Mois : mai 2012
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Les acquis réalisés par le Polisario, source de fierté pour le peuple sahraoui (Abdelaziz)
OUSERD (camps des réfugiés sahraouis) – Le président de la République arabe sahraouie démocratique et secrétaire général du front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a souligné, jeudi à Ouserd, que les acquis enregistrés par le front Polisario, 39 ans après sa création, constituent « une source de fierté pour le peuple sahraoui ».« Le peuple sahraoui et son avant garde, le front Polisario, ont marqué en lettres d’or un parcours jalonné de hauts faits et d’acquis », a souligné le président sahraoui dans une allocution prononcée à l’occasion du 39e anniversaire de la création du Front populaire pour la libération de Sakia El Hamra et d’Oued Eddeheb (Polisario).M. Abdelaziz a par ailleurs mis en garde contre les répercussions de la crise économique mondiale. « L’occupation marocaine injuste a poussé notre peuple à vivre dans la souffrance et la pauvreté, en le privant de ses richesses naturelles », a ajouté M. Abdelaziz.Le président sahraoui a appelé en outre à « faire preuve de vigilance et de sagesse pour relever les défis imposés par une situation instable ». Il a souligné la nécessité de prendre les mesures nécessaires pour faire face aux menaces qui pèsent sur la région.Le 39e anniversaire de la création du front Polisario coïncide avec le début des travaux de la conférence nationale sur les politiques d’emploi de jeunes qui se tient à Ouserd. -
Ban Ki-moon préoccupé par le sort des prisonniers palestiniens en grève de la faim
New York, May 9 2012.- Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a souligné mercredi l’;importance d’;éviter la détérioration de l’;état de santé des prisonniers palestiniens détenus par Israël qui sont en grève de la faim, et a exhorté toutes les parties concernées à trouver une solution à leur sort au plus vite.
« Le Secrétaire général suit de près et avec inquiétude la poursuite de la grève de la faim des prisonniers palestiniens en détention israélienne, et en particulier ceux qui sont en en détention administrative », a fait savoir le porte-parole de M. Ban.
« Il a souligné l’;importance d’;éviter la détérioration de leur état de santé », a ajouté le porte-parole. « Il rappelle que ceux qui sont détenus doivent être formellement poursuivis et traduits en justice, ou remis en liberté immédiatement ».
Selon le Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l’;homme (HCDH), plus de 1000 prisonniers palestiniens ont entamé une grève de la faim le 17 avril, qui marque la Journée des prisonniers palestiniens, pour protester contre les procédures d’;arrestation injustes, les détentions arbitraires et les mauvaises conditions carcérales.
La semaine dernière, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, s’;est dit profondément troublé par les informations concernant l’;état critique d’;au moins deux Palestiniens détenus par Israël, qui sont en grève de la faim depuis plus de deux mois. Ila exhorté le gouvernement à préserver la santé des prisonniers.
Selon son porte-parole, le Secrétaire général a fait part de son soutien aux efforts de M. Serry qui est activement impliqué pour trouver une solution avec les parties prenantes.
May 9 2012 5:50PM -
Le Gnawi Oranais, une réplique à l’engagement de Jil Jilala en faveur des thèses expansionnistes du Maroc concernant le Sahara Occidental.
Décès de Rachid Grini : Un des pionniers du genre gnawi s’en vapar Ziad SalahAvant-hier, les habitants du quartier Bel Air d’Oran ont accompagné un des leurs à sa dernière demeure: il s’agit de Rachid Grini. Le défunt, même pas la soixantaine, est mort suite à un cancer qui l’a terrassé et qui l’a obligé à s’éloigner de ses amis et surtout du milieu artistique de la ville d’Oran. Rachid est l’un des fondateurs du courant musical gnawi en Algérie aux débuts des années 70. Selon notre confrère Baba Ahmed Fodil qui l’a connu, le contexte de création de ce groupe et ceux du même genre qui vont suivre est d’une extrême importance. En premier lieu, il précisera que l’élocution claire du défunt a plaidé pour son choix pour animer la fameuse émission radiophonique «Maghrib Echououb» (Maghreb des peuples) que diffusait la radio algérienne pour contrecarrer la propagande marocaine. Parallèlement, Rachid a participé avec d’autres à la création des deux groupes phares de ce genre de chanson: «Ahl Diwan» et «Haddawa». Avec le premier, il est resté plus d’une quinzaine d’années, nous affirme Omar Hamidouche, un de ses amis les plus proches.Toujours selon Fodil, ce genre musical a été en apparence une réplique à l’engagement de Jil Jilala, le groupe marocain, en faveur des thèses expansionnistes du Maroc concernant le Sahara Occidental. Les Maghrébins se remémorent encore de l’opus «El Oued ouadi ya sidi et Sakiya El Hamra liya» que Jil Jilala avait chanté à cette époque. Mais au-delà du factuel, les animateurs de ce nouveau genre musical cherchaient l’appropriation d’un patrimoine poétique exploité et mis en valeur, pour des raisons historiques, par les artistes marocains. Pour Bouha Ghalem, l’importance du chant gnawi à Oran réside justement dans sa datation. Il se développe juste à la veille de «la déghettoïsation» de la chanson raï. En effet, rappelle-t-il que le gnawi animait les fêtes de mariage qui se déroulaient sur les terrasses des immeubles au lieu de la salle actuellement. Donc Rachid Grini, en tant que figure musicale, est apparu dans cette période charnière. Il s’était illustré par la maîtrise de la tablette, instrument de percussion.Pendant son service national, Grini a réalisé un spot publicitaire pour inciter les jeunes à rejoindre l’école de l’Air de Tafraoui. Aussi, il a participé au doublage de plusieurs documentaires au niveau de la défunte RTA. Il a même touché au théâtre, quand il était étudiant, avec Saïm El Hadj. Mais c’est sans conteste dans l’enseignement que Rachid s’est le plus déployé. Il est un des pionniers de l’ITE (Institut Technologique de l’Enseignement). Durant toute sa vie, il a été un pédagogue au service «de la formation et non de l’apprentissage», nous dira un de ses amis. D’ailleurs, son expérience lui a ouvert la porte d’inscription dans un groupe de recherches relevant du CRASC.Après l’éclipse de plus de deux décades et le renouveau de la chanson gnawi, avec la vague de Gnawa Diffusion entre autres, Rachid a essayé de rattraper le temps. Il fonda «Les 3 G». Mais cette formation musicale, pour moult raisons, n’a pas pu imposer son nom. Et le départ précipité de Rachid n’arrange pas ses affaires. Il avait à peine cinquante six ans .Le Quotidien d’Oran, 10/05/2012 -
RASD-MAROC : Le jeu trouble et dangereux de Rabat au Sahel
Dans un entretien à notre confrère L’Expression, le chef de la diplomatie sahraouie, Mohamed-Salem Ould Salek, n’y va pas par quatre chemins et accuse le Maroc de manipuler et d’être derrière le groupe terroriste Mujao. (…) «Les autorités sahraouies détiennent des preuves concrètes, quant à l’implication des services marocains dans les activités du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), a indiqué Ould Salek qui révèle que «bon nombre de spécialistes des questions sécuritaires n’ignorent pas cette réalité impliquant le Maroc».Pour preuves de ces affirmations, le ministre sahraoui rappelle que certains éléments terroristes du Mujao, qui ont été arrêtés par les services de sécurité sahraouis à la suite de l’enlèvement des trois humanitaires européens dans les camps de réfugiés sahraouis, « ne nient pas qu’ils ont été recrutés par des services marocains pour enlever les trois humanitaires». «Nous avons également d’autres éléments, qui seront communiqués en temps opportun, c’est-à-dire les résultats de l’enquête diligentée contre les terroristes qui sont sous les verrous dans l’État sahraoui », a-t-il ajouté. De fait et au lendemain du dernier congrès du Front Polisario, le président sahraoui Mohammed Abdelaziz avait laissé entendre, lors d’une conférence de presse que des éléments probants de l’enquête sahraouie démontraient clairement que le Maroc était derrière le rapt des humanitaires venus aider le peuple sahraoui. Depuis, un groupe terroriste inconnu jusque-là -le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest- a revendiqué cet enlèvement avant de frapper un grand coup en revendiquant l’enlèvement des diplomates algériens du consulat de GAO. Selon des experts de la lutte antiterroriste, la nébuleuse terroriste est très mouvante et les ravisseurs des diplomates algériens ne sont pas à ce jour identifiés avec certitude, y compris âprès l’échec des négociations et les demandes exorbitantes qui ont été avancées, notamment le versement d’une rançon de 15 millions d’euros et la libération de chefs terroristes détenus en Algérie.Les révélations des hauts responsables sahraouis sur le jeu trouble de Rabat au Sahel montrent à l’évidence que les groupes terroristes dans cette région roulent pour des gouvernements étrangers et notamment le Maroc, dont les dirigeants se démènent comme de beaux diables pour être partie prenante dans toute stratégie militaire collective d’intervention au Sahel, en particulier à travers le Cemoc, dont le siège est à Tamanrasset et qui regroupe les pays du Champ. Le Maroc qui n’est pas un pays frontalier de cette région a tout fait avec l’appui de la France pour y participer. Cette stratégie toujours d’actualité à Rabat, malgré des échecs répétés et les fins de non- recevoir des pays riverains du Sahara, vise deux objectifs : en premier lieu avaliser subrepticement l’occupation du Sahara occidental et donc faire du Maroc un pays frontalier du sahel , alors que ses frontières historiques ne vont pas au-delà de la ligne Tantan-Goulimine au sud marocain. Cette démarche est d’autant plus ridicule et vouée à l’échec que les Nations unies et toute la communauté internationale ne reconnaissent aucune souveraineté au Maroc sur ce territoire, dont le peuple est en attente de son exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination. En second lieu, en manipulant ou en poussant à la création d’un groupe terroriste, en l’occurrence le Mujao avec à sa tête un obscure trafiquant mauritanien qui se fait appeler comme par hasard Es-Sahraoui, le Maroc joue les trouble fêtes au Sahel et surtout faire croire que le Front Polisario a des accointances avec Aqmi.Pour se faire, Rabat dépense des millions de dollars à Bruxelles et à Washington généreusement octroyés à de pseudo Think Thank et à des politiques complaisants, frappés du syndrome de la Mamounia pour faire valoir ses thèses farfelues et régulièrement battues en brèche par de hauts responsables américains et notamment le patron de l’Africom, Carter Ham. Pour le MAE sahraoui «l’agression continue du Maroc contre le Sahara occidental, depuis 1975, soutenue par des puissances étrangères, en particulier la France, constitue, ainsi, une source de déstabilisation de toute la sous-région et s’inscrit dans le sillage des velléités interventionnistes étrangères dans la région». « Les autorités sahraouies disposent de preuves confirmant que certains groupes terroristes, activant dans la sous-région, travaillent sur injonction et directives de certains gouvernements, en l’occurrence le Maroc et ses alliés. L’exemple du groupe terroriste, dénommé Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), apparu récemment et présenté comme une dissidence d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ayant ses bases dans le Nord du Mali, est une invention des services marocains, soutenue par des gouvernements étrangers souhaitant, par voie de conséquence, plonger toute la sous-région dans l’instabilité et l’insécurité pour permettre une intervention étrangère au Sahel. C’est un groupe terroriste qui s’acharne contre l’Algérie, faut-il le dire, depuis sa création. C’est dire qu’il est même chargé de faire de l’Algérie sa cible,» a-t-il dit.Mokhtar BendibLe Courrier d’Algérie, 06/05/2012 -
L’histoire du cinéma mexicain en débat
Une conférence sur les débuts et le développement du cinéma mexicain a été organisée par la délégation de ce pays, au troisième jour du 9e festival international du Cinéma au Sahara occidental (2-5 mai) qui se poursuit avec la participation d’une pléiade d’artistes, d’acteurs et de cinéastes sahraouis et étrangers.A cette occasion, le cinéaste mexicain Gregorio Rocha a présenté un aperçu sur le développement du cinéma dans son pays, invité d’honneur de la présente édition du festival, relevant un recul de la production cinématographique durant les années 90 contre un net rebond ces dernières années, avec une production annuelle de pas moins de 70 films et quelque 200 à 250 films documentaires.La délégation mexicaine prend part à cette manifestation culturelle avec un film du même cinéaste, intitulé «Rios perdidos», projeté lors de la première journée du festival. Plusieurs projections étaient au programme de la 2e journée, dont celles du film «Gdeim Izik», une coproduction hispano-mexicaine regroupant des témoignages vivants, ainsi que des photos et des vidéos sur l’attaque barbare perpétrée par l’occupation marocaine contre ce camp. Un film- documentaire «Robbed of truth» (la vérité dérobée) du cinéaste australien Carlos Gonzalez est également au menu. -
Retrait de la délégation de leur pays lors des obsèques de Ben Bella : L’opposition marocaine critique le chef du gouvernement
par Moncef WafiTrois semaines après le retrait de la délégation marocaine, conduite par le chef du gouvernement Abdelillah Benkirane et Taieb Fassi Fihri, conseiller du Roi, lors des obsèques de l’ancien président Ahmed Ben Bella, l’opposition marocaine, à travers l’un de ses chefs de file, Mohamed El Yazghi, a critiqué cette décision. Pour rappel, et selon la dépêche de l’Agence marocaine de presse, MAP, « une fois sur place, (cimetière d’El Alia, NDLR), la délégation marocaine s’est rendue compte de la présence protocolaire d’une délégation du Polisario conduite par Mohamed Abdelaziz.Devant une telle situation, la délégation marocaine s’est immédiatement retirée ».Les représentants de Mohamed VI ont regagné l’aéroport d’Alger où ils ont été salués, comme à leur arrivée, par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Ce jeudi, et dans un entretien accordé à l’hebdomadaire marocain « Al Ousbouê », Mohamed El Yazghi, ministre d’Etat sans portefeuille sous le gouvernement Abbas El Fassi, a estimé que Benkirane a commis une erreur. « Il aurait dû rester jusqu’à la fin des funérailles », a-t-il affirmé. L’ancien premier secrétaire général de l’USFP, l’Union Socialiste des Forces Populaires, a précisé que s’il était présent à ces obsèques, il ne se serait en aucun retiré en dépit de la présence du chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz ou encore en dépit « des critiques que nous avons sur la personne de Ahmed Ben Bella ». Une déclaration qui sonne en porte -à- faux avec le message de condoléances tout diplomatique du souverain alaouite qu’il avait adressé à Abdelaziz Bouteflika, à la suite de la mort d’Ahmed Ben Bella, soulignant que « la disparition de ce leader historique n’est pas seulement une perte pour le peuple algérien, mais aussi une perte pour la fraternité maghrébine dans ses racines profondément établies ; et aussi pour la nation arabe à laquelle il s’était dévouée pour la défense de son unité et sa grandeur ». Mohamed El Yazghi a expliqué qu’«on n’invite pas les hommes pour participer aux obsèques ( ) Ils s’y rendent même s’ils sont des adversaires. Le gain ou la perte ne doivent pas être pris en considération lors de la présence aux funérailles ». Cette sortie médiatique d’El Yazghi obéit plus à un agenda partisan et renforce son hostilité déclarée au PJD au pouvoir. Des manifestations d’opposition exprimées au lendemain des attentats du 16 mai 2003 à Casablanca, en étant parmi les rares responsables en faveur de l’interdiction de la formation islamiste. Le basculement de l’USFP dans les rangs de l’opposition, suite aux élections législatives du 25 novembre dernier, a fortement encouragé l’ancien ministre à se montrer si critique à l’égard des initiatives du chef de gouvernement, Abdelillah Benkirane accusé de céder au Roi au sujet des nominations des patrons des entreprises publiques stratégiques.Le dossier sahraoui, contentieux qui envenime les relations entre Alger et Rabat, s’était invité, contre toute attente, aux obsèques nationales du premier président de la république algérienne, Ahmed Ben Bella. Occulté par les officiels, le retrait de la délégation officielle marocaine dépêchée par le souverain alaouite Mohamed VI pour le représenter aux funérailles d’Ahmed Ben Bella est plus qu’un incident diplomatique. Malgré un début de réchauffement entre les deux pays aux plus hauts niveaux de décision, le conflit du Sahara occidental vient de rappeler les difficultés de normalisation totale des relations entre le Maroc et l’Algérie.Le Quotidien d’Oran, 05/05/2012 -
Ouverture du festival régional de la culture et des arts populaires du Sahara Occidental
Tindouf. Le festival régional de la culture et des arts populaires du Sahara Occidental a débuté jeudi au camp de Dakhla à Tindouf sous le thème «La culture au service de l’Intifadha pour l’indépendance et la liberté». A l’ouverture de cette manifestation qui connaît une forte participation de délégations solidaires avec la cause sahraouie, la ministre sahraouie de la Culture, Mme Khadidja Hamdi, a appelé les participants à ce festival à élargir leur solidarité avec le peuple sahraoui et à l’aider dans sa résistance.«La culture demeure, de par sa diversité, le domaine le plus approprié pour libérer les énergies créatives », a indiqué la ministre sahraouie. Le Festival constitue une occasion pour «la préservation du patrimoine culturel sahraoui menacé par les plans destructifs de l’occupation marocaine qui n’ont pas épargné la culture», a-t-elle ajouté. -
Sahara Occidental : la culture, cet autre combat
C’est une magnifique leçon de solidarité et de soutien actif à la lutte que mène le peuple sahraoui que l’organisation de ce festival des arts populaires du Sahara Occidental qui se tient depuis jeudi dans les camps de réfugiés de la région de Tindouf. Ce sont des dizaines de pays qui ont tenu à prendre part à cette manifestation organisé par le Front Polisario avec le soutien de la coordination des associations espagnoles de soutien à la cause sahraouie. Lorsque le fer et la violence tiennent tout un peuple sous le joug de l’occupation et du déni alors quelle plus belle arme que la culture et l’art pour montrer que l’on est toujours debout, que l’on ne baisse pas les bras face à l’adversité et à la force.Cette édition n’est pas la première et ceux qui ont la chance d’assister aux précédentes se souviennent, non sans émotion, de l’ambiance inoubliable qui règne dans les camps durant la totalité de la manifestation. Les arts traditionnels côtoient sans complexe aucun, toutes les nouvelles formes d’expression auxquelles les jeunes sahraouis, hommes et femmes, sont désormais familiers depuis des décennies grâce aux nombreuses organisations sahraouies mais aussi aux ONG spécialisées qui activent à longueur d’année dans chacun des camps de la région de Tindouf. Et ce, sans oublier que des troupes et des artistes sahraouis prennent part également à longueur d’année aux nombreux festivals auxquels le Front Polisario est régulièrement invité. Mais la compétition n’est certainement pas la raison d’être de ce festival de Tindouf. L’essentiel, le primordial étant bien de rappeler la lutte pacifique d’un peuple pour recouvrer son indépendance par la biais d’un référendum d’autodétermination que continue de lui contester l’occupant marocain. Pourtant les faits parlent d’eux-mêmes puisque de nos jours la majorité des réfugiés sahraouis sont nés et ont grandis dans les camps de Tindouf sans pour autant avoir tourné le dos à ce qui a fait et continue de faire la raison d’être de leurs aînés : la lutte pour la liberté.Les Débats (Edition PDF, 05/05/2012 -
Dernière trouvaille du Makhzen
Pour les autorités marocaines, tous les moyens sont bons pour tenter d’imposer un semblant de «souveraineté» sur le Sahara occidental.Leur dernière trouvaille, un «forum arabe de la communication et de la littérature» qui doit se tenir du 18 au 20 mai dans la ville sahraouie de Dakhla. Et pour donner plus de crédibilité à cette initiative, on annonce déjà la participation d’une «forte délégation de journalistes et d’hommes de lettres algériens»…Le Soir d’Algérie, 03/05/2012 -
La vengeance posthume de Mouammar Kadhafi : « Bye-Bye, Sarkozy ! »
Après une enquête de près de 10 mois, le site Mediapart a publié, le 28 avril dernier, une lettre signée par Moussa Koussa, chef des services de renseignement extérieur libyen de 1994 à 2011, affirmant que le Bureau de liaison du Comité populaire général libyen «appuyait» la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy à hauteur de cinquante millions d’euros. Le document, trouvé dans les archives des services secrets, devrait permettre à des juges français -ou à une commission parlementairede savoir si la somme, non déclarée à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (Ccfp), a été versée. Après l’attaque de la Libye par les forces de l’Otan, Seïf el-Islam Kadhafi a dit détenir «tous les détails, les comptes bancaires, les documents et les opérations de transfert» de l’opération et demandé au «clown» Sarkozy de rendre les cinquante millions d’euros au Trésor libyen. Aujourd’hui, il est incarcéré à Zenten, dont la milice arabo-berbère doit beaucoup aux parachutages d’armes par la France. Visé par un mandat d’arrêt de la CPI pour «crimes contre l’Humanité», Seïf el-Islam n’a pour l’instant été inculpé que de «non licence pour ses chameaux» et «élevage illégal de poissons» ! Le CNT -c’est-à-dire les amis de Sarkozy et de B-HL- réclament en vain son transfert à Tripoli pour y être jugé… ou assassiné au cours d’une fausse tentative d’évasion. Côté libyen, outre Seïf el-iIlam, deux dirigeants peuvent être entendus par d’éventuels enquêteurs : -Abdallah es-Senoussi, beau-frère du colonel Kadhafi, recherché par la CPI, est théoriquement en résidence surveillée en Mauritanie. Comme Seïf el-Islam, il affirme avoir les preuves du financement de la campagne de 2007. Es-Senoussi est également recherché par la France où il a été condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité, pour son rôle dans l’attentat contre un DC 10 d’UTA en septembre 1989 au-dessus du Niger (170 morts dont 54 Français). Nicolas Sarkozy, dit-il, lui aurait promis de «tourner la page». Depuis, le vent a tourné… – Bachir Saleh, ancien directeur de cabinet de Kadhafi, était le grand argentier du régime. Francophone, il présidait le Libyan African Portfolio (LAP), un fonds souverain libyen pesant 8 milliards de dollars par lequel transitaient certaines opérations occultes du régime. Bien que recherché par Interpol pour escroquerie -selon Le Canard Enchaîné du 4 avril dernier- il a été exfiltré en France où il a aussitôt obtenu un titre de séjour… «au nom du regroupement familial !»UNE TRÈS GRAVE AFFAIRE D’ÉTATBachir Saleh et Moussa Koussa -ce dernier vit luxueusement au Qatar- ont évidement démenti les «allégations» de Mediapart, tout comme Brice Hortefeux -ancien ministre de l’Intérieur et ami de trente ans de Sarkozy- en présence duquel aurait été validé l’accord «sur le montant et les modes de versement» des cinquante millions d’euros. Il a déclaré n’avoir «jamais rencontré Moussa Koussa et Bachir Saleh». Interviewé sur Canal+, à quelques jours du deuxième tour de l’élection présidentielle française, Nicolas Sarkozy a qualifié l’article de Mediapart d’«infamie», de «montage». Il s’est étonné que des journalistes donnent «du crédit aux fils Kadhafi et aux services secrets de Kadhafi», alors qu’il entretenait les meilleures relations avec ces derniers lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, et ensuite par l’intermédiaire de Claude Guéant. Pour Ziad Takieddine, intermédiaire franco-libanais qui a introduit la sarkozie en Libye, l’enquête sur cette affaire «sera difficile parce que beaucoup d’intervenants sont morts pendant la guerre en Libye». Il pense «qu’ils ont essayé par tous les moyens de tuer Seïf el-Islam» pour le punir de ses révélations. Ziad Takieddine est également persuadé que Claude Guéant l’a fait arrêter à son retour de Tripoli -le 5 mars 2011, sur l’aéroport du Bourget- parce qu’il croyait que les documents prouvant le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy étaient dans ses bagages.UN PRÉSIDENT ILLÉGITIME, SI…La plainte de Nicolas Sarkozy contre Mediapart pour publication de «faux grossier», si elle n’est pas retirée après la présidentielle, promet un beau déballage sur les dessous de la guerre de Libye. Si l’affaire est «réelle», a déclaré Ségolène Royal sur BFM-TV, cela voudra dire que Nicolas Sarkozy «a exercé son mandat de façon illégitime». Dans le camp de François Hollande, la prudence est néanmoins de mise. Bernard Cazeneuve, un de ses porte-parole, a simplement déclaré : «Si les faits révélés par Mediapart étaient définitivement confirmés par d’autres documents ou les instructions judiciaires en cours, il serait, alors, établi que le président sortant à menti aux Français, pour dissimuler la réalité d’une très grave affaire d’État». Reste à savoir si le candidat socialiste, élu président le 8 mai prochain, laissera la justice faire son travail jusqu’au bout. Ceux qui ont enquêté sur le financement des campagnes présidentielles de François Mitterrand et de Jacques Chirac n’ont pas été bien loin.Par Gilles MunierLe Courrier d’Algérie, 2/05/2012