Mois : mai 2012

  • France – Sahara Occidental : où est la parité?

    De notre correspondant à Paris Merzak Meneceur
    A Paris tout va très vite, depuis que François Hollande a été investi président de la République, mardi dernier. A 16h, le même jour, était connu le nom du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Le lendemain, en fin de journée, la composition du gouvernement est rendue publique, avec ses 34 membres, à parité hommes-femmes, qui entrent en fonction jeudi matin. Et jeudi après-midi, premier Conseil des ministres, avec la prise des premières mesures du nouveau pouvoir exécutif, dont la réduction de 30% des salaires du président, du Premier ministre et de tous les ministres.Tout cela fut parfait. Disons presque parfait, car les premières déclarations de quelques ministres ne cadraient pas totalement avec les engagements électoraux de Hollande. Vendredi, M. Ayrault a dû recadrer son ministre de l’Education nationale, Vincent Paillon, qui a annoncé, la veille, que dès la rentrée scolaire 2013, les cours dans les écoles seront dispensés pendant cinq jours, contre quatre depuis 2008. Le Premier ministre a dû corriger le tir en affirmant que «toute décision, même si le principe n’est pas remis en cause, ne sera prise qu’après concertation avec les enseignants et les parents d’élèves». Il n’y aura donc pas de passage en force, le dialogue étant incontournable au regard de la philosophie du nouveau gouvernement.Ce même vendredi, une autre musique surprenante est venue du ministère des Affaires étrangères, comme s’il n’y avait pas eu un changement présidentiel et gouvernemental. Comme si Alain Juppé n’avait pas laissé le poste de chef de la diplomatie à Laurent Fabius. Sauf, évidemment, si le slogan «le changement, c’est maintenant» n’a pas encore franchi le portillon du quai d’Orsay, ou ne le franchira jamais, concernant certains dossiers sensibles de la politique étrangère française.D’abord, la surprise fut de voir le point de presse quotidien, animé par Bernard Valéro, porte-parole de Juppé, maintenu donc en fonction (provisoirement, ou confirmé…). Ensuite, la réponse de celui-ci à une question relative au Sahara occidental, le lendemain, après la récusation par le Maroc de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, a de quoi laisser pantois. Après avoir déclaré que «la France a pris note de la déclaration du Maroc», il a précisé que «la France appelle à un règlement rapide du différend, qui tienne compte des préoccupations légitimes de toutes les parties et rappelle son soutien à la recherche d’une solution politique à la question du Sahara occidental, sous l’égide des Nations unies, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité». Ensuite, en contradiction totale avec cet engagement, il a repris la position prise par la France de Sarkozy : «La France réitère son appui au plan d’autonomie marocain, qui est la seule proposition réaliste aujourd’hui sur la table des négociations et qui constitue la base sérieuse et crédible d’une solution, dans le cadre des Nations unies.» L’alignement sur la position du Maroc, au mépris des résolutions onusiennes et des droits des sahraouis, est confirmée sans ambages.
    Ce renouvellement de la position française sur la décolonisation du Sahara occidental a-t-il eu l’aval du ministre des Affaires étrangères, qui était dans l’avion présidentiel en route vers Washington ? Le Premier ministre, toujours présent à Paris, a-t-il donné son accord pour que la France se cantonne toujours dans une position partiale sur le conflit qui oppose le Maroc et la Rasd ? Si c’est le cas, c’est que Ayrault a tourné sa veste avec une rapidité vertigineuse, ce qui paraît invraisemblable.En effet, il y a un peu plus d’une année, le 31 mars 2011, Ayrault répondait, à une lettre de Mme Régine Villemont, présidente de l’association des Amis de la Rasd, qui lui demandait de lui présenter la position des socialistes français sur la question du Sahara occidental. Celui qui était alors président du groupe des députés socialistes à l’Assemblée nationale a déclaré avec une grande clarté, que «les socialistes, dans leurs déclarations publiques, s’en tiennent, depuis l’occupation du territoire par le Maroc, à une position privilégiant le respect du droit international et du droit à l’autodétermination des peuples colonisés». Il y a donc reconnaissance sans équivoque de «l’occupation par le Maroc du territoire du Sahara occidental et du nécessaire respect du droit international». Plus encore, Ayrault affirmait que «tout doit être fait pour permettre aux sahraouis d’exprimer librement leur volonté, sous le contrôle des organisations internationales» et que «le parti socialiste français soutenait les efforts accomplis par le Secrétaire général de l’ONU pour un référendum d’autodétermination dans des conditions qui en garantissent la validité». L’actuel Premier ministre ajoutait qu’«il ne saurait être question de s’écarter de ce plan» et que «seul un règlement juste et conforme au droit international peut ouvrir la voie à la paix».Que s’est-il donc passé pour qu’un Premier ministre, tout fraîchement installé dans sa fonction, laisse le soin à un porte-parole d’engager la France sur un dossier d’une grande sensibilité politique et diplomatique en contradiction avec ses propres convictions et les positions traditionnelles de son parti politique ? Ayrault et Fabius se sont mis dans une situation qui les oblige à donner rapidement des explications sur ce qu’est ou sera la position française sur la question du Sahara occidental.
  • L’indélicatesse de Rabat : Le Maroc met des bâtons dans les roues de Ross

    Le Maroc a décidé jeudi de retirer sa confiance à Christopher Ross, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’Onu pour le Sahara occidental.
    Le royaume chérifien a motivé sa décision par le fait que le travail de Ross s’inspire d’une « méthode déséquilibrée et partiale » accusant ce dernier d’avoir eu des « comportements contrastés (…) s’écartant des grandes lignes qui ont été tracées par les négociations au Conseil de sécurité ». Dans une déclaration à l’AFP Youssef Amrani, ministre délégué marocain aux Affaires étrangères a soutenu que « M. Ross s’est éloigné du mandat qui lui a été confié par le secrétaire général de l’Onu en sa qualité de facilitateur et qui consiste à aider les parties à parvenir à une solution politique ». 
    Le gouvernement marocain selon la même source croit que M. Ross a dépassé ses prérogatives en s’ingérant « de façon flagrante dans un conflit où il est censé faire preuve de neutralité ». Les Marocains, ajoute la même source, accusent du reste l’émissaire américain de vouloir « étendre le contrôle de la Minurso sur différentes parties du Sahara » et voient d’un mauvais œil les positions « acharnées » qu’a eu à prendre cette structure onusienne quant à la question des droits de l’Homme. Rabat déplore que M. Ross ne se conforme pas à la vision du Maroc sur la question du recensement des réfugiés sahraouis se trouvant à Tindouf. Réagissant, à cet énième rejet marocain, le ministère sahraoui de l’Information a estimé dans une déclaration faite hier à l’APS, « infondée et arbitraire » la décision du Maroc « de retirer sa confiance à l´Envoyé personnel du secrétaire général de l´Onu, Christopher Ross, dans la poursuite de la mission qui lui a été confiée par le Secrétaire général de l’ONU et le Conseil de sécurité pour la recherche d´une solution juste et durable au conflit du Sahara occidental garantissant le droit du peuple sahraoui à l´autodétermination ». Et le ministère sahraoui d’ajouter « cette décision, aussi grave qu’injustifiée, est un nouveau défi intolérable et inadmissible du Maroc à la communauté internationale, au Secrétaire général de l’ONU et au Conseil de sécurité qui, dans sa résolution 2044 du 24 avril dernier, a considéré le statut quo inacceptable et a réaffirmé son soutien à l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, Christopher Ross, et à l’action qu’il mène pour faciliter les négociations entre les parties ». Pour le ministère sahraoui « le Maroc veut s’arroger, sans vergogne, le droit de dicter au Secrétaire général de l’Onu le contenu de ses rapports au Conseil de sécurité et de décider de la conduite que doit suivre son Envoyé personnel au Sahara occidental ». Pour les autorités sahraouies le Maroc veut annihiler la crédibilité et la neutralité opérationnelles de la Minurso et bloquer le processus de paix. « Tout en renouvelant la volonté des autorités sahraouies à poursuivre leur soutien et leur coopération loyale avec les efforts du Secrétaire général de l’Onu et de son envoyé personnel, Christopher Ross, pour mener à terme le processus de décolonisation du Sahara occidental, le Front Polisario et le gouvernement de la République sahraouie lancent un appel pressant au Conseil de sécurité pour qu´il prenne les mesures et décisions nécessaires à même de sauvegarder et protéger l´autorité des Nations unies et la crédibilité de son oeuvre de paix au Sahara occidental des dérives et conséquences de la stratégie de fuite en avant poursuivie par le Maroc » poursuit le ministère sahraoui de l’Information. 
    Rabat avait fait part de ses « préoccupations » la semaine dernière à propos de ce rapport très critique envers les autorités marocaines, accusées de saborder le travail de la Minurso. Le 24 avril dernier le Conseil de sécurité avait adopté, une résolution prolongeant d’un an le mandat de la Minurso, assortie d’une demande d’amélioration de « la situation des droits de l’Homme.»
    Notons que l’Américain, Christopher Ross avait été désigné en janvier 2009 émissaire spécial pour le Sahara par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. 
    Par : Belkacem Laoufi
    Le Midi Libre, 19/05/2012
  • Plan d’autonomie marocain : La disgrâce ?

    Par : Soraya Hakim
    Le plan d’autonomie qu’impose le Maroc depuis plusieurs décennies divise aujourd’hui Américains et Marocains. Il y a de l’eau dans le gaz. Le grand Gendarme du monde ne veut plus encenser comme l’avait fait ses prédécesseurs la proposition marocaine d’autonomie pour le Sahara occidental. Le Polisario y entrevoit une petite lueur d’espoir sur la question de l’autodétermination. Sa majesté Mohamed VI s’était bien gardé de rencontrer l’envoyé spécial de l’Onu, Christopher Ross, au cours de sa visite au Maroc. Le Makhzen n’a pas du tout apprécié le rapport critique et brandit le carton rouge contre Christopher Ross, ancien ambassadeur des Etats-Unis à Alger l’accusant d’accomplir un travail de «partialité et déséquilibré». 
    Le monarque s’indigne que M. Ross s’écarte des grandes lignes «tracées» par le Conseil de sécurité et de «l’ingérence flagrante dans le conflit». Mais ce qui plait pas du tout à sa majesté ce sont les positions opiniâtres sur les questions des droits de l’Homme mentionnées dans le rapport. 
    Celui-ci veut imposer la conduite à tenir au secrétaire général, Ban Ki Moon. Il faut suivre la voie royale à tout prix. La question des réfugiés sahraouis à Tindouf fâche également les Marocains. Sous contrôle du Front Polisario, Rabat les considère comme des ressortissants marocains. 
    Même si le Maroc retire sa confiance à Christopher Ross il n’en demeure pas moins que la position de Barak Obama vis-à-vis du roi est un camouflet. 
    La dernière résolution en date de mardi dernier a de nouveau consacré le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et réaffirme que la question du Sahara occidental doit être réglée sous l’angle de la décolonisation qui est toujours au point mort. 
    Rabat est tenu de respecter les accords auxquels il a souscrit, mais s’accroche à son plan d’autonomie. Avec la décision unilatérale du Maroc de retirer sa confiance à l’émissaire américain, c’est plutôt un revers que subit le Maroc, mais ne dit-on pas que la meilleure défense c’est l’attaque.
    Le Midi Libre, 19/05/2012
  • Retrait de confiance ou des territoires ?

    Par Noureddine Mezalla
    Le Maroc a retiré sa confiance à l’émissaire de l’ONU, Christopher Ross, qui est chargé de  suivre le dossier épineux du conflit au Sahara Occidental. Le royaume chérifien a jugé tendancieux le rapport de l’émissaire onusien qui s’est pourtant, de ce qu’on en a su, limité à décrire une réalité. Il affirme que la MINURSO ne peut plus assurer ses prérogatives de façon neutre à cause des pressions du Maroc, «ni exercer pleinement ses fonctions de surveillance, d’observation et de liaison liées au maintien de la paix».
    Tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à la question comprendront qu’il n’est pas besoin de se rendre au Sahara Occidental pour se figurer qu’il y a des blocages qui ont ajourné mille fois le projet premier de la MINURSO qui demeure, rappelons-le, l’organisation d’un référendum comme le stipule ces initiales : Mission des Nations Unies pour l’Organisation d’un Référendum au Sahara Occidental… Si ce référendum avait eu lieu, on l’aurait su et l’actualité comporte beaucoup plus de faits de violences sur les populations sahraouies que de quelconques efforts de règlement politique pacifique du contentieux de la part des autorités marocaines. C’est donc dans la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, qui réaffirme la nécessité d’une «solution permettant la solution d’autodétermination», qu’il nous faut trouver les raisons du courroux de Rabat. Surtout que cette fois les Nations unies exigent la liberté totale de mouvement pour la MINURSO, dénonçant implicitement les manœuvres des  services de sécurité du makhzen, habitués à «balader» les chargés de mission par moult subterfuges. Des manœuvres qui ont toujours voulu bander les yeux d’une mission onusienne qui ne pouvait plus ignorer les exactions commises contre un peuple.
    L’offensive du pouvoir alaouite contre l’émissaire de l’ONU relève d’une tentative de diversion. Le Maroc qui risque de perdre ses soutiens directs, depuis l’arrivée des socialistes au pouvoir en France, craint une dynamique nouvelle sur les territoires qu’il occupe depuis 1975, comme par exemple l’élargissement des prérogatives de la MINURSO qui pourraient, en révélant les atteintes aux droits de l’homme à la communauté internationale, obtenir enfin la tenue de ce référendum qui rendrait aux  Sahraouis leur terre et leur liberté.
    Le Jeune Indépendant (version PDF), 19/05/2012

  • Maroc-ONU : la cassure

    Le Maroc a décidé de retirer sa confiance à l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental. Une décision unilatérale qui intervient quelques semaines après le rapport accablant contre Rabat présenté par Ban Ki-moon aux membres du Conseil de sécurité. 

    Tarek Hafid – Alger (Le Soir d’Algérie, 19/05/2012) – Rien ne va plus entre le roi Mohammed VI et le secrétaire général de l’ONU. Rabat a décidé, jeudi, un retrait de confiance unilatéral envers Christopher Ross, l’envoyé spécial de Ban Ki-moon pour le Sahara occidental. Ross est accusé d’avoir appliqué «dans plusieurs cas» une «méthode déséquilibrée et partiale » pour mener sa mission, précise un communiqué. «Les comportements contrastés de M. Ross s’écartent des grandes lignes qui ont été tracées par les négociations dans le Conseil de sécurité. Pour cela, le Maroc a décidé de retirer sa confiance», note ce communiqué attribué au gouvernement islamiste mais qui est, en réalité, une «sentence» royale prise par le roi Mohammed VI. 
    En fait, le Maroc n’a jamais été satisfait de la nomination de Christopher Ross. En 2008, les autorités de ce pays avaient attendu plusieurs mois avant de donner leur accord à son installation à ce poste. Une réaction qui intervenait suite au départ de Peter Van Walsum, zélé défenseur du Maroc, qui avait déclaré devant les membres du Conseil de sécurité de l’ONU que «l’indépendance du Sahara occidental n’est pas une option réaliste». En lui succédant, Ross s’est montré inflexible dans sa gestion du dossier sahraoui. 
    Le dernier rapport du secrétaire général de l’ONU, qui se base essentiellement sur des données présentées par son envoyé personnel, est une preuve de cette inflexibilité. Ce rapport avait fait état de la nécessité de prendre en compte la question de la protection des droits de l’Homme des populations sahraouies dans les territoires occupés et dénoncé les mesures mises en œuvre par les autorités marocaines pour limiter l’action des membres de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (Minurso). Ces dernières semaines, un véritable bras de fer avait opposé les autorités marocaines à Christopher Ross après qu’il eut annoncé son intention de se rendre dans les territoires occupés dans le cadre d’une tournée dans la région. Une initiative rejetée en bloc par le palais. 
    En agissant de la sorte, le Maroc risque de se discréditer au sein de la communauté internationale. Ancien ambassadeur des Etats-Unis à Alger et à Damas, Ross a été nommé à plusieurs postes de responsabilité au sein du département d’Etat américain, notamment dans la lutte antiterroriste. Diplomate avisé, il bénéficie toujours de l’appui de Washington dans sa mission actuelle. Le Front Polisario a réagi jeudi pour dénoncer ce qu’il considère être une décision «infondée et arbitraire» du Maroc. «Le Front Polisario et le gouvernement de la République sahraouie estiment infondée et arbitraire la décision du royaume du Maroc de retirer sa confiance à l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, M. Christopher Ross, dans la poursuite de la mission qui lui a été confiée par le secrétaire général et le Conseil de sécurité pour la recherche d’une solution juste et durable au conflit du Sahara occidental, garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Cette décision, aussi grave qu’injustifiée, est un nouveau défi intolérable et inadmissible du Maroc à la communauté internationale, au secrétaire général et au Conseil de sécurité qui, dans sa résolution 2044, du 24 avril 2012, a considéré le statu quo inacceptable et a “réaffirmé son soutien à l’envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental, Christopher Ross, et à l’action qu’il mène pour faciliter les négociations entre les parties”.» En agissant de la sorte, le Maroc veut s’arroger sans vergogne le droit de dicter au secrétaire général le contenu de ses rapports au Conseil de sécurité et de décider de la conduite que doit suivre son envoyé personnel au Sahara occidental. Comme il veut, par là même, tout faire pour réduire à néant la crédibilité et neutralité opérationnelle de la Minurso, décriées dans le dernier rapport du secrétaire général, bloquer le processus de paix et continuer à violer impunément les droits humains dans les territoires sahraouis occupés», souligne un communiqué du ministère de l’Information de la République sahraouie. 
    Pour sa part, le secrétaire général de l’ONU, à travers son porte-parole, a affirmé accorder «toute sa confiance» à Christopher Ross. Sur le plan international, le retrait de confiance unilatéral décidé par le Maroc a fait réagir, hier, la France, son allié traditionnel. Pour sa première sortie officielle sous l’ère du président François Hollande, le ministère des Affaires étrangères a appelé à un «règlement rapide du différend». «La France a pris note de la déclaration du Maroc, qui a décidé de retirer sa confiance à l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross (…), le règlement de ce différend doit tenir compte des préoccupations légitimes de toutes les parties», a affirmé Bernard Valero, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. La question du Sahara occidental a toutefois provoqué un malaise au sein du nouveau gouvernement du Parti socialiste suite à la publication d’une lettre adressée par Jean-Marc Ayrault, alors président du groupe socialiste à l’Assemblée française, à Régine Villemont, présidente de l’Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique. Dans cette correspondance, le Premier ministre avait indiqué que les «socialistes, dans leurs déclarations publiques, s’en tiennent, depuis l’occupation du territoire par le Maroc, à une position privilégiant le respect du droit international et du droit à l’autodétermination des peuples colonisés». Même si la position de la France envers le palais royal ne risque pas de changer subitement, la question du soutien indéfectible au Maroc devrait créer des tensions entre certaines «ailes» du Parti socialiste. 
  • L’illégalité inspire le rejet de Ross par Rabat

    Dans son rapport remis avril dernier au Conseil de Sécurité, M. Ban avait dénoncé les obstacles posés par le Maroc à la MINURSO. Il est souligné que le principe de neutralité de la MINURSO « est, depuis de nombreuses années, compromis par le Maroc ».
    Rapport du secrétaire général de l’ONU adopté à l’unanimité par le Conseil de sécurité qui a vu son adoption de la résolution 2204 appelant le Polisario et le Maroc «à poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général de l’ONU», à savoir M. Christopher Ross. Des négociations précisent la dite résolution «sans conditions préalables en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable, qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental dans le contexte d’accords conformes avec les buts et principes de la Charte des Nations unies». C’est ce qui semble avoir fait réagir le Palais royal, jeudi dernier, par son annonce de retrait de confiance à Christopher Ross, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental. Si la réaction de Rabat est dictée par la nature même de tout système colonial fondamentalement en opposition avec le droit légitime des colonisés, par cette décision le Maroc s’érige de ce fait contre les textes et les principes de la Charte des Nations unies. Rabat en comptant sur ses alliés dans sa colonisation du Sahara Occidental, notamment la France, espérait voir des manœuvres significatives de la part de Paris amener Ross à promouvoir la realpolitik comme approche dans sa mission et par conséquent en piétinement des textes et des principes de la charte onusienne. Ce qui n’a pas été la voie empruntée par, Christopher Ross, depuis sa nomination en janvier 2009 au poste d’envoyé personnel de Ban Ki Moon pour le Sahara Occidental. Ceci a été illustré, via son rôle qui lui a été confié par l’ONU, au cours les différents rounds que Ross a dirigé et supervisé entre le Front Polisario et le Maroc. Par cette décision de Rabat, le Maroc vient de révéler amplement l’acteur principal à l’origine de l’absence d’avancées significatives à l’issue de chaque round formel ou informel tenu entre les deux parties précitées sous les auspices onusiens en la personne de Christopher Ross. Le Front Polisario, le représentant légitime et unique du peuple du Sahara Occidental reconnu par l’ONU, exhorte celle-ci à œuvrer à l’application du droit international pour le Sahara Occidental, question de décolonisation inscrite à l’ONU depuis 1966. Au sein de l’institution onusienne, le Maroc dans son conflit avec le Front Polisario prône depuis 2006, une solution «d’autonomie» en opposition fondamental du droit international selon les textes et l’esprit de la Charte de l’ONU. Ce qui a été pour rappel à l’origine de la démission du prédécesseur de Ross à ce poste, en l’occurrence James Baker qui a jeté l’éponge en réaction au refus de Rabat à se souscrire et à se conformer au droit international. Le Palais royal en annonçant son retrait de confiance de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental enfonce le statu Quo qui a été débloqué par Ross depuis sa nomination par Ban Ki Moon à ce poste. La décision marocaine à l’encontre de Ross intervient en réaction à la mission de dernier, que Rabat qualifie de «partiale et déséquilibrée» et que «les comportements contrastés de M. Ross», selon le Palais royal «s’écartent des grandes lignes tracées par les négociations dans le Conseil de sécurité». Lignes portées pour rappel dans les différentes résolutions du Conseil de sécurité sur le Sahara Occidental, sur la base de l’application du droit du peuple du Sahara Occidental à un référendum d’autodétermination. Ce qui n’a pas été apprécié par la monarchie marocaine qui a vu la primauté du droit international toujours en première ligne pour toute voie de solution au conflit. Aussi l’expression de Ban Ki Moon de ses regrets de voir que les «entraves» marocaines empêchent la Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara Occidental (Minurso) ses obligations, d’honorer son mandat et ce, de «manière crédible» dans les territoires sahraouis occupés, n’a pas été pour conforter Rabat dans sa colonisation. Il est utile de noter que si Rabat a annoncé son retrait de confiance à Ross ceci semble plus être une invitation à certains membres du Conseil de sécurité à faire preuve de plus d’actions de soutien dans sa colonisation du Sahara Occidental. La France étant au premier rang des soutiens de Rabat dans sa colonisation des territoires sahraouis sur fond de son passé colonial à travers le monde et de ses intérêts géostratégiques est invité par le Maroc à peser plus. Rabat soucieuse des conséquences avérées et celles à venir induites par les mutations en cours dans les rapports internationaux dont l’émergence de nouveaux Etats et pôles de puissances n’ignore pas le recul du rôle de la France sur la scène internationale. En manœuvrant par son retrait de confiance de Ross, Rabat aspire à moyen terme à gagner du temps sans perdre de vue sa perspective d’opérer le fait accompli de l’application de son autonomie. Deux éléments ayant toujours caractérisés la gestion de la politique de Rabat dans sa colonisation du Sahara Occidental, notamment depuis le cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario, en 1991 sous les auspices onusiens en prévision de la tenue d’un référendum d’autodétermination. Ceci étant, si de part le monde tout le monde s’accorde à discourir sur la promotion et le respect des doits de l’Homme, dont l’ONU, celle-ci est plus que jamais interpellée à assumer et assurer sa mission et ses obligations engagées en direction du peuple du Sahara Occidental depuis 1966 et réitérée depuis 1991. Ce qui a été au cœur de la déclaration du responsable de la Minurso, M. Hani Abdelaziz, soulignant dernièrement la disposition de la mission qu’il dirige à appliquer «rapidement» la mise en œuvre des décisions du Conseil de sécurité. Précisant à ce propos en vue de «concrétiser le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination», a soutenu Hani Abdelaziz.
    KARIMA BENNOUR
  • « PRENDRE NOTE »

    par M. Saadoune
    Dans le langage parfaitement hypocrite, mais néanmoins inévitable, de la diplomatie, «prendre note» est une formule à usage variable. Littéralement, cela peut signifier que l’on «retient une information pour s’en souvenir» à l’avenir. Cela ne constitue pas forcément une approbation mais la formule est suffisamment équivoque pour suggérer que le fait dont on «prend note» n’est pas grave et ne nécessite pas une prise de position franche. 
    Les journalistes, qui ne sont pas tenus de répéter les pirouettes des diplomates, peuvent se permettre de mettre des mots simples – les diplomates diraient «crus» – derrière ce mystérieux jargon. Ils peuvent conclure que prendre note d’un fait, sans le désapprouver, signifie tout simplement l’admettre et l’approuver. Quand le porte-parole des Affaires étrangères françaises déclare que la «France a pris note de la déclaration du Maroc, qui a décidé de retirer sa confiance à l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Christopher Ross», il ne faut pas essayer de couper les cheveux en quatre. Il faut juste «prendre bonne note» que Paris approuve la décision de Rabat de déclarer l’ambassadeur Christopher Ross persona non grata. La France réclame même un «règlement rapide du différend» qui doit «tenir compte des préoccupations légitimes de toutes les parties». 
    Et bien entendu, les journalistes anti-jargon pourront noter que quand un diplomate parle des «préoccupations légitimes de toutes les parties», il ne vise que la partie qu’il soutient. En l’occurrence, Paris a le souci des «intérêts» de Rabat et non d’une autre partie sur le dossier du Sahara Occidental. Les Sahraouis n’ont pas vraiment d’intérêts légitimes à faire prévaloir, selon Paris. Et pour nous éviter toute exégèse, le porte-parole du Quai d’Orsay affiche clairement et sans équivoque son «appui au plan d’autonomie marocain», qualifié de «seule proposition réaliste aujourd’hui sur la table des négociations et qui constitue la base sérieuse et crédible d’une solution dans le cadre des Nations unies». 
    On voit bien à quel point Paris a le souci des «préoccupations légitimes de toutes les parties» ! Par contre, il faut «prendre note» que le nouveau gouvernement français n’entend pas changer une virgule à la politique française traditionnelle hostile à l’application des résolutions de l’Onu sur l’autodétermination des Sahraouis. On peut s’étonner néanmoins qu’au plan formel, le porte-parole du Quai d’Orsay paraisse désapprouver, comme Rabat, que l’Onu puisse, à travers la Minurso, s’intéresser au respect des droits de l’homme dans les territoires sahraouis. Ne défend-on pas les droits de l’homme partout ? N’est-on pas dans l’affirmation solennelle d’un «devoir de protéger» ? 
    Il reste que la position française ne surprend pas. Elle est d’une «constance» indéniable en matière de soutien à Rabat. Cela n’empêche pas de noter – une fois de plus – que le plan d’autonomie n’est pas la «seule proposition réaliste» sur la table des négociations. Et il ne constitue pas une «base sérieuse et crédible» car il a pour but unique d’empêcher l’exercice du droit à l’autodétermination des Sahraouis qui a été affirmé dans les résolutions du Conseil de sécurité. 
    La politique défendue par Paris consiste donc à dénier aux Sahraouis un droit à l’autodétermination reconnu par l’Onu. Cela n’en fait pas une option plus crédible et encore moins juste. La décision du Maroc de «retirer sa confiance» à Christopher Ross – que Paris approuve de fait – ne fait que compliquer la situation au Sahara Occidental. Elle n’est pas le signe d’une démarche «sérieuse et crédible».
  • L’intention de Ross de visiter le territoire irritait le Maroc

    Le Maroc vient de répudier l’Envoyé Spécial du SG de l’ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross. Les raisons invoquées officiellement sont infondées et manquent de toute congruence. Selon Carlos Ruiz Miguel, professeur à l’Université de Saint Jacques de Compostèle et expert en Maghreb, ce qui irrite le royaume chérifien se trouve dans le paragraphe 25 du rapport du Secrétaire Général Ban Ki-moon: 

    « S’agissant des prochaines étapes, les parties et les États voisins ont appelé de leurs voeux le renouvellement du mandat de la MINURSO, se sont félicités de l’intention manifestée par mon Envoyé personnel de se rendre dans la région, notamment de faire une visite prolongée au Sahara occidental en mai, et sont convenus de tenir les deux prochains cycles de pourparlers informels en juin et en juillet, avant le début du mois de jeûne musulman ». 

    C’est la première fois depuis l’invasion du territoire sahraoui par le Maroc en 1975 qu’un émissaire onusien invoque la visite des territoires occupés du Sahara Occidental et le contact direct avec la population sahraouie. Le suédois Olof Rydbeck était le premier Représentant Spécial du SG de l’ONU à se rendre  au territoire en 1976. Dans ses mémoires, Rydbeck garde des mauvais souvenirs du comportement des autorités marocaines. Il a menacé d’interrompre sa mission si les marocains ne relâchaient pas un citoyen sahraoui qui a essayé de lui glisser un papier dans la main. 
    « La proposition du SG tente à rompre le cercle vicieux et donner la possibilité à la communauté internationale de savoir ce qu’il se passe dans les territoires occupés du Sahara Occidental. La décision de retirer la confiance à l’envoyé spécial vise à saborder ce projet », conclue Ruiz Miguel.

    Mission accomplie! Ross vient d’annoncer qu’il annule son voyage prévu au Sahara Occidental.

  • La France pour un règlement "rapide" de la question du Sahara occidental


    PARIS – La France a appelé vendredi à un règlement « rapide » de la question du Sahara occidental au lendemain du retrait par le Maroc de sa confiance à l’émissaire de l’Onu pour le Sahara occidental, Christopher Ross.
    « La France appelle à un règlement rapide du différend, qui tienne compte des préoccupations légitimes de toutes les parties », a indiqué le porte-parole du Quai d’Orsay, lors d’un point de presse.
    Paris a rappelé également son soutien à la recherche d’une solution politique à la question du Sahara occidental, « sous l’égide des Nations unies, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité », a ajouté Bernard Valéro, devant la presse.
    Le Maroc avait accusé jeudi l’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental Christopher Ross de mener un travail « partial et déséquilibré », quelques semaines après un rapport des Nations unies sur la situation dans la région, et annoncé qu’il lui retirait sa confiance.
    Le rapport de l’ONU mettait en cause des agissements des autorités de Rabat au Sahara occidental, territoire occupé par le Maroc depuis 1975 et revendiqué par le Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui.
    Tout en affirmant avoir « pris note » de la position marocaine de retirer sa confiance de l’émissaire onusien dans la région, le porte-parole du Quai d’Orsay a réitéré l’appui de son pays au plan d’autonomie marocain, qui, selon Paris, est « la seule proposition réaliste aujourd’hui sur la table des négociations ».
  • Pour son "acharnement" à défendre les droits humains : Christopher Ross s’attire les foudres de Rabat

    par Salem Ferdi

    Le Quotidien d’Oran, 19/05/2012 
    Christopher Ross, l’émissaire de l’Onu au Sahara Occidental, a des «positions acharnées» sur la question des droits de l’Homme !

    C’est, entre autres, l’un des motifs avancés par le Maroc pour lui retirer sa confiance et l’accuser de mener un travail «partial et déséquilibré». C’est un début de crise entre Rabat et le secrétaire général de l’Onu. Paris s’empresse de voler au secours de son protégé.

    Rabat n’a surtout pas apprécié que le diplomate américain s’en tienne clairement aux termes du mandat qui lui est confié et ne se fasse pas le défenseur «acharné» des thèses marocaines. Le diplomate américain, contrairement à son prédécesseur Van Walsum, ne saute pas, en effet, sur les fondamentaux du dossier sahraoui, ni sur la finalité de l’exercice de l’autodétermination ; et encore moins sur l’impératif de la défense des droits de l’Homme sur le territoire sahraoui. Le procès que Rabat fait à Christopher Ross est lié au rapport qu’il a destiné au Secrétaire général de l’Onu où il soulignait que les autorités marocaines compliquaient la tâche de la mission de l’ONU au Sahara Occidental (MINURSO). Les Marocains reprochent à Christopher Ross d’avoir souhaité étendre le rôle de la Minurso en matière de défense des droits de l’Homme. En un mot, Rabat reproche à Christopher Ross de ne pas suivre sa politique et de s’en tenir un peu trop aux résolutions de l’Onu.

    UN ECHEC DIPLOMATIQUE

    Rabat, toujours soutenu par Paris, a vécu comme un échec le fait que la résolution du Conseil de sécurité prolonge le mandat de la Minurso pour une durée d’une année. Dans cette résolution, le Conseil de sécurité insiste sur l’impératif «d’améliorer la situation des droits de l’homme» au Sahara Occidental et a souligné l’impératif de mettre en place des «mesures indépendantes et crédibles» pour surveiller le respect de ces droits, en étendant son champ d’action.

    Le Polisario a réagi avec vigueur, en dénonçant une attitude marocaine «infondée»,»arbitraire», «grave» et «injustifiée». Le ministère sahraoui de l’Information a souligné que «cette décision, aussi grave qu’injustifiée, est un nouveau défi intolérable et inadmissible du Maroc à la communauté internationale, au Secrétaire général de l’ONU et au Conseil de sécurité qui, dans sa résolution 2.044, du 24 avril dernier, a considéré le statu quo inacceptable et «a réaffirmé son soutien à l’envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, et à l’action qu’il mène pour faciliter les négociations entre les parties».

    Pour les Sahraouis, le Maroc veut tout simplement s’arroger le «droit de dicter au Secrétaire général de l’ONU, le contenu de ses rapports au Conseil de sécurité et de décider de la conduite que doit suivre son envoyé personnel au Sahara Occidental».

    Ils appellent le Conseil de sécurité à prendre les «mesures et décisions nécessaires à même de sauvegarder et protéger l´autorité des Nations unies et la crédibilité de son œuvre de paix au Sahara Occidental des dérives et conséquences de la stratégie de fuite en avant poursuivie par le Maroc».

    BAN KI-MOON A «TOUTE SA CONFIANCE EN CHRISTOPHER ROSS»

    Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon a réagi, par la voix de son porte-parole Martin Nesirky, en réaffirmant toute sa «confiance en Christopher Ross». Alger a également affirmé son soutien aux «efforts inlassables menés par l’ambassadeur Christopher Ross pour accompagner les deux parties, le Maroc et le Front Polisario, dans la recherche d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental». Le porte-parole de la diplomatie algérienne, Amar Belani, a estimé que les «défis réels qui se posent à la Minurso et qui ont servi de trame au dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU, méritaient assurément un examen lucide et courageux dans la perspective du renforcement du mandat de cette mission, conformément à la résolution adoptée le 24 avril dernier par le Conseil de sécurité».

    La diplomatie marocaine, fortement soutenue par Paris, a mené campagne ces dernières semaines contre Christopher Ross, sans grand succès. Le sous-secrétaire d’Etat américain, William Burns a reçu le 11 mai dernier, le ministre marocain des AE Saad-Eddine Al-Othmani, venu se plaindre de Christopher Ross.

    La réponse du département d’Etat était claire et sans équivoque, celle d’un soutien franc à Christopher Ross. Les Etats-Unis, a indiqué son porte-parole, appuient les efforts pour une «solution pacifique, durable et mutuellement acceptable au conflit du Sahara Occidental, y compris le processus de négociation des Nations unies dirigée par l’envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara Occidental, l’ambassadeur Christopher Ross».

    «L’ACHARNEMENT DE PARIS»

    L’effort mené pour déconsidérer le rôle de l’ambassadeur est un échec. Et c’est sans doute la raison de l’empressement du parrain français à appeler à «un règlement rapide du différend». Le porte-parole du Quai d’Orsay a déclaré que la France «a pris note de la déclaration du Maroc, qui a décidé de retirer sa confiance à l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Christopher Ross». Il est très probable que la campagne de dénigrement contre Christopher Ross a été fortement appuyée par Paris, d’où d’ailleurs des formulations alambiquées appelant à la «recherche d’un règlement rapide de ce développement qui doit tenir compte des préoccupations légitimes de toutes les parties». En réalité, «l’acharnement» de Paris à soutenir les vues marocaines est réaffirmé. Et on peut s’attendre à ce que la diplomatie française va agir pour essayer d’atténuer ce qui est une crise entre Rabat et le Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon.