l’ancien régime sont soit vouées au silence soit à la prison, les responsables du CNT devraient se taire parce que la majorité d’entre eux ont fait partie du régime de Kadhafi. Tous les responsables et dirigeants à l’est et à l’ouest sont « issus » de la « tente » de Mouaamar Kadhafi. Ils l’ont nommé et soutenu en janvier et février. Seul le peuple libyen peut donner son avis sur l’ancien régime libyen. Certains me traiteront de traître, mais j’affirme que Mouammar Kadhafi sera innocenté par l’histoire et il aura le rang qu’il mérite. Mouammar Kadhafi est mort, mais la Libye est toujours là et le CNT a peur et aura toujours peur de lui-même après sa mort. La façon avec laquelle il a été enterré est scandaleuse, c’est tout simplement un crime. Il est de coutume chez les musulmans de remettre les cadavres des morts à leurs familles (pour qu’ils soient enterrés), pourquoi le CNT n’a pas remis le corps de Mouaamar Kadhafi à sa famille ?
    Echourouk, 28/05/2012
  • Projection aujourd’hui d’un film documentaire au Parlement européen sur les années de répression au Sahara Occidental

    Un film documentaire pour raconter des années de répression et de déni des droits et à attirer l’attention sur l’histoire souvent oubliée du peuple sahraoui, sera présenté mardi au parlement européen, a rapporté lundi l’agence parlementaire de presse italienne, AGENPARL.
    « Les enfants des nuages : la dernière colonie », est le titre du documentaire qui sera projeté le mardi 29 mai à 17h30 au Parlement par le lauréat d’un Oscar, le cinéaste espagnol, Javier Bardem », a précisé la même source. L’initiative, promue par Pino Arlacchi et le groupe de travail parlementaire +Paix pour le peuple sahraoui+, a lieu quelques semaines après l’approbation, par une écrasante majorité de l’Assemblée parlementaire européenne à Strasbourg, d’un acte qui soutient pleinement l’indépendance du peuple sahraoui », a rappelé l’agence. Un document dans lequel les députés européens demandent le respect des droits fondamentaux des populations sahraouies dans les territoires du Sahara occidental soient respectés, y compris la liberté d’association et d’expression, et condamnant l’occupation militaire de ces territoires, par le Maroc, a encore précisé l’agence.
    Dans ce document, les parlementaires européens demandent également, la libération des 80 prisonniers politiques sahraouis, et en particulier des 23 personnes détenues sans jugement dans la prison de Salé après le démantèlement du camp d’Izik Gdeim, a ajouté la même source. « Je comprends très bien, l’engagement de l’acteur espagnol Javier Bardem dans la cause du peuple sahraoui », a déclaré dans un communiqué l’eurodéputé Pino Arlacchi, cité par l’agence. « Son travail représente une position claire contre une occupation militaire honteuse souvent réprouvée par les institutions internationales et condamné par les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et de la Cour internationale de Justice », a-t-il dit.
    « Le documentaire qui sera projeté le mardi 29 mai à Bruxelles, est un autre outil de protestation qui devrait être partagée par chaque citoyen démocratique en Italie et dans le monde », a-t-il souligné. Selon l’agence, la projection du documentaire sera précédée d’une conférence de presse en présence des personnages du film et des députés du groupe « Paix pour le peuple sahraoui ».
  • Ali Aarrass, ce belge oublié de tous et sa Madone

    Foulard ton sari, yeux noisette et visage de Madone, Farida Aarras aurait, à coup sûr, inspiré Léonard De Vinci. Il y a, d’ailleurs, quelque chose de Mona Lisa dans les traits de cette belle jeune femme qui a hérité, de ses origines rifaines, courage et dignité et de son passage chez les nonnes espagnoles de « La Divina infantita », discrétion et retenue. C’est elle qui mène depuis plus de quatre ans, le combat contre la machine qui broie son frère et anéantit le reste de la famille.
    De leur éducation chez les religieuses à Melilla, de leur départ en Belgique, pour rejoindre leur mère, après son divorce, et de la vie d’émigrés qui allait s’ensuivre, Farida et Ali, en ont conçu une solidarité et une complicité qui ne se sont jamais démenties avec le temps. Leurs photos d’enfance sont autant de témoignages de l’affection et de l’amour qui ont toujours uni la fratrie. Autant de facteurs qui autorisent la sœur à contester, avec sérénité, l’éventualité évoquée par un journaliste, que son frère « pourrait avoir été un terroriste à l’insu de la famille ».
    « Tout peut être fait à l’insu de l’autre ! Mais moi je dis ce que je sais sur lui ! Je pense que je suis la personne qui a été la plus proche de Ali. Je ne pense pas qu’il m’aurait caché une telle chose, si ça avait été le cas ! », répond Farida, avant de rejeter fermement l’hypothèse. « Je suis pour que l’on punisse les coupables, pas qu’on s’acharne sur des innocents et qu’on invente des preuves. » ajoute-t-elle
    Un autre personnage vient compléter le tableau de cette tragédie. Une autre femme, tout droit sortie d’une de ces représentations des « Ahlou Al Kitab », « les gens du livre », les yeux rougis d’avoir tant pleuré, le visage inondé de larmes, la mère, tout de blanc vêtue, comme si elle portait le deuil de ce fils qu’on lui a pris : « Je n’ai plus rien ! » se lamente-t-elle
    Ravagée par la douleur, elle interpelle ses vis-à-vis, avec cette incompréhension et cette simplicité propres aux honnêtes gens, lorsque les frappe l’injustice : « Je n’ai jamais eu de problèmes avec mes enfants ! Pourquoi nous traite-t-on ainsi ? Pourquoi doit-il rester en prison, lui qui n’a jamais fait de mal à personne ? Pourquoi doit-on subir tout ça ? »
    Chronologie d’une injustice
    Retour sur l’évènement :
    Nous sommes le 3 novembre 2006. Premier coup de tonnerre, dans une famille, jusque là, sans histoires.
    Après la faillite de la librairie papeterie qu’il tenait dans la capitale belge, Ali Aarrass, à la recherche d’un nouvel avenir, retourne à Melilla, sa ville natale, qu’il avait quittée à l’âge de quinze ans. Il y est alors, arrêté, à la stupéfaction générale, pour une sombre affaire de terrorisme, au Maroc, un pays qu’il ne connaît pas, dont il parle tout juste la langue et qu’il n’a visité qu’à deux reprises, lorsqu’il s’est agi de présenter son épouse à une tante paternelle, à Nador.
    L’homme est libéré sous caution, au terme d’une garde à vue de quatre jours. Fin du premier acte.
    Le second débute le 1er avril 2008. Il tient du cauchemar.
    Nouvelle arrestation. Ali est placé en isolement sensoriel, comprenez par là, qu’il n’a plus droit à ce qui distingue un être humain d’une bête féroce, enfermée dans une cage : privation de visites, de promenade, de lecture, de nourriture à heure fixe, de colis, d’échanges avec les gardiens et les co-détenus. Des méthodes héritées de Guantanamo et auxquelles les américains ont donné le doux nom de « torture blanche ».
    Au terme d’une longue et minutieuse enquête, en mars 2009, l’impitoyable juge Baltasar Garzon, dont on se souvient qu’il fut le pourfendeur de l’ex-dictateur chilien Augusto Pinochet, de l’organisation basque ETA ou encore du trafiquant d’armes international Monser Al Kassar, conclut à l’innocence du prévenu.
    Contre toute attente, l’Espagne qui a pourtant signé maints accords internationaux maintient Ali en détention, dans l’illégalité absolue. Beaucoup plus grave, les autorités espagnoles examinent, avec le plus grand sérieux, une demande d’extradition émanant du Maroc.
    Dehors, « la Madone », flanquée de sa mère, est de tous les combats, pour extirper son frère du sort abominable qui l’attend. C’est que le Maroc a la réputation d’abriter de redoutables tortionnaires, dans les rangs de ses services de police, connus pour ne s’embarrasser ni de préliminaires, ni de scrupules, lorsqu’il s’agit de mener un interrogatoire, même si celui-ci ne concerne que du droit commun. On peut aisément, imaginer ce qu’il peut en être lorsqu’il est affaire de terrorisme.
    Farida mobilise autour d’elles quelques consciences, sollicite les politiciens de tous bords. Elle constitue un comité de défense. Elle bat le pavé à Bruxelles, à Melillia. Elle est partout. Elle créé un blog, confectionne les affiches, enchaîne les réunions de sensibilisation, les cellules de veille, les interviews, interpelle le gouvernement belge, le gouvernement espagnol, l’ONU et les organisations des droits de l’homme.
    Une extradition furtive
    Peine perdue ! Comme le commente si bien, le journaliste de l’émission « INDICES » sur RTL/TVI (1), du 23 février 2011, le « belge oublié de tous », sera extradé vers le Maroc, le 14 décembre 2010, dans le secret absolu.
    Détail particulièrement ignoble, le consulat belge, informé par la justice espagnole, quelques heures avant, ne jugera pas utile de prévenir la famille qui l’apprendra par les médias, deux jours plus tard.
    Autre détail, cocasse, celui-là. Le seul, probablement, susceptible d’arracher un sourire dans cette tragique affaire, les autorités espagnoles se seraient contentées d’une vague promesse des marocains que Ali ne serait pas torturé.
    Quelques jours avant que n’intervienne l’extradition, Abdelkader Belliraj, le chef présumé du réseau terroriste qui porte désormais son nom, celui à qui la police marocaine avait extorqué de prétendus aveux, au bout de six semaines de tortures abominables, avait, lors d’une interview donnée depuis sa cellule de la prison de Salé, donné un début d’explication et fait la chronique annoncée de ce qui attendait Ali :
    « Laffaire Aarrass, tout comme l’affaire Belliraj est l’œuvre de milices hors-la-loi, dénommées services de sécurité, qui usent à la fois de tortures et de sous-traitance de la torture, comme moyen unique d’accéder à la vérité, en opposition totale avec la législation de ce pays. L’extradition de Monsieur Aarrass le mènera directement à la torture. Les tortionnaires brandiront, en fin de compte, la preuve de son inculpation, après avoir obtenu ce qu’ils ont voulu entendre, par le biais de pratiques barbares, même s’il n’y avait aucun élément à charge contre lui. »
    Tortures, abominations & co
    La suite, c’est le détenu lui-même qui la raconte, lorsqu’il émerge de l’enfer où l’ont expédié les espagnols.
    Le récit qu’il fait de son calvaire, rappelle, en tous points, celui de Bouchta Charef, de Zakaria Moumni et de tant d’autres. Une procédure qui semble avoir été rodée et codifiée, au service de l’une des polices les plus brutales du monde.
    Conduit en voiture, encagoulé et menotté dans un lieu tenu secret, le prisonnier est, sauvagement battu, en plein air, dès sa descente de voiture. Une méthode éprouvée, déjà, par Oufkir et ses hommes de main, pour distiller immédiatement la terreur, dans l’esprit de la victime et « l’attendrir », comme se plaisait à ordonner le défunt général.
    Qui a dit que les années de plomb étaient derrière nous ?
    Puis les bourreaux enchaînent les abominations qui ont bâti leur réputation : gégène et coups de bâtons sur les parties génitales, viol à la bouteille, suspension au plafond des heures durant par les poignées ou les chevilles, coups sur la plante des pieds, sur les tibias ou le fessier, simulation de noyade, simulacre d’exécution, injections de produits chimiques.
    Au bout de quelques jours de ce traitement moyenâgeux, Ali avoue ce qu’on veut l’entendre avouer.
    Ils veulent une cache d’armes ? Il donne la seule adresse qu’il connaît au Maroc, celle de sa malheureuse tante à Nador. Les bourreaux l’y conduisent, sous bonne escorte, saccagent la maison, terrorisent ses habitants et ravagent les terrains avoisinants. Rien. Et pour cause, Ali n’a jamais eu besoin de cacher quoi que ce soit. Il n’y a donc de cache ni ici, ni ailleurs.
    Fou furieux, les tortionnaires traînent leur victime entravée, dans le bois tout proche, l’arrosant copieusement d’insultes, dégainent leurs armes, font ostensiblement jouer les culasses ou les barillets et annoncent au prisonnier qu’à défaut de révélations dignes de ce nom, il sera abattu séance tenante. Mais l’homme qui n’a rien sur la conscience, ne peut rien avouer.
    Aveux extorqués, procès-verbal truqué et procès inique
    Ramené à Rabat, il est de nouveau torturé, pour lui extorquer des aveux écrits. Il paraphe les procès-verbaux, sans les lire, ni les signer. Les bourreaux les signent pour lui…….en arabe.
    Lourde erreur : Ali ne sait ni lire ni écrire l’arabe.
    La suite est un long tissu d’absurdités et la preuve des approximations coupables des enquêteurs marocains, qui auraient, sans doute, fait l’économie de cette tragédie en forme d’erreur judiciaire, s’ils avaient eu l’honnêteté, la présence d’esprit ou la modestie de réclamer simplement au juge Garzon, son fond de dossier.
    Jugez plutôt :
    « Soupçonné de complicité dans les attentats de Casablanca de 1983, l’homme se trouvait, au mois de mai de la même année, « en plein déménagement d’un appartement à un autre », comme le souligne sa soeur.
    « Accusé d’avoir financé un mouvement de « Moudjahiddines », Ali, était, à la période incriminée, en faillite, avec des difficultés notoires à faire vivre sa propre famille.
    « Accusé d’avoir fait partie en 1982, des « Moudjahiddines du Maghreb », Ali était, à l’époque, intégré dans l’armée belge, pour y accomplir son service militaire.
    « Il ne pouvait se diviser en deux, avec une partie en Belgique et une autre au Maroc ! » lance le père sarcastique.
    En réalité, toute la procédure est fondée sur les prétendus aveux de Abdelkader Bellirej, enlevé à Marrakech et torturé pendant plus de six semaines par les mêmes services, ceux de la DST de Témara. Sans doute connaissait-il le nom de Ali et qu’il l’a livré pour un moment de répit !
    Malgré toutes ces incohérences et la plainte pour torture déposée par Ali contre les services de police, le tribunal de l’a condamné, en première instance, à quinze ans d’emprisonnement. Rarement, la justice marocaine contredit la police et ses procès-verbaux truqués et arrachés par les moyens que l’on sait.
    Tous les criminologues et les profileurs vous le confirmeront. On ne s’improvise ni terroriste, ni gangster, ni trafiquant d’armes à quarante ans passés. Les statistiques sont nulles, lorsque l’individu a, jusque là mené une vie d’honnête homme et qu’il est, de surcroît, un chef de famille exemplaire. Le portrait même d’Ali Aarrass !
    La trilogie de l’ignominie
    Dans cette affaire, ce qui interpelle c’est avant tout cette sorte de trilogie qui s’est mise en place, pour l’accomplissement d’une ignominie, une sorte de tri-gouvernementale de l’injustice. Une entreprise menée en totale contradiction avec les règles les plus élémentaires du droit humain universel.
    Incriminé en premier lieu, le silence assourdissant des autorités belges, qui en aura fait les complices objectives de ce procès politique mené par « le Maroc qui veut montrer qu’il est un Etat fort, en terrorisant ses populations » comme le résume l’un des avocat de Ali, Christophe Marchand.
    Le calvaire de Ali, est sa peine de n’être belge qu’à moitié. Son autre moitié, sa marocanité, il devra la porter comme une croix. Dire que nous sommes en présence d’un racisme d’Etat, relève de l’euphémisme ou de l’indulgence dans le langage.
    La Belgique prétend avoir obéi à la règle qu’elle s’est imposée de ne jamais intervenir, lorsqu’un de ses citoyens à la double nationalité est aux prises avec la justice du pays de sa seconde nationalité. Je veux bien le croire, mais la tragédie qui se déroule à Salé, concerne, un citoyen belge ayant, jusque là, mené une vie exemplaire, payant ses impôts, participant à la vie de la cité et accomplissant son service militaire. Pas un chien errant !
    Ni visite consulaire, ni observateur du ministère de la justice belge au procès, ni la moindre question ou protestation adressée au Maroc, pour les allégations de tortures subies par le prisonnier. Ce procès qui broie un innocent et les siens n’aurait jamais du se tenir.
    Il restera celui de la honte pour la Belgique et le miroir de son indignité.
    L’Espagne, ensuite, signataire de multiples accords sur les droits de l’homme aura extradé Ali Aarrass, alors même que le comité des droits de l’homme de l’ONU siégeant à Genève avait émis un avis négatif et ordonné des mesures provisoires. A la même période où Ali était extradé, un certain Mohamed El Bay sur lequel pesaient les mêmes soupçons, était innocenté et rendu la liberté. L’homme doit son salut et sa liberté à la nationalité espagnole.
    L’Espagne n’a pas, non plus, fini d’enterrer ses vieux démons ! Les dénonciations qui pleuvent sur son compte, en sont les témoins éloquents.
    Elle devra bientôt faire face à la plainte déposée contre elle par les défenseurs de Ali Aarrass.
    Enfin, concernant le Maroc, ce « plus beau pays du monde », comme l’appellent ceux qui y ont tout confisqué, nul article, nul livre, nulle émission et nul discours ne pourra jamais quantifier les souffrances abominables et les injustices innombrables qu’il aura infligées aux siens.
    Il est, pour le moins étrange, que ce pays qui avait tout fait pour pousser les rifains à s’exiler, sous peine de mourir de misère, déploie, à présent, des trésors de diplomatie internationale et de coopération judiciaire, pour y faire revenir leur descendance, manu militari, à coups de dossiers vides et lui faire subir les traitements tels que celui qui a été réservé à Ali.
    Ce dernier ne connaissait rien de son pays d’origine. Il en fait désormais partie intégrante, à son corps défendant. Cette année, il aura fêté trois anniversaires, entre les murs de sa prison.
    Les dernières lignes de ce papier seront les siens. Il les a livrés à sa sœur, l’infatigable et si courageuse « Madone », lors de sa dernière visite : 
    « Je côtoie des horreurs et des injustices qu’aucun homme ne pourrait jamais imaginer ! Le nombre de personnes torturées dans des centres comme celui de Temara, avant d’être amenés en prison, est impressionnant ! Nombre de prisonniers n’ont ni avocats, ni famille pour s’inquiéter de leur sort ! Certains d’entre eux ont été torturés des mois durant. Si Le Seigneur a voulu mettre l’innocent que je suis à l’épreuve, c’est, sans doute, pour que tant de mes compagnons de misère sortent un jour, de l’ombre et de l’oubli ! »
    Salah Elayoubi
    Demain, 28/05/2012
  • Washington apoya los esfuerzos de Christopher Ross para el Sáhara Occidental

    Los « Estados Unidos de América  apoya los esfuerzos del Enviado de la ONU para el Sáhara Occidental,Sr Christopher Ross,  y hace un llamamiento a Marruecos para seguir cooperando con la ONU », dijo el viernes el Sr. Halos Andy,  portavoz del Departamento de Estado de  los EE.UU..
    En cuanto a la posición de  los EE.UU. tras la retirada de la  confianza a  Ross por parte de Marruecos, el portavoz subrayó que « como hemos dicho anteriormente, apoyamos los esfuerzos  del Secretario General de las Naciones Unidas y su  Enviado Personal, Christopher Ross  en el Sáhara Occidental. « 
    « Hacemos un llamamiento al Gobierno de Marruecos a continuar cooperando  con la ONU en el marco de los esfuerzos realizados por esta organización para el Sáhara Occidental », añadió, en declaraciones publicadas por la agencia de noticias argelina (APS).
    El Sr. Halos ha indicado  que  los « EE.UU. apoya los esfuerzos realizados por las Naciones Unidas para encontrar una solución pacífica, duradera y mutuamente aceptable  por las partes en el conflicto del Sáhara Occidental », lo que confirma que los EE.UU. « aún tiene confianza en la trayectoria seguida por las Naciones Unidas con las dos partes (el Frente Polisario y Marruecos) con el fin de llegar a una solución mutuamente aceptable”.
    Cabe recordar, que esta posición ha sido expresada por el Secretario Adjunto de Estado de los  EE.UU., el Sr. William Burns, en una reunión celebrada en Washington con el ministro de Asuntos Exteriores de Marruecos, Saad Eddin Ozmani.
    « Estados Unidos sigue apoyando los esfuerzos encaminados a encontrar una solución pacífica, duradera y mutuamente aceptable al conflicto del Sáhara Occidental, incluyendo la ruta de las negociaciones de la ONU dirigidas por el Enviado Personal del Secretario General de las Naciones Unidas para el Sáhara Occidental, el embajador Christopher Ross, « dijo el Sr. Burns, durante la reunión con el ministro marroquí de Asuntos Exteriores. 
    En este contexto,  el portavoz del Secretario General el Sr. Martin Nesirky, había reiterado  en que el Sr. Ban Ki-moon, « tiene plena confianza en Christopher Ross. » (SPS)
  • Interview de Dominique Sopo, président de SOS Racisme

    En nommant Manuel Valls, dont on dit qu’il représente l’aile droite au PS, à la place Beauvau, Hollande cherche-t-il un compromis avec l’électorat de droite ?
    Manuel Valls est un bon connaisseur des questions de sécurité sur lesquelles il s’est penché depuis plusieurs années. Il n’est donc pas étrange que François Hollande l’ait nommé au ministère de l’Intérieur. Sa personnalité est celle d’un républicain qui a une réputation de fermeté, ce qui est somme toute un profil assez classique pour le poste qu’il occupe désormais.
    Pensez-vous que la France sous Hollande se tournera un peu plus vers le Maghreb et un peu moins vers l’Europe de l’Est, contrairement à l’ère Sarkozy ?
    La vocation de la France n’est pas, à mon avis, de se tourner plus vers le Maghreb au détriment de l’Europe de l’Est. Les pays de l’Europe de l’Est sont fondamentaux pour la France, notamment dans un contexte où la construction européenne est en panne et où l’Europe apparait dirigée par deux dogmes : celui de l’austérité et celui d’une Europe-forteresse qui devrait se protéger du reste du monde et singulièrement du Maghreb. Donc, vous voyez que, selon le projet que l’on porte, le rapprochement avec les pays européens peut-être le prélude à des relations plus étroites avec le Maghreb.
    Mais il est vrai que la France doit se tourner davantage vers les préoccupations des peuples du Maghreb et de leurs aspirations au progrès social et à la démocratie, ce que Nicolas Sarkozy a très largement raté au moment de la Révolution tunisienne. François Hollande, qui a dit vouloir rendre à la France une place de dignité sur la scène internationale, devrait effectivement s’intéresser davantage à ces pays avec lesquels nous sommes liés par l’Histoire, les métissages culturels et les migrations.
    La France coloniale a fait appel aux immigrés maghrébins et africains lorsqu’elle a eu besoin d’une main d’œuvre bon marché. Plusieurs décennies plus tard, les immigrés ne veulent toujours pas s’intégrer et les Français ne reconnaissent pas leur apport dans le développement du pays. Pourquoi cette dichotomie ?
    Attention : beaucoup d’immigrés et d’enfants d’immigrés sont parfaitement intégrés. Je suis moi-même enfant d’un père qui vient du Togo et je ne vois pas en quoi j’aurais un problème d’intégration ! Je pense qu’il y a un refus dans une partie de la société française (y compris dans ses élites) d’accepter que des personnes anciennement dominées dans un rapport colonial foncièrement inégal puissent aujourd’hui être acceptées comme des citoyens à part entière. Cela explique bien des phénomènes de rejet ! En outre, les logiques de ghettoïsation urbaine, de discriminations et de discours politiques stigmatisants sont des terreaux propices à certains pour enjoindre les populations d’origine immigrée à se replier sur des logiques communautaristes. Il faut combattre en même temps ceux qui ne reconnaissent pas la pleine égalité à certains citoyens mais également ceux qui profitent de cette situation pour enfermer les immigrés et leurs enfants dans une prison communautariste. Je pense notamment sur ce dernier point aux intégristes musulmans dont les premières victimes sont les musulmans eux-mêmes (et l’Algérie est malheureusement bien placée pour le savoir).
    Sarkozy, voulant puiser dans l’électorat de l’extrême droite, a passé le plus clair de son mandat à stigmatiser les banlieues. Celles-ci répondent par un déni de l’identité française. La gauche pourra-t-elle remédier à cette cassure ou le mal est trop profond pour que cela soit encore possible ? 
    La gauche pourra y répondre si elle ne reproduit pas les erreurs ou les manquements qui ont pu caractériser ses précédents passages au pouvoir. En effet, il y a malheureusement une tendance à gauche à considérer qu’on n’a pas de preuves à faire en matière de lutte contre le racisme et les discriminations et, au final, à s’accommoder de discours qui ne débouchent pas sur des actions d’ampleur (je pense notamment à la mise en place d’une politique de lutte contre les discriminations).
    Par ailleurs, il est excessif de parler de déni de l’identité française. Quand nous intervenons auprès des jeunes d’origine immigrée qui expliquent qu’ils ne se sentent pas français, il ne faut pas creuser longtemps pour découvrir qu’en fait, il s’agit aussi d’appels au secours face au déni dont ils sont victimes dans les discours politiques qui, ces dernières années avec Sarkozy, ont été d’une violence inédite.
    La crise économique qui frappe l’Europe de plein fouet donne lieu à une montée du racisme et de la xénophobie. La France n’est pas épargnée par ce phénomène. Y a-t-il des indices qui montrent que la société française s’achemine vers un antagonisme plus grand entre les différentes catégories qui la composent ?
    La crise déclenche des logiques de bouc émissaire qui se traduisent électoralement par la montée des votes en faveur de l’extrême droite. L’exemple grec est particulièrement frappant avec l’entrée au Parlement grec de néo-nazis avérés ! En ce qui concerne la société française, les indices sont contradictoires : d’un côté, des enfants d’immigrés qui n’ont jamais été aussi diplômés et qui commencent – avec beaucoup d’embûches – à accéder aux postes à responsabilité. De l’autre côté, auprès des personnes qui se vivent comme des « Français de souche », des phénomènes de crispation identitaire que le pouvoir sarkozyste a essayé d’attiser. Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que l’Histoire, c’est nous qui l’écrivons. C’est ce qui motive notre militantisme contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations et notre combat en faveur du vivre ensemble.
    Un groupe d’associations dont vous faites partie poursuit Google en justice pour avoir associé la confession religieuse avec des noms de personnalités dans son moteur de recherche. Qu’est-ce qui motive votre démarche ? 
    Nous sommes en ce moment en médiation avec Google pour trouver une solution à ce qui avait initialement justifié notre démarche. Lorsque l’on tape des noms de personnalités dans le moteur de recherche Google, ces noms sont assez immédiatement associés au terme « juif ». Ces suggestions sont certes le reflet des recherches faites par les internautes auparavant mais nous disons que ces suggestions renforcent le phénomène d’association des termes. Or, cela pose deux problèmes : il s’agit de fait d’un fichier ethnique (proscrit par la loi française) et cela accrédite l’idée que toutes les personnalités qui détiendraient du pouvoir seraient juives, crypto-juives ou en lien avec le très fantasmé « lobby juif ». Cela constitue selon nous un élément qui risque de renforcer des préjugés sur lesquels se fonde l’antisémitisme. Or, quand on est antiraciste, on combat toutes les formes de racisme, ce qui inclut donc de combattre la haine envers les juifs.
    Interview réalisée par Mohamed El-Ghazi et Lina S. 
  • Le site Sandblast, piraté par des hackers marocains

    Arts et charité des droits de l’homme, Sandblast a été piraté dans une attaque Internet. La charité, fondée par West un résident de Hampstead, Danielle Smith, travaille avec les populations autochtones du Sahara occidental, les Sahraouis, dont l’identité et la culture est menacée par l’impact de la vie de réfugié prolongée et de l’occupation par le Maroc. La mission de Sandblast est d’encourager les Sahraouis à raconter leur propre histoire à travers les arts. L’attaque est venu deux semaines avant le lancement de son ambitieux projet d’autonomie musicale, Studio-Live, qui vise à engager des musiciens basés au Royaume-Uni, producteurs, techniciens et spécialistes de l’industrie musicale dans la construction d’une industrie de musique sahraouie à partir de zéro dans les camps de réfugiés au désert algérien.
    bbcnews, 27/05/2012
  • Van Valsum : "La Légalité est du côté du Front Polisario"

    « La Badil, La badil âan Taqrir el Massir (pas de substitut à l’autodétermination) » scandent les Sahraouis devant toute personne leur rendant visite pour connaître leur opinion. Et pour cause! Le territoire du Sahara occidental, classé parmi les 16 territoires non autonomes, a été envahi par le Maroc et la Mauritanie en 1975. En 1979, le royaume alaouite envahit la partie méridionale occupée par la Mauritanie. Depuis 37 ans, la communauté internationale refuse de reconnaître au Maroc la souveraineté sur l’ex-colonie espagnole. Pour preuve, la décolonisation de ce territoire est réaffirmée annuellement par l’assemblée générale des Nations unies. Si le soutien inconditionnel au Maroc affiché par la France demeure encore le principal obstacle pour la recherche d’une solution équitable au conflit, le droit du peuple sahraoui est toujours mis en avant par les différentes résolutions de l’AG de l’ONU et du Conseil de Sécurité qui prend en charge le dossier depuis plus de 21 ans. 
    En 1997, le nouveau SG de l’ONU, Kofi Annan, a chargé l’ancien secrétaire d’Etat américain James Baker de remettre sur les rails le plan de paix de l’ONU, en lui suggérant même d’inclure une troisième voie. James Baker parviendra à relancer le plan onusien en trouvant un compromis sur la question de l’identification du corps électoral. En 1997, ce dernier mènera une série de négociations, directes et indirectes, avec les deux parties en conflit, qui se termineront par la signature, par celles-ci, des accords de Houston. Lesquels accords seront avalisés par le Conseil de sécurité. Mais leur application est restée lettre morte ! Trois ans plus tard, James Baker a mis au point un nouveau plan, nommé « plan Baker », incluant les Marocains établis dans le territoire, de 1975 à décembre 1999, et prévoyant deux étapes : une phase d’autonomie du territoire suivie cinq ans plus tard de la tenue d’un référendum. Il remettra son tablier l’année suivante, en signe de protestation contre le blocage marocain et l’inertie de l’ONU. Cette démission a été applaudie par Rabat qui, cette fois, a décidé de tourner le dos au référendum d’autodétermination, brandissant un soi-disant plan d’autonomie. C’est l’occasion pour certains pays, membres du Conseil de sécurité, notamment la France et l’Espagne, de faire campagne pour la démarche marocaine en comptant sur le pragmatisme américain.
    Après un tapage médiatique et un travail diplomatique soutenu qui ont duré près de deux années, le Maroc présentera, le 11 avril 2007, son projet d’autonomie sous souveraineté du royaume chérifien à l’ONU. Mais, quelle a été sa surprise en découvrant que le Polisario l’avait devancé en déposant, la veille, une proposition sur la table de Ban Ki-Moon ! Ce dernier a alors fait savoir qu’il traiterait de façon identique les deux propositions, recommandant au Conseil de sécurité de nouvelles négociations entre les deux parties « sans conditions préalables », sous les auspices de l’ONU, pour trouver une solution garantissant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Depuis, tous les mois d’avril, le Conseil de Sécurité invite les parties à entamer des négociations visant à trouver « une solution juste, durable et mutuellement acceptable basée sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ».
    La nomination de Ross, qui connaît la région du Maghreb et communique parfaitement en langue arabe, avait été interprétée comme une volonté de Washington d’accélérer la recherche d’une solution «mutuellement acceptable» pour en finir avec le long statu quo. La complicité de l’équipe de Nicolas Sarkozy avec Rabat à mettre fin à l’entêtement du Maroc, qui poursuit l’occupation illégale d’un «territoire non autonome», pille ses richesses naturelles et maintient le black-out sur les territoires sahraouis occupés, en s’attaquant aux droits fondamentaux des Sahraouis, à commencer par les droits de l’homme. 
    Avant Ross, l’ancien secrétaire d’Etat américain James Baker a occupé le même poste pendant 8 ans. De 1997 à 2004, il a effectué plusieurs visites, s’est entretenu notamment avec les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, ainsi qu’avec les pays voisins, avant de convaincre Marocains et Sahraouis à signer les accords de Houston. Mais une fois son projet de plan de paix pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental adopté à l’unanimité par le Conseil de sécurité, Baker s’est retiré : Rabat a rejeté son plan et renié tous ses engagements internationaux, même celui de l’organisation d’un référendum du peuple sahraoui. Pourtant, M. Baker, contrairement à Ross, n’a jamais exercé comme ambassadeur en Algérie. Il avait déclaré, en août 2004, qu’il ne connaissait aucun pays au monde qui, au regard du droit international, de la reconnaissance internationale, « admet la revendication du Maroc sur le Sahara ».
    Rabat et Paris, nostalgiques du colonialisme, s’attendaient à ce que les émissaires onusiens forcent les négociateurs du Polisario à renoncer à l’application des résolutions des Nations unies et donc à la voie de la consultation démocratique. Peter van Valsum a été forcé par Paris et l’administration Bush à écarter la voie référendaire en affirmant que « l’indépendance du Sahara occidental n’est pas un objectif accessible ». Mais il avait aussi constaté qu’il n’y a « aucune pression sur le Maroc pour qu’il abandonne sa revendication de souveraineté sur le territoire du Sahara occidental » et que la légalité était du côté du Front Polisario. 
    Le Secrétaire Général de l’ONU et le Conseil de Sécurité ont bien reçu le message envoyé par Van Valsum et vont mettre pression sur le Maroc et imposer l’autodétermination comme seule solution qui respecte les aspirations du peuple du Sahara Occidental. La tâche s’est avéré difficile et a mis à l’épreuve la position du Maroc qui ne cherche qu’une légitimation internationale pour imposer sa revendication. Acculé, Rabat a retiré sa confiance à l’ambassadeur Ross. Le silence n’est pas le meilleur remède pour guérir le mécontentement sahraoui face à la passivité avec laquelle la communauté internationale laisse faire le Maroc. Après ce qui est arrivé en Lybie et au Mali, l’ONU a intérêt à ne pas épuiser la patience des sahraouis dont la frustration a été largement médiatisée.
  • Comité de décolonisation des territoires non autonomes

    Prochaine réunion le 30 mai à Quito
    Le Comité spécial chargé d‘étudier la situation relative à l‘application de la Déclaration de l‘ONU sur l‘octroi de l‘indépendance aux territoires non autonomes tiendra son séminaire, du 30 mai au 1er juin, à Quito (Equateur), a indiqué l‘ONU. 
    Ce comité est chargé de tracer la feuille de route pour la réunion annuelle de ce qui est appelé la quatrième commission de l’ONU. Le séminaire débattra des réalités actuelles de la décolonisation et des perspectives d’avenir dans les 16 territoires non décolonisés dans le monde, inscrits sur la liste du Comité spécial de l’ONU, et ce, dans le cadre de la troisième Décennie internationale pour l‘élimination du colonialisme (2011-2020). Pour rappel, l’Assemblée générale de l’ONU avait proclamé en 1990 la première Décennie internationale de l’élimination du colonialisme qui s’accompagnait d’un plan d’action. Le 29 juin 2010, mesurant l’importance fondamentale du rôle de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et l’augmentation du nombre des membres de l’ONU, l’Assemblée générale a décidé de commémorer le 50e anniversaire de la résolution 1514 (1960) qui contient la Déclaration. L’année 2010 a marqué non seulement le 50e anniversaire de la Déclaration mais aussi a coïncidé avec la fin de la seconde Décennie internationale de l’élimination du colonialisme. En 2011, l’Assemblée générale a proclamé 2011-2020 la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.
    Les conclusions et les recommandations du Comité à Quito seront examinées par le Comité spécial au cours de sa session de juin, avant d’être soumises à l’Assemblée générale de l’ONU. Les discussions porteront aussi sur le système d‘assistance des Nations unies. Les débats se concentreront, comme à l’accoutumée, principalement sur la question du Sahara occidental, objet chaque année de plusieurs tractations et de manœuvres de la part du Maroc, puissance occupante.
    L’ONU a classé le Sahara occidental depuis 1960 comme territoire à décoloniser à travers un référendum d’autodétermination. Après une guerre qui a duré 16 ans entre le Maroc, qui a annexé le Sahara occidental en 1975, et le Front Polisario, mouvement sahraoui revendiquant l’indépendance, un cessez-le-feu a été signé sous l’égide de l’ONU, en contrepartie d’un référendum d’autodétermination. Objet de blocage depuis 1991, un cycle de négociations est entamé par l’ONU entre les deux parties depuis 2007 pour discuter de l’avenir de ce territoire sans que ces pourparlers n’enregistrent d’avancée.
    Les territoires non autonomes sont le Sahara occidental, Anguilla, Bermudes, Gibraltar, Guam, îles Caïmans, îles Falkland (Malouines), îles Vierges américaines, îles Vierges britanniques, îles Turques et Caïques, Montserrat, Nouvelle-Calédonie, Pitcain, Sainte Hélène, Samoa américaines et Tokelau.
    Y. M.
  • L’équipe du Sahara Occidental à la Viva Word Cup 2012

    Communiqué de presse
    Viva World Cup 2012, Kurdistan. Equipe du Sahara Occidental
    Création de la fédération nationale de foot sahraouie en 1989.
    L’équipe actuelle de la fédération nationale est composée de :
    Chej SIDI, Président depuis 2004
    Mohamed LIMAN SIDAHMED Secrétaire 2004
    Moulay Mehdi AHMED SALEM LABEIDI Trésorier depuis 2007
    Les entraînements de l’équipe nationale ont lieu sur les terrains de Smara ou Aousserd. Zone désertique. Climat froid, chaud à très chaud et sec. Amplitude thermique de 50°c entre hiver et été.
    Le nom de l’entraîneur de l’équipe nationale Sahraouie est : Sidahmedergueibi AHMEDBABA HAIAI dit « Rageb »
    Les 4 meilleurs joueurs sont :
    Abdelahe ABDELHAI ABIDIN (capitaine)
    Selma IARBA MALUM
    Said SALEH MOHAMED EMBAREK
    Mahfud UALAD ABDI
    Rageb : entraîneur de cette équipe nationale depuis sa sélection en 11/2010
    Le président l’a choisi, lui a confié de constituer une commission de sélection.
    Un appel a ensuite été lancé à tous les jeunes par le biais de la radio nationale et des radio régionales pour la constitution de l’équipe nationale.
    Les matchs de sélection se sont déroulés à Smara, ils étaient ouverts à tous, licenciés en club ou non.
    184 jeunes sont venus de toutes les willayas. 22 ont été sélectionnés pour constituer l’équipe nationale. Ils s’entraînent depuis cette date.
    Les membres de l’équipe nationale sont amateurs.
    Ils jouent tous dans les clubs des willayas sahraouies : Wifak Auserd, Summud, Farsia, Amgala, Wifak Birlehlu.
    Ils ont des occupations professionnelles : enseignants, taxi, maçons, commerçants, employé TV nationale, employé ministère de l’information.
    L’équipe Sahraouie, sélectionnée pour la Viva World Cup au Kurdistan, mets en œuvre tous ses moyens pour gagner la compétition, et honorer ainsi leur république et la lutte de leur peuple pour l’indépendance.
    Éléments partiels du contexte sahraoui
    Les campements de réfugiés sahraouis sont le lieu de vie des sahraouis qui ont fuit l’invasion armée de leur pays le Sahara Occidental en 1975. La zone se situe dans le désert du sud-ouest algérien, à une trentaine de kilomètre de la ville de Tindouf, et à proximité des territoires sahraouis libres.
    Les campements de réfugiés sont entièrement administrés par les Sahraouis, de même que la zone du Sahara Occidental situé à l’Est du Mur.
    C’est dans la zone des campements, à Rabouni, que sont les institutions de la république en exil, présidence et ministères.
    Les principales willayas des campements portent les noms des villes occupées du Sahara Occidental, Smara, El Aaiun, Aousserd et Dakhla. Un autre campement a pour nom le « 27 février ».
    Repères historiques :
    1973 : création du Polisario, front sahraoui de libération contre le colonisateur (espagnol à ce moment)
    1975 : invasion armée du Sahara Occidental par le Maroc et la Mauritanie
    fuite des populations civiles vers Tindouf, destruction des troupeaux
    1976 : 27 février, création de la république Sahraouie (RASD)
    1979 : retrait de la Mauritanie cessez le feu, reconnaissance de la RASD
    Le Maroc s’impose militairement jusqu’au sud. Guerre Sahara Occidental / Maroc
    Années 80 : construction du mur de défense marocain, actuellement de 2700 km de long.
    1991 : Cessez-le-feu signé sous l’égide de l’ONU, condition de la mise en place du referendum d’autodétermination pour les Sahraouis. Création de la MINURSO, mission de l’ONU pour surveiller le cessez le feu et mettre en place le référendum d’autodétermination.
    Actuellement :
    Dans les campements de réfugiés : diminution des aides internationales aux populations réfugiées, apparition de maladies chroniques, carences, périodes de famine.
    En territoires occupés : répression massive des autorités marocaines sur les Sahraouis, femmes et hommes, qui manifestent pacifiquement pour le respect du droit international à leur autodétermination. Arrestations et détentions arbitraires, disparitions, tortures. Emprisonnement sans jugement pour motifs politiques.
    Pour les compléments, voir la page du blog dédiée à cet événement.
    Plus d’information : APSO Amis du Peuple du Sahara Occidental
    APSOlument @ yahoo.fr et Sascha, saschatillmanns @ hotmail.com
    APSO, 27/05/12 
  • Prochaine réunion du Comité de décolonisation des territoires non autonomes

    Le Comité spécial chargé d’étudier la situation relative à l’application de la Déclaration de l’ONU sur l’octroi de l’indépendance aux territoires non autonomes, dont le Sahara occidental, tiendra son séminaire du 30 mai au 1er juin à Quito (Equateur), a indiqué l’ONU. Dans le cadre de la troisième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme (2011-2020), le séminaire débattra des réalités actuelles de la décolonisation et des perspectives d’avenir dans les 16 territoires non décolonisés inscrits sur la liste du Comité spécial. 
    Les discussions porteront aussi sur le système d’assistance des Nations unies. Les conclusions et les recommandations seront examinées par le Comité spécial au cours de sa session de juin, avant d’être soumises à l’Assemblée générale de l’ONU. Les territoires non autonomes, précise l’ONU, sont le Sahara occidental, Anguilla, Bermudes, Gibraltar, Guam, îles Caïmans, îles Falkland (Malouines), îles Vierges Américaines, îles Vierges Britanniques, îles Turques et Caïques, Montserrat, Nouvelle-Calédonie, Pitcairin, Sainte Hélène, Samoa américaines et Tokelau. 
    L’Assemblée générale de l’ONU avait proclamé en 1990 la première Décennie internationale de l’élimination du colonialisme qui s’accompagnait d’un plan d’action. Le 29 juin 2010, mesurant l’importance fondamentale du rôle de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et l’augmentation du nombre des membres de l’ONU, l’Assemblée générale a décidé de commémorer le 50e anniversaire de la résolution 1514 (1960) qui contient la Déclaration. L’année 2010 a marqué non seulement le 50ème anniversaire de la Déclaration et a coïncidé avec la fin de la seconde Décennie internationale de l’élimination du colonialisme. En 2011, l’Assemblée générale a proclamé 2011-2020 la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.