Mois : mai 2012
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Après les accusations du Maroc, l’Algérie et l’ONU réitèrent leur soutien à l’ambassadeur Ross
Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a réitéré son soutien à l’envoyé spécial des Nations Unies pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, auquel le Maroc a retiré sa confiance jeudi, arguant des présumées “méthodes déséquilibrées et partiales” employées dans le travail de l’intéressé.À l’unisson, “l’Algérie a toujours soutenu les efforts inlassables menés par l’Ambassadeur Christopher Ross pour accompagner les deux parties, le Maroc et le Front Polisario, dans la recherche d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental”, a déclaré le porte-parole du ministère algérien des affaires étrangères, Amar Belani.Dans un récent rapport, les Nations Unies avaient accusé Rabat d’entraver les activités de la mission locale (Minurso) et de porter préjudice à sa neutralité. M. Ban avait même sollicité devant le Conseil de sécurité le déploiement de 15 nouveaux observateurs militaires.La population du Sahara Occidental, militairement occupé par le Maroc depuis 1975, revendique la tenue d’un référendum sur son autodétermination en vertu d’une Résolution de l’Onu datant de 1991, alors que Rabat ne se montre enclin à accorder à la région qu’un statut d’autonomie administrative.Interrogé jeudi par la MISNA, le porte-parole du Polisario en Italie, Omar Minh, a déclaré que “de par sa décision, le Maroc prend une énorme responsabilité en sapant les négociations en cours”. Selon Minh, l’initiative de Rabat découlerait d’une campagne diplomatique dernièrement entreprise en France et aux États-Unis, “probablement pour empêcher la poursuite des colloques”.Dans un communiqué paru ce vendredi, le Polisario a quant à lui qualifié d’”infondée” et d’”arbitraire” la décision du Maroc, qui “veut s’arroger, sans vergogne, le droit de dicter au Secrétaire général de l’Onu le contenu de ses rapports au Conseil de sécurité et de décider de la conduite que doit suivre son envoyé personnel au Sahara occidental”.MISNA, 18/05/2012 -
La France réitére son appui au plan d’autonomie marocain
La France a « pris note » de la position marocaine de retirer sa confiance à l’émissaire onusien au Sahara Occidental, M. Christopher Ross, a indiqué le porte-parole du ministère français des affaires étrangères. Bernard Valéro qui animait un point de presse ce vendredi a réitéré l’appui de Paris au plan d’autonomie marocain. Un plan que le représentant du peuple sahraoui, le Polisario, a rejeté, maintenant sa position contenue dans la résolution de l’ONU qui prévoit un référendum d’autodétermination.« C’est la seule proposition réaliste aujourd’hui sur la table des négociations » estime-t-on dans la capitale française, coupant court à tous les fantasmes de quelques rêveurs qui pensaient que la France allait changer de position avec l’arrivée de la gauche au pouvoir. Quand il s’agit de politique étrangère, la France n’a ni droite ni gaucheCe parti pris de la France dans le dossier du Sahara Occidental pourtant pris en charge officiellement par l’Organisation des Nations Unies au lendemain de la sortie maladroite du royaume qui a décidé de retirer sa confiance à Christopher Ross, l’émissaire du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui s’est révélé intraitable sur la question des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis encore occupés par le Maroc.Le Maroc avait accusé jeudi l’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental Christopher Ross de mener un travail « partial et déséquilibré », quelques semaines après un rapport des Nations unies sur la situation dans la région, et annoncé qu’il lui retirait sa confiance.Le rapport de l’ONU mettait en cause des agissements des autorités de Rabat au Sahara occidental, territoire occupé par le Maroc depuis 1975 et revendiqué par le Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui.Pour les besoins du discours diplomatique, le porte-parole du Quai d’Orsay indique en outre que « La France appelle à un règlement rapide du différend, qui tienne compte des préoccupations légitimes de toutes les parties » et rappelle « son soutien à la recherche d’une solution politique à cette question, « sous l’égide des Nations unies et conformément aux résolutions du Conseil de sécurité ».Algérie1.com, 18/05/2012 -
Christopher Ross dénude le royaume répressif de M6
Par Hakim MerabetUne fois de plus, le royaume du Maroc étonne le monde entier en décidant, unilatéralement, de retirer sa confiance à l’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross.N’ayant pu faire chanter au diplomate américain sa rengaine préférée à savoir la pseudo «marocanité» du Sahara Occidental, le roi et son makhzen ont décidé de dire publiquement qu’il est fâché contre ce Christopher Ross, décidément non manipulable.En effet, le gouvernement de sa majesté s’est fendu aujourd’hui d’un communiqué dans lequel il juge les décisions de l’envoyé personnel du SG de l’ONU de «partiales et déséquilibrées». «Les comportements contrastés de M. Ross s’écartent des grandes lignes qui ont été tracées par les négociations dans le Conseil de sécurité. Pour cela, le Maroc a décidé de retirer sa confiance à l’émissaire de l’ONU au Sahara occidental», souligne le communiqué cité par l’AFP.Au-delà du caractère puéril qui consiste à pleurer contre le travail d’un émissaire Onusien qui plus est, est un ancien cadre du Département d’Etat, on notera que l’argumentaire du royaume prête presque à rire. Tout se passe en effet comme si c’est le Maroc lui-même qui fixe la feuille de route de Christopher Ross et non pas le SG de l’ONU qui l’a envoyé là-bas pour faire son travail.A moins que pour le Maroc, «les lignes qui ont été tracées», sont finalement les siennes ; c’est-à-dire ne pas dépasser la ligne rouge qui consiste à remettre en cause la violation de légalité internationale et des droits de l’Homme dans les territoires occupés.C’est en effet ce qu’a effectivement fait Christopher Ross en relevant avec beaucoup d’honnêteté les multiples violations des droits de l’Homme dont sont coupables les autorités marocaines contre les militants sahraouis.Signe de panique à RabatEn réalité l’envoyé spécial de Ban Ki-Moon est simplement «coupable» d’avoir fait un constat accablant mais authentique des souffrances du peuple sahraoui et a mis à nu le comportement très violent des forces armées royales et des barbouzes du makhzen.Il est vrai que M6 n’apprécie pas que l’on lave le linge sale de sa monarchie en public. Il n’est pas non plus glorifiant qu’un monarque drapé abusivement du titre de «Commandeur des croyants» soit dénoncé aussi clairement d’être un oppresseur de ses frères sahraouis et néanmoins musulmans… On comprend alors pourquoi le rapport de Christopher Ross ne trouve pas grâce à ses yeux.Oui, à Van Walsum non à Christopher Ross…Sans doute aussi que le makhzen n’a pas pu corrompre le diplomate américain comme il a pu le faire avec son prédécesseur le Néerlandais Van Walsum qui n’a pas hésité à s’afficher juge et partie. Ce dernier, avait en janvier 2009, jeté la suspicion sur la mission de l’ONU censée être impartiale, en soutenant publiquement le plan d’autonomie du Maroc, oubliant qu’il a été chargé de préparer les conditions pour le tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui…Évidemment, le makhzen avait, on s’en souvient, apprécié comme il se doit le «travail» de Walsum. Il a même protesté contre son renvoi par le secrétaire général de l’ONU pour flagrant parti pris. Voilà donc l’arroseur qui s’en trouve arrosé.Le Maroc dénonce maintenant un envoyé spécial du SG de l’ONU pour avoir tout simplement fait le travail dont il a été chargé en son âme et conscience. Or, Rabat n’aime pas ces diplomates incorruptibles qui rechignent à descendre dans les riads des milles et une nuit de Marrakech.L’Américain Christopher Ross ne répond finalement pas au profil de diplomates adorés par Mohamed VI. Ceux qui acceptent de vendre leur âme au diable en contrepartie d’un pied à terre au pays de sa majesté. Le makhzen a dû se rendre à l’évidence que le casting de Ban Ki-Moon n’est pas à son goût même si l’acteur vient du pays de Hollywood…En témoigne le dernier rapport présenté en avril dernier par le secrétaire général de l’ONU devant le conseil de sécurité. Un rapport qui a mis en lumière le travail de sape du Maroc contre la mission Onusienne dirigée par Christopher Ross.Ross a touché là où ça fait mal à M6Ce rapport avait précédé l’adoption, le 24 avril, d’une résolution du Conseil de sécurité prolongeant pour un an le mandat de sa Mission au Sahara occidental (Minurso), tout en demandant au Maroc « d’améliorer la situation des droits de l’Homme » dans ce territoire qu’il contrôle.Dans sa résolution, le Conseil de sécurité « demande à toutes les parties de coopérer pleinement aux opérations de la Minurso, notamment en ce qui concerne sa liberté d’interaction avec tous ses interlocuteurs et de prendre les mesures voulues pour garantir (sa) sécurité ainsi qu’une totale liberté de circulation ».Ban Ki-moon devra informer le Conseil au moins une fois par an des « difficultés » rencontrées par la Mission. Un rapport qui ne pouvait logiquement pas plaire au makhzen habitué à de simples remarques.Le communiqué du gouvernement marocain pointe ainsi le comportement de M. Ross marqué, lit-on, par une «méthode déséquilibrée et partiale » de travail « dans plusieurs cas ». Mais aucune précision n’est faite s’agissant de ces comportements.La vérité est que le chevronné Christopher Ross a fait preuve d’un grand professionnalisme. Pour un homme qui a servi au Département d’Etat américain, on ne pouvait le soupçonner d’être un pro sahraoui ou encore pro Algérien dès lors que les USA soutiennent sans réserve le plan marocain.La seule explication à cette sortie hasardeuse du makhzen est que Ross a fourré son nez là où il ne fallait pas. Ou plutôt là où ça fait mal à la monarchie.Algérie1.com, 18/05/2012 -
Front Polisario : la décision du Maroc envers Christopher Ross est « infondée » et « arbitraire »
ALGER – La décision unilatérale du Maroc de retirer sa confiance à l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, est non seulement « infondée » et « arbitraire » mais elle est également « grave » et « injustifiée », a appris l’APS vendredi auprès du ministère sahraoui de l’Information.« Le Front Polisario et le gouvernement de la République sahraouie estiment infondée et arbitraire la décision du Maroc de retirer sa confiance à l’envoyé personnel du Secrétaire général de l´ONU, Christopher Ross, dans la poursuite de la mission qui lui a été confiée par le Secrétaire général de l’ONU et le Conseil de sécurité pour la recherche d´une solution juste et durable au conflit du Sahara occidental garantissant le droit du peuple sahraoui à l´autodétermination », a indiqué le ministère sahraoui.En conséquence, a-t-il poursuivi, « cette décision, aussi grave qu’injustifiée, est un nouveau défi intolérable et inadmissible du Maroc à la communauté internationale, au Secrétaire général de l’ONU et au Conseil de sécurité qui, dans sa résolution 2044 du 24 avril dernier, a considéré le statut quo inacceptable et +a réaffirmé son soutien à l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, Christopher Ross, et à l’action qu’il mène pour faciliter les négociations entre les parties+ ».En agissant de la sorte, ajoute le ministère sahraoui de l’Information, « le Maroc veut s’arroger, sans vergogne, le droit de dicter au Secrétaire général de l’ONU le contenu de ses rapports au Conseil de sécurité et de décider de la conduite que doit suivre son Envoyé personnel au Sahara occidental ».En outre, le Maroc « veut, par la même, tout faire pour réduire à néant la crédibilité et la neutralité opérationnelles de la MINURSO, tel que décrié dans le dernier rapport du Secrétaire général, bloquer le processus de paix et continuer à violer impunément les droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés », a-t-il soutenu.« Tout en renouvelant la volonté des autorités sahraouies à poursuivre leur soutien et leur coopération loyale avec les efforts du Secrétaire général de l’ONU et de son Envoyé personnel, M. Christopher Ross, pour mener à terme le processus de décolonisation du Sahara occidental, le Front Polisario et le gouvernement de la République sahraouie lancent un appel pressant au Conseil de sécurité pour quil prenne les mesures et décisions nécessaires à même de sauvegarder et protéger l’autorité des Nations Unies et la crédibilité de son œuvre de paix au Sahara Occidental des dérives et conséquences de la stratégie de fuite en avant poursuivie par le Maroc », a insisté le ministère sahraoui de l’Information.Le Maroc a décidé jeudi de retirer sa confiance à Christopher Ross, prétendant que les décisions de ce dernier étaient « partiales et déséquilibrées » et que « ses comportements contrastés s’écartent des grandes lignes tracées par les négociations dans le Conseil de sécurité’’. Mais dans son commentaire suite à cette décision marocaine, le porte-parole du chef de l’ONU, Martin Nesirky, a affirmé que Ban Ki-moon a « pleinement confiance » en Christopher Ross.Dans son rapport sur le Sahara occidental d’avril dernier, le secrétaire général de l’Onu avait affirmé que la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) éprouvait des difficultés pour effectuer ses missions, précisant qu’elle n’est en mesure « ni d’exercer pleinement ses fonctions de surveillance, d’observation et de liaison liées au maintien de la paix, ni d’endiguer, de sa propre autorité, l’érosion de ses capacités de mettre en œuvre son mandat ». Il avait également relevé que le principe de neutralité de la Minurso « est, depuis de nombreuses années, compromis par le Maroc ».Le rapport a également noté que ‘‘la confidentialité des communications entre le quartier général de la MINURSO et New York a été compromise’’. Suite à ce rapport, le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté une résolution sur le Sahara occidental dans laquelle il a réaffirmé la solution permettant « l’autodétermination du peuple sahraoui », tout en insistant sur la nécessité d’une « totale liberté de mouvement de la Minurso ».Par ailleurs, lors d’une rencontre qu’il avait eue, il y a une semaine à Washington, avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Saad-Eddine El Othmani, le secrétaire d’Etat adjoint américain, William Burns, avait affirmé que « les Etats-Unis continuent d’appuyer les efforts visant à trouver une solution pacifique, durable et mutuellement acceptable au conflit du Sahara occidental, y compris le processus de négociation des Nations unies dirigé par l’Envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental, l’ambassadeur Christopher Ross ».APS, 18/05/2012 -
Paris peut-il vraiment lâcher Rabat ?
Dans une correspondance datée du 31 mars et adressée à la présidente de l’Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD), le nouveau Premier ministre français Jean‑Marc Ayrault explique la position du Parti socialiste sur le « difficile contentieux [le conflit du Sahara occidental, NDLR]… une position privilégiant le respect du droit international et du droit à l’autodétermination des peuples colonisés » (lire notre article). Il n’est pas utile de reprendre le reste du texte, ce passage étant assez édifiant sur le sujet qui nous intéresse, à savoir le point de vue des socialistes, complètement à l’opposé de celui de la France officielle, alors qu’aujourd’hui les voilà au pouvoir depuis l’arrivée de François Hollande à l’Élysée.A‑t‑on raison de penser que cela promet d’autres lendemains aux Sahraouis ? Des femmes, des hommes et des enfants qui endurent le calvaire sur un territoire devenu une sorte de Gaza du Maghreb, avec un mur érigé par les forces d’occupation marocaines et une partie de ce peuple qui végète depuis plus de trois décennies dans les camps de réfugiés de Tindouf en Algérie, dépendant de l’aide internationale pour survivre.A‑t‑on raison d’espérer un réajustement de la politique française qui a, jusqu’alors, toute honte bue, préféré soutenir Rabat aveuglément au lieu de faire valoir ce droit international auquel se réfère dans sa lettre de l’année dernière l’actuel Premier ministre français ?Il n’est malheureusement pas si simple de changer de cap dans les relations internationales qui sont d’abord motivées par les intérêts des États. Le bon sens anticolonial des socialistes français de notre temps pourrait buter contre la résistance du royaume chérifien et la crise que le Maroc saura provoquer, en cas de repositionnement de la France sur ce que les héritiers de Hassan II considèrent comme une question de souveraineté.Qu’attendre de Paris qui, à maintes reprises, a usé de son droit de veto contre l’élargissement des prérogatives de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental, la Minurso, afin de l’empêcher de se préoccuper des droits de l’Homme bafoués au quotidien par la répression opérée par l’armée et la police marocaines contre les populations sahraouies ? Un mea culpa public froisserait les Marocains en suscitant un sentiment anti‑français dans un pays où ils sont de plus en plus nombreux à posséder des biens immobiliers ou à prévoir leur retraite au soleil. Sans parler du rendez‑vous de la nomenklatura parisienne à Marrakech, véritable Monaco de la rive sud de la Méditerranée…Il y a aussi cette face cachée du soutien indéfectible de la France à l’oppresseur : les ressources naturelles provenant du Sahara occidental en minerais mais aussi celles de ses eaux poissonneuses spoliées et bradées par le pouvoir marocain pour récompenser les connivences. Enfin, l’implantation à Tanger d’une usine de montage française dans le domaine important de la construction automobile prouve le degré de confiance et de compromission des deux États sur le dos d’un peuple depuis la marche verte en novembre 1975.Avant de s’engager pour la cause sahraouie, la France aura du mal à se désengager de ses positions hostiles à ce peuple. Il faudra du temps et du tact au nouveau pouvoir français pour réajuster sa politique sur le conflit du Sahara occidental. Tandis que les Sahraouis ont déjà trop attendu.TSA, 17/05/2012 -
MAROC /ONU Intense lobbying auprès de Paris pour démettre Ross
L’arrivée des socialistes au pouvoir en France va-t-elle pousser Paris à une plus grande neutralité sur la question du Sahara occidental ? Jusque-là, Paris s’est toujours aligné de manière inconditionnelle sur les positions de Rabat dans un dossier dont les Nations unies veulent le règlement sur la base du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. L’appui de L’Élysée à l’occupation militaire du Sahara s’est accentué durant les dernières années, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Pour sa position, il a été constamment récompensé et est-ce un hasard si le Président sortant est à Marrakech, pour son doute digérer sa défaite mais aussi se couler dans la dolce vita, qu’il se promettait dans la perspective de sa défaite annoncée. La position de parti pris de Paris qui s’explique aussi par une hostilité avérée de la diplomatie française à l’encontre de l’Algérie, pourrait évoluer sous la gauche.Dans une lettre datée du 31 mars 2011, Jean-Marc Ayrault, qui vient d’être nommé Premier ministre de François Hollande, qualifie, au nom des socialistes, d’«occupation» la présence marocaine au Sahara occidental. « Les socialistes, dans leurs déclarations publiques s’en tiennent depuis l’occupation du territoire par le Maroc à une position privilégiant le respect du droit international et du droit à l’autodétermination des peuples colonisés », écrit J-M. Ayrault dans la lettre adressée à la présidente de l’Association des amis de la République arabe sahraouie et démocratique, Dans sa lettre, le responsable socialiste rappelle les positions de son parti sur le conflit au Sahara occidental. « Tout doit être fait pour permettre aux Sahraouis d’exprimer librement leur volonté sous le contrôle des organisations internationales », écrit-il notamment. Il ajoute que le PS soutient « les efforts accomplis par le secrétaire général de l’ONU (…) pour un référendum d’autodétermination dans des conditions qui en garantissent la validité (…). Il ne saurait être question de s’écarter de ce plan. Seul un règlement juste et conforme au droit international peut ouvrir la voie à la paix». J-M. Ayrault affirme enfin que « ce différen dinternational concerne l’expression du droit des peuples à disposer d’euxmêmes. Il affecte des pays et des peuples amis ».Cette position vient, précisément, d’être rappelle par le secrétaire général de L’ONU et avalisée par le Conseil de sécurité. Depuis les marocains font un lobbying et s’en prennent au représentant spécial du secrétaire général ? L’américain Christopher Ross, un diplomate chevronné excellent connaisseur du dossier qu’ils veulent dessaisir. Une position absurde, malheureusement relayée par un grand quotidien privé algérien qui depuis quelque temps se fait le porte voix des thèses marocaines. D’ailleurs avant même l’entrée en fonction du nouveau chef de la diplomatie française, le ministre marocain des AE précipité à Paris, pour travailler au corps celui qui aspire à diriger le Quai d’Orsay, pour faire partir Ross. Une pression similaire est exercé sur Hillary Clinton qui a quelque faiblesse pour le Maroc.Mokhtar BendibLe Courrier d’Algérie, 17/05/2012 -
Washington soutient l’ambassadeur Christopher Ross
A la question sur le sujet de la rencontre qui a eu lieu la semaine dernière entre le vice-secrétaire William Burns J. et le ministre marocain des Affaires étrangères, Saad-Eddine Al-Othmani, le porte-parole du Département d’Etat américain a répondu dans son briefing du 14 mai 2012 que le Sous-secrétaire d’Etat Burns a reçu le ministre marocain des Affaires étrangères Saad-Eddine El Othmani à Washington, le vendredi 11 mai et que des discussions constructives sur des questions d’intérêt commun liés aux relations bilatérales.« Lors de la réunion, le sous-secrétaire Burns a affirmé que les Etats-Unis continuent d’appuyer les efforts visant à trouver une solution pacifique, durable et mutuellement acceptable au conflit du Sahara occidental, y compris le processus de négociation des Nations Unies dirigée par l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, l’Ambassadeur Christopher Ross », conclue-t-il.Pour rappel, le diplomate marocain était arrivé à Washington pour plaider le renvoi de l’Envoyé Spécial du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, le diplomate américain qui conduit depuis trois les négociations entre sahraouis et marocains. Le même jour, le roi Mohamed VI se rendait à Paris. La décision de Rabat de s’en prendre à l’Envoyé Spécial Ross est intervenu le lendemain de la publication des résultats des élections algériennes. Des résultats décevants pour Rabat qui s’attendait à un tsunami islamiste en Algérie qui lui offrirait le Sahara Occidental dans un plateau d’or.Dans une interview accordée au journal Akhbar Al Yaum, El Othmani dit que la dernière résolution du Conseil, qui a initialement reçu des commentaires positifs de son ministère, contient « des points qui sont préjudiciables pour le Maroc », c’est pour cela qu’il s’est déplacé aux Etats-Unis afin de « mettre les pendules à l’heure »» avec des responsables américains et ceux de l’ONU.Le paradoxe est que le Maroc, un membre actuel du Conseil a voté en faveur de la résolution « comme preuve de son engagement dans les négociations ».James Baker avait été obligé à démissionner en 2004 « grâce à la ténacité de la diplomatie marocaine », selon les propos du ministre des affaires étrangères marocain de l’époque.
Source : Site du Département d’Etat Américain, 14/05/2012
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Appel d’achat d’Oxfam-Solidarité de nourriture destiné aux réfugiés sahraouis
Oxfam Solidarité, connue au Sahara Occidental (ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975) pour son importante activité d’aide humanitaire destinée aux réfugiés sahraouis en Algérie, a publié l’annonce suivante :
Dans le cadre d’un projet humanitaire Oxfam Solidarité est dans le marché pour l’achat de :
– 252.800 kg nets de pommes de terre de conservation
– 252.800 kg nets d’oignons catégorie II
– 63.200 kg nets de pommes Royal Gala Extra
– 63.200 kg nets de poires
– 63.200 kg nets de tomates catégorie I
– 101.220 kg nets de dattes Deglet Nour extra de la récolte 2011, en branchettes
– 63.012,5 kg de chameaux mâles (bétail vivant) pour abattage (au moins 4 dents adultes)
Les produits doivent être acheminés dans les camps de réfugiés sahraouis près de Tindouf (Algérie) pendant les mois de juillet, août et septembre 2012.
Les cahiers des charges complets peuvent être demandés à Oxfam Solidarité – 60, rue des Quatre Vents – 1080 Bruxelles – Belgique, par Fax +32-2-511.89.19 ou par courriel : tender@oxfamsol.be
Les offres doivent nous parvenir au plus tard le 3 Juin 2012 à 20 heures CET (GMT + 2).
Cet appel n’engage pas Oxfam Solidarité à un achat. -
Des prémices se dessinent en Grèce, en Espagne, au Portugal… Après le «printemps arabe», un été européen ?
Le printemps arabe sera-t-il suivi d’un été européen ? Poser cette question revient à nous demander si l’ingrédient qui a mis le feu aux poudres en Tunisie pourrait exploser à la Puerta del Sol à Madrid et dans d’autres villes ibériques. Le problème de l’emploi des jeunes qui était l’un des premiers slogans tunisiens, est au cœur de la réalité européenne.Depuis des années, les jeunes, même éduqués et diplômés, ne trouvent plus de travail dans la plupart des pays européens. Ils expriment un ras-le-bol face à l’égoïsme de leurs aînés. Des systèmes provisoires ont été mis en place pour organiser des formules contractuelles à court terme qui leur permettent de travailler. Les entreprises ont fait un usage abondant de cette formule qui les autorise à recruter sans obligation d’engagement à long terme. Il semblerait en effet que les statistiques soient désastreuses et que les entreprises se soient contentées de «consommer» une main-d’œuvre à court terme. La demande classique «Venez nous revoir lorsque vous aurez eu un premier emploi» est un déni : quelles sont les entreprises qui offrent ces premiers emplois de manière à envisager une carrière ? Au cours de cette semaine, cependant, quelques indications viennent encore alourdir le climat financier et pourraient provoquer une contagion orageuse. L’Espagne pourra-t-elle éviter un sauvetage douloureux face à ses problèmes politiques et sociaux ? Le gouvernement espagnol vient de subir un revers électoral sur la gestion de la crise et sort affaibli face à cette révolte. La raison est le déficit budgétaire, l’absence de croissance économique et de réformes indispensables. L’importance de la dette italienne dépasse cinq fois celle de la Grèce, avec 1 800 milliards d’euros. Une hausse des taux sur cette dette, résultant d’une méfiance des investisseurs, pourrait à elle seule provoquer une crise dont l’ampleur serait insupportable pour l’Europe qui n’a pas les moyens de soutenir l’Italie.R. K.Info-Soir, 16/05/2012 -
Mohamed VI à Paris en quete d’aide pour limoger Christopher Ross
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, pour la première fois dans l’histoire du conflit du Sahara Occidental, a clairement dénoncé les agissements marocains visant à isoler le territoire sahraoui non-autonome et empecher le libre mouvement du personnel de la MINURSO, en noyant son siège de drapeaux marocains; en espionnant ses communications confidentielles; etc.
Le Maroc, avec l’aide de la France, est arrivé à vider le fondement de la présence de la MINURSO dans le conflit du Sahara Occidental, mais le rapport de Ban Ki-moon a été perçu comme un tournant dans l’approche onusienne dans sa recherche d’une solution « juste, durable et mutuellement acceptable basée sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ». A cela s’ajoute que le gouvernement de droite vient de plier bagage en France laissant la place à un homme connu pour ses relations limitées, voire inexistantes, avec le Maroc.
Saad Edine El Otmani, le ministre des Affaires Etrangères marocain; lors de son périple de la semaine dernière, après avoir rencontré à Paris le ministre sortant Alain Juppé, et le collaborateur du président Hollande, Pierre Moscovici, et à Washington le secrétaire d’Etat adjoint, William Burns, il s’est envolé pour New York, pour une entrevue avec Ban Ki Moon. Le lendemain, c’est le roi en personne qui s’est rendu à Paris pour demander l’application de l’Ellysée dans le limogeage de l’Envoyé Spécial du SG de l’ONU, Christopher Ross.
Selon la presse marocaine, le Maroc envisage de retirer sa confiance du M. Ross en l’accusant d’etre derrière le rapport du SG et d’etre imparcial dans sa position. Si les efforts du gouvernement aboutissent au limogeage de Christopher Ross, ce sera la deuxième fois que la diplomatie du royaume ait eu raison d’un médiateur onusien américain, après que le Maroc ait fait sauter James Baker en 2004, qui proposait une autonomie provisoire au Sahara Occidental, sanctionnée au bout de cinq ans par un referendum d’autodétermination.
Ainsi, le Maroc qui voyait dans le statu quo le seul moyen de maintenir sa présence au Sahara Occidental et de mettre fin à la résistance sahraouie, voit comment ce meme statu quo s’est retourné contre lui. Les sahraouis n’ont pas renoncé à leurs droits. L’Algérie, après les élections législtaives est sortie renforcée de la vague dite du Printemps Arabe sans le moindre risque pour la cause sahraouie.
Les conditions actuelles ont poussé le Maroc aussi à refuser un officier allemand qui devait remplacer l’actuel chef de la MINURSO; Abdelaziz Hani. Rabat ne veut pas de quelqu’un d’intègre pour défendre son « intégrité territoriale »